Y'avait-il réellement 4 saisons dans ce pays ? Ou est-ce que l'Eté se faisait sentir sans jamais se faire oublier excepté à la tombée du soir ? Ce sont des questions qui s'ajoutaient à toutes celles qu'Hasü se posait. Assise sous un palmier, la jeune femme observait, une main en visière, l'immense boule de feu qui s'élevait dans le ciel. A l'ombre, une gourde à la main, la DJ arrivait tout de même à suer. Elle avait voyagé à travers de nombreux Pays, mais jamais elle n'avait été confronté à pareille chaleur... Bah. Tôt ou tard, la Belle allait s'y faire. Elle était condamnée à ne plus quitter ce village, il arriverait bien un moment ou son corps s'adapterait.

La rousse poussa alors un soupir, l'entraînement allait se montrer plus fatiguant que prévu. Entraînement ? Non, vous ne rêvez pas. Hasü ne comptait pas rouiller. Son séjour à l'Ergastule et plus particulièrement son affrontement contre le blondin lui avait bien montré qu'elle était faible. Beaucoup trop faible. Si elle voulait un jour retrouver sa cousine et Michiki, il allait falloir que la Belle s'entraîne d'arrache pied. L'énorme brûlure que son dos arborait, ou encore les plaies que ses bras et jambes affichaient étaient là pour le lui rappeler. Son regard s'attarda sur ces afflictions pendant un instant. Ses blessures avaient cicatrisés plus vite que prévu. Elle ne sentait désormais plus grand chose. Une bonne nouvelle. Elle se remémora l'instant où elle n'arrivait même pas à bouger le moindre doigt. Elle ne pouvait plus quitter sa cellule et manger à la manière d'un chien avait été tout aussi douloureux que dégradant.

Se recoiffant d'un geste, la Belle se décida à se lever. D'un pas déterminé, elle se dirigea vers le centre du terrain sablonneux. Une fois positionnée, elle commença à mettre en pratique ce qu'elle avait apprit avec son Senseï. D'un mudra, la jeune femme commença à malaxer son chakra. Elle pouvait sentir le déplacement de son énergie spirituelle, cette dernière obéissant à sa volonté. Dirigeant cette dernière dans ses cordes vocales, la Koken tenta de modifier sa voix. Imitant le chant d'un rossignol à la perfection, cette dernière put en conclure que le Shizen Gakki était une réussite. Elle continua de s'amuser à modifier sa voix pendant quelques minutes, essayant de tenir le plus longtemps possible. Le chant d'oiseau se transforma alors en sifflement de Kunaï, puis devint la voix d'un homme. Sa maîtrise de ce jutsu était toujours excellente, ce qui arracha un petit sourire à la Belle.

Avant de poursuivre sa séance, Hasü regarda autour d'elle : Elle vérifia que personne ne l'épiait. N'ayant pas les talents sensoriel du binoclard qui lui servait de Maître, la jeune femme ne pouvait compter que sur ses yeux. Après un balayage visuel, elle fut à peu près sûre qu'aucun fauteur de trouble ne se trouvait dans les parages. Elle s'attela alors à un nouveau jutsu : Kyomei. Accumulant du chakra dans sa gorge, la jeune femme commença à compter. Les chiffres épelés résonnèrent surnaturellement dans la zone, comme si ils ne provenaient pas de la bouche de la Koken. L'Onkyoton était un Kekkei Genkai que peu de personnes pouvaient se vanter d'avoir...

Voilà que je rentrais enfin d'une mission de rang B où j'avais été placé dans l'équipe Bushidan avec Ketsueki Yami et Saibogu Oniri. Moi simple genin, faisant équipe avec des chunin plus expérimentés que moi et entraînés directement par la Kazekage. Pour autant je détestais toujours ce rang de Kazekage et ce n'était pas le fait d'avoir fait équipe avec ses élèves ou encore celui d'avoir pour sensei Eichi, lui aussi son élève avant ça, qui allait y changer quelque chose. Néanmoins j'avais pu ressortir enrichi de cette mission qui s'était avérée être une longue enquête et j'avais pu y observer les pouvoirs de mes deux comparses, me faisant ainsi une idée meilleure des pouvoirs de leurs deux clans. Pas que j'appréciais non plus le contrôle du sang des Ketsueki qui avait son côté malsain ou encore l'attirail technologique des Saibogu.
Mes réflexions nocturnes de cette nuit m'avaient d'ailleurs amené à penser que mêlés ensemble, les capacités de ces deux clans pourraient s'avérer très utile au village pour sa sécurité. Mais que d'un autre côté, cela pouvait entraver les libertés de chacun, dont la mienne. Nous n'étions pas encore dans ce cas de figure heureusement mais si une chose était certaine c'est qu'en tant que natif du désert et ancien nomade je tenais véritablement à ma liberté de penser ainsi qu'à ma liberté d'agir.

Ma séance d'entraînement ayant été empêchée par la mission en question, je décidai donc de la remettre à aujourd'hui. D'abord pour moi-même. Puis parce qu'Eichi avait été très clair sur le fait que nous devions respecter un quota d'entraînement hebdomadaire, voire quotidien. En fin de matinée j'arrivais donc aux terrains d'entraînement du village où il n'était pas rare de croiser d'autres ninja de Suna s'entraîner. Pour cette simple raison il m'arrivait parfois d'aller m'entraîner dans le désert en bordure du village. Au moins j'étais seul et pouvais expérimenter mon contrôle de la chaleur tranquillement.
Je ne fus donc même pas surpris de voir que quelqu'un s'entraînait déjà sur l'un des terrains. J'étais habillé comme d'habitude de mon espère de pantalon ample vert et de mon kimono en tissu rouge et doré qui laissait voir une bonne partie de mon torse tellement je le portais décontracté. Les trucs collant ce n'était pas pour moi. Je passais non loin de la jeune femme à la chevelure rousse en la regardant juste par curiosité sans pour autant la mater. Des sons bizarres me résonnèrent dans les oreilles à sa proximité et j'allai donc me poster encore un peu plus loin, à un terrain de là. Pour ne pas être gêné. Je n'étais sûr de rien, mais elle correspondait vachement à la description que m'avait fait mon père de la jeune "espionne" nukenin qui avait été arrêtée. Arashi, mon père, m'avait raconté brièvement ce qu'il savait, à savoir très peu de choses à part des rumeurs et des informations sur le physique de la jeune rousse. Elle était belle et devait savoir user de son charme pour ses missions d'espionne si elle en était une. Si c'était bien elle, cela signifiait qu'elle devait être en liberté surveillée au sein du village. Et bien ce n'était pas moi qui allait rapporter quoi que soit aux supérieurs pour faire bonne impression. Simplement parce dans l'histoire je trouvais absurde de faire preuve d'autant de paranoïa. Et parce que la liberté primait sur mes valeurs par rapport à l'obéissance à un ordre. J'étais shinobi certes, mais je suivais un autre idéal, celui de ma mère. En aucun cas je n'appréciais de servir les desseins du haut pouvoir du village.

Je fis donc comme sil elle n'était pas là, et d'un mudra j'englobais progressivement mon lieu d'entraînement d'une chaleur puissante mais réconfortante et douce à mes sens, dans laquelle je me sentais bien. Je ne la craignais pas. Des cibles se trouvaient en face de moi à plus dune dizaine de mètres. Et je décidai de commencer par m'entraîner à une technique que je n'allais pas tarder à maîtriser, le Shippuu Shuriken. Technique qui alliait simplement une rafale de plusieurs shuriken à une rafale de fûton, simplement pour booster leur vitesse. J'avais donc pris pour l'occasion une bonne sacoche remplie de ces petites armes de lancer et commençait à m'exécuter avec cette technique encore imparfaite mais qui n'allait pas tarder à l'être. Bientôt les shuriken seraient en adéquation avec la rafale de fûton et je pourrai choisir de les lancer à l'horizontal, à la vertical, en désordre ou même concentrés sur une même cible. Voilà ce à quoi je vaquais tandis qu' une belle rousse se trouvait non loin.

Les minutes s'enchaînèrent pendant que la rousse s'entraînait. Les chiffres résonnant s'enchaînaient rapidement, jusqu'à ce qu'ils ne soient plus audible. Hasü était arrivée à ses limites. La respiration haletante, le visage recouvert de sueur, la gorge sèche, la jeune femme poussa un soupir de bien-être lorsqu'elle s'asseyait à nouveau, à l'ombre de la végétation. Sa condition physique était ridicule et elle le savait. Amenant le goulot de la gourde à ses lèvres, la Belle but trois bonne gorgée du liquide qui se trouvait à l'intérieur. Dans un soupir de satisfaction, la DJ se sentit tout de suite mieux. Elle sentait la fraîcheur de l'eau refroidir ses membres fumant. Les mains posées en arrière et les yeux fermés, la Koken, tentait de récupérer avant de se remettre au boulot. C'est alors qu'Hasü entendit du bruit non loin de sa position. Tournant la tête, l'Espionne tentait d'apercevoir la source de ces sonorités. Elle put alors voir un jeune homme qui se trouvait sur le terrain d'entraînement d'à côté. Étrange... Pour entrer dans cette zone, il avait certainement dû passer par celle de la rouquine. Et Hasü ne l'avait même pas entendu. Elle n'était même pas capable de faire attention au monde qui l'entourait. Sans compter que ce gars n'avait probablement pas fait d'effort pour se dissimuler... Pitoyable. Se maudissant, la DJ continua d'observer l'individu en kimono. Il portait ses vêtements d'une manière "je-m'en-foutiste", on aurait presque pu croire qu'en un geste il aurait pu se déshabiller totalement. Cette pensée arracha un nouveau petit sourire à la Belle.

Finalement, ce drôle d'individu se lança dans son propre entraînement : Extirpant des Shurikens d'une sacoche, l'inconnu lança alors ces projectiles en directions des épais poteaux en bois qui lui servaient de cible. C'est alors que la Koken vit les étoiles métallique gagner de la vitesse, une petite pellicule venteuse presque imperceptible courait sur leurs surfaces. Venait-il d'accélérer la vélocité de ses armes de jet avec l'affinité Futon ? Dans tous les cas, c'était la première fois que la Belle voyait une démonstration de cet élément. Plutôt intriguée, la rouquine tenta de s'approcher davantage, afin d'observer plus en détail sa méthodologie. Qui sait ? Hasü devrait peut-être appliquer cela plus tard grâce à ses propres affinités, encore inconnu à ce jour... S'approchant davantage, la rousse se rendit compte qu'au fur et à mesure de son avancée, la température augmentait. Qu'est-ce qui se passait. Levant les yeux en direction de l'astre solaire, elle sentit ses rayons chaud caresser son faciès. Non ce n'était pas le Soleil qui était la cause de cette calamité. Mais alors, est-ce que c'était ce garçon ? La jeune femme se remémora alors son épisode au Kakumeigun. Lorsqu'elle s'était retrouvée dans la salle d'interrogatoire, l'entrée de Yami et du blondin avait marqué une baisse de température conséquente. Ici c'était l'exacte opposée qui se déroulait. Il faisait encore plus chaud que d'ordinaire, et sans même faire le moindre geste, Hasü recommençait à suer... Est-ce que ce gars connaissait le blondin ? Peut-être qu'il pouvait l'aider... Faisant fi de l'oppressant calvaire qu'était cette hausse de degrés Celsius, la jeune femme s'approcha du shinobi.

— Désolée de te déranger... Mais c'est toi qui modifie la température ?

S'essuyant le front d'un mouvement gracieux de la main, la Belle faisait disparaître les quelques gouttes de sueur qui perlaient sur son visage. Il faisait terriblement chaud...

Ma technique se perfectionnait d'essai en essai. Ce qui me réjouissait au plus haut point en cette chaude matinée. Il y avait une différence notable entre ma maîtrise de la chaleur qui était le don ce mon clan et ma maîtrise du fûton. Car malheureusement je n'avais découvert mon affinité primaire que tardivement et c'était presque comme si je la découvrais encore chaque jour. Les possibilités étaient énormes et mon père ainsi que d'autres Yamada m'avaient bien expliqué que je possédais là une affinité des plus redoutables qui pouvait s'avérer être un atout en combat éloigné comme en combat rapproché. Le jour du test, la feuille ne s'était pas enflammée, froissée, humidifiée ou désagrégée, elle s'était fendue. Mon père en bon professeur m'avait expliqué tout ce qu'il fallait que je sache à ce sujet. Mais possédant de son côté l'élément terre, il m'avait encouragé à découvrir mon élément par moi-même. Ainsi je pourrai créer un style de combat et des techniques selon mes envies et ma personnalité plutôt que de copier quelqu'un d'autre. Comme je vouais un grand intérêt à parfaire mon apprentissage et mes connaissances, j'avais pris ces explications et ces conseils avec une oreille attentive, sachant qu'ils me seraient utiles.

Usant de mes derniers shuriken, il fallait que j'aille ramasser un par un tout ceux que j'avais envoyé vers la cible pour remplir de nouveau la sacoche que j'avais emporté. Mais j'avais remarqué que depuis quelques instants la fille à côté avait daignée se rapprocher. Je me dirigeai néanmoins à une allure tranquille en direction des projectiles à ramasser. Puis alors que je commençais à remplir de nouveau ma sacoche, tâche qui m'ennuyait profondément, j'entendis des pas se rapprocher par derrière et une voix qui s'excusait pour demander si je modifiais la température. Je me tournai vers elle et vis qu'elle s'essuyait le front. Elle semblait accuser le coup de cette chaleur qui pour moi était confortable. Avais-je poussé trop haut ?
Je n'étais pas désolé car c'était mon environnement d'entraînement, néanmoins je me grattais le derrière de la tête comme si j'étais gêné pour lui répondre poliment.

" Ah, oui c'est bien moi en effet ! (je marquais un temps d'arrêt puis lui tendis la main pour serrer la sienne en guise de salutation) Yamada Tetsui, enchanté. Tu es ? "

J'affichais un grand sourire pour qu'elle se sente à l'aise. Je ne la connaissais pas du tout mais si j'en croyais la première impression qu'elle me faisait de près, ce n'était pas une mauvaise fille. Elle avait même l'air d'être l'inverse.
Je prenais connaissance de sa réponse en la regardant. Puis doucement, d'un mudra à nouveau, j'abaissais la température qui nous englobait pour qu'elle soit même plus fraîche que ce qu'il faisait aujourd'hui.

" Voilà qui devrait être plus confortable pour toi. C'est juste que j'aime bien m'entraîner dans une chaleur parfois suffocante pour les autres. Je me suis habitué à elle à force, elle est comme ma meilleure amie. "

Quant à elle, elle devait maîtriser le son comme le faisait Kibo qui m'avait recruté au Midorhato. Sur ce je fis signe à la jeune rousse que je devais juste finir de ramasser tout ces shuriken. Je me tenais cependant disponible pour converser tout en ramassant les projectiles.

Ce n'était pas le fruit de son imagination. Ce dénommé Tetsui était bien celui qui contrôlait cette hausse de la température. C'était la deuxième fois que la Belle faisait face à ce genre de capacité. Pur hasard ? Non, elle était persuadée que ce garçon et le blondin, qu'elle n'avait que trop vu, avaient quelque chose en commun. Sans compter que son interlocuteur avait lui même cette couleur de cheveux particulière, deux points commun... Elle faisait peut-être fausse route. Son instinct n'était pas une chose qu'elle avait réellement développé. Yamada, un nom qu'elle avait déjà entendu lorsqu'elle se promenait dans les rues marchande de la cité du Sable. Elle se remémorait alors les sculptures de verre et de métal qui avaient tant attirés son attention. Des œuvres d'art faites avec une précision digne des plus grands artiste de ce monde.

Alors que le jeune homme avait plaidé coupable concernant cette augmentation de degrés Celsius, ils'était présenté en secouant une des mains fragiles de la Belle d'une manière totalement libertine. Mou et ne s'attendant pas à une telle énergie de la part de son interlocuteur, le corps entier de la Koken suivait de mouvement vibratif lancé par son bras. Bien que surprise d'un tel entrain, la jeune femme se décida elle aussi à révéler une partie de son identité. Evidemment, ce fut après avoir retiré sa dextre de l'emprise de Tetsui. Ce garçon semblait respirer la joie de vivre. A un point tel que la jeune femme était désormais gênée.

— Euuuh... Et bien enchantée Tetsui-San...

Se grattant l'arrière de son crâne et rougissant légèrement, elle jeta un regard bref aux alentours. Finalement ses pupilles émeraude se reposèrent sur le Manieur de chaleur.

— J'm'appelle Hasü...

Une fois qu'il connaissait à qui il avait à faire, le Sunajin, d'un mudra influença la température. C'est avec soulagement que la jeune femme sentit des courants d'air bien plus frais lui parcourir l'échine. Dans peu de temps, la sueur qui coulait le long de sa peau ne serait qu'un lointain souvenir. Ou du moins la quantité qui s'exfiltrerait des pores de son épiderme serait énormément amoindrie. Le Yamada lui expliqua que cette fournaise artificielle qu'il avait lui même crée était à ses yeux un climat idéal pour son entraînement. Il disait que, parfois, cette accalmie faisait suffoquer les autres. La gêne de la Demoiselle augmenta davantage... Elle avait déjà du mal à vivre avec la température habituelle de Kaze no Kuni... Alors cette chaleur improvisée...

— Ah oui ? Je ne sais pas comment vous faites... Personnellement, j'ai déjà du mal à supporter celle de d'habitude. D'ailleurs, j'arrive pas à croire que vous arrivez à vivre avec ce genre de climat... Il me faut des litres et des litres d'eau pour espérer pouvoir mettre un pied dehors !

Amusée par sa propre remarque, la Chanteuse poussa un petit rire digne d'un chant d'oiseau. Sans s'en rendre compte, elle se décrispait. Comme quoi l'entrain et la joie qui émanait de Tetsui étaient contagieux. Sans compter le soulagement d'être revenu à une température "normale". Finalement, la Belle reprit. Un air taquin et un sourire timide sur son faciès.

— J'espère que vous êtes le seul à maîtriser ce genre de technique. Sinon, je peux déjà préparer ma tombe. Haha.

Alors qu'elle parlait, la jeune femme pouvait voir son interlocuteur s'adonner au ramassage de ses shurikens. Des dizaines étaient plantés sur les pantins de bois sur lesquels il s'était entraîné. Poussant un soupir, faire tout ces mouvements lui semblait la pire des colles. Alors qu'il s'était montré enjoué quelques minutes plus tôt, il semblait désormais ennuyé à la mort. Les sourcils de la Belle se froncèrent. Est-ce que son ennui apparent venait d'elle ? Alors qu'elle essayait d'installer un climat de confiance et de rigolade, elle se rendait compte que la personne avec qui elle tentait de discuter n'en avait probablement rien à faire. Pas si cool que ça ce Yamada... Au final, c'est agréablement surprise qu'elle entendit Tetsui lui répondre sans que sa conclusion ne soit à côté de la plaque. Il lui avait porté une oreille attentive. La Rousse hocha la tête lorsque le garçon la rassura par rapport à son adaptation sur le climat. Oui. Avec le temps, la Demoiselle devrait pouvoir supporter cette chaleur.

Le jeune homme se décida à éclaircir les idées et les questions que la DJ se posait. En effet, il expliqua, sans trop partir dans un cours d'histoire, ses origines. Il répondit parfaitement à l'interrogation principale qui trottait dans la tête de la rouquine : Il n'était pas le seul représentant manieur de chaleur. Rapidement, Hasü se montra bien plus intéressée lorsqu'il parla d'un certain Kioshi. Sa description ressemblait parfaitement au membre du Kakumeigun qu'elle avait vu auparavant. Comment pouvait-elle oublier cet homme dès plus simplet qui l'avait pourtant tant fait souffrir : Yamada Kioshi. Elle pouvait enfin mettre un prénom sur ce visage masculin. Baissant les yeux, elle put apercevoir, qu'imperceptiblement, elle avait serré les poings. Finalement, une nouvelle question tomba, tranchante. Les yeux gros comme une maison, la Belle posa un regard incrédule à son interlocuteur. Voyant que ce n'était pas son imagination, son regard s'attrista et les dernières traces de son sourire s’effacèrent. Ainsi donc le secret de l'Ergastule, n'était pas vraiment resté un secret...

— Oh... Vous êtes au courant...

C'est alors que la jeune femme réalisa quelque chose. Avait-il réellement dit Sensei ? Ce garçon faisait parti de l'équipe d'Eichi ? Elle regarda le jeune Yamada avec intensité. Que savait-il ? Tant de nouvelles interrogations qui se bousculaient dans l'esprit troublé de la Demoiselle. Était-il au courant pour leur relation ? Poussant à son tour un soupir, Hasü, qui n'avait pas sourcillé en observant le Yamada, le regarda avec des yeux perçant. On aurait dit qu'elle essayait de lire en lui.

— Je n'ai rien fait de tel.

C'était la vérité. Elle n'avait pas protégé Eichi. C'était lui qui l'avait fait. On pouvait même dire qu'il l'avait sauvé. Il était à la fois la plus belle chose qui lui soit arrivé depuis son arrivée au village, mais aussi son plus grand point faible. A cause de lui, elle avait avoué sa mission, elle avait parlé après trois jours d'interrogatoire sanglant. Mais grâce à lui, elle avait connu l'amour. Le vrai. Celui qui ne s'éteignait jamais. Il l'avait aidé à se relever. Et maintenant, rien que pour cet homme, elle se battait pour devenir une Sunajin. Il était comme le noyau d'un atome et elle était l'électron qui ne pouvait, et qui ne voulait pas, s'échapper. Voyant que son interlocuteur n'allait pas se contenter de cette réponse, elle continua.

— Je suis bien cette fameuse Espionne... Mais je n'ai jamais protégé ton Sensei.

Elle poussa un rire nerveux.

— C'est plutôt l'inverse qui s'est passé...

Marquant une pause, elle regarda l'élève de son aimé.

— Eichi-San est une personne au grand coeur. Tu as de la chance d'être sous sa tutelle.

Elle posa alors ses yeux sur les alentours. Après un bref balayage visuel, elle se tourna à nouveau vers Tetsui et reprit. Le visage de la Belle s'était adouci :

— Du coup, tu dois aussi connaître Emishi-San ?

C'est encore plus gênée que d'habitude, qu'Hasü se rendit compte qu'elle avait totalement répondu à côté, à la question posée plus tôt . Le stress du moment probablement... Les événements de l'Ergastule étaient encore bien présents dans l'esprit de la Belle et l'interrogation de Tetsui les avait fait resurgir au premier plan. Malgré tout, elle avait tenté de garder son calme du mieux qu'elle pouvait. Il fallait croire que son manque de compréhension était la preuve qu'elle perdait ses moyens face à cet interrogatoire. A croire que sa vie ne se résumait qu'à ça depuis quelques temps... Elle grimaça lorsque elle entendit le Yamada lui dire qu'il savait pertinemment qu'elle n'avait pas tenté de sauver Eichi. Bizarrement, elle se sentit offusquée et presque en colère vis à vis de son interlocuteur. Non, elle ne l'avait pas sauvé. Pourtant elle pensait vraiment avoir essayé. Et ça, est-ce que ce gars le savait ? Est-ce qu'il savait qu'elle avait tout avoué pour espérer épargner une illusion qui avait prit la forme du corps ensanglanté de son bien-aimé ? Il était au courant de son statut d'espionne. Alors pourquoi ne le serait-il pas par rapport aux méthodes de son "cousin" ? Les poings serrés, la jeune femme encaissa sans rien dire, son regard caché sous ses cheveux de feu. Il n'avait pas besoin de savoir tout cela...

Elle ne releva les yeux que lorsque la question concernant son hôte tomba. Remettant de l'ordre dans ses idées, la Sirène releva ses pupilles de jade. Emishi avait 24 ans ? Voilà qui était toujours intéressant à savoir. Le jeune homme avait 3 ans de plus que la Belle. Son supérieur en tout point. Quel âge devait avoir son entiché ? Hasü soupira intérieurement : Ca n'avait aucune importance. C'est alors que, sans attendre sa propre réponse, le Yamada enchaîna avec une nouvelle question gênante. Rougissant à nouveau, la rousse hésita à abaisser à nouveau son faciès. Evitant simplement le regard de Tetsui, elle ne savait pas si elle devait s'enfuir très loin de ce gars tout aussi curieux qu'elle.

— Et bien... Je travaille dans le restaurant d'Emishi-san. En échange, son Père me permet de loger chez eux en guise de salaire. Tandis que pour Eichi-san...

Son regard fut plus attendrissant à la prononciation de ce nom qui sonnait comme la plus belle des symphonies.

— Oui. Nous nous sommes revus...

Finalement, d'humeur à se la jouer détective, son interlocuteur poussa davantage sa collecte d'information. Sortant une remarque, il termina avec l'interrogation intrusive ultime. Rougissant à l'extrême, la Koken n'arrivait pas à contenir sa gêne. Si il y avait bien une chose que la Belle allait retenir de ce gars, ce serait probablement sa perspicacité. A croire que son entourage était beaucoup trop clairvoyant... Pourtant, elle ne se sentait pas d'humeur à avouer sa relation avec le Jonin. Secouant les mains devant elle, les bras tendus, son faciès était rouge tomate :

— Euuuuh... Non ! Pas du tout ! Qu'est-ce qui vous fait penser à ça ?!

Elle s'éclaircissait la gorge, ses joues encore écarlate :

— Je vous trouve bien trop curieux Tetsui-san !

J'avais semble t-il réussi à la mettre mal à l'aise avec mes questions un peu trop directes. Je les avais pourtant posé innocemment, par simple déduction et ne sachant même pas si elle était vraiment entichée de mon sensei ou si elle l'avait revu depuis sa sortie de l'Ergastule. Elle devint rouge au niveau des joues en me disant qu'elle travaillait dans le restaurant d'Emishi-san. Comme ça le père de celui-ci lui permettait de loger en guise de salaire. Habile. Oui c'était sans doute une bonn alternative pour elle si elle devait restait à Suna car je doutais honnêtement que les autorités lui aient donné l'autorisation de se quitter Suna alors qu'elle était considérée comme une espionne.
Je ne pus m'empêcher de remarquer une note d'attendrissement dans le regard de la rousse à la prononciation du nom de mon sensei. Ils s'étaient bien revus. C'était à ce moment là que je demandais si parmi tous les shinobis du village elle s'était entichée d'Eichi. Elle se mit alors à rougir abondamment, devint presque écarlate. Ses gestes traduisaient une gêne sans nom. Laquelle me fit sourire car je trouvais ça drôle et attendrissant. Elle niait la chose malgré la couleur de son faciès et ne put s'empêcher de me faire remarquer que j'étais trop curieux. Je ne pouvais cacher mon amusement de la voir ainsi.

" Haha j'ai raison on dirait non ??! " ajoutai-je en claquant dans mes mains.

Elle n'avait toujours pas avouer ou dit si c'était vrai ou non, mais je faisais comme si ça l'était. Et si je me trompais alors je m'excuserai plus tard ce n'était pas grave. Il valait mieux prendre certaines choses avec humour. Voulant me montrer quand même rassurant :

" Tu sais ce sera un secret bien gardé si c'était le cas. C'est plutôt amusant de mon point de vue. Mais c'est pas mes oignons t'as raison ! "

Je ramassai le sac de shurikens posé à mes pieds et me dirigeai à la position que j'occupais avant et d'où je m'entraînais à perfectionner ma technique. Là je lâchai le sac par terre, un peu de poussière vola lorsqu'il rencontra le sol sec du terrain d'entraînement.

" Qu'est ce qui t'a amené à Suna alors ? (un temps) Le tourisme ou l'espionnage ? Je demande comme ça, c'est pas moi qui jugerais ou irait raconter quoi que ce soit aux supérieurs rassure-toi. " lui dis-je d'un air plus tranquille.

Effectivement, mon léger problème avec les supérieurs du village que je considérais toujours comme les tueurs indirects de ma défunte mère faisait que je ne serai jamais le premier à jouer les informateurs par plaisir et de mon plein gré. Un ordre pourrait changer les choses bien que je le ferai à contre coeur. Puis je ne pouvais m'empêcher de me dire que si ça se trouve cette dénommée Hasü était bien plus louable que la hiérarchie du village. Je ne voyais aucun mal en elle. Ses réactions innocentes le prouvaient.

— Bien sur que non !

Hasü était gênée à n'en plus finir. Ce gars n'en démordait pas ! A force, la Koken, qui ne souhaitait pas infliger de blessures physique, lui aurait pourtant bien mit une bonne grosse baffe en travers du visage. Elle avait cette impression d'être une marmite à vapeur qui allait exploser. Les joues gonflées, les yeux écarquillés et poings fermés, elle était à deux doigts de foutre une raclée à ce garnement. Et qu'il soit l'élève d'Eichi ou non ne ferait aucune différence ! Elle ferma les yeux, dans l'espoir de se contrôler davantage lorsque le Yamada continua sur sa lancée provocatrice et fouineuse. Posant son index et son majeur sur sa tempe, elle respira un bon coup, évacuant une partie de sa frustration à être un livre ouvert et sa colère envers la curiosité de Tetsui.

— Je répète. Il. N'y a. Rien. Entre. Moi. Et. Eichi-san.

Observant quelques seconde le Sunajin, Hasü marqua un bref temps de pause, afin d'être sûre que ce gars assimilerait le mensonge. Elle se ferait griller tôt ou tard, et ce sera probablement à cause du Wada qui n'aurait pas su tenir sa langue. Mais bon, pour le moment, elle préférait retarder cet instant.

— C'est clair ?

Son visage gardait encore quelques traces de rougeurs, mais la véritable couleur de son épiderme était désormais visible. Elle essayait de se montrer la plus sérieuse possible, afin que ce jeune homme se décide enfin à voir la chose comme elle l'entendait. Enfin, il avait tout de même réussit à la prendre de court... Lui faire croire qu'il se gourait, n'allait pas être aisé. Cependant, sans répondre, le jeune homme s'éloigna de la Belle et s'affaira à ses propres emplettes. C'est alors qu'il se mit de nouveau à parler à la Sirène. Une question, qui avait été posé par une bonne partie des personnes qu'elle avait rencontré, et qui avait engagé une conversation avec elle. Hasü haussa un sourcil. Il savait qu'elle était une Espionne, alors que cherchait-il à savoir d'autre ? Croisant ses bras sous sa poitrine, la Koken parla sur un ton mesuré, un brin soupçonneux.

— Vous savez pourtant ce que je suis... Alors pourquoi me poser cette question ? Vous avez déjà votre réponse.

D'une démarche lente, elle s'approcha du Yamada, le jaugeant du regard, ses pupilles de jade l'observant d'une manière hautaine. C'était une autre Hasü qui se dressait devant Tetsui : D'apparence, elle semblait bien plus sûre d'elle, un côté plus mystérieux et calculateur.

— En réalité, tout ce que vous avez dit n'était que pure supposition. Mais vous, Tetsui-san, que savez-vous réellement ? Comment avez-vous su pour mon cas ?

Son regard était intense. Elle voulait vraiment savoir à qui elle parlait. L'élève d'Eichi ? Un membre du Kakumeigun ? Un curieux qui avait entendu des bribes de conversation ? Il était le cousin de son tortionnaire, il pouvait donc être plusieurs choses en même temps. Quoiqu'il en soit, elle ne comptait pas révéler la moindre information tant qu'elle ne savait pas qui se dressait devant elle. Ne rien balancer ? Comment pouvait-elle le croire ? Il fallait plus qu'être le disciple de son aimé pour s'attirer sa confiance.

La réaction de la jeune espionne m'avait stoppé net. S'arrêtant sur chaque mot de sa phrase comme pour me prouver qu'il n'y avait rien entre elle et mon sensei, sa face et ses yeux montraient son agacement. Je devais la saouler avec mes questions. Sans pour autant m'en inquiéter, car ce n'était pas moi qui me trouvais dans une situation inconfortable, et de surplus dans un village sableux et aride où il ne faisait pas bon être une espionne venue d'ailleurs. Quand elle me demanda si c'était clair pour que j'arrête sur ma lancée, je la regardais une seconde puis détournais mon regard comme agacé moi aussi.

" Tsss. "

Ainsi elle était tenace. Elle n'avouerait pas. Je sentais clairement qu'elle me mentait sur ce point là car ses rougeurs l'avaient trahie, mais c'était son choix. Elle ne me connaissait pas en plus de ça et je ne pouvais qu'accepter sa décision, avec déception cependant. C'est ensuite que je lui avais demandé la raison de sa venue à Suna.
Là elle croisa ses bras en dessous de sa poitrine et me rétorqua que j'avais déjà ma réponse. Elle s'approcha lentement vers moi en m'observant avec un air hautain. Tout ce que je détestais. Je remarquais ce changement de comportement chez elle, et le fait qu'elle daigne me prendre de haut comme cela venait de lui enlever quelques points de sympathie. Elle baissait largement dans mon estime. Nier encore et encore. Jouer la mystérieuse alors qu'elle n'était pas chez elle mais sur nos terres. J'éprouvais l'envie de me montrer blessant à partir de maintenant. Surtout quand elle me demanda ce que je savais réellement d'elle et de son cas.

" Justement je ne sais rien, j'analyse juste ce qui se passe et se dit autour de moi. Sinon ton histoire m'est égale. "

Sans me cacher, d'un mudra, je supprimais ma technique passive qui rendait l'air supportable pour elle. Je n'avais plus aucune raison de me montrer sympa ou attentionné envers elle après ça. Elle n'avait qu'à affronter la chaleur naturelle de nos terre par elle-même.

" Si comme tu le dis tu n'as rien à voir avec Eichi, alors je n'ai que faire de ce que le village fera de toi, ou du mal qui pourrait t'être fait. C'est tout... "

Mon air était nonchalant, et il était quasiment impossible de lire sur mon visage pour décerner quoi que ce soit. Je disais en revanche ce que je pensais. J'avais d'autre chats à fouetter que de me soucier d'une menteuse. Je ne savais sinon rien de ce qu'elle avait subit lors de son interrogatoire. Kioshi dirigeait le Kakumeigun, mais il me tenait à l'écart de ses activités et diverses pratiques. Mon père m'avait simplement tenu au courant d'une rumeur et de quelques informations entendues ou glanées par ci par là dans le village et parmi les hautes sphères.
Maintenant que je savais que j'avais à faire à une fille qui cachait toujours son jeu, je n'avais plus grand chose à dire. J'avais juste envie qu'elle me laisse reprendre mon entraînement qu'elle était venue interrompre. Un mudra plus tard je rendais l'atmosphère vraiment brûlant, encore plus insoutenable pour elle, pour que mon corps baigne dans cette chaleur qui m'était chère durant l'entraînement.

" Maintenant à ta place je ferais attention, ça doit piquer là. " dis-je encore agacé par ses réactions et son air hautain.

J'étais prêt à reprendre mon entraînement sans faire attention à elle. Et si ça l'énervait encore elle n'avait qu'à passer aux lames plutôt qu'aux mots car j'étais fatigué d'entendre ce qu'elle avait à me dire pour cacher la vérité. Elle pouvait sinon passer son chemin.

La température commençait à augmenter de nouveau, alors qu'Hasü pouvait sentir son épiderme chauffer une nouvelle fois. Un geste volontaire, si elle en jugeait le signe incantatoire que le jeune homme avait exécuté. La Koken fit claquer sa langue, montrant bien son agacement. De toute évidence, cette conversation qui s'était trouvée amicale aux premiers abords venait de basculer vers une fin bien plus hostile. La Belle ne changea pas son attitude pour autant. L'endroit était devenu, à nouveau, une fournaise et elle ne pourrait pas rester près de ce gars bien longtemps.

— De toute manières, qui se soucie de moi ? Je suis une ennemie du village. Surveillée dans mes moindres faits et gestes. Donc votre indifférence à mon égard, je n'en ai rien à faire.

Sans attendre, elle fit volte face, tournant le dos à son interlocuteur. Cette rencontre s'arrêterait là. Si ce Yamada ne souhaitait rien dire de plus, elle n'avait aucun intérêt à rester ici. Tous les signes montraient que ni l'un, ni l'autre ne souhaitaient poursuivre. Elle n'allait donc pas se faire prier pour quitter cet endroit. C'était dommage tout de même. Les premières impressions qu'Hasü avait eu de Tetsui avaient été plutôt bonne. Le courant entre ces deux personnes était plutôt bien passé... Elle avait même pensé que cet homme lui permette de mettre ses soucis de côté, pendant quelques échanges divertissant et amusant. Il fallait croire qu'elle n'avait tout simplement pas de chance.

La chaleur se fit encore plus insoutenable quelques secondes plus tard. De la sueur apparaissait à divers endroit de son épiderme, elle sentait la température lui écraser la peau, la faire rôtir. Cependant, elle ne broncha pas. Elle souffrait, mais pas question de le montrer à ce Sunajin. Son regard était vague perdu sur un point visuel, qu'elle même ne regardait pas réellement.

— Braqué comme vous êtes, vous ne direz sans doute rien de plus... Tout ça parce que je ne vous ai pas dit ce que vous vouliez entendre. C'est dommage...

Elle fit deux pas en avant, s'arrêta, puis tourna sa tête de profil, afin qu'elle puisse juste apercevoir le Yamada d'un oeil.

— Et moi qui pensais être la victime dans cette histoire...

Elle l'ôta de son champ de vision une bonne fois pour toute et s'éloigna de la source de tous ses maux : Que ce soit au niveau de la température qu'au niveau de sa propre irritation. Elle leva sa main vers le ciel et adressa ses derniers mots à Tetsui.

— Mes salutations à votre "Cousin".

J'avais fait mine d'être clairement indifférent avant d'avoir recrée une fournaise avec mon pouvoir. Avait-elle essayé de se victimiser en se caractérisant d'ennemie du village surveillée dans ses moindres faits et gestes ? Il me semblait que oui. Elle avait ensuite fait volte-face, elle boudait.
Puis alors que j'étais au chaud dans ma douce fournaise et que je lui disais que ça allait piquer pour elle et donc de faire attention, elle restait là le dos tourné, de manière à ce que je ne vois pas son visage. Que faisait-elle ? Des mots arrivèrent alors jusqu'à mes oreilles. Elle n'avait pas tord, je faisais la tête de noeud parce qu'elle n'avait pas daigné avouer une chose que je supposais fortement. Dont j'étais presque sûr au vu de sa réaction tomate de tout à l'heure. Puis aussi parce que sa manière hautaine de me parler à un moment donné m'avait rebuté. Et puis quoi encore ? Elle s'éloigna encore de deux pas et me regarda d'un oeil. Moi aussi je la regardais, attendant qu'elle s'en aille, quand elle disait avoir cru être la victime. Ce mot me fit tiquer légèrement. Et je la vis lever le bras en s'éloignant de plus en plus de ma fournaise, balançant des salutations pour Kioshi. Au fond je me sentais désolé et coupable de la laisser aussi froidement retourner à sa solitude dans un village qu'elle ne connaissait pas et où personne ne semblait être son allié comme elle disait. Je ramassai quelques shurikens du sac posé à mes pieds et exécutai avec force ma technique de Shippuu Shuriken, envoyant la totalité d'entre eux verticalement sur la cible. L'un avait même traversé cette dernière, j'en étais le premier surpris.
La silhouette de la rousse s'éloignait, je la regardai, et lâchai un soupir traduisant mon ennuis face à cette situation. Je ne pouvais pas jouer le méchant comme ça. Alors je joignis mes mains ensemble et créai un simple clone de moi-même en face d'elle. Ses mots étaient les miens :

" Je me suis emporté, excuse moi. "

Le clone était mal à l'aise de s'excuser. Mais il n'y a que les gens bêtes qui ne changent pas d'avis n'est-ce pas.

" Tu as raison, je ne sais pas ce que tu as subis au Kakumeigun avec mon cousin. Mes seules expériences en tant que ninja se résument à quelques missions, rien de bien méchant. Je n'aime pas voir les gens en colère, tristes et seuls comme tu sembles l'être en ce moment. "

Pendant que mon clone lui parlait, moi je la suivais d'un pas rapide. J'avais désactivé ma fournaise puisque je quittais ma zone d'entraînement en suivant l'espionne. Je voulais assurément en savoir plus sur le genre de traitement qu'elle avait subi. Savoir à quoi ressemblait vraiment les interrogatoires menés par Kioshi qui ne m'en parlait jamais. Quand je le l'eus rattrapé je fis disparaître mon clone dans un nuage de fumée et parla enfin à sa place.

" Je préfère ne pas rester sur un froid et risquer de passer pour un idiot. Tu vois un peu. C'est pas ce que je suis. On marche un peu ? " demandai-je en souriant.

J'espérais pouvoir rattraper le coup et poursuivre la discussion.

Hasü était déterminée à partir lorsqu'elle vit Tetsui apparaître devant elle dans un nuage de fumée. Elle ne comprit pas tout de suite que ce gars n'était qu'un simple simili du Yamada. Ce n'est que lorsqu'elle tourna la tête afin de se rendre compte de la distance qu'il avait parcouru en aussi peu de temps, qu'il vit le vrai Sunajin. Jouant le jeu, elle se retourna vers le clone de l'ombre qui commençait à se confondre en excuse. Des excuses que la Belle acceptait avec certaines réserves... Elle laissa tout de même cette réplique continuer son discours, restant à l'écoute. C'est alors que ce dernier ce dissipa, et pour cause, l'original s'était retrouvé à ses côtés. Ce dernier se justifia davantage et montrait bien que, finalement, il souhaitait continuer cette discussion sur un ton amical. Le bout des doigts posés sur son front, Hasü soupira. Sa froideur fit place à une mine mi-attristée, mi-soulagée. Elle était heureuse que ce jeune homme essaye de voir plus loin que le bout de son nez. Elle s'était faite assez d'ennemis depuis son arrivée au village, et ce n'était pas le moment de ce mettre à dos une personne de plus. Sans compter que ses liens familiaux pouvaient jouer contre la rousse. Aucun sourire n'apparut sur son visage lorsqu'elle lui répondu d'une voix faible :

—... D'accord...

Et c'est ainsi que le duo marcha. N'ayant pas de destination précise, ils avancèrent sans trop savoir où aller, modifiant leur trajet lorsqu'un obstacle trop imposant leur barrait la route. Hasü resta muette pendant quelques brèves minutes, quand finalement, voyant que le Ninja ne souhaitait pas prendre la parole, elle s'exprima. Son ton était désormais plus doux. La baisse de température et le fait que Tetsui ait présenté ses excuses, plus ou moins directement, avaient provoqués ce changement relationnel positif.

— Ecoutez... Je comprends votre réaction. Mais essayez de me comprendre en retour... Je suis piégée dans un village que je ne connais pas. Je me dois d'être méfiante. Si je ne montre pas les crocs, on ne me prend pas au sérieux.

Elle poussa un rire sans joie avant de continuer.

— Sans compter que la plupart des gens arrivent à lire en moi comme dans un livre...

Un mince sourire, adressé au Yamada, se dessina sur les lèvres de la Belle.

— En tout cas c'est sympa de vous être excusé. Peu de gens m'auraient fait cet honneur, dans ma situation...

En même temps, qui aurait fait ce genre de politesse à une Espionne qui avait menacée les intérêts d'un village entier. Dans tous les cas, cela faisait toujours plaisir à entendre. Même de la part du cousin de Yamada Kioshi... Désormais silencieuse, elle attendit que le jeune homme se décide à alimenter la conversation

Elle avait accepté de marcher un peu avec moi et nous entamions une promenade sans but précis. Peu importe si je laissais un sac rempli de shurikens au terrain d'entraînement, je les retrouverai sûrement à mon retour, à moins qu'ils ne servent à quelqu'un d'autre. Ce n'était vraiment pas ça qui m'importait en ce moment-même. Et puis ce n'était que matériel. La rousse ne daigna pas prononcer un mot pendant quelques minutes et je respectais son silence. Il fallait bien un temps pour se faire à la présence de l'autre et faire passer la prise de bec de tout à l'heure. Jusqu'à ce qu'elle ne commence à parler je savourais donc ce silence et profitais du vent chaud qui venait caresser mon visage de temps à autre.

" Je comprends ta position, en quelque sorte. Je me sentais bien bête de te laisser partir comme ça et tu aurais eu une image peu sympathique du nom que je porte. Je ne sais pas si tu as rencontré d'autres Yamada mais je peux au moins redorer notre image. "

Je devais au moins ça à mon frère décédé à l'âge de quelques mois ainsi qu'à ma mère morte pour Suna et dont le nom devait être respecté. Ma fierté d'ici serait la leur. Je me doutais bien que Häsu devait avoir eu à faire à mon cousin Kioshi quand elle eut été arrêtée par le Kakumeigun et retenue prisonnière à l'Ergastule. Ce que je savais, c'est que la face visible du Kakumeigun était sûrement plus gentillette que la face cachée. Je voulais savoir à quoi ressemblait cette dernière. Nos pas nous menèrent déjà hors des terrains d'entraînement.

" Je suis un peu trop direct parfois voire blessant... je fais pas gaffe. "

Je retrouvai mon air blasé, disant ça avec une certaine distance car parler de soi comme ça n'était pas toujours facile. Je la laissais réagir à ce que je venais de dire. Nous passions à côté d'un terrain de jeu grillagé où plusieurs enfants jouaient, certains criant comme pas possible. Leurs parents s'ils étaient là, discutaient entre eux. Une routine bien propre à la vie de famille en village. Je regardai pour ma part cela d'un air quelque peu amusé car à l'âge de ces gamins je voyageais en nomade à travers le désert avec mon clan. Nous aurions pu nous arrêter là et nous poser sur un banc si autant d'enfants ne s'y trouvaient pas. N'avaient-ils pas école ces bougres ? Ces drôles ne me disaient pas plus que ça.

" Ces gamins sont bien innocents hein ? " fis-je remarquer comme ça.

C'était une remarque sans importance. Mais elle ajoutait un peu de légèreté à la conversation. Quelques dizaines de mètres plus tard, le chemin sur lequel nous nous trouvions était plus calme. Je vérifiai furtivement que aucun ninja ne nous suivaient. Car je me doutais qu'elle devait être sous surveillance quotidienne vue qu'elle était reconnue en tant qu'espionne extérieure au village. Personne à l'horizon. Mon air devint légèrement plus sérieux, mais je ne voulais pas l'effrayer.

" Peux-tu me dire si tu as rencontré mon cousin Kioshi, ou une certaine Yami ? Si ils t'ont interrogé et envoyé à l'Ergastule, comment étaient-ils avec toi ? As-tu été menacée ou maltraitée ? J'aimerais le savoir pour des raisons qui me sont personnelles, mais retiens juste que je rejette la violence en ce me concerne. Mon nindô est tout autre. "

J'avais posé mes questions et maintenant je ne pouvais que la regarder pour atteindre sa réponse alors que nous marchions.

Le duo marcha de nombreuses minutes à travers le paysage doré qu'offrait Sunagakure no Sato. Hasü ne parlait plus, laissant ainsi le temps à son compagnon de route de s'exprimer. Ses mots furent réconfortant, mettant ainsi la Belle à l'aise. Elle se demandait réellement si elle pouvait lui faire confiance... Il était le cousin de ce Kioshi... Un probable espion à la solde de cet homme blond à l'apparence faible. Hasü ne savait pas quoi penser.

Finalement, l'Espionne et le Sunajin passèrent devant un parc pour enfants. Tetsui ne put s'empêcher de lancer une petite remarque. Ce dernier n'attendant pas forcément de réponse, la DJ se décida tout de même à hocher la tête afin de manifester son accord avec le jeune homme. C'est vrai que ces gosses n'avaient pas vraiment de peur, ni même de soucis. Leurs vies ne faisaient que commencer et il n'avaient pas à se préoccuper de futurs problèmes. Ils étaient composés de la plus pure innocence. Un sourire discret se dessina sur les lèvres de la Sirène qui observait ce spectacle joyeux.

Le duo continua à arpenter les rues du village doré. Les passants se faisaient de plus en plus rare, quand finalement le Blond se décida à parler. Il voulait davantage d'explications sur les conditions de détention de la Rousse. Des informations. Pour le moment, ses dires ne seraient préjudiciables pour elle... Elle pouvait donc se permettre de partager ses souvenirs douloureux.

— Je crois, oui...

Un visage féminin, pâle, sertit d'une chevelure noire comme la nuit, accompagnés de deux yeux rubis, lui revenait en tête. Cette Vampire n'était pas prête de disparaître de sa mémoire. Son cou en gardait encore les marques... Quant à ce Kioshi, oui, elle était quasi certaine que cette description correspondait à cet individu.

Le regard de la Koken était perdu, posé sur un élément du paysage dont elle ne faisait même pas attention. Elle inspira profondément puis continua.

— L'Interrogatoire a été... douloureux. Je n'avais jamais été confrontée à ça avant... Mais je pense que je l'ai mérité.

Un nouveau rire sans joie s'exfiltra de sa bouche.

— Ca peut vous paraître sadique... Mais avec le recul je comprends leur besoin de protéger leurs semblables. J'aurais fait pareil à leurs places.

Sa main se posa sur la cicatrices qu'elle possédait sur sa gorge, symbole de la morsure de la membre du Kakumeigun.

— Et puis il y a eu l'Ergastule...

Des images horribles resurgirent à nouveau dans son esprit torturé. Fermant les yeux, elle tentait d'échapper à ces visions qu'elle ne voulait plus voir.

— Je... Je... Non, je ne trouve pas les mots pour vous expliquer ce que j'ai subis là bas...