Apparence actuelle de Zenno:

Mes premiers pas… J’hume à nouveau l’air de la liberté. Cet air que je n’ai plus respiré depuis ce fameux jour de pluie où je suis devenu Raikage. Depuis lors, beaucoup de choses se sont passées. Mon règne a été court, mais il me semble qu’il a été dense ; riche en événement. La seule chose qui m’a manqué réellement, c’est cette liberté de mouvement que j’avais lorsque je n’étais encore qu’un Satoru. Mes missions et mon rôle me permettaient alors de nouer des relations avec des gens d’univers différents, de visiter des lieux et des sites auxquels je ne pouvais plus avoir accès après mon nouveau statut. Voilà pourquoi, je me sens plus libre, même si je ne goutte pas encore pleinement à cette nouvelle vie qui s’offre à moi. Peut-être est-ce dû à cette pointe de regrets au fond de moi ?

J’ai passé quelques jours, à errer dans les villages de Kaminari, dans la plaine de ce pays sous identité masquée, tout en prenant le soin de baisser considérablement mon niveau de chakra. Bien entendu, il m’est arrivé par moments de croiser un de mes anciens éléments, un ou plusieurs shinobis en patrouille. Les meilleurs senseurs parvenaient toujours à m’identifier. Et ils n’hésitaient pas à s’approcher de moi, malgré ma capuche masquant mes traits. C’est incognito que nous discutions. J’apprenais certaines choses connues de tous, et c’est de la même manière qu’ils apprenaient que j’étais libre de mes mouvements et que je me trouvais là. A vagabonder quelque part dans Kaminari no Kuni. Pour sûr que l’information remonterait aux oreilles du Grand Chef. Mais… Et après ?

C’est au cours d’une de ces pérégrinations que je me retrouvais, dans les bois nuageux, à la quête d’un peu de solitude afin de parfaire mon entrainement. Je me rendis au cœur du bois et là, dans l’harmonie bruyante de ces lieux, je me concentrais et recherchait la présence d’individus ; la présence de chakra pouvant m’indiquer dans le même temps la proximité d’un shinobi. Lentement, progressivement, j’élargissais mon aire de détection. Un rayon de cinquante mètres à travers la végétation touffue. Rien. J’élargissais un peu plus… Toujours rien… Cent mètres, deux cent mètres, trois… Un peu plus et là…

Mon cœur battit plus vite, envoyant un surplus de sang dans mes tempes. Ce chakra… Je l’ai déjà perçu autrefois, bien des fois malgré mes maigres capacités d’antan. Serait-ce ? Il me faut en avoir le cœur net, alors je m’élance. À vive allure, mais avec autant de discrétion que faire se peut, je m’approche de cet endroit d’où est provenu ce chakra particulier. Les feuilles des arbres me giflent le visage, tant ma course est rapide. Pourquoi ai-je si hâte ? Pourquoi mon cœur semble-t-il s’emballer ? Ma vision s’élargit, s’éclaircit, dans la quasi obscurité imposée par la végétation. Seuls les quelques rayons de soleil, parvenant à transpercer le bouclier de feuilles et de branchages au-dessus de nos têtes, me permet de distinguer cette silhouette et cette démarche familière. J’avais vu juste ! Ou plutôt j’avais ressenti les choses à juste titre. Un sourire.

« Shini… Kage Skan ? »

Mes pieds avaient touché le sol. Derrière le bonhomme. Ma main droite sur son épaule gauche, mon corps, de côté derrière lui, en dehors de l’axe de son corps. Simple précaution de combattant. Ne jamais se mettre en posture de se faire surprendre. Caché derrière cette cape grise me masquant le visage, je resté prêt à tout.

Spoiler:

Un sourire et de la joie. Beaucoup de joie. Si nous avions été deux potes d’un lycée au 21ème siècle, nous aurions probablement trépigné sur place avant de nous jeter dans les bras l’un de l’autre tout en criant notre joie ! La scène était presque similaire, avec un iota plus de retenue due à notre statut de shinobi. Je vous la décris ! Skan devinant, peut être au timbre de ma voix, encore inchangé, qu’il s’agissait de moi, avait prononcé mon nom avant même de se retourner. Un baume au cœur, qui me fit tout de suite comprendre que la joie qui était mienne de le voir dans ces lieux était partagée. Et lorsqu’il se fut tourné, tout de suite, fidèle à son caractère, il m’envoya une remarque on ne peut plus pertinente. Mais je ne m’en souciais guère. Je le prenais déjà dans mes bras, le forçant à poser sa tête sur mon torse et l’étreignant avec force. J’espère ne pas lui avoir fait mal. Car après tout… Ce n’était là qu’une marque spontanée d’amitié. Je le relâchais au bout de quelques secondes, tout en le tenant par les épaules, sourire sincère aux lèvres. Je l’examinais de la tête aux pieds.

« Tu n’as guère changé toi ! Qu’est ce que tu fous là ? Me dit pas qu’on t’a affecté à une mission rang D. »

Puis je partais d’un rire moqueur suite à cette petite vanne provocatrice. Je m’imaginais déjà la rétrogradation de celui qui était mon shinobi de l’Ombre. Mon arme cachée, celle qui servait et qui aurait dû servir plus longtemps à assurer plus de stabilité au sein du village. Je l’avais destiné à l’unité secrète du Naitei. Il allait en être membre tout en étant intimement lié à ma personne. Un Kage doit toujours savoir s’entourer d’hommes de confiance. Hasaki en était un. Quelqu’un sur qui je pouvais compter entièrement. L’expérience et les épreuves communes vécues avaient fini de le prouver. Il en était quasiment pareil pour Skan. N’était-il pas un de mes anciens élèves avec qui j’ai vécu d’intenses moments ? Dans la joie comme dans la peine nous étions liés. A ce cercle restreint, avec le temps, si tout s’était passé au mieux, j’y aurai intégré d’autres valeurs montantes telles que Tsukiyo Koémi et… Seki Hattan… Mais l’on a pas et l’on ne fait pas toujours ce que l’on veut n’est-ce pas ?

« Cette tenue ? C’est pour éviter certaines réactions de gens que je pourrais croiser. J’ai été un Raikage populaire il me semble. Ou du moins connu. Quelle serait la réaction des gens s’ils me revoyaient ? Me vois-tu en train d’expliquer à chaque fois le pourquoi du comment ? »

Je faisais une moue et secouais la tête tout en rabaissant ma capuche. Mes traits apparaissaient, confirmant, si besoin était, qu’il s’agissait bel et bien de moi, Seki Zennosuke, leader du défunt Senshi.

« Pour répondre à ta seconde question : j’étais assigné à résidence au palais du Daimyo. Il a choisi votre Raikage actuel, et il a fallu que je disparaisse un moment. J’ai accepté de suivre les ordres. Je suis maintenant libre de mes mouvements, jusqu’à un certain seuil, tu t’en doutes bien. »

Et je me laissais aller à un petit rire moqueur. Bah oui ! Il m’arrive souvent de me moquer de moi-même.

« Et toi ? Que deviens-tu ? Quelles sont les nouvelles ? »

Ainsi donc, chose point étonnante, Shinikage Skan ne portait guère dans son cœur le Rokudaime. Je ne fis aucune réflexion immédiate sur ce point. De manière indirecte, la venue de Tsuhiro avait probablement contrarié les perspectives d’évolution de Skan. Ce dernier quittait le statut de bras droit caché du Godaime Raikage que je fus, pour celui d’un simple Chuunin. Je comprends qu’il ne soit guère enchanté d’autant plus que, il faut le dire, la venue au pouvoir du Rokudaime était on ne peut plus cavalière : une attaque aux portes de Kumo suivit, d’une destitution en règle du Godaime et de son intronisation. Mais plus que ces considérations, c’est bien l’attachement réel du Shinikage envers Kumo qui était sujet à questionnement. Au fond, je le savais : c’était bel et bien moi le lien réel de Shinikage envers Kumo. Jusqu’ici ce dernier n’y avait guère trouvé sa place. Problématique. Voilà pourquoi Skan pensait à arrêter tout bonnement sa vie de ninja.

« Le Kadoria est désormais légitime dans la mesure où il dispose de l’appui officiel du Daimyo. Kumo ne peut qu’accepter cette décision et tu devrais en faire de même. N’oublie pas qu’au-delà de l’homme, c’est le village et le pays tout entier que tu protèges en te soumettant à l’autorité militaire du Kage. »

Il est peut-être aisé pour moi de parler ainsi. Je n’aurais personnellement pas à subir les ordres de ce Kadoria. Mais dans l’intérêt du pays, Kumo devait rester stable, malgré l’instabilité actuelle. Je connais assez les défis d’un Kage pour savoir qu’il ne faut guère en rajouter aux soucis de l’actuel par des désertions inutiles. Et je compte bien le faire comprendre au Shinikage.

« Il est inutile de penser à arrêter ta carrière, ce serait un pur gâchis. De même déserter ne serait qu’affaiblir davantage Kumo quel que soit le comportement du Rokudaime par ailleurs. Tant qu’il ne franchira pas le rubicon, inutile de perturber ses plans. »

Je posais la main sur son épaule. Je sais que Skan n’acceptera pas cette idée. Mais tout de même, rien ne me coûte d’essayer. Peut-être que si je lui demande personnellement, il acceptera de poursuivre dans sa voie de shinobi de Kumo ?

« Écoute, j’ai des plans pour toi. Et tu me seras tout aussi utile en restant officiellement shinobi de Kumo. Mais d’abord, j’aimerai en savoir plus sur les proches collaborateurs du Raikage. Qui sont-ils ? »

En réalité, je ne cherchais qu’une confirmation. Je ne cherchais qu’à corroborer des informations dont je disposais déjà.

La discussion avec Skan commençait à devenir fort intéressante. Très rapidement, Skan m’en apprit plus sur les nouveaux soutiens du régime en place. Une chose, qui forcément, m’intéressait au plus haut niveau. A vrai dire, je connaissais les deux noms rapportés par Skan. Ce Hashiru, simple professeur à l’académie ninja. Homme ne faisant guère de vagues. Et… Monjara Shinji. Je fronçais les sourcils. Si le premier, s’était établi depuis l’origine, à Kumo, et par conséquent était forcément un allié naturel des Kadoria, du Shodaime et donc du Rokudaime, le fait que Shinji ait pu se sortir indemne de la vague de destitutions ayant suivi ma chute m’étonne. Je le sais fin joueur, en ce sens qu'il est capable, grâce à son tact et à son fin parler, de toujours bien paraître. A-t-il joué ce jeu avec l’actuel Rokudaime ? Ou l’a-t-il vilement servi afin d’accélérer la chute de mes anciens soutiens et par conséquent, se maintenir en poste ? Dois-je le rappeler ? Shinji était membre du Satoru, et un des shinobis avec qui j’ai eu le plus à traiter. La chose était notoire. Intéressant.

« Je connais ce Hashiru. Mais je ne vois pas du tout qui pourrait être le Bakusho dont tu parles. »

En vérité, j’aurai aimé en savoir plus. Les Bakusho sont un clan avec lequel je n’ai eu guère de problèmes. Ils n’ont été ni favorisés, ni défavorisés sous mon règne. L’un d’eux, Taiyo, était membre du Satoru, l’unité d’élite. Un proche collaborateur donc. Je ne sais guère pourquoi, instinctivement, ce Bakusho ne m’inspirait aucune méfiance. Quoi qu’il en soit, les choses sont ce qu’elles sont.

« Skan, je n’ai été qu’une sorte de représentant du Daimyo. Dès lors que le Daimyo nomme un nouveau Kage, il est normal qu’ils acceptent l’autorité de ce dernier. Après entre accepter ce Raikage et l’apprécier ou vouloir que son règne perdure, il y a un énorme fossé. Quoi qu’il en soit, il faut qu’il reste en place. Il ne sert à rien de déstabiliser Kumo actuellement. Mais… »

Mon doigt sur ma bouche, une rapide réflexion.

« Mais… Il est des choses que je dois régler pour l’intérêt du village. L’attaque à Mizu à révélé deux cas de traîtrise. Celle du ronin Yukita Eiko que tu as arrêté et celle d’un autre homme ayant su parfaitement cacher son jeu. Tu es, à l’heure qu’il est, l’homme en qui j’ai le plus confiance, et c’est pourquoi je vais te révéler des choses sur moi. »

Des mudra composées, une isolation acoustique. Mon regard sur Skan, plus vif avec une lueur de détermination.

« J’ai fait alliance, en son temps, avec un certain Goren, déserteur du village du Sable. C’est avec lui et ses hommes, que j’ai entrepris l’assaut contre les forces du Shukai et ses alliés à Mizu. L'assaut été programmé pour être rapide, destabilisateur. Nous devions frapper et nous retirer ni vu ni connus. Puis donner l'illusion que c'était des menaces internes à la volonté d'annexion de l'archipel. Lors de cet assaut, Goren, ayant combattu avec Monjara Shinji dans le but d’assassiner les chefs de l’expédition shukaijine se sont tous deux fait capturer. Et curieusement, tous deux se sont fait libérer dans des conditions que je ne m’explique guère. Goren participa à un sommet avec le Daimyo de l’Eau et il effectua un retournement de veste spectaculaire. Un acte prémédité. Je n’en doute guère. Possiblement le fruit de son enfermement et de ses échanges avec un certain Michiki. Il est même possible qu’il ait mûri son plan bien avant l’attaque, car d’après les rapports des troupes, Ni lui, ni Shinji n’ont suivi le plan initial à savoir assassiner les forces ennemies. Qui dit assassinat, dit prise de précautions et assaut discret. Ce n’est pas ce qu’ils ont eu à faire… Encore mieux, dès l’instant où les kumojins, alors sans signe d’appartenance quelconque au village, ont fait face aux troupes ennemies, ces dernières savaient que c’était nous. Qui est l’auteur d’une telle fuite ? Qui a fait foirer à pareille échelle les plans secrets de l’assaut ? Est-ce Monjara Shinji que j’ai envoyé plusieurs mois auparavant, à votre suite, faire un repérage sur l’archipel ? Est-ce Monjara Shinji, lui-même chef des services secrets sous mon magistère ? Ou est-ce cet allié, ce Goren, porté sur l’archipel pour une raison que j’ignore… »

Je venais de dévoiler un des plus grands complots passés à Kumo. Un complot qui a coûté l’échec de toute une campagne, morte née par la traîtrise d’un seul ou de deux hommes. Oui… L’alibi de Goren, sur cette histoire de maccabée est faible. Mais la couverture de Shinji également laisse à désirer. Je crains le pire, car ce même Shinji, s'il est établi qu'il est un agent double, est encore dans les plus hautes sphères de Kumo.

« Si je te dis tout ça, ce n’est pas pour que tu ailles te ruer sur Shinji ou tenter quoi que ce soit contre lui ! Le faire serait assurément te mener à la mort. Ce serait un suicide. Deux personnes peuvent régler cette question. Moi en premier et le Rokudaime... Je t’ai dit des choses, mais considères que tu ne sais rien. Veilles juste, ouvre les yeux, car d’autres kumojins que toi seront sensibilisés à toute cette affaire. Si l’actuel Rokudaime ne fait aucun cas de ce qui s’est passé, je me chargerai personnellement de cette question. Voilà pourquoi j’ai besoin de toi à Kumo. Mais pas seulement pour cette raison… »

Je le sais, la curiosité de Skan va être éveillée au plus haut point. Il est possible que lui et d’autres kumojins prennent une importance primordiale pour l’avenir du village. Tout dépend d’eux et de leur capacité à comprendre des enjeux dépassant la simple question d’appartenance à un ministère ou un grade. Oui, il y a des risques. Mais que vaut une vie sans risque surtout lorsque l’on se dit shinobi ?

La discussion avec Skan commençait à devenir fort intéressante. Très rapidement, Skan m’en apprit plus sur les nouveaux soutiens du régime en place. Une chose, qui forcément, m’intéressait au plus haut niveau. A vrai dire, je connaissais les deux noms rapportés par Skan. Ce Hashiru, simple professeur à l’académie ninja. Homme ne faisant guère de vagues. Et… Monjara Shinji. Je fronçais les sourcils. Si le premier, s’était établi depuis l’origine, à Kumo, et par conséquent était forcément un allié naturel des Kadoria, du Shodaime et donc du Rokudaime, le fait que Shinji ait pu se sortir indemne de la vague de destitutions ayant suivi ma chute m’étonne. Je le sais fin joueur, en ce sens qu'il est capable, grâce à son tact et à son fin parler, de toujours bien paraître. A-t-il joué ce jeu avec l’actuel Rokudaime ? Ou l’a-t-il vilement servi afin d’accélérer la chute de mes anciens soutiens et par conséquent, se maintenir en poste ? Dois-je le rappeler ? Shinji était membre du Satoru, et un des shinobis avec qui j’ai eu le plus à traiter. La chose était notoire. Intéressant.

« Je connais ce Hashiru. Mais je ne vois pas du tout qui pourrait être le Bakusho dont tu parles. »

En vérité, j’aurai aimé en savoir plus. Les Bakusho sont un clan avec lequel je n’ai eu guère de problèmes. Ils n’ont été ni favorisés, ni défavorisés sous mon règne. L’un d’eux, Taiyo, était membre du Satoru, l’unité d’élite. Un proche collaborateur donc. Je ne sais guère pourquoi, instinctivement, ce Bakusho ne m’inspirait aucune méfiance. Quoi qu’il en soit, les choses sont ce qu’elles sont.

« Skan, je n’ai été qu’une sorte de représentant du Daimyo. Dès lors que le Daimyo nomme un nouveau Kage, il est normal qu’ils acceptent l’autorité de ce dernier. Après entre accepter ce Raikage et l’apprécier ou vouloir que son règne perdure, il y a un énorme fossé. Quoi qu’il en soit, il faut qu’il reste en place. Il ne sert à rien de déstabiliser Kumo actuellement. Mais… »

Mon doigt sur ma bouche, une rapide réflexion.

« Mais… Il est des choses que je dois régler pour l’intérêt du village. L’attaque à Mizu à révélé deux cas de traîtrise. Celle du ronin Yukita Eiko que tu as arrêté et celle d’un autre homme ayant su parfaitement cacher son jeu. Tu es, à l’heure qu’il est, l’homme en qui j’ai le plus confiance, et c’est pourquoi je vais te révéler des choses sur moi. »

Des mudra composées, une isolation acoustique. Mon regard sur Skan, plus vif avec une lueur de détermination.

« J’ai fait alliance, en son temps, avec un certain Goren, déserteur du village du Sable. C’est avec lui et ses hommes, que j’ai entrepris l’assaut contre les forces du Shukai et ses alliés à Mizu. L'assaut été programmé pour être rapide, destabilisateur. Nous devions frapper et nous retirer ni vu ni connus. Puis donner l'illusion que c'était des menaces internes à la volonté d'annexion de l'archipel. Lors de cet assaut, Goren, ayant combattu avec Monjara Shinji dans le but d’assassiner les chefs de l’expédition shukaijine se sont tous deux fait capturer. Et curieusement, tous deux se sont fait libérer dans des conditions que je ne m’explique guère. Goren participa à un sommet avec le Daimyo de l’Eau et il effectua un retournement de veste spectaculaire. Un acte prémédité. Je n’en doute guère. Possiblement le fruit de son enfermement et de ses échanges avec un certain Michiki. Il est même possible qu’il ait mûri son plan bien avant l’attaque, car d’après les rapports des troupes, Ni lui, ni Shinji n’ont suivi le plan initial à savoir assassiner les forces ennemies. Qui dit assassinat, dit prise de précautions et assaut discret. Ce n’est pas ce qu’ils ont eu à faire… Encore mieux, dès l’instant où les kumojins, alors sans signe d’appartenance quelconque au village, ont fait face aux troupes ennemies, ces dernières savaient que c’était nous. Qui est l’auteur d’une telle fuite ? Qui a fait foirer à pareille échelle les plans secrets de l’assaut ? Est-ce Monjara Shinji que j’ai envoyé plusieurs mois auparavant, à votre suite, faire un repérage sur l’archipel ? Est-ce Monjara Shinji, lui-même chef des services secrets sous mon magistère ? Ou est-ce cet allié, ce Goren, porté sur l’archipel pour une raison que j’ignore… »

Je venais de dévoiler un des plus grands complots passés à Kumo. Un complot qui a coûté l’échec de toute une campagne, morte née par la traîtrise d’un seul ou de deux hommes. Oui… L’alibi de Goren, sur cette histoire de maccabée est faible. Mais la couverture de Shinji également laisse à désirer. Je crains le pire, car ce même Shinji, s'il est établi qu'il est un agent double, est encore dans les plus hautes sphères de Kumo.

« Si je te dis tout ça, ce n’est pas pour que tu ailles te ruer sur Shinji ou tenter quoi que ce soit contre lui ! Le faire serait assurément te mener à la mort. Ce serait un suicide. Deux personnes peuvent régler cette question. Moi en premier et le Rokudaime... Je t’ai dit des choses, mais considères que tu ne sais rien. Veilles juste, ouvre les yeux, car d’autres kumojins que toi seront sensibilisés à toute cette affaire. Si l’actuel Rokudaime ne fait aucun cas de ce qui s’est passé, je me chargerai personnellement de cette question. Voilà pourquoi j’ai besoin de toi à Kumo. Mais pas seulement pour cette raison… »

Je le sais, la curiosité de Skan va être éveillée au plus haut point. Il est possible que lui et d’autres kumojins prennent une importance primordiale pour l’avenir du village. Tout dépend d’eux et de leur capacité à comprendre des enjeux dépassant la simple question d’appartenance à un ministère ou un grade. Oui, il y a des risques. Mais que vaut une vie sans risque surtout lorsque l’on se dit shinobi ?

Je me laisse aller à un franc rire. Shinikage Skan est l’un de mes élèves préférés pour la simple et bonne raison qu’il est, au-delà de ses autres qualités, particulièrement amusant. Son trait de caractère sadique lui fait ressortir des phrases pour le moins osées, sans le moindre respect envers ce que beaucoup tiendraient pour sacré. Il a ce côté désinvolte qui fait qu’il ne respecte rien au-delà du strict nécessaire. Voilà pourquoi j’apprécie sa compagnie. Bien évidemment, il me parait moins angélique lorsque ses traits de caractère se retournent contre moi, mais dans la mesure où je suis rarement la cible de ses accès sadiques, tout ceci ne peut que me convenir. Avouez… Oser traitrer un Kage de mariole. Même moi je n’oserai pas ! Mais je reprends mon sérieux assez vite. On ne peut guère rigoler bien longtemps dans le monde shinobi. Le danger est toujours là, au coin à guetter.

« Il a existé bien des unités au sein du village. L’une d’elle, était cachée aux yeux de tous. »

Mon regard se fait malicieux.

« Tu as mené deux missions pour son compte. Deux missions devant prouver ta valeur et te permettre d’en intégrer les rangs. Oui… Tes deux dernières missions les plus importantes. »

Je marque une courte pause histoire de le laisser digérer l’information. Puis je poursuis :

« Il s’agit d’une unité secrète, d’espionnage, de traque et d’assassinat, aujourd’hui dissoute par le Raikage et je dirai tant mieux… Car elle n’est jamais morte vu qu’elle est officiellement inexistante. Cette unité s’appelle le Naitei et tu viens de l’intégrer. Son ex Chef s’appelait Monjara Shinji, mais je prends désormais les rennes. »

Je pose la main sur son épaule. Ensemble nous allons faire bouger les lignes.

« Ta mission première sera de trouver des shinobis, au profil atypique, pouvant intégrer notre unité. Ne choisis personne qui ne soit pas un minimum enthousiaste soit à ta personne, soit à la mienne, soit à l’idée… Et veilles à faire le bon choix, la moindre erreur te mettra en péril. Sois attentif et glane toute information utile. »

Autant dire que la moindre erreur de sa part, nous mettra tous en péril. J’espère pour lui qu’il dispose du don du discernement. Autrement, nous risquons gros. Enfin… Tout est relatif.

« Nous nous retrouverons ici d’ici deux mois si je suis toujours en vie. Si je ne reviens pas, considères que je suis mort ou capturé, dans les deux cas, ma situation ne sera guère enviable. »

Je lui tapote la joue, lui lâche un dernier sourire et m’en vais sans autre forme de procès lui laissant probablement un tas de questionnements. Mais, j’ai pleinement confiance en lui. Je sais qu’il est largement compétent pour le job dans la mesure où il a déjà eu à faire ses preuves à Tetsu.