Kumo. Le soleil brillait depuis deux heures déjà, alors que le protecteur du village caché des nuages, dormait encore. Fatigué par la dernière mission, tout ce qui comptait pour le kumojin à présent, était de reprendre des forces. Rester au lit trop longtemps, cela ne lui ressemblait guère, mais cela ne dura de toute façon pas. Au bout de quelques instants, alors que le calme régnait en maître, le réveil se mit à sonner. Immédiatement, le shinobi du clan Hakushi ouvrit les yeux et observa l'appareil qui venait de le sortir de son sommeil plus que léger. Après avoir frappé sur l'objet, il s'empara de son bandeau, laissé la veille sur la table de nuit, avant de le mettre sur son bras droit et de quitter son lit.

« Maintenant que j'ai pu recharger mes batteries, il est grand temps de débuter la journée. »

Comme à l'habitude, Denjirō enfila une tenue plutôt sombre, avant de quitter son appartement modeste, situé quelque part dans le centre-ville. Bien que la matinée était déjà quelque peu entamée, le kumojin comptait bien respecter ses habitudes et aller déjeuner dans son restaurant favori. Un endroit qu'il côtoyait depuis de nombreuses années, connaissant parfaitement le patron, qui n'est autre que l'ami d'enfance de sa génitrice. Descendant les escaliers, il arriva enfin dans la rue et continua sa marche jusqu'au restaurant. A chaque fois qu'il parcourait les rues de Kumo, il se sentait bien et ne pensait à rien, plus rien ne comptait pour lui. Son village était sa raison de vivre, son trésor, tout comme sa famille. L'homme ne vivait donc que pour défendre ce qui lui est cher et était prêt à tout, même à se sacrifier. La mort était une chose qu'il craignait, comme tout le monde, mais cela ne le tétanisait pas non plus. Sa plus grande envie serait de mourir pour son trésor, la tête haute.

Après un trajet plutôt court, il pénétra dans le restaurant et s'installa au fond de la salle, laissant le patron venir vers lui.

« Bonjour Koteï, comment allez-vous ? »
« Oh Denjirō, je suis content de te voir, comme chaque matin. Alors, je te sers comme à l’habitude ? »
« Oui comme toujours, on ne change pas les vieilles habitudes, merci. »

Servi rapidement, il se mit à sourire au patron, avant de manger ce qu'il avait devant lui. La salle était encore relativement vide, mais le protecteur de Kumo ne se faisait guère de souci, il savait que le monde n'allait pas tarder à arriver. De toute manière, après ce délicieux déjeuné, il allait surement s'entraîner un peu ou se renseigner sur une éventuelle mission. Infatigable ? Peut-être, mais c'était un moyen efficace de prouver son attachement au village caché des nuages et sa confiance aveugle envers les dirigeants et ses acolytes ninjas.

Le restaurant de Koteï. Le déjeuner était comme chaque matin, toujours aussi délicieux et il ne pouvait que féliciter le talent de cuisinier du patron. Ce lieu était en plus de cela, très calme et possédait une excellente réputation. Bien que chaque repas que le protecteur de Kumo mangeait dans cet endroit était à la base, entièrement gratuit, il ne pouvait jamais se résoudre à partir sans payer. Même si le gérant du restaurant était un vieil ami de sa génitrice, cela n'expliquait pas la gratuité de ses repas. Après tout, il mangeait de l'excellente nourriture et le chef travaillait énormément et avec son cœur, pour pouvoir donner le meilleur à ses plats. Une attitude qui plaisait beaucoup au shinobi issu du clan Hakushi.

« Comme toujours, votre nourriture est exceptionnelle, merci pour tout Koteï. »
« Tout ce qui compte pour moi c'est que le client soit satisfait, alors je suis très heureux de ce que tu viens de me dire. »

Le lieu de restauration qui semblait désert, devint de plus en plus occupé, ce qui amenait une certaine ambiance. Bien que la plupart des cliens étaient silencieux, un jeune homme, brisa ce calme en vantant le talent du patron, pour sa nourriture. Denjirō ne pouvait s'empêcher de sourire face à ce comportement. Observant cette même personne de loin, il remarqua qu'il était lui aussi un shinobi du village caché des nuages, ce qui ne faisait qu'agrandir son sourire. Subitement, son regard croisa celui de son compatriote, qui ne tarda pas à l'inviter à le rejoindre. Situé vers le fond du bâtiment gastronomique, l'homme d'une vingtaine d'années, s'approcha alors du jeune kumojin. Bien qu'il venait de le surnommer " le balafré", ce dernier n'en tint pas rigueur. Après tout, cela n'était très certainement pas péjoratif, se fichant tout de même royalement de ce qu'on pouvait dire.

Proche du jeune fanfaron, il resta devant lui un court instant, avant de s'installer juste en face.

« Le balafré ? C'est la première fois qu'on me surnomme ainsi, mais soit. »

Adressant un regard sérieux à celui qui venait de lui parler, il demanda au patron de venir, ayant une petite idée en tête. Le protecteur, décida alors de payer l"intégralité du repas de son compère, une chose qui lui paraissait normale, sans aucune arrière-pensée.

« Je suis un habitué de ce lieu et comme tu viens de le crier dans tout le restaurant, la nourriture de Koteï est absolument délicieuse. Étant donné que tu sembles bien jeune, j'ai décidé de prendre ton petit-déjeuner à ma charge. Ne te prive en aucun cas, mange à volonté si tu le souhaites. »

Visiblement l'adolescent avait un très grand appétit et ne cessait de se goinfrer, ce qui faisait tout de même plaisir à voir. Bien sûr, personne ne s'était encore présenté, mais le balafré attendait que son compère finisse de manger et remplisse son ventre au maximum. La conversation allait donc pouvoir débuter très bientôt, vu qu'il semblait de plus en plus repu par le festin qu'il venait d'engouffrer. La matinée approchait de sa fin et le kumojin n'était toujours pas sorti de cet endroit qu'il appréciait tant. Une attitude qui ne lui ressemblait pas, mais cette fois-ci, il allait pouvoir dialoguer avec un ami shinobi et non pas s'entraîner ou quémander une quelconque mission.

Ah que c’était bon ces trucs ! J’adorais manger, j’adorais la bouffe dans toute ses formes de toute manière ! Et ouais, j’étais ce qu’on appelait communément un glouton. En gros, je mangeais tout et n’importe quoi, n’importe quand et n’importe où ! J’étais assez fier de ce point de ma personnalité. Fallait le dire, c’était rare les gens comme moi qui pouvait tout gober sans la moindre retenu. Enfin bref, je ne mangeais plus seul et ça depuis quelques temps déjà. Quelques minutes tout au plus, mais franchement, ça faisait plaisir de voir un autre ninja qui n’hésitais pas à venir et à se montrer gentil envers ses compatriotes. A première vu tout du moins, il était très gentil et sympa. Plutôt calme aussi car il n’avait pas mal réagis au moment où je l’avais appelé « le balafré ». Chose qui aurait complétement énervé beaucoup de personne d’ailleurs.

Mais lui, c’était tout le contraire. Il l’avait bien pris et en plus de ça, il s’était joint à moi pour le petit déjeuner. Bon, il fallait dire qu’il ne mangeait rien du tout, mais il s’était assis en face de moi et ça, c’était déjà un bon début. Il était assez sympathique, et proposé au bout de quelques minutes de me payer le repas. Il fallait le dire, ses paroles me surprirent assez pour que je lâche un mouvement de cil, mais bon à cette heure, je ne cherchais pas à comprendre, seulement à manger bien comme il le fallait et me remplir le ventre. C’est pourquoi, un petit sourire apparut sur le coin de mes lèvres avant de prendre la parole à mon tour pour lui signifier ma gratitude. Faut quand même l’avouer, c’était pas tous les matins qu’un inconnu me payait à manger et me disais en plus de prendre ce que je voulais. Il fallait que j’en profite car une occasion comme ça ne se représente pas deux fois dans la même vie.


« Oh, c’est vraiment très sympa de ta part ! Dis-moi, c’est quoi ton nom le balafré ? »

Il fallait bien que je sache son nom. C’était le minimum quand même quand quelqu’un veut vous payer le repas de lui demander son nom histoire de savoir qui il était. Et puisque j’étais plutôt du genre multitâche et que ce n’était pas maintenant que j’allais arrêter de manger, j’entamais la conversation avec mon homologue avec une deuxième question.


« Comment est-ce tu as eu cette balafre sur le visage ? Et enfaite, on peut se tutoyer hein ?! »

C’était assez simple comme question. Je ne voulais pas trop m’immiscer dans sa vie priver, loin de moi cette idée d’ailleurs. Je voulais simplement savoir comment il avait eu cette balafre pour me faire une idée sur l’expérience qu’il avait en tant que ninja. A en voir son visage, cet homme était assez creuser par le temps. Il avait quelques années de combats derrière lui et il était quelqu’un dont l’expérience pouvait toujours servir. Et pour un jeune shinobi qui souhaite, dans un futur proche, devenir un shinobi d’élite du village, cette expérience était unique et allait sûrement me servir pour murir. C’est pour ça d’ailleurs que j’avais choisie de lui poser cette question. J’aimais écouter les anecdotes des gens, surtout quand ça parlait de combat ou quand c’était drôle.

On pouvait voir sur le visage du jeune kumojin, de la surprise. Il ne s'attendait surement pas à se faire payer son repas par le protecteur du village de Kumo et surtout par une personne qu'il ne connaissait pas. Une bonne raison pour qu'ils puissent faire connaissance et donc passer un moment à se présenter, peut-être même à échanger des idées. Cela se voyait que le fanfaron était bien moins âgé que le membre du clan Hakushi, ce quine le dérangeait aucunement. Observant cette nouvelle connaissance manger, il se demandait comment il arrivait à dévorer autant de nourriture et en si peu de temps, cela lui paraissait impensable. Malgré cela, voir un adolescent manger de bon cœur, faisait plaisir à voir, c'était un fait.

Écoutant les paroles de son interlocuteur, Denjirō ne pouvait s'empêcher de faire apparaître un sourire. Ce dernier venait à nouveau de le surnommer, le balafré. Fort heureusement, pour son compère kumojin, l'imposant Hakushi n'était pas du genre à se vexer ou à se mettre dans une colère noire, pour si peu. Ce qui aurait pu arivver avec une toute autre personne, cela semble logique.

« Encore ce surnom, soit. Pour te répondre avec franchise, l'origine de cette cicatrice est inconnue à mes yeux. »

Marquant une très courte pause, il observait la réaction de son acolyte, avant de reprendre, d'une voix calme et sereine.

« Bien sûr que tu peux me tutoyer, bien que je sois plus âgé que toi, c'est un fait.
Comme je vois que tu arrives à parler tout en mangeant, il est peut-être tant de faire les présentations, tu ne crois pas ? »

La conversation la plus intéressante allait incessamment sous peu, débuter. L'adolescent était une excellente compagnie, même s'il ne se connaissait guère. C'était tout simplement l'impression qu'avait le protecteur du village caché des nuages. D'un signe de main respectueux, il demanda à Koteï de lui apporter la spécialité de la maison, pour que son comparse, puisse se régaler davantage. Il s'agissait d'une soupe avec différentes herbes rares, avec des morceaux de poissons et des nouilles de qualités supérieures, un vrai délice.

Posant le plat vers le jeune homme, il remercia grandement le patron, avant de s'appuyer davantage contre la banquette.

« Voilà la spécialité de la maison et crois-moi, tu en rêveras cette nuit.
Passons à un autre sujet, qui me paraît plus qu'important. Je suis Denjirō Hakushi, enchanté de te connaître, jeune homme. »

Suite à ses paroles, l'imposant utilisateur du papier décida de se taire et d'attendre la réponse du shinobi en face de lui.

Ah, cette journée s’annonçait vraiment bonne et productif. Enfin, pour être honnête, plus bonne que productif enfaite. Il fallait l’avouer, cette matinée allait être vraiment très intéressante. Le village était calme, paisible et malgré cette chaleur, les gens n’était pas très énervé. Bah oui, c’était assez connu. Avec la chaleur, les gens s’énervent vite, mais pas à Kumo. Enfin bref, mes papilles gustatives étaient complétement submergée par le délice. La nourriture de ce restaurant était vraiment très bonne et ça me mettait encore plus de bonne humeur. Que voulez-vous, je suis comme ça. Quand j’ai le ventre plein et que j’ai l’occasion de bien manger je suis heureux et je parle beaucoup. Enfin, je ne parle pas trop à vrai dire, mais je dis un peu n’importe quoi il faut l’avouer. Bon, c’est pas comme si j’étais intéressant et que je disais toujours des trucs censés, mais voilà. Quand j’avais le ventre plein, j’étais encore plus imbécile qu’avant.

Enfin bref, c’était comme ça et je n’allais pas changer maintenant. J’avais dix-sept ans et j’étais assez bien comme j’étais. L’homme en face de moi avait répondu a ma question quelques seconde après. C’était drôle quand même. Il avait une balafre sur le visage, bien voyante, mais ne savait pas comment elle était arrivée là. C’était des réponses comme ça qui me faisait sourire. Car en effet, j’étais quelqu’un d’assez vrai. J’étais très démonstratif de base, être un faux cul n’était pas trop mon truc.


« C’est drôle que tu t’en souviennes pas … Dis-moi t’es une sorte d’amnésique ? »

Oui, même si j’étais assez con, je savais par la même occasion faire des déductions. Un shinobi se devait de bien réfléchir et donc, c’est ainsi que j’étais arrivé à cette déduction. En effet, une balafre en plein milieu du visage ça ne peut pas s’oublier. Et s’il n’avait aucun souvenir de ça … C’était soit qu’il ne veuille pas en parler et donc qu’il mentait, soit qu’il était amnésique après un gros choc à la tête. Enfin bref, après ma prise de parole l’homme en face de moi repris la parole pour me demander de me présenter. Une chose que je n’aimais pas particulièrement, mais cet homme avait l’air plutôt sympa et surtout il venait de me payer à manger donc bon, je pouvais bien faire un effort non ? C’est ainsi qu’après avoir pris une bonne bouchée de nouille et après avoir bien avaler tout ça, j’avais repris la parole le plus tranquillement du monde.


« Je suis Kadoria Saitô et toi ? »

Il n’a pas perdu de temps et m’avait répondu directement après juste après avoir commandé la spécialité de la maison. Un plat qui d’après lui, allait me faire rêver ce soir. Une chose était sûr, c’est que cet homme avait l’air très sérieux. Dans sa façon de parler je veux dire. Il était sûrement quelqu’un d’important … Et a la prononciation de son nom, un autre sourire apparut sur le coin de mes lèvres. C’était donc un membre du clan Hakushi. C’était plutôt intéressant, il fallait l’avouer. Tous les Hakushi ou presque s’étaient complétement fait décimer pendant la guerre. Les survivants étaient rare, c’était donc la première fois que j’en voyais un pour de vrai.


« Un Hakushi … Ahahaha, c’est la première fois que j’en vois un en vrai ! »

Un Kadoria. Son homologue kumojin était donc un membre de ce clan, connu pour regrouper des shinobis qui avaient la capacité unique de manipuler la gravité. Bien qu'il n'en savait pas plus, cela lui suffisait largement. Cette discussion allait certainement devenir encore plus intéressante entre les deux protecteurs du village caché des nuages. Observant attentivement le jeune homme, il se montrait donc à l'écoute de ce dernier, qui semblait surpris de rencontrer un Hakushi. Logique étant donné que la majorité des membres de ce clan, avaient été décimés. La guerre avait fait de nombreuses morts, ce qui signifiait que Denjirō était bel et bien un survivant, en quelque sorte.

Amnésique. Voilà ce que l'adolescent venait de lui balancer en pleine tête. Ce n'est pas pour cela qu'il changea son comportement, restant serein et très calme, sachant que le kumojin ne cherchait pas à la blesser volontairement ou à l’énerver. Au contraire, un sourire apparu sur son visage.

« Non, ce n'est pas une amnésie.
Cette cicatrice est apparue d'une manière étrange, il y a bien longtemps, sujet clos. »

Marquant une courte pause, il commanda un thé au serveur, avant de le boire à petites gorgées.

« Kadoria. Tu as donc le pouvoir de manipuler la gravité, c'est bien exact ? »

Observant la table qui se situait a proximité, il pouvait voir un antiquaire qu'il connaissait bien et se contenta d'un respectueux geste de la main. La discussion avec son compère pouvait alors recommencer. Cette journée allait vraiment devenir intéressante et cela plaisait réellement au membre du clan Hakushi, aussi surnommé le balafré par Saitô, le ninja dont il faisait tout juste la connaissance. Tout en se remémorant, les anciennes paroles de son compatriote de Kumo, il se sentait chanceux de pouvoir vivre en tant qu'utilisateur du papier, vu que son clan avait été décimé ou presque, à cause de cette maudite guerre. Pouvoir vivre en tant qu'Hakushi était donc une fierté pour lui, un cadeau du ciel qu'il se devait d'honorer pour l'éternité.

« Tu as raison. Connaître un Hakushi de nos jours est quelque chose d'assez rare.
Je suis donc ravi et fier de pouvoir me présenter à toi en tant que membre de ce clan "disparu". »

S’appuyant davantage, contre la banquette, il sentit un vent frais s'engouffrer, ce qui lui faisait oublier la chaleur étouffante. Cette dernière était causée par les nombreux orages qui sévissaient à l'heure actuelle, sur l'intégralité du village caché des nuages.

Alala, la matinée passait comme sur des roulettes et il était déjà presque midi. La discussion avec ma nouvelle rencontre du jour était de plus en plus intéressante puisqu’il venait de se présenter et qu’il était un membre du clan Hakushi. Un survivant de la guerre puisque son clan fut presque entièrement décimé pendant celle-ci. Au moins lui, il pouvait comprendre ce qu’un homme ressentait quand il perdait son clan. Quand il se retrouvait seul, complétement seul avec pour seul ami sa propre conscience. Oui, moi aussi jadis avant la création de ce village caché, j’avais connu ça et au fond de moi j’avais encore cette rancœur qui ne voulait pas disparaitre avec le temps. Mais disparaitrait-elle bien un jour ? Ce n’est pas du tout sûr ça. Enfin bref, j’étais en face de lui, mais mon visage était devenu sérieux tout d’un coup. Il faut dire, quand on parle de massacre d’un clan ou l’autre, je deviens directement sérieux. On pouvait rigoler cinq minutes, mais dans des sujets aussi sensibles que ça, c’était plutôt déplacé de sourire.

« Moi de même. Je suis content de pouvoir rencontrer membre d’un autre des clans "massacrés". Pour répondre à ta question, ouais je maitrise la gravité. »

Oui, à Kumo, des clans comme ça il y en avait plusieurs. Deux enfaite, les Hakushi et les Kadoria. Notre destin était peut-être lié après tout, peut-être que nous étions destinés à nous rencontrer. Et c’est en pensant à ça que j’avais de nouveau esquissé un sourire avant de recommencer à manger tranquillement. Il ne fallait pas penser au passé. Après tout, le village des montagnes est aujourd’hui grand et fort avec de solide fondation et un Raikage qui savait y faire pour diriger son village d’une main de maitre. C’était ça Kumo aujourd’hui, une grande puissance militaire et une grande place dans le monde shinobi. Même si à la base, ce village a été construit sur le sang des victimes de la guerre, c’est pour justement éviter une nouvelle guerre que ce village est là et qu’il rassemble tous les ninjas venu de différents clans. Et c’était pour ça que je souriais. Denjirô et moi en étions la preuve.

« Tu sais ce que j’aime dans ce village ? C’est l’ambiance. Regarde toi et regarde-moi … Nos clans ont tous les deux subit de grande perte durant la guerre. Nous nous sommes combattus les uns les autres et pourtant, aujourd’hui, on combat sous la même bannière. Avec le même bandeau frontal. »

Après avoir fini de parler, je lui avais lâché un petit sourire avant de reprendre une ration de nouille. Au même moment, le chef m’avait apporté ma nourriture et là, mon expression faciale changea du tout au tout. C’était le bonheur le plus absolu qui soit ! J’avais hâte de pouvoir enfin gouter ce truc … Et une fois enfin gouter c’était encore meilleur que ce que j’avais pensé ! Un vrai délice, un vrai bonheur ! Je m’étais levé un instant afin de remercier le chef comme il se doit avant de revenir m’asseoir en face de ma nouvelle connaissance du jour. J’étais surexcité à l’idée de pouvoir manger encore de ce plat. Et oui, j’étais un vrai glouton et il fallait faire avec. Je ne gardais mon sérieux que sur certains sujet, sur les autres, j’étais encore un vrai bébé.

« T'es ici depuis longtemps ? Je veux dire, je t'avais jamais vu auparavant. Mais bon, je suis seulement Genin pour l'instant donc bon je ne vois que très rarement d'autre ninja mise à part en mission. »

Presque midi. Cela voulait signifier que l'imposant Hakushi était dans le restaurant depuis plus d'une heure, ce qui différenciait totalement de son quotidien. D'habitude, il serait sur le point de s'entraîner un peu ou même en train de quémander une quelconque mission. Une journée en somme bien différente des autres, ce qui était très loin de le déstabiliser. Cela lui permettait de rencontrer d'autres shinobis de Kumo et de faire leur connaissance. Adepte des missions, depuis sa promotion en tant que Genin, il avait toujours été plutôt solitaire, ne côtoyant que très peu les autres compères du village caché des nuages. Surement dû au fait qu'il était bien âgé pour avoir un grade aussi "inférieur", mais cela ne lui faisait ni chaud ni froid. L'importance et la volonté d'un homme ne s'arrêtait pas à son rang en tant que personne, qui suit la voie du ninja. En plus, son expérience était bien plus forte que la plupart des nouveaux diplômés, ce qui était un atout à ne pas négliger et qui lui permettait de se démarquer en quelque sorte.

« Oui. Nos clans respectifs ont beaucoup souffert, c'est un fait. C'est pourquoi en tant que "survivants" nous devons faire en sorte d'honorer la mémoire de notre famille, de notre clan. »

La gravité. Un pouvoir unique dont l'imposant membre du clan Hakushi, ne connaissait que très peu de choses et suscitait quelque peu son intérêt. Le vent qui s'était engouffré dans le restaurant, donnait une ambiance encore plus apaisante et calme, ce qui ne pouvait être que positif.

« Notre bandeau, notre village, c'est ça le plus important dans l'histoire. Chaque clan à son passé, son avenir, mais pour que tout se passe au mieux, nous devons avancer tous ensemble. »

Aujourd'hui, le village caché des nuages était tout de même puissant et dirigé par un homme de confiance et qui porte Kumo au plus profond de son cœur. Posant son regard sur les nombreuses assiettes vides, un sourire apparu sur son visage. Saitö venait de finir son repas, en tout cas en apparence et avait laissé un nombre incalculable de "cadavres" sur la table. L'adolescent se demandait si Denjirō était nouveau dans le coin, ce qui montrait bien qu'il semblait plutôt curieux. Ce qui amusait en quelque sorte l'imposant Hakushi.

« Je suis originaire de ce village. Kumo est un vaste village, il faut bien le reconnaître et je suis très souvent en mission. Comme toi je suis un simple Genin, mais grâce à mon âge, j'ai une expérience plus riche, c'est un fait. Et toi, tu es ici depuis longtemps ? »

Une question qu'il retournait donc au principal intéressé et qui allait permettre au membre du clan Hakushi d'en savoir plus sur le jeune kumojin.

Il fallait l’avouer, ce matin, j’avais très bien mangé. Je m’étais remplie la panse d’une façon mémorable. J’avais le bide tout gros. Heureusement que je n’avais rien de prévu cette après-midi. En effet, c’était mon jour de congé. J’avais qu’une seule envie là, c’était d’aller chez moi, m’allonger sur mon lit et taper un gros dodo. Malheureusement, même pour bouger, j’avais du mal. J’avais trop le ventre remplie pour aller quelques part d’autre que sur ce siège douiller. J’avais qu’une seule envie c’était de m’endormir sur place … Bref ! Non, il ne fallait pas que je me laisse faire par le sommeil. C’était impoli de s’endormir à table et surtout en face d’un homme qui venait de me payer le repas. En plus, il était en train de me parler et donc, je n’allais pas m’endormir sans lui répondre. Ça serait le comble de l’impolitesse.

« Olalala, comment j’ai trop bien mangé ! Je ne sais plus ce qu’on disait, mon ventre est tellement rempli qu’il va bientôt exploser ! Merci pour ce repas Denjiro ! Très sympa de ta part. »

C’était vrai, c’est vraiment rare de voir quelqu’un d’aussi gentil. C’était rare de voir un homme qui était prêt à vous payer un repas parce que vous avez dit au chef qui est son ami que sa cuisine fût magnifique. Il avait vraiment bon cœur c’était un fait.

« Moi, je suis arrivé au village il y a longtemps et j’ai fait mes preuves dans l’académie avant de devenir Genin. Et t’inquiètes pas, un jour, je serais l’un des ninjas les plus connus de ce village. Ce n’est qu’une question de temps ! »

Ouais, j’avais de très grande ambition. Un ninja digne de ce nom se devait d’avoir de grande ambition de toute manière. Je me devais de voir grand, très grand même. Pour me rendre fier moi-même et faire connaitre un peu plus mon nom et l’histoire de mon clan déchut. Je dois dire que j’avais depuis longtemps voulu devenir un grand homme et marquer l’histoire du monde shinobi de mon emprunte. J’avais depuis longtemps voulu écrire mon histoire moi-même et j’en aurais bientôt l’occasion. Il faut dire que devenir un homme important n’était pas chose facile, mais j’étais assez motivé pour le devenir. J’avais la motivation d’un spartiate et le combat ne me faisait pas peur. Je sais qu’un jour j’arriverais à mon but à force de sang et de transpiration et lorsque j’y arriverais, là, je pourrais enfin être fier de moi.

« Enfaite, je t’ai pas vu manger toi. T’avais pas faim ?! »

C’est vrai, je venais de remarquer que mon interlocuteur et nouvel ami n’avait pas touché à la nourriture qu’il venait de lui-même payer. Bon, j’avais été un peu rapide et avait tout terminé en un temps record, mais il pouvait quand même manger.

L'imposant membre du clan Hakushi remarquait bien que son jeune compère kumojin, semblait être rassasié et la fatigue pouvait se lire sur son visage. Ce qui n'était pas bien étonnant, vu ce qu'il venait de dévorer depuis son apparition au restaurant. Malgré cela, il tenait bon et essayait de ne pas sombrer, ce qui faisait lentement sourire le protecteur du village caché des nuages. Quittant la table un cours instant, il remercia encore une fois Koteï pour ce délicieux repas et paya l'addition, avant de s'asseoir à nouveau devant l'adolescent. Bien qu'il ne connaissait que peu de choses sur ce compère shinobi, il en savait assez pour savoir que c'était un membre du clan Kadoria et qu'il était bien plus jeune que Denjirō.

« Tu n'as pas à me remercier, c'est normal. Tu es un shinobi de Kumo tout comme moi et cela m'a fait plaisir de te payer ton repas.»

Peut-être que Saitô considérait l'imposant kumojin comme quelqu'un de gentil et de prêt à tout pour aider ses compères et ceux qui méritaient son attention. Au fond, il n'avait pas tort et cela ressemblait bien au caractère de cet homme.

« L'académie, un lieu important pour ton shinobi en devenir, pas vrai ?
Tu as de l'ambition, c'est une qualité, je dois bien l'admettre.
Seulement, je dois te mettre en garde, car le chemin risque d'être long et plus difficile que tu le crois.
Malgré cela, tu sembles quelqu'un de volontaire et de motivé, garde ses qualités pour atteindre ton but et n'abandonne jamais. »

Décidément, ce jeune homme avait une certaine ambition, ce qui était vraiment tout à son honneur. Sa volonté et sa détermination pouvait très aisément se voir et surtout s'entendre dans sa manière de parler. Bien que possédant le même grade, le protecteur de Kumo était bien plus expérimenté et savait qu'en gardant cette envie de réussir, Saitô pouvait atteindre son but, quelque soit les obstacles qu'il pourra rencontrer.

S'appuyant à nouveau contre le dossier de la banquette, il observait les personnes qui sortaient du restaurant, visiblement ravis.

« Je n'ai plus faim, vu que j’ai déjà mangé et cela avant même que tu ne viennes dans cet endroit. »

Bien qu'il appréciait la compagnie de son compatriote kumojin, il n'allait tout de même pas resté toute la journée dans ce lieu. Après tout, son envie de partir en mission encore une fois était vraiment intense, comme à son habitude. Après une matinée plaisante, il était grand temps pour lui de mettre les voiles et de profiter de l'après-midi, d'une toute autre manière.