Le réveil ne sonna qu'une seule fois. Une main se posa dessus, et actionna le mécanisme de mutisme. Un pied puis un autre trouvèrent le sol, le corps aux multiples tatouages se redressant en une position assise dans la manœuvre. Les cheveux étaient en bataille, cascadant sur un visage blafard perlé de sueur. Des doigts passèrent dedans, et repoussèrent les mèches tombantes en arrière. L'homme se leva, et quitta sa chambre que seul un rayon de lune éclairait. Un interrupteur s'actionna dans la salle de bain, le forçant à fermer les yeux un instant quand la lumière lui agressa les rétines. Un regard distrait vers son miroir lui révéla le même triste spectacle que chaque matin. Dans son reflet, Natsuki voyait un homme qui avait passé une nuit de plus sans repos, dans un sommeil peuplé de cauchemars et de visions d'horreurs. Ses cernes ne s'arrangeaient pas, elles fêteront bientôt leur quatrième anniversaire.

L'eau froide de la douche ne changea rien à son visage, mais au moins lava-t-elle les affres de la nuit. Rapidement, Natsuki enfila les vêtements qu'il s'était préparé la veille – un ensemble à manches courtes unicolore noir sans logo, ni marque ni peluche -, puis avala son petit déjeuner. Un repas bien maigre, son dernier paquet de céréales crachotant difficilement un demi fond de bol, qui contenait davantage de miettes que de céréales complètes. Il regarda la boite cartonnée avec un œil torve, comme si celle-ci venait de le poignarder en traitre, puis soupira. Le voyage à Suna tombait vraiment bien, il allait pouvoir refaire le plein.

Il était plus ou moins prêt à partir une fois la vaisselle nettoyée. Il glissa un classeur dans un sac en bandoulière, puis inspecta une dernière fois le réfrigérateur. A l'image de ses placards alimentaires, il était vide. La tante qui l'avait élevé quand ses parents étaient en mission – tout comme elle l'avait fait avec beaucoup d'autres jeunes du clan – se remboursait depuis des années en passant de temps à autres chez ses anciens protégés pour récupérer de quoi faire à manger pour la génération suivante, ou même le ménage. Et par '' récupérer '', il fallait comprendre '' se servir ''. Par anticipation de son long voyage, Natsuki lui avait déjà remis tout ce qu'il possédait de comestible et périssable. Et cela, en l'échange d'un menu service : dans une semaines, il attendait de sa tante qu'elle dépose un pack de six bouteilles de lait de cerf dans le réfrigérateur, à l'endroit où figurait un sceau qu'il avait mit en place. Cela aura de l'importance pour l'intrigue plus tard.

Boisson traditionnelle des Nara, beaucoup – d'extérieurs au clan – disaient qu'elle portait mal son nom, le cerf ne produisant pas de lait. Les concernés eux ne voyaient pas le problème : cela sonnait bien mieux à l'oreille que '' lait de biche '', et donnait une saveur cornue au breuvage.

Ses chaussures et sa cape de voyage enfilées, il quitta son domicile pour s'engouffrer dans la chaleur d'un matin d'automne, sous un ciel encore drapé de sa tenue nocturne. Il consulta sa montre, laquelle indiquait quatre heures quarante. Il avait largement le temps d'arriver au point de rendez-vous, inutile de presser le pas. Ce n'est pas comme si les rues silencieuses de Konoha allaient le retenir de toute façon.

« Bonjour Mizuki. Vous avez une mine affreuse ce matin. » salua-t-il en entrant dans le bureau, avec le sourire sympathique qu'il affichait habituellement

Il déposa son unique bagage de cuir sur le bureau du Hokage, où il trouva une note témoignant de l'amitié et du respect que se vouaient Miko et son assistante - mais ne s'y attarda pas – et prit place sur une chaise.

« Vous avez pu avoir les sauterelles que je vous avais demandé ? » questionna-t-il autant histoire de tuer le temps que pour savoir s'il devra en acheter au port avant d'embarquer.

Il avait demandé ce service à l'Aburame, car il en avait besoin vivantes, et surtout, qu'elles le restent durant tout le trajet.

« Rappelez-moi la nécessité de partir si tôt, alors que le port est à plusieurs jours de route ? »

Lui pensait que le chemin qui les attendait se fera à pied, mais peut-être que l'Hokage leur avait alloué un meilleur budget qui leur permettra de louer une calèche, ou même simplement de faire de l'équitation.

Mais vu ce qu'elle le payait, il n'y croyait pas trop...

On m’avait approché plusieurs jours à l’avance pour me proposer cette mission qui ne se pouvait plus approprié pour moi. Malgré l’excitation qui devrait m’habiter d’être offert une telle opportunité, j’avais dormi comme une roche et c’était avec une pointe de frustration que je frappai sur mon réveille, qui sonnait alors que le cadran affichait 3h du matin. Je restai exactement cinq minutes dans un demi-sommeil lorsque le cadran sonna à nouveau. Cette fois, je me convins de me réveiller puis m’assis finalement sur le rebord de mon lit, éteignant pour de bon mon cadran. Je me frotte les yeux puis direction la chambre de bain, marchant avec une légère hâte sur le plancher froid de cette fin de nuit froide d’automne. Petit tour aux toilettes habituel puis je me rincai les mains avant de m’asperger le visage avec l’eau fraîche. Je m’essuyai le visage puis pris ensuite la direction de la cuisine, où je me préparai un bon café. Je m’étais acheté un tout nouveau percolateur artisanale peint par une Hyô, dommage que je ne la réutilise pas avant un bon moment. Mon café chaud en main, je me rendis ensuite vers ma chambre où je commençai à me préparer ainsi que me mes bagages, sirotant mon café quelque gorgées à a fois.

J’avais commencé par me vêtir, enfilant mon costume habituel. Une fois habillé, il faisait un peu moins froid. Je me rendis alors dans mon garde-robe puis en sortis mon sac de voyage. J’ouvris la longue fermeture éclair puis entrepris de le remplir de quelques vêtements de rechange, pliant et roulant quelques vestes, quelques pantalons et bien sûr quelques sous-vêtements. J’y rangeai aussi ma veste rembourrée pour les nuits fraîche du désert. En ayant terminé dans le garde-robe, je pris alors la direction de ma petite armurerie, d’où je sortis tout d’abord ma dague ainsi que son fourreau, qui comportait aussi une petite ceinture. Je la passai aussitôt à ma taille pour ensuite ranger la dague. Je saisi ensuite plusieurs outils ninja dont des kunai, des senbons, du fil extra-fin pour en nommer que quelques-uns. Je refermai finalement l’armurerie puis, la bandoulière de mon sac à l’épaule, je me rendis de nouveau vers la salle de bain, agrippant mon café au passage. Cette fois, c’était pour y prendre quelques autres provisions : Brosse à dent, dentifrice, savon en barre, quelques essentiels. Je pris également plusieurs rouleaux de bandages, en ayant personnellement souvent recours. Je pris aussi mon pot d’onguent guérissant puis je fermai finalement le sac, ne voyant pas ce que je pouvais amener de plus. Je repris de nouveau le chemin de la cuisine, cette fois pour y faire à manger.

Déposant mon sac sur table de la cuisine en chemin, je me dirigeai premièrement vers l’évier, où je lavai ma tasse, puis vers le réfrigérateur. Je ne pouvais pas partir le ventre vide et le gibier dormait encore à cette heure matinale. Je me préparai un sandwich au fromage grillé dans lequel j’ajoutai des tranches des pommes. Une fois le sandwich bien grillé, je mangeai silencieusement à table en réfléchissant sur le voyage à venir. Lorsqu’on m’avait convoqué au Palais il y avait environ une semaine, jamais je ne me serrai douté que je partais pour le pays du vent. On m’avait mis au courant de l’examen chûnin qui aurait lieu à Suna d’ici peu et Konoha avait agréablement accepté de prêter main forte lors de l’organisation de celui-ci. Mon rôle dans tout ça, c’était d’abord d’accompagné Mizuki-chan dans les pays du vent. Malgré le pacte économique signé avec Sunagakure, l’Hokage n’allait tout de même pas envoyer la Konohajin seule pour autant. Miko-sama avait donc attitré Natsuki-senpaï ainsi que moi-même pour faire le voyage avec elle. Une fois sur place, en plus d’aider Mizuki-chan de mon mieux, je serai aussi charger de ramener à Konoha des nouvelles sur les préparatifs de l’examen. Aujourd’hui état enfin le jour du départ, et le rendez-vous avait été pour 5h au Palais de l’Hokage. Je lavai mon assiette une fois mon repas terminai puis je fis un dernier tour de l’appartement, m’assurant que tout était en place avant mon départ. Je repris mon sac de voyage puis me dirigeai vers la porte lorsque j’eu un flash. Je n’avais pas pris de provision! Je me dirigeai vers le garde-manger puis, ouvrant le sac à nouveau, j’y fourrai plusieurs emballages de viandes séchés ainsi que des fruits secs. Je me dirigeai finalement vers la porte puis, une fois mes bottes enfilés, je sortit enfin, barrant celle-ci à clé derrière moi.

Les rues étaient évidemment désertes alors qu’il devait approcher les quatre heures vingt. Il faisait étonnement chaud comparée à la fraîcheur d’il y avait à peine une heure. J’en profitai pour prendre une petite marche dans mon quartier, encore plus tranquille qu’à son habitude. J’ignorais dans combien de temps je reverrais ces lieux, alors je parcourais les rues avec une certaine tristesse. Je franchis finalement l’arche du quartier puis continuai à pied le chemin vers le Palais. Plusieurs minutes plus tard, j’arrivai devant l’immense bâtisse puis je gravi les marches qui menait à l’entrée. Une fois à l’intérieur, je ne fus pas tant surpris de voir une réceptionniste qui s’afférait à peu importe ce qu’elle avait à faire. Je ne pris pas la peine d’aller la déranger, sachant déjà où je me dirigeais : le dernier étage, où Miko-sama avait son bureau. Une fois les dernières marches montées, je fis quelques pas sur l’étage circulaire puis cognai à l’unique porte de l’étage avant d’en tourner la poignée. Lorsque je pénétrai dans le bureau, un drôle de silence régnait dans le bureau. Que c’était-il passé avant mon arrivé? Natsuki-senpaï n’avait pas l’air très enjoué de se trouver ici en cette heure matinale à en juger par la mine du Nara. Je saluai mes deux coéquipiers avant tout.

- Natsuki-senpaï, adressai-je d’abord au Nara avec un hochement de tête. Je me tournai ensuite vers la kunoichi. Nous nous connaissons mais jamais nous sommes-nous vraiment rencontré.

Je suivi mes paroles de ma salutation habituelle, puis une fois mes salutations faites, les Nara entra aussitôt dans le vif du sujet, demandant à l’Aburame la raison de notre présence matinale. J’avais effectivement été informé que le bateau partait du port pendant la journée, alors que faisions-nous exactement?

Ils arrivèrent presque en même temps. L’un devait être arrivé au bureau quand l’autre franchissait le seuil de l’entrée du palais. Des salutations cordiales, ni chaleureuses ni glaciales. Il faut dire qu’on n’a pas élevé les cochons ensemble, Senwashi n’ayant travaillé que très peu avec moi et Natsuki n’étant pas du même niveau. Il appartenait aux hautes sphères de la société Konohajin. Monsieur Nara, s’il vous plaît. Et puis il faut dire aussi que bon, en ce qui me concernait… Il était 5H04 maintenant, on se préparait à avoir un voyage de 14 heures et 32 minutes, à deux trois vaches près (c’est pas une science exacte), ce qui allait me donner largement le temps de voir ma tête entrer en combustion spontanée de douleur par manque de sommeil. Sans compter qu’on va à Kaze no Kuni, les mecs, où il fait au moins 38 000°. Je crois que je vais me foutre le feu direct, on gagnera du temps. C’est peut-être ça qui m’a conduit à ce rêve bizarre bizarre où il était question d'un mec qui faisait du bobsleigh sur l'herbe (appelons ça du gazonsleigh) pendant qu'un autre mec le guidait pour l'amener en boite (?).

Et puis, parlons-en, tiens, des insectes inhérents aux paysages arides et désertiques, où la chaleur et la sueur font des mélanges aphrodisiaques délicieux. J’ai déjà horreur des insectes d’ici, alors les insectes de là-bas, hein… Les moustiques, par exemple. Ya 2 chances sur 3 pour qu'ils me refilent la malaria ou la fièvre jaune, du coup je vais forcément me sentir intimement liée à tout l'escadron qui va tourner dans ma chambre et va venir se ravitailler sur mes mollets, la joie d’avoir un chakra insectophile. Ou insectovore. Ou insectotruc, on s’en fiche un peu. Et les petites salamandres (et là les plus pertinents d’entre vous me feront remarquer que ce n’est pas un insecte. Merci Jacques-Adolf, on t’appelle courant Décembre pour d’autres points cultures, c’est très sympa de ta part) qui profiteront de la tiédeur de la nuit pour te fixer de ce regard malsain. Elles sont jolies, vert pomme zébrées d'orange (sauf celle que j'ai trouvé au fond d’une piscine, une fois… et qui était… blanche et… morte). J’ai assez peur de ce que je vais manger aussi, moi et les plats plutôt baroques avec des bestioles, des pinces et des antennes dans tous les sens, bof. Les spécialités locales, ce n’est pas mon truc. Même celles de Konoha. Les sauterelles ? Vraiment ? Natsuki m’avait effectivement demandé d’en ramener à Suna. Ayant subi la confirmation, j’ai voulu faire ma maligne à les intégrer dans mon corps. Trois tentatives de suicide au stylo plus tard, j’ai préféré les mettre dans un bocal, et je les nourrirais d’un peu de chakra de temps en temps. La bonne technique d’Aburame droite et fière.

- Oui je les ai, dis-je en sortant le bocal, dans un sourire accentuant sans doute ma fameuse « mine affreuse ». Quant à la destination, Natsuki-Senpaï, je ne sais pas ce qu’on vous a raconté mais nous partons demain un peu après midi. On part au plus vite possible pour ne pas rater le départ.

Plusieurs jours ? Alors oui, si Natsuki voulait marcher d’une allure touristique pour profiter du paysage, le voyage jusqu’au port serait plus long. Sauf que ce n’était pas le cas, et que nous devions attendre la destination le lendemain. Je donnai les dossiers et autres feuilles que mes deux accompagnants devaient avoir, leur expliquant les dernières informations inhérentes à l’examen ou au voyage, tout en remettant mon écharpe. Je ne pense pas en avoir besoin longtemps vu l’allure soutenue que nous tiendrons mais, en attendant, les rues étaient encore froides. J’avais déjà hâte de retrouver un lit. Alors que je l’ai quitté il y a moins de deux heures. Une fois les formalités terminées, nous nous rendîmes aux portes du village. Quelques gardes étaient présents et contrôlèrent notre sortie.

- Mizuki Aburame, Chûnin de la Feuille, en mission pour Hokage-Sama. Je suis chargée d’aller aider à l’organiser de l’examen Chûnin qui se déroulera à Sunagakure.

Le responsable de la porte me salua, écoutant Natsuki et Senwashi discourir à leur tour. Une fois les derniers détails réglés, un saute nous fit disparaitre à l’allure de l’éclair dans les branchages de la forêt de Hi no Kuni…

HRP:

« Peu après midi, eh ? » répéta Natsuki sans la moindre trace d'incrédulité dans la voix.

Il tourna ses yeux vers la carte du Pays du Feu et de ses environs accrochée sur l'un des murs du bureau – dont les nombreux trous dedans et tâches de café dessus témoignaient de son passé de support pour établir des stratégies militaires – et agita les doigts. Son ombre s'étira alors, jusqu'à prendre la forme d'un tout petit être sur le plan, qui marcha d'un pas guilleret de l'emplacement du Village à celui du port de Kahin.

« Environ 500 kilomètres en 30 heures donc. Pour Senwashi je ne m'inquiète pas, je sais de quoi il est capable pour avoir déjà eu le plaisir de travailler avec lui. Mais pour vous, j'espère que vous avez confiance en vos pieds, Mizuki-chan »

Son dernier mot fut tant appuyé qu'il dégoulina de sarcasme pour tout le reste de la phrase. Prononcée toutefois avec le sourire, il ne semblait pas contrarié ou de mauvaise humeur suite à la nouvelle. La marche forcée, il n'y avait que ça de vrai pour forger les caractères. Il écouta donc les dernières informations que Mizuki avait à leurs transmettre en lisant en diagonale les documents distribués, puis rangea le tout – les dossiers, pas l'assistante de Miko - dans son sac. Il était temps de partir.

« Biscornu, Maître des Larbins de l'Overhokage septième du nom. Je dois livrer Mizuki Aburame en vie et sans morceau manquant à Kibõ Sansnomdefamille, conseiller du Village Caché de Suna. » annonça-t-il pince-sans-rire à la suite de Mizuki lorsqu'ils arrivèrent au Grand Rempart.

La nature, à l'image d'un shinobi entrainé, ne dormait jamais vraiment. Même dans un matin où la lune régnait encore davantage que le soleil dans le ciel et son horizon, la vie grouillait dans les bois, la terre et les airs. Alors que le petit groupe se tenait devant les Portes de Konoha, côté visiteur en attente d'une autorisation pour entrer, toute sorte de sons leurs parvenaient aux oreilles. Une chouette hululait depuis la branche d'un arbre, arrachant les dernières secondes de vie d'une souris coincée entre ses serres. Un sanglier et sa meute couraient retrouver leur troupeau après une nuit de cueillette, le sol vibrant sous leurs pas puissants. Les insectes de l'aurore entamaient leur chant caractéristique de la saison des reproductions, afin de pondre dans la terre avant l'hiver, et laisser comme chaque génération précédente une nouvelle lignée d'orphelins après que le froid ai eu raison des géniteurs. Cela et tant d'autres bruits tellement caractéristiques de la vie au sein du Pays du Feu qu'ils en étaient devenu une part du quotidien, intégrés au point que l'on n'y prête même plus attention. Du moins, jusqu'à ce qu'arrive le moment de les quitter...

Natsuki, lui, s'en fichait éperdument. Il avait perdu intérêt dans beaucoup de choses depuis qu'il était tombé malade, et tout ce qui lui importait désormais, en dehors de servir Konoha, c'était de trouver un moyen de guérir. Et ce voyage en direction du Village de Suna pouvait peut-être lui apporter les deux.

La route fila sous les pieds du trio. D'abord en petites foulées le temps de chauffer le corps, ils augmentèrent progressivement le rythme jusqu'à atteindre une vitesse de pointe optimale alliant rapidité à la capacité de maintenir cette allure longtemps. De par son animal totem, Senwashi disposait vraisemblablement d'une vue perçante, mais de nuit, ses pupilles n'avaient probablement pas plus de cellules photosensibles qu'un être humain standard. De fait, ce fut le Nara tatoué qui prit la tête du groupe pour repérer les environs, afin de préserver de la fatigue les yeux de son équipier aviaire : ils seront déjà mit à rude épreuve lorsque le soleil se lèvera. Il slalomait entre les arbres et les troncs couchés avec agilité, bousculant au besoin le gibier qui l'avait entendu arriver, mais qui ne cavalait pas encore assez vite pour s'écarter hors de son chemin.

Lorsqu'ils passèrent à proximité du Temple de Kyubi, signe qu'un peu moins des deux cinquièmes du trajet avaient déjà été avalés, le soleil dominait une bonne partie du ciel. Natsuki proposa donc de s'y arrêter une demi-heure, le temps de se restaurer, car c'était bien beau de courir, encore fallait-il pouvoir alimenter le corps en carburant pour continuer un effort aussi soutenu. Comme il avait participé à la reconstruction du Temple, il avait gagné le droit de venir y faire l'aumône d'un bol de riz tous les premiers vendredi du mois – avec une tranche de lard si c'était Morino qui cuisinait ce jour là.

« Nous avons déjà parcouru une bonne distance, je pense que nous sommes dans les temps. A ce rythme, nous devrions arriver au pied du Mont Ishi en milieu de nuit. Nous pourrons dormir quelques heures là-bas, et reprendre notre route avant le premier crépuscule. La montagne dispose d'une large voie aménagée en son travers pour permettre le transport des marchandises en partance de Kahin. Nous n'aurons en conséquence pas de difficulté pour atteindre la ville portuaire avant le départ de notre navire. Au pire, nous lui courrons un peu après, ce ne sont pas trois vagues et cinq minutes de retard qui nous arrêteront. »

Mais cela, bien sûr, c'était dans le pire des cas. Le cas où Mizuki perdrait son souffle à force de justement souffler et soupirer à tout bout de champs. Natsuki s'était abstenu de toute remarque, car il savait que la moitié de la charge que portait la jeune femme – le stress - n'était pas de sa faute, et que c'était dans sa nature même. Il avait eu l'occasion de s'en rendre compte lorsqu'il avait travaillé avec elle à retirer les sculptures des trois premiers Hokage de la montagne qu'il ne pouvait dès lors plus appeler '' Mont Hokage ''. C'était sa manière à elle de supporter les épreuves éreintantes du quotidien dont l'affublait Miko, qu'elle gérait envers et contre tout avec une efficacité remarquable. Et si se plaindre lui donnait la force de continuer de courir, il n'allait pas lui en priver. Il mentirait toutefois en affirmant qu'il n'avait pas songé à un moment à la charger sur son épaule comme un sac pour lui éviter de la route, voire de l'assommer pour lui épargner la peine de refuser.

Une fois sortis de la forêt, le voyage se poursuivit dans la Plaine Herbeuse, où la route fut davantage praticable sans tous ces arbres sur le chemin. La lune était encore de leur côté, ce qui leur permit de voir vers où ils avançaient dans la nuit. Et comme l'avait estimé Natsuki, c'est peu avant minuit qu'ils trouvèrent une ville non loin du Mont Ishi. Les portes de la petite muraille qui entourait l'endroit étaient déjà closes, mais grâce à une technique secrète et assez mal vu nommée pot-de-vin, le Nara tatoué pu négocier avec l'un des gardes.

Spoiler:

Le bateau partait effectivement pendant la journée, mais pendant la journée de demain, pas aujourd’hui. Nous devions donc atteindre le port et prendre le bateau avant que celui-ci ne parte sans nous. L’Aburame nous tendit alors à Natsuki-senpaï et moi tout en expliquant les derniers détails puis ce fut le Nara qui prit la parole ensuite, envoyant son ombre sur la carte du Pays du Feu alors qu’il nous renseignait sur le voyage qui nous attendait. Je lisa le document rapidement, écoutant ce que Natsuki-senpaï disait en arrière-plan. C’était une bonne distance à franchir, et nous disposions de peu de temps. J’estimais notre vitesse de déplacement à une vingtaine de kilomètres/heure si nous voulions arriver à temps au port de Kahin. Ce n’était effectivement pas un problème et à priori ça ne devrais pas l’être pour elle non plus. Je redoutais plus un manque d’endurance qu’un problème de pied comme semblait le pensé le Nara, mais même dans ce cas elle n’aurait pas été assigné si elle n’en était pas capable. Sans en faire d’histoire, l’Aburame s’empara de son foulard, indiquant qu’elle était prêt à partir. Il n’y avait plus rien à ajouter de toute façon. Je suivi donc le Nara tatoué hors du bureau, suivi de Mitsuki-chan qui ferma la marche. Nous nous rendîmes sans plus attendre vers la Grande Porte, où nous passâmes chacun notre tour au contrôle. Après le petit numéro, qui me révéla une facette que j’ignorais du Nara, ma présentation allait faire bien piètre figure.

- Senwashi Gekei, Chûnin. J’accompagne Mizuki-chan pour l’examen Chûnin de Sunagakure.

M’en tenant à l’essentiel, je fus validé pour passer et je rejoins enfin les deux Konohajins et nous pûmes finalement nous mettre en route. Plus tôt nous partions, mieux c’était. Mes compagnons s’élancèrent dans un sprint effréné en direction Sud, alors que je les accompagnai en volant à peine un mètre au-dessus de leur tête. Il était encore très tôt, le Soleil n’avait même pas commencé à se montrer. Ce fut le Jônin qui prit alors la tête du groupe et nous filâmes comme des flèches dans cette fin de nuit, début de matinée. Le silence régnait dans la forêt malgré l’activité qui y était évidente. Le groupe avait aussi conservé ce silence, chacun étant concentré sur ses affaires. Ce n’était pas la première fois que je me rendais sur le territoire du Pays du Vent, mais ce l’était en que Konohajin. Je réalisai que les choses avaient bien changé depuis ces années de vagabondage.

Nous ne prîmes notre première halte qu’une fois le soleil bien haut dans le ciel. À la recommandation de Natsuki-senpaï, nous nous arrêtâmes au Temple de Kyûbi. Il nous fit aussi un petit rapport sur notre progression. L’objectif à atteindre avant la nuit était le Mont Ishi, où le Nara avait prévu quelques heures avant de reprendre ka route par la route commerciale qui menait directement à la ville portuaire qu’était Kahin. Natsuki-senpaï n’attendit pas longtemps avant de reprendre la route, puisque nous étions effectivement sur un horaire serré. Nous voyageâmes plusieurs heures sous le couvert de la forêt avant de finalement voir la forêt se clairsemer petit à petit pour tomber abruptement sur la vaste Plaine Herbeuse. Une lueur blanche nous éclairait déjà, alors que je pouvais voir le Soleil qui finissait de disparaître. Le Nara poursuivi son chemin pendant quelques heures avant de nous mener littéralement au pied de la montagne où un village était perceptible de par les torches qui l’éclairait. Une fois aux portes bien évidemment fermé, le Jônin usa de sa diplomatie d’abord puis de son argent lorsque la première ne suffit pas pour finalement réussir à nous faire entrer.

Une haute muraille nous avait bloqué la vue de la majorité du village. Lorsque nous procédâmes à l’intérieur, je pu voir un petit village on ne pouvait plus normal. La seule différence, l’escalier étroit qui montait facilement sur une centaine de mètres en zigzagant le haut de la montagne. On ne pouvait même pas voir où il menait, même pas avec la lumière de la lune. On voyait le début des marches, allumé par deux torches fixées à même la montagne. Je rapportai mon attention sur notre groupe, me demandant soudainement où nous nous dirigions exactement. Cela faisait quelques minutes que nous marchions déjà. Je vis devant moi un large établissement aux portes battantes style western avec une grosse affiche éclairée par des petites torches qui lui donnait presque l’air des panneaux que l’on retrouvait à Konoha, parsemées de petites ampoule qui illuminaient et qui clignotaient. Sauf que celles-ci ne clignotaient pas. Sur l’affiche on pouvait y lire « Au pied d’la Montagne », avec l’un des pics du « M » dessiner en gris probablement pour représenter le Mont Ishi. Pas très originale comme nom, mais ce n’était pas faux alors bon. Je n’en fis pas un cas puis suivi le Nara et l’Aburame dans la bâtisse qui allait nous héberger que pour quelques heures seulement après tout.

Nous nous présentâmes au comptoir puis réservâmes deux chambres, l’une pour Natsuki-senpaï et moi et l’autre pour Mizuki-chan. Le rendez-vous avait été donné à six heure du matin cette fois, sachant que la voie à travers les montagnes n’était pas difficile. Nous montâmes tous les trois vers nos chambres puis nous nous souhaitâmes bonne nuit avant d’entrer dans nos chambres respectives. La nuit avait passé bien trop vite, du moins c’était l’impression que j’avais lorsque je me levai le lendemain matin par le Nara qui me réveillait. Je passai mes main dans mon visage pour me réveiller un peu puis je me levai du lit, remettant ma veste longue de Chûnin puis je suivi le Jônin hors de la chambre et vers le rez-de-chaussée. Nous étions les premiers au rendez-vous, ce qui n’était pas étonnant avec la mine qu’avait l’Aburame hier. Je me demandai si elle arriverait à se réveiller d’elle-même, mais je le vis aussitôt descendre les marches avec le même air épuisé, à quelques différences près. Nous mangèrent un petit quelque chose sur place puis nous partîmes vers Kihan, empruntant la route commerciale quelques minutes après avoir quitté le village.

Nous arrivâmes à Kihan en quelques heures, rencontrant bien peu de gens en cette heure encore matinale. Nous avions toutefois commencé à croiser de plus en plus de calèche qui portait de la marchandise plus nous approchions de la ville portuaire. Les portes étaient grande ouvertes, mais bien gardées. On nous regarda d’un regard douteux mais ils se ravisèrent tous lorsqu’ils virent les bandeaux que nous portions. Nous entrâmes donc sans être déranger et nous nous dirigeâmes directement vers le port, où il y avait effectivement un bateau qui avait pour destination le Pays du Vent. Nous y montâmes tous les trois et quelques heures plus tard, nous étions sur les eaux, nous approchant tranquillement de Sunagakure.

Spoiler: