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![Nous ne ferons qu'un [Avec ce que tu m'as légué] Empty](https://2img.net/i/fa/empty.gif) | | (#) Sujet: Nous ne ferons qu'un [Avec ce que tu m'as légué] Mar 24 Mar 2015 - 17:28 | |
| Lecture de cette lettre Nozomi l'errante avait reprit la route à la mort de Seitô le brouillard solitaire. Avec lui, elle avait connu le bonheur. Le véritable bonheur. Avec le véritable amour, comme on en connaît qu'une seule fois dans une vie. Leur passion n'avait duré que quelques mois. Mais pouvait-on juger la puissance de l'amour au temps passé ensemble ? Ils avaient eu à peine le temps de profiter l'un de l'autre. Et il lui avait été arraché brusquement. Mettant fin à leur histoire. En mettant fin à sa vie. Elle avait encore du mal à réaliser que tout était fini. Que plus jamais il ne poserait son regard sur elle. Elle ne sentirait plus ses mains ou son souffle chaud. Tout était terminé.
Alors elle avait quitté leur maison, leur famille. Cette grotte où siégeait le Shôraizen. Cette organisation où il l'avait recrutée avant même que Konoha ne le trahisse. Car oui, malgré ce qu'il avait fait, il avait été trahi. Et l'errante se rendait à l'endroit où ils avaient été heureux. Là où ils s'étaient déclarés leur amour. Où il avait fait d'elle une femme, sa femme. Elle aurait aimé pouvoir revenir plus souvent. Profiter de lui et de sa tendresse. Mais ils n'avaient pas pu. Il avait eu trop de choses sur les épaules. Trop de vies à protéger, et il en avait perdu la sienne.
Arrivée sur le lieu, elle observa quelques temps cette source chaude. Revoyant les instants qu'ils y avaient passés, à la lueur de la lune complice. Un soupir de tristesse. Et elle se remit en marche. Quelques pas plus loin, elle poussa la porte de la cabane, et resta sur le seuil. N'osant pas entrer. Elle le voyait là, veillant sur elle alors qu'elle était fiévreuse. Quand il avait fait d'elle une Sabakyô. Tout ce qui lui restait de lui à présent, c'était ce pouvoir. Une partie de son sang, en elle-même. Ils ne seraient jamais séparés. Ils vivraient toujours ensemble. Et puis, il y avait cette lettre.
Elle pénétra dans l'humble demeure, qui avait été si chaleureuse. Et prit place sur le lit. Il y avait encore son odeur dans la pièce. La gorge nouée, elle défit un sceau et la lettre donnée par Hiriko apparut dans ses mains. Un mince sourire se dessina sur son visage. Il avait pensé à elle avant de partir en mission. Ses doigts tremblants ouvrirent l'enveloppe. Puis elle déplia le papier et ses yeux parcoururent les lignes. Au fur et à mesure qu'elle lisait les mots, ses yeux s'emplirent doucement de larmes. Tant de choses qu'il n'avait jamais osé lui dire. Pourquoi ? Pourquoi ne lui avait-il jamais dit ? Elle aurait tant aimé qu'il se confie à elle... Mais il avait préféré se confier à Hiriko. Alors qu'elle était là, elle ! Elle avait toujours été à ses côtés, et ce depuis qu'il l'avait recrutée !
Puis elle lut la suite. Il lui ouvrait enfin son cœur, et lui faisait part de ses blessures ainsi que de ses peurs. Il se livrait à elle, tout comme cette fois où ils s'étaient parlés au coin du feu. Cette fois où elle avait commencé à avoir des sentiments pour lui. C'était cet homme là qu'elle aimait. Celui qui avait ses faiblesses et ses souffrances. Celui qui était humain. Mais il s'était enfermé dans ce rôle d'arme, et là encore c'était ce qu'il pensait de lui-même. Mais ce n'était pas ce qu'il avait été ! Pas à ses yeux, en tous cas. - « Tu n'étais pas un parasite, mon amour. Et je ne te hais pas. Je t’aimerais, toujours. »Même après la mort. Même s'il avait coulé, petit à petit. Il s'était renfermé sur lui-même. Sombrant toujours un peu plus dans ce côté sombre. Pour le bien commun ? Pourquoi porter tout cela seul ? Quitte à se perdre lui-même ? Le temple, la foudre, sa sœur, puis enfin cette mission avec le « massacre d'enfants », comme l'avait dit Miko. Il avait dérapé, toujours un peu plus. Alors qu'il avait été un homme bon. Des principes, une volonté et des idéaux forts et louables. Elle ne l'avait pas connu avec une telle soif de sang. Miko lui avait arraché sa vie. Mais elle n'avait fait que mettre fin à sa folie sanguinaire. Que s'était-il passé pour qu'il devienne ainsi ? Elle releva la tête de la feuille, réfléchissant durant de longues minutes aux événements. Et elle comprit.- « Le Shôraizen, hein ? Je suis désolée mais je vais prendre mon propre destin en main. Libérée de cette famille. »Ils seraient bien mieux sans elle. Oui, elle devait les laisser voler de leurs propres ailes. Elle qui n'avait pas réussi à assumer ses propres fonctions. Elle avait trahi la confiance qu'il avait mise en elle. En doutant de lui, en doutant de sa place parmi eux. Qu'avait-elle accompli qui valait la peine d'être cité ? Rien. Strictement rien. Elle avait simplement profité du fait d'avoir une famille, des amis sur qui compter. D'avoir son petit confort. Elle s'était aussi retenue, pour ne pas risquer de faire des erreurs. Tout comme celle qu'elle avait faite lors de l'alliance entre le Shôraizen et le Kurai Hikari. Comment aurait-elle pu savoir ? Elle n'avait jamais apprit comment se comporter. Mais tout cela c'était désormais du passé. Elle retournait sur les routes, seule. Et ne devrait rendre des comptes qu'à sa propre conscience. - « Et à toi, mon amour. »Gagnerait-elle sa place à ses côtés ? Une chose était certaine, elle ne pouvait plus rester sans rien faire. Elle qui désirait tant la paix, il était temps d'agir afin de la mettre en place. La lettre fut repliée, et rangée auprès de son cœur. L'échantillon de sang de l'amour de sa vie trouva également sa place. Elle ne pouvait pas s'en débarrasser, au risque que quelqu'un mette un jour la main dessus. Ni même le détruire : c'était tout ce qu'il lui restait de lui. Miko avait gardé son corps. Alors, elle se l'injecta dans son propre sang. Elle possédait déjà une partie de lui en elle, il avait fait d'elle une Sabakyô. Elle possédait la même souche de pouvoir que lui. Quelle place serait mieux que celle ci ? Lui qui l'avait tant aimée ? Ils seraient ensemble, pour toujours. |
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