À la recherche d'un amour perdu [I] Retrouvailles

Pays des sources chaudes, proche de la frontière avec le pays du feu. Quelques arbres jonchaient une clairière déserte dont l'herbe avait du mal à pousser. Par endroits la poussières dominait, plus loin la roche s'imposait en d’abrupts vallonnements. Même s'il s'entraînait toujours avec une gourde dans le sac, Mikami veillait à ce qu'un cours d'eau ne soit jamais très loin. Ne serait-ce que pour s'y tremper. Cette fois-ci, il savait qu'il pourrait se traîner dans une source thermale naturelle et non contrôlée par les hommes sans trop de difficultés à trouver, après être rester un moment allongé au sol, haletant.

Le matin, la foudre avait grondé plusieurs fois alors que le ciel était des plus dégagés. Le soleil redescendant tout juste de son zénith, la fumée s'élevant de la terre fraîchement retournée s'était déjà dissipée et quelques oiseaux avaient réinvestis les rares feuillages, en témoignaient leurs chants se ressaisissant des lieux crescendo en des points de plus en plus éparses. Deux trois nuages demeuraient immobiles. Le vent soufflait, parfois de plus en plus fort.

Le front dégoulinant de sueur, Mikami avait les deux mains jointes devant son visage fermé et un regard déterminé porté dans le vide, mais vers l'avant. Ses cheveux se secouaient dans tous les sens, quelques gouttes de transpiration perlaient à travers les airs et allaient s'abattre plus loin dans la terre en de léger scintillement qui retraçaient les courbes aléatoires qu'elles décrivaient. Quelques mottes d'herbes se renversèrent, avant de retrouver leur position naturelle.
Un bruit perceptible seulement grâce au silence ambiant retentit, comme étouffé, entre les lèvres du rônin, entre le gémissement et le grognement.

* Encore *

À nouveaux trois signes incantatoires et ses deux mains ouvertes qui finissent par se plaquer l'une contre l'autre alors qu'une nouvelle vague de sudation déferlait du haut de son crane. Pas un bruit, les volatiles s'arrêtèrent de piailler. L'herbe se renversa à nouveau. Quelques bruissement de feuilles se firent entendre… Le front sec, le jeune homme réitéra sa tentative après qu'un nouveau gémissement, plus proche de la satisfaction cette fois, jaillit doucement de sa bouche impassiblement close. ThTactacCLAP. Une violente bourrasque souleva toute sa chevelure et ses habits en tournoyant autour de lui, séchant ses cheveux au fur et à mesure que la sueur les prenaient et secouant toute poussière et végétations aux alentours. Pour une fois ses lèvres s'entrouvrirent et un cri étouffé par le vent témoigna de la poussée d'énergie supplémentaire qu'il donna.

Toute la zone fut balayée, les branches des arbres se plièrent et les oiseaux partirent à nouveau dans la première direction qui s'offrait à eux, du moment que c'était vers l'extérieur. Puis le calme, plus imposant cette fois, retomba, comme les genoux du shinobi qui suivirent de près l'absence de bruit. Le choc contre la terre dénudée de micro-particule sonna dans le vide, comme ses bras qui ballaient aléatoirement. Le visage tourné vers le ciel, les yeux fermés, il laissait le soleil lui frapper le faciès alors que se relever de suite était synonyme de chute à plat ventre.

Au milieu de cette zénitude, une torpeur lui prenait les tripes, une douleur lui prenait le cœur. Ce n'était pas le manque d'énergie… mais cette donnée ajoutait une méfiance à la situation. Quelle était cette sensation… ? Cette dernière accélérait d'autant plus sa respiration, ou plutôt tentait en traitre de l'entrecouper. Il était toujours dans la même position, mais son visage s'était refermé. Il n'était plus tourné vers les rayonnements de l'astre, mais vers ce sentiment familier et oublié. Si complexe… Tant de choses qui s'entremêlaient. Tant d'émotions reconnues, de la mélancolie, du (ré?)confort, du manque, de l'abnégation, de la frustration, du désir, du chaud, du froid, quelques excitations, de la passion, de la distance, de la désinvolture, une envie de meurtre. Et tant d'autres choses qui virevoltaient et transperçaient ce cocktail transcendé. L'amnésique ne l'avait jamais ressenti, aussi loin qu'il s'en souvienne ; et c'était bien ça le “problème”, ce n'était pas quelque chose d'inconnu.

Son état de faiblesse du à la fin de son entraînement inspira un frisson à ses muscles épuisés car l'impression d'être observé ne requérait plus de confirmation. Il y avait quelqu'un. Une présence non-négligeable, et ce n'était peut-être pas le moment. Et puis la façon dont elle s'était approchée – non, approchée n'était pas le mot juste… Elle s'était déclarée, car cette présence s'imposait au fur et à mesure et sans se mouvoir. Alors qu'il glissait lentement sa main le long de sa jambe pour se saisir de shuriken, aiguisait son regard et se préparait à couvrir ses arrières, quelqu'un apparut juste en face de lui, descendant d'un arbre. Impossible de mieux décrire cette personne, un chaperon marron retombait sur ses jambes dont le flou provoqué par le manque d'énergie lui empêcha d'en discerner la féminité, quelques longs cheveux noirs dépassaient de la capuche qui voilait presque le bout de son nez…

- Je me demande quel chemin tu vas prendre…

Des paroles lourdes de sens et de non-sens. Songeant à et écartant rapidement la thèse de la route à suivre jusqu'à Kaminari, Mikami se demandait ce que cette personne à l'aura pour lui si étrange et déstabilisant avait à l'esprit. Car le ton de sa voix, la sincérité de cette incertitude et la mélancolie qui y était empreinte laissait clairement à penser que beaucoup de choses se tramaient dans la tête de cette inconnue. Exténué et ne gaspillant pas ses forces à se remettre en garde ou prendre de la distance inutilement, il restait alerte et au sol une main dans le sac tenant déjà plusieurs shurikens.

Le trouble était partagé. Elle, elle portait cette question en son cœur depuis longtemps déjà. Hors de question de se dire que c'était trop, la route serait encore longue et le prélude venait tout juste de se terminer. Bien qu'intéressant, les choses sérieuses dorénavant commençaient. Recommençaient… Recommençaient recommençaient… À quel point, sous quelle forme, l'espoir de voir un jour différent se lever brillait toujours à l'horizon, et aujourd'hui qu'elle l'avait surveillé tout ce temps, cette lueur était tout aussi luisante alors qu'elle avait en face de lui, que lors de ses rêves les plus chaleureux. Mais tout ceci ne suffit pas à faire disparaître l'ombre qu'impose la douleur de chaque blessures.

Le cœur meurtri, la kunoichi enchaperonnée était un exemple d'abnégation et l'avait toujours été. Bien que ses actuelles manœuvres n'étaient pas des moins douteuses et des plus humaines, elles étaient le fruit de l’exacerbation d'une situation déjà douloureuse et compliquée, mais tenable. Depuis que ce jour où le paroxysme avait été dépassé, noyé dans un bain de sang fraternel, ce sceau qu'elle aurait cru réserver à son pire ennemi fut apposé sur une des deux personnes auxquelles elle tenait le plus. Le seul qui était encore debout, droit et dans sa posture implacablement fière malgré le sang qui coulait de son sabre ; celui avec qui elle avait été le plus proche.

Tout s'était fini dans une surcharge de souffrance et de désespoir. À l'époque, le moindre espoir serait paru aberrant. Mais elle n'avait jamais cessé d'y croire, sa volonté de fer l'en ayant toujours empêché. Malgré leur quotidien, elle tenait bien trop à la Vie. Avec un grand V, celle qui est faite d'amour et de bons moments, de partage et de compassion. D'entraide et de compréhension, d'insouciance et de satisfaction. Même dans les moments les plus rares.

Aujourd'hui encore une étoile brillait, parce qu'elle n'avait jamais eu de cesse de l'entretenir en elle-même, et ce même avant la tournure dramatique que prit le cours de leur vie. Le voir si proche, dans un espace dégagé, pour la première fois en face à face depuis, lui opéra un pincement qui lui saisit tout le cœur et le fit vriller au moins trois fois. Trop d'émotions et de sentiments remontaient. Le bon et le mauvais s'entremêlaient dans une valse endiablée qui la tourmenta d'un violent à-coup. Quelle voie allait-il choisir… Déjà le voir se détourner du raiton sur lequel était auparavant basé tout son répertoire lui donnait l'impression d'un début de changement. À ce qu'elle sache, la foudre noire n'était pas réapparue, pas la moindre trace d'Éclair Noir. Son sceau semblait bien fonctionner…

Mais pour le reste ? À quel point avait-il évolué, à quel point avait-il changé, c'était-il assez écarté du sombre chemin qu'il avait toujours suivi peu importe le côté vers lequel il s'orientait ? Ses questions tourmentaient son centre émotionnel, de profond remous agitaient son estomac. Sa vie depuis qu'elle le connaissait se retraçant en un instant dans sa mémoire, un sanglot faillit la saisir. Mais elle était forte. L'espoir la fit se redresser, intérieurement. Elle l'avait vu, l'avait observé, joué les casse-cou et le jeune homme insouciant. Rire, papillonner, tendre ouvertement les bras à cette jeune fille. Mais la mystérieuse kunoichi avait un esprit bien trop adulte pour s'arrêter à cette pointe de jalousie qui lui transperça le cœur. Jamais elle n'avait vu Mikami Yorurai se comporter ainsi avant qu'il ne reprenne du poil de la bête dans le doute et l'amnésie, et d'autant plus avant qu'il n'arrive à Shozaichi. Jamais elle n'avait eu droit à tout ça ; si ce n'est lors de rares moments dont l'éclat était d'une intensité à disperser tous les plus sombres nuages qui planaient sur leur vie de shinobis. Mais cette lumière brillait en lui depuis plusieurs mois, et constamment. Elle, pouvait le voir.

Non, elle ne laisserait pas la noirceur de son chakra le ré-envahir de si tôt.

Elle voulait être sûr que ce soleil qui s'illuminait chaque jour un peu plus en lui soit assez puissant pour recouvrir les ténèbres qui circulaient allègrement entre ses méridiens. Qu'ils ne soient plus une entrave à l'homme que pouvait devenir le Yorurai. Malgré son clan, malgré son sang, malgré ses gènes. Les démons sont-ils vraiment inépuisables ? Elle en contenait la noirceur, et tout ce qui y était rattaché.

Se présentant anonymement à lui ce jour-là, elle prenait l'initiative de lui en rendre une part. Une part matérielle, pas question de plus. Parce que c'était aussi une part de lui-même après tout. Elle s'était assurée que son fuin était assez puissant pour que l'esprit sommeillant dans ce katana ne le brise pas en se joignant au chakra de son possesseur, comme un coup de foudre aux couleurs d'ébène qui joint ciel et terre par deux points irrésistiblement attirés. Et ce serait un bon test…
Mais une brise traversa la clairière, et vint souffler son ample capuche sur le côté, recouvrant une moitié de son visage, dévoilant l'autre à la lueur de jour…

- Yume …

Mikami ne sut pas d'où sortit ce prénom, si ce n'est d'entre ses propres lèvres. Mais il savait qu'il désignait son étrange vis-à-vis, dont les quelques mots signifiaient clairement qu'elle le connaissait. Lui n'en avait aucun souvenir, donc elle faisait parti de sa période ante-amnésie. Son rythme cardiaque s'était accéléré, tous ses organes étaient en ébullition. Pourtant épuisé, il se releva, laissant tomber au sol quelques shurikens qui glissèrent d'entre ses doigts qui sortaient de la sacoche. Alors qu'elle fut bousculé par l'entente de son prénom, de ses propres lèvres et comme s'il ne l'avait jamais oublié, les étoiles ninjas rebondirent au sol et sur les pierres en plusieurs tintements métalliques. Leurs mains tremblaient, à tous les deux, différemment.

Ce visage qui lui était brièvement apparu, il ne pouvait s'en souvenir, mais il l'avait clairement identifié. Comme les autres réminiscence de sa vie passé, ses gestes réflexes, ses techniques surgissant par automatisme, ses volontés qu'il savait aussi vieilles que lui. Comme tout ce qui était lié à son corps. Il l'avait décelée, cette faille dans son amnésie. Mais pour la première fois elle était reliée à une personne, à une présence qui le laissait à l'opposée de l'indifférence. Ce qu'il ressentit quand elle se déclara avant sa présence avait redoublé, triplé, même décuplé. C'était fort, chaleureux et frustrant. Il aurait pu tout donner, gravir les plus hautes montagnes et même trahir toute ses décisions. Dans ses souvenirs, jamais il n'avait ressenti quelques chose d'aussi intense...

- Bordel mais qui es-tu ?!!

Elle voyait son poing serré, un de ses pieds esquissa un imperceptible mouvement qui aurait pu être l'amorce d'un pas en arrière. Sa main restait ouverte, comme paralysée. Il se tenait en face d'elle, tous deux sans plus avancer, et sa tourmente voulait lui faire perdre ses moyens, sa lucidité. Elle eut envie de courir vers lui, de l'attraper, tout lui dire et lui raconter pour qu'enfin ils se retrouvent, effacer cette merde à tout jamais et tous les chagrins qui y étaient reliés. Mais ce serait une erreur, elle le savait et en aucun cas elle n'aurait cette faiblesse, cette précipitation qui n'aboutirait à rien de complet et pourrait tout faire mal tourner. Peut-être qu'elle avait signé la fin de tout contact positif avec lui depuis qu'elle avait entrepris de le changer ; au cas où elle s'était déjà faite à l'idée. Ce fut pourquoi elle ne bougea pas plus, ne pouvant trahir la mission qu'elle s'était elle-même donnée. Mais elle ne pouvait rester. Selon la prochaine réaction de Mikami, tout pourrait basculer.

- Dès que tu seras prêt, rends-toi dans les montagnes au Nord de Kaminari. Gravis les plus hauts sommets et redescends au point le plus profond, sous le niveau de la mer… au temple Raigetsu…

Un frisson parcourut tout son corps en prononçant le nom de ce lieu où le Yorurai s'était tant entraîné à devenir ce qu'elle essayait de changer aujourd'hui.

Tu y trouveras ton autre moitié...

Et elle disparut dans un violent shunshin. S'éloignant à toute allure de cet endroit qui ne lui inspirait que tourment et chagrin, sa capuche retomba sur ses épaules. Son visage fermé témoignait de la plus grande détermination, alors que son regard dur semblait impassible au flot de larme continu qui se déversait de tout son corps.

Aussitôt il se retrouvait à nouveau seul. Ses forces mentales venaient aussi de s'effondrer, et il eut envie de se laisser tomber à genoux, porter ses yeux sur le sol et dans le vide, s'agripper le cœur, mettre les mains sur la tête, serrer abusivement son crâne avec ses doigts recroquevillés. Mais Mikami tenait encore debout, peut-être soutenu par toute cette rage, cette envie de la prendre en chasse dans une ligne droite et rapide en détruisant tous les troncs et rocks qui se mettraient sur son chemin, ou peut-être parce que toute cette incompréhension le maintenait statique, incapable de se mouvoir. De toute façon, sa présence s'éloignait bien trop vite, et mettant un violent coup de fouet à ses ressources, il finirait par s'effondrer avant de la retrouver.

Yume Yume Yume… Qui, qui, et qui était-elle ?!! Ses dents grinçaient, ses prunelles jaunes de démordaient pas de l'horizon, comme s'il voyait au loin et à travers les quelques arbres et vallonnements rocheux sa silhouette disparaître. La chair entre ses doigts et ses paumes était assez plaquée contre elle même pour produire un bruit significatif et y faire craquer les articulations. Puis sa présence disparue, et le corps du jeune homme tomba à la renverse, dos au sol et comme une masse. Les bras écartés, les doigts dans le vide, il fixait le ciel. Même le bel azur qui le recouvrait et la grâce des cumulo-nimbus ne le pénétraient pas. Il restait là, pris par les songes, hanté par cette apparition qui en quelques mots lui avaient fait perdre tous ses moyens. Jamais il n'était resté paralysé plutôt que d'emboîter le pas d'une cible qui fuyait , et ce même au-delà de ses plus vieux souvenirs, il le savait. Yume Yume Yume… Qui es-tu…

Les lèvres entrouvertes, le regard dans le vide, un faucon noir à la taille disproportionné le survola, et il ne le remarqua même pas. Lui qui était pourtant si observateur d'habitude… ses pensées étaient tournées vers les quelques paroles qu'elle avait prononcées, sa respiration et son pouls allaient et venaient selon le timbre de sa voix dont il ne pouvait plus se défaire. Qu'allait-il faire maintenant ? Après tout ceci, cette question tournait en boucle dans sa tête, comme si cette intervention remettait tous ses plans en question alors qu'elle l'avait invité à poursuivre sa route. Pourtant elle s'était demandé quelle chemin allait-il suivre. Qu'est-ce que ça signifiait ? Ces mots renfermaient énormément de choses, il le sentait.

Et ce lieu. Temple Raigestsu tempe Raigetsu temple Raigetsu… Un drôle de sentiment le prit ; mais il le reconnut. Ce temple, faisait parti de ce qu'il connaissait, avant. Il mettait maintenant parfaitement le doigt sur ce genre de chose. Comme ces techniques de haut rang qu'il exécutait sans entraînement et sans souvenir, par exemple. Davantage serein, perplexe, il resta allongé à méditer et recouvrer ses forces physiques et mentales jusqu'à la fin du crépuscule - autant dire plusieurs heure – à défaut de se souvenir de quelques détails. Même le visage de la kunoichi demeurait introuvable. Il n'en gardait que cette brève apparition, cette part de faciès qu'il put entrevoir et qui lui avait tout aussitôt évoqué son identité. Maintenant qu'il y repensait, son corps avait fait un bond en même temps qu'il prononça son prénom. Décidément, les souvenirs liées aux émotions étaient toujours présents. Une information à coupler avec les souvenirs induits par le traitement du Hoheinheim pour mettre un doigt sur l'entrave qui retenait tout le reste.

Plus les évènements allaient, plus Mikami était persuadé qu'il n'avait pas définitivement perdu la mémoire. Il devait trouver comment cet oubli fonctionnait, parce qu'il savait que le mot amnésie était un arbre qui cachait une forêt bien plus complexe. À la première occasion, il le trancherait. D'un geste net, précis, et sûr. Pas avant, après une réelle patience, et au moment opportun. Comment se défaire de l'idée que c'était lié à cette fille ? Cette façon de se présenter à lui, de lui parler et de ne pas lui parler, lui donner cette indication. Aujourd'hui et maintenant ! Alors qu'il partait pour retrouver sa terre natale ! C'était évident… La question qui restait en suspension étant, ce pour la prochaine fois, qui irait à la rencontre de l'autre ?

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