Kibo, ce type-là, il en avait déjà entendu parler. Mais jamais il n’aurait imaginé qu’il serait si jeune. Fallait avouer que pour un membre du Kakumeigun, il fallait que ça en jette, fallait des types costauds ou des types qui respiraient l’intelligence. Mais lui, il n’avait rien de spécial. Et ironiquement, c’est ça qui donna envie au Kawaguchi de poursuivre la conversation d’une autre façon qu’un vulgaire « salut, j’suis occupé, salut ». Ouais, il avait envie de faire la parlote à ce jeune shinobi.

Bon, il y avait en réalité autre chose qui intriguait le Jônin : son lien avec les Furyous. Depuis qu’il avait repris une réelle activité au sein du village de Suna, Kajirô avait entendu bien des rumeurs. Parmi celles qui revenaient le plus souvent, il y avait forcément celles de… Yamada Kioshi ?

…

Eh oui, il s’était trompé de personne. Kibo n’était naturellement pas l’homme qui avait des liens avec les Furyous. Un moment de gêne, alors qu’il continuait de regarder celui qui venait de l’aborder, puis un soupir.

─ Ouais salut. Désolé j’étais en train de penser que t’étais un de ces types qui avaient des liens avec les Furyous, mais en fait j’me suis gourré. Faut dire que j’apprends les noms en ce moment.

Concernant cela, il y avait d’ailleurs des bruits comme quoi le chef des Furyous leur aurait retiré quelque-chose. Watruc Eichi et Yamada Kioshi seraient donc redevenus « normaux ». Tant mieux, ça expliquerait peut-être pourquoi Eichi avait été si con lorsqu’ils s’étaient rencontrés pour la première fois.

Mais là n’était pas le sujet. Kajirô était toujours d’accord pour faire connaissance avec le jeune membre de l’unité spéciale du village.

─ Bref, moi ça m’dérange pas ! T’as qu’à me dire où tu veux qu’on aille, c’est pas comme si on risquait d’avoir froid en allant dehors.

Sur quoi il attendit que son nouveau camarade – qui pourrait être son fils – prenne les choses en main.

« On peut aller chez moi » ? Non mais il était malade ce type ? Un gamin qui invitait Kajirô chez lui, et puis quoi encore ? Apparemment, il ne connaissait que la réputation du balafré, et pas son comportement. Il n’était pas un de ces petits oursons qui faisaient des câlins dès qu’ils pouvaient. Non, le Jônin avait de tout temps été plus une arme qu’un parleur. Le combat c’était tout ce qui lui important. Accomplir les missions les plus difficiles et ressortir avec la gloire et la fierté d’avoir servi son pays. Le reste, il le laissait aux faibles.

Mais il avait été piégé : en laissant le dénommé Kibo prendre les choses en main, il ne pouvait désormais plus refuser son invitation aussi déplaisante soit-elle. Il n’avait pas envie de se prendre la tête avec ce jeune homme et il consentit à faire un effort. Après tout, ça n’allait être qu’un repas. Et puis il se montra indulgent en voulant rappeler le nom des deux compères qui avaient eu un lien avec les Furyous. Kajirô soupira, mais accompagna les pas de son acolyte.

─ Euh ouais c’est ça, merci.

Il resta cependant silencieux jusqu’à leur arrivée dans la demeure du jeune Sunajin. Demeure était d’ailleurs un bien grand mot, vu le peu de pièces qu’il y avait. Le strict minimum, c’était à la fois petit mais compréhensible. A quoi bon vivre dans un palais quand on est un shinobi… Kajirô ne prit pas la peine de se remémorer combien de fois il avait du dormir dans des grottes ou autres lieux sauvages durant ses missions.

─ Non non ça va t’inquiètes !

Il aurait bien prit un verre de saké, mais il espérait que ce jeune homme n’en avait pas chez lui. C’était de l’alcool, et ça se buvait très facilement… mais l’effet domino allait aussi très vite et nombre de shinobis à Suna devenaient rapidement ivres alors qu’au départ ils ne voulaient boire qu’un petit verre.
Ah le saké… Quelle belle et bonne boisson, et pourtant si dangereuse… Elle devrait être instaurée comme eau de vérité ! Un homme ivre ça parle presque plus qu’un homme sous Genjutsu !