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Une affaire au Kakumeigun m'avait amené enquêter sur la famille Toshiro qui était la mienne jadis, ils étaient soupçonnés de commettre des crimes passables d'une peine de prison. Cela faisait longtemps que je n'avais pas eu à être face à eux, ils n'étaient d'ailleurs pas très heureux que je sois chargé de l'enquête. Ils n'avaient jamais pensé au fait que je puisse devenir un membre du Kakumeigun, l'unité spéciale de Suna. Ils pensaient même que ma solitude lors de mon enfance après être évincé me tuerait, finalement il se trompait beaucoup à mon sujet. L'enquête avait duré quelques semaines et j'avais rédigé de nombreux rapports sur mes activités les concernant. Malheureusement, je n'avais trouvé aucune preuve indiquant que la famille Toshiro aurait enfreint la loi. Je n'étais pas non plus assez stupide, assez bête pour créer de fausses preuves. Je souhaitais me venger mais mes valeurs étaient bien au-dessus de ça, je ne voulais pas risquer ma place et aller à l'encontre de tous mes principes. Ils allaient le payer un jour ou l'autre, ça ne saurait tarder mais pas de cette façon.

J'avais les idées noires ces temps-ci et ceci était seulement lié à mon séjour à Yuki no Kuni aux côtés de Sunajins. Lors de ce périple, un démon avait utilisé mon corps pour commettre des actes horribles. Je m'étais même confronté au Kazekage, je voulais chasser de ma tête ces mauvais souvenirs mais je ne le pouvais pas. Je croyais être soigné, je croyais n'être plus infecté par le monstre mais ce n'était pas le cas. Encore la semaine dernière, je m'étais retrouvé dans une ruelle, torse-nu contre un mur. Lors de mon réveil, j'avais pu voir les poubelles et les murs griffés par ma transformation. Je ne la contrôlais pas, elle contrôlait par contre mon corps. C'était quelque chose d'affreux pour moi, j'avais l'impression de toujours avoir le contrôle sur ma vie et ces derniers-temps je n'y arrivais plus.

Je m'en étais allé aux côtés de Yami pour sauver une amie chère à ses yeux et finalement, j'en revenais avec des pouvoirs dépassant les limites de l'imaginable, le seul problème était que je ne pouvais le contrôler. Cela devenait dangereux, pour moi, pour mes proches et il fallait trouver une solution à cela. Pour le moment, une et une seule personne pouvait m'aider à résoudre ces problèmes. Cette personne était aussi indirectement la cause de mes tracas : Saibogu Oniri. Je pensais pouvoir compter sur elle, réellement. Sans elle, je ne pensais pas pouvoir surmonter cette étape. Si la situation devait empirer, il fallait trouver une solution et la plus radicale était de partir de Suna quelques mois, quelques années ? Une mission assez longue pourrait m'amener à ça.. Je ne le ferai pas pour moi mais bien car mon village compte beaucoup à mes yeux, prendre le risque de blesser un habitant, un Kazejin, cela m'était impossible. Des conseils, je ne pouvais pas en demander, je ne voulais pas prendre le risque de me confier à quelqu'un, c'était à mon sens totalement impossible.

En cette soirée, je ne ressentais aucun effet néfaste de ma transformation. Je ne m'inquiétais pas et c'était tant mieux car j'avais un rendez-vous. Ce rendez-vous se trouvait être avec mon senseî, l'ancien dirigeant de Midorhato, le rêveur. Ancien était un bien grand mot, il avait quelque chose avoir avec la nouvelle organisation et je pensais même qu'il en était le nouveau dirigeant. Cela ne pouvait être que son idée. Je ne m'attendais pas spécialement à qu'il me demande de le rejoindre, je n'avais pas eu l'occasion de beaucoup discuter avec lui. Notre relation était même plutôt tendue depuis notre voyage, beaucoup de temps était passé entre ce voyage et aujourd'hui mais il y avait toujours des séquelles. Je l'avais en quelque sorte trahi, dans ma bête j'avais nié mais c'était la vérité. Je ne comptais pas revenir sur ces événements, je m'étais déjà excusé une fois et c'était déjà bien trop à mon sens.

Comment allait-être nos « retrouvailles » ? Je n'en savais rien. Je savais une chose cependant, une chose qui était restée en moi malgré ces longs mois. Il était mon maître et je m'étais promis de le dépasser. Âgé de seize ans, je m'étais promis d'y parvenir. Aujourd'hui il me semblait m'être grandement rapproché de mon but. J'avais même rejoint le Kakumeigun, comme il en était membre à l'époque. Je me souvenais de ses attaques Raîton, sa puissance m'avait impressionné mais dorénavant je pensais pouvoir l'affronter. Il était encore bien plus fort que moi mais je ne perdais pas espoir un jour de le surpasser. Lui, puis son maître le Kazekage et tous les Sunajins même, je me l'étais promis.

Le travail m'avait épuisé mais en rentrant je pris tout de même une douche pour être présentable face à mon senseï. Vêtu d'un Kimono noir, d'un juste corps gris, je me dirigeais donc à sa demeure. Azura était toujours à mes côtés, ce Katana était greffé à moi. Je ne pouvais me déplacer sans que la lame soit à mes côtés, elle m'avait tant servi lors de ces derniers mots. J'y tenais beaucoup-.. Une fois arrivé devant sa porte, je tapai quelques coups pour finalement voir mon maître. J'abaissai légèrement le haut de mon corps pour le saluer respectueusement. Son adresse avait changé et le peu que me laissait entrevoir la porte me montrait le luxe de son nouveau logement, c'était plutôt joli. Il me salua et son action m'incita à rentrer. Je jetai un coup d’œil autour de moi en esquissant un petit sourire.

«  C'est plutôt une belle maison, très jolie. Ce n'était pas vraiment mon genre de décoration, ni de logement, préférant les choses simples mais tu dois apprécier vivre ici.  »

Des mots plus banals on pourrait penser, en effet ça l'était. Je croisai les bras en tentant de jeter mon regard de glace dans le sien. Je pensais alors à lui parler d'une nouvelle plutôt récente, il devait être au courant sans doute mais je décidai tout de même de prendre la parole.

«  Comme tu m'as appris certaines choses, je souhaite les transmettre à des genins à mon tour. Ton maître m'a demandé de le faire et c'est chose faite dorénavant : J'ai une équipe. Elle se nomme d'ailleurs Yunitto et est composée de trois jeunes filles. La première se nomme Red, la deuxième Takanashi et toutes deux sont des Saibogu, la dernière est une Yamada répondant au nom d'Asuka. »

Je discutais avec lui comme si rien n'était, je ne voyais pas l'intérêt de reparler du passé. Pouvions-nous nous diriger vers le futur comme il le voulait si bien ?

Je ne pensais pas honnêtement pouvoir être aussi détendu en présence de mon maître. J'avais pensé à une petite tension, un petit quelque chose qui nous gênerait autant l'un que l'autre. Finalement ce n'était pas le cas, j'avais lancé la discussion de moi même et le sujet de celle-ci était mon équipe. Je m'assis suite à l'invitation de mon maître sur un fauteuil, il me félicita alors aussitôt pour mon équipe. Je plaçais beaucoup d'espoir dans celle-ci, Yunitto représentait l'unité. Unité, un mot qu'on peut utiliser de différentes façons et décliner de différentes façons. Moi je voyais en ce nom plutôt une unification, je voulais qu'ils puissent se lier entre eux pour ensuite apporter à Suna leurs compétences.

Tandis qu'il se dirigeait vers la cuisine pour sûrement être un hôte exemplaire, il me disait déjà avoir rencontré les deux Saibogu de mon équipe. Cela m'étonnait tout de même, avec ses occupations je ne pensais pas qu'il puisse avoir l'occasion de discuter avec elles. Il me disait surtout avoir discuté avec Takanashi, à l'entente de cela, je plissais les yeux avec une expression légèrement perplexe. Cette damoiselle restait un mystère pour moi, elle était même trop spéciale à mes yeux, je n'étais pas arriver encore à la cerner. En tant que senseï je me devais de faire de mon mieux, je n'avais peut-être pas encore trouver la bonne approche. J’espérais juste que son attitude avait été correcte envers l'homme du Midorhato, sa façon de déformer les phrases pour les pervertir pouvait mettre dans l'embarras même un Shinobi comme moi.

Il avait même appris une technique à celle-ci, finalement c'était plutôt intéressant. Il ne me donnait pas le nom de la technique me laissant le plaisir de le voir ; Je me rappelais alors de la première technique qu'il m'avait apprise. « REIZA DENKISHIKI » une technique plutôt dévastatrice qui m'avait servi à de nombreuses reprises. L'affinité de celle-ci se trouvait être le Raïton, j'avais pu donc tout comme mon maître l'apprendre. La petite histoire de ce jutsu résidait en son invocation plus qu'en sa capacité à détruire. Je m'étais promis de ne plus utiliser une main comme support pour pouvoir faire émaner de ma paume le rayon électrique. La puissance nous faisait automatiquement reculé et pouvait même nous éjecter si on n'adoptait pas une bonne position. J'avais pallié à ses problèmes en travaillant ce détail presque insignifiant. J'étais tout de même curieux de connaître la technique apprise. J'esquissais un sourire au rêveur avant de m'exprimer.

«  La même chose que toi, peu m'importe.  »

Mon interlocuteur prit à nouveau la parole, il me demandait premièrement mes objectifs. Ils n'avaient pas changé, j'aspirais à apporter une vie paisible à mon village mais ce n'était pas mon premier objectif. Je souhaitais devenir fort, devenir le plus fort, surpasser mes ancêtres et toutes les précédentes générations quitte à faire des sacrifices. J'avais en ce moment, l'impression de ne plus avancer, de ne plus avoir la possibilité de prouver ma valeur. Cela dit, je n'arrêtais pas pour autant les entraînements, les missions bien au contraire, rien ne pouvait m'arrêter. D'après lui j'obtiendrai peut-être son ancien surnom « Le rêveur ». Je croyais naïvement que ce surnom était toujours d'actualité, en tant que son élève je vouais donc suivre ses pas. Je comprenais la raison de son « ancien », les récents événements l'avaient changé, c'était indéniable. C'était une nouvelle fois la preuve que l'amour pouvait bien plus détruire que rendre heureux une personne. Son amour pour la damoiselle Samui avait glacé son cœur en quelque sorte. S'il n'arborait plus cet air si froid, je sentais qu'au fond de lui, les choses étaient chamboulées.

Je croisai mes bras en fermant les yeux quelques secondes.

«  En effet, j'aspire toujours à te surpasser. Toi, comme tes prédécesseurs, nos ancêtres, le monde entier même tu me comprends ?  »

Pouvait-il se souvenir de ce jour ? Ce jour où j'avais promis de devenir son égal. J'étais un genin sans puissance, dorénavant je me retrouvais Chûnin avec une puisse presque équivalente à celle qui disposait jadis. Il avait malheureusement évolué, il était encore bien plus fort et je pouvais le sentir, tout mon être me le disait.

« C'est amusant, tu te souviens de ce jour où je m'étais promis de te surpasser ? Finalement, j'ai aussi rejoint le Kakumeigun tout comme toi auparavant. Plus j'avance et plus j'ai l'impression de marcher sur tes pas.  »

Honnêtement, ça me coûtait de dire des choses de la sorte. C'était presque trop sentimental pour moi, mon caractère ne collait pas vraiment à ces phrases mais de temps en temps je me le permettais.

« Pour ce qui est du surnom, ça ne me dérange pas bien au contraire. Je n'en ai jamais eu, vraiment. Peut-être car je ne me suis lié qu'avec très peu de personnes... Enfin.. »

Je tournai la tête en regardant au sol, l'air gêné je repris la parole aussitôt.

«  Je suis pas mécontent de cette invitation-.. »

Je continuais en effet sur mon chemin, ma propre voie. Cette voie que j'avais décidé de suivre, elle ne s'était pas formée sur un coup de tête bien au contraire. Elle était le résultat d'une promesse, d'un état d'esprit, d'une éducation. Une éducation transmise par mon paternel et même si j'avais eu du mal étant jeune à la comprendre, aujourd'hui je rappelais de temps en temps de ses leçons, de ses anecdotes. Elles avaient pris soudainement un sens, le temps m'avait apporté un peu de sagesse selon moi, je ne l'étais pas autant que mes aînés bien sûr, j'en étais loin mais au fond de moi je savais que c'était bénéfique. La promesse, c'était celle faite sur la tombe à mon père Toshiro Yakou. Comme il s'était promis de servir Suna jusqu'à sa mort, j'avais décidé de faire de même en protégeant chaque habitant de ce formidable village, de Kaze no Kuni. Vint ensuite le Midorhato, cette organisation qui m'avait permis d'évoluer en tant qu'homme.

Selon mon maître, je ne devais pas suivre son chemin. Il avait traversé des épreuves auxquelles, d'après lui, je ne pouvais survivre. Dans un sens il se trompait, dans l'autre non-.. à vrai dire, je n'envisageais pas d'être aux côtés d'une femme pour le moment. Je ne risquais donc pas d'être dans une situation similaire à la sienne. Une situation qui l'avait poussé dans ces derniers retranchements, je me souvenais de cette époque. Le rêveur que j'avais connu s'était transformé à l'image de ses yeux, en véritable glaçon. J'avais été dans cet état, plus jeune suite aux décès de mes proches. Ma mère, ma sœur, mon père.. Pour moi c'était bien pire que de perdre une femme qui se trouvait être sa fiancée. Seulement, je ne pouvais le juger, je ne connaissais pas ce sentiment qu'il partageait avec la dame Yuki. Cette dame n'était finalement pas décédée mais le mal était fait.

En quelque sorte, je suivais tout de même son chemin. Je ne pouvais pas faire autrement d'ailleurs, il m'avait montré la route à prendre et même si de temps en temps j'étais accompagné pour ce long périple, moi seul pouvait y parvenir. Mon maître venait de me poser une question, je profitais de son bon thé en buvant une petite gorgée avant de me décider de répondre à celui-ci.

«  Non, je ne suis plus comme avant si j'ose dire Kibo. Je pense que je vois d'une autre façon les choses, aujourd'hui je suis accompagné. Yami est à mes côtés, vous l'êtes aussi.. Sans oublier les personnes comme Ema, le Midorhato. Je pense être bien entouré mais d'un autre côté, cela peut me causer du tort.  »

Je marquai une pause de quelques secondes avant de reprendre.

«  Une amie, Saibogu Lina est décédée récemment. En y repensant, c'est un peu triste. Je ne suis pas pour autant chagriné, je n'ai pas été malade ou choqué, quelques minutes m'ont suffit à reprendre mon calme. Ces choses, avant je n'aurais pas réagi de la sorte. Si ça peut être une force, c'est aussi une faiblesse.  »

Un atout primordial, ce n'était pas faux, j'étais même d'accord avec lui. Il m'était utile d'être entouré pour pouvoir répondre à des situations bien précises. Personnellement, ça pouvait sûrement me donner des motivations, m'aider à surmonter des épreuves. Professionnellement, ça pouvait m'aider à obtenir des informations. Comme une sorte de leçon, j'écoutais attentivement ses conseils.

Je finissais mon verre à sa demande pour ensuite prendre la porte à ses côtés. Voulait-il me montrer quelque chose en particulier ou alors simplement passer une soirée ensemble ? Je n'en savais rien, l'avenir me le dirait.

« Dis moi, je viens de penser à quelque chose. Il faut que je récupère la tête de la statue du Kazekage, je vais faire en sorte que mes élèves la remettent en place.  En quelque sorte, c'est un peu de ma faute si aujourd'hui elle n'est plus attachée à son corps. Mais c'est aussi ta faute finalement, je ne l'oublie pas ! »

Je n’espérais pas qu'être avec lui ce soir ne reproduise par le vacarme de la soirée pour célébrer son enterrement de vie de garçon.

« Où allons-nous ? »

« Oui. »

Répondis-je simplement à ses paroles, je devais assumer mes actes. J'avais en effet ôté la tête de la statue et même si c'était à la demande de mon maître, je devais réparer moi-même cette erreur. Je comprenais où il voulait en venir. Mon maître avait utilisé un ton un peu sec mais je n'en étais pas dérangé ni même gêné, je le connaissais comme il me connaissait et il fallait bien plus que ça pour me déranger. En quelque sorte j'allai me servir de mes élèves pour recoller la tête de la statue, ça pouvait m'être utile en plus d'instaurer une cohésion entre les membres de Yunitto. Bien sûr, j'avais réfléchi à récupérer la tête qui se trouvait chez Kibo, du moins j'en avais le souvenir. Il semblait donc normal de lui demander à récupérer la partie dorée supérieure de la statue.

Je croyais que c'était aussi simple et pourtant ça ne l'était pas. Il fallait retrouver la tête de la statue, cela conduisait à penser que même l'élève du Kazekage ne savait pas où elle pouvait se cacher. Je soupirai à l'entente de ces mots avant d’acquiescer d'un signe de la tête. Je pouvais aborder ce sujet-là un peu plus tard après tout. Il prévoyait de manger, ça faisait un moment que on ne s'était pas retrouvé à deux. Bien sûr cette pensée pouvait sonner étrange mais je parlais évidemment d'une relation élève-senseï, malgré nos différents je respectais cette personne. Je ne pouvais faire autrement, un modèle comme un membre de ma famille, j'étais prêt à le suivre jusqu'à la mort si nécessaire.

Nous étions rentrés dans un petit établissement, déjà bien rempli. Les personnes se tournèrent vers nous lors de notre entrée ; Ils avaient sûrement remarqué le bras-droit du Kazekage. Je fermai les yeux quelques secondes, ignorant ces regards,  pour finalement suivre mon senseï. Une table pour deux personnes fût notre choix, une fois assis je regardais brièvement le menu. L'établissement offrait plusieurs spécialités, il fallait encore que ça soit bon. Je me trouvais exigeant avec la nourriture, le plat devait être bon. En y réfléchissant, je n'avais pas mis un pied dans un restaurant depuis un moment. Mon Akuma qui prenait le contrôle m'en empêchait, mon rôle de Shinobi m'en empêchait, mon rôle au Kakumeigun aussi-.. Sans doute que mon rôle au Midorhato ferait de même dans le futur. Et pourtant, je n'enviais pas les personnes autour de moi.

Une damoiselle rousse, petite, vient à notre table pour nous proposer quelque chose à boire. J'attendis que Kibo fasse sa demande pour indiquer à la serveuse que je voulais la même chose.

« Alors ton travail en tant que bras-droit est difficile ? J'ai pu apprendre à connaître un petit peu ton senseï lorsque j'étais son escorte, c'est un homme talentueux et je te voyais à travers lui. Je comprends certaines méthodes, certaines choses maintenant. »

Avant d'être son escorte pour quelques jours, je m'étais confronté à lui lors d'un entraînement aux côtés de Kanpeki. J'avais pu évaluer que très peu sa puissance, elle était impressionnante, il excellait dans l'art du Genjutsu. L'illusion se trouvait aussi être ma faiblesse, face à un utilisateur de Genjutsu je me devais de miser tout sur ma puissance brute et en un instant. Sans ça, je pouvais facilement céder. La serveuse revint alors, il était temps de choisir les victuailles. Après un bref regard sur la carte, je pris la parole.

«  Le plat du jour je vous prie. »

J'allai donc pouvoir juger de la qualité de cet établissement, ça n'avait pas l'air d'être si réputé mais on pouvait être des fois étonné.

«  Dis moi, pour en revenir à cette tête-.. Où est-elle ? Je croyais que tu étais le dernier à l'avoir eu en sa possession ? »

Si je ne pouvais la retrouver, ça serait problématique pour la suite.

Fou ? Le Rokudaime Kazekage était fou ? Que voulait-il entendre par là ? Le serveur avait beau venir nous déranger que cette idée me trottait tout de même dans la tête. Je ne comprenais pas où il voulait en venir. Je n'avais finalement que très peu fréquenté le dirigeant des Nomades et en même temps, je ne remettais pas en cause les paroles de mon senseï. Je soupirai à l'entente de cela, il arrivait des fois que je réfléchisse pour pas grand chose. Ma curiosité me poussait à émettre des hypothèses, imaginer, conclure-.. Dans tous les cas, il m'avait dit ça suite à quelques mots sur son rôle. Son travail n'était selon lui pas très compliqué, une responsabilité existait cela dit et c'était sûrement la difficulté de ce rôle. Je ne connaissais pas cette sensation, ni des responsabilités de cette ampleur.

Après notre commande, j'avais demandé à mon maître où la tête de la statue pouvait bien être. À mes paroles, j'entendis comme un petit son au loin, des ricanements. C'était plutôt synchrone avec mes mots mais je ne comptais pas m'attarder là-dessus. Contrairement à mon maître qui haussa le ton pour s'adresser à moi. Directement, il menaçait les voleurs en disant les envoyer à l'Ergastule dans le cas où on les trouverait. Je fronçai les sourcils, ne comprenant pas vraiment sa démarche. Je vis par contre un clin d’œil de Kibo, décidément il avait tout prévu. Je pus voir arriver derrière lui deux jeunes femmes ayant environs notre âge.

Je replaçai mon regard sur Kibo en esquissant un sourire, j'arrivais à le comprendre plutôt facilement et je voyais où il avait voulu en venir. Une damoiselle aux cheveux écarlate prit la parole, elle s'adressait à mon maître et pourtant son regard m'était destiné. J'avais du mal à comprendre la raison de cela mais je la regardais de la même façon, peut-être ça allait m'aider à connaître les intentions de la villageoise de Suna. Mon maître réussit finalement à faire naître des rougeurs sur le visage de celle-ci.

Puis vint l'impensable, une chose que j'avais réussi à comprendre. Une autre femme était présente et s'excusa tout aussi gênée à mon interlocuteur. Ce n'était pas ça l'impensable mais plutôt de voir Kibo intimidé par la jeune femme en question. J'écarquillai les yeux et quelques fractions de secondes plus tard, j'explosai en sanglot. Je ne pouvais m'empêcher de rire face à cette situation et mon rire ne confortait pas Kibo dans sa position. Je voyais aussi clairement qu'il n'était pas si content de mon attitude. Je n'arrivais pourtant pas à m'arrêter, pour être honnête je n'avais pas ri à ce point depuis des mois.

Je me rendais finalement compte que mon quotidien de Shinobi ne pouvait pas tout m'apporter. Des relations extérieures, elles, étaient dans la capacité de m'apporter de bonnes émotions. Ne voulant pas trop laisser longtemps mon prédécesseur dans l'embarras, je décidai de prendre la parole en essuyant mes larmes.

« Mhmmm, bon ! Dites moi, mesdames, on parlait en effet de la statue en or du Rokudaime Kazekage. Vous avez des informations à nous communiquer peut-être ? »

Cette tête que j'avais moi même ôté de son socle, j'étais donc en quelque sorte responsable de celle-ci et si on en suivait la logique de mon maître, j'avais risqué la prison. Heureusement que tout ceci n'était qu'une simple farce pour attirer les jeunes femmes et comprendre la raison de leurs rires. Il me semblait avoir réussi à détourner le regard de nos invités pour laisser quelques instants de répits à Kibo. Je n'arrivais pas à expliquer son attitude, j'avais déjà entendu des frasques sur lui et on ne parlait pas de lui comme d'un homme sans expérience. Qu'est-ce qu'avait cette femme en plus, pour pouvoir mettre le mettre dans cet état.

« Comment vous appelez-vous ? Vous connaissez Kibo pour le faire rougir de la sorte ? »

Aussi étrange que cela pouvait paraître, je souhaitais revoir cet air gêné sur le visage de l'ancien rêveur pour pouvoir en rire à nouveau.

La plus timide s'exprima en disant savoir où se trouvait la tête de la statue, j'écarquillai les yeux en esquissant un sourire. Si elle disait vraie, j'avais finalement l'occasion de réparer mon erreur et par la même occasion donner à mon équipe ce travail. Comment allions-nous procéder ? Naturellement, comme lorsque j'avais besoin de conseils ou de directives, je me dirigeai vers mon maître. Seulement, même si je cherchai son regard il était plutôt hésitant et son attitude avait le don de me faire sourire. Je me retenais de ne pas rire d'éclat une nouvelle fois mais je ne voulais pas l'humilier, l'humilier se trouvait être un mot dur mais pas assez pour exprimer le surnom « Le traître ». Ces mots, ils avaient été prononcé par la damoiselle aux cheveux écarlate. Mes yeux plissés, j'observai avec d'autant plus de sérieux celle qui venait de prendre la parole et toucher par la même occasion, un point sensible.

La première fois que j'avais entendu ce surnom, c'était lors d'une mission de cartographie et pour être honnête je n'en avais pas été ignorant. Des hommes de la gardes s'étaient exprimés sur ce sujet alors qu'on -Kibo et moi- était pourtant à côté. Un bon Shinobi aurait du ne pas relever la bêtise humaine, malgré moi j'étais intervenu. Je n'arrivais pas à comprendre, il avait fait pour notre village et le remerciement se trouvait être ce surnom ? Il n'y avait donc aucune reconnaissance ? Je soupirai tandis que son amie les présenta.

Les deux se disaient donc des Kunoïchis de Suna, la plus timide se nommait Asuna quant à la fille ayant appelé mon maître « Traître », elle se nommait Kallen. Je me devais donc de me présenter, je n'avais pas l'honneur d'avoir une réputation comparable à celle de Kibo.

«  Pour ma part, je me nomme Toshiro Ogami et je suis aussi un Shinobi. »

Kallen reprit la parole en me demandant la raison de mes paroles, je n'avais pas rêvé, il avait bien rougi. C'était une attitude plus qu'hilarante de sa part, je n'avais pu m'empêcher de m'exprimer haut et fort. Mon rire des plus naturels avait même fait tourner les regards, pendant quelques instants nous avions été observés. C'était sûrement à moi de prendre la parole mais cette fois-ci je devais le sortir de ce problème ? Alors que je décidai à le défendre, il prit la parole en disant avoir chaud. L'esquisse d'un sourire se dessina sur ms lèvres tandis que je suivais les indications de l'ancien dirigeant des Midorhato. Il nous fallait tout de même trouver cette tête, hormis ma faute, c'était tout de même un symbole. Une statue décapitée pour un Kazekage, je n'y voyais qu'un affront. J'étais aussi chanceux de ne pas avoir reçu de facture jusqu'à maintenant concernant mes actes.

Kellen se plaça à mes côtés tandis que mon maître la damoiselle aussi rouge que lui l'accompagnait. Je voyais en mon interlocutrice une femme assez franche, ne se retenant pas de dire ce qu'elle pense jusqu'à même blesser les autres. Je me reconnaissais en elle, en quelque sorte. Elle se demandait la raison pour laquelle je marchais aux côtés du bras-droit du Kazekage. Après un bref coup d’œil pour le regarder, je me tournai pour planter mes yeux dans ceux de Kellen. L'air sérieux, je répondis à sa question.

« Il est mon maître, il m'a tout appris. Grâce à lui, je suis devenu un Chûnin, un membre du Kakumeigun et j'aspire à être de plus en plus fort. »

Mon regard se faisait tout à coup plus insistant, comme pour marquer mes derniers mots.

« Pour en revenir sur ce que tu as dit précédemment, cet homme est loin d'être un traître. Veille à t'en souvenir, toi, comme tous les autres. Que je n'ai pas à me répéter. »

Mon ton était peut-être pas des plus appropriés mais je n'en avais rien à faire. Comme elle, j'avais été honnête après tout. Ma franchise faisait aussi ma personnalité et si on s'attaquait aux miens, je pouvais l'être d'autant plus. J’espérais qu'elle avait compris le message et je pouvais penser à qu'elle le transmette aux siens.

« Pour en revenir à la tête de la statue, dis moi.. Comment connaissez-vous sa localisation ? Comment vous pouvez expliquer cela ton amie et toi? »

Je fis alors un sourire honnête à la damoiselle, peut-être devais-je détendre l'atmosphère.

Je fis un signe de la tête à Kellen qui venait à peine de s'excuser. Elle avait tout simplement raison de s'excuser après avoir dit des bêtises de la sorte, c'était à mon sens des plus normal. La même damoiselle nous indiqua la localisation de la tête de la statue dorée. J'écarquillai les yeux à cette réponse, les terrains d'entraînements ? Comment la tête de la statue avait pu se retrouver aux terrains-.. D'après mes souvenirs, elle avait été amené chez mon maître. Était-ce un vol ou peut-être que mon maître n'était plus lui même et il avait projeté la statue hors de chez lui. Une hypothèse un peu farfelue, j'en convenais entièrement. Dans tous les cas, il était temps de rejoindre le complexe d'entraînement pour récupérer le morceau manquant de la statue. Je voyais une fin à cette histoire des plus gênantes. La beauté du ciel était magnifique, les étoiles et la lune semblaient nous éclairer comme jamais.

Je me rappelais brièvement de notre excursion à Âme no Kuni. Le pays où une fumée était telle qu'elle avait recouvert le ciel, les étoiles. Ce phénomène était appelé pollution, j’espérai que cela ne se propage jamais jusqu'à nous. Après, n'étant pas scientifique je ne pouvais pas émettre des hypothèses de la sorte. La damoiselle plutôt timide avait finalement pris les devant pour ôter du sable et laisser apparaître la statue. Je soupirai en fermant les yeux quelques secondes, quelle histoire. Elles ne nous avaient pas menti, c'était déjà une bonne chose. Elles avaient aussi jouées la carte de la sécurité face au bras-droit du Rokudaime. La menace avait bien marché, ces femmes s'étaient sentie obligées de nous en parler.

J'étais tout de même étonné quand elle parla de s'être entraînée dessus,comment on pouvait avoir l'idée de s'entraîner sur une telle chose? Asuna donna une explication plus détaillée que sa précédente, lors d'un entraînement, un bout brillant dépassait et de ce fait, elles avaient choisi de s'en servir comme cible. Pas très bête comme explication, voir même plausible à mon humble avis. Je n'imaginais alors pas l'état de l'objet, je ne m'étais pas approché mais à la demande de mon maître je m'accroupis devant la tête.

Les traces étaient concises, précises, on ressentait une bonne maîtrise de l'épée. Je touchai légèrement les marques de mes doigts avant d'analyser les dégâts plutôt important. Mes élèves allaient devoir la réparer doublement, combler les trous manquant et pour ça on avait besoin d'or. De l'or, je n'en avais pas et c'était un problème pour la suite. Mes économies allaient sûrement s'envoler rapidement ; Ce n'était pas très grave, je devais assumer mes actes et réparer mes erreurs.

«  En effet, ça va être coûteux cette histoire-.. Mais bon, ça doit être fait alors ça sera fait. »

Dans un geste de bonté, voir même romantique, je vis Kibo donner son manteau à Asuna qui elle même venait d'éternuer. J'esquissai un sourire, je préférai le voir de cette façon plutôt que d'arborer son air froid et déprimé d'antan. La damoiselle de glace était peut-être encore dans ses pensées, cela dit du temps était passé et il ne s'était pas laissé tuer par celui-ci. Comme elle pouvait être honnête, Kellen me fit sourire en soulignant le côté charmeur de mon maître. Elle le considérait comme tous les autres. Je me retenais une nouvelle fois de rire, décidément cette soirée était plus qu'amusante. Mon prédécesseur se tourna alors vers moi pour confirmer les dires de celle-ci, des rumeurs circulaient-.. C'était indéniable. Je plaçai une main sur ma tête en tentant de masquer mon sourire, comment pouvais-je lui dire simplement ?

«  Disons que ce que souligne Kellen.. C'est quelque chose qu'on entend à droite, à gauche. Tu sais très bien que les rumeurs vont vite. À Suna tu es considéré comme un homme à femmes, je ne sais pas si c'est vérifié mais j'ai déjà entendu ça. »

Je marquai une pause de quelques secondes avant de prendre la parole.

  « Après, elles ne sont pas vérifiées, n'est-ce pas ? » Dis-je en faisant un signe à Asuna.

Je joignis mes mains pour invoquer quelques clones, ceux-ci prirent la tête de la statue en or pour la ramener à mon domicile.

«  Je ramène la tête chez moi, elle y sera en sécurité et ça sera la tâche de mes élèves de la remettre à neuf et de la recoller ; Saibogu, Yamada-.. Je pense que ces capacités sont une bonne chose pour répondre à mes attentes.  »

Sans aucun doute.

« Bonne nuit Kallen, rentre bien. »

Dis-je simplement à mon interlocutrice. Elle ne voulait pas qu'on les raccompagne alors nos routes s'en trouvaient différentes. Cette damoiselle était plutôt amusante, j'en avais presque le sourire en repensant aux réponses qu'elle avait donné à mon maître. Je n'avais pas eu l'occasion de rencontrer beaucoup de personnes comme elle, à vrai dire je ne créais pas ces occasions en ne me réservant que très peu de temps pour le loisir. Mes loisirs à moi se limitaient à l'entraînement, le piano et quelques visites au manoir, rien d'autre. Pour ceux de mon âge n'étant pas Shinobi, être avec des jeunes filles comme ceci devait être quelque chose d'habituel chez eux. Pourtant, ça ne l'était pas pour moi pas le moins du monde. Je les enviais pas, bien au contraire. La présence de la gente féminine dans une vie pouvait causer beaucoup de torts et mon caractère faisait tel que je n'avais aucune envie d'être freiné par qui que ce soit.

Mon maître confirmait alors mes pensées, d'une autre façon certes mais je voyais où il voulait en venir. La Kunoïchi avait beau connaître le grade de l'ancien Rêveur que pourtant, elle n'avait pas changé d'attitude à son égard.

«  En effet, elle est plutôt amusante je trouve. J'ai apprécié. »

Oui, ça avait été assez court et pourtant j'avais apprécié ce moment. Premièrement car je pouvais prétendre à un entraînement pour mes élèves, je pouvais même prétendre pouvoir réparer mes erreurs ; Deuxièmement, ça faisait bien longtemps que je n'avais pas ri de la sorte. Ces dernières semaines n'avaient pas été les plus amusantes, elles étaient même les pires de ma vie. Le démon qui se trouvait en moi me faisait rappeler chaque jour que mon voyage à Yuki no Kuni n'était pas sans conséquence. Pour le réprimer, je devais être sur mes gardes et cela chaque seconde de la journée. Mentalement, c'était épuisant plus que ça ne pouvait l'être physiquement. J'avais pensé à une solution, prendre des médicaments, des pilules pouvant me calmer. Les herbes ne pouvaient malheureusement m'être utiles, peut-être que le chakra d'Oniri lui le pouvait ? Des pilules à chakra, était-ce possible ? Je devais en parler à la Saibogu.

Je ne voulais pas déranger Kibo avec ces problèmes, je n'avais pas non plus voulu le faire avec Yami. Ils étaient bien occupés et n'avaient pas à se soucier de mes problèmes. Je devais les régler moi-même -ou presque-. Nous avions finalement repris la route vers le restaurant, nos plats devaient être gardés au chaud en attendant notre retour. Puis vint le sujet des femmes, mon maître me demandait si Kallen pouvait bien m'intéresser. J'avais déjà eu ce sujet de conversation avec Yami mais jamais réellement avec mon prédécesseur.

«  Elle peut plaire, elle est gentille et a un bon caractère mais-.. Je ne veux pas m’encombrer d'une femme pour le moment. Je suis plutôt sérieux et je ne souhaite en avoir qu'une pour toute ma vie, une seule et je respecte les valeurs les plus traditionnelles. »

Je marquai une pause de quelques secondes, mon visage était toujours aussi sérieux tandis que je regardais toujours mon maître dans les yeux.

«  Le mariage par exemple, je ne conçois rien avant ça. Enfin... Pour le moment je ne préfère pas y penser. J'ai des objectifs et je ne dois pas être distrait par une femme. Ça ne serait qu'une perte de temps et un frein pour moi. C'est intriguant, j'ai déjà eu cette conversation avec Yami. »

Ce n'était peut-être pas si intriguant que ça, je considérais la dirigeante du Kakumeigun comme ma sœur et mon maître se trouvait lui aussi être de ma famille. Des sujets personnels pouvaient être évoqués et ce n'était pas si étrange d'avoir à parler plusieurs fois de la même chose. Sans doute il avait déjà remarqué que je n'étais pas attiré par ce genre de distraction, ma réponse ne devait pas être si inattendue.

Après quelques minutes, nous arrivions au restaurant et le serveur nous invita à rejoindre à nouveau notre table. Je lui fis un signe de remerciement de la tête avant de commencer à déguster le plat.

«  Nous n'avons pas parlé de ce qu'il s'était passé après notre différent lors du voyage-.. Que s'est-il passé ensuite ? Je me suis déjà posé la question de nombreuses fois, si tu ne veux pas y répondre, ne le fais pas. »

Je ne l'obligeai en rien à le faire.

Une personne peu sérieuse ? Je souris à cette phrase. Cette image véhiculée était peut-être un brin non vérifiée mais était à contrario bien amusante. Je ne pouvais le nier, surtout que cette même personne considérée comme un « Don Juan » était finalement devenu un enfant face à Asuna. Que de choses risibles ce soir, ça me faisait du bien et je n'étais pas mécontent d'être aux côtés de Kibo. Nous étions donc rentrés dans le restaurant pour reprendre où on en était. Ma curiosité ne s'était que développée depuis mon entrée au Kakumeigun, je cherchais réponse à mes interrogations et à cause de mon honnêteté, je n'avais aucun mal à exprimer mes pensées.

De ce fait, j'avais demandé à mon prédécesseur ce qu'il s'était passé après notre séparation à Kumo. Il n'était pas contre le fait de partager le passé mais je devais à mon tour expliquer ce qu'il s'était passé. J'écarquillai les yeux, d’effroi. Je n'étais pas au mieux, pointait-il du doigt mon Henka Akuma ? Il était peut-être au courant, Oniri avait partagé l'information ? Non j'avais un doute sur ce sujet. C'était pratiquement impossible, elle ne m'aurait pas trahie de la sorte. Étrangement, j'avais entièrement confiance en cette femme. Je ne pouvais reculer face à l'ancien rêveur, s'il se confiait, je devais le faire aussi. De plus, j'étais maintenant un peu plus calme et j'arrivais à me contenir mais c'était encore difficile. Je ne voulais pas qu'il remette en cause mon devoir de Shinobi. Je soupirai, laissant doucement redescendre la température de mon corps. J'avais eu l'impression pendant une fraction de seconde, de transpirer comme jamais.

Je jetai un regard rapide à mon interlocuteur avant d’acquiescer de la tête. J'étais d'accord, je ne pouvais facilement donner tous les détails malheureusement.

Je l'écoutai donc, il avait quitté Kumo pour rejoindre la capitale et suivre un entraînement de l'empereur. Je haussai un sourcil, il avait été aux côtés de cet homme ? J'avais du mal à l'imaginer et dans un sens non, ça expliquait son comportement depuis son retour. Je n'avais entendu que des mauvaises choses à son sujet, j'étais empli de questions le concernant. Un homme, se disant être l'Empereur et ayant évincé ses compagnons ne pouvait être bon. Mon maître s'en rendait-il compte ? Ou approuvait-il simplement les agissements de celui qu'il nommait comme « Le Dieu de l'Empire ? ».

Il avait finalement et malheureusement retrouver sa bien-aimée mais il ne voulait reprendre cette histoire, c'était fini. Je ne comprenais pas cet amour, j'avais pourtant rencontré à de nombreuses reprises la Samui mais j'avais toujours eu du mal à la comprendre. Peut-être un jour comprendrais-je, jusqu'à là je ne voulais pas m'embêter avec ces histoires.

«  Je vois, je pense que cette histoire t'a rendu plus fort Kibo. Cela dit.. l'Empereur ? Comment ce fait-il que tu t'es entraîné avec lui ? C'est un homme ayant évincé bien d'autre pour obtenir le pouvoir, je ne me trompe pas n'est-ce pas ? Pour être honnête, si j'avais été au pouvoir de Suna, j'aurais sûrement réagi immédiatement pour l'arrêter. Après, je manque d'informations, de maturité peut-être mais ça ne semble pas être un bon homme. »

Je marquai une pause de quelques secondes, c'était à mon tour de m'expliquer, je mangeais quelques bouchées de mon plat, toujours hésitant. Je posai alors ma fourchette pour joindre mes mains et poser ma bouche dessus. Mes yeux étaient plantés dans ceux de mon interlocuteur, je devais être honnête avec lui.

« Tu as du avoir eu vent de notre mission à Yuki no Kuni, la mission pour récupérer Oniri. Le Kazekage était présent. Je ne suis pas sorti indemne de cette expédition, disons tout simplement que j'ai changé. »

Je décidai alors de parler plus doucement, ne voulant pas qu'on entende la suite.

« Quelque chose se terre en moi, un Akuma nommé Chura. Une entité puissante qui a pris plusieurs fois le dessus sur moi. Je me transforme et suis pris d'une envie de destruction soudaine. Je n'ai pour l'instant blessé personne, seulement défigurer mon appartement et quelques sorties nocturnes. Et ceci, grâce à Oniri. Elle connaît mes maux et a pu me porter assistance. Je ne pouvais en parler qu'à elle, je n'ai pu en discuter avec Yami ou bien avec toi. »

L'empereur était donc un membre de la famille à son ancienne compagne ? Le clan Samui semblait alors bien plus puissant qu'il ne le laissait entendre. De plus il était vrai que sa renommée était internationale et qu'il était un Shinobi redoutable. Un très bon professeur en perspective, malgré ses idées. Quelque chose m’irrita cela dit, j'avais beau manquer d'information mais je pouvais tout de même le juger. J'avais rencontré un garçon nommé Hiko, celui-ci m'avait parlé de l'Empereur et comment il en était venu à obtenir le pouvoir. Cette façon d'agir était inacceptable, on ne pouvait le concevoir en tant que défenseur de la paix. Une paix devait s'acquérir d'une certaine façon, je pensais avant qu'il nous fallait utiliser la voie du sang mais c'était une époque révolue ; On pouvait l'acquérir avec diplomatie.

«  Comme tu le dis, ses manières d'agir sont inacceptables. Du moins, pour ma part. Après je ne sais pas ce que pense les hautes instances de Suna. J'ai l'impression que tu le vois comme un sauveur, il ne l'est pas. »

J'étais assez franc sur ce sujet, il l'avait été alors je pouvais faire de même. Je n'étais tout simplement pas d'accord avec les pensées de mon maître. Non pas pour autant que je ne le comprenais pas, je voyais où il voulait en venir. Dans tous les cas, il était revenu plus fort de ces épreuves et c'était une bonne chose. Son caractère avait en quelque sorte changé aussi mais il était d'après moi bien moins froid qu'après la mort de sa compagne. Le sujet passé, nous avions parlé de mon Akuma nommé Chura. Un sujet plutôt sensible dont je me serais évidemment passé, je ne voulais pas trop en parler autour de moi. C'était quelque chose de spécial, de dangereux..

Il me parla alors des maux de tête d'Oniri, elle était elle aussi touchée. Contrairement à elle, je n'arrivais pas à me contenir et mon pouvoir me surpassait ; C'était à mon sens ce qui était dangereux pour autrui. Ce dont j'avais le plus peur, c'était de blesser mes partenaires, mes amis. Je ne pouvais l'accepter. J'avais déjà levé la main sur Yami et pourtant, ce n'était pas chose voulue. Son récent changement de caractère m'avait poussé dans mes retranchements et à quelques centimètres, elle aurait été touchée par une de mes attaques. J'avais réussi à la dévier au dernier moment mais.. Je n'aurais jamais imaginé lever la main un jour sur elle, ça me blessait, vraiment.

La bonne nouvelle était que Kibo travaillait sur le problème d'Oniri, s'il l'aidait, il pouvait aussi m'aider et c'était comme un encouragement à continuer mes efforts. Je faisais des exercices pour me concentrer, pour éviter que le démon prenne le dessus sur moi.

Il souhaitait avoir plus d'information, j’acquiesçai d'un signe de la tête pour ensuite répondre à ses interrogations.

«  Le même problème je ne sais pas, pour ma part j'ai du mal à me contenir et je ne me contrôle plus lorsque le démon prend possession de moi. C'est assez effrayant pour être honnête, je ne veux blesser personne autour de moi. »

Je marquai une pause de quelques secondes, hésitant à conter ce qui s'était passé entre moi et Yami ce jour-là. Ce n'était pas un bon souvenir, loin de là.

«  Yami a déjà essayé de me pousser à bout et je m'en suis pris à elle. J'ai voulu l'attaquer, elle n'a pas été blessée mais c'est tout de même grave. Je limite donc mes échanges, je fais attention à tout ce qui m'entoure.  Je sais qu'en quelques minutes, je peux changer totalement et je ne veux pas que ça soit fatal. »

C'était mystique, c'était un démon qui venait de l'antiquité. Pouvait-il réellement m'apporter une aide ? Je ne le savais pas, peut-être pouvais-je me reposer un peu sur lui à ce sujet. Je soupirai de fatigue, j'étais las de ces histoires. Depuis Yuki no Kuni je n'étais plus le même et c'était désespérant.

«  Je veux que ça reste entre-nous bien sûr, je te fais confiance. »