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| [Rang D] On manquait de personnel [Ken Suzurane] | |
| Informations Grade : Onshi Messages : 833 Rang : A+
| (#) Sujet: [Rang D] On manquait de personnel [Ken Suzurane] Jeu 10 Sep 2015 - 17:20 | |
| Quelques jours avant que Mikami ne déménage à l'extérieur de Shozaichi...- Taichou ! ... Taichou ! ... TAICHOU ! - rrfll... BOMBOMBOM. Entre deux triplettes de coups frappés sur la vitre, la voie du messager sonnait à travers la fenêtre ouverte pour que, normalement, ce soit les rayons du soleil qui réveillent le jeune shûkaijin.- MIKAMI-SAN ! - Wah ! - Et ben dis donc, vous avez l'ouïe sélective. Tout juste assis sur le matelas, une paume enfoncée dans l'œil comme pour retenir un rêve qui aurait pu s'avérer être nimbé de souvenir, l'amnésique émergeait d'un bon et profond sommeil... pour le coup pas de la meilleure humeur possible.- Il y a genre... des dizaines de Taichou dans cette ville ! Je vais pas me retourner à chaque fois qu'on en appelle un. J'ai un nom quoi... Qu'est-ce tu fous là d'abord ?! - Euh... Mission. C'est extrêmement urgent, on a grandement besoin de vous. - ... ? Vas-y, fais le tour.
* Qu'est-ce que ça aurait été si j'avais pris le premier et pas le dernier étage, j'vous jure... C'est pas parce que j'ai pas les volets fermés que c'est portes ouvertes... * Parallèlement, il se préparait à la traque, à la récolte d'information et l'infiltration, au combat. La porte d'entrée, séparée de la chambre/salon par un simple vestibule à chaussure fut à nouveau frappée trois fois. Mikami cria que c'était ouvert, il rentra et prit une chaise au passage pour s'asseoir plus proche du jeune homme qui n'avait toujours pas décoller son cul du matelas, enlevant ses chaussures au passage bien sûr. Il posa les pieds au sol, laissant le drap simplement reposer sur ses cuisses. Il bailla, exprima une plainte animale en s'étirant, puis reposa ses yeux encore collés sur l'enveloppe que son visiteur tenait.- Ordre de mission:
Un fermier assez réputé a un grand problème, ses pommes de terre devraient être récoltées depuis quelques semaines mais il doit faire face à une grève de son personnel et il n'est pas en position d'accepter leurs demandes. Il requiert donc votre aide pour récolter ses nombreux champs ou bien convaincre ses employés de le faire.
- ... putain mais... c'est une D ! Il faillit lui jeter son réveil à la figure, à bout portant nique sa mère ; mais se souvint qu'il n'avait pas de réveil.- Tu t'fous de ma gueule ? - On manquait de personnel. La majorité d'entre nous a été affectée à la préparation du départ pour Mizu no kuni, et vous revenez tout juste de voyage. Je vous rappelle que vous n'aviez prévenu personne que vous partiez... - Ça va je sais, je sais... Et quand il était revenu, c'était devenu un putain d'empire. On pouvait pas partir six mois d'un pays sans que ce soit le bordel au retour, sérieux... Mais bon, entre acheminer de la marchandise et des armes sous les cris des porte-papiers immobiles et passer quelques jours dans les champs, le choix fut vite fait.- C'est bon, je prends. - Vous serez accompagné d'un nouveau venu, c'est un Suzurane. Il s'appelle Ken, vous ne devriez pas avoir de mal à le reconnaître... - Suzurane ? C'est pas le clan des brutes ça ? - En quelques sortes... - Le rendez-vous est à quelle heure ? - Il doit déjà être en train de vous attendre au portes... - Déjà ?! - Ça fait longtemps que je tape à votre fenêtre quand même. - T'as essayé la sonnette à l'entrée ? - ... - ... Bon, je le rejoins au plus vite. Tu veux un café ? - Non merci, j'ai d'autres ordres de mission à distribuer. - Hum ? Un peu de baston ? - Stop, bas-les-pattes. - C'est bon c'est bon... Ils se saluèrent et Mikami se retrouva à nouveau seul. Lui qui pensait aller retrouver Asuka... ben c'était pas pour aujourd'hui. Il se leva, s'habilla, un brin de toilette et il était dehors avec seul son sabre à la ceinture. C'est en sortant qu'il fut frappé. Non pas par les rayons du soleil, mais par les crampes puissantes et intermittentes qui le prenait encore. Pris sur tout le buste, il ne sut pas comment gérer ses bras pour marcher, chaque mouvement le tiraillait.Et il ferma sa fenêtre avant de sauter sur le toit juste au-dessus pour prendre la route de l'entrée principale. Il manqua de s'étaler sur le sol en atterrissant, la douleur étant descendue jusque dans les jambes. Un tour d'horizon de part ses yeux mi-clos, et il aperçut cette masse qui attendait sous la grande arche. Une main se glissa dans une poche, l'autre resta à l'air libre pour pouvoir saluer le Suzurane au passage. Car il avait hâte de prendre un peu l'air et avait besoin de marcher pour se réveiller, de rester un peu dans son monde. Désolé pour lui si la rencontre se passerait telle quelle, il aurait le temps d'apprendre à mieux le connaître plus tard. Sans s'arrêter, il passa devant son co-équipier et leva la main à son encontre en l'accompagnant d'un bref regard, s'engageant déjà sur le chemin de la ferme indiquée.- Yo. Suzurane-san ? Mikami, enchanté. On y va ? Simple question rhétorique, il continuait d'avancer. |
| | | Informations Grade : Heishi du Shukai Messages : 39 Rang : C
| (#) Sujet: Re: [Rang D] On manquait de personnel [Ken Suzurane] Mer 16 Sep 2015 - 17:17 | |
| Shozaichi – Bas-fonds, Quartiers des plaisirs.
L’endroit était bruyant, noir de monde, pas un seul siège, tabouret ou table n’était disponible et une fumée dense de cigares ou de pipes encombrait l’atmosphère de la pièce tel un nuage gris de vices et de sacrilèges. Le brouhaha qui régnait dans le bar était un supplice pour les oreilles et rendait quasiment impossible toute discussion intelligente. Ce qui ne gênait personne vu l’heure tardive et cette clientèle disparate et peu amen de mercenaires, francs-tireurs, mendiants et ouvriers.
Ken se trouvait au comptoir, face au barman, son dos musclé en barrière contre le reste de la salle, le jeune homme avait arrêté de compter le nombre de verres qu’il s’enfilait mais il sentait ses sens s’amoindrir et son attention se détériorer. Il ne se rappelait que vaguement de sa présence ici. Quelque chose ayant à faire avec le fait de se « sociabiliser » et de s’habituer à une présence humaine autre que celle des membres de son clan. Sans être asociale ou déstabilisé avec les gens, Ken était semblable à un prédateur qui ne voit en l’homme qu’un ennemi à abattre. C’était la raison pour laquelle il se retrouvait dans ce bar ce soir-là, la colère et la soif de sang s’étant peu à peu dissipées avec les litres d’alcool que son impressionnante carrure s’ingurgitait sans mal.
Ken ne savait même plus l’heure qu’il était et ne se rendait pas compte que le bar se vidait subitement, bousculades en tous sens, cris aigus, insultes et empressement créaient un bordel monstre qui ne venait aucunement troubler l’ilot de tranquillité qu’était devenu le jeune Suzurane, perdu dans les songes de l’alcool.
La seule chose qui parvint à le tirer de sa rêverie fut une chaise volante qui vint se fracasser sur sa nuque. Sa tête frappa le comptoir si fort qu’il le brisa en deux, un léger filet de sang dégoulinait entre ses yeux alors qu’il se redressait complètement sonné, la vision troublée par le choc et l’alcool. L’action qui se déroulait sous ses yeux était tout droit sorti d’un film de série B, la scène était pathétique, une dizaine de gars plus ou mains baraques se défonçaient la gueule à coups de burins et de morceaux de bois. Ken éclata de son honnête rire sonore et effrayant, comme quoi il y avait du bon à essayer de se sociabiliser. Il se jeta dans la mêlée…
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Il se réveilla dans caniveau avec un mal de crane qui vint lui nourrir ses tatouages tellement la souffrance était intense, voilà un réveil digne d’un Suzurane. Une enveloppe était posée sur sa veste pleine de sang séché, il s’agissant surement de celui des misérables de la veille et il sourit au souvenir. Ken dépliait le bout de papier tout en se relevant difficilement, le corps entier courbaturé et douloureux, la sensation était esquisse… Les informations contenues sur le papier étaient quant à elles un peu moins joyeuses, une mission de rang D, encore… Ses supérieurs étaient vraiment en train de le punir pour son attitude soi-disant inacceptable, irrespectueuse et violente…
Ken haussa les épaules, faisant craquer ses jointures dans un son très satisfaisant et prenant la direction des portes du village. L’heure du rendez-vous était proche, il n’avait pas le temps d’aller se changer et surtout aucunement l’envie.
Complètement dans les vapes il ne vit ni n’entendit son coéquipier qu’une fois trop tard. Celui-ci était déjà à plusieurs dizaines de mètres devant lui quand ses paroles percutèrent le cerveau de Ken ralentit par une gueule de bois des plus vengeresses. Incapable de le rattraper, le mieux qu’il pouvait faire dans son etat était de ne pas se laisser distancer. Les mains dans les poches, le regard dans le vide, il suivait de son mieux ce point noir au loin qu’était ce "Minami" ou bien était-ce "Mikami" ? |
| | | Informations Grade : Onshi Messages : 833 Rang : A+
| (#) Sujet: Re: [Rang D] On manquait de personnel [Ken Suzurane] Mer 16 Sep 2015 - 20:48 | |
| Mikami continuait sa route sans ralentir ni accélérer, mais ayant néanmoins tendu un instant l'oreille pour vérifier que son co-équipier le suive. Ses lourds bruits de pas résonnaient quelques mètres derrière lui, pas de problème en vue. Pour le moment. Sur le trajet, entre plusieurs divagations personnelles, il repensait l'objectif de cette mission sous multiples coutures. Quelles pouvaient bien être les raisons de cette grève, qu'est-ce qui caractérisait le propriétaire de ces champs. Comment travaillait-il, à quelles conditions soumettait-il ses ouvriers. Qu'est-ce qui avait fait que cette année, un conflit avait éclaté.
Parallèlement, il repensait aux méthodes du paysan qui devenait petit à petit son ami. Nobuma-san, comme il aimait le surnommer. Nobumasa de son vrai nom. Il songeait à ses méthodes que l'on pourrait qualifier de plus traditionnelles, mais que le jeune homme aimait à surnommer de "sauvages". Celui qui les appliquait disait simplement qu'elles étaient naturelles, tant il en faisait peu et tant la nature œuvrait le plus souvent à sa place. Il habitait relativement loin du lieu où les deux shukaijin se rendaient, mais il pourrait participer à trouver une solution sur le long terme. Il faudrait d'abord aller s'enquérir de la situation à la ferme. C'est là qu'il regretta de ne pas avoir eu plus d'informations, ils auraient pu prendre plus de temps pour traiter de la solution. Quoi que le jeune homme aurait quand même cherché à pêcher ses propres infos, directement sur le terrain, alors bon...
Une brise souffla dans son dos. Les mains dans les poches, un bras appuyant le katana sur sa hanche, traînant des pieds, il reconnut l'odeur de l'alcool. Instinctivement il se retourna vers le shinobi qui l'accompagnait, comme s'il pouvait voir d'où venait ce parfum. Puis réorienta son regard - qui aurait pu être interprété comme de travers - vers l'horizon. Ce n'est qu'après coup qu'un détail l'interpella. Les tatouages sur son corps, continuant sur sa veste... jamais il n'avait vu ce genre d'assortiment. Veste - pantalon, OK. Ceinture - chaussure, OK. Tatouage - veston... ?? Il se retourna à nouveau, les mains toujours dans les poches. Observa en plissant les yeux, et se dit que ce n'était que des motifs tracés au hasard. Boarf, il retourna sa tête vers la route.
Une multiplication de regards suspects, innocent de sa part, sans la moindre arrière pensée. Simplement résolvant des énigmes s'étant approchées de son esprit curieux. De sa part, en tout cas. Quelques minutes passèrent. Arrivant dans la région concernée par leur mission, quelques champs en mono-culture se dessinant déjà en contre-bas du flan de montagne qu'ils descendaient en suivant le sentier zigzagant, le Yorurai se décida enfin à être un peu plus sociable avec son camarade Suzurane. Peut-être le serait-il un peu trop. Mais l'heure de la mission approchait, ils allaient avoir à parler. Il ralentit alors le pas jusqu'à ce qu'ils soient pratiquement à la même hauteur.- Je sais pas toi, mais personnellement, je suis plus d'attaque quand il y a de la baston. À mon avis on risque d'avoir affaire à un sale caprice, d'un parti ou de l'autre. Mais il est hors de question de céder à la violence, OK ? Tu te contenteras de mots pour cette fois. Il tutoyait dans le vent, en réalité ironisant, comme si ç'avait été le fruit d'une parole divine. Genre "tu aimeras ton prochain". Oui, ton prochain. Tu sais, ces petits enfants de chœur... Tu les aimeras tendrement... Pardon, je m'égare. Quoi qu'il en soit, le tutoiement ne visait pas Ken particulièrement. Mais avec le lever du jour et le détachement permanent s'échappant de l'amnésique, l'ironie n'était peut-être pas si claire que ça.- Qu'est-ce que tu sais faire d'autre ? Eeet il en rajoute. Non non, il cherchait simplement à en apprendre plus sur ses capacités, tranquille quoi. Puis, en sincère curiosité et ouverture à l'autre, le ton toujours naturellement détaché : Qu'est-ce qu'un Suzurane peut bien avoir à faire au Shûkai ? Et, mains dans les poches, il continuait d'avancer, marchant du côté du ravin. |
| | | Informations Grade : Heishi du Shukai Messages : 39 Rang : C
| (#) Sujet: Re: [Rang D] On manquait de personnel [Ken Suzurane] Jeu 17 Sep 2015 - 17:33 | |
| L’intégralité du trajet se déroula dans le calme le plus complet, petit à petit les deux silhouettes s’éloignaient de la civilisation pour s’enfoncer dans les terres intérieures du pays. Ken n’observait même pas le paysage, incapable de ressentir le moindre sentiment si ce n’était celui d’avoir envie de gerber tous les dix mètres. Malheureusement il avait déjà vidé ses tripes plusieurs heures auparavant et il ne lui restait qu’une bile jaunâtre acide au fond de l’estomac. Son mal de crane s’était plus ou moins calmé et ses tatouages mouvants s’étaient finalement rétractés, la douleur étant redevenue bénigne pour un Suzurane, l’équivalent d’une torture et souffrance atroce pour un humain normal.
Il faillit percuter son coéquipier de pleine face, étant aux bords d’un ravin et en descente, la chute leur aurait été fatale. Quelques graviers dégringolèrent joliment en contre-bas et Ken ne put s’empêcher de les fixer jusqu’à ceux qu’ils disparaissent de son champ de vision.
Il redressa les yeux et prit une grande bouffée d’air avant de porter son attention sur le bonhomme qui semblait-il était en train de lui parler. Quelque chose ayant un rapport avec le fait de ne pas taper sur les gens et d’utiliser des mots plutôt que les poings. Le cerveau amorphe par les dommages de l’alcool le Suzurane ne saisissait pas vraiment le sens de la phrase, de plus son petit doigt lui disait de ne pas faire attention à sa remarque qui devait être ennuyante au possible. De toute façon s’était toujours le même couplet avec ses supérieurs, et s’il se retrouvait aujourd’hui à effectuer une mission de rang D s’était justement à cause de son incapacité à ne pas chier sur les ordres qu’on lui donnait…
Ken lui répondit d’un signe de tête qui ne voulait rien dire, ondulant à moitié entre le oui et le non. Voilà maintenant que le gars commençait à lui taper la causette tout en reprenant son chemin. Etait-il vraiment entrain de lui demander ce qu’il savait faire ? Le Suzurane laissa échapper un rire sonore qui fit trembler les pierres alentours, provoquant une légère avalanche. Son écho continuait à se répercuter le long de la montagne lorsqu’il lui répondit sur le même ton, à la fois ironique et sincère mais avec une légère touche de provocation bienvenue.
- M’occuper de ta sœur ?
Sa réponse aux deux questions était parfaite, dans tous les sens du terme et Ken ne put s’empêcher de reprendre son fou rire là où il l’avait laissé, il faillit s’en exploser les poumons mais un haut le cœur le prit de court, le pliant en deux, attendant une remontée gastrique qui n’arrivait pas.
A bout de souffle il redressait finalement la tête, les yeux encore larmoyants après l’effort fourni. La vision qu’il eut en se relevant finit de l’achever, s’effondrant sur le sol et tapant des pieds, il était reparti dans un délire que lui seul semblait vivre, surement encore victime des effets secondaires de l’alcool.
Derrière Mikami, à quelques mètres en contrebas, une troupe de gueux dégelasse armés de pioches et de fourches formaient un blocus ridicule au milieu de la route. Ils étaient vraiment pas contents. |
| | | Informations Grade : Onshi Messages : 833 Rang : A+
| (#) Sujet: Re: [Rang D] On manquait de personnel [Ken Suzurane] Dim 20 Sep 2015 - 1:44 | |
| Mikami commençait à retrouver des sensations normales, celles d'un homme à ce qui l'entoure et non d'un ours traînant encore mollement des pattes. L'air frais remontant le flan de la montagne l'aidait à se remettre les idées en place et redescendre sur terre et les quelques chant d'oiseaux le rappelaient à cette réalité qu'était leur traversée jusqu'à la ferme plutôt que ses projets qui prenaient progressivement forme dans son esprit vagabond. Les piafs n'étaient cependant pas les seuls à donner de la voix, quelques slogans parvenaient aux deux ninjas depuis la prairie en contre-bas. Et puis...Et l'esclaffement. Euuh ok les blagues sur les sœur, même sur les mères s'il voulait, mais le contexte rendait la chose inattendue. Et sa façon de se marrer... L'amnésique pensa que le Suzurane n'était pas vraiment un habitué de ce genre de blague, en tout cas avec cette pertinence dans l'instant et la spontanéité. Fier de son coup, il devait sûrement s'en féliciter et son propre rire le remerciait de s'être offert ce moment d'humour rare dans son hypothétique vie de lourds silences suivant les vannes. Ou alors il avait un sale pet au casque. Son délire tonitruant avait coupé court à tous chants révolutionnaire ou pourri-gâté depuis la vallée, et de la foule se distinguait un nuage rose de visages tournés vers leur position. Ses éclats résonnaient en de multiples échos diaboliques dont son énorme gueule et sa gigantesque poitrine formaient un émetteur exceptionnel pour une échelle humaine.
Mikami ne put que lever un sourcil se jumelant ainsi avec son œil cerné dont les paupières gigotait d'un mouvement nerveux incontrôlable. Un mauvais rictus sur les lèvres, signe d'incompréhension et de désappointement, il resta silencieux alors que son homologue shûkaijin tordu en deux s'appuyait sur le ventre comme pour contenir son instant de folie, que le brun était pourtant tout à fait capable de comprendre. Mais à cette heure-ci, sans prévenir, gratuitement, sans se connaître, lors des présentations, et pour si peu... C'en était presque désopilant, même pour lui qui pouvait battre des records du monde en terme de patience et auto-dérision. Il tourna alors des talons pour reprendre la route une fois le calme revenu et les larmes séchées, puis répondit quand il eut le dos tourné et les semelles frottant à nouveau le sol. Il eut le temps de noter les tâches de sang sur sa veste, son lamentable état général. Mais à côté de cette situation, ce ne paraissait que poussière et inutilement relevable.- On te croirait fini à la pisse... Si tu me trouves une sœur, préviens-moi. Amnésique, que voulez-vous. Quelques minutes où il demeura silencieux, deux virages et quelques mètres plus loin qu'il se tourna à quatre-vingt dix degrés pour faire face au dernier ravin.- Allez moussaillon, on se presse. Une petite dose d'autorité involontaire supplémentaire et il se jeta, glissant de ses semelles contre la terre sèches et régulant sa vitesse grâce au kinobori. Que Ken n'y voit rien d'impressionnant ou de suicidaire, ils étaient tous deux shinobi et à même de se débrouiller dans ce genre de pente raide. Sa descente se vit arrêtée sur un promontoire naturel surplombant tout juste la foule en colère et lui offrant la position parfaite pour un orateur. Sans se mentir, son coup était calculé. Aux grands maux les grands remèdes et que son co-équipier le rejoigne directement ou non, Mikami allait entrer en scène comme s'il donnait le show attendu, sans se prendre plus la tête ni se poser plus de questions sur le pourquoi du comment. Plus il y aurait de réactions, plus ils en apprendraient sur les raisons de cette grève. Tout était dans la gestuelle et le langage non-verbal, les mouvements d'ouverture à la foule et de détermination. Même si le discours serait à côté de la plaque. Ça marche souvent. Trop souvent.
Et enfin, d'une voix audible et d'un ton outrageusement sûr :- Ouvriers... ! Ouvrières... ! Esclaaaves ! Vous qui levez haut, vos pelles et vos râteaux. Vous qui rêvez, de luxure et vie de château. Remballez vos contestations et vos espoirs ... ! car le shûkai rentre en action ! Moi et mon fidèle équipier lol avons été envoyés par les hautes instances qui vous gouvernent, afin de porter une oreille attentive à vos problèmes ! D'une voix unie, faites-nous entendre vos doléances les plus disparates ! Nous, qui ne connaissons rien à votre quotidien, saurons répondre à vos attentes et ce quelles qu'elles soient ! Oubliées ... ! ces méthodes de travail antiques et désuètes ! L'heure est au changement ! Disquette irremplaçable. Le travail sous le soleil, c'est terminé ! Mais avant de nous faire savoir tous vos souhaits, sachez que votre voisin n'aura pas son cadeau s'il n'a pas été exemplaire ! Et n'oubliez pas... ! Plus vous passerez de temps à ramasser des patates, plus vous en aurez pour aller vous détendre sous les cocotiers !! Et voilà le travail. Je garantis un score au-dessus de 50 % et une efficacité précaire sur une période hypothétique de cinq ans. Amen et entonnons un chant de guerre. |
| | | Informations Grade : Heishi du Shukai Messages : 39 Rang : C
| (#) Sujet: Re: [Rang D] On manquait de personnel [Ken Suzurane] Sam 26 Sep 2015 - 5:43 | |
| L’équipier ne semblait pas du tout amusé par la repartie du jeune homme ou par son humour à la mords moi le nœud, venait-il de toucher un point sensible du passé du shinobi, aucun moyen de le savoir avec certitude et même si c’était le cas, personne n’en avait rien à foutre. Celui-ci continua sa route mine de rien, laissant Ken à son délire personnel avant de découvrir une des raisons qui avait suscité son hilarité. La mine impassible il se jeta dans le vide à l’encontre du blocus sans attendre une seconde de plus.
Le Suzurane se redressa avec quelques difficultés, encore sous le choc de sa soudaine crise de toux. Il observait silencieusement du haut de la pente son supérieure déblatérer un ramassis de conneries à cette populace en colère. Quel discours ennuyeux et dénué de vérité, qu’essayait-il de faire ? Manipuler ces gueux ? A quoi bon quand le champ de l’acier pouvait expliquer mieux que n’importe quels mots les vrais convictions d’un homme ? Ces paysans eux au moins l’avait compris et c’était par cet instinct naturel de faire parler leur cœur et leur volonté qu’ils avaient pris les armes aujourd’hui. Il ne s’agissait pas simplement d’une petite querelle de province, il s’agissait ici de leur vie, leur futur était sur la balance. Et sans pour autant les prendre en pitié Ken ressenti une pointe de respect pour ces abrutis. Quelque chose se tramait ici, quelque chose de sombre qui les motivait à mettre en jeu leur propre existence pour instaurer un quelconque changement.
La moindre des choses était de leur offrir le combat qu’ils désiraient si ardemment. Le jeune homme attendit que le dernier mot sorte de la bouche de Mikami avant de s’élancer dans le vide à sa rencontre. Avec le soleil derrière lui, son ombre gigantesque englobait l’intégralité du groupe alors qu’il chutait dans leur direction, sa masse herculéenne vint s’écraser sur le sol aux côtés du shinobi, faisant trembler le sol et les alentours, ses pieds défoncèrent et fissurèrent la roche, ses muscles se contractèrent tandis que ses articulations et tendons se pliaient pour amoindrir l’impact. Un nuage de poussière rafla la zone autour de lui, et alors qu’il se dissipait doucement Ken se redressait de toute sa hauteur, passant une main habile dans sa crinière blonde et dévoilant ainsi des yeux d’une sauvagerie extrême.
Son entrée en scène effrayante réussie, Le Suzurane s’exprima alors d’une voix puissante et impériale, pointant d’un doigt accusateur son collègue.
- N’écoutez pas les paroles de ce Serpent, il joue avec votre cœur et vos nerfs ! Nous sommes ici uniquement pour mettre un terme à cette révolte, par tous les moyens nécessaires... C’est-à-dire que sans vous tuer, je vais moi aussi jouer, mais avec votre corps et vos os…
Ken n’utiliserait aucune technique, il voulait leur offrir une chance de se défendre et l’opportunité de faire parler leur colère. Il ne s’agissait pas d’un abattage, ni d’un massacre, un Suzurane s’adaptait à la force de ses adversaires pour leur offrir le plus beau combat de leur vie, sans oublier cette once d’espièglerie qui leur laisser croire à une potentielle chance de succès. Un ennemi possédant une étincelle d’espoir, aussi infime soit-elle, se battrait toujours mieux qu’un homme acculé attendant une défaite inévitable.
D’un clin d’œil à son coéquipier il se jetait dans la mêlée, au milieu de ces fermiers aussi affolés qu’une troupe de poules attaquées par un renard. Aucun n’osait porter le premier coup, la plus grande partie de leur rage était à présent remplacée par une peur frénétique, certains incapables de contenir leur vessie se pissèrent même dessus. Ken dépassait d’une bonne tête même le plus grand d’entre eux, peut-être avait-il quelque peu surestimé les forces de cette troupe ridicule. Levant les bras dans les airs pour les motiver, il se mit à gueuler une lueur fanatique dans la voix.
- Mais frappez-moi putain !
Le premier coup de fourche l’atteignit en pleine tempe. |
| | | Informations Grade : Onshi Messages : 833 Rang : A+
| (#) Sujet: Re: [Rang D] On manquait de personnel [Ken Suzurane] Mar 6 Oct 2015 - 18:18 | |
| Mikami avait espéré une réaction virulente de la part des grévistes, histoire de cerner au plus vite leurs attentes en provoquant leur rage grâce aux paroles honteuses et trompeuses. Mais apparemment, son co-équipier avait le caractère bien plus trempé qu'une foule en colère. Son atterrissage massif fit décoller les deux pieds de l'amnésique qui rebondit droit comme un piquet avant de retrouver le sol bras croisés, dans la même position. Et avant qu'il ne reçoive ce qu'il était venu cueillir, Ken l'annonça directement comme un serpent - ce qui était le rôle qu'il avait joué, effectivement - coupant ainsi court à la brise rebelle qui avait faillit souffler. Mais lui n'endossa pas le masque du serpent, et arbora celui de l'ours, ou du tigre. De celui qui suit le vil et fébrile animal pour appuyer son discours par de bons coups de poings, faisant ainsi taire toute rébellion possible par la force de la répression.
Il ne put déterminer l'idée que le Suzurane avait en tête et ce malgré son clin d'œil, ni ce qu'il cherchait à provoquer chez les paysans à travers cette bataille surprise. La première chose qui lui vint en tête fut la dissipation de la manifestation par la violence directe, accentuant le caractère répressif de leur venue et le portant à l'opposée de ce que le jeune homme aurait désiré pour ses hommes faisant face à l'autorité. Ses tripes se soulevèrent, les bras du mastodonte aussi, invitant les hommes à frapper. Cherchait-il à servir d'exutoire ? Pour quoi faire ? Ils ne savaient absolument rien de la situation. Mais il savait pertinemment que les Hommes acceptaient beaucoup de choses avant de se rebeller ; et ne voulaient pas voir le courage rassemblé ensemble réduit au désespoir après la confrontation avec un ninja qu'ils ne pourraient battre. L'empire ne devait pas devenir un oppresseur, et Mikami ne prendrait pas le risque de laisser un de ses homologues agir dans ce sens.
Quand le premier coup de fourche cingla, il sauta dans la foule pour s'interposer. Ken avait peut-être déjà riposté, et c'était déjà bien trop pour éviter qu'un sentiment de peur ne s'installe. Se glissant entre le soldat et un des grévistes le plus proche, il saisit le shûkaijin par le col - et c'est à ce moment qu'il remarqua vraiment que son veston était en fait retapissé en vomi - et plutôt que d'exprimer du dégoût face à la surcouche vestimentaire, lui lança le regard noir parlant pour l'âme et les tripes. D'un mouvement du bras tiré par tout le corps et aidé d'un peu d'électricité, témoignant de la maîtrise du Yorurai pour les passes au corps-à-corps, il envoya le Suzurane voler par-dessus la foule sans lui laisser le temps de se défendre ni dire un seul mot. Lui aussi s'extirpa comme disparaissant subitement de la masse et glissa des semelles au point de chute.
Éloignés, il posa sa main sur le torse de Ken pour l'empêcher de refaire route vers le massacre et le repoussa même en arrière, montrant ainsi que si affrontement il devait y avoir l'issue serait des plus incertaines...- Putain, mais qu'est-ce que tu espères obtenir en leur cassant la bouche ?! Son regard ne s'était pas ré-éclairci depuis et il se tenait droit sur sa route, décidé à lui bloquer le passage et résigné à ne pas se faire surprendre par une attaque frontale ou une quelconque fourberie. Il s'opposait à un égal, peu importe qu'il soit récemment arrivé ou vétéran. Qui qu'il soit, que son père soit le chef de Suzurane et le compagnon de thé de l'empereur où le pire des ermites sanguinaires, que ce Ken ait un potentiel caché ou un abonnement à la gonflette, jamais Mikami ne laisserait une tentative d'échange réduite à néant par la force de persuasion des poings. |
| | | | | | | | [Rang D] On manquait de personnel [Ken Suzurane] | |
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