— Et voilà Kan'... Ca t'apprendra à te la ramener.

Blasée. Voilà comment était notre protagoniste en ce moment précis.

Tout avait débuté lors d'un repas en famille où le père de la Saibogu commença à parler de l'enquête sur l'assassinat, non résolu, de la Godaime Kazekage : Habashi Zanshi. Voilà quelques temps, maintenant, que ce tragique événement s'était déroulé et il se trouvait que l'assassin était toujours en liberté. Cerise sur le gâteau, un Saibogu était sans doute le coupable.

Mais passons, tout ce qui était à retenir, c'est que Kanpeki, dans son habituelle modestie, "rabaissa" les personnes actuellement sur cette affaire et ajouta qu'elle pourrait trouver le responsable de tout ce bordel en un temps record. Son père, joueur et souhaitant donner une bonne correction à sa Benjamine, décida alors de la mettre sur l'affaire. En à peine deux jours, la Rebelle reçue un parchemin qui lui ordonnait de se rendre au Kakumeigun afin d'obtenir des informations sur une arme de catégorie E17. Celle qui avait perpétrée le crime.

C'est dans les rues de Suna, quelques jours plus tard, que nous la retrouvions. Lunettes de soleil, type aviateur, rabattues sur son visage boudeur. Elle regrettait amèrement d'avoir parlé lors de ce fameux dîner. Désormais, il n'y avait plus de marche arrière possible. Elle devait aller au QG des forces spéciales si elle ne voulait pas avoir des ennuis avec l'administration et/ou un bon coup de pied au cul, pointure 42, de son père.

Elle arriva à destination quelques minutes plus tard. Le Kakumeigun était un énorme complexe qui regroupait de nombreux étages. C'était ici que travaillait les Sunajins les plus redoutables, les plus discret et les plus entraînés. L'élite de l'élite. La crème de la crème. Bref, les caïds de la cité. Tête inclinée vers le bas, elle toisa l'édifice en abaissant légèrement ses lunettes sur l'arête de son nez, les sourcils arqués. Crachant par terre, elle se décida finalement à entrer.

La luminosité changea du tout au tout. De l'éclat aveuglant du soleil, il ne restait que la présence, presque invisible de lumières alimentées en électricité. Sans même retirer ses verres, Kan' s'arrêta sur le plan du bâtiment dans l'espoir de trouver son chemin dans ce véritable labyrinthe administratif. Finalement après de très nombreux vagabondages dans les couloirs et étages du QG, elle arriva enfin devant la salle d'examen. Sans prendre la peine de toquer, elle ouvrit la porte. Elle toisa le gars qui se trouvait déjà à l'intérieur, à travers ses lunettes.

— Yo. Moi, c'est Kanpeki. J'suis la spécialiste appelée à la rescousse.

Croisant les bras, elle observa les environs, puis se tourna à nouveau vers le bonhomme.

— Bon... Où est la bête ?

Spoiler:

HRP:

Sa « mère » était encore une fois venue, ce matin, le réveillant de son sommeil sans rêve. Bougon, sur le point d’exploser, il resta cependant calme, l’accueillant avec un air renfrogné et lui servant un petit-déjeuner. Le village ne parlait que de ça, depuis plusieurs semaines maintenant, et le Saibogu devait avouer une chose : cela l’ennuyait. La Godaime Kazekage avait été assassinée. C’était triste, mais c’était la vie. Katsuo avait une devise : tout le monde meurt, et certains ont juste besoin d’un peu d’aide. C’était ce qui était arrivé à Zanshi, fin de l’histoire.

Mais non. Le village, et plus particulièrement le clan Saibogu, prenait cette histoire à cœur. Tellement qu’ils semblaient oubliés tout le reste. Et la mère adoptive de Katsuo faisait tout pour qu’enfin son fils s’intègre au village et au clan. Et quoi de mieux pour cela que d’enquêter sur ce qui fait vibrer le cœur des Sunajins en ce moment ? On le réclamait pour enquêter sur l’assassin présumé de Zanshi : Saibogu Shun. Et c’est pour cela que le clan était en émoi, en fin de compte.

Las, Katsuo finit par accepter à contrecœur d’aller à ce stupide rendez-vous avec un autre Saibogu (décidément…) qui pourrait leur en apprendre un peu plus sur la balle retrouvée dans le corps de Zanshi. Elle l’embrassa, le remercia et quitta son appartement. Katsuo soupira : il avait prévu d’autres choses aujourd’hui. Courir après un fantôme ne faisait pas parti de ses plans de base. Il s’habilla sans se presser, après une bonne douche, et finit tout de même par sortir dans les rues chaudes du village, ses lunettes sur la tête et habillé sobrement et légèrement.

Il arriva rapidement sur place, et il entendit des voix à l’intérieur. Il entra et vit deux personnes en pleine discussion : visiblement, il n’était pas arrivé en avance. Mais qu’importe : on ne pourrait pas lui reprocher de ne pas être venu. Un homme, plus âgé, se trouvait face à une jolie jeune femme. Il en déduit assez vite, et ce malgré les apparences, que l’expert était le plus vieil homme. Mais il ne daigna pas faire part de cette conclusion à haute voix : énerver une jolie femme n’est jamais de bon augure, à Suna. Il entendit la fin de la conversation en cours, et se fit discret jusqu’à ce qu’on le remarque.

- Désolé du retard. Je suis Katsuo, et je suis chargé de déterminer si l’arme appartenait bel et bien à Shun. Je suppose que toi aussi ?

Un regard vers la jeune femme pour lui indiquer qu’il lui parlait. Puis le silence de sa part. Après tout, elle avait déjà entamé la conversation et il avait pu percevoir une question de sa coéquipière. Plus qu’à attendre les résultats de « l’expert »…

Comme prévu, il avait été rejoint par ses pairs en charge de l'enquête concernant l’assassinat de la Godaime. Si le jeune garçon eut un peu de retard, il ne lui en tint pas rigueur, se contenant d'attendre qu'il se présente pour commencer à donner quelques explications.

En effet, s'il avait été en renfort pour développer cette piste, c'était bel et bien parce que Souji avait des connaissances poussées en armement et notamment sur les armes de longues portées dites de catégorie E17.

Il ne doutait aucunement des compétences des deux autres Saibogu présents avec lui mais il se devait de les aiguiller pour qu'ensemble, en unissant leurs connaissances, ils soient en mesure d'apprendre le maximum d'informations.

« Bonjour à vous Kanpeki et Katsuo. Je suis Souji, spécialiste en conception d'armes. »

Il invitait les deux jeunes gens à s'approcher de l'établi sur lequel reposait les morceaux d'armes.

« Comme vous pouvez le constater, l'arme ayant servi à tuer notre Godaime Kazekage a été détruite après son utilisation. On pourrait alors se dire que cela a été fait pour éviter de trouver son propriétaire grâce à son numéro de référencement mais cette arme là ne dispose d'aucun code de fabrication : elle n'est pas recensée. »

Il marquait un silence pour laisser aux Saibogu le loisir de comprendre où il souhaitait en venir.

« Cela suppose que cette arme a été conçue uniquement dans le but pour lequel elle a servie. Il ne s'agit pas d'une arme fabriquée légalement puisqu'elle n'est pas répertoriée dans nos fichiers. »

Chaque armes crées par les Saibogu, entre autres, devaient disposer d'un numéro de série et être intégré à la base de données pour être en mesure d'assigner officiellement l'arme à son créateur.

Souji s'approcha de la table nonchalamment plus près encore pour attraper l'un des fragments de métal tout en désignant ce dernier.

« Comme vous pouvez le voir il s'agit là du métal traditionnellement utilisé par nos soins et qui se trouvent dans nos réserves en provenance directe de Ki no Kuni. »

Il n'y avait donc rien a tiré du matériel de conception qui aurait pu indiqué un indice du fait de sa provenance.

« Le métal a été sectionné net. Je ne suis pas un expert en fuinjutsu mais j'ai tout l'impression que, puisqu'il n'y avait aucune trace de poudre ou de marques quelconque prouvant une explosion ou une source de haute chaleur pour la démanteler, que cela a été effectué par un sceau placé sur l'arme. »

Le travail était propre malgré la précipitation dont avait dû faire preuve le coupable.

« Concernant les finitions : il s'agit là d'un bon boulot mais ce n'est pas non plus du travail d'orfèvre. En revanche, la personne semblait s'y connaître en armes à feux. Ce qui n'est pas forcément le domaine de tous les Saibogu. »

Ce manque d'application était-il lié à la visiblement unique utilisation de l'arme? Cela pouvait tout aussi bien dire que le réalisateur de ce sniper avait volontairement bâclé ses finitions pour que l'on ne puisse pas remonter jusqu'à lui...

« Je pense qu'il nous faudrait tenter de faire une reconstitution de l'arme avec ses fragments afin de réellement voir à quoi elle pouvait ressembler et quel genre de calibre c'était réellement... Cela nous permettrait de savoir le type de balles elle utilisait et à la limite de l'essayer au stand de tir du Kenkyuujo. Si elle a été détruite alors que l'arme n'est pas traçable c'est bien qu'il existe une raison autre à sa destruction... »

Là dessus il laissait les Saibogu réfléchir et méditer sur ses analyses.

— Ouep mon gars. On est tous les deux dans ce merdier.

Ce furent les mots que la Rebelle exprima lorsque le dénommé Katsuo entra dans la pièce et se présenta. N'ayant plus rien à lui dire, elle le toisa de la tête au pied pour finalement se retourner vers leur "aiguilleur". Habillé d'un costard, clope à la bouche, cheveux non coiffés, ce gars - il fallait l'avouer - respirait la classe. Après avoir exprimé les politesses d'usage, cet homme du nom de Souji leur indiqua la table où était posé l'arme du crime. Rectification : Ce qu'il en restait. En effet, il était difficile de se dire que ce puzzle non fini avait été un "bâton-de-feu". C'est d'ailleurs avec un sourcil arqué que la brune observa ce tas de ferraille. L'auteur n'y était pas allé de main morte. Mais, mine de rien, les fissures étaient nettes, lisses. A croire que la main de l'homme n'était pas le responsable. Mais alors qu'est-ce qui avait causé ça ? Une autre machine ? Une sorte de mécanisme à base de laser ? Dans tous les cas l'auteur n'avait rien prit à la légère. Quoique... Il aurait pu détruire totalement cet objet...

Bref, c'est des questions plein la tête que la Saibogu écouta les explications détaillées de leur hôte. Les mêmes analyses furent émise de la part de Souji. Mais d'autres données intéressantes avaient été énoncées. Cependant, c'est sans interruption que Kan' laissa les paroles du "spécialiste" arriver à ses oreilles. Un Fuinjutsu hein ? Pourquoi pas. Finalement c'est avec une suggestion que l'homme à la cigarette mit un terme à son briefing.

Mains dans les poches de son short, Kan' observa longuement les fragments de l'objet. Elle essayait mentalement de se faire une image de la forme de ce flingue. Le canon était facilement discernable, mais pour le reste... Autant s'amuser à essayer de mettre la statue du nouveau Kazekage en grain et de la reconstituer. Finalement, la jeune femme poussa un soupir rageant.

— Il n'y a pas trente six mille solutions de toute façon. On sait que c'est une arme de catégorie E17. Longue portée quoi. 'Suffit juste de sortir les plans de toutes les armes de cette catégorie et déjà on pourra avoir une chance de remonter c'machin.

Elle regarda les deux personnes présente et s'arrêta finalement sur son collègue Katsuo.

— Mais bon tu te doutes qu'on peut déjà virer de la liste tout ce qui est lance-patate et autre engin bourrin. C'qu'on cherche c'est le plan d'une arme d'assassinat à haute précision. Une carabine ou autre flingue de ce genre.

Elle se retourna vers Souji, puis continua :

— Je suppose que vous, le Kaku, vous avez ce qu'on cherche ?

Soupirant à nouveau, elle reprit, toujours en direction du membre des forces spéciales.

— Et puis, faudra qu'on m'explique. J'sais que c'est pas en rapport avec notre taf'. Mais comment Shun aurait-il pu se servir dans la réserve de métal sans que personne ne s'en rende compte. On a pas un registre qui garde une trace de tout ça ?

HRP:

Il écouta sa belle équipière exposait des faits pertinents : la catégorie de l’arme, la façon dont il l’avait conçu… Il existait de nombreuses zones d’ombre au tableau, et quelque chose démangeait la conscience du Saibogu. Initialement, il avait fallu le tirer de force pour qu’il se rende au Kakumeigun, mais il devait avouer une chose : les énigmes le passionnaient. Comprendre, analyser, déduire : c’était sa tasse de thé. Il se déplaça légèrement sur le côté, écoutant toujours avec attention les deux protagonistes discutés. Il était plutôt du genre discret, peu enclin à être exubérant. Il ne coupait pas les gens, analysait autant leur façon de parler que ce qu’ils disaient.

Une fois qu’ils eurent terminés, il prit la parole, fixant tour à tour ses deux compères dans les yeux.

- Au vu de la puissance du tir et de sa précision, nul doute que la personne qui a conçu cette arme était dotée d’une expertise en la matière assez élevée. Shun était-il connu pour des talents d’assassin ? Ou de sniper ? De soutien ? On ne devient pas aussi redoutable en un clin d’œil. Surtout lorsqu’on était en prison. Être habilité à manier des armes à longue distance ne veut pas dire savoir les utiliser. Je suis habilité à me faire à manger, ça ne fait pas de moi un chef cuisinier.

Au fond, il ne dérogeait pas à la tâche qu’on lui avait confiée : il était censé enquêter sur l’arme. Par extention, Katsuo se concentrait sur sa maîtrise. La fabrication avait déjà été abordée par sa collègue. Et c’est ça qui créait la zone d’ombre, la pièce manquante du puzzle : comment un homme qui a passé autant de temps en prison pouvait à la fois avoir gardé sa maîtrise des armes ?

- Mais, je rejoins Kanpeki sur une chose… Les matériaux utilisés. A vous entendre, ce n’est pas un pistolet à eau auquel on a à faire. Or, nous savons tous les trois ici que les matériaux précieux sont gardés avec la plus grande vigilance. Comment un homme tel que lui a pu se procurer sans que personne ne le sache ce genre d’éléments ?

Plus il réfléchissait, plus la probabilité que cet homme soit réellement le coupable lui semblait absurde. En fait, il ressemblait surtout au coupable idéal : à peine sorti de prison et connu pour maîtriser des armes à longue distance. Mais comment un paria pourrait avoir eu accès aux matériaux précieux des Saibogu ?

Non : la solution la plus probable est soit qu’il n’ait rien fait de tel, soit qu’il ait un complice… Et quoiqu’il en soit, une autre personne entrerait en jeu. Et une personne importante…

Les interrogations étaient pertinentes mais Souji ne disposait pas de toutes les réponses... Il observait d'abord Kanpeki, écoutant ses conclusions et ses demandes avant de lui répondre.

« Je ne fais pas parti du Kakumeigun, j'ai été appelé comme vous pour tenter d'en apprendre plus sur cette arme du fait de mes connaissances sur le sujet. Toutefois, au laboratoire du Kenkyuujo nous trouverons sans nulle doute les plans des différentes armes. Il nous suffira de réduire le champ de possibilité avec les éléments que nous avons et d'emporter avec nous les autres afin de revenir ici pour tenter de la remonter. »

Ils pourraient vérifier plusieurs choses au laboratoire, notamment l'autre point que soulevait les Saibogu concernant le métal utilisé pour la conception de l'arme.

« En effet. Les réserves de matériaux sont scrupuleusement recensés et l'inventaire est fait chaque jour d'après le registre. Comme vous le savez peut-être, si vous vous êtes déjà servi des matériaux stockés là bas : il est inscrit la quantité de ce que vous avez pris et sa dénomination pour que tout cela soit tracé. Nous pourrions également vérifier ce point en nous rendant là bas. »

Même si Souji doutait qu'une personne s'était servi de façon légale dans la réserve...

« De toute façon, il est impossible que ce soit Shun qui s'est approvisionné... A moins qu'il l'ait fait avant l'attaque de Kyoshi Rei, alors qu'il était encore disculpé de toute trahison. »

Mais autrement ? Il s'agissait forcément d'un complice. Le registre pourrait le leur dire si jamais le vol probable avait été recensé.

Souji se tournait maintenant vers Katsuo qui émettait à son tour son lot de questions, qui plongeait le spécialiste d'armement dans ses pensées un instant.

« Hum... Je ne connais Shun que de vue personnellement mais je n'ai jamais entendu parlé qu'il soit doté d'une quelconque dextérité en assassinat ni même en utilisation de sniper. Il devait sans doute savoir les manier de façon « normal » et peu experte j'imagine malgré son habilitation... Ce ne sont là que des suppositions mais vous le savez bien, entre Saibogu nous avons tendance à savoir qui est doué dans quelle spécialité et jamais rien ne m'est remonté là dessus concernant Shun... »

Souji marquait une pause avant de reprendre

« Pour les matériaux il nous incombe de vérifier. Peut-être qu'une anomalie à été enregistrée ou alors que tout a bien été écoulée normalement mais si tel est le cas alors il nous faudra recenser les personnes s'étant fournies quelques temps avant l'attaque... ou bien des mois avant ? Qui sait combien de temps un plan de cette ampleur a pris pour être mené à bien jusque dans les moindres détails ? Si Shun n'est pas vraiment le coupable et qu'il n'a pas agit durant sa période carcérale, cela peut remonter à bien longtemps... »

Et alors il leur serait presque impossible de retrouver quoi que ce soit...
Souji tirait une bouffée sur sa cigarette avant de recracher la fumée et d'affirmer.

« Nous devons remonter l'arme mais pour cela nous avons besoin des plans qui se trouvent au Kenkyuujo. Nous en profiterons également pour consulter le registre des matériaux. »

Et c'est ce qu'ils firent.
Une fois tout trois au laboratoire, ils se rendirent d'abord au hangar de stockage. Ils avaient obtenu la permission de fouiller les données d'entrées et de sorties de marchandises, conformément à leur mission distribuée par le Kakumeigun si bien qu'ils se trouvaient seuls dans le hangar et qu'aucun transfert ne pourrait être effectué durant leur présence en ces lieux.

Souji parcourait les rapports des yeux et émit un soupir agacé.

« Il y a une donnée a laquelle nous n'avons pas pensé... Les entrées et sorties sont recensées mais pas seulement. Lorsqu'il y a de la casse ou des défauts sur le matériel, cela est aussi recensé et balancé car inutilisable. »

Il réfléchissait un instant avant de reprendre

« Je doute toutefois que le matériel utilisé fasse vraiment partie de cette catégorie, où le concepteur se serrait servi sur des matériaux peu fiable pour créer son arme sans suspicion... Cela était risqué que de foirer son tir à cause de matériel défaillant à mon avis... »

Il mettait finalement le doigt sur quelque chose :

« Là ! Regardez ! Trois jours avant l’assassinat de la Godaime ! Il y a eu pas mal de matériel considérer comme de la casse... Peut-être que notre voleur à trafiquer le registre d'une quelconque façon pour faire passer cela ainsi... En tout cas... Shun lui était en prison à ce moment là... »

Cela ne pouvait signifier qu'une chose qu'il suspectait déjà : il n'avait pas agit seul ou bien ce n'était pas lui le coupable.

Des réponses. Voilà ce que la jeune femme attendait. Plus la discussion avançait et plus la culpabilité de ce Shun allait en décroissant. Cet homme faisait parti de leur "entreprise", ce Clan qui n'en était pas réellement un : Les Saibogu. Une sorte de frère que la faction des ingénieurs ne pouvait pas se permettre d'abandonner. Il fallait que la reconstitution de l'arme soit finie à vitesse grand V, ainsi, le Conseil avancerait dans cette enquête qui commençait à s'enliser. La réputation d'un quartier entier était en jeu. L'honneur de centaines de personnes qui allait être bafoué par le pseudo acte de l'un des leurs. Malgré son attitude désinvolte, Kan' partageait ce patriotisme. Loyale envers ses "proches", elle n'allait pas laisser tomber Shun s'il était innocent.

La discussion avançait à bon train. Souji prit la patience de répondre du mieux qu'il put aux quelques interrogations de Katsuo et de la brune. Premier surprise : Souji n'était pas un membre des forces spéciales comme la Saibogu avait cru s'y attendre. Etait-il alors un Saibogu ? Ou juste un spécialiste ultra-spécialisé dans les armes à feu ? Bras croisés, la jeune femme observait l'homme ténébreux, essayant de le déchiffrer. Mais ce genre de chose n'était pas réellement une matière où elle excellait. Elle abandonna rapidement. Elle aurait pu le lui demander, mais la désinvolte se serait sentie stupide si ça avait été le cas. Bref, leurs différentes remarques et questions poussèrent le trio à se diriger vers une zone qui leur paraissait inévitable : Un détour par le Kenkyuujo. Deux raisons les avaient poussés à partir en direction des laboratoires Saibogu : Les plans d'armes catégorie E17, raison principale de leurs présence au Kakumeigun, et aussi une vérification du registre concernant le dépôt de métal, source primaire de toute invention de leur clan.

C'est donc perdue dans ses pensées que la rebelle suivit les deux autres jusqu'aux locaux les plus emblématique des capacités claniques de sa faction. Après une déambulation dans les nombreux couloirs de la zone, ils arrivèrent finalement au hangar de stockage. Rapidement, l'endroit se vida à la demande de Souji. Quand plus aucunes présence n'était visible, le trio se mit au travail.

— Yo, Katsuo. Reste ici avec l'autre. Je bouge à la section "Armement" afin de dénicher quelques plans.

Sans attendre, la jeune femme quitta ses collègues pour aller dans l'une des parties la plus vaste du complexe. En quelques minutes, elle tomba sur les bonnes personnes. Après deux-trois requête et justification, elle se retrouva chargée d'une bonne dizaine de rouleau. Rageant, Kanpeki entama un monologue :

— Bordel ! Ils auraient pu numériser toute cette paperasse putain !

Agacée, elle retourna au hangar avec son paquetage. C'est à ce moment qu'elle entendit les mots de Souji à propos du métal considéré comme non-viable à l'utilisation. Une manipulation sournoise pour soutirer du minerai sans attirer l'attention. Heureusement qu'il y avait ce maudit registre. N'ayant pas la patience d'attendre, la rebelle essaya d'en savoir plus alors qu'elle venait juste de pénétrer dans la pièce.

— Et ? C'est tout ?! Y'a pas un nom à côté ?

Si jamais la dénomination du fraudeur était inscrite, l'enquête ferait un pas de titan.

Katsuo écoutait en vérité que d’une oreille les conclusions de son interlocuteur, plongé dans ses pensées, essayant de rassembler les pièces d’un puzzle qu’il ne connaissait pas. Ce qu’il savait, c’était que la Kazekage avait été assassinée, par ce Saibogu a priori, à une très grande distance et avec une arme Saibogu très sophistiquée. Mais… Ca ne collait pas avec le profil qu’on lui dressait du suspect. Un homme emprisonné, jamais connu pour son maniement des armes à longue distance ? Un tir. Un seul et unique tir avait été nécessaire pour tuer Zanshi. C’était un expert qui avait fait le coup, et pas l’un de ces sous-fifres. L’homme semblait n’être qu’un bouc émissaire à qui on voudrait faire porter le chapeau.

Ce qui l’amena à sa deuxième réflexion : pourquoi avoir besoin de quelqu’un ? Se démener pour avoir un coupable, voilà quelque chose d’assez inhabituel. Rien n’empêchait l’assassin – s’il n’était pas le suspect – de juste… Disparaître. Mais non, il avait pris la peine de trouver un coupable désigné et de mettre en scène sa culpabilité. Un fait bien étrange. Katsuo baissa la tête, fronçant les sourcils et croisant ses bras. Pourquoi fallait-il absolument un coupable ?

Les réponses qu’ils eurent dans le Kenkyuujo n’avancèrent pas le débat plus que ça. Katsuo était resté silencieux, cherchant des réponses aux questions qu’il se posait. Il laissait la jolie jeune femme menait la barque, suivant et écoutant avec attention ce qu’on lui disait. Une anomalie dans les matériaux signalés comme défectueux attira l’attention du spécialiste. Katsuo s’en approcha et regarda de plus près, toujours sans dire un mot. Puis, et parce qu’il n’avait pas les réponses adéquates au scénario qu’il échafaudait dans son esprit, il se décida à parler à haute voix.

- Je suis presque sûr… ou plutôt intimement convaincu… que Shun n’est pas l’homme que tout le monde prétend qu’il est. Primo, comme je vous l’ai dit, une telle précision dans le tir ne pouvait être faite que par un tireur d’élite qui pouvait s’entraîner et repérer les lieux, et donc pas par un repris de justice. Deuxio, le matériel, jamais il n’aurait pu se le procurer. Ou plutôt : jamais il n’aurait pu faire en sorte qu’autant de matériel soit considéré comme inutilisable.

Il marqua un temps, ne parlant plus que pour les autres mais aussi pour lui-même.

- Et puis, une dernière chose. Si Shun n’est effectivement pas le coupable, alors une information est à noter : le vrai coupable a tout fait pour avoir un coupable alors qu’il pouvait juste disparaître. Il avait donc une raison valable pour pas que l’enquête ne dure des années. Ou que les autorités ne soient pas accusées d’incompétence pour ne pas trouver le responsable.

Un temps. Il leva la tête pour regarder ses compères. Il énuméra à l’aide de ses doigts ce qu’il disait :

- A mon sens, nous cherchons donc quelqu’un d’expert en assassinat ou en sniper, assez influente et importante pour faire sortir du matériel d’ici et qui en plus avait un intérêt à régler l’affaire rapidement. Des suggestions ?

Enfin, tout ça dans l’optique où certains détails ne lui étaient pas inconnus, et qui incriminaient à 100% ce Saibogu… Mais il n’y croyait pas trop.

Souji vit Kanpeki revenir avec sous le bras bons nombres de rouleaux relatifs aux plans d'armes. C'était une bonne idée d'en prendre plusieurs puisque après tout, ils ne savaient pas si leur expert en arme à feu longue distance avait usé d'un seul plan pour façonner l'arme du crime, ni même s'il en avait utilisé tout court. Ce qui se montrerait plus délicat pour remonter l'arme dans ce cas mais globalement, l'assemblage était le même bien que le concepteur pouvait ajouter sa touche personnelle et rajouter quelques pièces pas forcément nécessaire mais donnant un plus à l'arme : tant au niveau du cachet de cette dernière que pour ajouter certaine « option » à sa création.

Toutefois, l'heure n'était pas encore à penser à la reconstitution de l'arme. En effet, Souji était absorbé dans le registre. Kanpeki lui demandait bien s'il y avait un nom a côté de la désignation du matériel nombreux considéré comme « casse » trois jours avant l’assassinat mais...

« Non... Il n'y a pas de nom d'inscrit au côté du matériel défectueux puisque la personne en charge de s'en débarrasser est celle faisant l'inventaire et chargé de sa surveillance ce jour là. En revanche, justement, il figure le nom de cette dite personne... Peut-être est-elle dans le coup ou a-t-elle constater quelque chose d'inhabituel ce jour là... »

Il ferait appeler cette personne par la suite. Pour l'heure, Souji se penchait également sur les réflexions de Katsuo.

« Je suis d'accord avec toi. Je pense également que Shun n'est que le désigné coupable parfait pour ceux qui ont fomenté le coup... Après tout il n'était pas tout blanc non plus, il a aidé Kyoshi Rei à s'infiltrer dans le village, lui qui voulait le détruire. Ce ne serait donc pas si étonnant qu'il avait un autre plan dans la manche au cas où celui là échouerait mais trop de données tendent à prouver le contraire... Ou alors il n'était de toute façon pas seul. Puisqu'il n'aurait pu ni fabriquer l'arme ni se procurer le matériel étant en prison. A moins qu'il ait anticipé tout cela bien avant d'être enfermé... »

Ce qui pouvait aussi être plausible mais dans ce cas, le registre des matériaux ne les aideraient pas vraiment car la période où il aurait pu faire cela remontait peut-être à très loin comme plus récemment... Impossible de traiter toutes les données sur une période si grande donc...

Il rebondissait également sur la deuxième théorie du Saibogu :

« Il est vrai. Cependant, en parcourant le rapport d'enquête qui a déjà été établi avec les éléments connus, j'ai cru comprendre qu'il était certain qu'il n'y avait pas qu'un seul coupable. Rien que pour pirater la sécurité d'Ergastule, en plus d'être sacrément connaisseurs dans ce genre de système, il faut être au minimum trois a agir en même temps pour parvenir à sa désactivation. Shun était encore dans sa cellule avant cette fameuse désactivation donc il n'a pas pu y prendre part. Il y avait donc au moins trois personne en plus de Shun. Sauf que ce dernier, est mort avant même de pouvoir donner sa version des faits, comme pour acheter son silence. J'ai dû mal à croire qu'un plan si rondement mené de A a Z se solde par une mort si prévisible... »

D'où le fait que Souji était intimement convaincu que Shun n'avait rien à voir avec tout cela. Et c'était en se focalisant sur cette piste qu'il souhaitait trouver des éléments. Si celle ci n'aboutissait pas alors il explorerait les pistes relatives au contraire de cette théorie.

« Je ne sais donc pas dire si la personne était suffisamment influente ou non pour s'en sortir aisément mais en tout cas il s'agit d'une groupe et pas d'une entité unique, cela est certain. »

Souji fit convoqué la jeune femme qui s'était occupée de l'inventaire du hangar le jour du matériel manquant. Lorsqu'elle lu le registre, elle parut sincèrement surprise.

« Je n'ai jamais relevé cela ! »

Elle en semblait perturbée.

« Mais... Il y a eut du matériel défectueux comme il y en a souvent dans les arrivages mais une telle quantité... Je m'en serais souvenue. »

Elle n'avait pas l'air de mentir même s'ils ne pouvaient pas vraiment vérifier ses dires si bien qu'ils ne la retardèrent pas plus. Souji en venait à la conclusion suivante :

« Le registre semble bien avoir été trafiqué mais pas en la présence de cette fille. Ce qui signifie que des modifications ont été faites sur celui-ci après la journée de celle en charge de sa surveillance. Il y a fort à parier que ce matériel à été volé de nuit d'une façon quelconque et que pour ne pas suspecter ce vol, la quantité manquante à été ajouté a la liste des éléments considérés en casse. »

Ce qui signifiait que les personnes savaient ce qu'elles faisaient et qu'elles avaient connaissance des procédures du hangar de stockage... Décidément, tout tendaient a croire que parmi ce groupe il y avait un voir plusieurs Saibogu...

Souji soupira avant de poursuivre :

« Et si nous retournions auprès de l'arme pour la remonter maintenant que nous avons les plans ? Nous n'en apprendrons visiblement pas davantage ici... A moins que vous ayez d'autres suggestions ? »

C'était quoi ce délire ? Pas de nom ? C'était pas censé être quelque chose que l'on devait faire apparaître en permanence ? Poussant un juron, Kanpeki sentait qu'une information capitale leurs échappait. C'est alors que Souji continua et expliqua qu'ils avaient quand même le nom de la personne. En effet, puisque ce potentiel suspect était celui qui gérait le hangar à ce moment là. Un sourire féroce apparaissant sur les lèvres de la Saibogu, qui tenait peut-être l'une des coupables. Car oui, il y en avait plusieurs. En tout cas si l'on croyait aux preuves qu'étalait l'homme ténébreux. De plus, tout le monde ici était d'accord pour dire que la part de responsabilité de Shun était inexistante. Les faits étaient là, présent. Et à l'heure actuelle, il était impossible de dire que le Saibogu avait pu perpétrer un tel acte. Il était juste la victime et des gars souhaitaient lui faire porter le chapeau.

Car oui, selon les dires de leur guide, ceux qui avaient organisés l'assassinat étaient au minimum 3. Une organisation. Des questions simples s'imposèrent dans son esprit. Qui étaient ces types ? Des mercenaires ? Des Anarchistes anti-Sunajin ? Ou pire, des Sunajins ? Des taupes qui auraient attendus des semaines, des mois voire des années avant de mettre leurs plans à exécution. Silencieuse, la jeune femme laissa les deux autres discuter. Sur ce coup, elle préférait se taire. Elle voulait laisser ses idées mariner avant de prendre son avis final. Cependant, elle ne se retint pas de parler pour une raison que tout le monde partageait et souhaitait :

— Et qu'est-ce qu'on attend pour amener le type en question ici ? Il sait peut-être quelque chose. J'vous parierai même qu'il a sa part de responsabilité dans c't'affaire.

Bras croisés, Kanpeki s'adossa sur le mur le plus proche et se tut. Tout ce qui lui restait à faire c'était d'attendre la personne qui avait géré les stocks du Hangar, durant la journée où la casse a servie à fabriquer une arme à feu, longue portée. Les minutes passèrent, quand finalement, une jeune femme entra dans la pièce. Toujours muette, Kan' observa l'attitude de cette dernière. Souji l'emmena vers le registre et l’intéressée sembla réellement surprise de ce détail. Fronçant les sourcils, la Saibogu jeta un regard à Katsuo. Elle voulait savoir ce qu'il en pensait. Parce que personnellement, Kanpeki ne croyait pas en l'innocence de cette personne. C'est presque choquée que la rebelle vit cette coupable potentielle se faire congédier. Indignée, cette dernière rejoignit leur guide.

— Mais qu'est-ce que vous foutez ?! Vous allez vraiment la laisser s'en tirer comme ça ?

Jetant un regard sur la porte de sortie, dernier endroit côtoyé par la suspecte, la Mécanicienne reposa ses yeux dorés sur son interlocuteur :

— Il faut la soumettre à un interrogatoire !

Rageant intérieurement, la jeune femme se détourna finalement de Souji, puis s'empara des plans.

— Vous ne vous rendez pas compte putain. Si on choppe le coupable, on pourra trouver les autres ! Et c'est probablement cette meuf !

Finalement, elle emprunta le chemin de la sortie. Le dos toujours tourné à son auditoire, ses poings étaient étonnamment serrés.

— Mais bon, c'pas notre taf'. Allons-y, retournons au Kaku'.

Les éléments s’enchainèrent, les indices plurent, mais la vérité n’éclata pour autant. L’esprit de Katsuo s’embrouillait au fil du temps : une seule personne ? Le suspect ? Une organisation ? Deux ou trois personnes ? il n’y avait pas à tergiverser, une chose au moins était sûre : le coupable (ou les coupables) était malin et astucieux. Ce qui lui fit comprendre que les indices qu’ils trouveraient ne mèneraient pas directement au coupable. Il fallait voir au-delà de ce qu’ils voyaient. Ce qui allait les aider, c’était ce qu’ils ne trouvaient pas, l’absence de certains indices pourtant évidents…

Katsuo soupira, écoutant toujours attentivement ces deux hôtes débattre. Il reprit un peu confiance en l’avancée de l’enquête quand une femme, surveillant les stocks, fut convoquée. Le Saibogu fit quelques remarques, posa quelques questions et… La laissa partir. Kanpeki et Katsuo échangèrent un regard étonné : pourquoi l’avoir laissé partir avant de lui avoir posé un peu plus de questions ? Elle n’était peut-être pas la coupable, certes, mais depuis plusieurs minutes maintenant, ils parlaient d’organisation, de bandes : pourquoi cette jeune femme ne serait-elle pas le maillon d’une chaîne bien plus grande ?

Et puis, quand bien même : elle travaillait ici, ce qui voulait dire qu’elle savait comment le hangar fonctionnait, qui passait régulièrement et, surtout, qui avait le pouvoir de modifier les registres comme il l’entendait. Même si l’on n’est pas concerné, on entend toujours des bruits de couloir, on voit des choses, on sait des choses. Et il venait d’envoler tout cela en fumée en la congédiant. Kanpeki semblait surprise et énervée, mais pas pour les mêmes raisons. Katsuo croyait en l’innocence de la jeune femme, en vérité : il avait compris que le coupable était quelqu’un d’intelligent.

- J’pense pas que ce soit elle. Trop évident. On ne peut retirer une chose à l’assassin : il est intelligent et astucieux. Chaque piste qu’on a eue menait à un coupable différent, ou un type de coupable différent. Il ne se serait pas laissé avoir par une piste aussi évidente. Elle a sans doute rien à voir avec l’affaire. Cela dit…

Il se tourna vers l’autre Saibogu, les bras croisés, et aucune expression sur son visage, comme depuis le début. Bien qu’il fut ramené ici de force, il devait avouer qu’il prenait bien plus de plaisir à remuer ses méninges qu’il l’aurait pensé.

- … elle aurait pu être utile pour d’autres choses. Et principalement, vu qu’elle travaille ici : qui peut détourner autant de matériel sans être inquiété. Les bruits de couloirs, certaines choses qu’elle aurait pu voir… Ca aurait été intéressant de connaître l’avis d’une personne qui vient de l’intérieur.

Il rejoignit ensuite Kanpeki près de la porte.

- Je ne connais pas assez Suna personnellement pour savoir qui correspondrait au profil. On cherche au moins un Saibogu intelligent et assez haut placé pour pouvoir avoir accès à certaines informations, et assez influent pour détourner autant de matériel. Et qui aurait aussi accès aux registres des prisonniers. Une idée ?

Visiblement, le fait que Souji laisse partir la demoiselle en charge de l'inventaire le dit jour de la quantité faramineuse de casse agaçait les Saibogu.

« Je ne suis pas membre du Kakumeigun, ce n'est pas de mon ressort de la mettre en condition d'interrogatoire. Toutefois, nous allons bien évidemment signaler cette piste à l'unité spéciale qui se chargera de l'interroger comme ils ont l'habitude de le faire. »

Ce n'était que partie remise en somme et cela serait fait par des personnes bien plus compétentes en la matière que lui même.
Katsuo poussait sa réflexion, déclarant que le ou les coupables était un Saibogu intelligent et assez haut placé pour pouvoir avoir accès a certaines informations tout en étant influent pour détourner autant de matériel. Souji était d'accord sur certains points mais pas sur tous.

« L'un des coupables est en effet très certainement un Saibogu, s'il n'y en a pas plusieurs d'impliqués... »

Il soupirait. Cela l'embêtait fortement.

« Nous allons devoir redoubler d'effort pour trouver rapidement le ou les concernés afin de laisser le reste de notre « clan » souffler un peu sans voir les regards condescendants des autres Sunajins qui nous verront comme suspects rien que pour notre appartenance à ce groupe. »

Les Saibogu n'étaient même pas les membres d'un clan à proprement parler : aucun lien de parenté ne les reliaient et n'importe qui pouvaient prétendre à faire partie des Saibogu pour peu qu'il était un férue de technologie.

« En revanche, je ne pense pas qu'il faut nécessairement être haut placé dans le village pour détourner du matériel par exemple. N'oublions pas qu'il ne s'agit pas là de l’œuvre d'une personne mais probablement d'un groupe. Un groupe en cohésion peut-être tout aussi efficace et influent qu'une personne se trouvant en haut d'une pyramide : la preuve, ils sont parvenus à en abattre le sommet... »

Souji était en pleine réflexion, le poing posé sous le menton.

« Toutefois ce n'est pas non plus une piste à écarter... Cela sera sans doute délicat mais je pense que nous allons tous être suspectés, nous les Saibogu et que nous serons éliminés de la liste des suspects une fois notre innocence prouvée... »

Après tout, cela pouvait être n'importe lequel d'entre eux, car s'ils n'étaient pas le Saibogu ayant tiré car ne sachant pas forcément manier les armes à feu de ce type, ils auraient pu aider dans la désactivation du système d'Ergastule où dans toute autre tâche de l'affaire ayant demandée des connaissances... Le Saibogu en question était-il si polyvalent qu'il s'était chargé de cet aspect seul ?

« Quant à la liste des prisonniers, Shun à été arrêté publiquement suite à son attentat en collaboration avec Rei, il n'était pas tout blanc non plus. Il faisait là le suspect idéal pour lui faire porter le chapeau. Après tout, il aurait très bien pu vouloir terminer son plan mener avec brio avant de se faire rattraper. Je me demande si ce groupe aurait agit sans lui pour faire le suspect idéal ou s'ils auraient procédé d'une autre manière... Mais bref, nous nous égarons. La liste des prisonniers en elle même est accessible de tout ceux travaillant à Ergastule impliquant gardiens, agent de maintenance, personnels médical sur place et des hauts gradés. Toutefois j'imagine que pour des personnes réussissant à pirater le système de sécurité de la prison la plus surveillée par des machines de la planète, dérober un listing n'était pas la chose la plus difficile»

Suite à cela, ils revinrent au Kakumeigun où il tentaient de remonter l'arme après avoir trouver le plan de celle s'y rapprochant le plus parmi les rouleaux qu'avaient trouvé Kanpeki. La tâche fut ardue et leur prenant plusieurs heures intensives. L'arme était réduite en miettes nettes ce qui s'apparentait à assembler un puzzle de plusieurs centaines de pièces... Souji guida les Saibogu dans leur ouvrage, leur prodiguant des conseils pour qu'ils apprennent en plus de mener à bien leur besogne. Il montrait à Kanpeki comment reconnaître des morceaux de pièces d'armes allant plutôt vers le canon et celles qui allaient plutôt vers la gâchette, en fonction de leur forme, de leur poids, de leur détail...

Finalement l'arme fut remontée alors que la nuit était tombée depuis deux bonnes heures sur Suna. Souji s'alluma une cigarette tout en observant leur travail. L'heure des analyses pour l'expert en armement était venue.

« Il s'agit là d'une pièce tout à fait intéressante. Elle ressemble à la plupart des armes longues distances de cette catégorie mais certaine modification ont été apportée, notamment sur la lunette de visée qui semble légèrement de biais pour une raison qui m'échappe... Le travail est assez rudimentaire, je suis certain que cette arme reflète son utilité unique tant elle manque cruellement de détails et de finitions. J'ai énormément de mal à croire qu'elle a été façonnée avec du matériel défectueux comme je l'avais déjà souligné... Elle semble utilisée des balles classiques de ce calibre en revanche, rien de plus extravagant. Toutefois l'arme est en trop mauvais état pour que l'on puisse s'en servir pour une quelconque reconstitution...»

Souji soupirait et écrasait sa cigarette dans le cendrier.

« J'ai bien peur que c'est là tout ce que nous pourrons apprendre... »

En effet, leur rapport fut transmis au Kakumeigun qui s'empressa de convoquer la demoiselle chargé de vérifier les stocks le jour où la quantité de casse fut impressionnantes. Elle ne leur fournissait aucune informations pertinentes : elle n'avait rien vu d'anormal et n'a jamais recensé cette quantité de casse le jour de son service. Les senseurs étant présents aux moments de l'interrogatoire étaient formels : elle disait la vérité.

Concernant l'arme, il fut mis en évidence que cette lunette de visée spécifique avait été placée de la sorte car son utilisateur était probablement atteint d'un handicap particulier : que cela soit lié à sa vue où à ses épaules par soucis de stabilité. Souji était satisfait, voulant alors écarter la piste de Saibogu Shun pour de bon avec cet indice mais après avoir consulté un rapport médical en la présence du médecin opérant à Ergastule, il fut révélé que Saibogu Shun avait bel et bien une luxation de l'épaule qui lui empêchait de manier ses armes de façon singulière, il avait d'ailleurs passer ses maîtrises d'armes avec un armement particulier adapté pour son épaule qui lui empêchait une bonne stabilité et un tir précis avec une arme classique... Jusqu'à ce détail, tout semblait porter à croire que Shun était bel et bien le coupable. Pourtant, Souji n'y croyait pas une seconde.

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