▬ PREMIERE PARTIE

Kawa no Kuni. Encore une contrée que Sei n'aurait pas le loisir de visiter, si ce n'est à la recherche de preuves et autres formalités professionnelles. Durant le voyage, qui fut long et fastidieux - comme qui, leur rang semblait ignoré de la nature et ses dangers - Kiru évoqua une côté magnifique, à l'eau turquoise et le sable blanc. Le Jisetsu aurait volontiers enfoui ses pieds dans ce sable chaud et douillet, sans se lasser du paysage, qu'il n'imaginait même pas ses songes. Pourtant, le ciel grisâtre et la brise maligne n'avaient de cesse de lui rappeler que, même au sud du continent, la météo n'était pas à la bronzette. Son choix de destination non accessible par obligation de travail se porta finalement sur un lit au matelas moelleux, et aux couvertures épaisses.

Pour l'heure, c'est une étendue de roche brune qui s'étendait sous les yeux des deux kirijins. Par la faute d'un soleil capricieux, la pierre semblait même noire, transformant cet horizon amical en scène dramatique. De sa vue perçante, le shinobi aperçu quelques caravanes par-ci par-là, et des petites bicoque qui appartenaient sans doute à des marchands ou des nomades. Apparemment, rares étaient ceux qui avaient élu domicile dans ces falaises, d'autant plus prêt de la frontière, et on comprenait pourquoi : pas un soldat ! Pas un milicien, pas un garde pour contrôler les entrées et sorties du territoire. Pas étonnant que n'importe quel gland se soit joué d'eux. Intérieurement, Sei riait d'avance de voir ces paysans avec des fourches venir à eux pour se présenter comme "l'armée de Kawa no Kuni".

▬ Bon, et si les péquenots se montraient ? On pourrait peut-être faire not' bol... WOUAW FAIT GAFF !!

Joignant le geste à la parole, Sei écarquilla les yeux tout en mettant son bras devant Kiru pour qu'il n'avance plus. La seconde suivante, une dizaine de flèches venaient se planter dans le sol, à leurs pieds. Un pas de plus, et... zou ! Les quatre yeux de la Brume se tournèrent vers la direction d'où avaient été décochées les flèches, et purent apercevoir une petite troupe, perché sur les hauteurs, venir dans leur direction. Des pillards ? S'ils s'approchaient un peu trop près, ils n'allaient pas être déçu du voyage. Finalement, Kiru et son acolyte ne remarquèrent aucune agressivité dans le déplacement des inconnus, contrairement à ce que la volée de flèches pouvait laisser penser. Lorsqu'ils furent à la hauteur de l'épéiste et du membre du Misutô - géographiquement parlant bien sûr - il s'avéra qu'ils n'étaient ni des bandits, ni des paysans avec des fourches.

Des hommes, plutôt grands et baraqués, armés de lances, de sabres et d'arcs, et vraisemblablement équipés pour mener embuscades et escarmouches. C'est alors qu'une voix fluette qui semblait vouloir se donner un ton grave s'éleva de derrière les rangs de la douzaine de guerriers. Ceux-ci s'écartèrent, laissant apparaître une jeune femme à la chevelure rouge, plus élégante mais tout autant équipées. Elle était jolie, mais avait la mine renfrognée. Elle se plaça devant les hommes, croisant les bras. Sei était sous le charme.

▬ Qui êtes vous ?
▬ Euh... sans déconner. Quand on tire des flèches sur les gens, on se présente SOIT-MÊME, on demande pas aux autres qui ils sont...
▬ Peut-être à Kiri... lança-t-elle en inclinant la tête pour observer le bandeau frontal autour du bras de Sei. Mais ici, c'est aux étrangers de décliner l'identité à l'armée de Kawa.

L'image des paysans boiteux que Sei avaient imaginé plus tôt se superposa alors à ce détachement. Fail flagrant.

▬ Ah, c'est vous les pay... l'armée de Kawa ?
▬ Bravoo ! On m'avait dit que les ninjas étaient malins et observateurs, mais là, vous me clouez sur place... Trêve de plaisanteries. repris-t-elle alors que Sei retenait toutes les larmes de son corps, remontées par le vent monumental qu'il venait de prendre. Ah ça y est j'y suis. Vous devez être "l'équipe" que le Daimyo à fait mander pour coincer les auteurs de l'attentat. On peut dire que vous êtes pas pressés à Kiri.

Puis elle tourna les talons, dévoilant sa silhouette gracieuse et élancées, saccadée par les nombreuses armes qu'elle portait. Elle s'approcha alors du précipice, et alors que Sei allait crier "NON ! NE TE SUICIDE PAS POU MOI POUPÉE !" elle indiqua une position en contrebas, où les ninjas aperçurent un fleuve, et un navire.

▬ C'est le sud du pays qui a été touché. On va prendre ce bateau et suivre le courant du fleuve qui nous amènera sur les lieux en à peine quelques heures. Si vous connaissiez Kawa no Kuni pour sa plage et son village côtier, oubliez : c'est un vrai carnage. Des questions ? Ah et, excusez pour les flèches : on est un peu sur les dents depuis l'attaque.

"Un peu sur les dents". Ha ha. Très drôle.

Kiru avait sut, contrairement à Sei, lever la tête face à cette jeune guerrière pleine de fougue. A sa pique quand au temps qu'avait mis le binôme à arriver jusqu'au pays, la demoiselle se heurta à un sabreur froid et inébranlable, bien qu'un peu sur les nerfs. Ce n'était pas la première fois que le Jisetsu observait ce changement d'attitude chez son comparse, et il était vrai que les yeux de l'épéiste pouvaient vraiment être terrifiant. Pourtant, la chef de troupe ne se dégonfla pas, affrontant le regard assassin du kirijin. Elle dégageait quelque chose d'étrange, de complexe. Comme une sauvage sans manière qui serait hautaine. Un paradoxe qui la rendait diablement excitante mais tout aussi détestable. Après avoir montré qu'elle ne se laissait pas marcher sur les pieds, en fixant Kiru de longues secondes, elle se détourna de ce dernier, puis tint à avoir le dernier mot, ajoutant d'un ton désinvolte.

▬ Il est vrai. Et pour être totalement franche, je ne porte pas spécialement notre Damiyo dans mon cœur. En tout cas, je l'estime bien moins que son prédécesseur. A force de voir grand et de fréquenter de la fripouille de la pire espèce, voilà où notre Seigneur actuel à mené notre belle nation. Mais je doute que les intrigues politiques de Kawa vous intéresse, tout comme je doute que vous y compreniez grand chose.

Puis, rejoignant ses hommes, sans même se tourner vers ses interlocuteurs, elle conclu.

▬ Si c'est moi qui avait décidé, je n'aurais sans doute pas fait appel à vous.

Sei laissa inconsciemment échapper une grimace qui voulait dire quelque chose comme "Elle a quand même une grande gueule.". Puis Kiru voulu accélérer les choses, et il n'avait pas tort : ils n'allaient pas rester ici à se toucher et à parler politique toute la journée. Les kirijins, indépendants et peu soucieux de leurs hôtes, empruntèrent la voix la plus rapide et la plus évidente pour eux, celle du chakra. Adhérant à la surface du flanc de la falaise, les jônins foncèrent en ligne droite vers leur transport marin. Apparemment, les fleuves du pays devaient faire office de voie toute indiquée pour se rendre rapidement d'un bout à l'autre du territoire. Même si de son côté, le jeune bretteur doutait de l'identité desdits soldats, l'idée d'une imposture n'avait pas effleuré l'esprit du membre du Misutô.

D'ailleurs, les miliciens empruntèrent un passage creusé à travers la montagne, raide, mais accessible par n'importe qui, et surtout par un non-ninja. Pendant ce temps, Sei se mis une clope en bouche, en observant leur "carrosse des mers" : une sorte de grande barque solide, sans cabine, juste avec des bancs sur le pont. Plus simple, tu mourrait. Quelques types habillés comme s'ils sortaient des rizières, armés d'immenses bâtons trop grands pour être maniés en combat, étaient postés, prêt à appareiller. Sans doute s'en servaient-ils pour pousser la bateau, ou un truc du genre. Enfin, le groupe de soldats déboula sur la rive, et montèrent sur l'embarcation. Une nouvelle fois, la flamboyante et impétueuse "patronne" avait son mot à dire.

▬ Les ninjas... toujours obligés de vous la raconter, et de ne pas faire comme les autres. On a créé des chemins pour descendre des monts, vous savez.

Prévoyant que celui-ci allait imploser, Sei se tourna vers Kiru pour faire un geste, qui cette fois-ci voulait dire un truc du genre "Elle a quand même une grande gueule, mais laisse-faire". Tous prirent donc place, et la seule femme présente s'éloigna autant que possible des ninjas, se plaçant à l'avant du navire. Au passage, Sei piqua à l'un des marins son chapeau, puis s'allongea sur l'un des bancs, couvrant son visage avec ladite coiffe. De toute façon, son flair légendaire n'avait détecté aucun danger... et puis le Sensoo veillait au grain. Si un seul type avait un battement de cil un peu trop louche, il se ferait découpé en deux en deux avant d'avoir compris ce qui lui arrivait. Avec une certaine vitesse donc, l'embarcation suivit le courant du fleuve, filant vers le sud.

...

Après presque deux bonnes heures à arpenter ce fleuve à la con, les marins firent enfin entendre leur voix pour annoncer qu'ils étaient pratiquement arrivés. Réveillé par tant d'agitation, Sei se redressa, baillant tout ce qu'il savait. Ce lourdeau s'était endormi,et encore une fois, Kiru devait subir sa flemmardise. A peine les yeux ouverts, le Jisetsu remarqua que la patronne leur avait lancé à plusieurs reprise, un regard noir, mais aussi mélancolique. Ça faisait poésie bas de gamme de le dire comme ça, mais c'était la vérité. Doutant de son charme, et doutant encore plus de l'hétérosexualité de cette nana, le jônin se pencha vers un de ses hommes de mains. Un grand costaud, l'air un peu bête, en train d'astiquer son arc comme si ça lui faisait de l'effet.

▬ Eh mec, c'est moi, où ta patronne à un putain d'problème avec les ninjas ?
▬ Oh... euh... Ai ? Ben, elle les aime pas trop non.

un silence gênant s'installa, bien que la gêne ne semble être éprouvée que par le kirijin.

▬ Merde mec, continues ! Balances les dossiers !! Pourquoi qu'elle peut pas nous blairer ?
▬ Euh... ben... je sais pas si je peut le dire.
▬ Mec, tu sais pas à qui tu t'adresses : on peut TOUT me dire. Dans mon pays, on m'appelle "l'homme à qui on peut tout dire". Vas-y.
▬ Ben... euh... c'est sa sœur. Ai, ben elle avait une sœur, elles étaient même fausses jumelles.
▬ Chouette ! Si j'ai aucune chance avec l'une, j'aurais peut-être plus "d'ouvertures" avec l'autre. Tu voit ?
▬ Euh... ben... Pas vraiment. Mais si tu veut la rencontrer, tu pourras pas : elle est partie du jour au lendemain pour devenir une ninja. Et du coup, elle a abandonné Ai et sa famille, et leur ferme. C'est pour ça qu'elle aime pas les ninjas.
▬ Leur ferme..? Alors sous ses airs de petite bourgeoise pédante, c'est une paysanne ! J'avais vu juste sur ce pays.

Enfin, ils étaient à bon port, enfin, si l'on peut dire, puisque de port, il n'y avait qu'un petit pont de bois où un seul bateau pouvait être amarré. Shinobis et soldats posèrent pied à terre, et pour le moment, le paysage n'avait rien d’apocalyptique : une plage de sable, comme Kiru en avait parlé. Sans un mot, le groupe avança sur les étendues blanches, Ai en tête. Lorsqu'elle arriva au sommet de la dune, elle se stoppa, invitant les kirijins à la rejoindre, et à regarder de l'autre côté. Et là, derrière cet amas de sable, se cachait la triste vérité : un sol noir et cendré, à perte de vue. Une étendue de terre calcinée, comme si les Dieux avaient lancé un torrent de flammes sur cet endroit. Au loin, on apercevait les ruines de ce qui devait être le village côtier qui faisait la réputation de ces lieux. C'était aussi poignant qu'a Mizu no Kuni, même pour des étrangers.

Nulle ne pouvait être insensible à ce paysage terrifiant. La jeune femme n'osait elle-même pas regarder, préférant fixer la mer, tiraillée entre la honte et la colère. Attrapant sa cigarette qui commençait à tomber de ses lèvres, entrouvertes par le désarroi, Sei accorda un regard de compassion à Ai, presque par réflexe. Mais elle s'en détourna, comme si elle ne voulait ni pitié ni clémence. Sa terre avait été violée, et elle était impuissante. Quelque part, le Jisetsu comprenait sa rage, et il en serait sans doute de même pour l'épéiste : être relayé au second plan, ne pas pouvoir défendre sa patrie, et devoir laisser des étrangers s'en charger. Finalement, il était difficile d'en vouloir à cette femme pour son comportement. Elle fit quelques pas vers la côté, laissant ce triste décor derrière elle.

▬ Nos chemins se séparent ici. On ne peut en rien vous aider. Je dois retourner patrouiller pour que mon pays ne tombe pas dans le chaos.

Puis, d'un ton beaucoup moins sûr d'elle, presque comme si elle implorait, elle repris.

▬ Tâchez d'honorer notre confiance. Et trouvez les auteurs de... ceci. tout en désignant de la main le paysage maccabre, toujours en prenant soin de ne pas le regarder.

Suivie de ses hommes qui semblaient avoir foi en elle, Ai repris le chemin du fleuve. Sei ne la connaissait pas, mais ils partageaient la douleur d'un drame commun, à ceci prêt que le Jisetsu lui, avait put œuvre pour s'en préserver. Le cœur serré, il regarda à nouveau ce sol fumant, avant de lâcher un soupir, et de s'adresser à son ami.

▬ Y a pas à dire...

Il marqua une pause.

▬ ... c'était vraiment mon type de femme.

Il avait dit ça sans trop le prendre au sérieux. Histoire de détendre une atmosphère souillée par l'odeur du charbon et de la chair brûlée. Il porta alors sa cigarette à sa bouche.

▬ Qui que ce soit, celui a fait ça est vraiment un enfoiré.

Une dernière vanne de Kiru, avant de se concentrer pleinement sur l'objectif, comme la cloche sonnant le début d'un combat. Après un rire partagé, les kirijins mutèrent lentement pour quitter le costume de deux jeunes hommes plaisantant, pour se glisser de celui de shinobi. Le contexte, et la nature de la blessure de Kwa no Kuni aidèrent surement le binôme à reprendre leur sérieux, mais cela restait quelque peu perturbant de voir ainsi quelqu'un passer du jour à la nuit en l'espace de quelques secondes. Un instant de silence laissa remonter les visions vieilles de quelques semaines, alors que Sei balançait son mégot sur cette terre calcinée. Il l'avait fait machinalement. C'était un peu comme de frapper une jambe de bois avec une branche : ça n'était en rien douloureux, mais quelque part, il avait ressenti un étrange sentiment, proche du remord, en moins intense.

Le sabreur proposa alors qu'ils se séparent, s'accompagnant chacun d'un de leurs clones respectifs, histoire de faire le tour du propriétaire, ce qui allait s'avérer long et fastidieux. Trop pour qu'ils le fassent ensemble, sinon, les auteurs de cette "œuvre" aurait tout le temps de mourir de vieillesse avant de goûter aux cachots du Misutô. En supposant bien sûr qu'ils soient aussi la cause de l'incendie ayant frappé Mizu no Kuni. D'ailleurs, des soupçons adressés à Konoha commençaient doucement mais surement à s'élever dans les rues kiriennes, comme s'il fallait absolument un coupable. La nature même de l'Homme le poussait à mettre un visage et un nom sur la source de ses tracas, comme pour mieux faire le deuil, et se dire que le malheur peut-être exorcisé. La vérité, c'est que le malheur pouvait frappé, n'importe où, n'importe quand. Qui sait, peut-être même que cette infamie n'était pas d'origine criminelle.

▬ Ouais, excellente idée Kiru. approuva-t-il en inclinant la tête. Faisons comme ça.

Un garçon malin, Kiru. Il avait la tête et les muscles. Nulle doute qu'il était lié à l'avenir du Gakure, en bien ou en mal, et que sous peu, son nom serait sur toutes les lèvres. Mais pour l'heure, il allait devoir s’exécuter à former une copie de lui-même. Et Sei en fit de même, invoquant un Mizu Bunshin. Bientôt, il y eut deux sabeurs, et deux membres du Misutô. Chaque couple hétérogène parti dans une direction, à la recherche d'indices, ou de n'importe quoi leur indiquant une piste. Après tout, dans ce genre d'affaire, rien n'assurait qu'ils parviennent à trouver des suspects. Le néant qui leur servait de scène de crime pouvait tout aussi bien être vide de preuve, tout autant qu'il pouvait en être plein. Une terre muette ou bien bavarde ? Ils allaient le savoir.

Pour le Jisetsu, c'était assez drôle de se retrouver avec le Sensoo sans vraiment être avec lui. Même si son esprit était fixé sur la recherche, une petite voix n'avait de cesse de lui susurrait de poser des questions à ce faux Kiru. Des questions stupides, cela va sans dire. Des choses comme "Aller, avoue que cette nana te faisait de l'effet !" ou encore "Tu te rappelles cette histoire de samurai a Ta no Kuni ? HA HA qu'est-ce qu'on s'est bien marré ! Je l'ai fait exprès de perdre contre lui hein, et puis j'faisais aussi exprès d'avoir l'air vexé par ce qu'il me disait... en fait, j'men foutais hein, hein !". Mais rapidement, ses ardeurs furent calmés, à l'approche d'une zone jonchée de cadavres. Par pur réflexe, il échangea un regard avec le bunshin de son ami, puis s'approcha de ce cimetière à ciel ouvert. L'odeur de charogne se dégageant aurait suffit à faire fuir tout un régiment, et la grimace de Sei put en témoigner.

Certaines dépouilles appartenaient à des enfants, d'autres à des vieux. Des femmes, des hommes. Il y avait même des soldats qui était allongés là. Mais il y avait plus étrange : le membre du Misutô remarqua que, si certains corps étaient aussi victime des flammes que le sol lui-même, d'autres en semblait totalement préservés. Sans compter la disposition des cadavres, qui n'était en rien naturelle. Comme si quelqu'un les avaient déplacés, et amenés ici. En plus de cela, la plupart des carcasses épargnée par le feu portaient toutes le même type de blessures : des lésions nettes au niveau des points vitaux, sans doutes causées par des aiguilles. Un véritable travail d’orfèvres, et c'était tristement vrai. Ces morts là relevaient de l'assassinat de très haut niveau, ça ne faisait aucun doute. C'est à ce moment que le Jisetsu sentit une présence dans son dos, et qu'une ombre enveloppa. Penché sur un des cadavres, il se retourna en se relevant, d'un geste véloce, dégainant un kunai qu'il plaça à la gorge de l'intrus.

Quelle ne fut pas sa stupeur, palpable sur son visage, de découvrir une ravissante femme, terrifiée par sa lame. Sa beauté lui était arrachée par un bandeau couvrant son œil droit. Elle était borgne. Et ses cheveux étaient dissimulés sous un bandana couvrant la totalité de son crâne. Malgré tout, Sei devait rester prudent.

▬ Qui êtes-vous ?
▬ S'il vous plaît... ne me tuez pas ! Je... je vais vous expliquer !

Mais le kunai semblait lui faire perdre tout ses moyens, et elle peinait à en détacher son regard. Désolé, le shinobi retira sa lame, laissant la demoiselle respirer un grand coup. Elle paraissait fragile, pourtant l'odeur des lieux ne semblait pas l'atteindre. Elle repris ses esprit, le Jisetsu toujours méfiant. Le clone de Kiru restait quand à lui témoin de la scène, avec tout autant de sévérité que son maître dans les traits de sa figure.

▬ V... votre ami me fait peur.
▬ C'est pas mon ami. Enfin si, Kiru est mon ami. Mais là c'est pas lui. Enfin, il ressemble bien à ça mais...

Puis il se tut, voyant le regard crédule de l'inconnu ne rien y comprendre.

▬ Qui êtes-vous ?
▬ Je me nomme Ayumi. Je suis l'élève de Akayaze Tori, médecin du village Hanato, au nord de Kawa.
▬ Qu'est-ce qu'une apprentie médecin fait au milieu de... ça... sans son maître? Si loin de chez elle? avait-il ajouté d'un ton suspicieux.
▬ Nous sommes venu, avec mon maître, à la recherche de survivant qui ne demandent qu'a être sauvés. Les autorités locale sont trop occupées à courir après les auteurs de ce massacre, et personne ne se préoccupe du sort des pauvres gens. Mon maître est venu ici-même, là où vous vous tenez, il y a deux jours, quand il a été attaqué par un groupe d'hommes capables de prouesses dignes de ninjas. Il a perdu son médaillon, qui est cher à son cœur, et je suis venue le récupérer. Il renferme la photo de sa défunte épouse.
▬ Hm... c'est assez imprudent pour une jeune femme de venir ici, seule.
▬ Je ne manque pas de courage.
▬ J'en doute pas. Où se trouve votre maître ?
▬ Il se repose, dans une bicoque que nous avons monté en hâte à notre arrivée dans le sud de pays. Elle nous permet de survivre ici, et de nous replier quand la nuit tombe, avant de revenir nous occuper des survivants à l'aube. Toutes ces personnes, dont les corps ont été épargnés par les flammes, étaient en très mauvais point lorsque nous les avons trouvé. Malheureusement, nos efforts les plus sincères n'ont put les sauver...

Son doux visage se décomposa, comme si, en ne parvenant pas à sauver ces gens, elles se considéraient l'égal de leur meurtriers. Sei n'eut pas un regard pour le clone de Kiru, pas même en s'adressant à lui.

▬ Kiru, rejoins-moi.

Puis il trancha net le bunshin, qui disparu dans un nuage de fumée, avant de faire tournoyer son kunai du bout de son index, et de ranger le projectile dans l’étui à sa cuisse. L'épéiste n'allait pas tarder, le temps de bien comprendre les faits qu'il venait de visionner à la destruction de son clone, et il serait là en moins de deux. Peut-être que de son côté, il aurait aussi trouvé quelque chose. Si le maître de cette fille avait été attaqué par les responsables de cet incendie, alors il aurait surement de précieuses réponses à leur apporter. Étrangement, cette fille lui paraissait à la fois aussi étrangère que familière. Il n'aurait sut dire d'où lui venait cette impression, pourtant elle n'avait rien de banale. Mais il avait vu tellement de fille dans sa vie - bien qu'il en rajoute un peu - que son "amour" pour celles-ci le trahissait parfois.

▬ Je m'appelle Sei.
▬ Oh... elle paru étonnée qu'il soit si familier avec elle, puis elle lui souri. Très bien : Sei. Je tâcherais de m'en souvenir.

[HRP: J'ai jeté un coup d'oeil à ta FT et j'ai supposé que c'était un clone d'ombre, si c'est pas ça, fait-le moi savoir. Ah et... pavé cesar *O*]

Kiru ne s'était guère fait attendre. Juste l'espace d'un silence gêné entre l'apprentie médecin et le shinobi, puis le sabreur apparu à travers la fumée et la cendre soulevées par le vent côtier. Mais l'épéiste n'arriva pas seul : il portait un enfant sur son dos. Sei afficha sa surprise en une moue équivoque. Il aurait bien félicité son ami d'un "Super, te voilà papa !" mais il pensa que, bien qu'il ne doute pas de la vélocité de Kiru, celui-ci aurait bien eut du mal à faire un enfant a une femme en l'espace de quelques minutes. Conclusion qui témoignait de "l'ingéniosité" du membre du Misutô : ce môme n'était pas celui du Sensoo. Ce dernier allongea donc son petit compagnon, qu'il expliqua avoir trouvé dans les ruines. Vu l' état du bonhomme, pas besoin d'être docteur pour deviner qu'il était mal en point. Apprenti médecin suffisait, et c'est sans un mot, mais avec frénésie, que la demoiselle se jeta sur l'enfant.

▬ Euh... Kiru, j'te présente Ayumi. Elle s'y connais en soins, j't'expliquerais.

En effet, toute l'histoire était un peu longue, bien que suffisamment intéressante pour être révélée de suite. Mais la jeune femme ne laissa pas le temps aux ninjas de se perdre en bavardages, se tournant de son seul œil valide vers le Jisetsu, d'un air paniqué. Elle parlait comme si la vie de ce petit, qu'elle ne connaissait sans doute ni d'Adam ni d'Eve, comme s'il s'agissait de la sienne. Tout en s'exclamant haut et fort, elle sorti de sa sacoche quelques aiguilles, sur lesquels le kirijin tiqua. Rapidement, mais non sans une certaine douceur, elle planta ça et là celles-ci à divers endroits du corps de sinistré. Même s'il n'était pas expert en la matière, Sei reconnaissait grossièrement les points qu'elle touchait, telle une véritable acuponctrice.

▬ Ce garçon est mal en point ! Il faut le soigner, et vite, mais tout mon matériel est dans la petite cabane dont je vous ai parlé tout à l'heure ! Emmenons-le, sinon... il est perdu.
▬ Bien. De toute les façon, il faut qu'on parle à votre maître.

L'état critique du jeune pousse ne laissait pas de place à l'hésitation. Kiru porta à nouveau le garçon, de ses bras costauds, et le binôme suivit Ayumi qui avançait d'un pas pressé. En chemin, Sei expliqua tant bien que mal la situation à son équipier : le maître de la fille, l'attaque qu'il avait subit, ce qu'ils foutaient ici, et bla et bla... Après avoir passé quelques chemins, une petite clairière et remonté le flanc des hauteurs surplombants la plage, tout les quatre arrivèrent aux abords d'une misérable bicoque, telle que Ayumi l'avait décrite. C'est en catastrophe qu'elle pénétra dans l'endroit, renversant tout ce qui se trouvait sur l'unique lit des lieux, pour y déposer le petit. Dans un coin de la pièce, le Jisetsu remarqua de suite un vieillard, borgne lui aussi. Pendant une seconde, le membre du Misutô avait cru apercevoir son visage terrifiant, qui maintenant était serein et amical.

Pourtant, il était censé être blessé et en train de se reposer. Que faisait-il par terre, dans un coin sombre ? Le Sensoo n'avait encore apparemment rien remarqué, occupé par Ayumi qui lui demandait diverses manipulations pour l'aider à venir en aide à l'enfant. Sei lui, restait de marbre, mains dans les poches, à fixer l'unique pupille du vieillard. Lentement, il le scruta de haut en bas, remarquant sur ses jambes, des cicatrices étranges. Sand doute la rixe dont la fille lui avait parlé. L'ancien demeurait silencieux, bien peu soucieux de l'avenir du petit, trop peu soucieux, pour un médecin si serviable qu'il traverse son pays pour aider gratuitement les victimes d'un attentat. Tout cela ne collait pas. Un soupir d'Ayumi tira le Jisetsu de ses pensées, et lorsqu'il se tourna vers belle, il la vit retirer le foulard couvrant sa tête, dévoilant... une crinière rouge.

▬ Pfiou... le petit est sauf. Il est encore dans les vapes, mais il se réveillera d'ici quelques heures, très fatigué mais, en vie.
▬ Hm... c'était donc ça.

Les maîtres des lieux parurent surpris par une telle déclaration. Kiru n'allaient sans doute pas apprécier la suite : ils s'étaient fait rouler.

▬ Je supposes monsieur, que vous êtes... Akayaze Tori ?
▬ Celui-là même.
▬ Ayumi m'a tout expliqué. Navré mais, malgré nos efforts, nous n'avons pas put remettre la main sur le médaillon contenant la photo de votre fille. J'ai compris combien il était important pour vous.
▬ Hélas, je ne crains que ce dernier souvenir de ma douce enfant, ne soit à jamais envolé...
▬ Ça ne fait aucun doute. Mais pour quelqu'un qui tiens tant à ce bijoux...

Il fit quelques pas pour rejoindre le petit, vérifiant son pouls.

▬ ... c'est très étrange de confondre sa fille et sa femme.

Ces mots tombèrent comme un couperet. Les masques commencèrent à tomber, et les visages innocents de "Ayumi", dont le nom restait à prouver autant que le reste, et de son maître, devinrent plus durs, plus fermés. En effet, lorsqu'ils s'étaient rencontrés, la dame avait fait part à Sei d'un médaillon renfermant le portait de la conjointe dudit docteur, et non pas de sa fille. Le silence et la tension grimpante témoignaient eux aussi de la situation, et du mensonge auquel les deux intrus étaient confrontés. Comme si cela ne suffisait pas, le Jisetsu décida de lister les incohérences qui s'ajoutaient à celle-ci. Kiru aurait difficilement put le faire puisqu'il n'avait pas toutes les données de l'équation, mais il aurait tout le loisir de s'illustrer quand il faudrait tâter de l'épée avec ces potentiels ninjas de haut vol.

▬ Je savais que j'avais déjà vu ce visage quelque part, et des cheveux rouges sang, ça ne trompe pas : vous êtes la sœur de Ai. De retour au pays pour semer le trouble, n'est-ce pas ? J'ai eut des doutes sur la véracité de toute votre histoire quand je vous ai vu manipuler les aiguilles pour maintenir ce garçon en vie. Aiguilles identiques à celles ayant causé la mort des corps que j'ai trouvé. Et l'attitude de cet homme ne collait pas à celle d'un médecin. Je reste persuadé que ça n'a rien à avoir mais dans le doute : travaillez-vous pour un certains Makka ?
▬ Bon... je pense qu'on est grillés. T'es bien moins stupide que tu n'en a l'air mon ami. A dire vrai, je t'ai vraiment pris pour un abruti. Avec ton air bête et toutes les salades que tu as avalé. J'aurais pris un malin plaisir à t'assassiner dans ton sommeil. Mais te tuer en combat va être tout aussi plaisant. Et pour ta gouverne, nous ne travaillons que pour nous-même.

Elle tira alors de sa sacoche un parchemin, avec lequel elle invoqua dans un nuage de fumée, deux sabres.

▬ Ikkoshi, je te laisse t'occuper du gamin à la grosse épée. Je crève d'envie de buter celui-là.

La jolie borgne avait donc choisi Sei comme cavalier pour une danse funèbre. Le Jisetsu paradait, bien heureux d'avoir été préféré à Kiru, donc le potentiel charme n'était pas à mettre en doute pour autant : le membre du Misutô mis tout cela sur le compte de l'âge. Après tout, l'épéiste était encore un peu jeune pour connaître les choses de l'amour avec une dame déjà expérimentée en la matière. Pour parfaire son doigté, le Sensoo allait donc s'exercer avec un vétéran, et jouir - oh le vilain jeu de mot - de son expérience. Un privilège que le fumeur laissait volontiers à son ami, car les rides et les cheveux blancs le dégoutaient. Et puis, cette fille était bien trop canon pour qu'on la préfère à un ancêtre, aussi vivace soit-il !

C'est dans un calme guerrier que le sabreur et son adversaire quittèrent la bicoque d'un pas lourd et pesant, et à travers l'ouverture de la porte, Sei put constater le lancement des hostilités... peu orthodoxe. Il ne faisait aucun doute que Kiru n'allait pas apprécier la chose, lui qui avait pour habitude d'être pragmatique en combat. Leur duel battait déjà son plein que le Jisetsu et la pornstar en costume d'infirmière n'avait même pas encore entamé les préliminaire d leur côté. En repensant à la pique lancé par son collègue, Sei eut un petit rire, qui étonna la sœur de Ai, ce qui eut pour effet de la faire descendre de son air très haut perché. Comme si elle souffrait de ce rictus, qu'elle considérait comme une moquerie, elle fronça les sourcils, piquée au vif, et cracha son venin assassin.

▬ Qu'est-ce qui t'amuses !?
▬ Hein..? lâcha Sei entre deux sourires. Ah, c'est Kiru. Il a osé me dire qu'on devait vous ramener en vie. Venant d'sa part, c'est marrant...
▬ Oh, tu trouves ? Je vais te faire passer l'envie de te payer ma tête.

Visiblement, elle semblait peu sensible aux drôleries de Kiru. Peut-être était-ce pour cela qu'elle avait choisi Sei. Le rire, avec les femmes, c'est la clé. Toujours est-il que dans un mouvement à la fois rapide et précis, elle dégaina un de ses sabres pour le pointer en direction du ninja du Misutô, et accessoirement du garçon se trouvant dans son dos. Bien qu'ils soient tout deux hors de portée de la lame, le Jisetsu eut une sale impression, et la seconde suivante, son kinnegan lui évitait à lui et au petit d'être lacérés par les coups du katana, qui trouvait écho au-delà de la pointe de l'épée. Phénomène étrange, d'autant que l'assaut fut suffisamment puissant pour littéralement exploser le "mur" fait de bric-à-brac devant lequel le shinobi et l'enfant se trouvaient une seconde plus tôt.

C'est avec surprise, ce qui ne l'empêcha en rien de sourire méchamment, que la rousse constata à travers le nuage de poussière soulevé par l'attaque, que son ennemi était quelques mètres plus loin, sain et sauf, avec le gamin dans ses bras. Ceci, semblait la faire bien plus rire que l'ironie - fort hilarante du point de vue de Sei - de Kiru. Elle rangea alors son arme, puis avança sur les débris de sa cabane, qui s'écroula totalement derrière elle, comme si sa présence, quelques instants plus tôt, avait suffit à faire tenir ce tas de ferraille. L'image de la destruction lui convenait parfaitement, et le Jisetsu déposa le mioche tendrement, lequel n'avait toujours pas quitté sa léthargie momentanée. La samouraï/ninja fixa alors de sa pupille, celui qu'elle allait affronté. Une idée qui l’excitait.

▬ Tu sais pourquoi j'ai choisi de t'affronter toi ?
▬ Pour mon humour, mon charme, ma bonté, ma clas...
▬ Parce que tu as un regard vide de colère, et de haine. Tu n'as pas le regard d'un meurtrier. Et je me délecte à la vue des yeux innocents et bêtes qui soudainement, s'emplissent de peur...

Le kirijin souffla alors, comme déçu.

▬ Sérieux, vous m'les brisez avec mon regard. A chaque fois qu'j'ai un contrat avec Kiru, c'pareil. Tu sais quoi, il m'en faut beaucoup, mais là, tu m'a vexé. Depuis un certain incident, je suis très susceptible à propos d'mon regard.

Il se mit alors en garde, prêt à en découdre. Ses yeux n'étaient toujours pas ceux d'un meurtrier. Pourtant, la kunoichi y décela un éclat que Sei n'avait pas à Ta no Kuni. Quelque chose d'indéfinissable, mais qui changeait radicalement la nature de son regard. Une sorte de colère sans violence, comme un pardon belliqueux. Et ça n'avait rien à voir avec son dojutsu. Il avait changé, et il comptait bien vous le prouver, cher lecteur. Les avances de cette femme fougueuse, il les accepta : et ça allait être marquer du sceau "HARDCORE".

▬ Et pour la peine, j'vais t'éclater la tronche.

▬ Kuchiyose no Jutsu : Les Quatre Vents, l'Empereur du Sud !

Sur ces mots, un rongeur armé d'un éventail jailli du nuage provoqué par l'incantation. Voilà plusieurs minutes que Sei passait à esquiver les assauts longues distances de son adversaire, ce qui l'avait particulièrement essoufflé. Cette femme savait maintenir un ennemi à distance, et le problème du Jisetsu, c'était justement la faible portée de ses attaques. Lui qui avait un style assez directes, se voyait repoussé par des vents puissants et des bourrasques tranchantes. A chaque ouverture laissée, la renégat lui fermait le passage avec un nouveau fuuton. Alors que le kirijin commençait à se fatiguer, la demoiselle elle, n'avait pas bougé d'un pouce pour lancer ses assauts. Elle gardait un sourire narquois accroché à ses lèvres, comme si elle se délectait de l'impuissance de son vis-à-vis.

Mais pour le membre du Misutô, pas le temps de faire une pause : le souriceau se mis à agiter son éventail dans tout les sens, créant bientôt une tornade folle et imprévisible, qui emporta les débris du cabanon, et quelques arbustes qui avaient eut le malheur de se trouver dans les parages. Sans qu'il puisse rien y faire, Sei se vit happé par le cyclone, et emporté par l'attaque sans aucune chance d'en sortir vivant. Le rire cristallin de la sœur de Ai résonna alors que la tornade se dissipait peu à peu, recrachant le cadavre cabossé du ninja de la Brume... qui éclata en une flaque d'eau. Aussitôt, la kunoichi cessa ses mesquinerie, comprenant le subterfuge : un clone aqueux. A la seconde même où elle descella l'escroquerie, des grésillement se firent entendre dans dos, et elle bondi sur sa droite dans un réflexe prodigieux.

Regard en coin, elle vit alors son rival passer à deux doigts de la transpercer à l'aide d'une lame faite de foudre. Mais c'est le sol qui se trouva blessé par l'offensive, et le ninja au regard doré effectua une roulade, puis un saut pour se retrouver à nouveau en face de la criminelle. Sei grinçait des dents. Il venait de rater une opportunité inespérée, et désormais, la trop grande confiance de son ennemie ne serait plus faille à exploiter.

▬ Petit vicieux... ❤ Tu n'espérais tout de même pas me prendre par derrière...
▬ Euh... c'est pas un peu obscène la..?
▬ Tssss... fait le malin, continues. Je vais jouir de ta mort...
▬ Perverse et nécrophile... beau tableau.

Sur ces mots, la belle dégaina une fois de plus son katana dans un geste rapide et précis, et le coup donna naissance à une lame venteuse qui, lorsqu'il se déporta sur le côté, trancha le flanc de Sei, laissant la blessure cracher une gerbe de sang. Dans son dos, le Jisetsu vit les arbres scindés littéralement en deux par cette techniques, mortellement efficace. Grimaçant, il se tourna vers la guerrière qui lui adressa un clin d’œil malsain. De suite, le kirijin entama une série de signe, alors que la fille s'apprêtait à dégainer à nouveau. Dans la main droite du ninja d'élite, le Croc Étincelant apparu à nouveau, et il chargea l'usurpatrice, qui répéta la première technique qu'elle avait employé : une série de coup de lame dans le vent, infligeant leur sentence au-delà de la portée de l'épée. Une fois de plus, le Jisetsu se sorti d'affaire de justesse, grâce à son dojutsu.

Le rire significatif de la jeune femme se fit encore entendre, tandis que Sei posait un genoux à terre.

▬ AHAHA ! C'est inutile ! Tu sais bien que tu ne peut pas m'approcher.

Et l'histoire se répéta. Un HikaruKiba, un jutsu fuuton, et un autre échec pour le membre du Misutô, à qui la zone le séparant de sa cible étaient solidement fermée par cette dernière. Une zone d'exclusion qui témoignait d'un entraînement drastique, que la rousse n'avait pas pu subir ici, dans un pays aussi faible que Kawa. Ce qui laissais sous-entendre qu'elle avait été formé à l'extérieur de sa nation. Mais où ? Chez Makka ? Peut-être. Dans ce cas, elle et son vieux compère devaient absolument être arrêtés. Puisant dans ses dernières forces, le Kirijin répéta inlassablement ces mudras que sa rivale connaissait bien maintenant. Amusée par ces vains efforts, elle se lança dans un nouvel assaut longue distance, tout en riant aux éclats. Pourtant, étrangement, elle senti subitement une douleur lui lacérer l'épaule gauche. Puis des engourdissement.

Cessant ses railleries, elle découvrit de son œil la lame électrique qui l'avait transpercée... mais elle avait grandit. De trente centimètre, elle avait du voir sa portée centuplée, instantanément. Le souffle haletant, Sei se félicitait de sa nouvelle trouvaille, la Lance Étincelante. Un filet de sang s'échappa d'entre les lèvres de la criminelle, qui s’effondra lourdement dans l'inconscience. Il fallait néanmoins qu'elle reste en vie, comme le voulait l'ordre de mission. A nouveau, le Jisetsu avait profité de l'excès d’orgueil de son ennemie. En boitant, il s'approcha de sa captive, et se penchant sur elle, tout en dégainant une cigarette.

▬ Soit fière : t'es la première rousse que Sei Jisetsu s'est tapé. A moins que ce soit toi qui t'soit tapé moi...

Et sur cette réflexion des plus intrigantes, le Kirijin ramassa le corps de sa prisonnière, avant de s'approcher du petit pour prendre note de son état. Il était sain et sauf. Restait plus que Kiru, qui espérons-le, était sorti vainqueur de sa bataille. Enfin, pour ça, Sei ne s'en faisait pas trop.