Fields of Ashes
Mizu no Kuni - Ruines de Kiri
Année 12
Suite de ce RP

Pour l’heure, il doit cependant attendre patiemment l’arrivé de celui qui l’a convoqué en ce lieu sépulcral.

Ce dernier l’ayant certainement repéré depuis sa sortie de la mythique montagne souterraine. Ou bien il est en avance sur son comparse. Dans les deux cas, le Yuuki a une quantité indéterminée de temps à perdre. Puisqu’il est de retour sur les terres de sa défunte patrie, un tour du village pour examiner et fouiller les ruines s’impose. Qu’il ne tarde point, néanmoins. Un orage ensevelira bientôt la région sous un torrent de pluie et d’éclairs. Une telle température ne le dérange guère, mais il ne souhaite pas perdre son temps indéfiniment sous une forte précipitation.

D’un point de vue aérien, si l’on compare une carte de la cité d’auparavant à celle de ce jour, il n’y a aucune stricte ressemblance entre les deux images confrontées. Impossible de savoir exactement où l’on se situe au milieu de ces débris, les ruelles et le grand boulevard commercial sont enfouis sous les décombres. Toutefois, pour contrer cette problématique, Setsuna possède un atout. De retour au point de départ, soit à la fin d’un des Longs Tunnels, le Kirijin ferma les yeux et se concentra. Il s’efforça d’aller chercher les images nécessaires dans sa mémoire photographique du parcours qu’il a déjà emprunté un nombre incalculable de fois. Un portrait se dessina rapidement. En établissant un plan aérospatial tridimensionnel dans son esprit, adoptant un point de vue dans les airs, il calcula la trajectoire à prendre et la distance à parcourir en analysant la longueur, largeur et profondeur de ces images pour arriver précisément à destination.

Cela fait, la sombre figure encapuchonnée bondit avec l’agilité d’un félin sur plusieurs tas de débris dans la direction souhaitée. Après un moment, il arriva ce qu’il identifia – et remémora – comme étant l’ancien quartier résidentiel. L’ancien Chef des Épéistes possédait un grand appartement dans l’un de ces nombreux édifices. Un logement qu’il a pratiquement déserté lorsqu’il est devenu un Épéiste, préférant les quartiers personnels du quartier général, raison de proximité envers la base d’opération. Cependant, il souhaite récupérer quelque chose de simple dans ces vestiges : de la monnaie. Une grosse somme d’argent cachée dans un mur de sa chambre d’antan. L’honorable sabreur qu’est l’Homonculus n’est pas encore prêt à céder au vol pour survivre. Cet argent peut lui suffire pour errer dans la nature pendant une année complète ou bien acheter directement une modeste propriété privée.

Arrivé sur place, sans surprise, il ne vit qu’un bâtiment effondré, comme tous ceux l’entourant. Sous toute cette masse de débris, il devra diminuer son secteur de recherche. En jetant un coup d’œil aux environs, la chimère remarqua souleva un point important : les immeubles ont tous été soufflé dans une même direction, indiquant que ce quartier a été rasé par une seule attaque – probablement le souffle d’une explosion.

• Dix-sept degré au nord-ouest…

Murmurant l’orientation exacte des décombres sous son souffle, il sauta sur les débris et, à l’aide de sa puissance physique uniquement, souleva un énorme morceau faisant quatre fois sa taille de ce qui était auparavant le toit et le jeta sur le côté. Puisque l’appartement était au dernier étage et en prenant en compte l’axe des ravages ainsi que la force de l’explosion en comparant le déplacement des décombres et leur position initiale. Grâce à ce processus, il trouva facilement ce qu’il cherchait en ne déplaçant que quelques segments du bâtiment. En attachant la poche à sa ceinture, le grondement de l’orage reprit, accompagné par un éclair. Toujours personne en vue.

À vrai dire, le Spadassin aux Lames Doubles n’a plus rien à faire. Visiter le repère des Épéistes ainsi que la Montagne Bleue puis récupérer de la monnaie n’était que ses seuls objectifs. Jeter un œil à des documents secrets dans l’un des terriers du Misuto sous le palais du Mizukage ? Improbable que quelqu’un ne les ait pas détruit pendant tout ce temps. Nonobstant cette idée, un brin de nostalgie l’envahit : le palais. Aussitôt, il se déplaça sans se presser vers cette destination.

Le plus grand édifice de la Brume Sanglante, réunissant tous les hauts dirigeants de la nation de l’Eau. Le point central de l’État… désormais réduit en cendre. Ce village n'est plus qu'un champ de cendre. Les débris s’empilent les uns par-dessus les autres. On le reconnait uniquement par ses fresques de couleur bleu ciel et le symbole du Brouillard fissuré de toute part, aux pieds de l’Épéiste Noir. De marbre, Setsuna observait longuement ce grand insigne face aux ruines du palais.

Finalement, l’individu fit son apparition. Mais il était trop tard : le ciel commença à verser ses larmes. Et sans pitié.

Le ciel semblait chargé d’humidité. Au vu du faciès de la voûte céleste, Une averse guettait l’archipel. Une sacrée averse même. Michiki allait vite se rendre au village pour réceptionner son invité. Et ensuite il était fort probable qu’il l’invite à se rendre dans un endroit plus sec. Dans l’Antre au hasard. Il verrait ça tout à l’heure en tout cas.

L’homme qu’il attendait devait être sur place. C’est pourquoi il avait quitté le quartier général où il passait tant de temps depuis quelques jours. Même si l’action n’était pas au rendez-vous, le nécromancien se devait de mettre en place pas mal de choses. Rien de très folichon certes mais tout ceci servirait plus tard pour le reste des agissements de l’Hydre. Le réseau se mettait tout doucement en place pour le moment. Les choses s’accéléreraient ensuite dès que les éléments nécessaires seront réunis.

Pour l’heure, la nouvelle fondation de Kiri restait un rêve, un projet entrepris par cet homme originaire de la Brume Sanglante. Lui qui s’était d’abord retrouvé perdu et déboussolé face aux ruines, aujourd’hui, il se rendait tous les jours sur les lieux pour se souvenir que l’intégralité de ses projets étaient motivés par ces images. Jamais la désolation, la mort et la destruction l’avaient autant affecté. Il en faisait son fonds de commerce d’ordinaire. Mais quand cela s’applique à votre nation mère, c’est tout de suite une autre paire de manche. Le nécromancien l’avait vite compris et il s’était entraîné à vivre avec cette pensée. Il le devait pour pouvoir avancer. Sa détermination provenait de cette volonté de raser ces ruines pour y ériger une Kiri plus forte. Et fort heureusement, il n’était pas le seul fou inconscient dans ce projet.

Notamment l’homme qu’il s’apprêtait à aller retrouver. Yuuki Setsuna avait été chef des Epéistes. Lui aussi avait eu un poste important au sein de la Brume. Tout comme Pô et Michiki, il avait d’excellentes raisons de partager leur vision de la chose. Le Misuto et les Epéistes marchant ensemble. Cela aurait été un magnifique symbole du temps de la Brume. Et ce sera celui de la nouvelle Kiri. Mais tout cela demandait encore du temps et de la préparation. C’était en partie pour cela qu’existait le Fumetsu. Pour cela que ses envoyés étaient aussi éparpillés. Il ne suffisait pas d’embaucher quelques artisans pour reconstruire des maisons. Kiri aurait besoin de plus que ça. Elle aurait besoin d’alliés puissants. Pô se chargeait pour sa part de cet aspect-là. Le Shinda espérait que son rôle au sein de Konoha se déroulait sans accroc.

Il sourit au moment même où il pensa ça. C’était parfaitement idiot de douter de lui. Le Gekei avait plus d’un tour dans son sac. On parlait tout de même d’un homme qui avait réussi à arriver à la tête d’un village, ennemi du sien, et de l’aider à le relever d’une crise. Faire ses preuves au sein d’un autre devait être une vraie partie de plaisir à côté de ce qu’il avait pu subir à Kumo. Els détracteurs n’avaient pas manqués de lui mettre des bâtons dans les roues. Et pourtant le polymorphe était toujours là. Il les enterrerait tous. Et le funeste jour où il ne serait plus, Michiki serait celui qui tirerait les ficelles. Pour changer !

Chargé de pensées toutes plus joyeuses les unes que les autres, Michiki finit par arriver sur place. L’air devenait encore plus lourd et la promesse de la pluie se manifesta alors que le nécromancien retrouva le sabreur. Le Fossoyeur étendit ses bras et il activa des sceaux sur la paume de ses mains. Dans chacune, se tenait un parapluie. Il en ouvrit un alors que son bras se tendait vers son acolyte. En guise de salutations :

- Non pas que mon ancienne maison me déplaise, mais je propose que nous nous installions au sec. J’ai un endroit parfait pour ça plus loin.

Michiki entama donc sa marche en dehors du village. Il y alla d’abord au pas vu l’averse. Puis lorsque les trombes d’eau s’atténuèrent, il put délaisser son parapluie pour courir à travers le feuillage des arbres embrumés. Très vite, le duo arriva sur les lieux. L’entrée de l’Antre se trouvait face à eux. sur leur petit plateau rocheux, Michiki regarda le Yuuki et reprit la parole :

- C’est le moment de sortir la fameuse pièce. Il faut s’approcher du rocher et l’Antre sera ouverte.

Michiki attendit donc que le sabreur s’exécute. Ils pourraient ensuite progresser dans le dédale du labyrinthe avant d’arriver à la salle de réunion. Peut-être s’amuserait-il avec lui comme il l’avait fait avec Masashi ! Le coup du Labyrinthe le faisait beaucoup rire. Ce qui orna son faciès d’un beau sourire de dément.

Silencieusement, il remercia son compère qui lui céda un parapluie. Le déluge ne le dérange guère, mais c’est toujours une préférence justifiée de souhaiter rester au sec et garder un summum de chaleur pour rester dans un état d’homéostasie agréable. Michiki fit référence à un endroit où les protagonistes pourront discuter sans se presser, à l’abri de la précipitation et des vents. D’un signe de tête affirmatif, il suivit de prêt et à la même cadence l’ancien Chef du Misuto. Ensemble, ils quittèrent le village désormais en ruines, passant par l’un des Longs Tunnels. Le lieu en question n’est donc pas à l’intérieur de la Brume Sanglante éteinte, que ce soit une tanière construite à partir de débris ou bien creusé sous terre. Une auberge sur le chemin, peut-être. Ou bien un tout nouvel endroit. Connaissant les coutumes des ombres du Brouillard, peu importe la section de l’unité spéciale, leurs membres ont pour tradition de pratiquer leurs actes dans un recoin reculé, camouflé, et certes, protégé par un quelconque système – létal et ayant pour but d’affliger la conscience des intrus d’une confusion intégrale.

La tempête se calma rapidement, l’orage fut de bref passage. Le ciel est toujours parsemé de ses nimbus grisé, mais la pluie stoppa. C’est en délaissant le parapluie que l’Épéiste Noir suivit toujours le nécromancien au pas de course à travers la Forêt Brumeuse, un élément bien propre à la nation de l’Eau ainsi que son ancienne capitale. Grâce à la haute présence d’humidité sur ce territoire, un écran de brune persiste en permanence au sein de cette étendue d’arbres. Un phénomène naturel qui offre un parfait camouflage lors d’opérations diverses, concrètement les traques ou les entraînements. Dans le cas des admirateurs de la nature, il s’agit d’une partie du monde à ne pas rater. Mais les Kirijins ont vu ce paysage des centaines de fois, inutile de s’arrêter pour contempler ce piètre bois embrumé. L’heure n’est pas aux âneries.

Ils arrivèrent finalement sur un plateau de roche, dissimulé dans un recoin isolé de la forêt, se dresse un énorme rocher dans une muraille de pierre. Au premier abord, cela ressemble à une simple formation naturelle. Rien de suspicieux, même si l’on prend le temps d’examiner les lieux. Cela reste un simple plateau. Pourtant, le binoclard aux verres violet annonça que le duo a atteint la destination et qu’il est temps d’utiliser la pièce pour atteindre l’Antre. L’objet en question qu’a mentionné son acolyte s’agit d’un outil ressemblant à une pièce de monnaie simple, à une exception près : l’item est marqué par un sceau particulier. Setsuna l’avait reçu par lettre de la tête principale de l’Hydre elle-même, expliquant son utilité. Et l’heure est venu que ce petit objet prouve sa valeur. Sortant de sa poche droit l’instrument, l’Homonculus s’approcha du grand rocher et y présenta la minuscule clef, comme il l’avait fait avec son bandeau pour ouvrir les portes de la Montagne Bleue.

Par magie, Sésame s’ouvrit de lui-même. La pierre roula sur le côté, provoquant un grave son de frottement. La voie impénétrable ouverte, le Fossoyeur et la chimère entrèrent à leur tour. L’entrée se ferma d’elle-même à nouveau une fois le duo à l’intérieur. Tout ce qui se présenta au Stigmate fut un long tunnel, illuminé par quelques flambeaux. À la fin de ce passage souterrain, il pouvait décerner un nouveau chemin vers la droite. Sans attendre, et le brun le suivant de près, le dernier Chef des Épéistes parcouru le tunnel à une vitesse de marche modérée. Il arriva à l’intersection uniquement pour découvrir un nouveau long passage, cette fois-ci dans le chemin opposé de celui d’où il vient d’émerger.

• Un labyrinthe, huh.

Non, pas tout à fait exacte. Un labyrinthe, par définition, comprend bon nombre de cul-de-sac ainsi que de chemins liés entre eux. Celui-ci ne comprend qu’un seul et unique chemin et ne cause pas la confusion totale, quoi qu’il semble être confectionner de gagner du temps en situation d’intrusion ou de tester la patience de ses candidats. Quoi qu’il en soit du résultat final, le Yuuki poursuivit son chemin avec son comparse, ce dernier ricanant certainement dans sa barbe.

À un certain point, après avoir marché à travers une dizaine de canaux, il s’arrêta abruptement. Il revenait sur ses pas. La forme de ce passage, il l’avait déjà vu au tout début du dédale. Le sombre spadassin ferma les yeux et retraça mentalement le parcours suivit. Dans son esprit, il vit clairement où ce jeu l’emmenait. Le jouvenceau venait de faire un quart de cercle et allait entamer un autre quart. Il se tourna dans un angle de quarante-cinq degrés vers l’hôte.

• J’en déduis que le reste est une réplique exacte comme le peu que nous avons traversé. J’imagine que cela a pour but de nous faire tourner en rond indéfiniment ou bien qu’à la toute fin, on y retrouve une impasse. Quoi qu’il en soit, il n’y a pas de solution pour résoudre ce puzzle.

En somme, il n’y a que le Chef lui-même qui puisse ouvrir la voie vers la véritable destination, le repère du Fumetsu. Il n'existe aucune ruse pour résoudre ce problème car il n'est pas fabriqué pour être résolu. Tout ceci n’est qu’un subterfuge dans le but de faire perdre du temps et de jouer avec l’esprit des victimes non désirées en ce lieu. S’il s’agit d’une hypothèse exacte, alors il s’agit d’un bon système. Ce n’est pas le commun des mortels qui découvrira rapidement l’intention derrière cet artifice.

Le tandem continuait sa progression à travers les méandres du labyrinthe. Michiki resta bien sûr totalement passif, laissant le sabreur ouvrir la marche et diriger leur pérégrination. Le nécromancien se faisait guider à travers le dédale. Lorsqu’ils se trouvaient assez loin d’une cloison, il changeait la configuration du chemin qu’ils avaient empruntés auparavant pour perdre encore plus son compagnon. Même si ça devait déjà être le cas. C’était le côté espiègle et joueur du nécromancien.

Mais assez rapidement, l’ex Chef des Epéistes avait réalisé quel était la supercherie. Ce n’était pas tout à fait exact. Le labyrinthe n’était pas tout à fait une boucle. Il avait néanmoins juste sur le point le plus important : il n’y avait aucune solution à ce labyrinthe. Une petite fierté du Fossoyeur qui accueillit les dires de son acolyte avec un sourire encore plus large. Il s’approcha alors d’une paroi sur laquelle il déposa sa main droite tandis que l’autre releva la branche centrale de ses lunettes sur son nez. Ainsi positionné, il répondit enfin :

- La pièce sera une nouvelle fois utile pour la suite. Il suffit de l’appliquer sur ce mur en y concentrant un peu de chakra et la voie vers l’Olympe s’ouvrira.

Lorsque le sabreur s’exécuta, les parois de terre commencèrent à se mouvoir pour former un corridor menant en dehors de l’infrastructure et au reste du repaire. La salle de réunion les attendait. Mais avant cela, la cascade violente bloquant l’accès. D’un simple mouvement de main, le nécromancien créa une arche les protégeant du tumulte de l’eau et leur permit d’arriver aux Têtes de l’Hydre. Le cœur même du Fumetsu. Les sept statues à l’effigie de la bête mythologique s’élevaient vers la voûte plus loin au-dessus du duo qui prit place.

Ouranos, le maître incontesté des lieux, porta son regard violet sur son invité. Ils se tenaient sur la tête centrale. Puis la voix du nécromancien retentit alors :

- Comme je l’avais stipulé dans notre courrier, ces pièces sont d’une importance primordiale. Elles régissent les allers-venues ici. Tout comme elles permettent d’établir les relations entre les membres de l’Hydre. Pour une des pièces, un membre demande un service à un autre. Et les deux sont liés par ce contrat. Elles n’ont de valeur qu’au sein de nos activités. En dehors, elle ne ferait qu’impliquer des profanes qui répondraient au code de conduite du Fumetsu. Et se verraient potentiellement infliger leurs sanctions.

Michiki s’était montré relativement concis. Il n’y avait pas besoin d’épiloguer sur ce détail. Le principe était simple. Il ne tenait pas à se perdre en justifications ou en palabres inutiles. Ce n’était pas en adéquation avec le symbole que représentait ce lieu. Mais pour alléger l’atmosphère, Michiki eut une réflexion, anodine, mais qu’il jugea importante de partager :

- Mais avant toute chose, puis-je me permettre de te tutoyer ? Nous allons être amenés à coopérer et je ne tiens pas à instaurer une relation trop stricte. J’ai beau être le maître de ces lieux, je ne souhaite pas d’un rapport de force. Je soupçonne que nous ayons des intérêts communs et je préfère traiter mes collaborateurs comme mes égaux.

Il s’avère que la chimère ait raison, une fois de plus. Enfin, il n’y a eu aucune réponse affirmative ou négative de la part de son acolyte, mais l’hypothèse était toutefois exacte. Peut-être que le procédé est différent ? Une autre possibilité parmi tant d’autres est que quelqu’un – Michiki ou une autre tête de l’Hydre, mais assurément ce premier – participe à changer la forme du dédale lorsqu’un individu viole les frontières de l’Antre. Quoi qu’il en soit, ce labyrinthe ne peut être résolu, il n’existe aucune solution pour voir la lumière au bout du tunnel. Ce petit jeu a perduré assez longtemps, le Fossoyeur semble être satisfait de son petit artifice, tel que le témoigne son rictus grossier. Il expliqua que pour ouvrir la porte vers le quartier général du Fumetsu, il suffit d’insuffler son énergie sur un mur en particulier et la voie s’ouvrira. Le camarade Kirijin pointa l’entrée en question et le Yuuki fit ce qui lui a été dicté : il appliqua sa senestre sur la muraille de pierre et son chakra parcouru le rempart. D’une réaction immédiate, les parois de terre se fendirent en deux, dévoilant un nouveau corridor. La différence entre les précédents canaux souterrains et celui-ci : une cascade.

Enfin, tout sauf une cascade, plutôt. Une tombée d’eau à la fin de ce sombre couloir formant un cercle assez grand pour y passer. Étrange phénomène qui ne peut être expliqué naturellement ou scientifiquement. Il s’agit d’une création de la main de l’Homme, engendré par le chakra. La chute ne suit point la règle de la gravité : elle se sépare d’elle-même en deux pour se rejoindre au niveau du sol, comme une arche. Setsuna resta un instant à contempler cette œuvre d’art. Tout ceci le faisait remémorer le siphon dans lequel les Kirijins devaient s’enfoncer pour accéder à la mythique montagne de la Brume Sanglante. D’ailleurs, il existe quelques points de similitude entre ce repère et la Mont Céruléen. En tant qu’ancien soldat de la nation de l’Eau, il n’est guère surprenant que le nécromancien se soit inspiré d’un tel élément symbolique.

Vint découvrir ensuite la pièce tant attendue. Une salle modeste en dimension où sept statues de serpent, représentant la bête mythologique de l’organisation, reposent en maître. Six de ces effigies entourent une tête centrale. C’est dessus que bondit le brun, prenant sa place en tant que leader du groupuscule. Il laissa peu de temps à son invité d’examiner les lieux – quoi que cette pièce n’a d’intéressant autre que les têtes – qu’il commença à expliquer l’utilité des pièces que son dernier courrier contenait. L’un de ces objets, soit celle possédant un sceau spécifique, sert à ouvrir la voie pour le labyrinthe. La seconde, soit une pièce d’or frappée d’un blason unique, sert principalement de monnaie au sein du Fumetsu. Une pièce d’or équivaut à un service, un contrat que doit respecter les concernés. Un système intéressant. Un procédé que Setsuna n’utilisera peut-être jamais, mais il garda cette réflexion pour lui-même. Si ces objectifs coïncident avec ses comparses, il est inutile de demander une pièce pour rien. À ce point, ce n’est qu’une question de principe, alors passons.

Le maître demanda suite à ses propos s’il peut tutoyer son camarade, être plus familiarisé pour pouvoir le traiter comme un égal. En soit, il est chef sans toutefois souhaiter posséder une autorité absolue sur ses Shinobis, remarqua l’Épéiste Noir. Ce dernier fit un signe anodin de la tête accompagné d’un simple mot.

• Certes.

Il vint le rejoindre ensuite à son niveau, sur l’une des têtes de l’Hydre de pierre. Il voulut faire une remarque sur sa dernière tirade concernant les intérêts communs que partagent les protagonistes, mais le jugea finalement inutile. Bien sûr qu’ils ont des buts en commun. Autrement, le Stigmate ne serait pas ici et ne se considérerait pas comme membre de cette organisation.

• En parlant de ces intérêts, j’imagine que tu as une idée de l’un d’eux que nous pouvons avoir en commun tous les deux. Il s’agit de Kiri. Je veux la remettre sur pied.

Une renaissance que partage le binoclard ainsi que le polymorphe ou bien l’Homonculus est le seul à détenir ? Il enchaîna illico.

• Pour y arriver, je vais rejoindre les forces du Shûkai. Peut-être que tu as entendu des rumeurs comme quoi le système politique a drastiquement changé. Ce n’est plus une Alliance, mais un Empire avec Samui Kakeshuou à la tête de cette nouvelle puissance. La hiérarchie a totalement été altérée et je compte prendre avantage de cela.

Objectivement, Setsuna sait qu’il possède de l’influence auprès l’ancien Capitaine de la Justice. Il sait également qu’il rêve d’une nouvelle Kiri. Cela pourra lui servir pour mettre en marche ses plans ainsi que de monter rapidement dans la hiérarchie. Le titre de Chef des Épéistes n’est pas pour faire beau. Il attendait patiemment la réponse de l’homme en face. Toute critique ou suggestion est évidemment la bienvenue.

Le Yuuki n’y allait pas par quatre chemins. Michiki n’avait même pas encore parlé véritablement de l’organisation que le Sabreur en venait directement aux faits avec l’objectif commun des deux hommes. Trois même en comptant Pô. Leur rêve était un secret de Polichinelle. Quel Kirijin n’avait pas envisagé ou espéré un jour de retrouver sa patrie ? Pour eux, l’heure n’était pas à l’espoir. La petite lueur d’espoir avait depuis longtemps germé en un projet et surtout en une volonté farouche de voir la Brume revenir et prendre le contrôle des terres de Mizu no kuni.

Si le quartier général du Fumetsu était érigé en plein archipel, ce n’était pas seulement par nostalgie du passé. C’était également par intérêt stratégique. Michiki s’était ainsi entrepris à désengorger les rares vermines ayant pris la place des Kirijins. Il s’était tenu en tant que dernier défenseur de ces terres face aux blasphémateurs de ce sol si important pour lui. S’il avait bâti cette organisation c’était également pour ça. Non pas par simple besoin d’une occupation. Mais pour un but qu’il semblait partager avec le Sabreur au vu de ses dires. C’était une excellente chose. Il accueillit donc la remarque avec un sourire un peu camouflé dans cet endroit pas toujours éclairé convenablement.

Puis rapidement, Setsuna aborda son moyen personnel pour apporter sa pierre à l’édifice. Il ne serait pas trop de deux pour refonder Kiri. Ils étaient d’ailleurs plus. Et encore heureux car ce ne serait pas une mince affaire. Néanmoins le simple fait de rejoindre les rangs du Shûkai ne suffiraient pas. Il fallait encore plus. Michiki admira tout de même la présence d’esprit du Yuuki qui était déjà bien informé. Il aurait pu lui en apprendre si Pô ne l’avait pas déjà mis au courant.

- J’ai été informé personnellement de ce changement drastique oui. Je n’ai jamais rencontré cet homme. Je devrais d’ailleurs le contacter incessamment sous peu pour discuter de certains points avec lui. Mais de ce que m’a dit mon senseï, c’est un allié fiable et sûr. Si en plus son statut passe de simple membre d’un Tirumvirat à Empereur, c’est encore mieux.

Le Shinda en profita pour sortir une cigarette. L’extrémité rougeoyante émit une petite lueur dans la semi-pénombre. Il souffla un petit nuage de fumée qui ne se vit même pas. Il réfléchissait en même temps à l’agencement de la situation. Pô à Konoha, Shinji à Kumo et maintenant Setsuna au Shukai. On peut dire que les choses s’agençaient très bien. Chacun avait son rôle et une place privilégiée. La mise en commun de ces agents était une précieuse source d’information. Il ne manquait plus que Suna mais le nécromancien travaillait la piste. Les paroles de l’ex chef des Epéistes lui revinrent alors brièvement en tête. Notamment ces derniers mots sur lesquels il demanda précision :

- Tu penses qu’il te serait possible de viser une place assez importante au sein de leurs rangs ? Ou bien est-ce déjà chose faite ? dit-il avec un sourire en coin.

• Inutile de s’inquiéter sur ce point. Il y a très peu de chance que je reste un soldat lambda. Pour l’heure, pour atteindre notre objectif, il ne m’est point nécessaire d’être au pinacle de la hiérarchie. Mais cela viendra.

En soit, cette réplique énigmatique, à son image, détourne un tantinet l’interrogation posée. Non, il ne s’est pas assuré une place d’importance au sein du nouvel Empire. À vrai dire, il n’a toujours pas contacté l’Ancien depuis que ce dernier l’a délogé de son sommeil sempiternel. D’un autre côté, il ne peut prédire qu’il obtiendra une position d’importance au sein de cette organisation émergeante. Ce changement est drastique, il est difficile d’émettre des théories exactes avec si peu d’information sous la main. Qu’est-ce qui a donc poussé Kakeshuou à agir ainsi ? La lassitude de l’incapacité du Triumvirat ? La soif de puissance ? D’autres scénarios classiques viennent en tête, mais il est superflu d’épiloguer plus longtemps dessus. Cependant, il est objectivement peu probable que le spadassin obscur reste un simple soldat à la botte du vieil homme, sans aucune responsabilité. Yuuki Setsuna était Chef des Épéistes, un personnage symbolique pour la Brume sanglante. Sa réputation illustre bien sa puissance et son utilité. Ne pas utiliser pleinement ses facultés reviendrait à de la folie ou de l’arrogance. Ou bien de la paranoïa de la part de l’Empereur. C’est de connaissance générale que les tyrans n’ont confiance en peu de gens, voire nul.

Si le Shinda a déjà eu vent de la drastique métamorphose du système politique du Shûkai, alors cela sauve un certain temps d’explication. Le nécromant alla jusqu’à dire que si le Samui est Empereur, alors c’est meilleur pour le Fumetsu. Est-ce vraiment le cas ? Les trois Capitaines du Triumvirat étaient tous des descendants de la nation du Brouillard. L’un est un Samui, l’autre un Jisetsu et le dernier un Kaguya. Si l’ancienne Alliance n’avait point changée, obtenir une approbation et une assistance pour ce projet de grande envergure aurait été facilement réalisable. Après tout, le Shûkai a grand a gagné à accomplir ce but.

• Si tu peux le contacter, fais-le dès que possible. Les pions se déplacent rapidement sur l’échiquier. Il faut agir. Garde cependant notre correspondance un secret. L’exposer ne ferait que germer des soupçons qui entraveront notre route.

Il ne sait guère quelle sera la relation entre le Shûkajin et son acolyte, encore moins la nature de la relation entre le polymorphe et l’ancien Capitaine de l’Ordre. Peu importe cet élément, si l’homme sait que les deux Kirijins collaborent étroitement ensemble, il deviendra méfiant. Une méfiance dont le duo peut bien se passer, elle ne sera que gênante pour l’achèvement du plan. Son support au sein des forces impériales peut sembler au premier abord comme peu utile, mais la reconnaissance qu’a le quinquagénaire en l’Homonculus fera de lui une pierre centrale de l’édifice. Il pourra observer en première ligne les préparatifs et la reconstruction du village. Il y a cependant un problème dans cette équation.

• Certes. Si nous demandons l’aide du Shûkai, il va de soi que Kiri sera soumis sous le régime impérial. S’il accepte de nous aider, le village lui appartiendra.

Pour le dernier Chef des honorables Sabreurs, tout ce qui lui importe, c’est la rédemption. Reconstruire Kiri pour faire honneur à celui qui l’a recueilli lors d’un temps extrêmement sombre : Samui Mahan. Ce qui en advient ensuite ne le préoccupe guère, tant que la cité brumeuse n’est point en danger. C’est son point de vue initial. Son opinion diverge certainement de celui de son compère et il souhaite en apprendre davantage sur ce sujet. C’est probablement l’utopie de tout Kirijin de revoir l’ancienne Kiri reprendre sa position dominante dans le monde, indépendante et fidèle à sa version du passé. Néanmoins, dans les conditions actuelles, cela est impossible.

Toujours les dents dévoilés, Michiki ne s’étonna pas d’entendre l’ex chef des Epéistes déclarer qu’une place importante au sein de l’Empire n’était qu’une question de temps. Cela rentrait en ligne de compte dans les plans du nécromancien qui s’agençaient plutôt bien jusque-là. il espérait qu’Apollon est également de son côté de bonnes nouvelles la prochaine fois qu’ils se verraient. Il fallait du temps pour mener à bien les opérations mais Ouranos était confiant.

Les choses avançaient bien pour le Fumetsu. Inconnu du public, cette place dans l’ombre permettait à l’Hydre de se former tout doucement mais dans la plus grande sérénité. Il manquait quelques têtes à l’édifice, mais elles ne tarderaient pas à venir. Le maître des lieux restait constamment sur le qui-vive pour d’éventuelles nouvelles recrues. Mais celles déjà à l’œuvre remplissait parfaitement leur rôle pour son plus grand plaisir. Il restait vigilant sur la préparation des objectifs principaux. Et à mesure que le temps passait, Kiri se précisait. D’où son importance dans cette discussion.

Le Yuuki l’incita à faire vite pour contacter le Samui. Comme il l’avait si bien dit, l’échiquier était en place et la partie battait son plein. Il ne fallait surtout pas manquer le coche. De toute façon, le Shinda savait pertinemment ce qui lui restait à faire et cette étape serait la prochaine. Mais pour l’heure il devait échanger avec cet homme partageant son rêve et sa nation. Qui ne manqua pas de justement faire remarquer que leur collaboration devrait rester un secret pour l’Empire afin de ne pas attiser de méfiances inutiles. Ce à quoi le nécromancien déclara :

- Je te rassure ce n’était pas dans mes intentions. Que l’Empereur soit au courant de l’existence du Fumetsu est une chose. Qu’il en connaisse la composition exacte et notre organisation précise en est une autre. Je ne ferais pas la bêtise de couler ma propre création. Tout comme il ne le fera pas. Alors les soupçons sont en effet des fardeaux à ne pas laisser s’installer. Ils n’ont aucune raison d’être.

Puis il en vint de nouveau au sujet prépondérant de la rencontre. Kiri ne pourrait être reconstruite sans le soutien du Shûkai mais elle deviendrait dès lors une province sous la tutelle de l’Empire. Il était important de le souligner et Michiki hocha de la tête aux mots de l’Epéiste en même temps qu’il répondit à son tour :

- Cela me paraît naturel. Mais j’espère que cette clause ne te dérange pas. Nous ne pouvons faire sans.

L’idée d’une Kiri « soumise » à une autre autorité ne serait certainement pas du goût et de l’appréciation de tous. Mais sans un soutien infaillible et puissant, ce rêve resterait à l’état de simple désir impalpable. Il fallait donc faire ce compromis pour pouvoir arriver à l’objectif. Car sans le Shûkai, composé en grande partie de Kirijins réfugiés, aucune autre nation n’accepterait de prêter main forte à un groupuscule Nukenin désirant retrouver leur patrie. La Brume Sanglante ne s’était pas faite que des amis. Aucun à vrai dire. Si le Shinda devait quémander de l’aide, c’était bien Samui Kakeshuou le seul et l’unique homme à qui il pouvait s’en remettre. Il tâcha de partager sa pensée avec son acolyte :

- Je vois mal une autre nation nous apporter le soutien militaire et économique nécessaire à la reconstruction de la Brume. Nous n’avons jamais été connus pour notre pragmatisme du temps de Yoru et nos actions ont eu de quoi déplaire. L’Empire est un refuge pour les Kirijins ayant perdus leur maison. Ils seront nombreux à vouloir concrétiser ce but. Et si cela doit passer par une mise sous tutelle, je l’accepte sans hésiter. Nous aurons besoin de cette aide le temps de nous refaire. Car c’est un renouveau qui mettra du temps à se remettre.

Michiki en venait alors à un sujet lui tenant à cœur qu’il cogitait depuis un moment et l’instant semblait propice pour exposer cet avis. L’homme face à lui était un guerrier aguerri qui avait semble-t-il fait ses preuves à maintes reprises. Il avait par conséquent l’étoffe et le meilleur avis qu’il soit à partager. Ouranos tenait à connaître ses idées sur ce sujet qu’il finit par déballer :

- D’ailleurs, une fois que Kiri sera de nouveau debout, nous ne devrons pas crier victoire. Nous serons affaiblis malgré l’aide immense que nous apportera Kakeshuou. Il faudra donc développer nos défenses ainsi qu’une armée digne des généraux de la Brume Sanglante. Les faibles n’auront pas lieu d’être. Nous aurons besoin de la crème de la crème pour cela et il y aura d’importantes décisions à prendre. Pas toujours faciles j’en conçois, mais nécessaires pour la pérennité de notre rêve abouti.

Le Shinda remonta ses lunettes sur son nez alors qu’il observait Setsuna dans l’attente d’une réaction quelconque. Peut-être avait-il déjà compris où il voulait en venir où tenait-il à attendre la formulation exacte et précise. Il ne semblait pas être un homme aussi diplomatique et politicien que Pô, capable d’en dire plus par quelques signes imperceptibles. Michiki devrait développer ce talent également s’il tenait à s’en sortir face à l’Empereur. L’avenir lui promettait de grandes choses mais son seul atout de combattant ne suffirait pas. Et il sentait la même fibre chez cet homme qui lui faisait face. Ce qui l’amena à sa requête :

- Nous aurons donc besoin des meilleurs formateurs pour peaufiner les talents des uns et des autres pour que notre force de frappe soit réglée comme une horloge et implacable comme la lame du bourreau. Et c’est pour cela que j’aurais besoin d’hommes comme toi. Dans la mesure bien sûr où ta place au sein du Shozaichi le permettra. Et qui sait, peut-être que les légendaires Epéistes renaîtront eux aussi de leurs cendres avec une toute autre mission ?

Aussitôt, le nécromancien rassura son acolyte tant qu’à l’anonymat de l’organisation. Du moins, en partie. Pour Setsuna, que le Fumetsu reste un secret ancré dans les plus profondes ténèbres de ce bas monde est la meilleure option à adopter. Après tout, pour permettre à l’organisation d’agir sans rencontrer de fardeaux, le silence est la plus grande arme d’un tel groupuscule. Néanmoins, son confère à une vision différente. Pour lui, que le savoir d’un groupe agissant dans l’ombre atteigne les connaissances d’autrui ne le dérange guère. Ce qu’il ne peut permettre, cependant, est la divulgation de la composition exacte de l’Hydre. Une telle démarche est risquée, certes. Connaître l’existence d’un quelconque élément aboutit nécessairement à la découverte de sa racine centrale. Cela est mettre en péril l’entièrement du Fumetsu, de l’anonymat de ses membres à son fonctionnement. La chimère aurait voulu poursuivre ce sujet, le transformer en débat et mettre à jour ses arguments pour altérer l’opinion de son supérieur. Toutefois, les dernières paroles de la tirade du brun soulignèrent bel et bien son état de pensée : il ne changera pas d’avis. Ou plutôt, son plan bien établit ou encore, est déjà en marche. Inutile d’épiloguer et de perdre du temps, donc.

Puis Michiki aborda immédiatement le sujet suivant : la dépendance du Brouillard à l’égard de l’Empire. Sans surprise – le contraire aurait été abondamment étonnant – lui-même sait bien ce que cela signifie et demande à l’Épéiste Noir si cela le dérange. En guise de réponse, ce dernier ne fit que croiser les bras et effectua un délicat mouvement de la tête, de droite à gauche, répété à deux reprises. Que Kiri soit assujettit ne le dérange point. Tout ce qui compte pour le scarifié est payer sa dette à Samui Mahan en redonnant force au phénix pour qu’il renaisse de ses cendres. Ce qui advient du village par la suite le concerne peu. Enfin, pour le moment. Et puis, il est nécessaire de demander l’aide d’une force extérieure pour réaliser cet objectif. Que cette force ne tire bénéfice de voir la Brume Sanglante renaître est une utopie. Contrairement au Yuuki, le binoclard prend certainement mauvais goût à l’idée d’une Kirigakure soumise sous une puissance autre que la sienne, mais il s’agit d’une étape essentielle dans le déroulement de l’opération. Ainsi, comme l’explique en détail son camarade, le support du Shûkai est un facteur obligatoire.

Cependant, la suite du discours de l’ancien Chef du Misuto s’avéra intéressant. Il partagea sa vision d’une Kiri faible à ses débuts, mais qui deviendra par la suite puissante et se tiendra de nouveau sur le podium des forces les plus influentes sur le monde Shinobi. L’emploi des termes de Michiki suggérait qu’il se voyait comme le prochain dirigeant. Une position assurée ou un simple projet auquel il aspire ? Qu’importe. La capitale de Mizu no Kuni était considérée comme la force militaire dominatrice de l’époque, il est normal qu’elle tente de reprendre du poids, voire même sa position d’antan. À la fin de son monologue, le Shinda demanda au dernier Chef des légendaires sabreurs s’il puisse apporter son assistance tant qu’à la formation des troupes, lui et son unité une fois rétablie. Là-dessus, l’Homonculus n’a aucun plan. Il ne pensait pas reprendre les rênes du septuor, encore moins la remettre sur pied. Il est évident néanmoins que les Épéistes reverront le jour. Et ce sera un plaisir de diriger de nouveau ces hommes. Cette fois-ci, avec honneur et fierté.

• Notre rôle a toujours été de protéger le Mizukage et lui obéir. Tu n’auras qu’à donner l’ordre et nous suivrons la directive.

Cette confirmation conclu la discussion. Un silence s’imposa. Sentant qu’il n’y a nécessairement plus rien d’important à communiquer, le Stigmate décroisa les bras et entama les adieux. Son temps est compté. Plus tôt il atteint le Shozaichi, mieux les négociations seront favorables.

• Puisque tu vas contacter Samui Kakeshuou et entrer en étroite collaboration avec lui, j’ai le pressentiment que nous allons nous rencontrer plus tôt qu’on puisse l’imaginer. Jusqu’à ce que le moment opportun se présente, j’espère que tout se passera comme tu l’entends. Il est l’heure pour moi d’entamer ma mission.

Sur ces mots, il pivota des talons et prit la direction de la sortie, passa à travers l’arche d’eau et quitta le labyrinthe. Il abaissa sa capuche obscure sur sa crinière argentée et jeta un œil à l’horizon. La température est sereine, la mer sera une proie facile à dompter. Un long voyage l’attendait, jusqu’à l’extrémité opposée du continent. Il a un océan à traverser et des centaines de kilomètres à parcourir sur pied. Une escale de six jours suffira pour atteindre la destination.