Musique:

Une vue si belle, oui j'avais la vue la plus magnifique qu'il peut y avoir. Du toit du quartier général des Midorhato, je pouvais observer avec recul la beauté de notre village. Le soleil accablant et pesant effleurait mon visage, à tel point que je plissais les yeux pour continuer à admirer Suna. Un sandwich préparé par le personnel de la cafétéria de l'établissement et un peu de repos sur ce point d'observation, voilà ce que je trouvais vraiment apaisant. Aujourd'hui, je n'avais aucune tâche à accomplir; Aucune mission ne m'avait été attribué à ce jour. Cela tombait bien car j'avais justement prévu quelque chose.

Quelques jours auparavant, j'avais rempli une mission avec une partenaire de l'organisation Midorhato répondant au prénom de Ema. Une fille agréable et sympathique, je ne pouvais le nier. Nous avions pour mission de débusquer des vers géants pour ensuite les tuer. Une mission bien difficile pour le rang donné. C'était une expédition classée rang C, on pouvait donc penser que c'était facile à première vue mais c'était tout autrement. Les vers géants n'avaient rien à faire prêt de notre village, ils représentaient une menace et avaient frappé à plusieurs reprises des camps et des marchands dans le désert. Chose qu'on ne pouvait pas laisser faire bien sûr, ils menaçaient la pérennité de notre village et de son économie.

Il fallait oublier l'idée d'une bête petite et fine, comme dit on avait combattu des vers géants. Plusieurs mètres pour la longueur, des rangées de dents acérées et une envie de déguster de la viande de toute sorte. Nous étions leur proie pendant un bon moment. Finalement, c'était un homme qui arrivait à les contrôler avec un objet. L'objet avait été analysé, c'était un émetteur assez simple aux premiers abords. L'utilisateur envoyait du chakra dans les pales pour diffuser un son à travers le sable. Le sable était d'ailleurs conducteur, étonnement, d'après les scientifiques et les experts. L'objet fut scellé sous la demande de la direction. Un contrôle de l'information avait été établi, nous devions jamais mentionner cet objet. J'avais signé un papier, Ema de même sûrement. Je n'en savais trop rien.
En parlant de ma partenaire, je m'étais renseigné sur la date de sortie de l'hôpital. C'était justement aujourd'hui, tout s'accordait plus ou moins et j'en étais content. Notre mission l'avait mené à passer quelques jours à la clinique. L'homme qui avait utilisé l'objet pour attirer les vers avait aussi recouvert son couteau d'une substance très dangereuse. Ce liquide était du poison dorée, une trentaine de minute suffisait à déconnecter complétement les terminaisons nerveuses des personnes. Le cerveau s'en trouvait touché et cela menait finalement à une mort. Une mort douce et lente, ce n'était pas à effet immédiat, ça laissait le temps à la personne touchée de pleurer son existence.

Je n'étais pas allé voir Ema à l'hôpital, je n'aimais pas trop les établissements de ce genre; J'y avais passé bien trop de temps un peu plus jeune, pour ma sœur. J'y étais retourné récemment pour ma grande sœur, j'avais osé mais c'était assez dur. L'ambiance et même l'odeur me rappelaient de mauvais souvenirs, des souvenirs auxquels je ne voulais pas spécialement penser. J'étais en survêtement noir avec une écharpe blanche autour de mon coup, fin c'était plus un morceau de tissu qu'une matière chaude. Je ne comptais pas sortir avec cette tenue, la raison pour laquelle je portais ce vêtement était que je venais d'un entraînement. J'avais passé une heure ou deux au sous-sol du quartier général. Les terrains étaient à notre disposition tous le temps, j'en profitais donc un maximum.

Le sandwich fini, il était maintenant temps de prendre une bonne douche avant de se diriger à l'hôpital. J'étais comme toujours en avance, j'avais environs une bonne heure devant moi. Après avoir emprunté le dortoir des garçons, je m'enfonçai dans la douche. Suite à cela, je pris le soin d'enfiler un Kimono noir et simple. Je plaçai mon Katana à mes côtés avant de mettre une ficelle noire dans mes cheveux pour faire tenir le tout. D'un pas soutenu, je traversais l'accueil en regardant ma boîte aux lettres. Je n'avais pas encore reçu d'ordre de mission, c'était bon signe pour le moment.

J'empruntais le boulevard menant au lieu du rendez-vous. Enfin, je ne l'avais pas prévu. Je me voyais mal le faire, ce n'était pas mon genre de ne pas donner de nouvelle pour au final l'appeler le jour de sa sortie. Normalement, je n'aurais peut-être pas dénié aller voir quelqu'un blessé suite à une mission. Je n'étais pas comme ça, je n'étais pas avenant avec les autres. Ema était une exception dans le sens où elle m'avait sauvé la vie en arrêtant le mouvement des vers géants. Ce geste insensé qui l'avait mené à se faire prendre en otage. J'étais désolé de ne pas avoir été assez fort pour éliminer les bêtes avant qu'elle ne fasse ce geste. J'avais d'ailleurs eu envie d'éliminer l'homme qui l'avait ainsi menacé d'un couteau. Je ne l'avais pas fait, pourquoi? Je ne le savais toujours pas. On ne m'aurait pas reproché ce meurtre, il avait après tout mis en danger Suna et une Shinobi. La façon de faire n'était peut être pas appropriée mais pas non plus prohibée.

J'étais finalement à l'entrée de l'hôpital, je venais à demander à une hôtesse à l'accueil si Ema était finalement sortie. Elle ne l'était pas encore à mon plus grand bonheur, j'étais en avance et l'heure qu'on m'avait dite n'était finalement pas erronée. J'attendis une dizaine de minutes avant d'apercevoir quelqu'un essayant de se surélever sur la pointe des pieds et de se hisser dans la foule. C'était bel et bien ma partenaire, amusé j'esquissais un sourire face à la situation avant de me diriger vers elle. Je m'arrêtais alors à sa hauteur pour m'abaisser devant elle pour la saluer avec respect.

« Ema! Comment vas-tu? »

J'aurais peut-être du venir avec des fleurs, certains l'avaient fait à mes côtés. Seulement j'avais encore du mal avec les conventions, les coutumes.. Ce n'était pas pour moi tout ça. Je fis alors un petit sourire en coin face à elle. Je croisai mes bras avant de reprendre la parole.

« Désolé de ne pas être venu avant, je n'aime pas trop les hôpitaux, tout simplement. »

Je lui fis un signe de la tête, il était temps qu'on sorte pour prendre l'air. J'avais mon après-midi de libre, j'avais donc du temps devant moi mais rester ici n'était point intéressant.

Ema avait l'air contente de ma visite, je n'en comprenais pas vraiment la raison. J'avais encore du mal avec ce genre de chose comme dit, je venais seulement la récupérer. Enfin, si elle était contente je l'étais aussi. Elle me salua aussi respectueusement que je l'avais fait avant de s'arrêter pour me sauter dans les bras. Je fus un peu étonné de son geste, disons que je ne m'y attendais pas. Les joues un peu rouge, je n'eus le temps de réagir qu'elle se retira avant de reprendre son geste de salutation. J'esquissais un sourire un peu gêné en me grattant la tête, je me demandais ce que j'avais bien pu faire pour la rendre si heureuse. Son grand sourire en disait long sur mon geste, elle était non seulement amusée de ma visite mais comme rassurée en quelque sorte.

Nous sortions alors de l'hôpital, on se propulsa dans le centre-ville bien animé en ce jour. Le midi il y avait du monde dans le centre, certains venaient goûter aux spécialités, d'autre faire leurs courses. Il y avait de la population et on allait en payer les frais. Ema me demanda de mes nouvelles avant de se hisser dans la foule à la recherche de quelque chose. Sur la pointe des pieds, elle essayait tant bien que mal de trouver quelque chose d'intéressant. J'avais du mal à la suivre mais je répondis quand même à sa question, le sourire aux lèvres.

« Mhmm-.. Depuis la mission, je n'ai pas fait grand chose et disons que j'ai une vie assez calme. Donc je n'ai pas grand chose à te raconter, si tu veux on pourra parler de la mission et des retombées quand on sera posé. »

Mes mots n'avaient pas l'air de toucher la jeune fille qui s'adonnait encore à chercher quelque chose, je ne savais pas vraiment quoi à vrai dire. Je compris la raison de son attitude en entendant son ventre gargouiller. Elle avait faim et me le confirma de ses propres mots, finalement son attitude enfantine me faisait sourire. J'étais amusé et je la laissais tourner en rond à chercher quelque chose à manger. La jeune Kunoichi semblait avoir trouvé son bonheur, si bien qu'elle me tira par la main en m'amenant au restaurant qu'elle avait trouvé. Je m'étais laissé mener à travers la foule par cette petite gamine qui avait terriblement faim. Les hôpitaux n'étaient pas réputés pour leurs nourritures, je le savais très bien. Je comprenais donc la raison de son excitation en sentant toutes ces odeurs mélangées les unes aux autres. C'était agréable, je ne pouvais le nier.

J'étais prêt à payer pour elle, disons qu'en tant qu'homme de valeurs il était normal qu'un homme paye pour une femme. Je trouvais si logique, mais je ne pus en placer une devant ma partenaire qui était si attisée par la nourriture qu'elle commanda sans même me laisser la possibilité de faire quoi que ce soit. Ema reçut ses dus et me tendit une boîte en s'excusant de m'avoir traîné à travers la foule. Elle s'était même courbée si gentiment. Je n'en étais pas gêné, j'avais même l'habitude avec la personne la plus importante à mes yeux qu'était Yami.

« Ce n'est pas grave Ema, ne t'inquiète pas et merci beaucoup! »

J'essayais d'afficher un grand sourire pour pas qu'elle ne se sente mal à l'aise, ce n'était pas le but de notre après-midi. Je voulais lui faire oublier l'hôpital et les tracas, je connaissais et je la comprenais. Nous nous installions sur un petit banc en bois prêt de la place et donc de la foule, je répondis alors au traditionnel Itadakimasu en joignant les deux mains. Suite à cela, j'ouvris la boîte pour commencer à déguster ces plats locaux et bien préparés d'après l'odeur et l'esthétique de celles-ci. Finalement, son ventre s'apaisa et son attitude aussi. Elle avait l'air de se sentir bien au milieu de la foule et en ce climat plutôt radieux, je la voyais profiter de toutes ces choses si habituelles pourtant. Elle était comme une prisonnière venant de retrouver la liberté, j'étais content qu'elle se sente mieux. La jeune damoiselle posa son regard sur moi avec un sourire transpirant la gaieté ce qui m'amena automatiquement à répondre avec un petit sourire moi aussi. Après quelques unes de ses paroles, je me décidais aussi à lui répondre.

« Oui, allez prends le reste de la boîte. » Dis-je en tendant celle-ci avant de reprendre. « Je comprends, ça n'a pas du être facile d'être enfermée de la sorte dans un établissement comme celui-ci. Tu n'as pas à t'excuser ni même à te justifier, je suis moi et tu es toi. Soyons nous même, c'est la seule chose à faire. »

Elle récupéra la boîte, pour ma part j'allais reprendre en parlant de la mission. Elle voulait sûrement avoir des nouvelles concernant le suspect et même l'objet. C'était normal après tout. Nous avions risqué nos vies pour le village, tel des Shinobis prêt à tout pour leur serment. C'était notre travail en effet mais nous avions quelques droits après coup.

« Tu sais, pour la mission. L'homme a été jugé coupable et l'objet a été scellé. Nous n'avons pas le droit de parler de cet artefact. Ensuite, je dois évidement te remercier. Tu m'as sauvé la vie, je ne peux le nier. »

Je me levai du banc pour me mettre face à elle et d'un air sérieux et presque impassible j'abaissai légèrement le haut du corps pour m'incliner.

« Merci Zenzaburô Ema. »

Ema était gênée lorsque Ogami lui tendit sa boîte. Elle ne pensait pas qu'il allait lui donner le reste. Mais peut-être avait-il déjà manger. Elle hésita quelques secondes, puis prit la boîte. Décidément, elle avait vraiment envie de manger. Tout se déroulait pour le mieux. Ogami avait l'air content lui aussi et paraissait à l'aise. Je comprends, ça n'a pas du être facile d'être enfermée de la sorte dans un établissement comme celui-ci. Tu n'as pas à t'excuser ni même à te justifier, je suis moi et tu es toi. Soyons nous même, c'est la seule chose à faire. . Ses paroles résonnaient dans l'esprit de la jeune fille. Elle était heureuse et plus sereine. Elle n'était pas passée pour une folle et il la comprenait en plus de cela.

« Tu sais, pour la mission. L'homme a été jugé coupable et l'objet a été scellé. Nous n'avons pas le droit de parler de cet artefact. Ensuite, je dois évidement te remercier. Tu m'as sauvé la vie, je ne peux le nier. Merci Zenzaburô Ema. »

Ema était pétrifiée. Elle n'avait rien vu venir. Toshiro Ogami, celui qui l'avait sauvé, se courbait devant elle, pour la remercier? Ema n'en croyait pas ses oreilles. Elle devint toute rouge. En un éclair, elle posa les deux boîtes sur le banc et imita la position d'Ogami.

« C'est moi, moi qui doit te remercier, Toshiro Ogami. Si tu n'avais pas été aussi rapide et vif d'esprit, je ne serais plus là pour parler, ni pour admirer la beauté de Suna. » dit-elle avec ferveur. Elle se releva, croisant le regard d'Ogami.« Et tu es le seul à être venu me voir alors que j'étais à l'hôpital. C'est toi qui doit être remercié. »

Elle s'abaissa à nouveau lorsqu'elle prononça son dernier mot. Ema aurait vraiment voulu lui dire combien elle avait apprécié ce geste et combien elle en avait été surpris lorsque Sakiko, l'infirmière, lui avait raconté comme elle s'en était sortie. Un jeune homme, plutôt talentueux au vu de ses capacités à t'avoir transporté si rapidement, avait-elle dit. Toshiro... Ogami, je crois. Je ne connais pas les détails, mais si il n'avait pas été là, ma belle, toi non plus tu ne le serais pas en ce moment. Il faut dire, que pendant qu'Ema était dans les mains de cet homme étrange, elle s'était dit qu'Ogami ne la sauverait jamais. Elle était persuadée qu'un être dont émanait une froideur et un cœur si fermé ne pouvait pas sauver quelqu'un qu'il venait simplement de rencontrer. Les Shinobis sont remplaçables, donc Ema l'était aussi. Alors forcément, quand la jeune fille comprit qu'il lui avait sauvé la vie et s'était donné tellement fort pour arriver à temps et qu'en plus de cela, il n'avait finalement pas achevé l'homme, mais l'avait conduit à la justice, Ema se devait de le remercier et de s'excuser pour ses pensées à ce moment-là.

« Je tiens à te présenter mes excuses également, » dit-elle formelle toujours courbée. « Pendant la mission, je pensais réellement que tu allais me laisser mourir afin de remplir la mission... »

Elle s'arrêta un bref moment de parler, puis se releva doucement, rencontrant à nouveau le regard d'Ogami.

« À partir de maintenant, je te fais et te ferais toujours confiance, dans n'importe quelle situation, à n'importe quel moment.À aucun moment, je ne douterai de toi, Toshiro Ogami. »

Sa promesse était lourde de sens, mais elle le pensait véritablement. C'était une parole qu'elle n'oublierait pas et dont elle suivra chaque mot. Peut-être était-ce exagéré, mais il lui avait toutefois sauvé la vie et c'était le seul à l'avoir rencontré après son hospitalisation, alors qu'il venait à peine de se rencontrer. Ema se sentait chanceuse d'être tombée sur lui.
L'atmosphère était solennelle. Ema la brisa en finissant par un large sourire, plein d'espoir et de quiétude. Ne voulant pas transformer cette situation en un épisode gênant, elle se rassit à sa place, reprenant une des deux boîtes dans ses mains, afin de reprendre son repas. Elle garda le silence un long moment, puis se décida à manger.

« Tu es, toi aussi, un utilisateur du Shotôn, n'est-ce pas? » fit-elle entre deux bouchées de brochette.

Cette question sortit tout naturellement de la bouche d'Ema. Elle l'avait vu, pendant la mission, utiliser des techniques Shotôn, car même si la Kunoichi avait un Shotôn d'aspect différent, elle avait tout de même reconnu cette matière.

« C'est la première fois que je rencontre un Shinobi qui possède la maîtrise de cet élément. D'ailleurs, je me suis toujours demandée si j'étais la seule en ce monde à utiliser le Shotôn. Je suis contente de ne pas être la seule. »

Ema était rayonnante. Elle avait ce regard innocent et plein de joie qu'elle arbore souvent. La compagnie d'Ogami était un soulagement pour la jeune fille qui se serait retrouvé absolument toute seule sinon. Bien sûr, elle aurait trouvé de quoi s'occuper... Mais la présence d'une personne était plus rassurante que des lignes d'écriture sur un paquet de feuilles.

Musique:

Je m'étais courbé pour remercier solennellement ma partenaire qui m'avait non seulement sauvé la vie mais qui avait en plus réussi à m'empêcher d'ôter la vie à notre suspect. Je ne pouvais le nier ni même l'oublier, j'étais à deux doigts de supprimer un homme. Cette idée ne me dérangeait pas en soit mais cela était en contradiction avec mes projets. En tant que Shinobi, j'avais comme « autorisation » de pouvoir tuer un être vivant mais avec de très bonnes raisons et sous certaines conditions. Lui, il était à terre gisant comme un animal. Le meurtre n'était donc pas autorisé ni même approuvé par les règles nous régissant. J’aperçus quelques rougeurs sur le visage de Ema, je ne comprenais pas vraiment pourquoi. Il était normal de remercier une personne, surtout une personne m'ayant sauvé la vie.

Elle se positionna face à moi pour prendre une forme similaire à la mienne, décidément elle me faisait sourire cette fille. Son attitude plutôt angélique et innocente était plaisante, la discussion n'était pas forcée. Je n'avais pas envie de tenter de meubler la conversation, les mots me venaient spontanément. Un grand effort et une grande réussite pour moi qui avait eu recourt à des livres sur « la socialisation ». Elle était comme reconnaissante envers moi pour l'avoir ramené à Suna, je n'avais fait que mon devoir mais à vrai dire j'étais tout ce temps inquiet de son état. J'étais aussi le seul à être venu finalement, elle n'avait peut-être aucune famille. Je ne pouvais le certifier mais si tel était le cas, je pouvais comprendre cette sensation. Une sensation de vide, la solitude, j'avais vécu cette situation il y a quelques années. La mort de ma famille proche avait amené à mon évincement du clan, jeté comme un malpropre j'avais erré avant de trouver une chambre dans un dortoir. Une époque non pas des plus joyeuses, que je m'efforçais d'oublier.

La manieuse de Shôton n'en avait pas terminé, je la laissais continuer. Elle s'excusa, à ses mots je haussais les sourcils en me demandant la raison de cette demande. La damoiselle enchaîna, elle pensait que j'allais la laisser mourir pour le bien de la mission. Mes sourcils reprirent alors leurs positions initiales tandis que j'arborerais un air bien plus sérieux en plantant mes yeux dans les siens. Je n'étais pas capable de ça pour une mission de la sorte, pas capable de ça avec elle. Je ne me trompe pas, je sais pertinemment que dans le futur je n'hésiterai pas à sacrifier une vie ou même la mienne pour l'avenir de mon village. Si la mission en était importante bien sûr, si l'objectif était essentiel. Cependant, je ne pouvais pas le faire avec mon entourage, j'avais découvert depuis peu certains sentiments et je ne me sentais plus d'être moi même. La contradiction à l'état pur. Elle finit son bref monologue en me parlant de confiance, elle m'accordait sa confiance. Quelque chose d'important dans l'amitié, je l'avais lu !

On s'assit à nouveau et avant même qu'elle ne parle, je répondis à ses mots.

«  Ce n'était pas dans mes projets de te laisser mourir, pas cette fois. » Dis-je en changeant mon air sérieux en un air bien joyeux.

Je mis mes deux mains sur mes jambes avant de tourner ma tête sur le côté, je n'étais pas habitué à parler de moi même ni même de mon passé. Je le faisais avec Yami, ma grande-sœur mais c'était rare avec les autres. J'avais bien parlé aussi à Kibō, disons que ça se comptait sur les doigts de la main.

«  Tu dois penser cela à cause de mon attitude avec les autres, je ne sais pas comment l'expliquer. Je ne suis pas avenant mais j'essaie tant bien que mal de faire des efforts. Je ne peux changer du tout au tout mais je peux m'améliorer, c'est ce que je compte faire. Mon passé fait de ce que je suis aujourd'hui en bien comme en mal. » répondis-je avec un rire un peu forcé.

J'écoutais la suite, elle parlait de Shôton. Mon cristal bleu était bien différent du sien mais le point commun était la matière en elle même. Le hasard nous avait amené à faire mission ensemble, je n'avais jamais rencontré moi non plus un utilisateur de Shôton. Il n'y avait aucun antécédent connu chez les Toshiro d'ailleurs. Un gène devait se balader et comme par hasard, il s'était développé pour moi. J'en étais très content, j'aime cette matière si lisse et malléable à souhait. La couleur Azur de mes yeux, je me vois en mes créations. Une passion dont je suis fier, tout autant que le piano que je pratique abondamment.

«  En effet, ce fût une surprise pour moi aussi. Peut-être qu'en remontant nos arbres généalogiques, il se peut qu'on soit lié, ce n'est pas impossible après tout tu ne crois pas ? 

Je dois aussi avouer que tu le maîtrises plutôt bien, tes créations sont belles et bien employées. Le soleil faisant d'autant plus ressortir le génie de tes sculptures. »

Une question me trottait, on pouvait nommer ça de la curiosité. Elle avait dit que personne n'était venu pour lui rendre visite, avait-elle de la famille à Suna ? Cela revenait à mes suppositions précédentes, sans aucune gêne je me décidais à avoir une réponse à mes questions. Je mis mes deux mains derrière la tête en regardant le ciel qui paraissait irréel, tel une peinture.

«  Tu m'as dit toute à l'heure que personne n'était venu te voir ? N'as-tu pas de la famille à Suna Ema ? Ou même des amis, tu es le genre de personne à en avoir ; Tu as une personnalité qui me fait penser ça.  »

Je l'observais finir ses boîtes, elle avait l'air d'une enfant n'ayant pas mangé depuis des années. Cela avait l'air de friandises pour elle, j'étais un peu étonné de son comportement et aussi un peu amusé. Un mélange qui devait donner une expression bien spéciale sur mon visage. Une idée me traversa l'esprit, elle avait passé quelques jours à l'hôpital. Elle avait sûrement envie de s'entraîner ? De s'éloigner peut-être du centre-ville ?

«  Dis moi l'affamée, quand tu auras fini, qu'est-ce que tu veux faire ? On peut récupérer les quelques jours à ne rien faire en s'entraînant doucement ou bien se percher sur le toit du quartier général ou bien-.. Comme tu veux en fait, c'est ta journée après tout. Je n'ai rien de prévu jusqu'à demain matin. »

On s'assit à nouveau et avant même qu'elle ne parle, je répondis à ses mots.

« Ce n'était pas dans mes projets de te laisser mourir, pas cette fois. »

Ema sourit à ses paroles. Oui, elle en était sûre.

« Tu dois penser cela à cause de mon attitude avec les autres, je ne sais pas comment l'expliquer. Je ne suis pas avenant mais j'essaie tant bien que mal de faire des efforts. Je ne peux changer du tout au tout mais je peux m'améliorer, c'est ce que je compte faire. Mon passé fait de ce que je suis aujourd'hui en bien comme en mal. »

« Je pense que tu es une personne extraordinaire, Ogami. »

Elle n'osa renchérir sur les paroles concernant son passé même si Ema était curieuse, même très curieuse. Mais elle ne sentait pas le moment propice pour le poser plus de questions. Peut-être lui en parlerait-il lui-même dans un autre contexte. Après tout, parler du passé était une chose très dure, Ema le savait bien.



« En effet, ce fût une surprise pour moi aussi. Peut-être qu'en remontant nos arbres généalogiques, il se peut qu'on soit lié, ce n'est pas impossible après tout tu ne crois pas ? Je dois aussi avouer que tu le maîtrises plutôt bien, tes créations sont belles et bien employées. Le soleil faisant d'autant plus ressortir le génie de tes sculptures. »

Ema ne put que rougir à ses belles paroles. Elle sourit, innocente et comblée. Elle baissa la tête, signe de remerciement timide. La demoiselle n'avait pas l'habitude de recevoir tant de gentillesse d'un coup.

« Tu m'as dit toute à l'heure que personne n'était venu te voir ? N'as-tu pas de la famille à Suna Ema ? Ou même des amis, tu es le genre de personne à en avoir ; Tu as une personnalité qui me fait penser ça. »

Elle fut surprise de cette attention, mais ne se déroba pas, cela était une chose qui pouvait consolider une relation amicale. Elle réfléchit un moment, puis d'un air sage et sérieux, ce qu'elle peut être souvent, lui répondit en détail.

« En effet, personne n'est venu. Cela ne fait que quelques temps que j'ai intégrer le Midorhato et je n'ai pas encore eu l'occasion de lier des contacts avec les membres de l'organisation. Bien évidemment, il y a Kibō, mais son temps est très précieux, il ne peut pas le gâcher en me visitant. Tu es le seul membre avec qui j'ai pu vraiment partager et discuter. » Elle marqua une légère pause, puis continua sur le ton de l'amusement. « Après tout c'est avec toi que j'ai effectué ma toute première mission en tant que Genin », fit-elle en riant.

La kunoichi cacha un air triste derrière un beau sourire puis renchérit.

« Je n'ai plus de famille non plus. Je n'ai jamais eu de sœurs, ni de frères. Mon père est mort il y a longtemps, quand j'étais encore très jeune et ma mère plus récemment, à la dernière guerre. J'ai hérité de la propriété, donc j'ai une maison ainsi que tous les biens de ma mère et de ce qu'il reste de mon père, mais c'est tout ce que j'ai d'eux. Mes anciens amis sont dans d'autres équipes à présent, on ne se voit plus, et puis Emishi, un ami, travaille dans le restaurant de son père, il n'a pas le temps de me rendre visite non plus, ce que je comprend. Mais je suis contente que tu me trouves sociable. Je pense que c'est ma nature et la façon dont ma mère m'a élevé, heureuse et contentée de peu. finit-elle en souriant paisiblement. »

Ema marqua de nouveau une légère pose, tenant toujours ses baguettes et sa soupe dans ses mains. Son esprit s'était envolé, rêvant de sa mère. Elle esquissa un beau sourire, regarda sa nourriture et mangea. Il ne lui fallait pas grand chose, et penser à sa mère l'encourageait énormément, d'où son sourire.

« Dis moi l'affamée, quand tu auras fini, qu'est-ce que tu veux faire ? On peut récupérer les quelques jours à ne rien faire en s'entraînant doucement ou bien se percher sur le toit du quartier général ou bien-.. Comme tu veux en fait, c'est ta journée après tout. Je n'ai rien de prévu jusqu'à demain matin. »

La jeune fille remarqua le visage amusé d'Ogami. Celle-ci cacha un rire enfantin entre deux sourires.
Puis, elle se leva doucement, prit le temps de prendre toutes les boîtes et sachets et les déposa dans la poubelle proche d'eux. Ema se retournant, regarda Ogami toujours assis.

« Eh bien, tu viens? » lança-t-elle, joueuse. « Je serais très contente de m'entraîner avec toi, utilisateur de Shotôn. » dit-elle en riant avec un air provocateur.

Elle décida d'aller à la salle d'entraînement du QG, afin de reprendre ses marques, même si quelques jours n'étaient pas énormes, Ema avait la sensation d'avoir tout oublié, même la salle d'entraînement.

Extraordinaire, non je ne l'étais malheureusement pas. Peut-être étais-je un des rares à m'en rendre compte, je n'étais pas si saint ni même aussi pur que je pouvais le faire croire-.. Enfin quoiqu'il en soit, je souriais à cette remarque qui me touchait tout de même. Il était rare que l'on dise cela de moi. Elle répondit alors à ma question en rapport avec ses visites, je voulais savoir pourquoi personne n'était allé lui rendre visite. Kibō ne pouvait pas se déplacer à sa guise, il était tellement pris par l'unité spéciale, l'organisation et son équipe. C'était un homme à responsabilités, il devait les tenir jusqu'au bout. Son adhésion était assez récente, ça je le savais et c'était une des raisons pour laquelle elle n'avait pas de connaissance. J'étais comme elle, malgré les mois je n'avais toujours pas réussi à me lier d'amitié avec certaines personnes, comme si une barrière s'était érigée entre moi et les autres. Ce n'était pas le cas pour Ema, je parlais librement avec elle sans même me forcer. La première mission qu'elle avait effectué était à mes côtés, j'étais content de l'entendre. Une mission tout de même un peu trop difficile pour une première et une rang C surtout. Enfin, nous étions vivants et avions rempli notre mission.

On ne pouvait demander mieux, je suivais son rire en faisant de même en repensant à nos péripéties. Cependant son sourire cachait autre chose et je ne mis pas longtemps à en comprendre la raison.

Sa famille n'était plus, elle avait disparu lors de la grande guerre. Terrible histoire ayant ravagé des pays, sa mère n'avait pas été épargné. Son père était mort bien avant cela mais il faisait parti du monde Shinobi. On était semblable et elle me le fit remarquer, elle avait tout à fait raison. Je pouvais comprendre sa peine et réciproquement elle aussi. Elle n'avait plus vraiment d'amis sauf peut-être un Emishi dont je ne connaissais rien. Je n'avais même jamais entendu ce prénom. Sa mère avait bien élevée Ema, c'était un fait. Je tournai ma tête délicatement vers elle pour apercevoir son expression plutôt rêveuse et mignonne, je lui avais évoqué ses souvenirs et maintenant elle semblait perdue dedans.

Je fermai les yeux quelques secondes avant de reprendre la parole, le sourire aux lèvres, amusé par le comportement si enfantin de mon interlocutrice.

«  Oui, elle a fait du bon travail. Personne ne peut le nier et ne laisse personne dire le contraire. »

Suite à cela, j'avais proposé un entraînement pour se dégourdir. Ces quelques jours sans sport devaient avoir eu un léger impact sur elle. Il était aussi de mon devoir de la remettre en forme, du moins un petit peu. Elle jeta les détritus à la poubelle avant de me provoquer un tantinet. En plus d'accepter mon offre, elle était si motivée que ça me donnait encore plus envie de faire cette activité avec elle.

Musique:

Je lui fis un sourire n'ayant pas besoin d'être accompagné par des mots. Je répondais à sa provocation par une autre et ainsi on lançait un petit jeu d’adolescent. Je n'avais pas encore réfléchi à notre entraînement, autant on pouvait s'entraîner sur des mannequins, autant on pouvait faire un petit combat. On marcha donc jusqu'au quartier général des Midorhato. On passa donc par l'accueil où de la main, je saluai respectueusement la personne à l'accueil. Une femme très gentille d'ailleurs, elle m'avait aidé un bon nombre de fois pour certaines taches administratives. Nous empruntions l'escalier pour finalement nous trouver au sous-sol. Il n'y avait personne cette heure-ci, on avait mangé un peu tôt et donc les autres étaient entrain de se restaurer. Je plaçai une main sur l'épaule à Ema avant de m'exclamer.

«  Allez, on va commencer ! »

De ces mots, je me plaçai face à elle de l'autre côté du terrain. Elle avait sûrement compris mon idée qui était de se combattre. Bien sûr, je ne voulais pas la blesser et je n'aurais pas aimé qu'on me blesse évidemment. Cela tombait sous le sens mais je préférais rassurer ma partenaire, elle avait peut-être encore des doutes sur moi malgré sa confiance.

«  Faisons un petit combat, bien sûr nous ne blessons pas grièvement. Je ne veux pas te blesser après ta sortie d'hôpital, c'est surtout pour te rappeler les réflexes et surtout gagner en expérience. Nous allons ressortir meilleur de cet échauffement, j'en suis sûr.  »

Je plantai mes yeux dans ceux de la manieuse de Shôton avant de joindre mes mains. D'une allure plutôt lente, pour laisser le temps à ma partenaire de réagir j'invoquai une dragon de Shôton qui s'éleva dans les airs pour finalement s'approcher du plafond. Son corps était bien tracé et d'une couleur similaire à mes yeux. Un geste de la main suffit à lui ordonner de s'élancer à toute vitesse sur mon interlocutrice.

Ema passa timidement devant l'accueil. Elle baissa légèrement la tête en signe de salue, puis continua sa route vers la salle d'entraînement. L'endroit était parfait. Ni trop chaud, ni trop froid. Ema préférait cette température à la température extérieure de Suna qui était bien trop élevée pour combattre longtemps.

« Allez, on va commencer ! Faisons un petit combat, bien sûr nous ne blessons pas grièvement. Je ne veux pas te blesser après ta sortie d'hôpital, c'est surtout pour te rappeler les réflexes et surtout gagner en expérience. Nous allons ressortir meilleur de cet échauffement, j'en suis sûr. »

Ema acquiesça.
Ni une, ni deux, Ogami lança le combat. Il n'aimait pas perdre son temps, on dirait. Mais Ema appréciait ça, il allait droit au but. Repue et motivée, la jeune fille se prépara au combat. Elle positionna ses deux bras devant elle, légèrement tendu et cala ses pieds, l'un devant l'autre afin de gérer son équilibre au mieux.

Ema lança un clin d’œil à Ogami, puis le combat démarra. Le shinobi n'était absolument à fond, il était clairement plus rapide que cela d'habitude, lorsqu'elle comparait son attaque à l'attaque durant la mission. Dans ce cas, elle irait doucement également.
La jeune kunoichi changea d'humeur et devint plus joueuse. Elle sourit, puis esquiva son dragon plutôt facilement. Il était possible que si l'attaque d'Ogami avait été plus rapide, Ema aurait eu plus de mal à l'esquiver. Sautant sur la droite, elle laissa le dragon d'Ogami s'écraser au sol dans un fracas de cristal bleu magnifique. Elle ne se déconcentra pas pour voir la beauté de son cristal, mais au contraire, mobilisa son attention sur Ogami. À son tour, elle lança une technique Shotôn sur son ennemi. Elle forma deux mulots de diamant violet qui sprintèrent vers Ogami. Leur but était d'emprisonner les pieds d'Ogami afin que celui-ci soit immobilisé pour qu'Ema surenchérisse avec une nouvelle attaque.

« Attention à tes pieds, Ogami. » fit-elle en souriant.

Musique:

Après un simple clin d’œil, le combat commença. J'avais élancé un dragon de cristal bleu à toute vitesse sur mon adversaire qui était Ema ce jour-ci. Un dragon qu'elle évita d'une facilité sans pareille, j'avais peut-être laissé un peu trop de temps entre mon incantation et le jet de mon jutsu. Cela me fit sourire, j'eus envie donc d'y aller un peu plus fort. Seulement, elle se préparait à exécuter un sort tandis que le dragon s’explosa au sol créant un petit trou derrière la Kunoichi. Je ne connaissais pas ses techniques mais je me doutais de la férocité de certaines, de plus j'en connaissais aussi la puissance et la matière. Peu importe ce qu'il pouvait advenir, j'y étais d'une certaine façon préparée. Je m'étais beaucoup entraîné au Taïjutsu, cet échauffement allait me permettre de mettre en pratique mes longues heures de dur labeur.

Elle enchaîna alors en créant des souris ? Elles s'élançaient à toute vitesse sur moi, par de leurs tailles il était possible qu'ils soient difficile à éliminer. Cependant, je pouvais les briser en un trait avec Katana si j'amplifiais sa puissance avec du Raïton ; Intentionnellement, je ne bougeai pas en attendant la fin de sa technique. Elle m'avait prévenu de faire attention à mes pieds, j'y faisais donc attention et je vis ses deux créations se coller à moi pour m'immobiliser au sol.

Une apparence plutôt chétive mais les sculptures à la membre du Midorhato arrivaient parfaitement à m'empêcher de me mouvoir. Je pris alors un expression bien plus sérieuse, d'un geste rapide et concis je dégainais mon Katana Azura. J'y insufflais alors de l’électricité pour la rendre plus coupante, plus destructrice. Quelques éclairs jaillissaient de mon Arme mais ce n'était pas le but de la technique, le but était de couper tout ce que je souhaitais. D'un geste aussi précis que le dégainement précédent, je découpais les bêtes en deux en faisant attention à ne pas me blesser au passage. Je ôtai alors mes deux pieds du sol en forçant un petit peu, les éclats de Shôton gisaient sur le sable du terrain d'entraînement.

Mes yeux qui étaient dirigés vers le bas, se levèrent rapidement sur Ema. Je voulais arriver au corps à corps et je savais comment faire. En malaxant mon chakra pour le distribuer dans les jambes et les bras, je pouvais considérablement améliorer ma vitesse. On nommait plutôt ça « une charge », certains arrivaient à parcourir des centaines de mètres en quelques secondes. Pour ma part, j'arrivais à faire une quinzaine de mètres par seconde, en contrepartie j'utilisais une grosse dose de chakra.

«  J'arrive.  »

Dis-je d'un ton plat. Une distance de vingt ou peut-être vingt-cinq mètres nous séparait, ce n'était pas grand chose. Il me fallait donc une seconde et demi, voir deux au maximum pour l'atteindre. Il était difficile de composer des mudras dans ce temps imparti, j'étais sûr d'arriver à elle sans même qu'elle ne s'en rende compte. Après un bref appui et mon corps penché en avant, je fonçai à toute vitesse sur ma partenaire avec mon Katana à mes côtés. Bien sûr, ce n'était pas mon ennemie et je ne comptais surtout pas lui supprimer un bras. Ce n'était pas dans mes projets, notre partenariat ne faisait que débuter.

J'arrivai donc devant elle à une vitesse exorbitante, laissant une traînée de sable derrière moi. Habituellement, après cette technique j'entaillais légèrement mon adversaire avant d'enchérir avec des coups. Cette fois-ci, j'aspirais seulement à lui asséner un petit coup. À la fin de mon élan, de ma main gauche je tentai de taper le ventre avec le plat de ma main pour la faire tomber au sol.

Résumé:

Ema ne fut pas surprise de voir que les mulots attrapèrent leur cible. Néanmoins, elle fut un peu décontenancé de voir qu'Ogami les avait découper comme du beurre...

« J'arrive. »

À présent, il avait l'air plus féroce. Rempli d'une sorte de concentration mêlée à de la rage. Ema en eut un frisson dans le dos. Il se préparait à quelque chose, mais Ema ne savait pas quoi. Elle n'eut même pas le temps d'imaginer quoi faire, qu'Ogami était déjà sur elle.
Il était déjà là, pourtant la sable qui était sur son trajet virevoltait encore. Elle ne s'était absolument pas préparé à ce que son équipier dispose d'une si grande vitesse. Ema fut heurtée de plein fouet par l'attaque en direction de son ventre. Heureusement pour elle, il n'y était pas allée fort. Néanmoins, elle se retrouva à terre. Son corps se plaqua contre le sol dur... Elle émit quelques petits gémissements de douleur lors du coup et de la chute, mais repris le contrôle de sa respiration instantanément. Son ventre lui faisait mal tout de même. Elle aurait certainement une marque à la fin du combat.

Cependant, elle ne fit pas attention à ces petits détails. Alors qu'elle venait à peine de toucher le sol, elle roula sur le côté, se releva vivement, puis, située à l'arrière du flanc droit d'Ogami, lui asséna un coup ou plutôt, tenta de lui asséner un coup, dans le haut du dos d'Ogami de sa main gauche et d'un coup à la taille dans sa main droite. Elle n'était pas spécialisée en Taïjutsu, mais les coups de base, cela, elle pouvait les faire. Bien entendu, elle aurait préférée user du Shotôn pour lui faire plus de dégâts, mais elle ne voulait pas blesser Ogami, d'ailleurs, les coups donnés à Ogami n'était vraiment pas puissant, moins que celui qu'il avait asséné à Ema.

À présent, elle était prête à parer un futur coup, étant sur la défensive et absolument concentrée dans le présent.

Les doigts serrés mais la main grande ouverte, j'étais venu à toute vitesse sur ma partenaire. La distance nous séparant ne lui permettait pas de prévoir ou même d'arrêter mon coup. Mon coup n'était d'ailleurs pas puissant, je n'aspirais pas à renvoyer à l'hôpital Ema et de toute façon, une seule tape n'aurait jamais. Elle ne le semblait peut-être pas, mais elle était solide la manieuse de Shôton. Malheureusement, elle eut un léger choc au sol, ce n'était pas du coton ni du sable donc j'entendis un petit bruit de claquement. Pourtant, je ne bougeais pas même si j'étais un peu inquiet. J'avais maîtrisé ma force mais un mauvais coup était vite arrivé, avec de malchance je pouvais lui avoir fracturer quelque chose.

Je ne ressentais pas sa douleur mais je pouvais l'entendre d'après ces cris des plus succins. Aussitôt le sol touché, elle se déplaça sur les côtés pour finalement se retrouver derrière moi. Un geste rapide qui m'étonna tout d'abord, je ne pensais pas qu'elle souhaitait m'attaquer au corps à corps. Sur ma droite, elle tenta de m'asséner deux coups. De ma main gauche que je plaçai derrière je réussis à bloquer celui au niveau de ma taille, l'autre toucha le haut de mon dos pour me faire avancer un petit peu en avant.

Je tenais une de ses mains -celle positionnée à ma taille- en l'échange d'un coup finalement, c'était un échange bien intéressant. Décalant ma tête, du coin de l'œil je pouvais observer son visage. Mes yeux était froids comme la glace, je mimais une expression impassible voir même légèrement diabolique. Ceci avant finalement faire un sourire en coin et de me retourner vers elle. J'avais réussi à la bloquer en maintenant son poignet dans ma main, je ne forçais pas non plus dessus. J'exerçais seulement une légère pression pour ne pas lui causer des dommages, même mineurs.

« Je pense que nous allons nous arrêter là, tu viens de sortir de l'hôpital et donc par mégarde je ne veux pas te blesser d'aucune façon. Tu le comprends j'espère? »

Dis-je en lâchant son poignet avant finalement de reprendre la parole.

« Tes poings ne sont pas à sous-estimer, je viens de l'apprendre. Tu vas devenir une femme importante Ema, je peux le voir seulement en te regardant. »

Je replaçais mon Kimono avant de me gratter la tête, légèrement gêné. Azura revient aussi à mes côtés, je ne partais jamais sans mon arme. Je considérais maintenant Ema comme ma partenaire, je pensais pouvoir faire de grandes choses à ses côtés.

« Ma personnalité fait que je ne pourrais jamais être quelqu'un de type "public", je n'en suis pas désolé bien au contraire. Depuis tout petit je me considère comme quelqu'un de discret, je cherche à m'améliorer de jour en jour pour mon village. »

Les entraînements intensifs avec mon père comme au quartier général des Midorhato, je me les remémorais tous si facilement. Ce n'était pas facile, j'avais manié pendant des heures et des heures pour ne serait-ce que maintenant ma lame droite et asséner des coups secs et incisifs. Je ne pouvais pas transpercer mes ennemis en tremblotant-..

« Contrairement à moi Ema, tu es sociable et avenante. Continue dans cette voie et dans le futur tu seras amenée à parler devant une foule entière. Dans un sens comme dans un autre, reste toi même. »

Je plantais mes yeux dans les siens en essayant de la sonder.

Ema eut deux frissons. Lorsqu'Ogami serra sa main pour parer le coup et l'autre lorsqu'elle croisa son regard froid et cruel. Instinctivement, elle voulu retirer sa main de son emprise et s'écarter de lui. Cependant, il dessina un sourire sur ses lèvres à nouveau. La Kunoichi ne savait pas quoi penser. Devenait-il bestiale lors des combats? Cela lui faisait froid dans le dos. Ema ne savait pas comment réagir à ce qu'elle voyait. Heureusement, Ogami était là pour combler les vides.

« Je pense que nous allons nous arrêter là, tu viens de sortir de l'hôpital et donc par mégarde je ne veux pas te blesser d'aucune façon. Tu le comprends j'espère? Tes poings ne sont pas à sous-estimer, je viens de l'apprendre. Tu vas devenir une femme importante Ema, je peux le voir seulement en te regardant. »

La jeune Kunoichi voulut rire, puissants?, elle avait à peine toucher son coéquipier. Comment pouvait-il décrire ses poings comme puissants? Ce n'était pas du manque de confiance en soi, mais Ema voyait bien qu'elle n'arrivait pas à la cheville d'Ogami. Alors bien entendu, lorsqu'il lui disait cela, Ema ne pouvait le croire...

« Ma personnalité fait que je ne pourrais jamais être quelqu'un de type "public", je n'en suis pas désolé bien au contraire. Depuis tout petit je me considère comme quelqu'un de discret, je cherche à m'améliorer de jour en jour pour mon village. Contrairement à moi Ema, tu es sociable et avenante. Continue dans cette voie et dans le futur tu seras amenée à parler devant une foule entière. Dans un sens comme dans un autre, reste toi même. »

Ema regarda Ogami qui avait ses yeux plantés dans les siens. Elle ne put que rougir devant tant d'éloges et de gentillesse, pourtant, elle voulait en savoir plus sur sa personnalité. Mais elle ne savait pas comment s'y prendre pour lui poser la question. Sans rien laisser transparaître, elle acquiesça à ses mots, puis se releva, droite. Elle se caressa les poignées puis le bas du dos afin de soulager ses bleus. La jeune femme n'était pas du tout solide pour se battre et encaisser les coups, il fallait, de ce fait, qu'elle s'entraîne plus. Voulant changer la conversation, elle détourna le sujet subtilement.

« Ogami... pouvons-nous nous entraîner régulièrement ensemble? Je voudrais que tu m'apprennes à encaisser les coups plus facilement, s'il te plaît. »

Elle baissa les yeux, coupant le contact qu'elle avait avec Ogami. Elle n'osait plus le regarder dans les yeux. Elle ne savait pas pourquoi, néanmoins. Avait-elle peur de ce regard de glace?
Ema ne se laissa pourtant pas distraire par ses pensées et s'obligea à être honnête et franche avec Ogami, ce qui était une première pour la demoiselle. Habituellement, elle ne demandait rien et restait silencieuse. Mais Ogami était son coéquipier, elle devait créer un lien avec lui, même si pour cela, elle devait sortir de ses habitudes.

« Ogami... Est-ce possible que... que... tu... que... » béguaya-t-elle.

Elle fit une légère pause, respira longuement, puis reprit.

« Est-il possible que tu m'en dises plus sur toi? » lâcha-t-elle en une fraction de seconde.

La tête toujours baissée, elle rougit et parut choquée de ce qui venait de sa bouche. C'était une des rares fois où Ema était assez courageuse pour exprimer ses idées. Pourtant, elle continua.

« En te voyant combattre, puis en voyant ton regard, j'ai eu des frissons. Tu m'as fait peur... Et là, tu me dis tant de gentillesses, tu souris et en plus, tu me dis que je serai une grande femme. Je n'arrive pas à te comprendre. Nous sommes équipiers, j'ai besoin de savoir qui tu es. »

Au fil de ses paroles, elle prenait de plus en plus confiance en elle, relevant la tête et marquant ses paroles d'une voix toujours aussi douce, mais plus forte. Ema replanta son regard dans celui d'Ogami.

« Je m'excuse si cela te paraît sorti de nulle part. Je te fais confiance, mais je veux te connaître mieux. Si tu pouvais m'en dire plus sur toi, je me sentirais plus à l'aise peut-être? »

Tout en parlant, elle rejoignit ses mains devant elle, comme une petite fille qui demande quelque chose à ses parents. Elle ne souriait pas, mais elle n'arborait pas un visage méchant ou haineux.

Musique:

Ma partenaire rougissait à mes compliments qui étaient vraiment honnêtes. Je ne m'étais pas forcé pour les exprimer, c'était plutôt spontanées comme paroles. Après s'être soulagé quelques parties du corps, elle se releva fièrement face à moi avant de me proposer de nous entraîner tous les deux et cela de façon régulière. Je ne pouvais que être content de cette proposition, il m'était bien plus préférable d'avoir une partenaire à mes côtés. Dans ce cas, je pouvais non seulement m'essayer à de nouvelles stratégies mais prendre de l'expérience à celle-ci. Ce n'était pas un entraînement à sens unique comme on pourrait dire, un échange conciliant serait plus approprié. Ema souhaitait être plus robuste et donc mieux pouvoir amortir les coups sur son corps. Je hochais la tête de haut en bas comme pour accepter sa proposition avant de m'exprimer à ce sujet.

«  Avec plaisir, ça ne me dérange absolument pas. De plus, tu ne seras pas la seule gagnant à ces entraînements. Je vais beaucoup apprendre, j'en suis sûr.  »

Dis-je en esquissant toujours un petit sourire.

Pour une raison inconnue, elle baissa sa tête assez brusquement pour regarder le sol. Je plissais les yeux à cette réaction que je ne comprenais pas, mon étonnement n'allait certainement pas durer. Ma partenaire prit la parole avec difficulté, elle avait du mal à s'exprimer comme si elle était prise de panique. Malgré la légère pause après ses mots, je la laissais terminer convenablement. Finalement, elle arriva avec succès à s'exprimer. Elle désirait en savoir plus sur mon compte, je croisais les bras en affichant un air un peu perplexe. Ses mots avaient une cadence assez rapide, elle n'était pas à l'aise à ce sujet. Ça avait l'air de lui coûter de se prononcer de la sorte, je ne pouvais le certifier du moins. Je n'étais pas assez expérimenté pour comprendre parfaitement les autres, je ne faisais qu’émettre des hypothèses.

Mon regard était toujours posé sur elle, cela dit je ne pouvais plus l'observer dans les yeux, elle ne me laissait pas cette occasion. Mon regard Azur lui avait fait peur pendant le combat, cela avait même provoqué quelques frissons. Elle exprimait alors le paradoxe entre mes yeux, mes expressions et ma parole. Ce n'était pas la première à me faire part de cette idée. Il y a quelques mois à Yu no Kuni j'avais rencontré un déserteur mondialement connu. Dans un autre contexte et un autre sujet, il m'avait fait la même demande que Ema. Incompréhensible, c'était bien le mot pour me désigner. Cela dit, je ne pensais pas être d'une grande d'aide à ma partenaire, je ne comprenais pas les autres et j'avais même peine à me comprendre moi même. Une situation plutôt délicate si j'ose dire.

Elle s'excusa finalement mais je n'en voyais pas la raison. Cependant, quelque chose changea en un rien de temps. Son air gêné avait disparu pour laisser une expression bien plus sérieuse, ses yeux s'étaient à nouveau posés sur les miens. Peu à peu, elle prenait confiance et réussissait à me parler d'une façon correcte. Son souhait de me connaître et d'être à l'aise à mes côtés me touchait en quelque sorte, elle voulait apprendre de moi. Je ne savais pas comment commencer ni même comment m'exprimer, une chose était sûre : Je ne fuyais pas. Mes yeux de glace ne cessaient d'observer les siens, je n'étais pas du genre à me dérober. Mon regard glissa pour finalement se poser au sol et je débutai alors mes explications.

«  Mhm-.. Tout d'abord, tu n'as pas à avoir peur de moi. Je ne peux te faire du mal, sache-le. Tu veux savoir qui suis-je ? J'ai du mal à le savoir moi même certaines fois.  »

Je lui avais parlé un peu plus tôt de mon passé, je me devais d'approfondir certaines choses pour qu'elle en apprenne plus sur ma vie.

«  Je suis un Toshiro, une famille à l'origine assez discrète mais qui prospère dans le monde des affaires. Ils disposent d'un petit quartier, quelques pattés de maison plutôt. Les commerces font leur fortune. Ils n'ont pas de talent Shinobi particulier ni un don héréditaire et pour être honnête très peu ont percé en tant que Shinobi de Suna.  »

Je me présentais comme un Toshiro mais pour eux je n'étais plus un des leurs, ce n'était que inscrit sur certains papiers. Je n'étais reconnu comme Ogami pour les membres de cette famille, « la malédiction » était mon surnom. Je n'entrais pas dans les détails, ça serait bien trop long à expliquer mais je livrais déjà beaucoup d'informations. Je n'étais pas habitué à parler de mon passé de la sorte, j'arborerai un air un peu gêné au fil de mes explications.

«  Il y a quelques années, j'ai été évincé de cette famille. Une raison à cela, j'étais vu comme une malédiction. Mère est morte en me mettant au monde, c'était ma première faute. Ma sœur, elle, est malheureusement décédée de maladie et la dernière personne était mon père, mort en accomplissant son devoir de Shinobi.  »

Je me rappelais de tristes souvenirs, je voyais ma sœur une fois à l'hôpital, une fois à la maison. Mon père peinait avec toutes ses obligations,  ce n'était pas chose aisée. Puis à sa mort, la vie devint beaucoup plus difficile à la maison pour qu'ensuite mon père soit emporté par un attentat. Ceux m'entourant, décédaient, ce fait était indéniable en soit.

«  Des prêtres de la famille voyaient cela comme un mauvais présage. Les Toshiro sont assez croyant. Après concertation entre les trois anciens de la famille, je fus renvoyé comme je te l'ai dit. »

Ces événements n'avaient pas contribué à ma personnalité mais n'en étaient pas l’élément déclencheur. Je n'avais jamais été conciliant avec mes camarades, je n'étais que très peu joyeux et j'avais du mal à nouer des liens, même petit. Ce n'était pas ma tasse de thé, les membres de ma famille me poussaient sur cette voie alors je faisais des efforts. Je devais faire confiance aux autres d'après leurs dires. Je les croyais jusqu'à qu'on me jette comme un malpropre, je faisais confiance à mon sang et j'en avais payé le prix fort.

«  Quelques mois plus tard, j'eus l'aide d'un vieil homme qui m'adopta. Cependant, j'eus le choix de garder mon nom de famille. Puis après vint mon diplôme et la rencontre avec Kibo qui enclencha ma nouvelle vie. Cet homme a fait beaucoup pour moi mais il n'est pas le seul, j'ai rencontré des personnes appréciables ces derniers mois. Je fis aussi la rencontre de Ketsueki Yami que je considère aujourd'hui comme ma grande-sœur. Une femme très bien et qui me ressemble, je ne peux vraiment décrire cette relation mais je tiens à elle.  »

Une petite pause n'était pas de trop avant de reprendre, j'avais parlé un peu trop à mon goût. Habituellement je ne m'exprimais aussi longtemps, je préférais d'avantage les paroles concises et les échanges brefs.

«  J'ai promis à mon défunt père de protéger mon village, les miens et cela malgré mes problèmes de sociabilisation. Je ne souhaite pas que le passé se répète, je veux devenir fort pour palier à toutes attaques extérieures. Je m'entraîne dur pour cela. C'est un de mes projets. L'autre ensuite, est de refonder la famille Toshiro, ôter les vermines pour ne laisser que le meilleur. »

Je n'avais pas encore décidé à la façon de procéder, j'y réfléchissais de temps en temps mais cela me ramenait à regarder en arrière. Je n'appréciais pas songer à mon passé bien trop longtemps. Mes yeux Azur croisèrent à nouveau ceux de ma partenaire.

«  Enfin, un peu ennuyant comme récit. J'ai beaucoup parlé de moi, j’espère que tu es rassurée maintenant. J'ai des choses à savoir sur toi pour ma part ? N'hésite pas je suis aussi intéressé.  »