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 Où s'est perdu le paternalisme? [Anita]

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Katano Raion
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Message(#) Sujet: Où s'est perdu le paternalisme? [Anita] Où s'est perdu le paternalisme? [Anita] EmptyJeu 27 Aoû 2015 - 23:26

« Alors, si vous me disiez ce qui vous a mené jusqu’à moi ? »

Je pris une voix sombre, un peu plus que d’habitude. Je n’avais pas particulièrement d’intimider mon interlocutrice mais il fallait bien qu’elle se rende compte de quel genre de larron elle avait en face d’elle. Bien sûr, elle n’avait pas pénétré dans cet endroit sans avoir, au préalable, prit soin de s’informer ne serait-ce qu’un minimum. Du moins était-ce ce que j’espérais. Je n’avais pas envie de converser et de perdre mon temps avec une imbécile.

Je jetai un rapide regard circulaire autour de nous, histoire d’inspecter la salle. Elle n’avait pas beaucoup changé depuis que la jeune fille s’était assise. Il n’y avait toujours que trois tables vides, quatre autres étaient occupées par des hommes dont l’amour propre demeurait approximatif. Le maitre des lieux se tenait debout dans un coin, son plateau dans une main et son chiffon sur l’épaule, il s’assurait que tout le monde possédait ce qu’il désirait et que personne ne parte sans payer. Sa femme était assise dans le coin opposé, elle lisait un livre tout en savourant un délicieux café. Du moins en avait-il l’air vu les coups de langue qu’elle donnait sur ses lèvres après chaque gorgée.

Voilà, il était déjà tard et nous étions tous présents dans cette auberge. Mais pourquoi m’étais-je retrouvé avec cette jeune fille, à partager avec elle mon temps de dégustation d’absinthe ? Allez savoir… Parfois, lorsque l’on vient vous voir et que l’on vous parle d’une personne en particulier qui recherche un ancien moine pour un travail à but lucratif, on ne fait pas forcément son difficile et on se dit que pour le moment, on n’a pas grand chose de mieux à faire. Alors, vu qu’on se trouve dans son village natal, on profite de l’occasion de faire du mal à ses anciens frères et en plus de cela, on se tient au courant des affaires en cours.

« On vous a orienté jusqu’à moi je suppose… je ne sais pas si c’est une bonne chose que les gens que je ne connais pas vienne me demander des conseils ou des informations. Mais vous n’êtes pas la première ; et c’est embêtant. Voilà pourquoi je vous laisserai quelques minutes pour vous expliquez. Au delà de ce délai, je jugerai si vous avez éveillé mon intérêt. Dans un cas comme dans l’autre, votre santé et intégrité physique se sont mises d’elles mêmes dans la balance lorsque vous avez pénétré dans cet établissement. De ce fait, je considèrerai que vous connaissiez les risques. »

Oui, je la jouai un peu à la manière dure. Mais il était important que cette novice soit au courant de comment tournait le monde. Je n’étais pas un homme lambda et j’étais conscient qu’avec un peu de jugeote, n’importe qui aurait pu s’en rendre compte. Voilà pourquoi je trouvai important le fait de préciser tout cela avant qu’elle ne se mette à parler.


Dernière édition par Yoru le Ven 28 Aoû 2015 - 14:03, édité 2 fois
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Message(#) Sujet: Re: Où s'est perdu le paternalisme? [Anita] Où s'est perdu le paternalisme? [Anita] EmptyVen 28 Aoû 2015 - 0:39

Les lieux étaient lugubres. C'était la seule chose à laquelle je pouvais penser logiquement en étant dans cette auberge, et pourtant je la trouvais plus rassurante qu'autre chose. Il y faisait sombre, les murs étaient ternes et les quelques ploucs qui s'y trouvaient semblaient vouloir se mêler uniquement de leurs affaires – quelque part, l'ambiance ressemblait à celle des terres sauvages. Si seulement l'autre montagne de viande en face ne se la jouait pas en mode gros dur… Ils avaient quoi tous à secouer leur virilité devant moi comme ça hein ? J'avais clairement rien demandé. Les risques - comme si je ne les connaissais pas à force de faire ce métier.

"Je vais être brève – les affaires."

Je ne cherchais pas particulièrement à l'impressionner, ni même à faire mon intéressante – j'étais avant tout venue ici en tant que marchande qui avait une offre à faire, sortir Rashomon dans ces situations était rarement une bonne chose pour les affaires. Il ne m'a donné que quelques instants pour attirer son attention, donc autant aller droit au but, évitant toute miellosité qui, avec mon accent sauvage, ne servait de toute façon à rien.

"J'ai entendu dire qu'un riche exploitant agricole voulait augmenter le terrain de ses rizières, seulement il était gêné par un lieu de culte Kiezan. J'ai tout de suite flairé l'occasion et quand je posais des questions aux gens, on m'a guidé vers un "puissant moine belliqueux qui saura peut-être quelque chose". J'imagine que c'est toi, non ?"

Je m'étais bien vite rendue à l'évidence que réussir seule ce genre de chose était impossible – je ne connaissais pas assez le pays et la carte que j'en dessinais ne couvrait que la moitié de celui-ci pour le moment. Partager potentiellement le butin ne me plaisait guère, mais c'était toujours mieux que de rester les mains vides. J'espérais seulement qu'il ne réagisse pas mal à l'offre – l'erreur était toujours possible, combien même la description correspondait. Ne le laissant pas me répondre, j'enchaînais.

"Aucune récompense n'est promise… Officiellement. Mais pour avoir "parlé" avec l'un de ses hommes de main… Le gros va certainement cracher des informations ou de l'argent si un "solution" venait à être trouvée, tant qu'elle ne l'inculpait pas.

Ah, et arrête de me vouvoyer. Manquerait plus que tu m'appelles "ma sœur".
"

On devait avoir environ le même âge d'après les rumeurs qui m'avaient conduit jusqu'à lui – ça me faisait passer pour une vieille pas possible et, surtout, je n'utilisais le vouvoiement que devant un client, pas un potentiel associé.
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Message(#) Sujet: Re: Où s'est perdu le paternalisme? [Anita] Où s'est perdu le paternalisme? [Anita] EmptyVen 28 Aoû 2015 - 14:02

Curieusement, la jeune fille ne se montra pas particulièrement impressionnée. Soi elle savait camoufler sa force, soi elle n’était véritablement pas consciente de mes propres atouts personnels. Elle ne semblait, en effet, pas prendre en compte le fossé qui séparait mon niveau du sien. Car certes, j’aurais pu me tromper en jaugeant son aura spirituelle, mais si j’avais vu juste, elle ne représentait pas la moindre menace.

Toujours était il qu’elle s’exprima clairement et d’une voix intelligible. Elle ne me fit pas attendre et m’exposa la raison de cette entrevue. Elle faisait preuve d’assurance et de maitrise de soie, je la trouvai d’ailleurs particulièrement intéressante et captivante. Elle avait su, en quelques secondes à peine, éveiller mon intérêt. Aussi je l’écoutai en silence jusqu’à ce qu’elle termine sa tirade. Je lui jetai ensuite un regard de compréhension, la comédie pouvant cesser et les affaires réellement débuter.

« Tu parles très certainement des rizières qui jouxtent le lac Anatame. Ces terrains encore peu exploités ont en effet éveillés la curiosité des investisseurs qui depuis peu, y portent un œil hagard. Mais il y a effectivement un grand temple là-bas, en plein milieu de la zone. Si mes souvenirs sont bons, il s’agit de l’institution du « couché ». Les moines qui y ont élu domicile ne sont pas les plus robustes, ni les plus extrémistes, mais il paraît qu’ils font partie des plus portés sur le monde. Ils savent très certainement pourquoi on s’intéresse à leur éviction du territoire et doivent avoir déjà préparer une défense légale en conséquence. Je doute que tu pourrais les convaincre de laisser leur terres aux plus offrants. »

Je pris une gorgée d’absinthe. Le liquide me brûla la gorge et me fit grogner un instant. Je réorientai ensuite mon regard vers la jeune femme et tentai de la percer à jour. Ce n’était pas aisé. Elle n’avait pas ce qu’il fallait en force brute, mais sans doute possédait-elle un caractère bien trempé. Elle ne vacilla pas sous le joug de mes pupilles, elle soutint leur neutralité profonde.

« Tu viens de me procurer des infos, je viens de t’en donner à mon tour. Nous sommes quittes sur ce point là. Maintenant, dis moi ce que tu viens vraiment faire ici. Viens-tu dans l’optique de m’emporter avec toi là-bas dans le but que je t’aide à raisonner ces moines, ou viens-tu seulement te renseigner pour ensuite effectuer seule la besogne qui t’incombe ? »

Il était primordial que je le sache, en tout premier lieu. Je ne lui aurais pas procuré mon nom ou plus d’information si je n’avais pas été certain de ce que cela aurait impliqué. Certes, je faisais probablement du zèle au niveau de la sécurité. Mais je commençai à me faire un nom au milieu de tous ces criminels et le nombre de mes ennemis augmentait jour après jour. Je n’avais plus la liberté de crier sous tous les toits mon nom et mes intentions.
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Message(#) Sujet: Re: Où s'est perdu le paternalisme? [Anita] Où s'est perdu le paternalisme? [Anita] EmptySam 29 Aoû 2015 - 22:25

Les informations partielles que je lui avais données ont été corroborées et surtout complétées, me confirmant que j'étais bien tombée sur la bonne personne. Par ailleurs, sa façon de parlé avait diamétralement changé, le rendant tout à coup beaucoup plus simple à fréquenter – c'était toujours mieux de ne pas avoir envie de casser la gueule à un mec plus fort que soit dont on avait besoin qui plus est. Voilà qu'il tirait encore un verre d'alcool – de l'absinthe dirais-je vu la couleur. Comme s'il ne pouvait s'en empêcher, hein ? Je me contentais d'eau moi, garder l'esprit clair lorsqu'il s'agissait de parler affaire était une leçon que j'ai apprise à la vieille façon – et je m'en souviendrai toute ma vie. Oui oui, regarde-moi. Fixe-moi droit dans les yeux à essayer de m'intimider. Pourquoi croyaient-ils tous que ça allait marcher ? C'était désolant – le seul avantage que j'avais à rester ici était qu'il était concret également.

"Certains informations n'ont pas de prix, tu sais ? Quoi qu'il en soit, ton rôle à jouer ne dépend… que de toi. Je pense qu'il sera compliqué pour une seule personne, une femme qui plus est, de raisonner des moines – enfin, si ce qu'on dit sur eux est vrai. Ensuite… Toi ou un autre – ça ne dépend que de la part du butin que tu demandes."

Il fallait rester pragmatique, je ne faisais pas ça pour faire de la charité – encore moi vis-à-vis d'un richard qui refusait de se salir les mains pour arriver à ses objectifs. Mon plan était ficelé depuis le début et j'en cachais volontairement une grande partie, restant de marbre devant les regards intimidants de la montagne de viande. Il en saurait plus en fonction de sa réponse et j'espérais sincèrement qu'il en était conscient. De plus, je ne pouvais être sûre qu'il soit totalement neutre dans cette affaire – surtout vu ce que je comptais faire. Garder une assurance était vital dans le métier de marchande itinérante que je faisais – douce ironie – et partager celle-ci avec d'autres avant l'heure était le meilleur moyen pour se faire poignarder dans le dos. D'ailleurs, il serait peut-être bon de savoir ce qui pourrait le motiver à de telles choses – histoire de ne pas me retrouvée seule face à un couvent de bonnes-sœurs transsexuelles prêtes à m'arracher la tête. Sans lui laisser le temps de répondre, j'en rajoutais une petite couche.

"Ainsi que de ce qui te motive, dans le fond. Tu as été moine, quelle garantie ai-je de ne te voir me trahir au nom de tes – vous appelez ça "frères" c'est ça ? Au final, si me donner des informations t'avait suffit, je suis certaine que tu me l'aurais fait savoir avec des grands airs de théâtre en "m'invitant à sortir avant que l'intégrité de mon âme ne soit remise en question par le grand…" …"

C'était quoi le nom de leur dieu déjà ? Bah, peu importe – je commençais déjà à rigoler discrètement devant mon imitation – plutôt réussie si je puis dire – de l'introduction qu'il devait se faire lorsqu'il était encore moine. Me reprenant sur le coup, je le fixais droit dans les yeux tandis que les miens riaient encore. Une seule réaction de travers de sa part pouvait mettre fin au marché - il devait être conscient que je testais son attachement.
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Message(#) Sujet: Re: Où s'est perdu le paternalisme? [Anita] Où s'est perdu le paternalisme? [Anita] EmptyDim 30 Aoû 2015 - 15:37

Elle clarifia ses positions. Elle dû bien le faire car, il fallait bien le croire, elle était devant un fait accompli. Je lui avais posé une question, elle y avait répondu avec franchise, non sans rebondir sur cette dernière pour me demander à mon tour, si j’aurais aimé participer plus activement à son projet. Apparemment, il y avait de l’argent à la clé. Cette denrée rare que le monde s’arrache et convoite, elle pensait pouvoir m’appâter avec ça. Mais si l’argent était important à toute entreprise, je ne courais pas derrière avec tant de hargne. Bien au contraire, je n’en usai que lorsque la nécessité le criait à mes oreilles.

Elle finit son discours et me regarda avec plus de prestance. Je soutins pendant encore quelques secondes ses yeux miels et je pris une nouvelle gorgée d’absinthe, directement de la bouteille. Cette dernière, subissant mes assauts depuis bientôt trois jours, se vida alors définitivement, et je la reposai, dénuée de toute magie, sur la table. Je me levai ensuite et, de ma nouvelle stature, toisai la jeune femme qui me questionnait toujours du regard. Pendant un instant, je voulus partir sans prononcer le moindre mot, demeurer énigmatique et impénétrable. Mais j’avais peu de considération pour l’image que je pouvais donner, alors je m’en tins au strict nécessaire, sans me soucier de l’impression renvoyée.

« Il se fait tard mademoiselle. Nous irons tous deux à la rencontre de ces moines lorsque le jour se sera levé de nouveau dans quelques heures. Pour l’instant, si vous voulez bien m’excuser, je vais prendre congé. »

Oui, c’était un fait, je n’avais pas répondu à sa dernière question. Elle m’avait demandé ce qui, selon moi, prouvait que je n’allai pas la trahir. Mais cette interrogation était pauvrement posée et, qui plus est, relativement insultante. Je n’avais pas eu envie d’y répondre et, plus important encore, j’avais crains de ne trop en révéler en le faisant. De ce fait, en lui proposant de passer la nuit dans cette auberge et d’attendre le lendemain, je mettais à mon tour son dévouement à l’épreuve. Il fallait au moins ça.

« Voudriez vous me mener à ma chambre s’il vous plait. »

Je m’étais dressé devant l’hôte des lieux qui, déjà depuis quelques minutes, avait laissé choir sa tasse thé vide sur la table près de sa chaise. Elle me regarda avec considération et dû se dire qu’il était rare de trouver un individu aussi poli dans les environs, car elle me répondit d’un sourire compatissant et d’un geste de la main m’indiquant les escaliers. Je montai les marches derrière elle et elle me mena à la pièce où j’allai passer la nuit.

Je pénétrai dans ma chambre, sortis des sacoches que j’avais accrochées aux cuisses mon attirail ninja, le posai sur la table de nuit. Je me destituai des chaines autour de mes mains et poignés pour les placer au pied du lit et, finalement, je m’allégeai de mon simple vêtement que je laissai tomber à même le sol. Je pénétrai alors nu sous les draps et tentai de trouver le sommeil.

La journée du lendemain aurait été riche en surprise. A supposer que cette jeune inconnue ait suivi mon conseil, elle serait allée se coucher à son tour, aurait prit la nuit pour réfléchir et m’aurait retrouvé dans la pièce inférieure pour que nous discutions de notre nouvelle collaboration. Mais cet avenir, bien sûr, dépendait entièrement d’elle.
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Message(#) Sujet: Re: Où s'est perdu le paternalisme? [Anita] Où s'est perdu le paternalisme? [Anita] EmptyDim 30 Aoû 2015 - 23:17

Le voilà qui reprenait de grands airs de théâtre, presque les mêmes que ceux que j'avais imité à l'instant. Faisait-il semblant lui aussi, ou était-il tout bonnement vexé ? Pour une montagne de viande, il avait des humeurs de petite princesse quand même – j'espérais sincèrement qu'il en était conscient. Je ne pouvais qu'acquiescer devant sa proposition de se revoir au levé du jour – débarquer à l'improviste en pleine nuit n'était certainement pas la meilleure solution pour régler le problème… Si tout est donné que la résolution allait arriver. Quelque part, l'idée de combattre des mecs en robes était toujours présente dans mon esprit, et c'était loin de m'enchanter. D'après les rumeurs, ils savaient se défendre mais en plus, si du sang venait à être versé, l'histoire entière pourrait prendre un tournant différent.

Regardant mon associé finir sa bouteille d'alcool, je ne pouvais m'empêcher de soupirer lourdement. Il avait intérêt à tenir ce bougre, j'allais clairement pas m'encombrer à porter un gaillard aussi musclé que lui ayant une gueule de bois monstre – on était sensé s'aider, pas devenir un couple. Quoi qu'il en soit, il se faisait amener dans sa chambre par l'hôtesse et j'allais certainement en faire de même – il me restait quelques derniers préparatifs à réaliser. Avant de le faire, néanmoins, je pouvais bien me permettre de boire un verre également – la partie formelle était finie.

Un bon verre de vodka plus tard, je me dirigeais vers ma chambre sans le moindre mal. Je tenais très bien l'alcool et j'en étais fière, néanmoins je n'abusais pas de ce talent – ce verre était là pour mieux dormir avant la besogne de demain après tout. Une fois posée devant le petit bureau, j'activais l'un de mes sceaux de stockage pour en sortir un petit sachet que j'avais récolté il y a quelques jours. C'était mon unique garantie de sécurité et j'espérais sincèrement ne pas en avoir besoin… Au final, si mon nom était terni par une mauvaise réputation auprès de mes clients, je risquais d'en perdre certains. La confiance avant tout, mais une confiance intelligente. Mes vérifications faites, c'est sur cette pensée que je m'endormais, espérant que l'autre ne se fasse pas attendre le lendemain.

"Bon, qu'est-ce qu'il fou ?"

Cela faisait dix bonnes minutes que j'attendais son arrivée, m'étant levée particulièrement tôt. J'espérais juste qu'il ne s'était pas envolé avec le plan et ne comptais pas me doubler ! Je lui laissais dix minutes, sans quoi j'irais trouver sa chambre et y débarquer de force pour voir s'il était toujours là.
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Message(#) Sujet: Re: Où s'est perdu le paternalisme? [Anita] Où s'est perdu le paternalisme? [Anita] EmptyLun 31 Aoû 2015 - 14:12

Ce sont les quelques lueurs du matin qui eurent raison de mon sommeil. D’ordinaire, il fallait bien un tracteur pour me réveiller, mais l’alcool de la veille avait vraisemblablement bien fait son travail. Il m’avait procuré une sensibilité accentuée, et cela malgré la nausée matinale. Je sortis de mon lit, un peu en sueur et désorienté, puis me dirigeai vers les toilettes. Je tentai vainement de vomir, il n’y eut que quelques jets de salives qui s’extirpèrent de ma bouche. Finalement, j’en conclu que je n’avais pas tant bu que ça, et je m’empressai de rentrer dans la douche. Je pris ainsi un bain rapide et efficace –à l’eau froide- qui eut le mérite de me remettre les idées en place. Je m’habillai ensuite activement et constatai que le soleil s’était finalement levé bien tôt ce matin là.

J’ouvris la porte de ma chambre et déambulai dans les couloirs jusqu’à la salle d’accueil. Là-bas, j’y retrouvai la jeune femme. Elle était restée dans l’auberge et avait suivie mon conseil. Visiblement elle était plus docile que ce que mes premières impressions m’avaient laissées penser. Mais je ne me plainai pas de ce trait de caractère là, bien au contraire. Il fallait au moins un peu de bonne volonté pour faire fonctionner ce nouveau tandem qui, on pouvait le dire, n’était pas fait, de prime abord, pour gagner. Je ne fis donc pas de remarque, me contentant de me rapprocher et de lui faire un signe de tête.

« Bonjours. Nous devrions nous hâter, le lac Anatame n’est pas très loin, mais il nous serait bénéfique d’arriver pile après les prières du matin. C’est généralement à cet heure-ci que les moines sont les plus attentifs et prompts à répondre aux audiences. »

Je terminai ma phrase et me dirigeai vers la porte. Je l’ouvris et me mis en route, la jeune fille me suivant de près. Je me doutai bien que tous les doutes sur mon hypothétique trahison n’avaient pas disparus, mais elle semblait relativement sereine, du moins en apparence. Je ne me permis cependant aucune discussion de complaisance pendant le voyage. Il ne fallait pas qu’elle en apprenne trop sur moi et vice versa- mais surtout, je n’en avais pas envie.

« Voilà le temple qui se dessine, là-bas. »

Au bout de deux heures de marche silencieuse, nous avions finalement atteint les rives du lac Anatame et le longions avec sérénité. Le temple se forma alors à l’horizon et nous prîmes sa direction. Il ne nous fallut pas beaucoup plus d’une trentaine de minutes pour arriver jusqu’à ses imposantes portes, mais une fois arrivés là-bas, je fis signe à mon accompagnatrice de garder sa langue dans sa poche.

Un moine montait la garde, il me vit arriver avec ma compagne et s’interposa entre nous et la coure intérieure de la bâtisse. Il était chauve, comme je m’en doutai –et comme tous les moines l’étaient- et gardait en main un bâton rouge, propre aux hommes de son grade. Un instant, je m’arrêtai, le jugeai du regard, puis fermai les yeux pour les rouvrir plus sereinement. Quant à lui, il me demanda de justifier le but de ma visite, qu’il allait selon notre réponse décider de si oui ou non il nous laisserait pénétrer dans la coure principale.

« Je suis Yoru, survivant de la mission bien regrettée de l’aurore, je viens discuter avec le Maitre assigné de cette mission-ci. »

Le moine me regarda avec effarement. Au sein de la communauté moine du pays de Ta, le massacre de la mission de l’aurore avait été une nouvelle capitale, un événement qu’ils commémoraient certainement chaque année. Mais jusqu’à ce jour, personne n’aurait cru qu’il demeurait un survivant à ce massacre. Je m’étais moi-même appliqué à camoufler mon identité, allant jusqu’à user d’un nom mythique rappelant d’anciennes légendes. Mais Ta était mon nouvel objectif et il fallait se montrer diplomatique. Je ne pouvais me permettre de collecter les points noirs au sein de la communauté. Certes, j’étais un renégat, mais qu’en savaient-ils ?

Toujours était-il que le moine fit un signe de tête et nous laissa passer. Néanmoins, il nous suivit, et nous demanda de nous asseoir près d’un banc de pierre, jouxtant la fontaine intérieur, prétextant qu’il irait lui-même quérir le Maitre de la mission. Bien entendu, je fis signe à ma compagne de respecter ses demandes et nous restâmes assis sur ce banc, à attendre.

« Je te demanderais de stocker ce que tu vas apprendre aujourd’hui dans un coin vierge de ta mémoire. Il ne faudra pas que tu le réutilises, mais, pour ta propre survie dans ce pays, il serait bon que tu l’emmagasine. »
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Message(#) Sujet: Re: Où s'est perdu le paternalisme? [Anita] Où s'est perdu le paternalisme? [Anita] EmptyLun 31 Aoû 2015 - 21:33

La route vers le temple était bien chiante, aucun de nous ne se décidant à parler – même si j'essayais de me convaincre que c'était certainement mieux ainsi. Il avait l'air relativement frais à son arrivée, plus tôt dans la matinée, et c'était un bon point. J'avais peut-être sous estimé le gaillard après tout. Durant l'intégralité du trajet, je ne fais que mémoriser les différents points de repère qu'on passe, sachant qu'ils me seront utiles lorsque je me déciderai à peaufiner ma carte du pays. Marquer les points intéressants à l'encre rouge était quelque chose de génial, surtout que les cartes ainsi faites se vendaient extrêmement bien, mâchant énormément de travail aux quelques ninjas fainéant qui étaient plus fréquent que ce qu'on pouvait penser. Bien sûr, ce travail demandait de l'effort et de la concentration – ce n'était pourtant rien comparé aux bénéfices apportés. Si seulement l'autre montagne de viande se montrait sympa durant la mission, je lui demanderais peut-être s'il connaissait des endroits à mettre sur la carte.

Le temple était… Je ne savais pas quoi dire. C'était un gros bâtiment pour moi, l'architecture ne faisait pas réellement partie de mes passions. Voir Yoru manœuvré pour qu'on puisse rentrer, par contre, était un tout autre art. La fluidité avec laquelle il parlait, puis nous menait à l'intérieur du temple jusqu'à ce que l'autre boniche s'interpose était absolument délicieuse. Il avait eu raison sur toute la ligne quant à l'entrée facile dans le temple, tout comme à la demande du maître. Je ne pouvais que m'imaginer qu'il ne me laisserait pas assise ici comme un pimbèche durant la totalité de l'entrevue. C'était moi qui avait demandé un coup de main, je ne voulais pas qu'il fasse tout à ma place et s'en attribue les mérites, non ?! A moins qu'il ne compte tout bonnement engager le combat à l'arriver du "maître", ou me laisser le combattre alors qu'il fuirait. Au final, notre silence nous a gardé de discuter du plan que l'on allait suivre.

Alors que nous nous retrouvions seuls le temps que "mon frère" aille chercher qui il fallait, nous avions enfin le loisir de parler un peu – Yoru ne s'en priva d'ailleurs pas.

"Tu comptes faire quoi exactement pour que j'ai besoin d'avoir des informations sur les moines pour survivre ? "

Allait-il essayé de me piéger et me donnait-il des indices sur comment me défaire du piège ? Il n'avait aucune raison de le faire à priori… De toute façon, ce n'est pas comme si j'allais oublier les événements à venir – potentiellement, ça pouvait juste être la solution miracle pour dégager des moines un peu trop obsessif. D'autres devaient bien vouloir s'en débarrasser dans ce pays de boulets, non ?

"Et c'est quoi cette "mission bien regrettée de l'aurore" dont tu as parlé ? Il semblait la connaître, du coup j'estime que ce n'est pas quelque chose que tu as inventé."
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Message(#) Sujet: Re: Où s'est perdu le paternalisme? [Anita] Où s'est perdu le paternalisme? [Anita] EmptyMar 1 Sep 2015 - 23:07

Comme je l’avais pressenti, la jeune fille se mit à poser des questions. Mais je fus on ne peut plus surpris de me rendre compte qu’elle n’avait pas compris toute la portée de mon avertissement. En fait, elle était carrément tombée à côté. C’était dommage, car je n’appréciai pas le fait de devoir m’expliquer plus en profondeur. Mais nous étions une équipe à présent –du moins jusqu’au moment où l’affaire serait réglée- et une équipe qui fonctionne est une équipe qui se comprend et qui sait interpréter les actions et dires de ses membres.

« Je ne parlais pas des moines… c’est à moi que je faisais allusion. Ce sont des informations sur ma propre personne que tu emmagasineras aujourd’hui, et c’est la raison pour laquelle tu ne devras pas les divulguer. »

Je n’avais pas clarifié la partie concernant la survie, mais je supposai que cette dernière coulait de source, s’expliquait toute seule. Avais-je vraiment besoin de jouer encore plus sur la parole ? Moi qui considérai chaque mot comme une perte irrécupérable de salive lorsqu’ils étaient utilisés pour réexpliquer le déjà-dit, je me fis cependant conciliable et calme dans mes propos. Malheureusement, la jeune femme était curieuse, et cette curiosité l’avait mené à me poser une autre question ; sur les allusions que je venais de faire à mon frère moine et qui nous avaient permis de pénétrer dans la coure principale.

« La mission de l’aurore est une vieille mission moine de la nation de Ta. Vois-tu, il n’y a pas seulement le grand temple de Maskine, mais tout un tas d’autres missions éparpillées dans le pays. Nous autre moines, nous naissons ainsi dans les missions, grandissons en leur sein et, une fois une certaine notoriété acquise, nous nous rendons au plus près de notre Dieu… au grand Temple que tu connais surement. La mission de l’aurore a cependant été la victime d’une attaque il y a quelques années. Il fut écrit dans les rapports officiels que personne n’y eut survécus. »

Avait-elle besoin de savoir que je l’avais fait, que j’avais survécu ? Pas le moins du monde. Le doute lui avait certainement effleuré l’esprit, mais si elle s’était lancée dans une tentative désespérée de me le demander, elle aurait alors pris un risque inutile, car je ne lui aurait pas fait l’honneur d’une réponse. Ainsi, pendant encore quelques secondes je perdis mes pupilles dans les siennes, puis je fus interrompu par les pas saccadant des sandales du Maitre moine de la mission, qui faisait son chemin jusqu’à nous.

Je me levai et fis discrètement signe à mon acolyte de faire de même. J’aurais certes apprécié le fait d’avoir plus de temps, ne serait-ce que pour lui demander son nom qu’elle ne m’avait pas encore donné, mais le destin était père de toutes les frustrations et il amena bien vite de Maitre moine jusque près de nous.

« Maitre, c’est un honneur d’obtenir une audience avec vous. »

« Allons, trêves de civilités inutiles. Vous avez été moine, vous savez que ce n’est pas nécessaire ici. Si vous me disiez plutôt ce que vous venez faire ici… et pourquoi vous avez mentionné la mission de l’aurore. »

Je lançai un regard rapide à ma compagne, c’était bientôt à elle de jouer. Malheureusement, elle ne pouvait pas encore se douter de quel genre de stratagème j’allai faire usage. Vu mon physique, elle devait se dire que j’allais sans doute user de la manière forte. Mais j’avais d’autres plans pour Ta, et m’en faire un ennemi de son clergé m’aurait porté préjudice.

« Nous sommes là pour vous proposer une délocalisation de votre temple vers l’ancienne mission. Comme vous le savez les murs sont toujours plus ou moins intacts et les locaux plus grands et spacieux. Mais je vous présente… »

Je fis un geste de recul pour mettre la jeune femme en avant. Il était peut être temps qu’elle donne son nom. Aussi allais-je m’assurer de sa capacité à négocier. Etait-elle véritablement intelligente et débrouillarde, ou n’était-ce qu’une pâle façade ?
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Jisetsu Yuno
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Message(#) Sujet: Re: Où s'est perdu le paternalisme? [Anita] Où s'est perdu le paternalisme? [Anita] EmptyJeu 3 Sep 2015 - 18:33

Voilà qu'il recommençait à agiter son omniprésente virilité en face de moi avec des propos sombres et doté d'une connotation théâtrale insupportable. Qu'y avait-il dans son passé pour que ses yeux me transpercent ainsi ? Je ne pouvais cependant pas lui reprocher de cacher des parties de ce qui l'avait fait ainsi – j'étais la première à soigneusement ignorer beaucoup des choses concernant mon clan lorsqu'on me faisait parler de moi. Pour qui me prenait-il de toute façon, hein ? Comme si j'allais courir et vendre les informations concernant sa vie au premier venu – s'attendait-il vraiment à voir ces dernières avoir autant de valeur ? Si c'était le cas, ces menaces n'auraient que peu d'effet sur moi, cependant j'acquiesçais à sa demande de discrétion. Si l'aventure d'aujourd'hui arrivait à termes avec un succès, la vie serait plus simple pour les temps à venir, me permettant de disparaître du marché pendant un moment – à moins qu'une offre juteuse ne se présente à moi.

La mission de l'aurore… Pour un moine qu'on m'avait décrit comme réfractaire à toutes les idées de ce clergé, j'étais impressionnée par tout ce qu'il savait sur cette mission. Y avait-il de la vérité dans ce qu'il disait ? Je n'étais pas suffisamment stupide pour demander – de toute façon, nos affaires étaient plus importantes que nos passés, c'était comme ça que tournait ce monde. Pendant un instant, j'avais eu l'impression qu'il s'apprêtait à me demander quelque chose, cependant l'arrivée d'un moine vers nous coupa court à ses discussions. Compte tenu de ce qui avait été dit, l'autre devait certainement être le Maître de la mission – l'action allait enfin commencer, c'était tant mieux. Suivant les instructions de mon acolyte, je me levais et restais en retrait, l'observant parler avec le Maître et essayant au mieux d'analyser la façon de parler de ce dernier. Savoir s'adapter à ses interlocuteurs était une triste vérité pour les marchands de mon genre – c'était certainement le moyen le plus opportuniste d'arriver à ses fins et de dénicher les bons contrats, et je devenais plutôt douée dans la matière. Lorsqu'il fut mon tour de parler, j'avais déjà anticipé ma propre stratégie, m'attendant à ce que Yoru me passe la baguette au moindre moment.

"Je m'appelle Noko, mon Père."

Je n'allais quand même pas révéler ma vraie identité, non ? De plus, il fallait que je fasse particulièrement attention à mon accent qui trahissait des origines étrangères, je ne pouvais prétendre être originaire d'ici.

"J'ai travaillé pendant de longues années en tant qu'esclave de l'homme qui possède les rizières proches de votre temple, après que ses hommes de mains m'aient arrachée de mes terres natales. J'ai été violée, battue et maltraitée jusqu'à ce que ce moine ne me sauve."

Je montrais du doigt mon compagnon de voyage, tout en teintant mes propos des plus dignes mensonges et plus profondes émotions.

"J'aurais pu être battue à mort s'il n'était pas intervenu, simplement parce que j'ai découvert qu'il préparait une armée afin de prendre vos terres par la force. Lorsque j'en ai parlé à Yoru, il a tout de suite été inquiété, ne voulant pas que se reproduise le drame de la mission de l'aurore ! Je ne pouvais que partager l'inquiétude de mon sauveur, c'est pourquoi je lui ai demandé de m'emmener vous voir en audience ! S'il vous plaît, mon père, envisagez cette solution ! J'ai suffisamment souffert à cause de cet homme, je ne veux pas que l'institution de celui qui m'a sauvée souffre les mêmes mots !"

Je n'avais aucunement l'intention de les intimider, ni même de leur faire peur – je jouais entière sur le pitoyable de la situation du personnage que j'avais inventé pour éveiller leur compassion. Il m'avait dit que négocier pour l'argent serait inutile, de toute façon – autant le faire en faisant appel à leur dévotion. Les premières fausses larmes coulaient le long de mon visage, preuve du vice absolu auquel je m'adonnais.
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Message(#) Sujet: Re: Où s'est perdu le paternalisme? [Anita] Où s'est perdu le paternalisme? [Anita] EmptyVen 4 Sep 2015 - 12:56

Ce qui suivit me laissa pantois. Extasié devant tant de facilité au mensonge, j’étais moi-même plus qu’impressionné. Bien entendu, je ne laissai rien transparaitre à travers une quelconque expression faciale, mais à l’intérieur, un léger flot d’admiration se mit à couler vis à vis de cette jeune femme aux talents pour le moins particulier. Ainsi, lorsqu’elle se mit à discourir, invoquant par tous les moyens le côté compatissant de ses interlocuteurs, je fis quelques pas en retrait. Il s’agissait en effet de lui donner le plus d’impact possible et, pour cela, il fallait que je m’efface complètement. Je le fis si bien que lorsqu’elle termina son plaidoyer, je fus presque à deux mètres de distance des deux partis, les jambes pratiquement collées au banc sur lequel nous nous étions assis.

Une fois le silence revenu, ce dernier fit l’effet d’un vent nordique glacial. Le maitre moine, qui avait porté une attention toute particulière à ce que lui confiait la jeune femme, n’avait cependant pas lever un cil depuis le début de l’entrevue. Son accompagnateur –le garde de l’entrée- avait, pour sa part, affiché tout le contraire, laissant son expression marquer chaque temps du récit à mesure que Noko évoluait dans sa narration. Autant dire que les réactions étaient donc contrastées, mais seule le véritable avis du maitre moine avait de l’importance. Que pensait-il de toute cette histoire ?

« Vous parlez avec beaucoup de franchise et ne m’épargnez rien, mon enfant. Je suis heureux que vous soyez venus jusqu’à nous pour nous faire part de cette menace. Quant à vous, Yoru, vous savez ce que l’on pense des moines qui ne vont pas au bout de leurs engagements… néanmoins vous avez su vous rendre utile à la communauté même dans votre propre situation. C’est un point que nous n’oublierons pas. »

Il ferma à nouveau les yeux, et je sentis qu’il allait prendre une mine bien plus dure, avec bien plus de gravité. Il les rouvrit alors et les orienta vers le ciel, avec sur le visage la compréhension des risques qu’il peut y avoir à aller en guerre.

« Mais vous demandez à des soldats de Dieu d’aller fuir devant l’envahisseur. Nous qui sommes sensés donner l’exemple, nous ne pouvons nous permettre de montrer de la peur face au mal. Nous ne bougerons pas de cette mission-ci. »

Le Maitre fit un geste de la tête, puis tourna les talons. Il savait que l’entretien était terminé, il savait également que nous serions frustrés, incapables de nous satisfaire de cette pauvre récompense après notre voyage. Je le regardai un instant marcher vers les cours intérieurs, puis tournai la tête vers Noko. Je supposai qu’elle était inquiète, l’entrevue ne s’étant pas passée comme nous l’avions prévu.

« Attendez ! Il y a des choses dont vous n’êtes pas conscient ! Si vous faites un pas de plus vers cette coure et que vous persistez à nous ignorer, il y aura bien plus de morts que vous ne pouvez l’envisager. »

Le Maitre s’arrêta, se retourna, et afficha une mine concernée. Je m’approchai alors, quelques pas lents et lourds me rapprochant de lui. Je me plaçai à un demi-mètre de sa personne. Désormais son garde n’avait plus de place pour s’interposer entre les deux parties, et il demeurait ridiculement en arrière, incapable de comprendre ce qu’il était sensé faire dans ce genre de situation.

« J’ai vécu dans une Mission où l’on se croyait à l’abri des dangers. C’est ainsi que nous sommes tombés. Je suis le seul survivant et jusque là, on ne connaissait rien de mon existence dans notre communauté. Mais je ne suis plus moine, plus après ce que j’ai vu… Vous aurez vous aussi votre lot de démon survivant si vous laissez faire cette folie. »

D’un coup d’un seul, je fis s’évaporer de mon corps mon énergie spirituelle sous l’apparence d’une aura noire, néfaste et malveillante. Il fallait que mon interlocuteur comprenne que j’avais été corrompu par ce que j’avais vu, que je n’étais désormais plus que mauvaises intentions et perfidie. Bien entendu, je l’avais toujours été, mais insinuer que ce fut ce traumatisme qui me changea, c’était plus à mon avantage…
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Message(#) Sujet: Re: Où s'est perdu le paternalisme? [Anita] Où s'est perdu le paternalisme? [Anita] EmptySam 5 Sep 2015 - 16:42

Les réponses de père-matrone m'avaient bien agacée, mais je ne m'attendais pas à ce que ce soit facile. La fierté et l'orgueil étaient des valeurs courantes chez les gens et seul les plus grands idiots faisaient mine de ne pas les connaître – ces moines n'étaient que des êtres humains et ils ne faisaient que signer leur proximité avec leurs "fidèles" en se comportant ainsi. Etait-ce franchement permis par leurs ordres ? Quelle bande d'hypocrite. J'échangeais discrètement un bref regard avec mon acolyte qui avait reculé pendant ma tirade – sans que nous ayons planifié quoi que ce soir nos jeux s'enchaînaient comme si nous étions une troupe d'acteurs itinérants. Je devais pas mal me retenir d'exploser de rire et garder mon personnage, sans quoi tout serait stérile. Honnêtement, il se prenait pour qui l'autre monsieur je-décide-de-tout avec ses airs supérieurs et sa sévérité apparente ? Surtout que son garde donnait l'impression de littéralement se chier dessus – son stoïcisme n'était-il qu'une pâle façade ?

Quand je vis la mine concernée qu'il tapa devant les propos de Yoru, j'étais certaine que ma conclusion était juste. Il devait être sur la berge de l'hésitation, attendant seulement que quelqu'un souffle pour le pousser dans le ravin et le faire accepter. L'aura sombre qui se dégagea de mon partenaire pouvait potentiellement avoir cet effet – combien même je la trouvais franchement impressionnante, je me suis obligée à faire la tétanisée dedans. Combien y avait-il de vrai dans ce que racontait Yoru ? Ma curiosité piquait au vif, combien même il n'y avait aucune offre derrière. Nous aurions certainement l'occasion de parler derrière, mais alors que je faisais semblant de récupérer mes esprits, le garde se mit en ce qui me semblait être une position de combat. Avant qu'il ne puisse faire quoi que ce soit, cependant, le maître de la mission lui adressa un signe de la main qui l'arrêta net.

"Ainsi… C'est cela que vous êtes devenus. Si je comprends votre inquiétude, je ne peux l'accepter. Si nous acceptons de prendre retraite cette fois-ci, cela ne sera-t-il pas la marque que nous reculerons devant toutes les menaces ? Ce n'est pas l'exemple que nous voulons donner."

Sa voix avait perdu de la fermeté qu'elle possédait avant et ses propos semblaient moins cohérents, c'était la seule chose que je pouvais voir. Il répétait les mêmes paroles tel un mantra, comme s'il essayait de se convaincre lui-même de leur bien fondé. Etait-il totalement con ? J'étais démangée à l'idée de dégainer Rashomon et lui inculquer les bonnes idées dans la tête de force, cependant je savais qu'il me serait préférable de m'abstenir. Je devais jouer plus finement, surtout qu'il semblait s'éloigner une fois de plus.

"Mon père, s'il vous plait !"

Les fausses larmes recoulaient le long des joues que j'avais croquées de l'intérieur pour larmoyer plus encore. Je trouvais la mascarade pitoyable, pourtant je ne pouvais plus m'en extraire sans risque.

"Ma famille a été décimée lorsque j'ai été capturée. J'ai vu de quoi cet homme est capable ! Combien de gens doivent encore mourir par sa faute ? Je ne suis pas en mesure de l'arrêté entièrement, alors je vous en supplie ! Laissez-moi au moins arrêter les bains de sang ! Votre garde semble se décomposer à chaque propos que l'on avance… Voulez-vous sacrifier l'intégralité de votre mission pour donner l'exemple ? Est-ce ça que vous voulez que vos fidèles fassent ?!"

Si j'étais plus sentimentale, mon cœur se serait déchiré de profaner tellement de mensonge. Je commençais presque à croire moi-même à toutes les inepties que je racontais. Restait qu'à espérer que mon souffle était suffisamment fort pour faire basculer le raisonnement du moine.
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Message(#) Sujet: Re: Où s'est perdu le paternalisme? [Anita] Où s'est perdu le paternalisme? [Anita] EmptyLun 7 Sep 2015 - 13:50

Noko se remit en avant, presque comme un coup de grâce suite à mon intervention désespérée. Elle prit une voix relativement surprenante puisque celle-ci mêlait réellement la peine à la consternation. Moi-même, je me surpris à me laisser tenter par l’image : la jeune Noko, cible des attaques à répétitions de ses kidnappeurs. Elle jouait son personnage à merveille et c’en était presque perturbant. Cette jeune femme n’était-elle véritablement que mensonge ? Je ne sais pour quelle raison, mais à cet instant, la question me traversa l’esprit, comme si cette dernière avait eu une quelconque importance.

Mais en face de moi le moine, lui aussi, se laissait tenter par l’illusion, par l’histoires aux contours trop parfaits. Je remarquai d’ailleurs dans son regard la force des convictions faiblir graduellement pour ne devenir plus qu’une simple possibilité d’action. Je sus à ce moment qu’il ne fallait plus qu’un tout petit coup du destin pour faire pencher la balance dans notre camp. Ce fut la raison pour laquelle je rapatriai mon aura à l’intérieur de mon corps au lieu de la laisser flotter aux alentours. Je pris ensuite une voix solide. Solide mais neutre.

« Vous ne gagnerez rien à rester. Vous irez aux anciens locaux de ma mission et vous installerez là-bas, pas parce que vous fuyez devant un ennemi, mais parce que vous avez des raisons politiques de le faire. Vous serez déjà plus près du grand temple et vos moines pourront jouir d’une tranquillité bien méritée. Vous n’êtes pas forcé de faire de votre départ une fuite. Pour autant qu’on vous le demande, vous n’étiez pas au courant de cette attaque imminente. »

Le regard du maitre moine convergea à l’intérieur du mien. Je sais qu’il cherchait des réponses, une manière de se sortir de cet ultimatum que j’avais créé pour lui. Et dire que quelques minutes plus tôt il n’avait même pas envisagé ne serait-ce qu’un hypothétique scénario semblable à celui-ci. Je voyais bien la détresse dans ses yeux, mais comme tout homme d’église de son rang, il se devait de garder une certaine prestance. Alors il se raffermit une fois que je finis de parler, et se replaça sur ses pieds, pour gagner quelques centimètres.

« Vous voudriez que je mente à mes frères ? Vous avez oublié votre enseignement, renégat. Mentir est un péché capital. »

« Mais laisser ses compagnons mourir pour des raisons liées à la fiertés est encore pire, Maitre. Et vous n’êtes pas fier, ça je peux l’affirmer. Bien au contraire, tout ce que vous désirez, c’est l’équilibre pour notre ordre. »

Encore une fois, il me regarda, abasourdi par le fait que je dû lui rappeler la hiérarchie des fautes et des châtiments. Peut-être l’avais-je impressionné à cet instant là, ou peut-être s’était il seulement laissé allé à la contemplation du fantôme qu’il avait en face de lui. Mais il finit par se retourner pour ne plus m’offrir que son collégial dos. Il fit ensuite un pas, puis un autre. Il failli se retourner, mais au lieu de s’exprimer à voix haute, il le fit en messe basse avec son garde, puis continua sur sa route qui le mènerait à ses quartiers. Le garde quant à lui se rapprocha de moi.

« Le maitre vous somme de quitter l’enceinte du palais et vous dit qu’il doit réfléchir. »

Je fus quelque peu surpris par cette réaction, mais je m’y pliai avec bienséance. J’aurais certes préféré me lancer dans une attaque frontale cataclysmique pendant laquelle j’aurais affronté un par un chacun des moines de cette enceinte, mais ma réputation se devait d’être respectée. Si je voulais un jour régner sur Ta, il allait me falloir faire preuve de patience.

« Je crois qu’il prendra la bonne décision, mais au cas où cela ne se ferait pas, il faudrait peut-être prévoir une autre stratégie… »

J’émis ma réflexion une fois que nous fûmes sortis de l’enceinte du temple. Que désirait vraiment Noko, que voulait-elle au plus profond d’elle même. Peut-être jouait-elle aussi la comédie en ma présence. Dans ce cas, qu’avais-je à lui montrer de plus que la pâle image que le monde se figurait de ma personne ? C’était un jeu d’acteur interminable que nous avions commencé la veille, et j’avais le sentiment désagréable qu’il n’était pas prêt de prendre fin.
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Message(#) Sujet: Re: Où s'est perdu le paternalisme? [Anita] Où s'est perdu le paternalisme? [Anita] EmptyLun 7 Sep 2015 - 18:46

L'intervention de Yoru, suite exacte de mes propos, était bonne. Peut-être un peu autoritaire mais il connaissait mieux les délires religieux que moi, du coup je n'allais pas vraiment intervenir parmi ses mots. La seule chose qui comptait était le résultat final après tout, non ? Un résultat qui serait bien plus simple à obtenir si père-matrone n'avait pas décidé de retomber sur des principes moraux que je trouvais franchement douteux – c'était une religion qui croyait en un dieu, comment pouvaient-ils croire qu'ils ne mentaient pas ? C'était d'un ridicule qui m'assommait, cependant je devais garder ma posture pour ne pas achever la farce de façon prématurée. La réponse de mon acolyte était d'ailleurs extrêmement bien trouvée et je m'attendais à ce que le grand Maître accepte sur le champ, cependant il préféra marmonner quelque chose à son garde qui très rapidement nous dirigea vers la sortie. Nous n'avions, à ce moment précis, aucun impact sur ce qui pouvait être fait. Yoru semblait également très bien le comprendre, si tant est donné que j'interprétais correctement sa dernière phrase. Afin de lui répondre, je secouais brièvement ma tête afin d'en faire sortir le personnage que je jouais tant.

"On verra bien."

Ma voix était ferme mais silencieuse et je n'avais pas grande chose de plus à dire honnêtement. S'ils refusaient, l'option de les massacrer jusqu'au dernier existait toujours – j'avais exactement ce qu'il fallait pour que l'issue politique de la chose et je comptais sur nos capacités conjointes pour que l'issue humaine soit de notre côté également, même si c'était vraiment l'hypothèse que j'affectionnais le moins. En attendant, on était bien obligé d'attendre ici qu'une décision soit prise – je ne voulais pas partir et laisser le destin avoir un trop grand impact sur le business. Alors que je m'apprêtais à dire quelque chose à la montagne de viande qui m'accompagnait pour rompre la presque heure de silence qui commençait à peser, le garde d'avant sorti du temple et vint nous rejoindre, me poussant systématiquement à reprendre l'allure frêle et mensongère que j'arborais auparavant.

"Le grand Maître demande à vous voir Yoru."

Pfff. Pourquoi ils n'en avaient que pour lui ? C'était purement insultant d'être ignorée de la sorte, était-ce que tous ces moines étaient de profonds misogynes ? Alors que je voulais faire un pas pour rejoindre mon acolyte, le moine me dévisagea sérieusement, signalant qu'il serait meilleur pour moi de rester sur place. Génial…

"Ne vous inquiétez pas. Il ne veut que des informations complémentaires concernant les locaux de la mission de l'aurore. J'ai parlé aux autres frères et nous sommes tous de votre avis… Le Maître devrait s'y plier."

Alors que le garde revenait dans l'enceinte du temple faisant signe à mon acolyte de le suivre, je me jetais sur ce dernier pour imiter de cruelles larmes de joie et luis glisser quelques mots, étouffés aux oreilles du garde par mes sanglots.

"Si c'est un piège, j'entre de force si tu hurles "chaud"."

Etait-il possible que les moines aient entend notre très succin échange hors du temple ? Je préférais prendre des précautions et lui dire que je ne comptais pas fuir – en espérant qu'il veuille bien me croire.

HRP:
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Message(#) Sujet: Re: Où s'est perdu le paternalisme? [Anita] Où s'est perdu le paternalisme? [Anita] EmptyMar 8 Sep 2015 - 14:53

Honnêtement, je ne savais quelle stratégie adopter pour ce genre de situation. J’avais espéré que Noko me vienne en aide. Après tout, c’était elle qui avait voulue se lancer dans cette entreprise périlleuse. Mais à présent que nous étions dans le noir, ni l’un ni l’autre nous n’avions l’air de trouver la moindre solution. Il nous fallait raccourcir le délai, faire de notre ignorance quelque chose d’autre, ne pas demeurer sourds aux signes qui allaient dans un futur proche se manifester.

Du moins était-ce ce que je pensais, jusqu’à ce que le garde –dans son éternel rôle de sous-fifre- se mette en quête de ma personne en se rapprochant singulièrement. Pour ma part, j’étais aussi curieux que Noko du fait qu’il ne lui permette pas de se rendre à mes côtés dans les locaux du Maitre, mais ce dernier insistait vraiment et semblait persuadé de la raison qu’il avançait. Néanmoins, malgré cette restriction, la jeune femme se jeta dans mes bras pour me partager son avertissement. Ses paroles m’amusèrent. Si nous avions vraiment un problème, ce n’était pas elle qui allait pouvoir y changer quoi que ce soit.

Je fis mon chemin jusqu’au bureau du maitre. Il me fallut bien monter quelques escaliers et traverser quelques portes ; mais finalement, le bureau en lui-même se trouvait suffisamment proche de l’entrée, en surélévation par rapport à la coure principale. Ainsi lorsque je pénétrai dans ce dernier –et oui, vous n’êtes pas les seuls, lecteurs, à vous dire qu’un homme d’église ne devrait pas avoir de bureau- je fis un signe de salut tout en m’assurant de mon environnement en un vague balayement visuel. Le Maitre était debout, tout contre une petite fenêtre aux allures de hublot. Que pouvait-il bien me vouloir ?

« J’ai cherché dans mes archives Yoru. Vous n’étiez pas, en votre temps, l’homme le plus saint de notre communauté. Ne serait-ce que votre père qui a… »

« Je n’ai pas besoin que l’on me rappel mes origines, Maitre. Peut-être devriez-vous, aux lieux de ressasser ces vieilles histoires, me dire ce qui vous pousse à me convoquer. »

Il se retourna, et me fusilla du regard. J’avais sans doute outrepassé la limite de l’insolence. Mais je n’en avais que faire, la nouvelle s’était répandue dans la mission et il n’allait bientôt plus avoir le choix. Alors que pouvait-il bien me faire, moi qui n’appartenais plus ni à l’ordre, ni à la communauté ? Il se saisit d’un dossier posé sur une table près de lui et l’ouvrit. Il se mit ensuite à lire comme s’il cherchait à m’accuser de quelque chose.

« Le moine du nom de Yoru montre des signes d’agressivité. Il ne se plie pas aux conditions exigées et possède une âme néfaste. Nous nous demandons si nous devrions le garder dans la communauté. »

« Je n’ai peut-être pas toujours été un saint, mais aujourd’hui je viens vous prévenir d’un danger qui vous guette. Et tout ce que vous trouvez à faire c’est ressasser vos vieux dossiers ? »

« Jeune homme vous feriez mieux de baisser d’un ton. Comment pourrais-je vous faire confiance, vous qui ne respectiez rien de ce que notre bon patriarche nous a enseigné ? Ses préceptes ne furent pas les autres, alors vous pouvez bien scander partout où vous le désirez que vous cherchez à nous aider, cela ne fait pas de vous un homme honnête. C’est la raison pour laquelle je ne ferais rien de ce que vous proposez ! »

Un homme entra soudain dans le bureau. Il était musclé et possédait une aura des plus pure. Il regarda le Maitre avec des yeux de colère, ce fut comme s’il venait d’entendre une déclaration de guerre sortie toute droit des lèvres du moine. D’un coup d’un seul, son énergie monta d’un bond et je sentis se concentrer en lui toute la puissance de la lumière de Maskine.

« Partisan d’un homme qui nous a mené à sa ruine. Vous le suivez aveuglément et cherchez à le grandir dans son péché ! Nous le savions, il restait à le prouver. »

Derrière l’intrus se ruèrent alors une demi-dizaine de moines qui cherchèrent à s’avancer. Mais alors que ce dernier chercha à lancer son attaque, je lui attrapai le bras et le regardai avec autorité.

« Ce ne devrait pas être les moines qui se battent contre les moines… »

Tous s’arrêtèrent et me regardèrent. Le Maitre, quant à lui, profita de cette interruption pour détruire le mur de la façade et filer dans la cour principale. Presque tout de suite après, je fis de même et le pourchassai à travers cette dernière jusque vers la sortie du temple. Là-bas se trouvait Noko, nous allions maintenant savoir si cette dernière avait suffisamment de ressource pour s’opposer à un homme bien plus puissant qu’elle.


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Message(#) Sujet: Re: Où s'est perdu le paternalisme? [Anita] Où s'est perdu le paternalisme? [Anita] EmptyMar 8 Sep 2015 - 17:51

Le silence. Malgré le bruit très net d'un mur qui s'écroulait, je n'entendais que le silence. Ce n'était pourtant pas compliquer comme mot à hurler s'il se passait quelque chose et Yoru ne semblait pas particulièrement con – la situation devait être tout à fait différente de ce à quoi je pouvais m'attendre. Enfin, j'allais certainement savoir bien vite ce qu'il devait se passer, vu que l'agitation semblait se diriger vers moi. J'ai d'ailleurs été pas mal surprise de voir père-matrone me courir dessus, poursuivi par Yoru. Avait-il mis tous les moines dans le mal et se dirigeait-il sur le Maître maintenant, et tout ça sans même me faire participer ? Ou alors… Le Garde avait bien dit que tous les moines étaient d'avis de nous suivre, la montagne de viande aurait-elle éveillé une rébellion au sein du temple afin que l'on arrive à nos fins ? Le respect se perdait, il aurait au moins pu me faire participer plus que ça. Cependant, le problème actuel était le maître qui ne semblait pas du temps enclin à s'arrêter – j'allais enfin pouvoir m'amuser un peu. Restant dans mon personnage tout d'abord, je m'avançais vers lui.

"Mon maître ! Que se passe-t-il ?"

Son regard se durcit, comme s'il venait de comprendre quelque chose, et c'était le signe qu'il me fallait pour me mettre en marche. J'étais un peu rouillée depuis le temps, mais ça devait passer. A ses yeux je n'étais qu'une civile, peu importe ce qui s'était passé dans le temple – du moins je comptais sur l'effet de surprise pour le vaincre, car j'étais de plus en plus certaine qu'il avait compris quelque chose en me voyant ici.

"Et toi, mon enfant ?"

Sur ses mots, il tenta de m'asséner un puissant coup de poing dans l'estomac, tellement typique de ces moines fanatiques du combat au corps à corps. Alors que le coup tombait, je plaçais mes deux mains sur son corps, comme pour essayer de retenir un obstacle qui m'arriverait dessus. Il était cuit, et ce dans tous les sens du terme.

"Dis-moi, salaud. Tu connais le clan Suzurane ?"

Son regard se figea devant mon absence totale de réaction à la douleur que devait provoquer son coup, ainsi qu'à mon changement très clair de façon de parler. Il hocha négativement la tête et je lui adressais un sourire mesquin comme pour annoncer ce qui allait se passer désormais. Il m'avait prise pour une civile et avait pesé son coup afin de seulement m'étourdir, au final il ne pouvait se permettre de tuer – ils devaient bien avoir une logique de ce genre non ? Là-dessus, j'avais activé mon sceau Suzurane afin d'éponger la douleur de son impact et laisser la rage de mon sang s'afficher sur mon corps.

"Tu ne le découvriras jamais alors."

Relâchant mes deux mains, je m'éloignais rapidement de lui et activait les trois sceaux que j'avais placé sur son corps en faisant mine d'arrêter l'impact. Il s'immola devant moi, sous le regard de Yoru et de deux moines qui les avait suivis. En acceptant le coup qu'il me portait, j'avais éveillé mon corps à la puissance que nous savions tirer de la douleur, permettant à trois simples sceaux Katon de faire des dégâts tellement gargantuesques tellement rapidement qu'il n'y avait aucune échappatoire pour père-matrone. Il ne me restait qu'à justifier mes actes, reprenant en partie mon personnage.

"Je… Je suis désolé de vous avoir menti à tous. Je vous ai dit être une simple esclave Yoru, tandis que je suis en réalité une des mercenaires engagées. Lorsque j'ai découvert qui était notre cible, je ne pouvais m'y faire – c'est alors que vous m'avez sauvée ! Je savais qu'il y avait un moine qui l'aidait à réussir et je ne voulais pas risquer ma vie… Vraiment désolée ! Lorsque le grand Maître m'a attaquée, j'ai tout de suite compris qu'il devait être au courant pour mon histoire, m'obligeant à me défendre !"

Un nouveau tissu de mensonge soigneux élaboré seulement pour la réussite de l'entreprise que je faisais – mon personnage gardait son pitoyable d'avant afin de leurrer le garde qui était l'un des deux membres du cortège. J'espérais sincèrement que cette histoire allait s'arrêter là et que Yoru réussirait à convaincre les autres moines de partir tout en cachant la vérité sur ce qui s'était passé ici. Ce serait plus avantageux pour tout le monde.
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Katano Raion
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Message(#) Sujet: Re: Où s'est perdu le paternalisme? [Anita] Où s'est perdu le paternalisme? [Anita] EmptySam 12 Sep 2015 - 16:57

Je posai à peine le pied à terre que le moine déjà avait débuté sa course vers l’extérieur. Là, il tomba sur Noko qui, loin de se laisser dépassée par les évènements, s’assura que ce dernier s’enflamme comme une guirlande de noël. Je la vis ensuite faire un mouvement de retrait et, lorsque j’arrivai avec les autres moines, elle sortit un nouveau mensonge pour justifier son comportement. Mais alors qu’elle terminait sa phrase, et donc son excuse des plus perverse, je sentis comme un choc soudain dans l’environnement alentours. Sans réfléchir plus que cela, je déployai ma chaine vers Noko et l’enroulait autour de sa taille. Je la projetai ensuite dans ma propre direction pour qu’elle finisse son atterrissage en roulant sur le gravier.

« Je ne connais peut-être pas ton clan, fillette, mais toi tu n’as pas l’air de nous connaître très bien non plus. »

Il ne fallait pas se laisser leurrer. Les attaques corporelles n’avaient que peu d’effets sur les moines, d’où la manière morbide avec laquelle se relevait le Maitre moine, toujours encore un peu carbonisé par les brûlures infligées par Noko. Sur son corps, on ne pouvait décompter que des milliers de particules cendrées, mais en passant sa main sur son épaule, il dégagea la plupart d’entre elles et pu nous montrer sur son corps à présent nu –les flammes ayant mangées les vêtements en premier- qu’il était toujours indemne.

« On ne devient pas Maitre moine aussi facilement que cela. Il faut maitriser des techniques qui dépassent votre entendement à tous… »

Ce vieillard à présent torse nu sourit de toutes ses dents. Il exécuta ensuite quelques mudras et son corps, dans une impulsion singulière et violente, doubla de volume. Sa musculature se gonfla d’elle-même et il eut le regard plus agressif qu’auparavant. Je le vis alors lever une main en arrière et la concentrer dans les airs. Il la rejeta ensuite violemment dans notre direction –à moi, Noko et les autres moines. De sa paume se détacha une déferlante énergétique intense qui reprit la forme de sa main. Malheureusement pour lui, il n’était pas le seul à maitriser cet art qu’était la lumière de Maskine. A mon tour, j’effectuai la même technique au dernier moment et une explosion violente nous projeta tous en arrière. Je fus d’ailleurs le seul à réussir à me réceptionner sur mes deux jambes.

« Il y a beaucoup de choses que vous ne connaissez pas Maitre. Des choses que l’on ne peut apprendre dans un Temple. »

Mon aura se déploya à nouveau. J’effectuai quelques mudras et mes mains et mes jambes furent alors entourées d’air conditionnés à tourner autour de mes membres à grande vitesse. Armé de ce nouvel avantage, je me ruai ainsi vers mon adversaire qui, grisé lui-même par la situation, courra également dans ma direction. Le choc fut violent. Son corps était durci par la puissance de son Dieu, le mien était affuté par ma propre connaissance et maitrise de l’affinité du vent. C’était un combat inégal mais pendant environ une minutes, nous n’eûmes que des coups de poings et de pieds partagés, arrêtés par l’un ou par l’autre.

Fort malheureusement, il eut pendant une seconde l’avantage, et me projeta d’un coup violent contre le sol en face de lui. Je roulai sur un mètre ou deux et il me jeta alors un regard meurtrier. Il eut un sourire machiavélique et projeta sa main en arrière. Je compris que son coup allait être bien plus dévastateur que le premier, mais je me relevai tout de même.

« Comprend qu’un renégat ne sera jamais plus puissant qu’un partisan ! »

Il lança son attaque, celle-ci déferla dans ma direction comme un être vivant et me heurta de plein fouet. Le choc fut si violent que de la fumée s’évapora du lieu d’impact. Mais lorsque celle-ci s’estompa, j’étais toujours debout, mon aura s’étant accumulée autour de moi pour me former une armure impénétrable. A mon tour alors, je reculai la main et balançai la charge suivante. Trop épuisé par l’assaut qu’il venait de lancer, le moine se la prit sans protection, et s’écrasa au sol, incapable de se mouvoir –mais toujours en vie.

« Vous pouvez maintenant prendre votre destin en main, mes frères. Tuez le ou non, mais ce n’est pas à moi de le faire pour vous. »


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Jisetsu Yuno
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Message(#) Sujet: Re: Où s'est perdu le paternalisme? [Anita] Où s'est perdu le paternalisme? [Anita] EmptyMar 15 Sep 2015 - 16:30

Les actions suivant mes quelques mots s'enchainèrent à une vitesse incroyable, seul la bonification du coup que je venais de me prendre de plein fouet me permettait de suivre le tout sans trop de mal, j'en étais consciente. Eh beh, pour des mecs dévouer à la protection du prochain, au fait de montrer la voie aux gens et j'en passe, ils avaient du punch quand même – c'était la première pensée qui traversa mon esprit lorsque le premier coup parti de la parti du Maître. J'aurais eu du mal à survivre à ce genre de choses et j'étais franchement reconnaissante à mon acolyte de m'avoir tout bonnement sauvée. Plus qu'à espérer qu'il ne demande pas grand-chose en échange quand même… Quoique, à voir la suite du combat et la puissance qu'il semblait libérer entre les deux yeux de père-matrone, j'étais franchement impressionnée. Sa force n'avait rien de semblable à ce que j'avais, malgré toutes les connaissances Suzurane que j'appliquais. S'il voulait quelque chose, je ferais mieux de le lui donner sans trop m'y opposer – je risquais d'y passer sinon. Franchement, il aurait pu me prévenir dès le début !

Quoi qu'il en puisse être, il vint finalement à bout du Maître après un combat serré, tandis que nous observions calmement le combat, évitant soigneusement les quelques coups qui tombaient proche de notre direction. Il me fallait absolument en savoir plus sur cette façon de combattre, elle ne pouvait qu'être un bon point et, surtout, une information capitale que nombre de gens aimerait acheter pour CHER. Même si forcer l'information actuellement n'était certainement pas la bonne solution… J'attendais, tout comme Yoru, la réaction des moines à ce qu'il venait de se passer – ils semblaient prendre leur temps pour réfléchir quand l'un s'avança finalement.

"Dieu nous pardonne."

D'un rapide coup de paume, il acheva le Maître devant mes yeux ébahis. Je m'attendais franchement à ce qu'il sorte une phrase sur le pardon ou autre délire du genre, mais là je faisais tout bonnement le plein de surprises.

"Il a trahit l'ordre d'une manière impardonnable. Son âme trouvera peut-être le repenti, mais son corps ne le pouvait plus. Ce serait un risque considérable qu'il ne raconte ses mensonges au Patriarche en étant jugé – il nous a menti pendant si longtemps… Grâce à vous deux et son sacrifice, de nombreuses vies seront sauvées. Nous irons dans les locaux de la mission de l'aurore."

Il me fallut réprimer un sourire satisfait devant la décision qu'ils venaient de prendre. S'ils avaient décidé de le juger ou autre, l'entière supercherie serait certainement révélée au grand jour. C'était presque fou à quel point on avait du bol tous les deux à vrai dire. Que vont-ils faire du corps ? Ma question pouvait sembler crue, mais c'était primordial pour notre réussite qu'il ne se passe rien de mauvais, et qu'aucune enquête ou quoi que ce soit qui puisse allonger les procédures pour que l'autre gros obtienne ses terres. Seraient-ils de gentils moines qui suivront ce qu'il nous faut ou bien comptaient-ils faire opposition ? Je fixais Yoru, espérant qu'il comprenne ce que je pensais – je sortirais de mon personnage en posant cette question et risquerait de mettre en péril notre intégrité factice. A moins que…

"Je… Je suis extrêmement soulagée ! Merci. En attendant, nous devons partir avec Yoru avant que quelqu'un ne nous voit. Ma seule présence ici est un danger pour vous, s'Il apprend que je vous ai aidés…"

Une nouvelle larme factice coula le long de mon visage. Je méritais clairement un prix de la meilleure actrice, non ?

"Nous comprenons. Vous nous avez suffisamment aidés. Partez avant que quelqu'un ne vienne, attiré par les bruits de combat. Nous enterrons le corps puis nous entamerons les déplacements. Que Maskine vous ait en sa protection."

Hochant la tête, je tournais mon regard vers Yoru. Avions-nous réussi ? Etait-il satisfait de mes petits jeux ? Si c'était le cas, nous pouvions retourner à l'auberge puis aller chercher notre récompense...
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