Je commençais à prendre le pli. Les papiers se rangeaient de plus en plus vite. Je passais mes journées dans ces monts de feuille, sans vraiment faire attention à l’heure qu’il était ou au temps que je passais à lire toutes ces données. Les archives recelaient vraiment d’informations en tout genre : déclarations d’accident, rapports de missions, fiches de suivi, feuille d’agenda… On trouvait de tout. J’étais toujours impressionnée, mais à la fois consternée, lorsque je tombais sur des documents datant de l’époque du Yondaime Hokage : Shiajin Suguato. Je ne connaissais cet homme que de vue, et le peu de fois où je l’ai vu, il dégageait quelque chose de… Surprenant. On se sentait protégé, on sentait qu’on était inatteignable tant que l’on serait sous son commandement. Et chacun de ses documents étaient soigneusement rédigés, presque… scientifiques. C’était un plaisir de lire ses rapports, et je crois que cette salle m’aura au moins appris une chose sur moi : j’aurais adoré être sous les ordres et apprendre du Yondaime.

Mais on était loin de cette précision chirurgicale de Suguato dans la plupart des rapports, écrits à la va vite, incomplets voire complètement délirants. J’ai vu passer par exemple il y a quelques jours un rapport dont la mission était, de base, d’aller récupérer dans les montagnes du pays des oiseaux une plante rare et vénéneuse. Le rapport mentionnait que le Shinobi était revenu avec le « fruit de la poule ». Alors à moins que la poule, c’est un arbre, je comprends pas trop où il voulait en venir. Mais bref passons, ce genre de papiers se retrouvait assez rapidement dans un pan d’une armoire, papiers que je devrais vérifier ultérieurement, quand tout ce bazar sera vaguement rangé.

Parce que ce que je ne comprends pas, c’est que ça fait des années que cette salle existe, des années que des gens y passent, repassent, re-repassent, des années que quelqu’un est censé gérer ces archives… Mais olala, vous verrez comment c’est le bordel. Je vous jure, hein, je déconne pas. Le type qui s’occupe des archives doit vraiment être mal payé pour laisser un foutoir pareil. Je me demande sincèrement si quelqu’un a besoin de papiers qui se trouvent là-dedans. Parce que pour être honnête, ça va faire deux semaines, et je n’en ai vu passer aucun pour réclamer un papier, quel qu’il soit.

Bref, trions, ma brave dame. Encore un rapport pas fini. Shiya Okasaki… Je connais ce type. Je ne l’ai pas revu depuis l’examen Jônin, mais il était avec moi. Une mission de Genin débutant, assez banal, mais dont la finalité n’est pas écrite. Je plissai les yeux : à tout bien réfléchir, j’ai eu vaguement l’avis d’Iji sur cet examen, mais je n’ai pas recroisé Okasaki ni Satochi depuis qu’on est sorti de l’illusion. Parler avec lui pourrait peut-être être intéressant. Je sortis de mon antre et me dirigeai vers le bureau. Le même mec était à l’accueil depuis deux semaines. Le gars porte un bandeau de Konoha, donc il est ninja. Il doit vraiment être mauvais pour qu’on le punisse à ce point.


- Dis Kuzawa, tu peux demander à Shiya Okazaki de venir ? J’ai un problème avec un de ses papiers !
- Jte fais ça Mizu’.


Il était cool. Vraiment cool, pour un mec puni (bon en même temps s’il était mauvais ET con, bon. Le pauvre, quoi).

Ce fut rapide, car dès le lendemain je reconnus la touche emo-sharingan de mon cher compagnon de galère, qui se présentait à Kuzawa. A peine eut-il le temps de dire bonjour que je me précipitai vers lui. J’avais les cheveux attachés en une queue de cheval, une robe rouge et un gilet bordeaux. Je lui souris chaleureusement.


- Salut ! C’est moi qui t’ai fait demander, désolée de te déranger ! J’sais pas si tu te souviens de moi, je m’appelle Mizuki !

Oka' était en train d'aiguiser ses lames, à vrai dire, il n'avait plus rien à faire depuis cet examen à part glander ou s'entraîner, et dans tous les cas s'entraîner était une bonne chose pour lui, sauf qu'il ne l'avait pas fait ne serait-ce qu'une seule fois de plus qu'il avait complétement raté cet exam' jusqu'à voir que ses compères pour cette mission avaient eux réussis et eurent leur promotion ce qui faisait un retard considérable quant à la promesse qu'avait fait Oka' à Satochi, le rattraper. Maintenant, deux grades les séparaient.

Une fois qu'il termina d'aiguiser ses lames, il n'avait plus rien à faire. Il avait beaucoup trop la flemme d'aller s'entraîner comme avant et puis depuis son affrontement avec son coéquipier d'équipe, il était épuisé, à cause de lui, il dut user tout son chakra le vilain... Mais il récupérait de jour en jour et il avait eu la chance de s'en sortir qu'avec quelques cicatrices ne restait plus qu'à savoir ce qu'était-il arrivé à Satochi.

Oka' s'ennuyait à mourir, il prit donc l'initiative de se bouger le ass et de sortir. Il avança de quelques pas avant d'ouvrir sa boite aux lettres et un courrier s'y trouvait. Un certain Kuzawa le demandait au Palais du Hokage. Oka' fut rarement convoqué au Palais du Hokage et c'est pour cela qu'il était étonné, à vrai dire, il n'avait rien fait depuis longtemps, ou peut-être qu'il n'avait pas à stresser et que c'était pour une mission ou quelque chose du genre.

Il prit environ dix minutes avant d'y arriver, sa maison et le Palais n'étaient pas vraiment très éloignés ce qui était en soit une bonne chose.
Puis il avança vers l'accueil et il posa sa lettre sur le bureau de la personne qui se trouvait à l'accueil.

- Bonjour, un certain Kuzawa m'a convoqué ici.

Dès qu'il avait fini sa phrase, quelqu'un s'approcha de lui. C'était Mizuki, la jeune femme avec qui il passa son examen Jônin. Cela faisait longtemps qu'il ne l'avait pas vu tout comme Satochi d'ailleurs. Elle aussi avait réussi cet examen.

- Salut Mizuki, comment va ? Oui, j'me souviens de toi.

La jeune Aburame lui expliqua que c'était elle qui l'avait convoqué ici sans tout de même donner le motif de cette convocation.

- Il y a quelque chose qui ne va pas ? J'ai toujours été convoqué ici pour avoir fait une petite connerie.

Je lui souriais, de cette façon niaise de petite fille dont je ne pouvais me défaire. Non pas parce que je n’en avais pas envie, mais parce que mon visage doux et ensoleillé (héhé… Bon ok j’abuse peut-être un peu, mais je passe mon temps enfermée dans une salle d’archives avec juste Kuzawa pour compagnie, les compliments, j’en reçois pas toujours. Alors je m’en fais, et je me remercie pour ça) prenait cet air enfantin quand je souriais. J’avais mes mains jointes derrière mon dos : un vrai cliché, je vous jure.


- Non je te rassure, j’ai pas encore ce pouvoir de punir les gens ! Tu me suis ?


Je tournai les talons, remerciant Kuza’ au passage, et montai l’escalier qui menait à la salle d’archives. Vérifiant du coin de l’œil qu’Oka me suivait, des questions se bousculaient dans ma tête. J’avais plutôt cassé les pieds d’Iji à propos de cet examen, réussi mais qui ne m’avait pas valu la promotion pour laquelle je postulais. Okasaki n’avait pas fait grande figure pendant cet examen. Je me souviens que Satochi n’avait pas brillé plus que cela, et pourtant, lui avait été promu Jônin. J’ai vu passer une feuille de promotion sur cela. Mais rien qui concernait Okasaki.

J’ouvrai la porte devant lui et me dirigeai vers une table que j’avais dégagée pour faciliter le tri. L’air était respirable, en tout cas plus qu’il ne l’était au début, mais j’étais encore loin d’avoir fini et d’en avoir fait une salle ordonnée, classée, triée et rangée.


- Fais pas attention au bordel, on est en plein rangement. Enfin… je suis en plein rangement. Bref…


Je sortis le rapport d’un porte-document sur le côté et lui présenta avec de l’encre. Il lut ce qu’était ce parchemin, reconnaissant sans doute un rapport qu’il avait fait à ses tout débuts. Je remis une mèche de cheveux derrière mon oreille et lui expliqua.


- En fait on m’a demandé de ranger cette salle et de vérifier la validité des documents. Et j’ai vu passer ce rapport incomplet. Si tu t’en souviens, tu peux le corriger s’il te plaît ?


Je lui présentai une chaise pour qu’il puisse écrire à l’aise, et je m’assis sur la table à côté de lui, croisant les jambes, regardant vaguement ce qu’il écrivait.


- On s’est pas revu depuis la fin de l’examen, d’ailleurs. Ca a donné quoi pour toi ?

- Haha, ouais je vois.


Elle remercia ensuite l'homme qui s'occupait de l'accueil avant de monter l'escalier qui menait sans doute à une salle quelconque. Oka' la suivait, il contempla ce qui se trouvait devant lui non pas ce que tout homme devrait fixer non, mais le Palais du Hokage, c'était un endroit magnifique et surtout très grand.
Une fois arrivé, Mizuki poussa la porte et un tas de poussière vola, il y avait des feuilles partout. Ensuite, elle se dirigea vers une table, naturellement, le balafré la suivit.


- Je vois ça. Disait-il en souriant.


Ensuite elle sortit un porte-document avant de le lui passer et lui donna de l'encre. C'était un vieux rapport de mission, une mission qu'il avait à l'époque fait avec Satochi. Il manquait un paragraphe, le nom de Satochi, le lieu où la mission c'était déroulé, et, la signature du Shiya


- Ah, oui c'est un vieux rapport d'une mission que j'avais faite avec Satochi.


Il rédigea tout ce qu'il manquait.


Rapport:


Et pendant qu'il rectifiait le rapport, Mizuki lui causa. Elle voulait savoir ce qu'avait donné l'examen pour Oka'. Normalement elle le savait surement vu que dans cette salle il devait sûrement y avoir une feuille avec tout les promus, et le nom du Shiya ne s'y trouvait pas. Mais il prit quand même la peine de lui répondre, il prit un ton gêné, parce qu'il était le seul des trois à avoir été voué à l'échec, il aurait aussi voulu que les organisateurs lui explique pourquoi il l'avait échoué même si lui le savait, peut-être qu'il y avait d'autres erreurs qu'il avait faites.


- Je l'ai merdé. Et je pense que c'est parce que je vous ai laissé partir chacun d'en votre coin, tu avais disparu et Satochi devenait bizarre, il m'avait confondu avec Hyô Kohei, tu vois qui c'est ? Le p'tit protégé de Sabakyô Seito. Bref, on s'est affronté et à la fin j'ai fais l'erreur d'essayer d'aller te trouver, parce que malgré ce que je lui avais mis dans la face, il s'est relevé et m'a attaqué, j'avais le dos tourné mais heureusement que j'avais eu le réflexe de mettre un petit coup d'oeil derrière pour voir arrivé son attaque. Donc, comme j'avais envoyé la sauve avant, je devais utiliser quelque chose pour me protéger et donc j'étais à court de chakra avant de me retrouver dans un lit blanc avec plein de machine juste à côté. Et toi sinon ? Pourquoi tu t'es barré sans prévenir ? Haha.


Puis pendant un court instant il eu une sorte de flash dans la tête.


- Mais attends, tu as disparu dans une illusion ou je me trompe ? Vu que Sato s'est fait manipuler aussi.


Pourquoi ce putain de tic n'était pas apparu pendant l'exam' ...


- En tout cas, congrats' pour ta promo, en même temps tu étais la seule qui a su réfléchir et ne pas en faire qu'à sa tête.


Ensuite Oka' lui rendit le rapport, il prit le soin de souligner les choses qui manquaient.


- Voilà.

- On savait que Iji était derrière tout ça, Sato' en avait même payé les frais. Mais quand tu dis que l'on n'a jamais bougé de chez nous, tu veux dire que chacun était chez lui dans son petit coin et que Iji a réussi à nous foutre dans une illusion comme ça tranquille ?


Soit Oka' avait mal comprit ce qu'elle venait de dire, soit il venait de louper un épisode et il allait maintenant surement savoir pourquoi il avait raté cet examen. Si Mizu' disait vrai à propos de Iji et qu'il avait réussi cela, il était fort, vraiment très fort. Oka' ne ne s'en était même pas rendu compte, et à aucun instant, il n'aurait imaginé ça d'ailleurs. De toute façon, il n'était pas assez préparé pour cet examen, mais il avait quand même eu envie de tenter le coup même s'il était voué à l'échec.


- Ce n'est pas grave, je pense que c'est surtout de ma faute, j'aurais du être plus ferme même si cela vous aurez déplu. Je comprends maintenant combien c'est dur de gérer une équipe même si pour moi ça n'a duré que quelques minutes. J'en sors au moins grandi.


Puis il revint sur le début de phrase de Mizuki.


- Attend, tu t'imaginais vraiment passer de Genin à Jônin comme ça d'un coup ? J'ai jamais connu quelqu'un qui a réussi cet exploit.


Elle reprit le rapport pour le ranger ensuite dans un carton avant de revenir pour qu'ils sortent de la salle des archives et rejoindre l'accueil. Puis, elle "l'invita" à boire un verre pour discuter calmement de cet examen. Il accepta volontiers vu que dans tous les cas, il n'avait toujours rien de prévu. Il allait maintenant en savoir plus sur cet examen.


- Ouais, pourquoi pas.


Une fois à l'extérieur, il se grilla une clope, s'écartant de Mizu' pour ne pas la gêner avec la fumée.


- Tu connais un bon bar ? Ou un truc dans le genre.

Spoiler:

- Ouais, j’en connais un pas très loin d’ici. Je t’expliquerais tout. Enfin de ce que j’ai compris.

Dire qu’il n’était pas loin était un euphémisme : il se trouvait littéralement à deux pas d’ici. En sortant de la salle des archives, je donnai deux enveloppes à Kuzawa, lui en touchant deux mots, et rejoignis d’un pas pressé Okasaki à la sortie. Je pris les devants en lui montrant, presque en face du palais de l’Hokage, un établissement dont la devanture était blanche nacrée, ce qui jurait avec le reste des bâtiments mais qui avait au moins le mérite d’attirer le regard.


- C’est là. La propriétaire est une vieille dame excentrique qui se prend pour une jeune femme, mais elle bosse bien, et c’est un cadre plutôt agréable.

J’entrai en première dans le bar, saluant chaleureusement ceux que je connaissais. J’avais un peu l’air d’un pilier de bar, comme ça, mais il n’en était rien : je ne buvais absolument pas d’alcool. Et la plupart des gens présents non plus, d’ailleurs, ou en tout cas pas à cette heure. L’endroit était sobrement décoré, mais des plantes vertes jalonnaient le carrelage noir et blanc. L’ensemble donnait un style vintage naturel pas désagréable. Ce n’était pas mon endroit préféré, mais il passait le temps.

Nous nous assîmes à une table pour deux, et ce fut la propriétaire qui vint nous servir en personne. Quand j’avais dit qu’elle était excentrique, je ne mentais pas : la soixantaine approchant, elle était pourtant vêtue d’un débardeur blanc et d’un short en jean. Elle était pas mal foutue, mais disons que le temps et la vieillesse étaient passés par là, rendant l’ensemble bien moins agréable à regarder qu’elle n’avait pu l’être dans sa jeunesse. Sans compter cette coupe de cheveux : une espèce de triangle bleu et rose qui culminait à une bonne vingtaine de centimètres de sa tête.


- Hey Mizu’ ! Comment tu vas !

Elle me claqua la bise avec énergie avant de reprendre de sa voix un peu bourgeoise. Cette femme me faisait rire, elle était tellement adorable


- T’as ramené ton petit copain ? Ca va il est pas dégueu’. J’vous sers quoi les tourtereaux ?
- C’est pas mon petit copain. Et je prendrais un café vanillé-chantilly, s’il-te-plaît.

Laissant Oka’ choisir, et attendant qu’elle parte en direction du bar en criant l’intitulé de nos deux commandes à son serveur, je me tournai vers le Shiya. J’étais franchement étonnée qu’il n’ait pas compris les teneurs et aboutissants de l’examen Jônin.


- Ouais donc pour revenir à l’examen. J’te rappelle qu’Iji est l’un des Yamanaka les plus forts du village, et nous n’étions que deux Genins et un Chûnin, sans défense puisqu’au sein de notre village. C’est normal qu’il ait pu nous avoir en claquant des doigts. Enfin, ça ne me choquer pas.

Iji devait être fort, puisque Miko semblait le « respecter ». Enfin, en tout cas, malgré son âge plus jeune que le sien, elle ne l’envoyait pas chier et sembler entendre sa parole. C’est ce que j’ai cru comprendre lors des quelques incursions que le blondinet avait fait lors de certains entraînements. Et puis, le discours qu’il m’avait tenu, et l’apparition de Miko pendant l’examen prouvait bel et bien qu’ils se connaissaient. Je ne pense pas que Tata soit du genre à fréquenter le premier ringard du coin. Puis bon, c’était un Jônin de la Feuille, qui travaillait régulièrement chez l’Hokage, voire avec l’Hokage. Douter de sa puissance serait une erreur fatale, surtout lorsqu’il s’agit d’un Yamanaka.


- Si je l’avais mérité, je l’aurais eu. C’est pas fréquent, mais c’est pas impossible. Je ne m’y attendais pas, à vrai dire j’ai été assez flattée qu’on ait pensé à moi. Du coup cette promotion est une chance pour moi, mais… pas de quoi se réjouir. On m’a mise sur un examen Jônin, et on m’a fait comprendre que je n’avais pas le niveau escompté. C’est tout autant un… échec… que toi. Même s’il ne faut pas s’y formaliser. Ce n’est en rien la réalité du terrain.

Je pesais mes mots, ayant peur d’être blessante avec celui qui avait été celui aux pires résultats de notre groupe. Au fond, Satochi et moi avions eu la même récompense : augmentation d’un grade. Je juge personnellement que c’est un échec, mais me flageller devant lui qui n’a pas eu de promotion relèverait du sadisme. On nous apportait, nos commandes, et je bus une gorgée du café chaud que je venais d’avoir. Pas aussi bon que celui où j’ai l’habitude d’aller, mais pas mal !

]Mizuki et Oka' arrivâmes au bar choisi par elle-même, il était en face du Palais.
Une fois arrivé, Mizu' salua les gens qu'elle connaissait, puis, ils s'installèrent à une table pour deux.La serveuse ou plutôt la propriétaire était une femme qui avait environ soixante années, ce qui était bizarre, c'est qu'elle était habillé de la même façon que Mizuki, ou plutôt de la même façon qu'une ado. Elle avait la peau qui commençait à se friper avec quelques cheveux blancs.

Elle s'approcha de Mizu' et Oka' afin de prendre leurs commandes puis lâcha une phrase qui déclencha un petit rire à Oka'. Ensuite, il passa à son tour sa commande se contentant de prendre un café sans sucre. C'était ce qu'il aimait le plus, après les cigarettes bien sûr.



- Un café sans sucre pour moi s'il vous plaît.



Une fois cela fait, leur discussion reprenait. Mizuki lui expliqua que Iji était l'un des shinobis le plus fort de Konoha et que c'était normal qu'ils avaient été piégé aussi facilement. Hmm, même un autre shinobi de meilleur niveau qu'eux aurait pu se faire piéger, après tout les Yamanaka étaient très fort en Genjutsu surtout pour manipuler les esprits des gens.

Ensuite, elle reprit sur le sujet de sa promotion, du fait qu'elle n'avait pas été promue Jônin et que pour elle cela était donc un échec.



- Que je sache, personne encore n'est jamais passé de Genin à Jônin. Et puis moi, j'suis content d'avoir échoué, ça montre que je ne suis pas encore près, j'ai les capacités, mais c'est surement les décisions que je prends qui sont mauvaises. Puis d'ailleurs, j'vois pas pourquoi Satochi a été promu et moi non, fin'
j'veux dire qu'à part qu'il était manipulé contre moi, j'vois pas ce qu'il a fait de plus quoi.



Ce n'était pas de la jalousie, mais seulement la simple vérité, qu'avait-il fait de plus qu'Oka ?
Les commandes arrivèrent. Oka', pendant que son café refroidissait s'alluma une cigarette en prenant le soin
d'expirer le plus loin possible de Mizuki.



-Tu as eu des infos après l'exam' à ce que je vois, tu en as compris la finalité ?



Normalement, elle l'avait compris vu qu'elle avait réussi, lui peut-être.

- Tu as sûrement raison, fin' j'suis pas parti checké ça.

Elle lui demanda ensuite ce qu'ils avaient dû faire lui et Satochi, c'était simple, rien que se battre.

- Ce qu'on a dû faire ? Se battre entre nous deux, il me prenait pour Hyô Kohei, tu vois qui c'est ? Un déserteur aussi, l'élève de Sabakyô Seitô et son bras-droit aussi je pense. Bref, on s'est battu, et tout, mais ça a été dur pour moi de me battre contre lui, c'était un de mes coéquipiers de cette mission, et je ne me voyais pas l'attaquer... Lui, il l'a fait sans pression, c'était facile pour lui, pour lui je n'étais pas Oka' mais Kohei. Mais ce qui me semblait bizarre c'est qu'il n'a jamais été haineux envers Kohei tu vois l'truc ? Donc, au final j'ai vite été à court de chakra à force de tenter de le contrer.

Il reprit ensuite.

- Mais je ne comprends pas comment il a réussi à passer cette exam' alors qu'il n'a rien fait de plus que moi quoi, il m'a combattu mais pensait que j'étais Kohei, c'était donc plus facile pour lui de m'attaquer que moi lui faire la même chose...

Et elle lui expliqua ensuite qu'elle n'avait pas vraiment d'infos sur l'examen, et qu'elle avait vu Iji, celui qui était censé leur donner des informations sur la mission. Il l'avait assigné aux archives pour l' "aider" à surmonter sa période de tristesse, ou un truc du genre.

- T'aider en t'assignant aux archives ? Euh il se fout pas un peu de toi ? Surtout que quand je suis venu te voir tout à l'heure, la salle était sale, mal rangée et tout. Sinon, tu t'ennuies pas trop là-bas ? Si t'as besoin d'un coup de main n'hésite pas à me le demander.

Oka' pensait vraiment qu'il se moquait d'elle et qu'il ne voulait que qu'elle range la salle jusqu'à qu'elle soit complétement rangée et propre. Quand il l'avait vu tout à l'heure, elle était crade et mal rangée, très débordante, il aurait fallu environ un bon mois pour pouvoir complétement la rendre nickel. Et si il proposa son aide, c'était simplement par sympathie, et vu qu'il n'avait rien à faire de ses journées il aurait au moins une occupation pour quelques temps.

Et elle lui donna son point de vu sur l'examen. Il n'était pas du même avis.

- Je ne vois pas comment l'avenir du village aurait pu être mis en jeu vu que j'avais juste à combattre Satochi. J'aurai pu être tué, je le sais, d'ailleurs, j'allais l'être, mais j'ne vois pas comment Satochi aurait pu mettre le village en danger à lui tout seul, de plus j'avais compris que c'était Iji qui le contrôlait... Et il n'y avait personne autour de nous, j'avais utilisé une technique de sensorialité en cachette pendant que nous étions en train de ramasser les corps.

Il n'avait toujours pas compris pourquoi il eut à combattre Satochi.

Spoiler:

La logique d’un village shinobi n’était pas toujours ce qu’il y avait de plus légitime. J’écoutai le récit d’Okasaki avec attention, essayant de me remémorer avec précision ce que j’avais vécu dans cette illusion. Pour une raison bizarre, quand je le vivais, je trouvais ça tellement réel, mais maintenant… Je n’arrive à m’en souvenir que comme d’un vague rêve. Je finis ma boisson pendant qu’Oka finissait son récit.

- L’examen n’est pas une finalité en soi. Juste un moyen de plus. Prends un parcours classique à l’académie : tu rates une matière, si tu es performant partout ailleurs, on ne va pas te refuser le bandeau de ninja. Non, l’erreur des politiques est d’appeler cette épreuve « examen », comme si la réussite de ce dernier définissait ou non ce qui t’attendait. Ce n’est pas le cas. C’est une épreuve surveillée, rien de plus.

De là à dire que ce n’était qu’un moyen de faire plaisir à la plèbe en affirmant que ça donne du spectacle et une raison de croire que les promotions sont objectives, il n’y avait qu’un pas. Au fond, les promotions étaient très souvent subjectives. Les instances dirigeantes n’avaient aucune idée de comment les missions se déroulaient, de comment les épreuves étaient passées. Elles ne se basaient que sur un rapport de mission sur lesquels une lettre était apposée. Si une mission est classée A car elle comporte des risques importants, mais que ces risques ne se concrétisent pas, la mission est un succès, sauf que le ninja n’aura rien fait, ne se sera pas mis en danger mais son rapport indiquera une mission réussie avec brio. A contrario, une mission rang B avec des obstacles pourra être, du coup, beaucoup plus compliqué et les chances de réussite compromises, avec un résultat parfois éloigné de ce qu’on attendait.

Et pourtant, des deux ninjas, lequel aura eu le plus de courage et de difficulté ? Et des deux, lequel, aux yeux des instances, méritera une promotion ?

- Non. Pour être honnête avec toi, j’ai perdu mon meilleur ami, j’ai perdu ma senseï et le village m’a fait comprendre que je ne valais pas grand-chose… C’est une façon de me rendre utile sans que ma vie ne soit en danger, ou que la vie des autres le soit. Dans l’état dans lequel j’étais, une mission de rang D aurait pu être fatale à moi… Ou à mon coéquipier. Crois-moi. On ne sait pas à quoi ressemble le 36ème dessous avant de s’y trouver.

Elle sourit. Mais d’un sourire différent que le chaleureux qu’elle adresse d’habitude. Les souvenirs étaient encore un peu douloureux. Mais Iji avait été assez explicite au sujet de Miko : elle n’avait pas vraiment déserté.

- Forcément que l’avenir du village n’a pas été mis en jeu puisque ce n’était qu’une illusion. Transpose juste ce qu’on t’a raconté à la réalité : si l’évènement avait été réel, là l’avenir du village aurait été compromis.

Je regardai en l’air : le soleil avait bien avancé depuis que j’avais quitté le palais de l’Hokage.

- Je dois retourner travailler. Ce fut un plaisir de discuter avec toi Oka. J’espère qu’on se reverra bientôt.

Laissant de l’argent pour les deux boissons sur la table, je tournai les talons en direction de cette salle d’archive que, je devais l’avouer, j’avais hâte de quitter.