C'est sur le territoire du Pays des Oiseaux que le groupe mené par Van Hoheinheim arrive finalement. En effet le Trentenaire s'était vu confié une mission inattendue, quelques jours auparavant et ce par l'Empereur en personne. Celle de gérer la démission de Aokiji Samui l'un de ses homologues au Pays des oiseaux mais aussi l'un des premiers Shinobi de l'Empire. Le Lumineux se souvenait bien encore de la promotion d'Heishis qui avait passé l'examen Taichou en même temps que lui. Samui Aokiji faisait parti des candidats ce jour là, et était tout comme Van parvenu à passer en grade. Depuis, les années étaient passés et la vision que Van avait connu du Samui n'était plus alors qu'un pâle reflet de la réalité. Il n'y avait pas si longtemps encore, Kaya et le Trentenaire s'étaient rendu à Tori pour mettre en place le premier réseau de communication via Fuinjutsu de l'Empire.

Chacune des villes de Tori disposait depuis lors de ce système pour transmettre toute information directement à la capitale. C'était d'ailleurs par ce même moyen que l'Empereur avait eut vent de la démission de son Gouverneur aussi rapidement ...

Van ~ " Nous ferions bien de nous rendre directement au Palais du Gouverneur. Là-bas nous y trouverons probablement encore l'épouse d'Aokiji et ses enfants. Je compte sur vous pour bien ouvrir l’œil et me rapporter tout comportement suspect. Sachez enfin qu'il s'agit d'une mission très importante et que l'Empereur ne tolérera aucun échec. "

L'épouse dont Van parlait n'était autre que Nakagawa Setsuna, sa première partenaire qui faisait elle aussi parti de l'équipe Tsukimi. Autant dire qu'une bonne relation s'était nouée entre la jeune femme et le Lumineux qui ne gardait qu'un bon souvenir de la dernière fois qu'il l'avait vu...

Van ~ " Doli ! Pourrais-tu contacter les membres de ton clan afin de leur demander davantage d'informations ? Kaya quant à toi je te charge de nous maintenir un périmètre afin de détecter tout ce qu'il se passera une fois dans le Palais. Notre but est de retrouvé Aokiji et ce par n'importe quel moyen. "

Les rôles étaient attribués, il ne restait plus qu'à gagner le Palais du Gouverneur qui se trouvait à Akisaji. Encore quelques heures de marche avant qu'ils ne finissent par atteindre leur première étape. En tout cas le Lumineux n'abordait pas souvent cette mine bien sérieuse et préoccupée. Quelques brides de sa discussion avec un membre de la rébellion lui revenait sans cesse en mémoire. Il ne les aurait pas cru capable de passer si tôt à l'action. Finalement ces derniers avaient jugé utile de se faire remarquer en créant une telle situation à Tori. Il fallait maintenant penser à une façon de nettoyer tout ça de la meilleure façon qu'il soit pour tout le monde.

Tori no Kuni... Le paysage offert par cette nation est aussi sublime que varié. La forêt de Fukurou et les vastes plaines herbeuses se disputent le pays, séparés uniquement par une rivière qui s'écoule en serpentant. Plus loin, à l'Est, les chaînes de montagnes se dessinent sur fond de ciel clément. La journée s'annonce belle. Mais pour autant Kaya n'est pas ravie d'être là, à aider l'Empire tandis que tant de choses restent encore à faire à Taki. Les nations du Shûkai sont unis sous la même autorité. Mais elles ne devraient pas interférer dans les affaires de leurs voisins. Le Shozaichi n'a-t'il personne d'autre sous la main pour remplir cette mission?

D'un autre côté le fait que le Kamui ait choisi Hoheinheim pour diriger cette mission prouve que l'inquiétude est vive. On ne déplace pas un Seigneur de Guerre pour rien. Et en effet, il y a des raisons de se préoccuper du sort de Tori. Son gouverneur, un Samui du nom d'Aokiji, semble avoir ouvertement clamé son désir d'indépendance pour sa nation. Un acte de courage... et de stupidité. Kaya est solidaire de l'homme. Elle comprend son envie de redonner à son pays d'adoption sa liberté. Et le fait qu'elle fasse partie d'un groupe chargé de retrouver celui que certains qualifient déjà de traîtres lui pèse quelque peu. Est-ce le devoir ou les convictions qui doit la guider lors de cette mission? La prudence lui commande un choix, la morale un autre. Et ce dilemme la pousse au silence.

Tout du moins jusqu'à ce que Van-sama expose la première étape de son plan et l'importance de mener la mission à son terme. Elle calme la créature qui lui sert de monture et libère ses esprits. Ces derniers commencent alors à s'éloigner en un cercle parfait. Ils s'assureront que personne ne vienne perturber le voyage. Par acquis de conscience la noiraude amplifie ses propres sens et ainsi sa faculté à percevoir les âmes alentours. Pourquoi attendre d'être au palais pour faire preuve d'un peu de prudence? Maintenant qu'ils foulent le sol d'un pays dont le Seigneur a proclamé l'indépendance, chaque personne qu'ils croiseront devra être considérée comme un ennemi potentiel.

"Et lorsque nous aurons trouvé cet Aokiji?" questionne-t'elle."Que ferons-nous de lui?"

Elle se doute bien de la réponse. Tout comme elle se doute que son maître a déjà envisagé ce que pourrait devenir Taki en se détachant de l'autorité impériale. C'est une question qui doit tout naturellement effleurer l'esprit - voir y prendre racine - d'un Seigneur de Guerre. Mais au-delà de la réponse c'est plutôt la réaction du binoclard qui l'intéresse. Accorde-t'il aussi une quelconque sympathie à ce traître? Et dans ce cas optera-t'il pour le devoir ou ses propres convictions? Toujours est-il que pour l'instant elle se contente des faux-semblants. Car l'équipe compte un troisième membre. Membre dont elle ne sait rien.

La noiraude tourne son regard écarlate vers le Kosobayui. Pour être honnête s'ils ne se trouvaient pas dans le pays qui abrite le clan des plumes alors elle se demanderait certainement en quoi le jeune homme peut être utile à leur petite entreprise. De ce qu'elle en sait il aurait passé quelques jours au Temple. Elle se souvient d'ailleurs l'avoir croisé de temps à autre dans l'un de ses nombreux couloirs. Cependant si Hoheinheim - ou une quelconque autorité supérieure - estime qu'il a sa place parmi eux c'est qu'il doit y avoir une bonne raison outre le fait qu'il soit un Kosobayui. Il suffit d'attendre et de se faire sa propre opinion.

Les heures passent et c'est finalement devant les massives portes d'Akisaji que le trio se présente. Kaya laisse son regard vagabonder sur les soldats qui parsèment les murs puis sur les gardes qui les accueille avec une certaine réserve. Comment leur en vouloir? Ils doivent sûrement redouter les conséquences des actes de leur Seigneur. Normal que le pays soit animé d'une certaine animosité.

L'accueil leur est finalement autorisé et les battants s'ouvrent pour leur libérer l'accès à une avenue avec en fond de toile le Palais de la cité. Il est temps d'obtenir des réponses...

Van ~ " Nous aviserons bien le moment venu. " Répondit-il à Kaya en ayant tout de même déjà bien une vague idée de la façon dont ils allaient procéder.

Akisaji se tenait là devant l'équipe Shukaijin dépêchée sur place. Les portes de la ville, qui accueillait aussi le Palais du Gouverneur, étaient restées ouvertes malgré la revendication à l'indépendance de leur Pays. Les quelques soldats postés à l'entrée ne semblaient pas ravis à l'idée de voir débarquer l'un des célèbres Seigneurs de Guerre de Kakeshuou Samui. Van ne pouvait pourtant pas leur en vouloir en considérant l'annonce faite par leur dirigeant. Tous ne devaient avoir qu'une seule question en tête : Qu'allait-il bien pouvoir advenir de Tori ?

Sans avoir besoin d'être guidé, le trio prit la direction du Palais du Gouverneur. Le Trentenaire n'en était pas à sa première visite et s'était déjà rendu dans les parages par le passé. Une bonne occasion de commencer l'enquête en interrogeant les proches d'Aokiji sans perdre de temps. En chemin, rien de bien particulier dérangea la progression de l'unité du Shukaï qui bénéficiait sans conteste de la célèbre influence du Lumineux. Aucune porte ne leur barrait la route et ce jusqu'à l'entrée du fameux Palais. La rumeur de leur arrivée ne tarderait plus à circuler à travers toute la ville ... Après tout le Lumineux espérait bien remettre un peu d'ordre dans toute cette pagaille.

Van ~ " Conduisez-moi jusqu'à Nakagawa Setsuna je vous prie. Et vite. "

Inutile d'extrapoler davantage, cet homme ci ne serait certainement pas capable de répondre à toutes ses questions. Sans rouspéter le garde s’exécuta et conduisit les trois Shukajins jusqu'à la chambre de la dame de Tori. Entretenue par l'éducation de ses enfants, celle-ci avait une mine fatiguée et était assise derrière le bureau de son époux. En entrant, Van fit quelques pas vers elle puis adressa un sourire sincère à sa vieille amie.

Van ~ " Cela faisait longtemps Setsuna chan ! Navré que cela soit en de telles circonstances ... "

Le regard du Hoheinheim croisa celui de la noiraude qui faisait autrefois parti de son équipe. Par égard envers elle, il comptait bien entendre son histoire afin de se faire sa propre idée de la situation.

Van ~ " Tu dois bien avoir une vague idée de ce qu'il s'est passé n'est-ce pas ? Tu te doutes que l'Empereur m'envoies pour vous aidez à rattraper le coup. J'ose croire que nous finirons par lui faire entendre raison. "

Setsuna ~ " Je ne sais pas Van. Aokiji était pensif ces derniers temps. Comme le serait n'importe quel Gouverneur je suppose. Je n'aurais pourtant jamais cru qu'il proclame l'indépendance de Tori aussi ... Soudainement. Voici la seule note qu'il nous a laissé avant de quitter le Palais. Comme tu le verras le message ne m'adresse pas l'ombre d'un mot ... Je ne peux pas croire qu'Aokiji ne m'en ai même pas parlé avant..."

Notes d'Aokiji:

En prenant connaissances de ces informations le Trentenaire fit passer la note à Kaya et Doli. Effectivement toute cette histoire paraissait étrange. Plus encore en imaginant que le Samui avait pu abandonner sa femme et ses enfants sur place. A moins d'y avoir été contraint, Van n'imaginait pas comment Aokiji aurait pu être capable d'un tel abandon.

Van ~ " Ne t'en fais pas nous finirons bien par le retrouver... Avec ton autorisation j'aimerai rester quelques temps au Palais afin de mener une enquête. Parles en à tes hommes et fais courir le bruit que des hauts gradés de l'Empire sont à Akisaji. Peut être que Aokiji finira par se montrer qui sait. "

Puis la conversation se poursuivit cette fois autour du fameux jour lors duquel Aokiji s'était présenté devant toute l'assemblée de Tori. Le Lumineux apprit que le Gouverneur s'était entretenu avec un homme juste avant son discours. Malheureusement incapable de lui dire précisément ce qu'il s'était dit, Setsuna s'empressa tout de même de leur fournir un nom et une description. Il s'agissait d'un vieux noble vivant dans le palais depuis plus longtemps qu'elle. La Nakagawa quant à elle était formelle et affirma qu'il était le dernier avoir vu Aokiji avan son discours.

Van ~ " Doli, Kaya ! Allez donc interroger cet homme afin d'en savoir un peu plus. Le moindre détail nous sera bien utile pour commencer. "

Spoiler:

Kaya observe Setsuna tout en se demandant si son Senseï est convaincu qu'Aokiji est encore vivant ou s'il essaie simplement de rassurer son épouse. Et elle? Que fait-elle encore ici? N'est-ce pas une ancienne Kunoichi à en croire son dossier? Au lieu de s'inquiéter elle devrait être sur les routes, par delà les monts, pour retrouver le Samui. La Mamoru n'apprécie que modérément d'abandonner Taki pour devoir gérer une affaire qui ne concerne en rien les Cascades dans l'immédiat. Si en plus il faut rappeler à l'épouse du Seigneur de Guerre de Tori qu'elle est une shinobi...

Le regard de la noiraude se déporte sur Doli puis sur Van-senseï lorsque celui-ci leur demande d'aller interroger l'homme qui a été en contact avec Aokiji peu avant son discours. Elle hésite. Ne devrait-elle pas proposer au Lumineux de sonder l'Autre Côté pour s'assurer que le fugitif ne s'y trouve pas déjà? Mais il semble décidé à rester avec son amie et il ne serait sans doute pas judicieux d'aborder le sujet en sa présence. L'espoir ne peut pas lui faire de mal. Kaya emboîte donc le pas à Doli dans les couloirs du palais. Non sans laisser un esprit en présence du duo. Au cas où. Après tout la Nakagawa pourrait très bien être impliquée dans la disparition de son époux. Les ambitions ne manquent pas au sein du Shûkai.

"J'aimerais que ce soit toi qui prenne la parolesi ça ne te dérange pas, Doli-san." glisse-t'elle à son camarade. "Pendant ce temps je m'assurerai qu'il ne ment pas en répondant à tes questions."

La sensorialité lui permettra de se concentrer sur la respiration, les battements de coeur et tous ces signes qui trahissent la duplicité d'un humain. Mais pour cela il faudra qu'elle soit concentrée sur le vieil homme. Chemin faisant elle repense au fameux mot laissé par le disparu à son épouse. Un Seigneur de Guerre est sûrement bien placé pour savoir qu'un tel acte de rébellion envers l'Empire coûterait la vie de nombre des siens. Alors quoi? Il condamne son peuple à la répression et s'éclipse de son côté? Il n'y a pas le moindre honneur là-dedans. Pour avoir rencontré le Kamui en personne elle est certaine d'une chose: il ne s'entoure pas de lâches. Quelle est la logique là-dedans?

"Ça ne te semble pas bizarre, toi, qu'un homme s'élève contre l'Empire et disparaisse juste après en abandonnant son peuple aux conséquences?" interroge-t'elle le Kosabayui. "S'il les craignait il n'avait qu'à œuvrer dans l'ombre. D'autant plus que ce que j'ai vu de Tori jusqu'à présent ne me donne pas l'impression que le pays est préparé à un conflit. Pourquoi s'est-il révélé avant d'avoir les moyens de ses ambitions? C'est du... suicide."

Quelque chose lui échappe. Mais quoi? Le vieillard qu'ils vont interroger leur en apprendra certainement plus. S'il n'a pas jugé bon de s'en aller c'est qu'il ne s'estime pas lié aux actes du Samui, qu'il a l'esprit tranquille. Ou alors qu'il estime avoir suffisamment couvert ses traces pour ne pas être impliqué dans une quelconque purge. Les indications distillées par les serviteurs permettent au duo de trouver rapidement leur cible. L'homme est en train de méditer lorsqu'ils l'interrompent.

"Nous sommes l'équipe impériale chargée d'enquêter sur la disparation de votre Seigneur et les actes qui l'ont précédée." indique-t'elle, leur nom n'ayant pas d'importance. "Nous aimerions vous posez quelques questions..."

La Mamoru décoche un regard à son camarade et s'efface d'un pas sur le côté. Elle amplifie alors son ouïe de manière à percevoir les sons émis par le vieil homme. Elle se focalise sur sa respiration et son rythme cardiaque. Doli-san, de son côté, sera bien plus à même de converser avec son compatriote qu'elle. Unis par la même culture, il saura le manœuvrer. Peut-être est-ce là l'occasion d'en apprendre plus sur celui avec qui elle sera amenée à travailler le temps d'une mission.

Une fois au sein de la capitale le groupe progressa rapidement jusqu'au palais où ils devaient rencontrer le contacte du seigneur de guerre. Contact avec qui il devait avoir un passé au vu de l'utilisation du chan, cela rendait quelque peu curieux Doli mais il laissa cette curiosité surement mal placé de côté pour suivre la conversation entre les deux connaissances.

Ainsi comme Doli s'en doutait puisqu'il n'avait rien entendu lors de son passage dans le pays quelques semaines auparavant l'indépendance avait été annoncée sans préavis. Chose qui était, en effet, très suspect, et gênant pour le jeune homme, car cela pointait fortement vers une manipulation du seigneur de guerre, trop fortement pour que les doutes puissent être dissipés facilement. Doli allait donc devoir mener l'enquête tout en essayant de caché l'identité du manipulateur dans la mesure du possible, après tout même si celui-ci avait agi un peu brusquement son but n'en était pas moins louable.

De ce fait le Kosobayui était quelque peu dérangé du fait que Kaya l'accompagne pour retrouver le dernier témoin, surtout qu'elle annonçait pouvoir détecter toutes traces de mensonges. Ce qui pouvait le mettre lui-même en danger plus tard dans cette mission, mais pour l'instant, il n'avait pas trop le choix et préféra donc simplement répondre sur un ton relativement joyeux à sa coéquipière.

"Je prendrais donc en charge l’interrogatoire, mais je, ne pense pas qu'un noble oserait mentir a un membre de mon clan, on a trop fait pour ce pays."

Doli avait en effet une image un peu trop belle de la réputation de son clan au sein de son pays natal, mais il voulait surtout diminuer l'attention de la Mamoru au cours de l'entrevue qui allait suivre avec le noble.

Cependant tout en continuant de progresser vers les quartiers du dis noble tout en se renseignant auprès des serviteurs Doli eus du mal a ne pas tiquer de colère lorsque Kaya reprit la parole.

Pourquoi tous ces gens ne pouvaient pas comprendre que Tori ne voulait qu'une chose, être laissée tranquille ! Tout du moins du point de vue d'un Kosobayui, ils ne voulaient pas le pouvoir juste être ignoré par les autres pays et continué a vivre selon leurs traditions. De plus pourquoi ils auraient à se préparer à un conflit alors que le Shukai était tellement affaibli qu'une lutte interne signifierait surement la fin de l'empire à cause es ennemies externes.

Malheureusement ne pouvant pas défendre ce point de vue publiquement Doli eut un tout autre discours

"Je pense que s'il a quitté la scène publique, c'est qu'il pensait qu'il serait plus utile à son pays d'adoption en œuvrant de l'ombre pour s'assurer que le pays reste indépendant. Tout du moins c'est ce qui me semble le plus logique. Sans compter le fait qu'en laissant les rênes du pouvoir aux anciens du pays, il rend le pouvoir au peuple de Tori, chose qui n'aurait jamais dû changer comme pensaient de nombreux habitant de Tori. Quant au sort du pays en cas de conflit ouvert, je m’inquiéterais plutôt du fait que le peuple sera toujours prêt à défendre ses racines si l'empire devait prendre les armes."

Avoir un tel discours donnait presque envie de vomir au manieur de plumes mais heureusement la conversation ne put continuer plus sur le thème puisqu'ils arrivaient au jardin privé que le noble appréciait particulièrement pour méditer.

Malheureusement avant que Doli ne puisse prendre la parole afin de mener la conversations comme convenue, la Mamoru les introduisit surement de la pire façon possible si le noble était tout aussi indépendantiste que la majorité du clan Kosobayui.

Doli grimaça donc en écoutant la réponse du vieil homme

"Je vois que la politesse se perd au sein de l'empire, interrompre la méditation d'un vieil homme sans même se présenter, vraiment dans quel monde vivons-nous ? Vous pouvez bien posez vos questions, mais je vous rappelle que rien ne m'oblige à y répondre, après tout, je suis un noble de Tori no Kuni et nous ne devons plus rien à l'empire maintenant que nous avons déclaré notre indépendance. Mais avant que moi, Fukuzawa Yukichi, réponde à vos questions, j'attendrai de connaitre vos noms"

Doli voulant rattraper la situation avant que sa coéquipière ne réagisse négativement s'empresser de prendre la parole

"Excusez-nous Fukuzama-Sama, je suis Doli du clan des Kosobayui, et ma coéquipière du jour est Kaya du clan des Mamoru, et si nous sommes ici c'est que nous avons entendu dire que vous étiez une des dernières personnes à avoir côtoyé notre dirigeant précédent. L'empire cherchant à prendre contact avec lui pour en savoir plus sur la soudaineté de cette déclaration voudrait prendre contact avec lui. On voulait donc savoir si vous avez remarqué quelques choses ce jour-ci, quoi que ce soit qui pourrait nous aider à prendre contact avec lui."

En réponse à cette déclaration qui atténuait visiblement énormément le but de la rencontre avec le dirigeant passé le noble toisa le membre du clan phare de leur pays avant de répondre d'une voix ferme.

"Cela me fait plaisir de voir qu'au moins les membres de notre cher clan des Kosobayui connaissent encore les règles basiques de politesse. Cependant, je ne peux pas vous aider dans votre recherche, et pas seulement par choix, je suis certes une des dernières si ce n'est la dernière personne à avoir croisé Aokiji-sama mais je ne sais absolument pas où il a disparu après sa prise de parole en public"

Cette réponse contenta parfaitement Doli bien qu'il sentît que la jeune femme a ses côtés était loin d'être satisfaite. Il décida donc de poser une seconde question tout en continuant à être aussi poli que possible avec le noble.

"Je vous remercie énormément pour votre réponse Fukuzawa-sama, mais avant de vous remercier pour le temps que vous nous avez accordé, je voudrais que vous nous racontiez comment c'est passé votre dernière interaction avec notre cher dirigeant"

Cette fois le noble rentrant dans la dernière partie de sa vie répondit après quelques secondes pour se remémorer la scène.

"La dernière fois que je lui aie parlé, c'était ce matin-là, l'aube venait tout juste de se montrer que notre dirigeant me confia la tâche d'organiser une allocution publique pour la fin de la même matinée. Une allocution qui devait être suivie par l'ensemble du pays si possible. La seule chose qui me parut étrange à ce moment-là fut qu'il annulait des rencontres avec des dignitaires importants pour cela, ce qui n'était pas vraiment dans ces habitudes. Après cela, je ne le ne l'ai pas revu si ce n'est lors de l'allocution a proprement dit, mais j'étais alors avec tous le reste de la noblesse."

Aussi tôt son récit terminé le noble se détourna et se remit en position de méditation indiquant clairement que la discussion était finie.

Le comprenant très bien et pensant qu'ils avaient recueilli toutes les informations possibles Doli fit un signe de tête à Kaya pour lui faire comprendre qu'ils n'auraient pas plus, du moins sans outrepasser leurs pouvoirs sur les terres de Tori.

Kaya et Doli s'exécutèrent sans la moindre réplique. Les deux Heishi devaient très bien avoir compris les enjeux de cette mission tout comme les conséquences qu'elle pourrait apporter en cas d'échec. Van de son côté resta dans le bureau du Gouverneur en compagnie de son épouse. Le Lumineux était bien décidé à passer au peigne fin l'intégralité du bureau et ce jusqu'à finir par découvrir quelque chose ...

De longues minutes passèrent pendant lesquelles Hoheinheim s'employait à ouvrir tiroirs et autres placards en évidences. Rien de bien différent en somme de son propre bureau, chez lui à Taki. Tous les dossiers traitaient pour la plupart des demandes du peuple où autres échanges commerciaux. Rien de bien indiscret, ni de suspect qui entraînerait un quelconque lien avec la rébellion. Van n'était cependant pas étranger à la façon de procéder de leurs membres. A chaque fois, l'un d'eux avait parfaitement su le retrouver pour lui distribuer son travail ...
Étrangement le bureau quant à lui paraissait être tel qu'il aurait dû l'être en la présence de son propriétaire.
Aucun signe de lutte ou d'effraction apparent. Le Trentenaire fit plusieurs fois le tour du bureau en vain avant de finalement s'assoir sur le siège d'Aokiji.

Van ~ " A présent que nous sommes seuls je tenais à savoir une chose Setsuna ... " En prononçant ces quelques mots, Hoheinheim était alors bien loin de se douter que l'un des esprits de Kaya trainait par là. " Quand as-tu su que Aokiji faisait parti des Rebelles ? "

La question se voulait concise et le Lumineux avait bien des raisons de la poser. En effet, déjà sa rencontre avec un membre de la rébellion quelques mois plus tôt, lui avait laissé entendre qu'une telle chose finirait par se produire. A cela, Aokiji venait tout bonnement de crier haut et fort son rattachement et son soutien pour la rébellion. Deux choses difficiles à croire compte tenu de la présence de son épouse et de ses enfants au sein du Palais qu'il avait sciemment abandonné. Aokiji ne devait pas ignorer la possibilité que l'Empereur pourrait tous les utiliser contre lui. Bien sûr Hoheinheim ne tenait pas à en arriver à de telles extrémités. Il ne ferait alors que rentrer dans le jeu des rebelles qui espérerait sans doute voir tout cela finir ainsi.

Setsuna ~ " Comme je te l'ai dis je n'en savais rien. Tout cela semble si irréel que je ne parviens pas à m'en convaincre moi même ... Comment tout cela a-t-il pu arriver Van ? "

Le Seigneur de Guerre resta bien silencieux face à cette question. Inutile de davantage lui en dire pour le moment. Tout ce qu'avait Van était quelques intuitions et autres spéculations de sa part. L'Onshi ne détenait pas la moindre preuve pour le moment et ne serait pas fou au point de vendre la peau de l'ours avant de l'avoir trouvé. Le Hoheinheim avait une vague idée de la prochaine marche à suivre. Il espérait tout de même parvenir à en apprendre plus sur les derniers mots prononcés par Aokiji. Kaya et Doli ne devraient plus tarder à revenir dans le bureau pour retrouver le Lumineux et Setsuna.

En attendant Van se remémora les ordres de l'Empereur tout comme le rôle qu'ils auraient à tenir au sein du Palais, et ce jusqu'au terme de leur enquête. Beaucoup de travaux attendait le trio Empirique qui s'était aventuré en plein cœur de Tori. Mais vers où toute cette histoire allait-elle bien pouvoir les mener ?

Mis à part l'irritation du vieillard dérangé en pleine méditation il n'y a pas grand chose à signaler sur son intervention. Soit son âge avancé lui offre une maîtrise exceptionnelle de son corps, soit il n'a tout simplement rien à se reprocher. La Mamoru tourne le regard vers son partenaire et hoche brièvement la tête sur le côté pour lui indiquer qu'elle n'a rien de probant à partager avec lui. Dommage... Il est vrai que trouver du premier coup le coupable idéal était en soi peu probable. Mais elle se refuse pour l'instant à croire que personne dans ce palais n'est au courant des circonstances exactes de la disparition du Samui. Quoi qu'il en soit la réponse est ailleurs.

Pourtant Kaya avait presque espéré que le vieil homme se saborde en se réfugiant derrière son titre. Elle aurait alors eu tout le loisir de lui rappeler qu'une équipe dépêchée par le Kamui en personne n'a pas à fournir d'explications et encore moins d'excuses. Mais Doli a mené l'interrogatoire avec l'efficacité qu'on peut attendre d'un shinobi et il n'a pas été nécessaire de mettre les choses aux points. Toujours est-il qu'ils en ont fini ici.

"Merci pour votre collaboration!" indique-t'elle donc avant de prendre la direction de la sortie. "Veuillez ne pas quitter le palais avant que nous voyions un peu plus clair dans toute cette histoire."

Elle sort de la salle et attend Doli dans le couloir. Peut-être souhaite-il échanger quelques mots en privé avec son frère de clan. Ce faisant elle s'interroge sur la réponse qu'il lui a donnée tout à l'heure. Des propos frôlant dangereusement la trahison. Ainsi donc le peuple de Tori estime que le pouvoir n'aurait jamais dû quitter ses mains? Qu'en est-il de lui? Il n'hésite d'ailleurs pas non plus à laisser planer le spectre d'une guerre civile à Tori si d'aventure le peuple venait à se sentir menacé. Se contentait-il d'exposer des faits ou son avis?

Kaya pourrait creuser la question mais au fond elle se fiche pas mal de la réponse. Elle ne cherche pas d'alliés à Tori et se fiche pas mal du sort de Doli. S'il venait à se faire soupçonner de trahison à cause de propos comme celui-ci autant qu'elle ne soit pas impliquée. C'est donc en silence qu'ils rejoignent quelques poignées de minutes plus tard leur supérieur ainsi que la noiraude qui l'accompagne. C'est sans un seul regard à son intention qu'elle vient prendre place en face de son Senseï.

"Rien à signaler! Cet homme n'avait rien à cacher!" reconnaît-elle. "Je me demandais: quelle confiance accordez-vous à Setsuna-sama?"

La Mamoru ne croit toujours pas que l'époux de cette dernière ait pu disparaître de son propre chef sans qu'elle se soit doutée de quelque chose. Elle peut comprendre qu'elle cherche à protéger son mari des foudres impériales - elle ferait sûrement pareil - mais la compassion et la compréhension n'ont pas vraiment leur place dans une enquête comme celle-ci. Et puisque Kaya sait que son maître n'est pas un senseur elle imagine mal comment il peut la croire autrement qu'en souvenir du bon vieux temps. La confiacne ne saurait être un obstacle.

"J'aimerais également prendre un peu de temps pour m'assurer que le Samui est toujours de ce monde. Si nous courrons après un fantôme autant le savoir tout de suite." glisse-t'elle en tournant finalement le regard vers Setsuna. "Et je suppose que vous aussi vous aimeriez être fixée sur le sort de votre époux? Cette incertitude doit peser bien lourd sur vos épaules..."

Cette fois-ci elle a décidé de ne pas prendre de gants. Elle veut bien être conciliante mais chaque minute qui s'écoule les éloigne davantage du Samui renégat. Il s'agit de combler l'avance qu'il a su prendre d'une manière ou d'une autre sur le trio de shûkajins.

Décidément cette Mamoru était trop habituée a vivre dans un pays dévoué à l'empire. Exigez avec une telle négligence qu'un noble ne quitte pas le palais de Tori était quelque chose que l'on ne voyait jamais de la part des habitants locaux. Le faire en utilisant le pouvoir de l'empire comme assurance était encore plus rare et impensable et pourtant, c'était ce que sa coéquipière venait de faire pour la plus grande gêne du Kosobayui.

Heureusement, leur tâche était remplie et ils n'auraient donc plus à côtoyer les habitants locaux, cela éviterait normalement tout dérapage possible de la femme autoritaire. Cependant, un tel traitement différent de la situation n'encourageait pas les prises de paroles entre le duo, à moins que Doli décide d'aller à la confrontation, mais même s'il était sur les terres de son pays cela serait surement une mauvaise idée.

De ce fait, les deux shukaijin firent le chemin jusqu'au commandant du groupe dans le plus grand des silence, chacun perdu dans ces pensées.

Ils pénétrèrent ainsi dans le bureau de l'ancien gouverneur faire leur rapport à ce cher Van. Rapport qui fut expédié en quelques secondes seulement par sa comparse. Quelques secondes bien suffisantes pour résumé, ce qu'ils avaient appris ; strictement rien qui pourrait les faire avancer dans leurs affaires si ce n'est l'annulation de quelques rendez vous.

Cependant, une fois de plus la Mamoru laissa exploser son indélicatesse, interrogeant son supérieur sur la fiabilité de son ancienne coéquipière, et cela juste devant cette dernière.

Doli était presque gêné par la façon d'être de la brune, mais il ne réagit pas plus que cela ne se sentant pas concerné par les états d'âme d'une femme dévouée à l'empire abusif, et ne voulant pas particulièrement être remarqué plus qu'il ne le fallait au cours de cette enquête.

Cependant alors que Kaya proposait de nouvelles tâches pour continuer l'enquête Doli, lui ,porta son attention à l'oiseau qui faisait des tours juste devant la fenêtre du bureau. Cet oiseau était visiblement porteur de la réponse de son clan à son message. Sachant que l'oiseau ne se reposerait que très peu tant que sa livraison ne serait pas effectuée Doli se dépêcha d'ouvrir la fenêtre et de faire entrer le magnifique rapace.

Et tandis que Kaya s'adressait directement a Setsuna, Doli lui lisait la réponse de son clan.

Outre les éternels messages d'affections de son clan, que ces proches avaient eu la prévoyance d'écrire sur une page différente, le message était porteur de peu de nouvelles, la seule chose qu'il confirma réellement était que l'ancien seigneur de guerre était loin d'être aussi ouvert a l'idée d'être indépendant à peine quelques jours avant son annonce.

Son chef de clan avait en effet eu une rencontre avec l'ancien décisionnaire officiel du pays, et en était sortit très frustré Aokiji étant opposé a tout action privilégiant principalement à Tori et non à l'empire.

Donc soit Aokiji avait eu un changement de cœur très rapidement, ce qui était en soit très suspect, soit il se cachait quelque chose d'autre derrière l'annonce et la disparition du seigneur de guerre.

Remarquant que van l'avait vu lire la lettre, il lui tendit le passage concernant leur cible. Son clan ayant marqué le parchemin d'une plume jaune au moment de la signature révélant que le contenu était, en aucun cas, sensible.

En agissant ainsi Doli essayait de faire en sorte qu'au moins un membre de leur groupe ne l'étiquette pas tout de suite comme un possible traître à l'empire. En effet, il se doutait fortement que Kaya se posait des questions sur lui après la rencontre avec le noble. De ce fait, il jouait le bon petit soldat devant Van afin d'éloigner les suspicions autant que faire se peu.