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 Meurtre et faux procès [PV Oni]

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Katano Raion
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Message(#) Sujet: Meurtre et faux procès [PV Oni] Meurtre et faux procès [PV Oni] EmptyMar 27 Jan 2015 - 21:04

La ville portuaire de Higata m’avait ouvert ses portes. Je dévalais ses rues avec la ferme intention de concrétiser certains de mes projets. J’avais déjà en tête la plus grosse partie du plan mais il me fallait en plus de cela, obtenir des informations. Malheureusement, comme le projet demeurait encore confidentiel, et que je n’avais pas l’intention d’importuner mon compagnon de toujours avec une telle lubie, j’avais dû me résoudre à ne pas pouvoir sous-traiter et à devoir me coller moi-même à la tâche. C’est ainsi que j’accostai, à bord de mon voilier une-place, sur la côte du pays des rivières. J’avais alors continué ma route à pied et c’est ce qui m’amena dans les rues de la fameuse ville portuaire de Higata. Maintenant que j’avais fait suffisamment de chemin, il me fallait faire ce pourquoi je m’étais déplacé : collecter des informations et me faire le moins d’ennemis possibles.

Je fis mon entrée dans l’hôtel de ville. Je pus alors me rendre compte que la ville était bel et bien active. La salle principale du bâtiment publique était pleine et j’avais même du mal à retrouver les guichets. Lentement je me faufilais entre les hommes véreux et les femmes en longues jupes. Malgré mon accoutrement autrement plus original que le leur, ils ne semblaient pas me remarquer. Je ressenti alors tout le plaisir qu’il y a à se trouver dans une pièce et paraître invisible. Un sentiment assez étrange et pourtant si agréable. Je demeurai alors immobile pendant quelques longues minutes, laissant les fourmilles autour de moi s’agiter et se disputer. Comme un chef d’orchestre ou un rond point, j’obligeais les marcheurs à bifurquer dans toutes les directions et représentais presque une partie du mobilier. Mais une tape sur le dos me fit sortir de mon rêve éveillé et, presque irrité, je me retournai pour savoir qui osait m’importuner.

Alors je vis un homme petit, légèrement en surpoids et en chemise blanche trop serrée me demandant ce que je venais faire ici. Le nabot avait autour du bras un brassard à l’effigie du pays. Je compris alors qu’il s’agissait d’un agent de police. J’avais d’ailleurs déjà entendu parlé de ces fonctionnaires d’états qui traversaient le pays pour faire régner l’ordre. Je regardai donc ce dernier avec une pointe de mauvaise volonté.

« Veuillez me suivre monsieur, je vous prie de rester calme, inutile de faire un scandale ici. »

J’aurai voulu protester, vraiment. Mais je m’étais promis de ne pas faire parler de moi. Il faut dire que nous étions très proche de Suna et que donc il n’était pas dans mon intérêt de trop ébruiter le fait que je m’intéressais à cette région. Sans faire d’histoire j’emboitais le pas à l’agent de police en civil et je me rendis alors compte qu’autour de nous la foule se dispersa. Comme si celle-ci n’avait été qu’une illusion, tous les hommes et les femmes, entrés en queue leu-leu dans les bureaux adjacent avaient semblés disparaître dans un bruit d’évaporation. Ainsi, avant que nous ne sortions de la salle pour rejoindre l’extérieur, je pus constater que nous nous serions retrouvés seuls si nous étions restés.

Une fois à l’extérieur, j’observai deux nouveaux éléments. Tout d’abord une sorte de chariote imposante postée au bout de la rue. Ensuite la présence d’un autre agent de police, reconnaissable par son brassard, qui se tenait juste en bas des escaliers qui menaient au bâtiment que nous venions de quitter. Sans mots dire, je suivais mon inspecteur, ce dernier me ramena sous l’escorte de son collègue jusque près de la chariote et je reçus alors un puissant coup sur la tête. Le coup n’était pas anodin, chargé d’un chakra plus que puissant, ce dernier me fit perdre connaissance instantanément.

Je ne me réveillai que quelques heures plus tard. Pendu par les pieds à une corde elle-même nouée à une poutre sur le sommet d’une estrade, je vis avec horreur (et à l’envers bien sûr) qu’une foule immense s’était agglutinée autour de ma personne. Il ne me fallut pas longtemps pour comprendre que j’allais être jugé à la vieille manière. Mas si mes ravisseurs avaient voulu me tuer, pourquoi ne pas l’avoir fait dans la ruelle ? Les questions s’installèrent dans ma tête alors que le bruit de la foule couvrait ma réflexion. Mais au delà de ses chuchotements, une voix s’éleva :

« Monsieur Kimanawa, vous êtes accusé d’avoir tué trois jeunes filles et de vous être abreuvé de leur sang pendant qu’elles agonisaient. Qu’avez vous à dire pour votre défense ? »

Je suivis le foyer sonore de la voix et découvris un grand bonhomme mince en robe assez semblable à celle des Kages. Je lui lançai un regard interrogatif tandis qu’il continuai à établir le cahier des charges. Apparemment c’était à moi de parler. Mais curieusement, sachant très bien que clamer mon innocence n’aurait que l’effet contraire de celui escompté, je me contentai de regarder la foule avant de m’exclamer :

« La cour elle-seule est apte à jugée. Je suis sûr qu’elle s’en sortira très bien. »

Lentement ma main passa dans ma poche arrière en étirant la corde qui me liait les mains. Je me rendis alors compte que, curieusement, mon arsenal n’avait pas bougé, qu’est ce que cela signifiait ?

Soudain…


Dernière édition par Saibogu Yu le Sam 14 Fév 2015 - 9:55, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Meurtre et faux procès [PV Oni] Meurtre et faux procès [PV Oni] EmptyMer 28 Jan 2015 - 14:11

Le pays des rivières avait naturellement été la première destination de mon long périple. Moi qui n'avait jamais vraiment voyagé seule, je préférai commencer par explorer les petits pays neutres afin d'effectuer mes prélèvements de données. Il s'agissait en quelque sorte de commencer les choses en douceur avec que les véritables problèmes n'arrivent lorsqu'il me faudrait arpenter les grandes nations. Après plusieurs jours passé à écumer la mer de sable de Kaze, j'étais finalement parvenu à rejoindre Kawa ou plus précisément Higata qui n'était d'autre que la ville portuaire du sud sans me rappeler un seul instant la capital de ma nation natal à savoir Odaichi qui, elle aussi se trouvait sur les côtés face à la grande mer du sud. Ce fut donc dans un atmosphère et un climat familier que j’apparentais les ruelles bondées de mon de monde. Les commerçants, de toutes parts, vantaient les mérites de leur marchandise originaire des quatre coin du monde. Je reconnue parmi les denrées proposé, certaine provenant directement du désert.

Dans l'air tout autour de nous, on pouvait sentir que l'hiver touchait à sa fin, laissant les prémices printaniers s’atteler à leur premières œuvres. J'imaginai que bientôt les rares pluies diluviennes feraient leur apparition dans les régions arides, propulsant un nouveau souffle de vie dans ces contrées hostiles. L'économie n'en serait que plus florissante. Le soleil était haut dans le ciel et peu de nuage osait se profiler sur le lointain horizon, poussé par les vents de l'ouest. Il s'agissait en soit d'une belle journée. Les mouettes piaillaient au-dessus de nos têtes, lorgnant les poissons que transportaient les hommes dans leur charrette. Les rues pavées de marbres et les maisons en brique évoquaient une culture fortement mercatique. Tout était construit pour être de bon usage dans le temps.

Déambulant telle une anguille au milieu de cette marée humaine je me laissai convaincre par l'odeur alléchante des brochette de tentacules de poulpes qu'un cuisinier faisait griller au petit bois. Je croquai à pleine dent dans ce morceau curieuse d'en connaître le goût. C'était diablement caoutchouteux, épissé, mais sûrement pas aussi dégueulasse que cela en avait initialement l'air. Tandis que je mangeai tranquillement mon repas en marchant je vis au loin la foule commencer à s'agglutiner sur la place central. Curieuse, je m'approchai afin de voir ce qu'il en retournai. En écoutant d'une oreille attentive les nuées de chuchotements autour de moi je pus comprendre qu'il était question d'un homme ayant bus le sang de femmes, mais aussi de condamnation à mort par décapitation. Instinctivement, je ne pus m'empêcher de me demander si cet homme en question n'avait pas un rapport de près ou de loin avec les Ketsueki. Redoublante de curiosité, j'essayai de me frayer un chemin à travers la masse humaine pour parvenir jusqu'à l'estrade central. Tombant soudainement nez-à-nez avec un Yusuke, la tête en bas...

Nos regards se croisèrent longuement, je restai interdite avant de manquer de m'étrangler avec le tentacule que j'étais en train d'avaler. Je retournai me réfugier dans la foule, le temps de reprendre contenance et de ne plus m'étouffer avec ce maudit repas que j'envoyais voler par terre, laissé en pâture aux goéland qui se jetèrent dessus. Il me fallut quelques minutes pour me remettre les idées en place. Cette histoire remontait à plus d'un an. J'avais perdu la mémoire, oublié beaucoup de choses depuis lors, mais pas cette étrange nuit où je l'avais rencontré. Et voilà que je le retrouvai, la tête en bas, saucissonné par des liens couvert de fuinjutsu qui entravait ses mouvements ainsi que son chakra. J’avais eu le temps de reconnaître les sceaux. Ergastule en utilisait des similaires pour maintenir captif certain de ses prisonniers. Autant dire qu'il ne pourrait sans sortir par lui-même. J'en vin malgré tout à me demander comment cet idiot s'y était prit pour se retrouver dans une telle situation. Et puis, à moins qu'il m'ait caché de nombreuses choses, je doutai qu'il s'appelle Kinamawa et qu'il ait un penchant prononcé pour le sang de jeune fille. Sans doute s'agissait-il d'une erreurs, ou encore d'un complot.

Je savais seulement que je ne pouvais pas laisser ici, ou sinon sa tête finirait par rouler sur l'estrade avant le couché du soleil. Le problème étant que j'ignorai comment m'y prendre. Tenter d'aller le sauver par la force et je finirais probablement dans le même état que lui. Et puis je n'étais pas là pour ternir la réputation de Suna en sauvant un condamné à mort. Alors, je vis deux femmes passer devant moi, emmitouflées dans divers foulards et tissus, ne laissant appairant que leur visage ainsi qu'une idée qui me piqua au vif. Une idée complètement insensée et stupide. Un idée à laquelle personne n'aurait jamais pensé sauf moi (et peut-être Shinji). J'allais rendre visite à un marchant afin d'aller lui acheter les mêmes vêtements que ces jeunes dames. Recouvrant ma tenue de motarde par ces tissus fins, je me rendis compte que, finalement, j'avais presque davantage l'air d'une nonne que d'une femme du pays. Soit, je n'en serais que plus convaincante.

Musique ♫:

Vêtu de mon nouvel accoutrement, je repris la direction de la place central tandis que le jugement poursuivait son cours. J'interrompis alors le discours de l'homme en robe en montant subitement sur l'estrade. Tous les regards convergèrent dans ma direction, mais je n'y prêtai aucune attention, m'efforçant à simuler une expression tyrannique sur mon visage. Ce faisant, j'enfonçai alors ma botte dans la figure du condamné qui ne pouvait rien faire pour se défendre.

-Imbécile ! Criais-je avec hargne de sorte à ce que l'on puisse m'entende jusqu'à l'autre bout de la place centrale. Qu'ais-je donc fait au ciel pour mériter une larve pareil ? Je lui administrai une nouvelle série de coups en plein visage afin de ponctuer chacune de mes paroles à venir. Non mais je vous jure, vous parlez d'un époux, toujours à traîner au mauvaise endroit au mauvais moment !

Ma colère semblait presque palpable dans l'air, mais intérieurement je devais me faire violence pour ne pas éclater de rire sous mon jeu d'actrice. Et puis, je devais avouer que tout ceci était assez divertissant, car j'avais malgré tout quelque compte à régler avec lui. La premier coup de pied fut pour m'avoir vu nue, le deuxième pour m'avoir promit des retrouvaille qui n'ont jamais eut lieu et le troisième pour oser être si mignon. Les six autres furent simplement du bonus frappe. Devant ce spectacle des plus pathétiques le juge vint me saisir le bras pour m'interrompre dans ma démarche.

-Madame que faites-vous ? L'individu ici présent est accusé de crimes gravissimes.

Des gardes montèrent sur l'estrade, je compris qu'il était temps de passer à la vitesse supérieur.

-De crimes gravissimes  vous dites ? Laissez-moi rire ! Cet ignare serait incapable de subir la moindre égratignure sans tourner de l’œil. Et puis jusqu'à preuve du contraire mon mari ne se nomme pas Kimanawa, mais Otaru.

Ce faisant, j'adressai un regard couplé à un sourire diabolique à l'encontre de Yusuke, de sorte faire croire à l'assemblée ici présente qu'il allait prendre la raclée de sa vie en rentrant le soir à la maison. Je voulais, par cette attitude, inspirer la peur dans le cœur des autres personnes présentes ici, de sorte à ce qu'ils puissent se réjouir de ne pas être les cibles de ma fureur. Ma mise en scène semblait avoir eut son petit effet car les gardes avaient cessés d'avancer, et je pus apercevoir une perle de sueur couler le long de la tempe du juge.

-Excusez-moi..Ma... madame... Mais la description du coupable est formel, tenez regardez...

Il me tendit un parchemin sur lequel était dessiné le portrait robot de notre homme. En effet il ressemblait énormément à Yusuke, peut-être un peu trop même, mais dans ce monde, cela pouvait tout et ne rien dire à la fois. J'attrapais lors mon « mari » par la tignasse pour le soulever de sorte à présenter son visage, légèrement amochée par mes coups, juste en fasse du dessin.

-Vous voyez bien que ce n'est pas lui. Avec sa tête de demeuré, il est bien trop lâche pour faire quoique ce soit de sa vie. Et vous ? Vous ne pourriez pas faire votre travail correctement un peu, plutôt que de chercher à condamner des pleutres innocents ? Bon, si vous permettez, j'ai du travail qui m'attend à la maison et lui a des vaches à traire...

Ajoutant les gestes à la parole je défis la corde rattaché à la poutre sans pour autant le libérer du reste puis plaçai la corde sur mes épaules pour commencer à le traîner en dehors de l'estrade. Je crois que ce fut à ce moment là que tout le monde se réveilla et comprit la mascarade à savoir que, tout ce qui venait de se passer n'avait strictement aucun sens. Je me mis alors à courir aussi vite que possible, traînant mon fardeau derrière moi. J'espérai au moins que sa tête, dérapant sur le sol, n'allait pas rencontrer trop d'obstacles en route, le pauvre avait déjà suffisamment souffert pour aujourd'hui. Après un bon quart d'heure de fuite et un ou deux fumigènes lâchés, nous parvînmes à quitter la ville ainsi que nos poursuivants. Soupirant, je m’essayai sur un rocher tout en retirant ces maudits accoutrement afin de dévoiler ma tenue d'origine. Mes yeux se posèrent sur lui, alors qu'il était toujours prisonnier des sceaux qui l'entravaient.

-Bon, et maintenant qu'est-ce que je vais faire de toi ? Fis-je en renvoyant machinalement mes cheveux en arrière.

Je me demandai s'il m'avait reconnu, après tout ce temps, j'avais beaucoup changé et puis, ce n'était pas comme s'il avait de véritables raisons de souvenir de moi...
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Message(#) Sujet: Re: Meurtre et faux procès [PV Oni] Meurtre et faux procès [PV Oni] EmptyJeu 29 Jan 2015 - 18:38

C’est là que je l’ai vu. Comme un fantôme au milieu d’une foule. Nos regards se sont croisés. Quelques secondes passèrent sans que ni l’un ni l’autre, nous ne bougions. Comme perdu dans un autre monde que le notre, je me mis à me souvenir. J’entrai alors dans un océan de sensations. Entouré par la couverture de ma mémoire, je me retrouvai dans une oasis asséchée, assistant à la presque noyade d’une jeune fille nue. Une jeune fille aux cheveux couleur colombe et à la grâce d’une hirondelle. Aussi frêle et fragile qu’un oiseau à l’époque. Ce jour là, elle avait l’air plus puissante, plus affirmée. Elle avait troqué son poncho contre une tenue plus adaptée à la vie en ville. Une tenue en cuir et dévoilant assez son corps bien formé. Mais ses cheveux avaient conservé leur blanc neige magnifique. Et, à défaut de la rendre plus vieille au premier regard, elle lui procurait une certaine sagesse dans le regard avec un brin d’innocence.

Je revins à la réalité et la jeune fille de mes souvenirs se déroba à mon regard. Se retirant dans la foule, je la perdis de vue. Mais alors que je la cherchais désespérément des yeux, le juge finissait son soliloque. Je ne pus alors réprimer un petit soupir. Ce dernier le remarqua et pointa son doigt grotesque dans ma direction.

« Mon discours vous ennuie peut-être monsieur ? »

Je lui adressai un regard des plus nonchalant tandis que son index se crispait sur lui-même. Je lui aurai bien tranché la gorge, coupé la tête ou tout simplement regarder se vider de son sang. Mais liens de chakra obligent, je le fixais toujours de manière affreusement neutre.

« Un peu, si on pouvait abréger. »

Oniri, j’avais confiance en elle. Je savais qu’elle ne me laisserait pas là. Elle ne croyait surement pas plus que moi à cette histoire de buveur de sang. Sans doute cherchait-elle en ce moment même un moyen détourné pour me sauver sans provoquer un accident diplomatique. D’aucun dirait que j’aurais eu tort de faire trop confiance à cette fille que je n’avais rencontré qu’une seule fois. Mais moi je savais que je pouvais mettre ma vie entre ses mains. Je savais qu’elle ferait tout pour m’aider. Et je n’avais pas tort, sur ce point là du moins. Une femme emmitouflée dans des parures et des tissus de toutes les couleurs vint monter sur l’estrade. Je ne la reconnus d’abord pas mais c’était bien ma princesse des sables sous cet accoutrement. Elle se rapprocha de moi et commença à entamer un sermon que je ne compris d’abord pas. Me reprochant d’être un mauvais mari, je saisis ensuite qu’elle jouait le rôle de la femme en colère. J’aurai alors bien voulu lui faire comprendre que je trouvai son idée particulièrement bien cherchée mais je n’aurais fais que mettre à plat notre ruse. Je la regardai donc avec des yeux de mari résigné et coupable.

Je me pris plusieurs coups en plein visage. Des coups de pieds que je considérai parfaitement justifié. D’ailleurs je sentais dans leur prestance qu’ils n’étaient pas que pure comédie. Qu’ils avaient une signification plus profonde et plus enfouie. Mais la comédie marcha et c’était là tout l’intérêt que nous recherchions tous deux. Je ne dis donc rien.

Elle me détacha sans prendre en compte les protestation du juge et me traina par la corde à laquelle j’étais attaché. Je me pris les escaliers de l’estrade pour ensuite mordre la poussière du sol vierge de toutes dalles. La jeune fille se mit alors à courir, sentant le doute de la foule qui avait commencé à suspecter quelque chose. Je souffris alors le martyre de me voir trainé à grande vitesse sur plusieurs centaines de mètres. Mon agonie fut longue et ininterrompue. Je subis au moins autant de douleur que lorsque mon premier combat contre Goren. Mais enfin mon calvaire s’arrêta lorsque, sortis de la ville, la jeune Oniri me laissa à terre pour s’asseoir sur un rocher en face de ma pauvre carcasse. Elle retira son accoutrement et rejeta des cheveux en arrière en se demandant elle-même ce qu’elle allait bien pouvoir faire de moi.

Mes yeux plongés dans les siens, je me surpris à ne pas retrouver la jeune fille frêle et fragile que j’avais jadis connue. Une fille forte et autoritaire se dressait devant moi alors, effaçant toute trace de mon souvenir.

« Tu pourrais commencer par me lester de ces sceaux. »

Elle réagit comme elle le sentit. Et alors qu’elle se mit à bouger et à parler, je la coupais dans son élan, pris d’un besoin irrémédiable d’exprimer quelque chose, je m’exclamais doucement.

« Ça fait plaisir de te revoir »

Et c’était vrai. Je ressentais une certaine forme de confort près d’elle. Près de sa personne et sentant son odeur. Peut-être la trouvais-je toujours aussi sympathique que la jeune fille presque suicidaire dont je me rappelai. Mais j’étais encore attaché alors, de ce point de vue là, je ne pouvais encore rien faire physiquement.
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Message(#) Sujet: Re: Meurtre et faux procès [PV Oni] Meurtre et faux procès [PV Oni] EmptyDim 1 Fév 2015 - 14:19

Musique ♫:

Et le pire dans cette histoire étant que cette idiot se permettait encore de sourire. Je le regardai en m'efforçant de paraître la plus neutre tout en m'attelant à défaire ses liens. Ma maîtrise du fuinjutsu avait toujours été l'un de mes grands défauts, mais à force de temps et de persévérance je commençai peu à peu m'approprier cette dernière.

Je m'empressai ensuite de lui tourner le dos à l'instant où il s'était prétendu satisfait de me revoir. Autour de nous, il n'y avait que la forêt qui pavanait sa flore luxuriante et pleine de vie, Nous étions réfugiés dans bosquet et l'ombres des feuillages se jetaient sur moi, laissant par endroit les rayons du soleil filtrer sur ma peau. Croisant les bras, je m'efforçai de fixer un point vide perdu dans le vide.

-Je t'ai attendu...

Dis-je d'une voix à peine audible. Oui, sotte et stupide que j'étais, j'avais continué de l'attendre. Là-bas dans les confins du désert où avait fleurit cet oasis, bravant les nuits glacés de l'hiver dans l'attente de le voir réapparaître. Mais il n'était pas venu et j'avais finis par perdre espoir. Je mettais alors persuadée qu'il ne fut question que d'un songe. D'une obscur chimère à peine imaginée, que nous ne nous étions jamais présentés à cœur ouvert l'un devant l'autre. Et le voici qui sortait de nul part comme si de rien n'était, comme si le temps n'avait eut aucune emprise sur notre rencontre.

Mon cœur me disait de lui en vouloir, mais ma raison m'en empêchait. Ces quelques mots, ce message... Il n'aurait jamais put s'y tenir, pas avec la vie qu'il menait... Au final je ne savais plus vraiment quoi penser de lui. Peut-être simplement que moi aussi j'étais heureuse de le revoir. Mais je continuai de lui tourner toujours le dos, déterminée à ne pas me laisser surprendre par ses yeux.

Cela faisait désormais plus d'un an. Tant de choses s'étaient passées. J'avais finis par définitivement perdre pied au point d'attenter à mon existence. Puis, j'avais oublié, oublié de nombreuses choses, ne nombreux cauchemar, mais pas lui. Depuis mon réveil, il m'était apparut comme un rêve lointain et inaccessible. Et cette bulle avait finit par éclater à l'instant même où nos regards s'étaient à nouveau croisés.

-Je suis aussi contente de te revoir... enfin... je suppose...

Je poussai un long soupir, posant ma main sur mon front comme si ce simple geste aurait put suffire à me remettre les idées en place. A présent il était là et j'ignorai comment agir en sa présence. Quelle attitude devais-je adopter? Devais-je être forte, faible ? Ou tout simplement moi-même ?

Moi-même...

Il ne s'agissait que d'un amas de lettres successives totalement insipides. Elles avaient perdu tout leur sens depuis mon incident. Avec mes souvenirs s'étaient envolé tout un pan de mon existence, de ma personnalité. Désormais, je ne savais plus vraiment qui j'étais ou plutôt celle que j'avais jadis été.

Soudainement, je me risquai à me retourner envers et contre toute résolution. Sans doute mon regard était-il un brin mélancolique teinté de larmes. Quant-à lui il n'avait pas l'air d'avoir changé. Il était toujours celui que j'avais connu à l'oasis.

-Alors que vas-tu faire maintenant ? Repartir à nouveau ?

Autrement dit, il n'avait pas intérêt à le faire, mais plutôt à rester ici avec moi car sa simple présence suffisait à provoquer tant d'émoi en ma personne fragile. En fin de compte. je n'avais attendu que cela pendant tout ce temps. Être avec lui.
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Message(#) Sujet: Re: Meurtre et faux procès [PV Oni] Meurtre et faux procès [PV Oni] EmptyDim 1 Fév 2015 - 18:02

Oniri défit mes liens. Mais dans ses actions endimanchées de sentiment, je la sentais fragile. Bien plus fragile que je ne l’aurais cru. Mais il n’y avait pas à se méprendre dans cette constatation : Je n’aimais d’ordinairement pas les personnes frêles et précieuses. Mais la jeune fille aux cheveux blancs était d’une toute autre fragilité. La fragilité qui n’est pas innée. La fragilité que l’on peut acquérir en s’ouvrant à une autre personne pour au final se retrouver face à face avec ses espoirs disparus. Une fragilité compréhensible et qu’à l’époque, je comprenais sans pour autant l’expérimenter. Je l’avais trop souvent ressentie pour essayer encore de la connaître. Je savais tout de cette fragilité et c’est pourquoi j’étais avisé du fait qu’il me faudrait choisir avec précaution mes mots et mes intonations. Car je ne souhaitais pas faire d’Oniri mon ennemie ni la perdre. Car je l’avais, d’une certaine manière, acquise dans mon cercle. Ce cercle fermé comptant les femmes et les hommes qui ne me considèrent pas tous comme un horrible traitre ou un grand criminel assoiffé de vengeance.

Oniri se retira de derrière moi et se plaça là où je pouvais la voir. Elle se retourna et fixa un point dans l’immensité de l’horizon. Reconnaissant là sa profonde sensibilité, je me relevais sans oser l’approcher. Elle m’annonça alors avec le ton mélancolique des amitiés d’autrefois qu’elle m’avait attendu. J’aurais été tenté de lui demander pourquoi mais, je sentais que cela n’aurait que creusé un fossé plus profond entre nos deux personnes. Je fis donc un pas en avant, renonçant à me justifier où à la questionner. Si elle savait ce que j’avais fait pendant cette dernière année, elle m’empalerait sur le champ avec l’un de ses deux pistolets. Mais elle n’avait pas besoin de le savoir, elle n’avait besoin que du fait que je la rassure.

Oniri se retourna soudain et nos visages étaient tout proches l’un de l’autre. Je pouvais contempler dans ses yeux l’humidité, prélude des larmes. Je devais l’avouer, je n’avais pas calculé un tel impact de ma personnalité sur la sienne. J’avais certes pensé à Oniri ces derniers mois, mais je ne l’avais pas fait avec tant d’intensité et tant de puissance. Quelque part, cela me rendait triste de constater que les choses sont souvent différentes lorsque l’on parle de sentiments.

Oniri me demanda ce que je comptais faire, si j’allais encore partir. Je lui aurais bien révélé mes projets, mes plans pour la suite de mon aventure. Mais la jeune fille aurait eu peur, elle m’aurait alors vu comme ce que j’étais vraiment : un monstre de haine et de douleur. Elle aurait pensé que les seules choses qui animaient cette carcasse d’os étaient la violence et la mort. Je ne pouvais pas la laisser penser ça. Je ne pouvais pas la laisser tomber dans les préjugés.

« Je n’ai pas l’intention de partir pour le moment. Je devais normalement rester quelques jours en ville mais apparemment, je ne suis pas la bien venue… »

Je reculai d’un pas, la proximité était devenue trop insupportable. Non pas que cela ne me plaisait pas, mais je ne me sentais pas à mon aise. Qui étais-je pour cette fille ? Un amour, une amitié, un simple fantôme dans la nuit ? Je l’avais sauvé du suicide mais je n’avais pas l’impression qu’elle allait beaucoup mieux. Ou peut-être était-ce moi qui provoquais en elle tous ces chamboulements.

Je gardais ses yeux dans ma ligne de mir mais les miens devenaient plus sérieux, moins surpris de leur abondance de sentiment.

« Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans cette ville. Je vais sans doute chercher à comprendre pour m’occuper de celui qui m’a mis sous le couperet. »

Je finissais ma phrase et fis un pas en avant vers l’horizon, à l’opposé d’Oniri. Je m’apprêtais à me lancer, à fuir, à l’abandonner une fois de plus lorsque je lui jetai un ultime regard. Les sentiments ambigües que j’éprouvais me revinrent alors à la face et je ne pus me résigner à continuer d’avancer.

« Que dirais-tu de venir avec moi… J’aimerais rester avec toi encore un peu. »


Une vérité nue, une vérité toute crue. Balancée comme on balance un plan météorologique dans les journaux. Je n’y pouvais rien, cette dernière année et ses tourments m’avaient rendus horriblement insensibles et voilà qu’une jeune princesse des sables réveillait en moi mes plus profondes faiblesses…
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Message(#) Sujet: Re: Meurtre et faux procès [PV Oni] Meurtre et faux procès [PV Oni] EmptyDim 1 Fév 2015 - 22:22


-Oubli ce que je viens de te dire. C'est sans importance...

Je compris que mon émoi l'avait mis mal à l'aise. Je me sentis alors si stupide d'avoir fait part de ma faiblesse, de cet attachement que j'éprouvai pour lui et dont je venais soudainement de réaliser l'existence. A quoi bon ? Que pouvais-je vraiment espérer ? Je n'en savais strictement rien et sans doute était-ce cela qui me peinait le plus. Je baissai les yeux, fuyant à nouveau ses yeux d'azur, honteuse de tout ce que j'avais et continuai encore de ressentir. Évasivement, j'effaçai d'un revers de la manche les préludes des quelques larmes qui s'étaient alors immiscées sur mon visage. J'écoutai ses dires tout en le regardant s'éloigner avant de finalement se raviser.

Il évoqua alors la possibilité que je l'accompagne dans son enquête. J'estimai que, si je m'étais écoutée sans réfléchir, j'aurais instinctivement répondu oui, ne serait-ce que pour passer encore un peu de temps avec lui, mais là encore, ma raison m'incitait à faire preuve de prudence. Depuis notre première rencontre j'avais pris soin de m'informer davantage à son égard. Le Shukai avait communiqué de nombreuses informations à Suna et il persistait désormais peu de chose que j'ignorai sur lui.. Je savais ce qu'il était, ce criminel, ce meurtrier. Toutes ces horreurs qu'il avait pu commettre : elles ne m'étaient en rien étrangères. Il ne le savait pas, mais je connaissais cet aspect de son existence et ce pourquoi tous, lui y compris, le considéraient comme ce qu'il était à présent. Mais j'avais aussi au cours de cette nuit appris à connaître son autre facette, celle qui m'avait touchée, et qui justifiai à elle seule ce pourquoi je me tenais en ce moment même à ses côtés.

-Soit, mais en échange tu devras me raconter la raison de ta présence dans cette ville.

J'avais conscience, en cet instant, de chercher à enfoncer une porte blindée. La vérité étant que le pourquoi du comment m'importait guère. Je voulais simplement qu'il trouve le courage de tout me dire, désireuse, d'une certaine façon, de réussir à faire s'effondrer ce monde qui nous séparait. Après avoir pris une profonde inspiration je tentai aussi vainement que possible de refouler mes émotions. Cela fut plus difficile que je ne l'aurais cru. A croire qu'il se présentait comme une pièce plus précieuse que je ne l'aurais voulu dans ce chaos continuel qu'était mon existence. Toujours sans lui prêter un regard, je détachai mon Scouter Sayen de ma ceinture d'équipement pour l'accrocher à mon oreille. Je savais qu'il me serait des plus utiles dans l'enquête qui allait suivre. Aussi vins-je me placer ses côtés pour défier l'horizon et le soleil couchant qui brûlait sur le pays des rivières.

-Visiblement ces gardes t'ont confondu avec un certain Kimanawa. J'ignore si cette personne existe réellement, mais nous pourrions en avoir la certitude en allant directement chercher l'information dans les archives de l'hôtel de ville. Les noms et adresses de chaque habitant y sont répertoriés. Sans doute pourront nous y trouver ce que nous sommes venu chercher.

Je parlais sans vraiment réfléchir, pourtant je m'étonnai de la cohérence de mes dires. Sans doute avais-je finis par me faire à ces sombres et stupides états d'âmes et qu'il m'était désormais possible d'aviser inconsciemment certain faits malgré-moi. Tel devait-être le cas, sinon, je n'aurais jamais pu survivre jusqu'à ce jour. Mon regard se perdit un instant dans le soleil couchant avant de se tourner vers ce manteau d'ébène qui le caractérisait tant.

-La nuit tombe, nous devrions en profiter pour nous infiltrer jusqu'aux archives. Tu devrais peut-être changer de tenue. Cette dernière te rend facilement reconnaissable et à défaut de ne pas être ce fameux Kimanawa tu pourrais être perçu en tant que Yusuke Katano, ce qui ne nous serait guère profitable.

Peut-être que cette petite piqûre de rappel lui permettrait de se souvenir que je savais. Suite à cela je me fis violence pour plonger mon regard dans le sien, m'efforçant autant que possible de conserver une expression neutre afin qu'il comprenne que je ne le jugeai point.
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Message(#) Sujet: Re: Meurtre et faux procès [PV Oni] Meurtre et faux procès [PV Oni] EmptyLun 2 Fév 2015 - 14:36

Oniri accepta de m’accompagner dans mes investigations mais je sentais qu’elle était toujours désireuse de me faire part de quelque chose. Ou peut-être tout bonnement qu’elle me cachait une quelconque information. Je restais aux aguets et ne la quittais pas des yeux tandis qu’elle s’avançait vers moi. Elle établit une analyse logique des faits et proposa que l’on cherche la présence du fameux Kimanawa dans les archives de la ville. Je lui aurais bien fait remarqué que les archives d’une si petite ville doivent certainement être bourrés d’erreur et d’anachronisme mais je ne me sentais pas d’humeur cynique à cet instant. Je me contentai donc du silence.

Elle reprit la parole, levant les yeux vers le ciel et annonçant la nuit imminente. Elle enchaina sur le fait que je devrais sans doute changer ma tenue pour le reste de notre séjour dans la ville. Son conseil me parut alors chargé de quelque chose de différent que de la simple proposition amicale. Elle essayait de me faire comprendre quelque chose. Je plongeais mon regard dans le sien et compris qu’elle essayait de me faire sentir le fait qu’elle ne me jugeait pas pour ce que j’étais. Je ne savais pas exactement comment j’avais fait pour décrypter les messages de ses prunelles mais j’y étais parvenu si bien que je baissais les yeux avec un léger sourire aux lèvres.

« Tu as sans doute raison, mettons nous en route. »

Je fis un signe incantatoire et pris l’apparence que j’utilisais d’habitude pour mes filatures et autre missions ultra secrète : celle d’une jeune fille rousse, svelte et aventureuse aux yeux verts. Sans doute cette image de moi en version féminisée devait choquer Oniri mais à cet instant, je n’avais à l’idée que commencer mes investigations. Nous partîmes donc vite et arrivâmes aux portes de la ville presque en même temps que la nuit. Celle-ci avait détrôné le jour et nous offrait de ce fait un peu plus de discrétion pour pouvoir nous mouvoir dans les rues.

« L’hôtel est par là, c’est là bas que je me suis fait assommé puis ligoté avant d’être amené à la potence. »

Pointant du doigt une rue adjacente, nous nous engouffrâmes dans celle-ci. Quelques pas et nous nous retrouvâmes en face des portes de l’hôtel de ville. Regardant à droite puis à gauche, je ne vis personne. Je montai les marches, accompagné d’Oniri, et tentai de pousser la porte. La jeune fille me regarda étonné tandis que je n’y parvenais pas.

« C’est fermé, il fallait s’y attendre. Les employés municipaux aiment terminer tôt leurs journées. »

Je lui fis alors un geste de la tête pour l’inviter à faire avec moi le tour du bâtiment. Nous ne trouvâmes pas d’autres entrées que celle étant verrouillée, je pointais donc le mur le moins exposé avant de faire ma proposition d’escalade à Oniri.

« On monte rapidement en espérant n’être vu par personne… »

Encore un regard vers la droite, puis un vers la gauche. Personne. Je malaxai mon chakra dans mes pieds avant d’en poser un contre la façade. Au même moment, j’activais une technique spéciale pour ne pas émettre trop de son. Bien que ceux-ci étaient minimes, j’aimais demeurer invisible sur certains plans. Il ne nous fallu pas longtemps pour arriver au sommet du bâtiment et une fois en haut, je remarquai une porte close. Attendant qu’Oniri monte à son tour, je sortis de ma poche un sifflet en bois. Ce dernier faisait un bruit caractéristique des rats de nos contrées de Kiri, je me disais que l’accessoire pourrait s’avérer être utile et je le tendais à Oniri.

« Pour faire diversion… On ne peut pas se permettre d’être vu ou de tuer qui que ce soit. Tout doit rester comme si personne n’était jamais passé. »

Je compris qu’elle me comprenait. D’ailleurs, la connaissant, elle ne devait pas être particulièrement prompte à effectuer un meurtre sur une personne quelconque. Et peut-être que le fait que j’en fasse mention avec tant de détachement l’a heurté. Mais la mission passait toujours en premier et je ne me souciais donc guère de ses états d’âmes, quels qu’ils soient. Je fis un pas en avant et m’approchais de la porte.

« On y va… »

Apparence de Yusuke:
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Suna
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Message(#) Sujet: Re: Meurtre et faux procès [PV Oni] Meurtre et faux procès [PV Oni] EmptyMar 3 Fév 2015 - 22:38

Yusuke revêtit alors une nouvelle apparence. Je manquai de glousser de rire, plus nerveusement qu'autres chose, devant ce résultat. Décidément, les hommes étaient tous les mêmes. Il n'y avait qu'eux pour se Henge en des individus du sexe opposés, de belle allure qui plus cela étant. Ironiquement je croyais me retrouver en compagnie de ma Sensei dans une version rajeunit. Peut-être au moins cela me permettrait de l'aviser en face, sans me sentir aussi mal à l'aise, ne parvenant à retrouver son regard au travers de cette jeune femme. Après coup, nous partîmes en direction du village côtier lorsque la nuit fut tombée. J'activai mon Scouter Sayen ainsi que le système pour masquer mon chakra. Il m'était dès lors possible d'anticiper l'arriver de n'importe quel Shinobi sans que ce dernier ne soit en mesure d'en faire autant. Après avoir fait le tour de l'hôtel de ville nous décidâmes de passer par le toit en espérant y trouver une issue. Yusuke concentra son chakra pour grimper le long de la façade tandis que de mon côté j'activai mon grappin pour me hisser parvenant au sommet avant lui. Il exprima le souhait que nous restâmes les plus discrets possibles, en évitant de tuer qui que ce soit.

-Je ne comptais pas à ce qu'il en soit autrement pour tout t'avouer. Fis-je en haussant un sourcil dans l'obscurité.

Saisissant sans hésitation la poignée de la porte, nous pûmes malheureusement constater que cette dernière était également verrouillée. Ce faisant, je m’accroupissais en face de cette dernière et allumai une petite lampe torche tout en m’emparant de mon kit de crochetage depuis l'une de mes sacoches. Je n'étais pas particulièrement entraînée dans ce domaine, mais ce n'était sûrement pas le premier mécanisme auquel j'avais affaire. Après quelques minutes passées à tortiller la tige de mon crochet dans tous les sens, je parvins finalement à tourner le loquet ouvrant ainsi la serrure. J'ouvris alors la porte, invitant Yusuke a passer en premier.

-A vous l'honneur princesse. Ironisais-je pour détendre un peu la situation.

Suite à quoi nous descendîmes l'escalier principal pour nous diriger vers la salle dans archives qui devaient se trouver en sous-sol. J'utilisais mon Scouter Sayen afin de lancer de réguliers scan des lieux pour m'assurer que nous ne ferions aucune mauvaise rencontre durant notre trajet. Malheureusement mon appareil ne pouvait que détecter les présences de chakra. De ce fait les civils demeuraient imperceptible par ce système. Aussi, au détour d'un étage, nous tombâmes sur deux gardes qui effectuaient leur ronde. Ceux-ci ,prit au dépourvu, envoyèrent leur lampe torche dans notre direction. Silencieux et imperturbables, nous nous élançâmes sur ces derniers. L'homme juste en face de moi essaya de me frapper au visage. Je parais le coup, puis activait le système de taser intégré à mes mitaines pour l'étourdir. J'en profitai pour lui faire une clé de bras tout en donnant un coup de pied dans l'articulation de son genou afin le mettre à terre. Puis je finis le travail en lui envoyant une nouvelle décharge qui le fit perdre conscience. Relevant les yeux vers Yusuke, je vis qu'il était également parvenu à maîtriser sans mal son opposant.

-Je pense que nous devrons repasser pour le côté « Tout doit rester comme si personne n'était jamais passé » Murmurais-je dans le creux de son oreille avant que nous ne reprenions notre route.

Dire que je ne prenais pas toute cette histoire comme un jeu aurait été un euphémisme. En réalité je m'amusait comme une petite folle. Cela ne m'empêchait pas pour autant de conserver mon sérieux dans chacun de mes actes. Aussi ne perdis-je pas de temps pour infliger le même châtiment à la porte verrouillée des archives qu'à sa consœur menant sur l'extérieur. Comme on pouvait s'y attendre la salle avait sans doute connue de meilleurs jours. Agencée en de longues rangées d'étagères métalliques, il devait sans doute y avoir autant de paperasse que de poussière. A partir de là nous nous séparâmes pour tenter de retrouver le nom de Kimanawa dans les archives. Quelques minutes plus tard, Yusuke vint m'informer qu'il avait trouvé ce que nous étions venu chercher. Malheureusement pour nous la lumière de la salle des archives vint à s'allumer nous indiquant que nous étions probablement repéré. Dans un réflexe, j'activais mon système de camouflage, devenant invisible tout en restant immobile au côté de Yusuke prête à l'aider si le besoin s'en faisait sentir.
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Message(#) Sujet: Re: Meurtre et faux procès [PV Oni] Meurtre et faux procès [PV Oni] EmptyMer 4 Fév 2015 - 19:53

Oniri se baissa et s’occupa de la porte. Cela lui prit quelques minutes mais elle vint finalement à bout de la malicieuse serrure. Elle se releva et m’invita à m’engouffrer dans l’obscurité avec une blague bien pointée. Je souris légèrement tout en la frôlant du bout des doigts pour passer le premier. Nous descendîmes ainsi un long escalier qui devait être le principal moyen de communication entre toutes les salles du bâtiment. Celle que nous cherchions se trouvant au sous-sol, il nous fallu descendre plusieurs dizaines de marches avant d’espérer arriver à notre destination. Malheureusement, sur le chemin, nous fûmes obligés d’emprunter un couloir à la bifurcation duquel nous tombâmes nez à nez avec deux gardes. Pris au dépourvus –probablement autant qu’eux- j’hésitai une seconde à me saisir de mon sabre avant de me rappeler que l’ordre de la mission était discrétion. Ce temps de pause ne m’avantagea pas puisque le garde d’en face me lança sa lampe de poche au visage. D’un revers de la main, je projetai l’objet sur le côté et fondis d’un bond sur mon adversaire. Ce dernier ne vit rien venir et, tout en l’empoignant au cou, je le plaquai contre le mur avant de lui asséner un méchant crochet du droit. Il tomba à terre et j’en profitai donc pour le frapper sur le nez avec mon coude. Le pauvre homme perdit connaissance et je me redressais voir où en était Oniri. La jeune fille venait de s’occuper de sa propre victime et émit une réflexion ironique sur notre situation de discrétion. Je jetai un regard au corps inanimé sur le sol et je murmurais suffisamment fort pour qu’elle entende :

« Encore que j’aurais bien une solution… Mais non. »

J’avais tripoté le manche de mon sabre mais suivais maintenant Oniri qui avait ignoré ma plaisanterie morbide. Nous continuâmes ainsi jusqu’à la salle des archives où ma fidèle compagne s’empressa de me laisser rentrer en crochetant la serrure de la porte. Je m’élançais donc dans la pièce jonchée de tiroirs métalliques et de dossiers prenant la poussière. Nous nous séparâmes pour tenter d’aller plus vite et je m’accaparais les dossiers du fond. Fort heureusement, après quelques dizaines de tentatives inefficaces, je trouvai par hasard l’objet de ma convoitise en tournant la tête vers le plus sale de tous les tiroirs de la pièce. Un nom était inscrit dessus et je reconnus celui de notre homme. Je m’élançais donc vers lui et retirai le seul dossier qui se trouvait à l’intérieur du tombeau de métal. Je le sortis et rejoignis Oniri dans un coin de la pièce. Malheureusement, au moment où je lui tendais le dossier, la lumière principale de la salle –que nous avions pris soin de laisser éteinte- s’alluma d’un coup.

Nous étions pris au piège. Je lançai un regard à Oniri, l’air de demander si elle avait une idée à suggérer. Elle ne me répondit par rien d’autre qu’un œil paniqué et elle disparu dans l’air ambiant : une technique de camouflage type invisibilité. J’étais donc en quelques sortes seul face à l’adversité, ne possédant pas de techniques spéciales pour me camoufler, je fis la première chose qui me passa par la tête. Et en commençant l’exécution de mes mudras, j’entendis une voix raisonner :

« Il y a quelqu’un ? Je vous préviens, je suis armé ? »

Que pouvait-il bien me faire avec son arme ? Un homme d’une trentaine d’années à en juger par la voix. Dans ma tête, je m’esclaffais mais de l’extérieur, j’avais l’air particulièrement concentré. Si Oniri savait se camoufler dans de l’air limpide, moi je savais rendre l’environnement de mon adversaire propice au camouflage. Mes mudras terminés, la salle entière commença à se remplir d’un brouillard aqueux.

« Qu’est-ce qui se passe nom de Dieu ?! »

Lentement, je marchai à pas de loups vers la position de notre intrus. J’attaquai le pauvre diable dans le dos d’un bon coup de doigt chargé de chakra sur la nuque. Il tomba à terre et sa carcasse fit un bruit sourd en heurtant le sol. Je levai ensuite le brouillard et pus constater que l’invisibilité d’Oniri n’était plus d’actualité.

« Excuse moi, il fallait s’en occuper vite… mais du coup ça nous fait trois endormis sur les bras. »

Elle avait usé de son camouflage pour rien mais je ne m’en souciais que peu. Mon regard au contraire convergeait vers le corps de notre intrus. Il me semblait le reconnaître. Alors je réalisais qu’il s’agissait de l’un des policiers qui m’avait fait arrêté. La colère monta dans mon corps comme un cancer vitesse mille mais je me contentai de pousser un lourd soupir. Je lançai à ma compagne :

« Cet homme… c’est le gars qui m’a foutu sur l’échafaud. Il avait l’air très proche d’un autre gars. Comme un binôme. A mon avis si lui est ici le deuxième ne doit pas être loin. Néanmoins je ne sens la présence de personne. Peut-être qu’ils se sont séparés et que celui-là a atterrit ici. »

Je me perdis dans la contemplation de sa peu glorieuse carcasse tandis que mes neurones s’activaient. Je remuais mes méninges comme jamais et au final, avec grand regret, je trouvai la solution la plus adaptée à ce genre de problème. Je lançai alors un regard presque triste à ma princesse des sables et je m’exprimai d’une voix modeste.

« Je crois que nous n’avons pas d’autre choix que de faire parler cet homme… On a encore beaucoup de temps avant le levé du jour… on doit saisir l’opportunité maintenant. »

Je pris le corps sur les épaules et de ma fausse force féminine, je le transportai à travers les escaliers. Nous passâmes près des deux gardiens assoupis et prirent le chemin de l’entrée principale. Devant celle-ci, je fis signe à Oniri de s’occuper de la porte. Quelques secondes après (elle s’améliorait à chaque tentative) nous étions dehors. J’activai mes dons sensoriels pour savoir à peu près où pouvait se trouver une maison vide et j’en trouvai une juste en face de l’hôtel de ville.

Néanmoins la demeure ressemblait plus à une maison abandonnée qu’à un logis de ville portuaire. D’ailleurs elle faisait tâche au milieu du cachet alentours. Toujours est-il que je défonçai la porte du pied, montai dans la chambre à l’étage (c’était une petite maison), posai mon fardeau sur une chaise et m’occupai de le ligoter tout en fermant porte et fenêtre. Oniri me regardai faire tandis que je sortis un parchemin. L’étalant, j’y apposais mon sang ce qui fit surgir une pléthore d’instruments de torture. Je lançai alors un regard à ma compagne comme pour m’excuser de ce qui allait suivre.

« Je n’ai pas vraiment le choix, je ne sais pas si tu devrais voir ça… C’est ta décision. Mais je vais le faire. Ce type n’est pas net. »
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Message(#) Sujet: Re: Meurtre et faux procès [PV Oni] Meurtre et faux procès [PV Oni] EmptyMer 4 Fév 2015 - 22:46

Notre problème fut réglé aussi rapidement qu'il était survenu. Cependant j'avisai d'un mauvais œil l'idée qu'il veuille l'interroger jusqu'au bout de la nuit. Au ton de sa voix cela n'annonçait rien de correcte et je m'attendais sans doute au pire. Désormais en possession des documents que nous étions venu chercher, je ne voyais pas autant que lui l'intérêt de faire parler cet homme. Aussi me contentais-je de le suivre sans dire mot jusque dans une bâtisse abandonnée aux airs délabrées qui contrastaient outrageusement avec ce quartier luxueux. Après avoir enfoncé la porte avec autant de discrétion qu'un Bakusho en soirée d'intégration, mon compagnon mena notre victime jusqu'à l'étage dans une chambre misérable, aux murs miséreux et au mobilier tout aussi miteux. Prenant sa revanche, le nukenin ligota le pauvre homme autant que lui-même l'avait été sur cette estrade où il avait manqué de se faire décapiter. Après quoi il déroula un parchemin pour en sortir une pléthore d'instruments de tortures assez peu rutilant. Il m'avisa du regard comme s'il en venait à ces extrémités à contre cœur. Avant qu'il n'ait le temps de se saisir de ces derniers, je posai doucement ma main sur la sienne afin de l'en écarter.

-Holà, du calme psychoboy. Ne devrait-on, avant toute chose, nous assurer qu'il est bel et bien impliqué dans cette histoire plutôt que de directement chercher à le triturer avec tes jouets ?

Je plongeai alors mon regard dans le sien, l'avisant avec intensité de mes yeux d'ocres. Peut-être s'était-il trop égaré en chemin. Peut-être avait-il finit par voir le mal partout au point d'en arriver à toutes les extrémités sans prendre la peine de remettre ses actes en question, mais d'une manière où d'une autre je comptais lui faire comprendre son erreur de discernement.

-Nous ne sommes pas là pour faire de mal à de potentiels innocents.

Potentiel innocent ou potentiel coupable, là encore tel était une question de point de vu, mais dans les faits cela ne changeait rien. Personnellement je ne pouvais me permettre d'être contre la torture. Suna ne s'en vantait guère, mais comme tout autre village y avait probablement eut recours à de nombreuses reprises et cela s'en parler de tout ce qui s'était probablement passé dans le centre du Kenkyuujo depuis sa création. En tant que Kunoichi, je me devais d'apporter un jugement à sa juste valeur, punissant comme il se devait les coupables s'il en était, sans pour autant atteindre à la vie d'innocents.

A cet un instant un élan de remise en question traversa mon esprit alors que je continuai de le toiser de mon regard d'or. Et lui qu'était-il réellement ? Il m'avait raconté son histoire et avait à la fois aucune et toutes les raisons valable pour être ce qu'il était. Un coupable innocent ? Sans doute était-ce qui le caractérisait le mieux. Un martyr devenue un criminel. Quelque part j'avais de la peine pour lui... Pour lui ainsi que pour toutes ses victimes...

-On fait d'abord à ma façon et si ça ne marche pas, je te laisserai faire, d'accord ? Dis-je d'une voix plus douce.

Je voulais le convaincre qu'il y avait une autre possibilité, une autre voie vers laquelle se tourner plutôt que d'emprunter celle du carnage. Ce faisant, je tapotai son front avec mes deux-doigts, usant de mon système de perturbation du chakra pour annuler son Henge. Tout compte fait, il était mieux ainsi.

Suite à quoi j'attrapai notre captif pour le hisser la tête en bas en le suspendant depuis le plafond à l'aide du câble d'un de mes grappins. Ce fut à cet instant qu'il se réveilla, totalement ligoté et bâillonné, incapable de faire quoique ce soit. A peine eut-il le temps d'ouvrir les yeux que je sortis mon arme pour laisser une balle siffler le long de son oreille gauche. De quoi le mettre à son aise en lui faisant frôler la crise cardiaque d'entrée de jeu. Les techniques d'interrogations psychologiques pouvaient se montrer tout aussi efficace que celle physique voir plus. Je ne voulais pas traumatiser cet homme, simplement lui filer la peur de sa vie au point de le faire tout avouer. Le cri étouffé qu'il poussa confirma l'efficacité de mon petit artifice. Je m'approchai alors de lui, envoyant la lueur de ma lampe torche dans ses yeux, autant pour lui brûler le visage que pour l'éblouir de sorte à ne pas lui laisser le temps de reprendre contenance. Suite à quoi je m'accroupis murmurant dans son oreille d'un ton glacial ces quelques mots.

-Bienvenue à notre petite réunion mon cher. J'espère que vous avez beaucoup des choses à nous dire, car nous avons beaucoup de questions à vous poser.

Ce faisant, je retirai ma lampe de sorte à ce que la première chose qu'il put apercevoir, fut le visage de Yusuke.

-Voyez-vous cet homme ? Continuais-je de murmurer, à la limite du sadisme. Vous le reconnaissez n'est-ce pas ? Il s'agit de Katano Yusuke. Le Tranchoir Fantôme de Kiri, celui que vous avez voulu faire exécuter. Ce dernier est de très mauvaise humeur. Vous savez dors et déjà à quoi vous attendre si vous ne répondez pas à nos questions...

Alors sans prévenir je tirais un nouvelle fois avec mon arme près de son oreille afin de le faire sursauter. L'interrogatoire pouvait continuer se poursuivre.

Dites-vous qui est Kimanawa?
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Message(#) Sujet: Re: Meurtre et faux procès [PV Oni] Meurtre et faux procès [PV Oni] EmptyJeu 5 Fév 2015 - 20:44

Oniri posa sa main sur la mienne. Elle me coupa dans mon élan. J’étais déjà prêt à entamer mon petit numéro de torture mais cette peau douce contre la mienne, cette volonté de me stopper, tout cela eu un effet apaisant sur ma personne et, l’espace d’un instant, je me tentais à écouter pleinement des deux oreilles. La jeune fille me faisait comprendre que non, elle n’était pas d’accord avec ma manière de procéder. Pour elle, l’homme assis sur la chaise derrière nous, poings et pieds liés avait encore le droit à la présomption de l’innocence et donc de ne pas finir sur ma table avant que nous ayons vraiment la certitude que le démembrer de certains de ses doigts et orteils ne soit absolument nécessaire.

Mon regard était planté dans celui d’Oni comme les racines d’un arbre dans le sol fertile d’une forêt. Je m’étais encré dans ses pupilles et remarquais que ses billes d’or prirent une forme que je ne connaissais pas. Il me sembla pendant quelques secondes entrevoir de la tristesse ou de l’empathie dans ses yeux de femmes. Mais je n’étais pas sûr de ce que j’avais aperçu. Ses yeux étaient si beaux, je m’étais peut-être perdu dans cet océan de jaune et d’orange. Néanmoins, lorsqu’elle me demanda si j’acceptais de faire les choses à sa manière, je ne pus réprimer un mouvement de la tête sur le côté. Ce dernier trahissait parfaitement ma curiosité soudaine. J’aurais alors voulu poser une question mais tout ce qui sortit de ma bouche fut une banale affirmation.

« D’accord, va pour ta manière… »

Je n’eus pas le temps de terminer ma phrase. Oni porta ses deux doigts à mon front et perturba mon flux de chakra. Ma métamorphose prit fin et la jeune rousse céda sa place au réel sabreur de Kiri. Revenu dans mon corps musclé et imposant, je me sentais soudain dans le corps d’emprunt d’une grosse brute. Dans celui de la jeune rousse, il m’étais plus aisé de me sentir moi-même furtif et discret. Néanmoins, il n’y avait rien de comparable au fait de posséder un corps que l’on connaît. Je ne réagis donc pas à cette action et me contentais de suivre ma princesse des sables du regard. Cette dernière se rapprocha de notre captif pour le suspendre la tête en bas. A cet instant, ce dernier se réveilla et s’entama une surprenante prouesse psychologique de la part de ma compagne. Usant de ses atouts technologiques, la jeune fille préférait jouer sur le mental que sur le physique, je l’eus bien compris. Et je la regardais faire, savourant pour une fois le fait de ne pas devoir me salir les mains.

Oniri retira sa lampe de devant les yeux de notre pauvre diable et ce dernier convergea son regard vers ma personne. Je croisai ce dernier avec orgueil, il devait se dire qu’il avait commis l’erreur de sa vie. Je n’entendais pas ce qu’Oni lui racontait mais sa réponse, suite au second coup de feu, fut particulièrement expéditive.

« Kimanawa, c’est le nom de ce type qu’on a retrouvé mort près du fleuve un matin. Il n’y avait personne alors on s’est débarrassé du corps. On ne savait pas comment il avait fait pour crever mais en même temps, on s’en fichait. Les filles tombaient comme des mouches et nous, on avait besoin d’un coupable. Mais la population ne se serait pas satisfaite d’un simple mort, il fallait un procès et une condamnation. Alors, pour être sûr qu’il n’y ait pas d’incident politique… on a décidé d’inculper le premier étranger arrivé en ville des meurtres des femmes en le faisant passer pour ce gars là. »

Je me rapprochais de notre victime. Il avait les sueurs froides des hommes qui ont peur et qui sont confrontés d’eux-mêmes à leur propre finalité. Il allait mourir, il le savait surement. Pourtant il disait des choses qui ne faisaient pas énormément de sens. Je m’étais arrêté sur ses paroles et celles-ci manquaient de cohérence. Il ne mentait pas… je le sentais.

« Tu dois toi même savoir que ce que tu dis manque de sens logique. Qui a pris cette décision, ce n’est pas toi… »

« Non monsieur, c’est le maire de la ville… je ne sais pas pourquoi. Je vous en supplie, ne me tuez pas ! »

« Et le juge ? Et ton compagnon ? Ils sont mêlés à tout ça ? »

« Juste le maire, moi et sa femme. Je vous le jure ! »

L’homme pleurait presque. Il criait un peu trop fort. Je replaçais sur ses lèvres le scotch que ma compagne avait retiré et je me tournais vers cette dernière. Mon regard traduisait mon impartialité sur la question. Je m’approchais de son oreille et parlais tout bas :

« Qu’est-ce qu’on fait de lui ? Je m’en occupe ou on le laisse là méditer ? Il nous a vus. »

Je lui faisais confiance pour prendre la bonne décision. Je ne ferais rien qui pourrait la mettre en danger, et cela signifiait ne pas tuer tout ce qui bougeait. J’aimais le sentiment d’appartenance à une sorte de couple de bon entendement mais le fait de se sentir obligé de devoir se protéger mutuellement ; (et je ne parle pas d’un plan physique) c’était vraiment le plus grand mystère de la soirée. Plus grand encore que celui dans lequel nous étions plongés. Je ne savais pas encore pourquoi, mais je me sentais tout empli d’un sentiment étrange depuis que j’avais revu la jeune princesse des Sables. Etait-ce de l’amour, je ne le pensais pas du moins. Mais toujours était il que la situation avait évolué et qu’une certaine proximité s’était installée.


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Message(#) Sujet: Re: Meurtre et faux procès [PV Oni] Meurtre et faux procès [PV Oni] EmptyVen 6 Fév 2015 - 18:45

Ce fut en quelque sorte une grande victoire pour moi, qu'il concède à me faire confiance, qu'il m'autorise à agir à ma façon. Pis encore, que cette dernière se révèle efficace. L'homme, sous la pression psychologique et la peur, avait finit par céder et nous avait tout raconter. Le fil de notre enquêtait s'étendait à mesure que nous avancions pour nous mener vers des horizons bien trouble. Cette histoire semblait plus complexe qu'elle n'y paraissait. Aussi Yusuke s'approcha de moi et je ressentis à nouveau ce sentiment de malaise en sa présence. Simplement parce qu'il s'agissait de lui, simplement parce que je ne savais que faire ou penser de lui... Il murmura à mon oreille quelques mots, me demandant ce que nous devions faire de cet homme, lui, désormais n'était plus d'aucune utilité. Le sous entendu quand à sa mort me laissa de glace. J'avisai un instant ce gros imbécile pendue la tête en bas. Finalement, il était bel et bien coupable, mais visiblement de peu de choses. Ma décision fut prise et je le frappais violemment à la nuque avec la crosse de mon arme. L'homme perdit aussitôt conscience, laissant son corps flasque suspendu ballotter de gauche à droite.

-Il n'a visiblement pas fait grand chose à part être complice, il ne mérite pas de mourir. Quand toute cette affaire sera résolue il ira en prison. Pour le reste, il n'y a pas à s'inquiéter, il n'a pas vraiment vu mon visage et jamais personne ne croira ses dires à ton sujet tout du moins s'il garde encore des souvenirs de quoique ce soit après tout ce qu'il vient de subir.

Je rangeai mon arme et détachai le câble de mon grappin laissant ainsi notre victime tomber sur le sol dans un bruit sourd, toujours attachée, toujours bâillonnée. Nous en avions terminé avec lui. Après quoi je rabattais ma longue chevelure sur ma nuque de sorte à pouvoir la faire rentrer dans ma capuche que je mis sur ma tête, chose que j'aurai du faire dès le départ. La couleur de mes cheveux passait assez difficilement inaperçu dans l'obscurité.

-A présent allons rendre une petit visite au maire. Je sais déjà où se trouve sa résidence. Faisons en sorte que cette histoire soit terminée avant le levé du jour.

Suite en quoi nous sortîmes de cette demeure abandonnée en laissant notre victime sur place pour prendre la direction de la ruelle se trouvant derrière l'hôtel de ville. Sautant de toit en toit tel des ombres parmi les ombres, tel des fantômes arpentant la nuit étoilée. A dire vrai, je ne savais pas exactement où se trouvait la demeure du maire de cette ville. Mon intuition m'avait cependant portée vers une certaine conclusion qui pourrait nous permettre de toucher au but. Nous étions dans ce quartier luxueux où chaque bâtisse arborait des architecture élégantes aux couleurs flamboyantes dont les façades garnis de fleurs et de plantes exotiques renforçaient cet aspect général de surenchère. Les brises marines et salines souleva ces feuillages qui se mirent à frissonner dans une longue symphonie des plus sinistres. Au loin nous pûmes entendre le gong de l'horloge qui sonnait la troisième heure du matin. Il nous restait encore beaucoup de temps. Cette commune était tellement belle, mais sous l'aspect de la nuit, cette dernière semblait perdre de sa splendeur pour céder sa place à un aspect plus lugubre comme si la ville elle-même désirait nous montrer son véritable visage.

Nous nous tenions l'un à côté de l'autre sur le toit composé de tuiles d'une grande habitation, avisant la rue en contre bas avec gravité. Je lançai un bref regard à mon compagnon qui avait à son tour revêtu son capuchon. Durant un instant je pus apercevoir les éclats lunaires se refléter dans ses yeux d'azur. Si beaux, ils m'interrogeaient... Je secouai la tête un instant pour reprendre mes esprits puis activai mon Scouter Sayen afin de détecter le chakra environnant. Deux sources furent identifiés dans une bâtisse non loin d'ici. Je compris qu'il s'agissait du maire et de sa femme. Malgré mes soupçons avisés, je n'avais pas pour autant eut la prétention de deviner le fin fond de cette affaire, mais je savais qu'aucun humain normal ne prenait plaisir à boire et vider le sang des autres. Peut-être n'étaient-ils pas des Shinobis, peut-être était-ils autres choses. Toujours fut-il que nous les avions finalement trouvé.

-Ils sont dans cette demeure et ont des réserves de chakra équivalente à celle de Juunin confirmés. Prenons les par surprises et finissons-en...

Sur ces mots, nous nous élançâmes aussi discrètement que possible sur le toit de la demeure. Nous ne doutions pas un seul instant que chaque issues étaient verrouillées. J'entrepris alors de descendre le long de la façade d'un côté où l'on ne pouvait me voir afin de commencer à dévisser les battants des volets de la fenêtre. Avec un peu de chance nous serions en mesure de les prendre par surprise. Du moins ce fut ce que j'espérai ce qui ne dura guère longtemps. A peine eus-je le temps de retirer la deuxième visse que le pan de la façade sur lequel j'étais accroché vola littéralement en éclat dans un tonnerre de fracas. Je fus éjectée en arrière et atterri sur la pelouse en plein dans le jardin de la résidence. Tentant tant bien que mal de reprendre mes esprits je papillonnai des yeux pour finalement apercevoir un nain de jardin en terre cuite me sourie. Il me regarda, je le regardai, enfin bref. Je l'attrapai par le sommet du chapeau pour le tourner dos à moi afin de ne plus avoir à aviser ce sourire stupide. Je me relevai péniblement le corps engourdi par le choc tandis que Yusuke se positionnai à mes côtés visiblement prêt à en découdre. Mon scan put analyser au-delà de la poussière et des gravas deux immenses chiroptères velus.

-Des Gekeis... Murmurais-je tout en dégainant Ebony et Ivory de mes holsters pour les pointer en direction de ces immondes créatures.
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Message(#) Sujet: Re: Meurtre et faux procès [PV Oni] Meurtre et faux procès [PV Oni] EmptySam 7 Fév 2015 - 20:20

Oniri prit sa décision. L’informateur vivrait. Il vivrait encore jusqu’au matin peut-être. Ou encore 50 ans. Tout était relatifs dans notre monde de violence. Mais je ne lui en voulais pas pour cette décision. Prendre la vie n’était pas une nécessité pour moi. Ça ne l’avait jamais été. Mais intérieurement, je brûlais de faire passer cet être infâme dans l’autre monde. Il était l’essence même du mensonge, de tout ce que je combattais. De tout ce contre quoi je luttais jour après jour. Mais je devais à Oniri bien plus de faveurs que la vie d’un homme. J’avais fait irruption dans sa vie et chamboulé son univers. Je m’en étais rendu compte. Bien sûr, elle ne m’avait pas laissé indifférent non plus. Mais il y avait tout de même là deux échelles distinctes.

J’observais ma princesse des sables qui détachait notre captif et le laissait s’écraser au sol. Elle l’avait assommé et le pauvre bougre n’avait plus comme dialogue que son long souffle de buffle qui résonnait dans la pièce. Oniri replaça ensuite ses cheveux dans son capuchon et me fit comprendre qu’il était temps de partir. J’acquiesçais d’un signe de tête couplé d’une affirmation neutre.

« Oui, allons-y. »

Nous sortîmes de la lugubre demeure pour nous retrouver dans la rue. Bien vite, nous nous mettions d’accord sur le fait qu’à cette heure de la journée, il n’y avait aucun intérêt à continuer à marcher à pied dans la rue. Nous montâmes donc sur un toit et progressâmes par saut de toits en toits. Nous étions deux êtres dans la nuit, deux fous qui semblaient fuir le monde derrière eux. La lune rythmait nos bonds et nous nous sentions si libre. Car oui, je pense que le sentiment était partagé. Comme une apothéose de sensation. La jeune princesse des sables gardait toujours une petite avance sur moi ce qui eut pour effet de me laisser la contempler dans ses mouvements. Une femme élégante et pourtant si innocente. Elle était à la fois la femme assumée et libérée et la jeune adolescente vulnérable. Mais ma contemplation fut vite perturbée. Nous nous arrêtâmes sur l’un des toits du quartier luxueux de la ville. Postés là comme deux sentinelles, nous observions la rue au sol qui s’étalait de toute sa largeur jusqu’à la suite de bâtiment en face de nous.

J’avais profité de cet arrêt pour replacer mon capuchon sur ma tête, mes cheveux blonds attirant un peu trop les quelques rayons que la lune offrait en cette nuit sans nuages. Je me tournai ensuite vers Oniri, l’interrogeant du regard. Pourquoi nous étions nous arrêter ? Avait-elle la moindre idée de là où se trouvait la demeure du maire ? Etions nous vraiment dans ce quartier dans le but de le punir ou simplement parce que contrairement au reste de la ville, il avait quelque chose d’architecturalement et de poétiquement beau ? Finalement la jeune princesse activa son appareil de détection et débusqua nos deux tourtereaux tueurs. Elle pointa du doigt leur repaire tout en me mettant en garde. Je lui jetai alors un dernier regard avant de m’élancer.

« Nous sommes tous les deux… Tout se passera bien. »

A la vérité, j’aurais voulu dire autre chose. J’aurais voulu dire que tant que je me trouvais à ses côtés, je ne laisserais rien lui arriver. Mais cela aurait mal sonné. Elle se serait imaginée des choses probablement trop grandioses et bien qu’elles soient vraies, je n’étais pas encore prêt à les assumer. Et donc, je n’ouvris pas la bouche jusqu’à ce que nous nous retrouvions sur le toit de notre bâtiment cible. Je fis signe à Oniri de descendre en premier, je resterais là en renfort. Elle devait me trouver une entrée et me laisser nettoyer la maison ensuite. Malheureusement, il nous apparut clair que toutes les issues étaient verrouillées. Ainsi, tandis qu’Oniri tentait de trouver une alternative pour nous permettre de pénétrer dans la demeure par la fenêtre, je sortis l’un de mes sabres lentement. Suffisamment lentement pour que le bruit que faisait la lame n’éveille aucun soupçon.

Une explosion survint soudain, légère, presque sourde. La vitre devant Oniri vola en éclat et la pauvre fut projetée en arrière, tombant sur son dos dans le jardin en contrebas. Sans réfléchir je fis un bond jusqu’à elle et me positionnai prêt à l’attaque. Au dessus, à l’étage, près du balcon, un écran de fumée se dissipait. Bientôt nous vîmes deux énormes chauves souris à échelle humaine. Les deux créatures nous regardèrent avec un air menaçant et mon cœur s’emplit d’une adrénaline instinctive. Je sentais le danger approcher.

Une seconde s’écoula pendant laquelle je fis le choix de mon attaque. Je fis un signe à Oniri :

« Tire, je fonce. »

Je fis un bond puissant qui me mena jusqu’au niveau des chauves souris où je libérai de mon sabre un gros dragon de cendre. Ce dernier s’écrasa sur le balcon de pierre tel un missile et un autre écran de fumée se créa. Alors, des chaines que j’avais au bras je m’accrochais à la balustrade encore plus haut, presque sur le toit et je me projetais vers elle. Une chauve souris sortit en même temps de la fumée et je l’interceptais en vol. M’agrippant à elle de ma main gauche, il me semblait l’entendre hurler tandis que je lui enfonçais mon sabre dans l’aile pour la défaire de ce membre. La pauvre créature perdit l’équilibre et s’écrasa plus loin dans le jardin. Je n’avais plus accès à la situation d’Oniri mais de mon côté, j’achevais la bête de l’une de mes attaques secrètes d’un niveau surélevée…

Je retournai ensuite aussi vite que possible au milieu du jardin pour constater que la situation d’Oniri avait bien changée.


Spoiler:
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Message(#) Sujet: Re: Meurtre et faux procès [PV Oni] Meurtre et faux procès [PV Oni] EmptyDim 8 Fév 2015 - 13:38

Musique ♫:

Les instructions de Yusuke furent claires et précises. Je réagis quasiment instinctivement en faisant feu avec mes armes pour soutenir son avancée. Dans le même temps il invoqua un immense dragon de cendre qui recouvrit le champ de bataille. Je trouvais cette situation des plus étranges, me sentant tant à mon aise à ses côtés, comme si nous avions passé toute notre vie à combattre ensemble. Il se retrouva au prise avec l'une des chauve-souris géantes tandis que mes détecteurs m'indiquaient que la seconde fonçait dans ma direction. Je continuai de tirer sur ma cible et se malgré que l'épais nuage de cendre continuait de masquer la créature. Les chargeurs retombèrent sur la pelouse humide dans un bruit de tintement métallique. Je n'eus pas le temps d'y mettre de nouvelles munitions. Une imposante griffe fendit la nuage et j'effectuai un saut en arrière au dernier moment pour éviter la frappe. La bête bondit alors hors de son refuge pour fondre directement sur moi.

Mon Scouter Sayen me permit d'anticiper ce nouvel assaut et j’effectuai un saut latéral tout en laissant tomber mes armes pour dégainer SpineBreaker attaché à la bandoulière dans mon dos. Le pointant sur ma cible, j'appuyai sur la gâchette déployant un déluge de grenailles qui, sous l'effet de l'impact, éjecta la créature sur le côté, l'envoyant s'écraser contre des murs de pierres qui délimitait le jardin. Ce faisant, je pressai sur la deuxième détente de mon arme pour cette fois-ci tirer un obus qui explosa avec force sur la bête qui émit un ignoble grincement de douleur. Le son fut si aigu qu'il m'en vrilla les tympans au point de perturber mon oreille interne et de m'en faire perdre l'équilibre. Dans une multitude de gerbes de sang et de gémissement, l'ignoble tête du chiroptères blessés apparut d'entre les décombres, poussant un nouveau hurlement, dont le choc de l'onde sonore fut assez puissant pour m'éjecter en arrière.

Je fus désarçonnée ainsi que désarmée et la bête en profitant pour se ruer sur moi pour me plaquer au sol, tentant alors d'enfoncer ses griffes dans ma chaire. Je déployai le bouclier de mon bracelet afin de me protéger tant bien que mal des coups. Le son strident des griffes rappant l'acier pouvait se faire attendre. Désespérée, je tentai de me débattre afin de me dégager, mais mon assaillante était bien trop imposante et bien trop lourde. Ma défense finit par céder, laissant ma garde tomber en morceau avant que la bête ne parvient à m'entailler le visage. Mon Scouter stoppa une partie du choc, mais fut détruit dans l'opération. Je pus sentir mon sang couler abandonnant sur mon visage gâchant ainsi la vue à mon œil gauche que je fus obligée de fermer. Une douleur vive m'élançai, mais l'urgence de l'instant couplé à l'adrénaline me permirent de l'ignorer.

Je voulus électrocuter mon opposante avec le système de taser intégré à mes mitaines , malheureusement cette première se révélait beaucoup trop robuste pour se sentir affectée d'une quelconque façon. Mes précédents assauts l'avaient visiblement gravement atteint et elle se battait également en désespoir. Laissant volontairement ses griffes s'enfoncer dans mon bras droits, j'en profitai pour dégainer, totalement à l'aveugle, un autre des mes pistolets. Reaper d'un tout autre calibre. J'enfonçai le canon de l'arme dans la gueule de la créature nocturne puis tirai plusieurs coups. Dans un coup de tonnerre, les balles à têtes explosives firent leur œuvre et lui éviscérèrent la mâchoire. Elle se tordit de douleur, et roula sur le côté, délogea par la même occasion ses griffes de mon bras. Je me relevai aussitôt, sans doute davantage poussée par l'instinct de survie que par ma volonté propre de combattre. Pliant les doigts de ma main droite, je compris rapidement qu'aucun nerf n'était touché et qu'il m'était en mesure de l'utiliser. Je dégainai alors l'homologue de Reaper, à savoir Jackal, décidé à en finir avec ce monstre.

Les canons des deux armes s'orientèrent sur mon ennemi qui, la gueule ravagée, n'était plus en mesure d'émettre la moindre technique lié au son. Dans un dernier élan de rage, elle se jeta sur moi. Prenant fermement appuie sur mes jambes, je fis feu, déployant ma plus puissante technique. Un gigantesque déluges de plusieurs centaines de balles se propagèrent en cône devant-moi, pulvérisant littéralement mon adversaire ainsi que tout ce qui se trouvait sur le passage. Lorsque la tempête fut passé, il ne restait plus rien si ce ne fut une imposante marre de sang, venant du cadavre de la chose, ainsi que de mon propre corps et des quelques blessures que je venais de recevoir. Je tombai à genou à bout de souffle, lâcha mes pistolets comme s'il avait été question de deux fardeaux

Quelques secondes plus tard, Yusuke revint vers-moi.. Je levai brièvement l’œil dans sa direction, et fus rassurée de constater qu'il n'avait rien. De mon côté les choses étaient bien différentes. Le sang continuai de couler de mon visage et de mon bras droit pour retomber en goûtes épaisses sur l'herbe fraîche. Mon membre était toujours valide malgré la blessure, mais je m'inquiétai davantage pour la première dont la douleur commençait sérieusement à me lancer. Incapable d'ouvrir mon œil gauche en raison de tout ce liquide vermeille, je voulus l'essuyer d'un revers de la main, avant de me rendre compte que la plaie se propageait jusqu'à ce dernier. Je tentai alors d'ouvrir la paupière pour y discerner quoique ce soit, en vain. Mon cœur se serra. Haletante, je commençai à réaliser ce qui venait de se passer. Un frisson me parcourut l'échine en même temps qu'une sensation de vertige nauséeux. Je ne voulais en aucun cas céder à la panique. La douleur se faisait de plus en plus présente, au point qu'il m'était difficile de la gérer.

-Je... je crois que je viens de perdre mon œil gauche... Fis-je d'une voix faible et neutre, parvenant à peine à réaliser l'immuabilité de ce constat.

C'était survenu si soudainement durant l'affrontement que je ne m'étais aperçu de rien. Cependant, celui-ci désormais achevé, je prenais lentement conscience de cette effroyable vérité...
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Message(#) Sujet: Re: Meurtre et faux procès [PV Oni] Meurtre et faux procès [PV Oni] EmptyDim 8 Fév 2015 - 18:01

Oniri était à terre, les mains à même le sol, je ne voyais que son dos. Je savais pourtant qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas. Je courus presque pour la rejoindre. Je remarquai ainsi la carcasse déchiquetée de la bête en face d’elle. Elle avait triomphé de son adversaire avec tant de brio qu’il ne restait pratiquement plus que des morceaux. Mais ma princesse elle-même n’avait pas l’air de s’en être sortie indemne. Je me plaçai en face de cette dernière et m’accroupi à son niveau. Le sang coulait abondamment de son visage et de son bras. La voyant ainsi, je ressenti comme une bouffée d’inquiétude et de peur. Je la pris par le bras et la relevai. Elle avait mal, je le voyais sur son visage. Je savais que pour l’aider, il me faudrait avant tout la trahir. Sans qu’elle ne s’en rende compte, je plaçai mes doigts à l’arrière de son crâne et je l’électrocutais. Elle tomba dans les pommes et j’attrapai son corps avant qu’il ne s’écrase au sol. La prenant dans mes bras, je fis un gros bond pour sortir de la demeure. Prochain arrêt : l’hôpital.

J’avais couru aussi vite qu’il était humainement possible de le faire. J’étais arrivé au centre de soin de la ville portuaire en quelques minutes à peine et avais interpelé le premier médecin venu. Ce dernier la fit s’asseoir sur une chaise roulante et la mena en salle d’opération très rapidement. Je le suivis jusqu’à la frontière de la zone stérilisée et j’attendis près de la porte. J’étais alors empli de tous les sentiments d’inquiétudes du monde. Je m’en voulais. Je m’en voulais de n’avoir rien pu faire. Vu la blessure, la jeune fille allait certainement perdre son œil. Je ne me faisais pas d’illusion. Un prix cher payé pour avoir voulu aider une connaissance. Car c’était bien de cela qu’il s’agissait. Elle avait reçu cette cicatrice uniquement parce qu’elle m’avait accompagné dans cette enquête et cela uniquement parce qu’elle m’avait vu sur l’échafaud.

La rage, la colère et la haine commençaient à monter en moi. Je voyais rouge, je voyais comme voit un taureau ou un aigle royal avant de charger sur sa proie. C’est à ce moment qu’un homme en costume, propre sur lui et aux lunettes noires, accompagné de trois malabars se plaça en face de moi. J’étais assis sur une chaise et regardais le sol lorsque je relevai la tête.

« Toi et ta pute, vous avez fourré votre nez dans des choses qui ne vous regardent pas… Il est temps que ça s’arrête. »

Le plus petit des hommes, celui qui parlait, fit signe à l’un de ses larbins. D’instinct, je me levai et lançai un regard noir à celui qui se rapprochait non sans éprouver un peu de peur. Une seconde passa, la main du malabar se rapprocha de la mienne. La seconde suivante, son bras tombait au sol et il criait comme un amputé le fait. La suite ? Les murs du couloir furent repeints en rouge vif. Des tripes aux crânes, tout y passait. J’avais si bien découpé mes adversaires qu’il était maintenant impossible de discerner quelles parts allaient avec quels corps. La boucherie terminée, je me rasseyais sur ma chaise, prenant une profonde inspiration.

Le médecin sortit quelques minutes plus tard et failli s’évanouir devant le carnage que j’avais créé. Il me regarda avec effroi et m’interrogea du regard. Je sentais qu’il avait peur. Je lui fis comprendre par un léger sourire qu’il n’avait aucune raison de se sentir menacé, que je ne lui ferais aucun mal. Ni à lui ni à aucun autre innocent. Du moins ce jour là. Ce jour là j’étais le partenaire d’Oniri et donc un homme respectable pour autant que je puisse le faire croire.

« Sa vie n’est plus menacée. Mais son œil est fini. Il faudra qu’elle s’habitue à voir d’un seul orbite. »

Je remerciais le praticien et le congédiais. Je pénétrais ensuite dans la chambre, le cœur serré. Je retrouvais Oniri endormie sur le lit. Elle avait l’air d’un ange. Ses cheveux blancs s’écoulaient sur le drap au dessus d’elle comme une cascade infinie. Je me perdis quelques secondes dans sa contemplation avant de me rapprocher et de m’asseoir sur une chaise à son chevet. J’avais pris soin de fermer la porte à clef… personne n’attenterait plus rien.

Cela m’attrista de voir le bandage sur son crâne. Il ne l’enlaidissait pas mais elle avait l’air d’un animal blessé. Cela me dérangeait. Je sortis mon sabre et le posais sur mon épaule, comme si je prenais appui sur lui. Dans cette position confortable, je m’endormis… mais le poids de la culpabilité était toujours présent, même dans mes rêves.
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Message(#) Sujet: Re: Meurtre et faux procès [PV Oni] Meurtre et faux procès [PV Oni] EmptyDim 8 Fév 2015 - 19:51

Musique ♫:

Le néant. Encore et toujours le néant. Cette sensation, ce lieu me semblait si familier. J'y avais jadis été durant une longue période. En somme, je me retrouvai à nouveau à la case départ, là où tout avait en quelque sorte commencé et pensant que, peut-être, c'était ici que tout devrait finir. Pourtant, les choses s'avéraient différentes cette-fois là. J'avais les yeux ouverts sur ce fameux néant. Marchant lentement, sur les parois de mon esprit, au milieu des ombres satyriques et de l’atmosphère distordu, je n'avais plus peur, car, désormais, cet inconnu m'était devenu commun. Je ne savais que faire, mais je savais où me rendre. Alors je continuai d'avancer au milieu des méandres de l'éther. Après une marche qui me parut durer des heures j'arrivais finalement ici, le cœur de l’Ailleurs, l'origine de tous mes doutes, de toutes mes afflictions auquel pendait un sourire à la fois carnassier et désaxés. Sa constance vaporeuse se détachai même des parois de l'oubli. Lui qui était en ces lieux, lui qui n'était pas à sa place parvenait envers et contre tout à transcender tous les aspects de la non-existence.

« Tout ceci est si surfait. L'heure de l'éveil approche... » Dit-il de sa voix rauque et caverneuse qui provenait de toutes les directions et pas uniquement de ce sourire à demi-lune.

Je ne répondis pas, me contentant de l'aviser sans réelle intention. Malgré tout ce qui s'était passé par sa faute, je ne parvenais à lui en vouloir. Il n'agissait que dans l'intérêt de Yami, je commençais à lentement le comprendre. Ces actes comme ses paroles outrepassaient de loin les notions de bien et de mal. Alors je me taisais, attendant d'en apprendre davantage. Si nous étions ici en cet instant dans l'Ailleurs, cela signifiait qu'il l'avait désiré et qu'il souhaitai me dire quelques choses.

« Le monde n'attend de toi qu'une parole... » Murmura-t-il avec ironie.

Je compris alors où est-ce qu'il désirait en venir. Croyait-il vraiment qu'il en serait ainsi ? Cette œil que je venais de perdre. Il ne s'agissait que d'un mal de plus parmi tant d'autres. La douleur physique n'était rien comparé à celle psychologique que j'avais enduré par le passé. Là au moins il y avait une raison, un pourquoi et un comment, un début et une fin...

« Non... » Lui répétais-je pour la énième fois alors que le son ricanant de sa voix se faisaient attendre.
« Les rêves ne servent qu'à nous apprendre ce que nous savons. Et tu sais déjà tout ce que tu as pus rêver. »
« Jamais ! Tu entends ? Jamais !
« Des mots, des mots, encore des mots. Il n'est là qu'une vérité chimérique tirée d'une réalité mensongère. »

L'incertitude me saisit, ignorant ce que je désirai vraiment, je restai silencieuse aux milieux des ombres tandis qu'il attendait une réponse qui ne viendrait sans doute jamais. Aussi, après une longe aparté à la durée indéterminée, ce dernier reprit la parole d'un ton presque solennel.

« Le temps des rêves touche à sa fin... »

Puis le néant m'engloba et je sombrais dans les affres de l'inconscience. Je ne sus combien de temps s'écoula lorsque je demeurai dans cet état second, mais je parvins à retrouver mes esprits et mon unique œil valide se rouvrit sur une chambre plongée dans la pénombre. Les tintements cyclique du monitoring branché sur mon rythme cardiaque résonnait dans la pièce. Encore une fois... J'avais l'impression d'être retournée en arrière, comme si l'histoire était immuablement menée à se répéter. Pourtant, ce n'était point Yami que je retrouvai cette fois-ci à mon chevet, mais sans doute une personne tout aussi importante. Je me sentais encore prisonnière de cette sensation de flottement dû à l'anesthésie générale, mais le fait de savoir qu'il veillait sur moi me réchauffait le cœur.

-Yusuke...

Dis-je d'une voix faible. Je posai machinalement une main sur mon visage, sentant alors le bandage qui recouvrait une partie de ce dernier. Ce contact fit ressortir la douleur et je grimaçai légèrement, avant de laisser retomber ma main sur les draps glacés de mon lit. Je penchai alors la tête, incapable de me redresser, pour mieux le distinguer dans la pénombre. Un maigre sourire vint se dessiner sur mes lèvres.

-Je suis contente que tu sois là.

Ces mots renvoyaient ironiquement à ceux qu'il m'avait dit en début de journée, car cette fois-ci, j'en étais certaine.

-S'il te plais ne part pas, reste avec moi...

Ma voix se tintait d'une pointe de désespoir. Tant qu'il était là je n'avais pas peur si ce ne fut peut-être de me retrouver seule à nouveau. Il était malgré-lui cette bouffée d'air frais dans ce monde qui cherchait à m'asphyxier. Les raisons expliquant pourquoi étaient nombreuses, mais la première étant que je me retrouvai en sa personne. Tant qu'il était là, mes affres et mes tourments me paraissaient si lointain, ne laissant place qu'à une déroutante sensation de plénitude. Aussi ne voulais-je pas le perdre, désirant qu'il reste avec moi, encore un peu...


Dernière édition par Saibogu Oniri le Lun 9 Fév 2015 - 20:37, édité 2 fois
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Message(#) Sujet: Re: Meurtre et faux procès [PV Oni] Meurtre et faux procès [PV Oni] EmptyLun 9 Fév 2015 - 9:41

Sous la frugalité d'une honnête misère,
le pauvre trop souvent cache aux yeux le mystère.

Oni s’était réveillée et à l’entente de mon nom j’ouvrai moi aussi les yeux. Je la vis se toucher le visage et, accessoirement le bandage que l’équipe médicale avait apposé sur son œil invalide. Je voulus lui prendre la main, lui dire qu’il ne fallait pas. Mais elle le fit quand même et je ne bougeai pas. Elle grimaça de douleur, c’était prévisible. Elle reposa sa main sur le drap et continuait de regarder le plafond. Elle me répéta alors ce que je lui avais dit au tout début de la journée précédente. A savoir qu’elle était heureuse que je sois là. Je l’étais aussi. Tous les deux, nous nous complétions d’une certaine manière. Elle me comprenait et je la comprenais. Lorsque j’étais avec Oni, j’avais un droit de repos. Le droit de poser le masque sur une étagère et d’assumer pleinement le fait que je ne me sente pas particulièrement coupable. Je sentais qu’elle pouvait faire la même chose ; d’ailleurs elle le faisait.

Je ne sais pas pourquoi je continue de l’appeler Oni. Sans doute que le souvenir de notre première rencontre m’assaille l’esprit sans arrêt lorsque je pense à elle. Mais à cette époque, les choses étaient bien simples. Je la regardais, elle me regardait, nous comprenions tous les deux et pourtant nous ne disions rien, nous avions peur de le penser, nous avions peur de le tenter. Il y avait quelque chose entre nous, une alchimie sentimentale étrange et persistante. J’avais beau avoir disparu dans la nature pendant plus d’un an, l’alchimie avait survécu. Etait-ce de l’amour ? Je ne le savais pas. On a beau dire que l’amour, on le connaît au fil du temps parce qu’il revient, toujours le même. Mais cette affirmation est fausse, l’amour dépend de la personne que l’on aime et se présente sous des centaines de formes différentes.

Oni me demanda de ne pas partir. Elle me demanda de rester. J’entendais la demande différemment. Comme une supplication, comme un homme qui meurt et demande de la pitié. Mais la jeune fille ne me faisait pas pitié. Bien au contraire, c’était moi le misérable et elle la sublime créature valorisée par sa souffrance. Dans toutes les histoires il y a des jolies princesses et des méchants ogres. Il nous manquait un protagoniste mais qu’aurions nous fait d’un prince. Nous connaissions la vie et savions tout deux comme se jouait ce jeu arbitraire.

« Ferme les yeux, il te faut du repos… »

Je n’y croyais pas. Oni était forte, elle n’avait besoin de repos que lorsqu’elle le décidait. Mais je me sentais le devoir d’aller à contre courant, d’user de tous les clichés et les bonnes intentions que je connaissais. Et bien sûr j’avais l’air d’un imbécile mais tout de même d’un imbécile présent. La manière dont elle m’avait supplié de rester… cela me faisait me sentir comme un mari absent, un homme qui ne rentre jamais au foyer et qui, au détriment de sa famille va végéter dans le monde en quête d’aventure. Je n’aimais pas cette image. Elle me torturait un peu. Mais je sentais bien qu’il fallait dédramatiser, ou du moins c’est ce qu’un homme respectable aurait fait. Malheureusement je ne connaissais qu’une manière de dédramatiser. Je pris une voix calme et posée :

« Il y a dans une petite contrée du pays du feu, une forêt habitée uniquement par des pandas gris. Issues d’une lignée de pandas noirs et de pandas blancs, les pandas gris ont toujours été considérés comme des erreurs, des aberrations. Néanmoins, le panda gris à pour lui une résistance hors du commun aux chocs du temps et aux grands changements de température. Ainsi lorsque l’hiver le plus froid depuis des décennies frappa le pays du feu, tous les pandas allèrent se réfugier dans une même grotte. D’abord les noirs, puis les blancs. Malheureusement, la grotte était trop petite, étroite et pas assez large pour accueillir en plus de cette population, celle des pandas gris. Mais ceux-ci ne cherchèrent pas à pénétrer dans l’abri. Bien au contraire, usant de leur résistance naturelle contre le froid, ils se positionnèrent de sorte à faire barrage à l’entrée de la grotte. Le vent n’atteint plus l’intérieur de celle-ci et tous les pandas noirs et blancs, abasourdis par ce qui se passait devant eux, se mirent à acclamer leur compères gris qui jusque là n’avaient été pour eux qu’une erreur grossière de la nature… »

Je ne savais pas pourquoi je racontais cette histoire, ni pourquoi je m’étais ainsi mis à parler. Sans doute le sentiment que j’avais. Oni devait se sentir vulnérable et l’obliger à me faire la conversation, ça ne l’aurait pas aidé à se sentir mieux. On ne savait pas bien quoi se dire, on ne savait pas bien de quoi parler. Et pourtant nous étions comme deux enfants, innocent à notre propre manière. Je me battais contre le monde, elle se battait contre quelque chose de plus personnel et de plus enfouie. Je baissais le regard vers elle…

« La morale est celle que l’on veut bien lui donner. Que dirais-tu toi ? »

Et voilà que le jeu recommençait. Comme une danse qui ne se termine pas. On finit un mouvement et on en commence un autre. C’est une manière de se maintenir humain. Une manière de se maintenir réels. Une manière de se maintenir vrais.
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Message(#) Sujet: Re: Meurtre et faux procès [PV Oni] Meurtre et faux procès [PV Oni] EmptyLun 9 Fév 2015 - 19:26

Musique ♫:

Je l'avisai de mon œil désormais unique, constatant avec soulagement qu'il ne comptait pas partir. Du moins pas tout de suite. Il m'intima de me reposer, mais je ne comptais nullement céder à la fatigue et au désespoir. Peut-être qu'en fin de compte, je parvenais à comprendre Méphisto qui n'y était sans doute pour pas grand chose. J'avais passé ma vie enfermée dans un rêve sans constance ni raison tandis que l'implacable réalité tambourinai à ma porte emmenant avec elle son lot de souffrances et de perditions. Ces sombres méfaits que je n'étais pas prête à affronter et qui avait manqué, de peu et à plusieurs reprises, de détruire ma vie. Le dernier châtiment avait frappé mon œil, mais envers et contre toute probabilité j'étais encore là. Je vivais encore, je continuai d'exister. Tout ceci pour en arriver ici, aux côtés de cet homme qui se présentait à moi à la fois tel une bénédiction et une malédiction. J'étais parfaitement consciente de tout ce que j'avais à perdre avec, ou plutôt à cause de lui, cependant je savais également tout ce qu'il pouvait m'apporter. Alors nous en revenions irrémédiablement, encore et toujours, à cette même finalité. A savoir, le choix. Nous étions libres de nos choix tant que nous demeurions en mesure d'en assumer les conséquences et, pour ma part, je me savais prête à y faire face.

Il me raconta alors cette étrange histoire que j'écoutai avec attention. Lorsqu'il eut terminé son récit, induisant toute la subtilité et l'ironie des faits dans ses paroles, je me sentis plus sereine. Comme si le simple fait de le savoir à mes côtés suffisait à m'apaiser. Je restai un instant silencieuse, méditant sur ce conte ainsi que sur tout ce qu'il pouvait contenir. Alors un sourire se forma sur mes lèvres, un sourire comme je n'en avais jamais eu. Il n'inspirait pas la joie, ni l'ironie pas plus qu'une once de médisance ou d'arrogance comme ces derniers me sied tant. Non, il s'agissait d'un sourire empreint d'une certaine sérénité mêlée de sagesse. Un sourire sage ? Avais-je donc tant changé ?

-Ces fameux pandas Gris sont nés de l'union des pandas Noirs et des Blancs. Deux couleurs, deux notions que tous opposent et qui donna naissance à quelque chose de nouveau, de mal aimé car différent, certes, mais également de beaucoup plus fort. Suffisamment pour protéger les autres de cet hiver si rude.

Peut-être que ce simple conte résumait assez nettement l'histoire de nos vies à tous. J'ignorai si cela était du à sa volonté ou au fruit du hasard, mais tel en était l'interprétation que j'en faisais. Aussi plongeais-je mon regard dans le sien attendant de voir sa réaction. Sans doute resterait-il indifférent. Cela ne m'aurait guère étonnée le connaissant tant il était difficile de savoir sur quel fil danser avec lui. Un coup il se montrait proche, puis l'instant d'après tellement plus distant, comme si quelques choses le retenait. Je devinai ce dont il s'agissait, car les mêmes doutes et craintes continuaient encore de sillonner mon esprit. Néanmoins, qu'il arrive ce qu'il devait arriver ou au contraire qu'il ne se passe rien ; je tenais à lui dire quelque chose. Simplement parce que je tenais à lui et que je ne voulais pas le voir dépérir sur cette voix. Ces paroles emplit d'amour me revinrent alors et s'échappèrent de mes lèvres pour devenir réelles.

-Yusuke... Peu importe tes choix, tu n'as pas à vouloir porter le monde sur tes épaules. Je ne veux pas qu'il t'arrive malheur alors s'il te plaît, promet le moi... Avant qu'il ne soit trop tard, accepte de te reposer sur les autres. Ne serait-ce qu'un instant.

Désormais, il était tout ce qui m'importait. Ma blessure me paraissait si lointaine tant je m'inquiétai pour lui. Peu importait qu'il s'agisse de notre dernière rencontre, peu importait qu'il emprunte la voix du chaos, peu importait ma vie. Je désirai simplement prendre soin de lui. Le protéger de lui-même durant le peu de temps qui nous restait. Qu'il se concède au répit avant que les poids de son passé et de son présent ne finissent par écraser son avenir.

-Je n'ai pas la présentation de connaître ton entourage, mais je veux que tu saches que tu peux compter sur moi. Parce que... Parce que...

Mes mots se perdirent dans le vide. Je me mordis la lèvre inférieur, tentant tant bien que mal de refouler cette boule d'émotions qui me nouait la gorge.

-Parce que je t'aime...

Ainsi étais-je parvenue à lui avouer, à me l'avouer. Je ne savais pas quand cela avait commencé ni comment cela se terminerait. Toujours était-il que désormais, il le savait. Je sentais mon cœur s'alléger d'un fardeau en mesure qu'un autre prenait place. Le temps sembla se figer durant un long moment, là, au milieu de la plénitude et des ombres, de ma perle d'ocre larmoyante dans ses deux saphirs d’azurs. Puis je finis par tourner la tête, me remettant à fixer un point dans le vide, honteuse, redoutant plus que jamais sa réaction. Au moins savais-je, dès à présent, que je n'aurais à éprouver aucun regret.


Dernière édition par Saibogu Oniri le Lun 9 Fév 2015 - 20:38, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Meurtre et faux procès [PV Oni] Meurtre et faux procès [PV Oni] EmptyLun 9 Fév 2015 - 20:34

"Aimer, ce n'est pas se regarder l'un l'autre, c'est regarder ensemble dans la même direction."


« Je t’aime… » Ces mots résonnèrent dans ma tête comme une bombe qui n’a de cesse d’exploser. Je sentais mon esprit se craqueler, se démultiplier et se perdre dans une réflexion insensée. Oniri m’aimait. Je ne savais quoi penser. Je ne savais quoi dire. Comment en étions nous arrivés là ? Moi, le terroriste mondial et elle, la vaillante guerrière qui se battait pour son pays. Nous étions des opposés, des êtres voués à se détester, à se haïr. Et pourtant elle m’aimait et moi… Que ressentais-je moi ? M’étais-je seulement posé la question. Étais-je seulement capable de ressentir encore. Après toutes les lames qui avaient transpercé mon cœur, pouvais-je encore aimer ? La passion pouvait-elle encore brûler dans mon cœur et me pousser à apprécier la vie ? Je n’en avais cure. Je savais que depuis quelques temps, j’attendais la mort, je ne vivais plus que par l’intermédiaire d’actes irréfléchis. Bien que je ne souhaitais pas l’arrêt de mon existence, je me foutais bien de sa continuité. Mourir ou rester en vie, c’était du pareil au même.

Mais une telle révélation. J’étais assis sur ma chaise et lorsque la bombe tomba, je ne bougeai plus. Je fixais Oni avec un œil interrogateur. Son regard à elle se déroba, elle regarda le plafond, un point fixe, comme pour se protéger après s’être ouverte à moi. Que devais-je faire ? Je ne le savais pas… je ne le su pas jusqu’à ce que je m’attarde à nouveau sur le visage de ma princesse des sables. Un visage blanc d’innocence et de vulnérabilité. Un visage en porcelaine si facilement cassable. Je n’avais pas envie qu’un jour son visage se creuse de la haine que j’éprouvais. Je n’avais pas non plus envie de l’emmener avec moi dans une vie qui ne lui apporterait que souffrance.

Je me redressai et me levai. Alors, je marquai un temps avant de m’allonger sur le lit doucement. Je m’installai, serré aux côtés d’Oni et je passais ma main sous son con pour l’enrober complètement. Doucement je me mis à caresser son bras encore valide. Je passais ma main sur sa peau avec la lenteur des premières bonnes intentions. Je respirais son parfum avec tout autant de quiétude et je me perdis dans la contemplation de ce point fixe sur le plafond. Elle attendait surement que je lui réponde que moi aussi je l’aimais. Mais dans cette position, il fallait avant tout que je lui fasse clairement comprendre mes doutes, mes craintes.

« Ma vie est trop dangereuse. Tu es ninja et tu côtois la mort chaque jour. Mais tu ne connais pas la vie de paria. Et je ne peux pas t’imposer ça. Tu es trop importante pour moi. Mais j’ai peur. J’ai peur que si je te dis que je t’aime, qu’un jour tu te retrouves parmi ces personnes qui ont compté pour moi et qui ont été consumé par le feu que je mets sur mon passage. Je suis comme une catastrophe naturelle, je détruis tout… »

J’avais égrené mes paroles avec douceur et lenteur. Je les avais pesé, elles étaient importantes. Je savais que je n’arriverais pas à la convaincre. Je savais qu’elle ne voudrait pas écouter mes explications. Mais nous regardions tous deux dans la même direction. Et nous nous aimions. A cet instant, je compris que tous les beaux discours sur la haine et la noirceur d’un homme déchiré ne m’aideraient pas à protéger Oni de mon destin. Je tournai la tête vers elle et elle fit de même. Je l’embrassai alors avec indolence et humai son parfum si enivrant. Ensuite je retirai mes lèvres et, tout en maintenant la distance entre nos deux visages, je me mis à chuchoter :

« Je t’aime et je te fais la promesse de reposer tout ce qu’il y a de vrai et de bon chez moi à l’intérieur de toi. »

Je l’embrassai de nouveau. Au final, je m’étais abandonné. La vie, la mort, cela n’avait pas d’importance alors pourquoi un amour qui se finirait sanglant en aurait-il. Pourquoi je pense qu’il se finirait de manière sanglante ? Parce que c’est ce que j’étais, un monstre qui détruisait tout. Les cendres n’étaient pas dans mes sabres, elles étaient dans mes mains. Je consumais tout ce que je touchais et la petite princesse des sables n’échapperait pas à cette règle. Néanmoins, j’avais le cœur rempli de bons sentiments et l’envie profonde de la sauver de moi même…

Allais-je y arriver ? Je ne le savais pas. Une chose était sûr pourtant, une chose immuable et qui maintenant m’apparaissait comme une vérité indiscutable : J’aimais Oniri. Je l’aimais elle, ses cheveux blancs, son odeur, ses yeux jaunes orangés. J’aimais son cœur que je sentais battre à travers le contact de nos peaux, j’aimais le froncement de ses lèvres lorsque je l’embrassais. J’aimais…
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Message(#) Sujet: Re: Meurtre et faux procès [PV Oni] Meurtre et faux procès [PV Oni] EmptyMar 10 Fév 2015 - 15:26

Musique ♫:

Il resta un long moment silencieux, tandis que moi, dans ma gêne, et dans la honte de mes sentiments je gardais l’œil rivé sur un point fixe au plafond. Puis j'attendis. A tout instant, je me l'imaginai prendre la porte et disparaître à jamais, désireux de fuir cette histoire sans constance et qui ne pourrait qu'aboutir à une triste fin. Alors il se redressa enfin, mais ce fut pour me rejoindre dans mon lit. A cet instant mon sang ne fit qu'un tour. Je reposai un instant le regard sur lui, parvenant difficilement à réaliser ce qui était en train de se passer. Il n'avait prononcé aucune parole, n'avait nullement répondu, mais cet acte en lui-même venant de lui, prévalaient sur tous les mots du monde. Il entoura ma nuque avec son bras pour mieux m'attirer à lui et ainsi caresser ma peau. Je me sentis frémir en même temps que je me lovais contre-lui pour m'imprégner de sa présence ainsi que de sa chaleur sur mon corps glacé. Je l'écoutai alors, tenter de vainement me rappeler la situation ainsi que les faits. Tout ce qu'il me disait, je le savais déjà et en avait prit pleinement conscience. J'étais prête à porter son fardeau à en payer le prix quoiqu'il advienne ne serait-ce que pour ces quelques instants passé avec lui.

-Espèce d'idiot... Fis-je d'une voix douce et affectueuse. Je sais à quoi m'attendre. Si le monde a cessé de m'effrayer, c'est grâce à toi. Je te dois bien plus que tu n'y l'imagines. Alors quoiqu'il advienne, je serais là pour toi. Et s'il le faut, je ferais tout pour éteindre ce feux qui consume ton existence. Comme je te le disais, je n'ai pas la présentation de connaître ton passé, mais je sais de quoi sera fait ton avenir. En attendant, faisons en sorte d'appartenir au même présent.

Et puis comme pour sceller tous ces aveux , comme pour sceller ce pacte pernicieux, cet amour véritable et condamné d'avance, nos lèvres ce joignirent dans un long baiser chaste brûlant de sentiments. Je me penchai un peu plus sur lui, serrant les doigts de ma main valide sur son manteau comme pour l'empêcher de fuir après cet échange qui signifiait tant pour-moi. Les sentiments explosèrent dans mon cœur qui se répandirent tel un flot salvateur et guérisseur jusque dans les tréfonds de mon être. J'ignorai depuis combien de temps j'attendais cela, ne sachant pas réellement à quel moment tout cette histoire avait réellement commencé. Moi qui estimait avoir passé ma vie dans un rêve éveillé, lui, ne m'avait jamais paru aussi réel qu'en cet instant, si vrai. Alors finalement, il m'annonça à son tour qu'il m'aimait. Ces mots glissèrent sur-moi pour aller s'imprégner dans chaque fibre de mon être. Mon cœur palpitait dans ma poitrine. Était-ce donc cela le véritable bonheur ? Les larmes se mirent à couler le long de mon œil valide submergé par l'émoi. Et nous nous embrassâmes à nouveaux, plus fougueusement, plus passionnément cette-fois, comme si nous commencions déjà à compter le temps qu'il nous restait à passer ensemble.

-Et moi je te fais la promesse de prendre tout ce qui est bon et chaleureux en toi afin de le conserver précieusement.

Cet héritage, je voulais en prendre soin. Il serait tout ce que nul ne saurait jamais de Yusuke Katano. Cette part de lui que le monde ignorait, cette part de bonté et d'affection enfermée dans cette carapace froide et insipide formée autour de son cœur. J'avais appris à voir au travers, cette lueur faible et vacillante qui se battait contre les ombres qui gangrenait son âme. Lueur qui avait finit par toucher mon propre cœur et qui me permettait désormais de le comprendre. Aussi étais-ce pour cela que je l'aimais.

Lovant ma tête dans dans le creux de son cou, je laissai choir une partie de mon corps contre le sien, gardant ma main fermement agrippée au tissu de son manteau. Sa présence me réconfortait, sa chaleur me galvanisait, son odeur m'apaisait. Je poussai un léger soupir. Tous mes muscles ce détendirent tandis que je laissai la plénitude m'envahir. Mes forces me quittaient, après toutes ces épreuves, je me sentais si fatiguée, mais malgré cette sensation de bien être, je ne désirai pas trouver le repos. Pas tout de suite. Je voulais me profiter de chaque grain d'existence, de chaque seconde passée en sa présence. Alors les souvenirs m'envahirent. Je me remémorai cette-nuit dans le désert où j'avais rencontré cet homme qui avait sut alléger les fardeaux de mon âmes et qui à ce jour y parvenait encore.

-Cela pourrait paraître sot, voir impossible, mais faisons en sorte, qu'un jour peut-être, nous puissions nous retrouver dans cet oasis là où nous nous sommes tous les deux rencontrés.

Je détachai ma main de son manteau pour la poser sur sa joue, caressant cette dernière du bout des doigts, désireuse de lui transmettre le peu d'affection que mon état éprouvé me le permettait. Cette idée fit naître un sourire sur mes lèvres tandis que je sombrais lentement dans le sommeil, emmitouflée dans ce cocon chaleureux, laissant l'ensemble de mes rêves converger vers celui que j'aimais.
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Message(#) Sujet: Re: Meurtre et faux procès [PV Oni] Meurtre et faux procès [PV Oni] EmptyMer 11 Fév 2015 - 16:26

Oniri avait finalement réussit à trouver le sommeil. Pour ma part, je pris encore quelques minutes avant de me laisser entrainer dans les bras de Morphée. J’avais besoin d’un petit temps de réflexion personnelle. Trop d’évènements s’étaient produit en trop peu de temps. Etais-je vraiment dans la réalité ou étais-je simplement en train de rêver ? Avais-je véritablement trouvé quelqu’un capable de me suivre dans mon périple et pourtant ne pas partager ma vision du monde. Oniri m’acceptait comme je l’étais. Elle ne cherchait pas plus loin. Elle n’était ni une profonde psychopathe comme Goren ou juste un homme intéressé comme Zennosuke. Elle était l’incarnation pure de celle qui suit son homme dans les enfers par amour. Mais même si son engagement était sans limite, je savais pertinemment que je ne lui demanderais pas de m’accompagner dans ma chute. Bien au contraire, à partir du moment où je lui avais précisé mon affection, j’avais pris la décision de donner deux objectifs à mon existence. Le premier restait inchangé et resterait sans doute à jamais lié à mon âme. Mais le second, le nouveau, consistait à protéger Oniri jusqu’à ce que mon dernier souffle ait été lâché. Pouvais-je concilier ces deux buts contradictoires ? Je ne le pensais pas, je n’y croyais pas même. Mais je n’étais pas disposé à laisser tomber ni l’un ni l’autre. De ce fait, j’étais prêt à me laisser tomber aux enfers avec mon orgueil, je n’avais pas peur de la mort… Un dernier regard posé sur la frimousse innocente de la jeune fille et je passai moi aussi dans le monde des rêves.

Cette nuit là fut tranquille. Je n’avais pas rêvé ni fait de cauchemar. Mon esprit sans doute était apaisé par cette présence près de lui. Je n’avais plus besoin de m’interroger sur les tentatives d’assassinats ou sur mes besoins futurs quant à mes projets de chaos. Etrangement, le blanc encore présent dans mon âme semblait s’unir harmonieusement au noir qui avait fait ma légende. Je n’étais plus du tout le même et pourtant, je demeurais un vestige du monstre d’autrefois. La conception de cette idée m’était difficile mais je compris enfin comment tout cela fonctionnait. Avec Oniri, j’étais Katano Yusuke, l’homme capable de sagesse et de bonté. Avec le reste du monde, j’étais le tranchoir fantôme de Kiri, le démon intransigeant et cruel. Cela m’allait ; parfaitement même.

Je me réveillais avant Oniri et passais quelques minutes à la regarder dormir. Sa respiration était constante, son visage se gonflait et se dégonflait au fur et à mesure que les secondes s’égrenaient dans le sablier. Lentement je la fis se décaler sur la droite pour libérer mon bras. Elle ne s’était pas réveillée mais au moins ainsi, j’avais le champ libre pour me déplacer. A la manière d’un félin je me glissais alors en dehors du lit et sortis de la chambre. Je pris la direction de la cafétéria indiquée partout sur les murs et allais nous chercher un petit déjeuner. Je payais ma consommation et repris le chemin de la chambre. Une fois la porte de celle-ci ouverte en grand, je pénétrai à l’intérieur avec le plateau repas. Quelques œufs, deux tasses de thé et quelques biscuits. Oniri était déjà réveillée et assise sur son lit. Elle avait l’air pensive.

« Il n’y avait que ça, j’espère que ça te va. »

Je m’approchai du lit, posais le plateau et tirai une chaise pour m’asseoir dessus. Il n’y avait pas assez de place sur le matelas. Je pris la tasse de thé et la portai à mes lèvres, je n’avais pas particulièrement faim alors je laissais à ma jeune compagne le plaisir de s’emparer de l’assiette. Mon regard, contrairement à la veille était plus jovial, moins neutre. Le contentement et la paix se lisait aisément dans mes traits et aucun homme qui serait passé par là n’aurait reconnu le meurtrier, criminel international.

« Alors, si tu me disais ce que tu fais si loin de Suna ? »

Il fallait maintenant meubler la conversation comme deux hommes normaux. Nous nous aimions et nous en tenions à cette passion mais nous devions aussi communiquer. Après tout, que savions nous vraiment l’un de l’autre. Hormis les lignes importantes et les légers secrets qui nous dévoraient. Nous devions apprendre à nous apprivoiser et cela signifiait bien sûr s’interroger et se répondre. Mais cette fois-ci, ce ne fut pas comme lorsque je m’adressais à un ami pour connaître ses activités : la réponse présentait un intérêt certain et j’étais particulièrement attentif…
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Message(#) Sujet: Re: Meurtre et faux procès [PV Oni] Meurtre et faux procès [PV Oni] EmptyJeu 12 Fév 2015 - 21:47

Je me réveillai à la seconde même où je le sentis bouger contre moi. Cependant, je ne fis rien, me contentant de faire semblant de veiller alors qu'il reposait ma tête sur l'oreiller. J'entendis le bruit de ses pas quitter la pièce. A cet instant j'ouvris l’œil puis tentai péniblement de me redresser. Mon corps n'était plus engourdi par l'anesthésie général, mais je me sentais encore grandement affaibli par les événements de la veille. Une douleur vive, semblable à une brûlure qui se propageait sur toute la partie gauche de mon visage, me rappelait alors ma nouvelle condition. Je ne parvenais pas encore totalement à réaliser ce qui m'était arrivée. Je ne préférai autant ne pas y penser, bien que cela me fut difficile.

Depuis mon opération, personne ne s'était approché de ma chambre en dehors de Yusuke et cela m'étonnai de ne voir aucune infirmière venir changer mes bandages ou encore un médecin pour énoncer le bilan de l'opération. Quelque chose avait dû se passer durant le temps où j'étais inconsciente. Je pouvais presque parier que mon compagnon y était pour quelque chose. Il était possible qu'on l'ait reconnu, auquel cas le temps de notre présence ici serait compté. Inlassablement les problèmes semblaient nous poursuivre. Néanmoins, et ce malgré mon état, j'étais prête à les affronter.

Mon visage s'éclaira lorsque je revis mon bien aimé revenir la chambre avec le petit déjeuner. Cette attention le rendait si attachant et cela me réchauffai le cœur de constater qu'il veillait sur moi. Je le vis poser le plateau sur mon lit, avant d'ouvrir le volet de la fenêtre, laissant la béatitude de l'aube éclairer la pièce. Après coup il vint s'asseoir sur sa chaise face de moi pour boire une première gorgée de thé. Le repas semblait plus qu'appétissant, mais au vu des circonstances, je n'éprouvais pas vraiment l'envie de me nourrir, au contraire j'avais l'estomac noué par les événements. Je m'efforçai cependant d'avaler quelques biscuits ne serait-ce que pour le remercier de sa bienveillance.

Seul le thé parvint réellement à passer et son arôme sucré me revigora. Assise, les jambes croisées sur le matelas, en tenue d'hôpital, avec l’œil bandé, je ne me sentais guère à mon avantage ayant presque honte de me présenter ainsi devant lui. Je détournai le regard, perdant durant un instant mon attention dans le paysage de l'autre côté de la fenêtre. Ma rêverie cessa à l'instant où il m'interrogea sur les raisons de mon voyage. Prise au dépourvue, sa question me fit sursauter. Je ne savais pas vraiment quoi répondre. Je l'aimais, je désirai me montrer honnête avec lui, pouvoir tout lui dire sans la moindre retenue, cependant je savais que cela était impossible. Tandis qu'il m'avisait, attendant certainement une réponse, je compris alors qu'il cherchait simplement à discuter.

En même temps que notre amour, un pacte avait été scellé entre-nous. Celui de ne jamais laisser nos idéologies respectives prendre part à notre idylle. Nos modes de pensés s'avéraient contradictoires et la conversation pouvait rapidement se transformer en pente des plus abruptes. En tant que Shinobi, le silence prévalait sur tout le reste, mais en tant qu'amant et amante, nous nous devions de partager une part de nos existences. Dès lors, c'était à nous qu'incombait de trouver un équilibre entre ces deux facettes.

-Disons qu'il était tant pour moi d'en apprendre un peu plus sur le monde qui m'entoure. Je mentais, il le savait et nous savions qu'il ne nous en fallait pas davantage.Il s'agit de la première fois que je quitte Suna seule. J'ai depuis toujours rêvé de ce jour où je pourrais parcourir le Yuukan et l'explorer. Kawa n'est d'autre que ma première destination, je n'ai pas encore décidé de quelle sera la prochaine...

J'aimais à discuter ainsi. Nous ne pouvions aborder certains sujets délicats, mais cela ne m'empêchai pas pour autant de lui faire part de mes rêves comme de mes espoirs. Cela me donnait en quelque sorte l'impression d'avoir un semblant de vie normal dans ce monde de fou. Cette rencontre ainsi ce petit interlude que nous nous accordions. Je les louai comme une bénédiction.

-Et toi, racontes-moi un peu tes voyages. Tu as probablement du voir de nombreuses chose durant tes nombreux périples. Aurais-tu un lieu à me conseiller ? Lançais-je taquine, alors qu'un nouveau sourire se dessinait sur mon visage.

Je ne parvenais pas encore à totalement réaliser la chance que j'avais de me trouver en cet instant avec l'homme que j'aimais. De pouvoir enfin goûter au véritable bonheur, aussi bref et incertain d'avenir pouvait-il l'être. Le voir ainsi heureux me comblait également de joie. J'espérai être en mesure de pouvoir lui offrir ce qui l'attendait, car lui aussi avait droit à son répit.

-Tu es si beau quand tu souris. Alors s'il te plaît, continu ainsi...

Cette voici je ne faisais que dire la vérité. Et comme pour le remercier de tout ce qu'il faisait pour moi, je me penchai en avant afin de déposer un baiser sur ses lèvres.
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Message(#) Sujet: Re: Meurtre et faux procès [PV Oni] Meurtre et faux procès [PV Oni] EmptyDim 15 Fév 2015 - 10:39

Sans grande surprise, je constatais avec humour que ma compagne aux yeux mielleux me mentait par omission. Ne me donnant qu’une partie des informations que je demandais, elle s’assurait à la fois le fait de ne pas trahir son village et le fait de ne pas me trahir. Un jeu intelligent, je ne pouvais qu’en convenir. Néanmoins cela me faisait bizarre sur le moment. Je comprenais avec par la réalité écrasante de notre conversation que désormais, la plupart de nos discussions se passeraient ainsi. Nous n’avions donc, ni l’un ni l’autre, intérêt à parler de nos affaires professionnelles respectives. C’était dans un sens, assez triste. Mais si l’on observait le problème sous une autre facette, on pouvait se laisser convaincre du bien fondé d’un tel principe. On ne ment pas mais on ne dit pas pour autant la vérité. N’était-ce pas ainsi que j’avais vécu toute ma vie ? En quoi le fait de devoir reproduire ce mode de fonctionnement dans une relation plus personnelle me dérangeait-il ?

Oniri rebondit sur ma question en m’en posant une à son tour. Celle-ci, bien qu’anodine et n’ayant pour seul réel objectif que de meubler une conversation pré-matinale, eu le mérite de me replonger légèrement dans de vieux souvenirs. Ainsi le lieu qui me semblait le plus propice au voyage –je m’en rendait à cet instant compte de la vérité- n’était pas mon actuel QG d’organisation sur l’île de la cendre ; mais bien au contraire, mon pays natal : Le pays de l’eau. Un endroit magnifique où le climat était agréable en toute saison. J’avais vécu la majorité de mon existence dans ce lieu vaste et incroyablement chargé d’énergie spirituelle. Les mangroves situées aux contours des villages ne manquaient pas de représenter les mystères toujours présents dans nos vies. Le ciel, souvent gris, me rappelait chaque jour que les hommes ne sont pas toujours ou blancs ou noirs. Combien de fois me suis-je perdu dans mes réflexions en contemplant cette nature luxuriante, sauvage et même parfois hostile. Je n’avais pas compté, à l’époque j’étais encore un homme de poésie et d’art. Je ne m’étais pas abandonné au combat et au vice de la colère comme aujourd’hui.

« S’il y a un pays qu’il faut voir, c’est Mizu. Mais je te défendrais bien d’y aller en ce moment. Des choses graves se préparent et la situation n’est pas au mieux. »

J’avais subtilement glissé cette information. Je savais qu’elle la prendrait en compte. Elle ne pouvait pas la laisser passer. Bien sûr, je partais du principe qu’elle était déjà au courant de la situation à Mizu, de l’envie persistante du Shukaï de mettre la main sur cette île qui devait normalement appartenir aux combattants de la liberté. Mais si elle ne l’était pas, c’était l’occasion pour moi de faire naitre une nouvelle idée dans son esprit : la possibilité de faire entrer Suna dans les histoires de Mizu. Le village ne verrait sans doute pas d’un très bon œil le fait de se retrouver avec encore moins de conquête que son homologue qui déjà, justifiait son existence par l’assemblée de plusieurs pays neutres.

Sans le vouloir, j’avais émit un léger sourire qui s’était faufilé au coin de mes lèvres. Sans doute était-ce le regard agréable de ma compagne ou le fait que nous laissions tous les deux cette omelette mourir sur le plateau repas. Ni l’un ni l’autre n’avions suffisamment faim pour nous gaver de cet excès de cholestérol. Toujours était-il qu’Oni ne retint pas une petite allusion à mon décroisement de lèvres. Elle souriait d’ailleurs à son tour et vint poser ses lippes sur les miennes. Un long moment, ni l’un ni l’autre n’émit la moindre réflexion. Tous deux nous nous perdions dans la danse impétueuse de nos langues et de nos lèvres. Oubliant pour quelques précieux instants le monde extérieur, je me sentais –et était pratiquement sûr qu’il en était de même pour ma moitié- en phase avec moi-même.

« Il y a trop de choses qui m’empêchent de sourire au quotidien. Peut-être qu’un jour j’aurais tout le loisir de le faire à longueur de journée. Ce jour là, j’espère que tu seras près de moi. »

Sortie tout droit du cœur, cette idée sur notre avenir ensemble m’avait tout au long de la nuit titillé l’esprit. J’avais certes envie d’un futur plus glorieux, plus agréable à vivre que mon présent. Mais au fond, j’étais satisfais d’être en vie et n’en demandais pas particulièrement plus. Que pouvais-je bien espérer d’une vie qui m’avait déjà tout pris. Alors je m’abandonnais dans les bras d’Oni, ou ici en l’occurrence, entre ses lèvres…
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Suna
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Message(#) Sujet: Re: Meurtre et faux procès [PV Oni] Meurtre et faux procès [PV Oni] EmptyDim 15 Fév 2015 - 18:54

Nos lèvres se joignirent à nouveau dans un ballet aussi mirifique que comptueux et nos cœurs battaient à l'unisson. Aussi improbable fussent ses dernières paroles, elles étaient parvenue à me galvaniser de joie, car la simple idée qu'il puisse envisager un quelconque avenir avec moi à ses côtés témoignaient de ses sentiments pour-moi. J'aurais tant voulu lui répondre que oui, que les choses ce passeraient ainsi, qu'un jour nous pourrions goûter à la paix et au bonheur. Tel était ce que je souhaitai du plus profond de mon être. Malheureusement nous ignorions tout de ce dont notre lendemain pouvait-être fait. Ce doux rêve me paraissait si lointain que, malgré sa flamboyance, je peinai à l’apercevoir. Où peut-être était-ce que j'avais tout simplement peur d'espérer. Alors en attendant, quitte à renier mon passer et ne pas vouloir me tourner vers l'avenir, je préférai me concentrer sur mon présent, sur notre présent.

Et je profitais encore davantage de notre échange n'osant l'interrompre comme s'il s'agissait du dernier. Alors d'autres sentiments naquirent en moi. D'autres désirs, dont celui de le connaître encore davantage. De profiter mieux profiter de chaque seconde passé avec lui. De le sentir dans chaque fibre de mon être. Cependant, le destin jouant contre nous, la situation comme mon état ne s'y prêtait nullement. Je dus alors me faire violence pour refouler cette hardiesse qui m'avait saisi durant l'instant où nous lèvres s'étaient jointes. Je m'écartai alors brièvement, posant mon front contre le sien, gardant les yeux toujours clos, laissant mes mains délicates caresser son visage de même que pour graver dans ma mémoire chacun de ses traits.

-Gardons cela de côté. Et faisons en sorte de transformer ce rêve en réalité lorsque le jour sera enfin venu. J'aimerais que tu me fasses découvrir ta terre natale.

Puis il me serra dans ses bras et je lovai mon visage dans le creux de son cou, me plongeant cœur et âme dans cette étreinte. Lorsque j'étais là, j'avais l'impression que le monde était suspendu, en arrêt total. Une fois contre lui j'avais la sensation que plus rien ne pouvait m'atteindre, qu'il était là pour me protéger. Je me perdis longuement dans la contemplation de l'instant, avant de rouvrir l’œil avisant soudainement l'arrivé de Shinobi par la fenêtre. Ces derniers se dirigeaient vers l'entrée de l’hôpital. Ils étaient certainement là pour nous. Je me redressai aussitôt, subitement mise en alerte, les sens aux aguets. Mon compagnon m'adressa un bref regard entendu. A ce niveau là, nous n'avions guère besoin de nous parler pour nous comprendre. Peut-être qu'inconsciemment, nous nous étions toujours préparé à vivre ce genre de situation ensemble.

-Nous devons partir, mais avant, il faut que je récupère mes affaires.

Il était hors de question que je parte sans retrouver mon équipement. Cela était certain. J'en avais à tout prix besoin pour combattre et me reposai sur ce dernier si je voulais espérer survivre à la suite des événements. Je me relevai alors hors de mon lit, mais fut subitement perturbée dans ma lancée par un vertige. Yusuke remarqua mon mal être et vint me soutenir pour m'aider à sortir de la chambre. Nous, nous retrouvâmes aussitôt dans le couloir. Le décors se mit alors à subitement osciller tout autour de moi et douleur de ma blessure au visage me lançait de plus en plus fortement. Je réalisai alors que je n'étais pas encore en état de faire quoique ce soit. L'idée d'être un fardeau m'énervai au plus au point, malheureusement, je n'avais dans l'immédiat d'autre choix que de me reposer sur mon bien aimé.

Après un interrogatoire légèrement musclé sur un membre du corps médicale, nous apprîmes que mes affaires étaient entreposées dans la réserve située au même étage. Nous nous y rendîmes aussi rapidement que possible. Une fois à l'intérieur je ne perdis pas de temps à faire main basse sur mon matériel et me changeait en vitesse sans une once de pudeur devant Yusuke. Nous n'avions pas de temps à perdre avec ce genre de formalité et puis ce n'était pas comme si nous ne nous étions pas déjà vus entièrement nus. Recouvrant ma tenue initial et désormais armées, nous pûmes enfin envisager de partir. Seulement, les shinobis avaient déjà investi les lieux. La situation ne jouai guère en notre faveur. Je n'étais nullement en état de combattre et Yusuke malgré sa grande force ne serait pas nécessairement en mesure de tous les vaincre. Quoiqu'il en fut, je ne voulais pas qu'il s'y risque pour moi. L'affrontement n'était donc pas une solution envisageable. A l'instar de la veille, il nous fallait faire preuve de discrétion. Nos doigts glissèrent l'un dans la main de l'autre tandis que nous guettions l'instant propice pour sortir de notre cachette.
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Message(#) Sujet: Re: Meurtre et faux procès [PV Oni] Meurtre et faux procès [PV Oni] EmptyMer 18 Fév 2015 - 20:22

Lentement nos lèvres s’entremêlèrent à nouveau et une nouvelle vague de sensation m’assaillit d’un coup. Je pus me perdre quelques secondes, fermer les yeux et oublier mon présent ainsi que mon passé. C’était agréable, si agréable que j’aurais bien voulu que cela ne prenne pas fin. Malheureusement, il fallait bien que nos visages se détachent, qu’ils cessent d’être soudés l’un à l’autre. Fort heureusement, il me restait assez d’honneur et de fierté pour ne rien montrer de ma déception à ma compagne. Je me contentais d’un léger sourire au coin des lèvres que je lui adressais presque avec reconnaissance. Je menais la danse mais ce n’était pas comme si je la possédais et qu’elle m’obéissait. Non, il n’y avait pas un tel rapport de force, comme dans ma relation avec Yuki. Les choses étaient différentes, plus adultes et donc, plus complexes.

Oniri parla, je ne l’écoutais qu’à moitié. Elle était jolie. Les rayons qui parvenaient à passer par les rideaux en dentelle des fenêtres venaient se fracasser sur son visage comme une glace qui se fragmente de telle manière qu’un millier d’arc en ciels apparaissaient entre ses yeux et ses attirantes lippes. D’ailleurs, je ne parvenais pas à les quitter des yeux et toute mon attention était rivée sur ces dernières. Mais le temps du baiser était passé et la jeune fille vint poser sa délicate tête au creux de mon cou. Je remarquai alors, n’ayant plus ses prunelles ou ses lèvres pour me voler mon attention, la hâte d’une demi douzaines d’hommes qui se ruaient à l’entrée de l’établissement. Très vite je compris de quoi il en retournait et me redressais sur le lit. Au même moment la jeune Oniri s’exclama avec sérieux qu’il nous fallait nous enfuir. Elle marqua cependant un temps pour spécifier qu’elle n’irait nulle part sans ses affaires.

« On va donc les chercher, mais il faut faire vite ! »

Elle se leva et pendant quelques secondes demeura immobile et sur place. Seule sa tête oscillait curieusement et je compris qu’il était sous le contre coup des blessures dues à son affrontement avec la Gekei. Elle avait des vertiges et je dû la soutenir pour ne pas qu’elle aille se fracasser contre le sol. Nous sortâmes dans le couloir et là, l’appui de ma bien aimée sur mon corps se fit plus pressant et plus lourd. Elle avait clairement du mal à placer un pied devant l’autre sans perdre l’équilibre. Aussi je tentais de la soutenir du mieux que je le pouvais tout en gardant une main relativement libre. Un infirmier passa par là et je l’agrippais à la gorge, lui laissant juste suffisamment d’air pour pouvoir parler.

« Où sont les affaires des patients ? »

Il m’indiqua- certes avec douleur et difficulté – que les affaires d’Oniri se trouvaient dans la réserve située au même étage. Aussi vite que nous le pûmes nous nous rendîmes là-bas et pénétrâmes dans la pièce. Oniri, sans la moindre gêne superflue se changea et revêtit ses vêtements habituels, tout cela en prenant bien soin de ramasser tout son arsenal. De mon côté, bien que mon attention était partiellement accaparée par le corps nue de ma jeune et douce petite amie (car il fallait bien l’appeler ainsi), je gardai un œil sur l’extérieur, dans la légère ouverture de la porte que je maintenais. Quelques ninjas passaient ça et là et je me rendis bien compte que nous ne pourrions pas sortir et foncer dans le tas sans prendre le risque de se faire submerger.

Oniri était habillé et je lui adressai un regard qui se voulait à la fois rassurant et sérieux. Nous étions dans une situation délicate et même si j’avais voulu m’en sortir en tuant tout le monde, je n’aurais pas pu garantir la sécurité de ma bien aimée. Ainsi, il ne nous restait que la compétence de furtivité pour espérer se sortir de ce mauvais pas. Lentement mes doigts s’entremêlèrent à ceux d’Oniri et je compris qu’il m’incomberait la lourde responsabilité de nous faire sortir tous les deux d’ici vivants. Je me concentrais donc quelques secondes sur la sortie avant de pousser la porte vers l’extérieur, de tirer Oniri avec moi et d’emprunter une série de couloir.

A plusieurs reprises ma compagne failli trébucher ou même m’entrainer avec elle dans sa chute mais la pression que j’exerçais sur sa main et le fait que je la soutienne de l’autre l’empêchèrent de faire trop de bruit ou de trop se faire mal. Ainsi nous étions arrivés à courir longtemps sans croiser le moindre ninja mais à quelques mètres de l’entrée, trois d’entre eux nous barrèrent la route. Sans mot dire, je plaçai Oniri contre le mur et dans un mouvement presque artistique, je dégainais mon sabre de manière menaçante. Les trois ninjas adverses se mirent en position d’attaque et chargèrent sur moi dans un silence presque mortel. Aucun n’avait crié et c’est ainsi que l’affrontement se termina : dans le silence.

Ayant esquivé l’attaque au sabre du premier, je le tranchais de part en part en passant, je plantais mon sabre dans la gorge du second avant qu’il n’ait le temps de m’attaquer et finalement, je plaçai deux doigts sur les deux articulations inférieur du troisième pour qu’il ne puisse plus utiliser ses jambes avant que je ne lui crame le cerveau avec un sort Raiton. La mort avait suivi l’affrontement qui n’avait duré que quelques instants et m’enveloppa curieusement de son aura lugubre. Je courus vers Oniri avec hâte et l’aidais à se relever avant de recommencer à courir.

« C’est presque fini… »

Nous atteignîmes l’extérieur avec tant de joie qu’il me fut presque difficile de ne pas sourire entièrement. Aussi, Booker, Elizabeth et Near firent leur apparition en face de nous et, dans un mouvement ample montrant tout le bâtiment, je leur donnais les ordres que j’avais prévu en les appelant à la rescousse au début de la journée.

« Vous bloquez toutes les sorties pendant au moins une heure. Et Near, tu as ce que je t’ai demandé ? »

Mon larbin me tendit un parchemin que je dépliais sur le sol. Je me plaçai au milieu de celui-ci avec Oniri dans mes bras et me coupai légèrement le bras d’un Kunai. A peine le sang avait-il attéri sur le parchemin que nous disparaissions de devant l’hôpital pour atterrir dans mon repaire secret de Kawa no Kuni. Mais cela bien sûr, Oniri ne pouvait pas le savoir. Néanmoins c’était le seul endroit où je pouvais lui offrir des soins appropriés. Sans lui demander son avis je la portai jusque dans l’une des chambres et la posais sur le lit. Je pris alors le temps de la regarder…

« Ce sont les réalités de ma vie : le meurtre sans se poser de question, l’auto défense. Je n’espère pas que tu le comprennes mais je sais que tu l’acceptes… »
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