Depuis le début de mon périple avec le Kakumeigun, j'avais rencontré plus d'allié que d'ennemi. Et moins de déserteurs que prévu. Mise à part pour affronter ceux que je n'avais jamais vu, pensant bien évidemment à cette gamine rencontrée et qui semblait se perdre dans une bulle de folie importante. Je ne pouvais pas tomber sur pire, maintenant, du moins c'est ce que je pensais. Qui pourrait douter du contraire ? Pervertie dès son plus jeune âge, celui où on est le plus facilement influencable. Tout de même, je me demandais bien ce qui avait pu la pousser à voir des anges ? C'est pas genre un phénix qu'elle a vue, nan nan, c'est un ange. Vous m'direz, sous l'alcool, chacun voit ce qu'il veut... Bah au final, on s'en fout pas un peu beaucoup ?!
Tout ça pour vous introduire que je m'étais décidé à voir un peu plus du pays. Kaze, c'était comme si je connaissais chaque oasis, chaque village, chaque dune; il était temps de voir un peu plus que ça. Mon choix s'était porté sur le pays de la roche, un autre endroit grand qui n'abritait aucun village; qui sait, peut être qu'il y avait quelque chose comme nous là-bas ? Tout de même, faudra qu'il m'explique leur logique ces trous du cul. Je vais pas m'étendre plus longtemps là-dessus, il fallait être cool, pas chercher l'emmerde à des vers... de terre. Elle était facile celle-là, j'avoue. En tout cas, il ne fallait pas y aller en se disant d'entrée de jeu que je vais forcément avoir une tête de con à qui je vais vouloir refaire le portrait, gratuitement, pour qu'il soit plus ... enfin moins... tête à claque, c'est ça.
Mon petit doigt a eu une intuition. Vu les endroits où ils trainent, et je ne parle ni de mon nez ni d'mes oreilles, il savait de quoi il parlait quand il me disait que quelque chose allait se produire aujourd'hui. Moi ça m'énervait, parce que c'était trop facile de dire ça et passer pour le boss alors qu'en réalité, on joue avec sa chance ! Si ça se trouve, il ne va rien se passer aujourd'hui. Ni même demain; le prochain évènement sera peut-être dans quinze jours qui sait ? Le temps que mon binôme revienne en force, galopant tête dans le vent, pour m'insulter parce que je suis pas là.
Sur ma route, j'apercevais quelqu'un qui ne semblait pas du pays, tout comme moi. Tant mieux, ça faisait longtemps que je n'avais pas testé mon potentiel de séduction ! De loin, elle me paraissait pas mal. Pas le genre à dégueuler, quoi. Je m'approchais, la distinguant de mieux en mieux. Elle était jeune, ça, c'était percutant. Oui, ça vous fous un coup de vieux dans la gueule, alors que vous n'êtes même pas à la moitié de votre vie ! J'aimerai coupé mon petit doigt le devin tout de suite, parce que je m'attendais à une cougar moi. Pas une belette. Il venait de m'apporter la merde, mais quitte à manger d'la merde, autant bien la manger. M'approchant doucement, pour voir ce qu'elle fait ; elle fait rien, je commence de plus en plus à voir la différence d'âge. Peut être qu'ici on avait pas le droit de parler à des enfants. Je sais pas. Si ça se trouve, c'était une pote à Ori ! Je devrais pas avoir autant d'entrin, ça fait peur... en plus, c'est dangereux ces conneries !
Je ne peux pas me permettre de faire le sadique. Grattant un début de barbiche' au menton, je réfléchis à quoi dire. C'est chiant à la fin de toujours se balader seul, et il y a bien longtemps maintenant que je n'ai pas fais une nouvelle rencontre. Aucun bandeau frontale, à ma différence, elle devait être une errante. Comme je le fus, tout d'abord. Comment des parents peuvent laisser leur gosse solo si jeune ? Oh je vous l'dis, y'a vraiment des irresponsable. Bien il était temps de se mettre en action. Approchant sur sa droite, je pivotais ma tête pour voir son visage, là, immobile. Quoi, j'ai fais une connerie ? C'est un sceau pour tester les pédophiles du pays ? Impossible. Je vais pas me faire arrêter maintenant ! Je vois déjà la police, les gros titres dans les journaux, la honte sur le Kakumeigun... Non mais franchement, quelle idée ! Elle pourrait pas bouger un peu quoi ? bah, si elle ne bougeait pas, je la secouerai jusqu'à que le sceau se dissipe. Et quand la police arrivera, je ferais en sorte de disparaître rapidement ! Rapido le Vicieux !
" Héééééé reste pas immobile gamine ! Je me demandais là, je connais rien au pays d'la roche, tu saurais pas m'dire c'qu'ya d'intéressant à voir ? hé, hé... hé mais répond quand j'te parle ! "
L'éducation entière était à refaire. On doit respecter ses aînés, répondre immédiatement à leurs questions ! La nouvelle génération, une bande d'incapable.
« On sort ? » — « Pour aller où ? » — « Dans l’trou du cul du monde !! ».
Et c’est ainsi que j’m’étais retrouvée j’sais pas où. Mon habitude à sortir pour trainer était vraiment mauvaise, des fois. J’marchais, comme ça, sans savoir, sans m’soucier de quoi que ce soit et … Paf, j’étais plus là. J’étais là-bas, dans un endroit totalement inconnu. Et dans c’genre de moment-là, j’pouvais pas m’empêcher d’me foutre de moi-même. Mon sens de l’orientation n’avait jamais montré de compétence surnaturelle et ma logique inexistante m’servait strictement à rien. Alors des fois, sans m’en rendre compte, je passais d’un lieu habituel à un trou paumé. C’peut-être ça qui pouvait être appelé le « trou du cul » du monde. Parce qu’à c’t’endroit, il y avait juste … Des cailloux. Ouais. Plein de cailloux. Des gros, des petits, des gris, des moins gris. Une immeeeeeeeeeeeeeeeense étendue de roches inutiles. Quoique. Ça peut servir, en fait. Lancé d’caillasses ou un truc du genre. Aaaah bordel, c’que j’me faisais chier. Impossible de dissiper l’ennui.
Alors bon, quitte à m’faire chier, autant l’faire bien ! J’m’étais donc foutue sur une roche surélevée pour voir le monde. J’regardais attentivement l’absence de mouvement présent. Y avait … des gens. Peu de gens. Ils étaient là … Sans l’être, en fait. Leur insignifiance était telle que seule une bombe les ferait bouger. Et encore, j’suis pas si sûre de ça … Aaaaaaaaaaaah … Vivre dans un patelin paumé, ça avait parfois du bon, parfois du mauvais. Cette fois, c’était juste … Horriblement mauvais. Une putain d’envie de hurler « REVEILLEZ-VOUS BANDE DE LAAAAAAAAAAAAAAARVES » fut rapidement bloquée dans mon esprit, emprisonnée entre deux énormes conneries. Pas de hurlement, pas de crise de nerfs. Zeeeeeeeeeen, Nezumi. Zeeeeeeeeeen …
OUAIS BAH PUTAIN, C’PAS FACILE DE RESTER ZEN FACE À CETTE ABSENCE DE MOUVEMENT ! Comment des gens pouvaient vivre à rien foutre, bordel ?! J’comprenais sérieusement pas et … ça m’faisait déjà chier. J’voulais m’barrer. Mais comment ? Allez, tournicoti, tournicoton, j’vais m’mettre à tourner en rond. Généralement, ça paye. Enfin … J’suis pas si sûre.
J’lançais un regard inquiet sur les montagnes grises. J’étais bien paumée, pour une fois. Dur de s’y retrouver. Alors, prenant un vieux courage à deux mains, j’commençais à marcher. J’savais pas pour aller où, ni comment, mais j’y allais d’un pas bien déterminé, tiens. Enfin … Presque … Puisque, au bout de quoi … 10 minutes à marcher dans l’vide, j’m’étais stoppée. Comme ça, nette. Parce que ça m’emmerdait trop.
Du coup, j’me mis sur un des rochers et j’attendis. J’attendis, encore et encore, que ce putain de paysage décide à se bouger. Mais rien. Rien ne vint. C’était déprimant. Blasant. À en chialer toutes les larmes de mon p’tit corps.
POURTANT ! Alors que je croyais que tout finirait par m’endormir ou me mener à la pendaison, des bruits de pas m’intriguèrent. Ils se rapprochaient … Un chat ? Un chien ? Nan … Plutôt … Un lion. Parce que ça faisait du bruit. Mais pas assez pour rejoindre l’éléphant. J’bougeai pas, toujours à fixer mon horizon. Il était si … Si moche. M’enfin. C’était drôle à mater, toute cette … non-vie.
Puis, pendant que j’continuai à pas bouger, ça s’rapprocha. Une odeur humaine vint chatouiller mes narines. Une bonne odeur. Et alors … BOUH ! Il y eut une apparition. Un mec. Brun. Bizarre. Qui parlait un peu mieux que moi, ou quequ’chose du genre. J’l’écoutai pas, toujours à regarder au loin. Puis sa voix se fit plus forte et me ramena sur Terre. Sauveur ? Naaaan … P’têt’ un truc de plus pour que j’me jette de la montagne mode « Je VOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOLE !! eeeeeet je m’écraaaaaaaaaaase ! ». Enfin, voilà, quoi.
J’tournai donc la tête, lui lançant un grand smile. Le genre de sourire auquel on s’attend jamais. Celui qui fait à la fois joueur, coquin mais aussi terriblement gamin. Le rictus dont tu prends peur et qui t’fait courir à TOUUUUUUUTE vitesse pour m’échapper. Mais lui … Hahaha. J’pouvais pas l’laisser s’barrer. J’me faisais trop chier.
« — Nya ? »
Eeeeeeeeeeeet BAM ! Mange, petit ! MANGE ! M’enfin … Non, j’devais faire mieux. Alors j’souris un peu plus et j’baissais la tête, genre toute mystérieuse, tout ça. (Oui, bon, d’accord, c’tait pas DU TOUT crédible. Mais bon !)
« — Pardon. Tu disais ? J’ai juste entendu une sorte de bourdonnement … Désolée ? »
Allez, chaton ! Renvoie la baballe, qu’on s’fasse des passes ! YEAH !
Si ce n'avait pas été une fille, elle aurait pris mon poing dans la face. Je lui aurais rentré mon gros poing dans son nez, pour le casser, avant de m'acharner sur ses joues pour la faire cracher du sang. C'était là un affront innommable. Un simple bourdonnement ? Cette connasse ne se présente même pas. Aucun respect pour moi, qui me suis parfumé, qui ai coiffé mes cheveux et qui ai mis de la crème rien que pour paraître Douch-Kag ! J'avais pris des prot' pour avoir une musculature au goût de toutes. Et voilà qu'elle ne me sautait pas dessus pour m'embrasser, elle ne semblait même pas en jouissance de me voir là, face à elle ! Elle sourit en plus, comble de la provocation. Rouge, oui, j'étais rouge, voir vert. Une veine de mon crâne avait pris une taille énorme, et si Dieu avait donné un pénis à cette gosse, il aurait été découpé dès maintenant, sans anesthésie aucune. De la vivisection, voilà ce que j'aurais pratiqué sur ce corps. C'une femme, alors je peux pas. Une gosse, encore moins.
L'attrapant par le bras, je la faisais descendre avec force, pour voir qu'elle était vraiment petite comparé à moi. Je me sentais mal, d'un coup, il suffisait qu'elle tourne la tête légèrement, puis qu'elle la baisse tout aussi légèrement et elle serait à l'étage du plaisir. C'en était ridicule, elle n'aurait pas besoin de se mettre à genoux. Elle n'aurait même pas à se cambrer de quelques manières que ce soit : ce serait à moi de m'adapter. Qu'es que vous voulez que j'vous dise, c'est juste pas croyable. Depuis quand Karas doit se plier en deux pour foutre une fessée à une petite fille ? Non, je ne me réduirais pas à ça, pas maintenant, pas face à elle. Puis, elle paraissait pas avoir un cul gros. Je pourrais pas peloter comme il faut en claquant ma main sur sa fesse gauche, puis sur la droite.
Non, je devais m'enlever ces images de la tête. Certain cohabitent dans leurs esprits avec des Serial Killeurs, moi c'est un Pedobear. Imaginez à quel point c'est difficile, dès que je vois une petite fille, il s'active et ne demande qu'à attaquer, il pousse mes hormones à fond et lève tout mon corps par une simple pensée : je me transforme en Kulk, le Pedobear recheché dans toutes les nations. Nos affrontements sont souvent epic, et heureusement que Reira se trouve souvent sur mon chemin pour que mon côté sexualité normal reprenne le dessus. Mais aujourd'hui, pas de Reira. Pas d'aide pour vaincre Kulk qui devenait de plus en plus insistant sur cette petite. Il fallait se contrôler ! Pour le bien de l'humanité !
" Tu pourrais te présenter ma ptite ! S'suis Karas moi ! Et j'me disais que tu devais connaître ce pays mieux que moi, je cherchais quelque chose d'intéressant à voir. Mon petit doigt m'a promis que je verrai quelque chose de super dans ce pays, m'dis pas que c'toi ma ptite ?"
Subitement, un rire éclaté. Kulk venait de prendre le dessus, le temps d'un dialogue.
" Plus sérieusement, je ne serais pas étonné que tu sois cette magnifique chose dont l'oracle m'aie parlé ! Il devait me renseigner sur ce magnifique sourire que tu arbores, pour sûr ! "
Attends un truc … C’mec était pas un peu fou ? J’sais pas, il m’a chopée ET BAM, couchée. Namé what is the fuque ? Il veut un pain dans la gueule ? Parait que j’vise bien, du haut de mes trois (quatre ? cinq ? oh puis merde, on s’en tamponne) pêches. J’suis p’tite, et alors ? C’pas parce qu’il est plus galbé et plus grand – heureusement pour lui, hein – que j’me sens plus faible. Alors là, j’relevai les yeux et j’les envoyai directement dans les siens. BAM ! MANGE PETASSE ! Ouais bon, d’accord, temps d’se calmer, là. Alors j’lui balançai un grand sourire joueur. Ben alors, petit, t’as attends quoi ? T’as l’air d’un aimant à nanas, étrangement … Mais j’suis pas aimantée, moi … Alors s’tu veux m’prendre, t’devras faire autrement.~
J’le regardai, écoutant son espèce de discours étrange. Me présenter ? Son p’tit doigt ? Quequ’chose d’beau ? ATTENDS UN TRUC, LÀ ! J’crois que j’prends tout d’travers. En quoi me présenter avait un lien avec son p’tit doigt ?! Oulah oulah, mon gars, calme ta joie, nan ? Faudrait pas … presser les choses. ♥ C’serait dommage d’aller trop vite et d’tout rater, nan ? Haha~ Il l’aurait dans l’cul, dans c’cas-là. J’pas envie d’me laisser sauter pour deux trois p’tits mamours. Ah il pouvait prendre un abonnement chez sa main droite, s’il pensait comme ça.
Alors mon sourire s’étira, pendant que j’le fixais encore. N’empêche, l’était mignon. Enfin … Mignon est un grand (petit ?) mot pour décrire ça. J’sais pas, c’le genre d’gars qu’tu vois dans la rue, comme ça, tu t’dis « Mh, j’en f’rai bien mon quatre heures », alors tu t’le fais et, comme t’es pas conne, bah tu l’lâches direct après. Parce que ouais, c’mec, ça s’voyait bien que c’tait pas le genre à être fidèle. Puis qui veut d’la fidélité, franchement ? Au diable les principes, vive le plaisir.
J’me relevai doucement, et là, j’finis par prendre la parole. Il était temps d’enlever ma couverture, nan ? À défaut d’me désaper direct’ pour ses beaux yeux, autant y aller par couche, na ? Et pis même. J’crois pas que c’te p’tite tête arrive à m’foutre nue. Oh non.~
« — Nezumi. C’comme ça qu’on m’appelle. Et j’en sais pas plus qu’toi sur c’pays. J’suis tombée là, par hasard. Et j’suis tombée sur toi, aussi. »
J’ajoutai un clin d’œil d’autant plus joueur à la fin d’ma phrase. Chaton voulait jouer ? Bah attends, j’allais pas m’gêner. Puis, une autre de ses interventions m’fit bien sourire. Il parlait d’un oracle et d’un magnifique sourire qui, apparemment, était le mien. Aaaaaaaaaaaaaattends, p’tit chat. T’sais pas qu’t’as affaire avec une gamine insupportable ? J’aime les plaisirs, mais j’aime pas êt’ manipulée, moi. S’tu veux m’sauter, dis-le d’suite, quoi. Au moins j’serai fixée. J’soupirai et j’amenai ma main sur sa joue. Mes yeux se jetèrent dans les siens, encore une fois, et j’souris. Etrangement, ce sourire était encore plus joueur que les autres. J’sais pas pourquoi, j’commençais à m’amuser dans c’petit monde dément. MAIS. Fallait savoir un truc, d’abord. Alors, toujours aussi malicieuse, j’caressais sa peau et j’me décalai juste un peu.
« — Ecoute … Karas … Ce mot s’extirpa avec sensualité d’entre mes lèvres, comme un simple murmure, jusqu’à c’que j’reprenne. Sérieus’ment, s’t’es là pour faire le dragueur, il t’en faudra plus~ ! Parce que là, c’pas assez, nya. ♥ »
Et bam. J’me retournai, avec un sourire encore plus grand sur les lèvres. Lui ? M’foutre à ses pieds d’cette manière ? Attends, attends, il en faudrait plus. J’me rapprochai, réduisant la proximité, plongeant encore mes prunelles dans les siennes. (Bordel que j’aimais c’manège.)
« — Et pis, sincèrement, j’pense pas qu’tu veuilles t’amuser ‘vec une gamine d’16 ans, j’me trompe ? »
J’finis l’tout en tirant la langue. Alors, petit, crois-tu faire l’poids face à une souris ? Tu veux jouer à chat ? Hm, attrape-moi, p’tit. J’ai franchement envie d’jouer, bizarrement.~♥
Kulk avait là une occasion en or, que je pus retenir très peu de temps. Elle avait caressée mon visage, et c'était toute la mécanique masculine qui s'était mise en route. Kulk jubilait, Kulk prenait toute la place, Kulk avait endormis Karas en lui donnant le mirage que cette Nezumi était en faite Reira. La garde baissée, le pauvre n'avait rien put faire pour empêcher le Pedobear de prendre un contrôle total. Et la première action de ce nouveau mandat était pour le moins claire et simple. Mais avant de vous le dire, une petite introduction. Elle avait jouée de trop près avec le Pedo. Cette caresse avait donner un appétit énorme à notre ami, et quand elle s'est approchée, cela s'est amplifié. Il ne put résister à la vue de cette langue si jeune, si pure, si innocente ; cette langue de gamine qui n'avait pas encore assez côtoyé la vie que nous possédons tous. Kulk n'avait pas aimé ce terme de dragueur, il avait donc choppé la gamine par le cou et avait fais joué sa langue sur la sienne, comme quand on roule une pelle. Kulk était en pleine jouissance, il en rêvait depuis longtemps, et Karas l'en avait toujours empêché. Qu'il aille au diable.
" Désolé, Kulk pas vouloir faire ça tout de suite ! Mais tu m'as présenté ta langue, et mon instinct s'est déclenché direct. 16 ans ? Où est le problème, on leur demande pas leurs avis. Puis, t'as pas un corps trop dégueulasse pour une gamine ! "
Si elle n'avait pas été là, face à lui, Kulk aurait bavé tel un chien tant son désir de chair fraîche et jeune était gigantesque. Il aurait ouvert sa gueule comme un animal et aurait montré sa puissance pour impressionner la femelle et l'obtenir, il aurait sauté dessus si il n'avait pas cette petite chaîne que Karas avait toujours été. Il tremblait de plaisir, face à cette petite fille à priori sans défense, qui serait une proie potentielle. Karas aurait honte, se taper une gamine sans expérience n'est pas ce qu'il y a de mieux à faire, surtout si elle est vierge. Kulk, lui, aimait la virginité de ces enfants. Sa soif était si grande après avoir été enfermé aussi longtemps !
" Dis moi ce qu'il te faut alors Nezumi ! Kulk est prêt à tout. Oh oui, à tout, même jouer la souris s'il le faut ! "
Kulk pouvait être si docile quand il s'agissait de jeunes femmes telle que cette Nezumi, ça faisait peur. Quand Karas se réveillera, il aura peur face à l'incidence des actes de son enfoiré de double intérieur. Depuis qu'il était dans ce corps déjà ? Karas l'avait tué lors d'une mission, parce que Kulk volait les ptits culottes. Il avait transféré son esprit dans une petite culotte avant de mourir, et le Diamant 95 Karas avait touché la dentelle. Et là, la fusion avait été puissante ! Et pour la première fois, le voilà avec les pleins pouvoirs.
" Kulk bien embrassé, non ? Kulk l'avoir fais beaucoup de fois, comme ... *bégaiement baveux pour ne pas dire hum hum*, toi avoir déjà fais comme Kulk ?! "
Un goût dégueulasse. À en vomir. Ce mec était mignon, hein, mais sa manière d’embrasser me faisait penser aux léchouilles des chiens en chaleur. Autant dire que ça m’donnait envie d’crever sur place. Bordel, comment on pouvait s’y prendre de cette manière ? Faut savoir que la baise, ça s’fait pas d’cette putain d’façon. Et puis son langage, quoi ! On aurait cru voir un blédard tombé d’je-n’sais-où ! Raaaah … Quelle merde, sur qui j’étais encore tombée, moi ? J’sais pas, l’avait l’air cute et intéressant, sympa pour jouer, tout ça, mais là … Eurgh. Autant l’dire, hein, c’était ignoble. Oh faut dire aussi que GENRE j’étais pas « dégueulasse » pour une gamine d’seize ans. Eh, eh, mon gars, range ta queue, c’pas l’moment, ni l’endroit, ni la bonne personne, t’vois ? Pis même, ton jouet, j’dirais que … C’le truc qui repousse une foule entière de nanas. Tu veux pas ? Tu veux jouer … à la souris ? D’accord. Ce s’ra sans moi, j’espère que ça t’gêne pas ! ET BAM ! Genou en pleine paire de couilles. Désolée, hein, mais j’joue pas avec des trucs aussi flippants … Ca m’fait faire des cauchemars. J’suis qu’une gosse, après tout, nya ! ♥
Du coup, j’me décalai lentement pour le regarder. Comment c’se faisait qu’un tel j’té s’trouvait dans un corps aussi attirant ? J’veux dire, tu peux être comme tu veux, hein, mais là, l’contraste était impossible. Ou juste trop improbable. N’empêche que son attitude faisait juste trop « Waaaah meuf, I luv U so Muuuuuch, kiss kiss ouwah ! » avec plein d’cœurs derrière. Perso, j’veux pas trop, hein. J’sais pas pourquoi, mais un truc m’dit qu’ça va pas très très bien s’finir. COUPS DANS TA GUEULE, WESH ! Enfin … Nan. Pas envie.
Et pis, l’pire arriva. Bordel, j’crus qu’j’allais défaillir. Genre m’péter la gueule, là, m’écraser contre l’sol en convulsant. Lui ? Bien embrasser ? … Même pas b’soin d’un long moment d’réflexion ou quoi, là. La réponse coulait d’source ! COMME LA CRISTALLINE ! Ahem. Pardon. Bref. Donc, j’disais : C’mec embrasse comme un pied ! Et, l’pire, c’qu’il me parlait d’coucher, quoi ! Pauvre merde, l’a vu c’truc où ? GENRE j’allais l’laisser m’prendre. Hahahahaha. La blague. Il était doué pour l’humour, bizarrement. Ah, c’tait pas d’l’humour ? Quel dommage … Maiiiis … J’allais pas être gentille pour autant. Haha.
Du coup, j’lui lançai l’type de regard bien dégouté qui fait comprendre à n’importe qui qu’j’ai pas envie d’rester et j’balançai, comme ça, tout bêtement :
« — Eh, mec. T’embrasses mal, on dirait un chien qui bave. Et pis j’pas envie d’coucher avec toi, pédo. »
J’me r’tournai, à r’garder c’qui s’passait derrière. Y avait définitivement rien. Juste des pierres. J’étais vraiment mais alors vraiment mal tombée. Raaah … Quelle putain d’merde. Ma seule solution plausible résidait dans la frappe de c’type et une fuite un peu bizarre qui m’mènerait j’sais pas où ! C’beau d’être nukenin. N’pas savoir où aller ni comment y aller. Liberté un peu trop gênante, mine de rien. Bah ouais, j’serais rattachée à un village, j’aurais pas à subir … ça.
Puis j’lui lançai un r’gard genre « Waip, c’pas tout, hein, mais on fait quoi maint’nant ? » sauf que ma réplique fut bieeeeen différente. J’veux rien foutre avec lui, moi. Mais vraiment rien, quoi. C’comme si on m’foutait d’vant une vache. Qu’est-ce qu’on peut foutre avec une vache ? Bon, OK, on peut la traire. MAIS J’VEUX PAS FOUTRE MES MAINS SUR CE TRUC, BORDEL DE MERDE !
« — Bon, mec, t’veux bien t’rendre utile ? Parce que là, c’comme si t’faisais l’décor. Et encore. T’es pas assez awesome pour en faire partie. Des rochers, mec. Des rochers, t’peux pas comprendre. »
Kulk ne comprenait pas bien la réaction de la petite fille. Avait-elle déjà embrassée un homme pour le juger ainsi ? N'avait-elle donc aucun goût ? Là n'était pas le principal soucis. Kulk est capable d'accepter toute les critiques, oh oui, c'est Kulk qui le dit. Par contre, si il y a une chose que Kulk n'aime pas, c'est qu'on touche à ses parties sensibles pour lui faire mal. Et quand le genou s'est enfoncé un instant pour tuer des millions de petit Kulk qui voyageaient dans po-paul, c'est la rage qui a empêché à Kulk de pleurer. Kulk jamais pleuré, Kulk être un vrai homme. Kulk ne tapait pas les femmes non plus, alors ce fut un rocher. Le Magnifique alla y déverser sa haine, frappant ses poings sur les rochers. Jamais personne n'avait refusé quelque soit à Kulk, Kulk pas savoir comment réagir. Quand les poings de Kulk furent ravagés et que le roche ne se creusa plus, Kulk s'arrêta. Il devait se faire pardonner de cette jeune fille, c'était impératif ! Kulk avait mal fais les choses et il s'en voulait désormais, il espérait trouver un moyen de rattraper la situation. Il s'arrêta donc un instant, donnant l'impression que Karas reprendrait peu à peu le contrôle. Mais Karas dors, mais karas dors. Et il ne se réveillera pas tant que la chair fraiche excitera les narines de Kulk. Kulk fit un saut pour se retrouver devant Nezumi. Il devait l'impressionner, oh oui ! Peut être qu'ainsi, elle le pardonnerait ! Oh, il espérait, espérait tant ! Elle semblait très en colère contre Kulk, qui baissa la tête machinalement. Il devait apprendre à être plus serviable avec les jeunes dames, oui ! On lui avait toujours dis qu'il fallait être serviable et bon ! Même si les dames sont vulgaires, Kulk doit se rappeler que c'est sa faute ! Qu'il ne donne pas assez de dinstinction à madame pour qu'elle soit plus raffinée ! L'heure était au mea culpa pour la brute pedobear. Qui l'eut cru ?
" Kulk être désolé ! C'est la faute à mon instinct *sic* Karas l'enferme trop et je n'arrive *sic* pas à le retenir ! Que Nezumi attendre de Kulk pour le pardon *sic* pardonner ?! "
Si elle résistait trop longtemps, nul doute que Kulk pèterait un câble. Il y était presque, il était à bout, ses attaques sur ses parties intimes avaient refait surface subitement, la douleur le paralysant sur place, et le forçant à sautiller tel un idiot. Les images dans son esprit s'enchainait, de plus en plus fortes et perverses, il y voyait là peut être le seul moyen de combler ses pulsions. Kulk n'avait rien demandé, ce n'était pas sa faute ! Il n'en voulait pas, de ces pulsions ! Il les subissaient, et rien ne pouvait les arrêter. Alors Kulk se laisser entraîner dedans ! Qui était maître de ces pulsions ? Qui créait ces images perverses, violentes, pedobearienne dans l'esprit de cette pauvre bête ? Kulk lui ferait la peau. En attendant, il mettait une main sur l'ensemble de son visage pour retenir le seul endroit encore contrôlable. Une bête dénuée de bon sens, un monstre de foire, Kulk était là plus dangereux que jamais. Karas frappa un grand coup. Un peu comme Uub dans le ventre de baby vegeta. Ce n'était pas suffisant pour faire disparaître Kulk, par contre, ça le détendait. Les imagines furent désintégrés en une seconde. Toute la perception de l'homme souffrant venait soudainement de changer, et il avait aussi les paroles de Nezumi dans la tête. Pédo, lui ? Comment ça elle refusait de coucher ? Kulk plaça une main sur l'épaule de Nezumi. Puis mima avec l'autre. Son regard plongea dans la petite fille. Et son décolté invisible. La langue fourchue fit un aller retour rapide sur les babines. Kulk, enfin non, Karas, claqua des doigts. Et Kulk fit le reste.
" Voulez-vous coucher avec moi, ce soir ? "
Il improvisa une danse, obligeant la jeune fille moins puissante physiquement à le suivre. Tantôt à gauche, tantôt à droite, il l'envoyait en vrille et la rattrapait avant de la lâcher et de se lancer dans un solo particulièrement réussit, selon lui. Tout d'abord, il lava sa touffe de cheveux avec des gestes précis, avant de laisser son corps maigrir pour effectuer des pas d'une classe inégalée. Il lava aussi ses mains, tourna ses bras l'un autour de l'autre et mit un bon coup de gel fixation j'tiens 1h. Il était maintenant habillé d'un débardeur rose transpirant la sensualité, et avait aussi un slim avec une ceinture frappée du Symbole de la Réussite du Nouvel Ordre de la Tecktonick : un Aigle. Ou peut être un pigeon, après tout, on ne voyait pas clairement. Armani avait gueulé au copyright, mais on encule armani nous, on est des danseurs, on est des oufs. Alors il continua ses pas de danse avant d'envoyer la vibe à Nezumi, genre " transmission d'énergie positive tecktonickale " pour la laisser prendre le relais.
Whaaaaaaaaaat theeeeeeeeeeee fuck ?! Nan mais sérieux, c’quoi ce mec ?! Entre les mains sur les épaules, les paroles étranges et toutes ces conneries, ça partait vraiment en couilles, là. J’sais pas, ça f’sait genre l’mec il a totalement pété sa pile, y s’sent plus. Hahaha ! Nan mais sincèrement. Du rose ou d’autres trucs du genre, l’mec flashy mode femme. Stoooooooooooop !Ça n’allait plus du tout. Ça faisait peur ! PEUR, BORDEL ! Sauf que, bizarrement, au lieu d’me mettre à gambader genre « Maaaaaaaaaaaaaaaaaamma Miaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa » pour m’échapper, j’étais restée à l’regarder s’trémousser comme un gros con. Pis sa voix, qui balançait genre « Voulez-vous coucher avec moi, ce soir » … Hahaha, mais c’était d’un hilarant, bordel.
J’me mis par terre, assise, à fixer ses conneries. Danser ? Avec lui ? Moi ? Mais genre, quoi ! Il a trop bu, lui. Haha. Pis j’sais pas, il avait l’air à fond, là. Plus de Kulk ou de Karas, juste un mec incompréhensiblement dément qui dansait comme une pute. Bon, d’accord, comme une femme. Mais bon, voilà, c’t’un peu du pareil au même, quoi, on s’en soucie que pendant quelques minutes avant d’capter qu’c’est si ridicule qu’on pourrait l’fixer juste pour s’piquer un bon fou-rire. C’tout c’qu’il m’inspirait. Une connerie sans fin. Pas même un soupçon d’envie sexuelle. Coucher avec lui ? C’te bonne blague !
Fallait pas s’chatouiller, la nuit, non plus. Ça atteignait sincèrement l’cerveau, ces bêtises. Preuve avec lui. J’sais pas d’puis quand il avait pas couché ou jusqu’à quel point montait sa libido, mais pour exploser comme ça et l’forcer à faire des choses aussi barges, j’le plaignais, sincèrement, quoi. Hahahahaha. Les mots étaient vraiment trop peu pour décrire à quel point il avait l’air débile !
J’me rel’vai lentement pour finalement lui faire face et pwiter son front du bout d’l’index. Pas d’vibe, pas d’envie d’danser avec lui, juste un stop. Un truc pour lui faire comprendre que j’voulais ni du cul, ni d’la tecktonick ridicule. J’voulais … rien. Ouais, voilà. M’barrer d’ici s’rait pas du luxe, aussi. Parce que le voir s’trémousser comme un dindon … Nan merci.
« — Eh, man, t’as décidé d’finir ta journée en étant humilié ou … ? Parce que ça d’vient un peu grave, là. J’veux pas d’sexe. J’veux juste m’tirer d’ici, t’vois ! T’pourras chercher, hein, mais vraiment, ça changera rien ! »
Ouaip, ça changerait rien. Une fois qu’t’es pas attiré, t’es pas attiré, quoi. Pis dans un monde plein de roches … Nan. Ca l’faisait encore moins. Un véritable tue l’amour. Un truc qui tue, qui fait mal, qui est moche. Aaaaaaaaaaaaaaah mais … Ca pouvait lui r’sembler, dans c’cas ! Ouais, nan, vaut mieux éviter les jeux d’mots pourris, ça va plus du tout.
Du coup, j’me retournai genre « Bon, où j’dois aller, maintenant ? ». Parce que là, m’fallait une solution, hein. L’mater faire ses bêtises serait marrant deux minutes, mais bon … À la longue, je … AH MAIS JE SAIS ! OWAI !
J’fis apparaitre Kewip de nulle part et, après une sorte de débilité communicative, j’me mis à danser ! C’fut le temps pour la … NYA DANCE ! Ouuuuuuuuuuuuuuh ouais. C’était BON, ça !
Pendant quelques pas échangés en parfaite harmonie, que ce soit au moment où les mouvements devaient se faire ou dans le reste des détails, nous nyations comme deux gosses. FEAR THE POWER OF THE NYA !! Huhuhuhu.
Pauvre petit. Pis, après quelques claquements de mains, tout s’arrêta. Et Kewip disparut, comme si rien n’s’était passé. Que dirait-il de ça, hein ? Hahaha.
Citation :
Nya Odori. [Cap. Spé.] [//.] Un truc tout con. Une technique qui, en fait, combine les gestes de Nezumi ainsi que ceux de sa marionnette. Cela crée une sorte de danse rythmée par des « Nya ! » incessants. Cette capacité vise à déstabiliser l’adversaire, simplement. _______________ DANS TAGGLE ! Mwahahahahahaha !
" Les jeunes d'aujourd'hui, aucune culture... je veux pas t'baiser t'as pas pigé ? C'est une chanson, attend je te la refait. "
C'est fou ça, elle voit du cul partout. Pourquoi ? A croire qu'au final c'est un message subliminal. Kulk ou Karas, qui sait ? 'Tout cas, le fils du vent commence à perdre patience. Pourquoi n'acceptait-elle pas simplement de succomber oralement plutôt que faire perdre son temps aux gens sérieux ? Oui, le membre du Kakumeigun avait déjà perdu trop de son précieux temps à jouer avec une gamine. Karas reprenait le contrôle, lentement mais sûrement. La lutte intérieure était titanesque, il ne restait plus qu'un tour dans le sac de Kulk avant que Karas reprenne le contrôle pour clarifier les choses avec la gamine : il en a baisé, des Miss Monde en puissance, c'est pas miss peste '84 qui va lui faire tourner la tête ! Juste que ce Kulk de merde n'avait jamais qu'apprécié les petites jeunes. Son dernier coup était une technique Ultime rang K* et Nezumi allait être poussée dans ses derniers retranchements. Sa danse avec son espèce de truc moche, Kulk y avait vu une occasion de taper dans quelque chose de matériel sans s'éclater la main. Il regarda tout de même la danse idiote sans comprendre pourquoi. Il lui avait envoyé la Vibe Tecktonick, et elle avait répondue avec ça ? C'était là un irrespect total. Kulk était énervé, et Kulk allait utiliser sa botte secrète. Oui, il porte pas de botte et alors ? Normal, dans le désert, y'a que les claquettes qui soient cool. ouais, ça donne un swag.
La transformation commençait. Un nuage de fumée plus tard, j'avais les cheveux coupés. Une tête de bogoss Style le mec de Karneval, Gareki là. J'avais lu le manga l'autre jour et il avait une bonne tête, alors en me transformant c'est lui qui m'est v'nu à l'esprit. Oui, " je ". Karas a repris quasi-entièrement le contrôle; Si la tentative de Kulk échoue, des pendules vont être remises à l'heure à défaut d'être remonter. Qu'es qu'ils ont les mecs qui trouvent des expressions, à foutre des Horloges partout ? J'en sais rien. En tout cas, maintenant j'étais genre au goût de ces gamines dégénérés qui vénèrent Justin Bieber comme un Dieu, me voilà à l'image des fantasmes de milliards d'gamines à qui les hormones jouent des tours. Impossible qu'elle ouvre encore sa grande gueule de pourrie gâtée, maintenant j'attendais des excuses en bonne et due forme, sinon ce serait la fessée. J'ai 10 piges de plus qu'elle, ça pourrait même pas êt' ma fille et pourtant c'est moi qui m'occupe de son éducation ? Où sont passés les parents ? Pff, à mon époque, on te foutait une raclée par connerie. A la fin, tu recommencais plus, ou alors t'étais assez conscient pour pas te plaindre pour une simple gifle. La fessée serait monumentale, nul doute que ma main était plus grosse que sa petite fesse d'enfant.
Je lui envoyais une photo dédicassée d'ma nouvelle face.
" Oui, je suis Gareki, c'est moi ! J'ai bien reçu ta lettre, et me voilà. Alors Nezumiiiiiii qu'es que ça fait ! "
Elle se rend compte de la chance qu'elle a de rencontrer Gareki en vrai la ptite peste ? j'en sais rien. Karas gronde, fort et fort. Kulk s'endort. Mais Karas a le sens de l'humour. Alors je ne vais pas tout de suite cesser la petite comédie, elle me semblait être une cible de choix. Ces adolescents se pensent roi du monde, pensent tout connaître et tout savoir. Jouer l'une de leurs idoles, c'était un passe-temps qui pouvait être cool, finalement. Je me demande ce que fait un petit puceau à la frange quand il passe une journée avec une fan ? Pas d'cigarette pour réfléchir. Et je peux pas arracher la crotte de nez qui me démange d'puis 30 secondes. Ouais, ça n'a pas que des avantages... ça me démange PUTAIN ! Je sais pas pourquoi aujourd'hui mon esprit déraille autant. Surement que l'air d'Iwa est infesté d'drogue...
With your feet on the air, and your head on the grouuuuund~
J’le regardai, genre j’comprenais rien. C’mec était super étrange, quand même. Genre l’mec qui fait un grand sourire, un gros mytho, un truc avec un dédoublement pédophile et qui, d’un coup, PAF, devient un putain de beau gosse. Sauf que ça … Nan. Parce qu’en fait, il était plutôt raté. Et rien n’avait d’cohérence. Déjà, les héros d’mangas, on les voit pas en vrai. J’veux dire, l’mec est dessiné, c’pas un acteur, alors pourquoi y m’chie un truc aussi pourri ? Maaaaaaaan, tu veux d’la classe ? Donne-t-en ! Au naturel, tu roxxais du poney ! L’seul problème, c’ton délire avec Kulk. Quelle merde, ce truc.
Your head will collapse, but it’s nothing on it, and you’ll ask yourself …
J’soupirai et haussai bêtement les épaules. Chatoooooooon, tu n’fais que t’enfoncer ! Genre il avait chopé un morceau de papier, avait écrit toutes les bonnes choses à savoir et, derrière, il rajoutait des montagnes de choses inutiles. Putain mais arrête ! Arrête, bordel ! Tu t’enfoooooooooooonces ! Comme une épée qu’tu fous dans un ventre et que tu remues, remues, remues, remuuuuuuuues … Mais au bout d’un moment, l’mec est mort, quoi, t’as plus besoin d’agiter ta putain d’arme ! Tu la ranges et tu repars.
Sauf que son attaque faisait mouche. Aucun effet, rien, nada, niet, zero. J’regardai la photo voler, j’l’attrapai et, rapidement, j’la déchirai. Incohérences. J’avais jamais rien écrit, moi. J’me faisais pas chier à m’imaginer une vie dans un manga avec un mec, aussi sexy soit-il. Et pis. Faut pas non plus prendre les gens pour des glands. J’sais bien qu’il a son propre physique et que … Attends …
Ouais, nan. C’se voyait que c’tait un putain de henge. La fumée, tout ça. Pis on devient pas un mec irréel super bandant d’un coup. Et son caractère n’avait rien de celui de Gareki. Naaaan, Gareki était la perfection même, t’vois. Un peu comme Lelouch. Aaaaaaaaaaaaaaah Lelouch. Quelle perle, ce mec. Mon dieu, j’crois qu’j’aurais pu avoir les dessous trempés si j’l’avais vu en vrai. Mais c’pauvre petit, en plus de ne pas exister, avait quitté la terre pour mener à bien son rôle. Waaaaaaaaaaaaah quelle perle. Mein gott.
Ça, c’était du mâle. Mais trop de prises de tête. Et rien que c’dragueur à deux yens – si c’pas moins – commençait à m’prendre l’chou. C’devenait gavant. Quand l’train est parti, t’as beau courir après, y revient pas pour toi, quoi. Donc tu attends l’prochain ! Et puis voilà, nya ! ♥
« — Nan mais. T’arrêtes deux minutes ? Je n’veux rien. Que ce soit avec toi ou n’importe qui dont tu prendras l’apparence, hein. M’prends pas pour la blonde que je n’suis pas ! »
Je haussai de nouveau les épaules et me retournai. En attendant, toute cette merde ne donnait pas de solution au problème principal : On s’barre comment d’ici ? Parce que bon. J’avais beau regarder en espaçant de beaucoup chacun de mes coups d’œil, le gris ne disparaissait pas. Et tout semblait aussi mort qu’une carte postale. Genre figé. C’tait une photo.
J’me remis face au brun et lui balançai, tout connement.
« — Sinon, t’as fini ton p’tit manège, qu’on trouve un moyen d’se tirer ? Parce que bon … C’est marrant cinq minutes de t’voir t’accrocher à un rêve mais … Faut qu’on s’casse, j’crois. J’veux pas passer ma vie ici, s’tu vois c’que j’veux dire. »
Et voilà comment on chasse définitivement le Mauvais Esprit Pedobear (MEP) de son esprit. Il venait de prendre là un nouveau " stop " de la jeune Nezumi, et il fut contraint par ma force de se retirer de la scène. Il ne réapparaîtra pas d'aussitôt, surtout après le nombre de conneries qu'il vient de faire en 10 minutes face à une petite fille comme elle. Je reprenais mon apparence d'origine, et ma classe avec. Finit de rigoler avec cet idiot de Pedo', il était temps de rattraper l'coup. Je voudrais pas passer pour un dalleux de petites filles, z'imaginez ce que ça veut dire ? Que même moi j'aurai un vice honteux ? Impossible. J'ai quelques défauts, mais rien qui puisse me faire honteux ; je refuse d'entendre dire le contraire. Si elle s'amusait à conter à droite comme à gauche l'apparition de Kulk, je lui trancherai la langue dans un premier temps. Ensuite, je lui défoncerai les dents. Si là encore, elle n'a pas compris la leçon, je lui arracherai les cordes vocales. Et, par la même occasion, je la tuerai. Je suis pas un Babysitter moi, j'vais pas m'en occuper 20 ans de cette gamine qui s'est perdue ici. J'en ai même oublié pourquoi je suis venu ? Qu'est ce qu'il m'est passé par la tête ? Une connerie encore. Une cigarette plus tard, me voilà prêt à reprendre du poil de la bête, et le contrôle de la situation. Elle a assez joué comme ça, faut partager dans la vie; parce que les égoïstes ils meurent à la fin du film, face au gentil altruiste un peu naïf personnage principal. Qui est le personnage principal, le grand méchant, la fille aux seins énormes et celle qui est jalouse, qui est le meilleur ami, qui est l'traître ici ?
J'en sais rien. 'Tout cas, elle avait raison sur une chose : on allait pas rester quinze ans ici à rester dans le même genre de délire qui s'était épuisé. Faut passer à autre chose. La blonde qu'elle n'est pas... au fond, ça reste une femme. Une blonde n'est que l'apogée de la femellité, au même titre qu'une rousse est pire qu'un roux. Alors, ça aurait pu passer. Si Kulk avait su s'y prendre. Il faudrait que je le dresse à la drague parce qu'il n'avait pas les bons procédés. Il en était lourd, pourquoi ? Pourquoi êt'aussi lourd, quand une femme te dit non pass'à'utchose, inutile de courir après : c'est trop bornée pour revenir sur sa décision une femme. Alors minimise les dégâts, rebondis, cherche quelque chose pour détendre, pour éclipser le refus, pour cacher ta honte. Ne sois pas plus idiot que tu n'l'es, ne deviens pas plus pittoresque qu'il le faut : l'exagération ne sert à rien dans ce cas-là. Si ce n'est à essuyer des refus successifs qui peuvent entraîner, à la longue, un décampement de la proie convoitée. Elle n'avait pas encore eu cet état, elle était plus résistante qu'il n'y paraît. " On trouve un moyen ". Nezumi voyait plus loin que le bout d'son téton droit, c'était d'jà ça.
" Ouais, faudrait trouver un moyen de se barrer maintenant. Par là ou par là ? Quoique par ici ça me paraît cool... ouais on va pas s'éterniser, je propose d'aller dans CETTE direction. "
Celle-là me semblait la bonne, ouais. Sans me douter qu'au bout, il y avait encore d'autres rochers, et autour de vie qu'ici. Marchant à côté de l'Errante, je me mis à penser à ce qui avait pu la persuader de se laisser accompagner par moi-même. C'est vrai, je ne l'avais pas été pendant tout la durée où Pedobear avait fait surface ; tout de même, elle ne pouvait se douter que je vivais avec cette personnalité supplémentaire. Alors pourquoi n'avait-elle pas pris simplement ses jambes à son coup pour me fuir ? Faut croire qu'au fond, je dois avoir quelque chose d'intéressant. Quoiqu'elle en dise, elle doit même avoir du mal à se l'avouer à elle-même. Autant la rassurer sur mes intentions : la réaction normale serait de voir ici un nouveau stratagème de ma part pour l'embobiner. Quand je vous dis que les dégâts de Kulk sont énormes. Mes intentions sont bien évidemment contraire, la question est de savoir comment lui faire comprendre ? Si je lui déballe la vérité, elle va me prendre pour plus fou que fou. Aller, on a des couilles Karas, on fonce.
" Bwah désolé, c'était pas moi avant. J'ai des sursauts comme ça par moment, depuis la Guerre et la disparition d'mes proches, j'ai parfois des idées bizarre et je ne suis plus vraiment moi-même. L'instinct humain mis à nu, mais c'est pas mon kiff hein ! Naaaan moi j'suis cool. Même si je sais que tu dois être sceptique et que tu dois penser que j'essaie encore de te mentir. C'est toi qui jugera ! "
On s'arrête quand d'marcher ? Elle a des ptites jambes, elle suivra jamais l'rythme, et n'y survivra pas non plus...
MON DIEU ! Oh putain ! Génial ! Bye-bye Monsieur Pedobear ! Maintenant, faut voir c’qu’il va faire, parce que c’mec … Ouais, nan, on peut pas faire confiance à ce genre de types. Et vu sa tronche, encore moins. L’était cute. Mais sans plus. Et ça, c’tait l’principal problème de cette rencontre. Pourtant, j’en avais vu, des gens bizarres. Mais lui … LUI ! Naaaaan … C’tait un original, pour sûr.
J’soupirai et l’regardai. Il voulait AUSSI trouver un moyen d’se tirer. Au revoir les conneries de drague, alors ? J’espérai. Ouais, bizarrement, ça m’emmerdait d’avoir un lourdaud sur les épaules. On pouvait rire, s’amuser de chacun des plaisirs qu’offrait la vie, mais jusqu’à un certain niveau. Lui, l’avait dépassé de beaucoup. Alors bon, ça m’faisait plus chier qu’autre chose d’rester. Mais m’fallait un truc pour rentrer. Même si j’finirai par trouver, hein. C’pendant, seule, c’est jamais drôle. Du coup, j’faisais abstraction d’tout ça … Et voilà.
J’le r’gardai. Sa direction semblait bien, ouaip. Maintenant, si j’me perdais par sa faute, bah j’appellerai Kewip, quoi, c’tait si simple, mine de rien. Donc, après une marche plutôt chiante, il reprit la parole, semblant s’excuser pour tout à l’heure. J’le fixai. Maaan … S’tu reviens à chaque fois sur un truc, t’as pas fini … M’enfin. Tant pis, hein. Je haussai simplement les épaules.
Après tout, qu’en avais-je à foutre de tout ça ? C’pas comme si ça m’importait vraiment, au final. L’mec s’était « attaqué » à moi genre Pedobear, y s’était fail, et alors ? C’tait un échec cuisant pour son égo et puis c’tout, quoi, j’voyais rien d’plus. J’soupirai encore.
« — Ouais, s’tu l’dis. Bref, on continue ? J’veux pas m’éterniser ici. »
Je-m’en-foutiste pure. En même temps, cette histoire était un peu trop chiante à mon goût pour revenir dessus. Du coup, j’regardai autour de moi, silencieuse. De la roche. Encore et encore de la roche. Toujours un peu plus. Et malgré chacun de mes pas, rien ne se modifiait. Comme une carte. Un truc figé. Une photo qui ne changera jamais. Et ça, ça m’faisait encore plus chier qu’son manège.
Mes yeux s’attardèrent alentour. Un bar. Ouuuuuh, un bar. Avec rapidité et entrain, j’chopai la main d’Karas et l’tirai. J’m’en foutais, d’son avis. J’voulais juste boiiiiiiiiiiire ! Youh, ce serait bien. Genre un peu d’alcool, juste un peu d’alcool … Pour passer cette sensation désagréable de m’ennuyer, dans c’t’endroit d’merde.
J’entrai avec joie dans le bar. Ma main relâcha celle du jeune homme, pendant que j’me hâtai à une table. Le serveur, extrêmement mignon, vint me voir en souriant. Comme chaque être qui bossait dans un bar ou un truc du genre, il me d’manda c’que j’voulais. Avec un large rictus de jeu, j’y demandai du saké. Un regard surpris remplaça son habituel sourire. Une gamine comme moi ? Il soupira et finit par hausser les épaules. On n’dit jamais non au client ! Haha.
J’me préoccupai même plus d’Karas, tellement j’me trouvai dans mon univers. Un bar. Quoi de mieux ? Alcool, bouffe, musique, plaisir ! Aaaaaaaaaaah bonheur … J’me collai contre le siège et penchai la tête en arrière, dans un grand soupir d’aise. Waaah … C’était bon. Si bon !
L’serveur revint, me tendant mon saké. Le gratifiant d’un très grand sourire, j’plongeai mes yeux dans l’alcool. Bonheur, bonheur, bonheur. Je pris avec lenteur le petit verre et l’amenai à mes lèvres. Mes yeux se fermèrent, pendant que le liquide se répandait dans ma gorge. Une sensation de chaleur emplit mon œsophage et créa un sentiment ravageur de bien-être. J’étais vraiment trop bien, là. Mais vraiment. Rien d’mieux n’pouvait m’arriver, j’crois.
Elle ne semble pas perdre son temps avec des détails futiles et elle a déjà oublié, façon d'parler, l'instant Pedobear. En voilà une gamine marrante, elle avait déjà un caractère bien trempée et je ne pus l'empêcher de m'amener avec elle dans un bar. À son âge, j'avais déjà goûté à tous les vices, comment lui en vouloir ? Je ne pouvais pas la blâmer. Et puis, je ne suis pas son père pour lui dire ce qu'elle a à faire, ce n'sont pas mes affaires. Elle s'installa sans m'attendre à une table, et je finis par la retrouver dans la foule. Elle avait déjà commandée et j'étais obligé d'accoster le serveur pour lui dire de ramener la même pour moi. La décadence, comment avait-il put accepter de servir cette enfant ? Elle ne faisait même pas 13 ans, et il n'avait pas bronché quand elle lui avait dit qu'elle désirait du saké. L'argent passe désormais au-delà des lois et on préfère s'enrichir plutôt que dire non à une gosse qui ne sera même pas une cliente fidèle. L'ambiance était bonne et je ne souhaitais pas la gâcher, alors je ne fis rien. Si c'était un trou paumé avec une mauvaise atmosphère, j'aurais sûrement retourné ce pauv'mec sans conscience. Et le bar avec si il l'avait fallut, sans pitié.
Je m'asseyais en face d'elle. La commande arriva bientôt et immédiatement, sans même TCHIN TCHIN, elle bu son saké. Apparemment, elle n'était qu'une débutante car elle n'avait même pas vérifié la qualité du produit avant de le goûter, et surtout, le saké se boit d'une certaine manière. On ne le vide pas d'un coup ; quel sacrilège que voilà. Non, on le déguste plusieurs fois, pour ses multiples zones aux gouts différents. Alors la voir boire ainsi, ça m'arrachait un sourire : on essaie de grandir plus vite que l'on ne le devrait, et voilà le résultat, on veut faire comme les grands mais on fait mal. Le sourire se mua bientôt en rire, qui évolua lui-même en fou rire. Ouais, cette vision m'amusait, sans moquerie aucune ; je ne voyais là qu'une personne qui me ressemblait, au même âge. Je rigole de la propre naïveté dont je faisais preuve à cet âge. Quand j'y pense, putain ça remonte à longtemps. Depuis, j'ai vu plein de choses. Et j'ai pas bu assez de chose. Je commençais donc à boire mon saké.
La fête ? Nan, c'est un bar. Mais il régnait ici une ambiance bon enfant, avec le coin du tiercé, et le reste. Pas de mec encore assez bourré pour faire chier le monde. En bref, voilà à quoi devrait ressembler à un bar tout le temps, j'avais même envie de me joindre au mec qui faisait des blagues tellement grosses et improbables qu'elles en devenaient marrantes. Je levais alors ma tête vers nezumi, qui avait finit de boire sa boisson. Quand j'y pense, qu'est ce qu'elle fout ici ? Enfin je veux dire, elle n'habite pas dans les parages, c'est sur ; à son âge on laisse les gosses partir aussi loin ? Je comprends pas très bien ce qui l'a amené ici. Après plusieurs ronds de fumée parfaitement exécuté qui s'envolèrent vers des lumières orangées, je me décidais à la questionner. En toute tranquillité bien sûr, on est là pour se détendre.
" Et alors Nezumi, tes parents te laissent aller aussi loin de chez toi ? A moins que tu ne sois une petite chenapan qui ai fugué. 'Fin c'pas mon soucis après tout. Dis-moi, qu'est que tu attends ? J'veux dire, tu envisages de faire quoi après avoir passer ces montagnes à la con ? "
À son âge on ne sait pas souvent ce qu'on veut. Mais pour venir dans c'pays pourrit, faut l'vouloir nan ?
Aaaaaaaaaaah … Que j’étais bien. Cette sensation qui m’enveloppait, à la fois chaude, délicieuse, agréable, était si rare que, lorsqu’elle finissait par m’arriver, j’en profitais le plus possible. J’cherchais même pas à comprendre c’qui se passait autour de moi. J’en avais tellement rien à foutre … J’voulais juste nager, encore et encore, dans cette bulle de rêve. Puis, malgré mon abstraction de chaque chose, un rire me ramena sur terre. Un fou-rire. Et sa voix. Il avait l’air d’péter une pile énorme, l’pauvre petit.
J’bitais pas. Mais j’pouvais pas biter. Et j’en avais surtout pas vraiment envie. Pourquoi chercher ? Autant prendre un autre verre et m’souler au plus haut point, nan ? Faut croire que j’pouvais pas vraiment. Un verre, c’était déjà bien. J’devais rester nette, on savait jamais. Une petite dose, de temps à autres, mais jamais de quoi se bourrer. Surtout pas en présence de mecs un peu louches.
Bah ouais, faut pas s’mentir. C’mec n’avait RIEN de normal. RIEN qui me permettait de lui faire confiance. Peu à peu, je revenais sur la terre ferme, reprenant mes esprits presque totalement. Au revoir, douce, douce sensation. J’regardais un peu à droite, pour me faire une vue d’ensemble du bar. La décoration était pas mal. Mais j’pense qu’avec des poneys roses sur les murs, c’donnerait mieux. Ouais, un peu de peinture pour redorer le tout. Re…roser ? Hm … Mauvais jeu de mots. Mais bon, là, c’était un peu trop sobre à mon goût. Après, vu l’nombre de types bourrés qui devaient passer par-là, la déco’ passait sûrement en dernier. Puis, la première préoccupation d’un type qui v’nait dans un bar … C’tait RAREMENT la tronche qu’avait celui-ci. Bon, Ok, si jamais il était blindé de toiles d’araignées et de poussière, ça changeait les choses, mais bon. Là, c’était pas vraiment le cas.
Sa voix m’tira d’mes pensées. Rapidement, mes yeux vinrent se reposer sur lui. Puis, les questions fatales. C’que j’faisais là. Pourquoi. C’que j’voulais faire après. Mais surtout … La fameuse question qui revenait à chaque fois à cause de mon physique juvénile : Que faisaient mes parents ? J’soupirai. Encore une fois, j’devais raconter que les poneys avaient enlevé toute la famille.
C’des connasses, ces bébêtes. En plus, ils ont l’air de pédophiles finis. Et comme ils ont une grande queue … M’enfin. Ils ont ça pour eux, quoi. Parce qu’avec le nooooombre de mecs qui complexent sur la taille de leur sexe … MAIS BON ! J’vais pas commencer dans c’débat, sinon, j’répondrai jamais à c’pauvre Karas.
« — Hm … Bah en fait, t’sais … Mes « parents », on peut plus trop en parler. Parce que mon père est mort, qu’ma mère s’est tiré j’sais pas où – et, honnêtement, j’m’en fous – et que, Kellan, dernière personne qui aurait pu veiller sur moi, s’est suicidé par manque de courage. Une tapette, c’mec. Donc j’suis seule. Pis, bordel, j’ai 16 ans, hein. J’suis assez grande pour m’démerder seule. »
J’soupirai, bien qu’un sourire naquit sur mes lèvres. J’étais pas malheureuse, après tout. J’avais fini par faire c’que les gens appellent le « deuil ». Beeeen ouais, fallait s’y faire. Et puis, les larmes ne ramènent jamais personne. Et ça peut être beau pour ramener des gens parce que GENRE on souffre à mort mais voilà, dans les faits, personne ne revient d’chez les morts. Bref, j’m’égare. Un autre type de sourire vint prendre place sur mon visage. Celui-ci semblait un peu plus con, au vu d’ma situation.
« — Bah, en fait … J’ai pas d’carte intégrée, et j’connais pas beaucoup l’monde. Du coup, j’suis des chemins pour arriver « quelque part ». Et donc, j’savais pas réellement où j’me trouvais. Puis … C’que j’veux faire après … J’en sais pas grand-chose, au final. Disons que j’m’en fiche pas mal, aussi. Du moment que j’continue à vivre sans m’prendre la tête … C’tout, quoi. »
Le rictus s’était modifié de manière à devenir plus simple, plus mignon. C’était devenu plus franc, plus simple.
« — Mais pourquoi toutes ces questions ? ~ T’es … curieux ? À moins que tu ne cherches à faire autre chose, hm ? Hahaha. »
J’me mis à rire, narquoisement. Haha, quel beau foutage de poire. Maiiiis non. J’étais mignonne, moi. Mais oui, j’étais carrément trop mignonne, rien de plus n’était à ajouter. RIEN. J’secouai la tête.
« — M’enfin bref, passons. J’pas envie d’m’éterniser ici non plus. Tu connais un peu les environs ? Et tu faisais quoi ici, au final ? »
Décidément, on ne s'ennuie pas avec la gamine. Toutes les quinze secondes, un nouveau rebondissement, une nouvelle envie, une nouvelle facétie de l'enfant. Capricieuse qu'elle est. Elle veut faire la forte, avec son père qui crève sa mère qui s'barre son frère qui se suicide, grandir plus que vite que prévu. Je suis tombé sur beaucoup de cas tout de même, la guerre et ses conséquences ont ravagés pas mal de famille. 16 ans, elle a ses premiers poils pubiens, forcément qu'elle se dit qu'elle n'a besoin de personne. Aussi normal qu'elle soit une véritable pile électrique, tantôt émerveillé, tantôt mécontente. Vous voulez dire quoi face à ça ? Rien, rien, il n'y a que votre côté aigri qui voudrait ressortir oralement. Alors qu'en réalité, avec du recul, on se rend compte que les mœurs ne changent pas tant que ça. Quoiqu'elle dise, dans 2 ans, voire dans une année, elle rirait de celle qu'elle a été. C'est ainsi que vont les choses, jusqu'à cet âge où on pleure sur ce qu'on était, par nostalgie. L'âge où les Pedobear se développent en chacun de nous, les hommes, et où nous livrons la bataille d'une vie, celle qui vous permet de vivre en paix avec votre conscience : vous avez vaincu cet ours polaire monté comme un ch'val. Ou un poney, je dirais même un poney tueur en série. Et destructeur de famille.
Vivre sans objectif précis, sans se prendre la tête. C'était peut-être là un défaut. Sans objectif, on avance sans détermination. La conscience ne manquera jamais de vous dire " Pourquoi avances-tu ? " et autres choses dans ce style. Alors arrivée ici, sans embûche, et sans avoir perdu cette non-envie, c'était déjà une prouesse. Certes, elle avait dut s'ennuyer parfois sur les chemins. Et puis, n'est-ce pas chiant de marcher sans savoir où l'on va ? Malgré les racines nomades (Yohohoho) de mes ancêtres, j'avais pris goût à me sédentariser. Plus de déplacement inutile, plus de fatigue inutile. On voit du pays quand on va en mission, ou quand on a envie. On est pas obligé quoi. Et le doute est universel oui ; il est repoussé plus facilement quand on sait qu'à la longue, quelque chose va se réaliser. Et dans mon cas, j'ai de la chance : quand bien même l'arrivée du village soit proche, il y aurait des problèmes à l'infini et donc jamais d'ennui. Je suis trop un Thug-ligent. Je m'impressionne parfois, souvent, à la folie and HOLY SHIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIT.
Elle a pas free la gamine, pour pas avoir la carte intégrée. De mon temps, on avait une puce dans la cervelle qui nous permettait de nous repérer et de toujours savoir où on allait : je n'avais pas l'excuse de m'être perdu. Si je suis curieux ? Plus que ça, j'aime approfondir mes connaissances. Chaque histoire est unique et intéressante à écouter, chaque histoire vaut le coup d'avoir des oreilles tendues. J'ai du temps à tuer, et elle l'exécute sommairement : alors oui, je suis curieux. Et par-dessus tout, têtu. Elle aurait put trouver n'importe quelle excuse, je ne l'aurais pas lâché. Jusqu'au moment où il faudrait partir, car les chemins finissent par se séparer et qu'elle n'a pas le profil d'une recrue potentielle. Et surtout, son attitude désinvolte la pousserait à refuser toute proposition, qu'elle soit très intéressée ou non. Ouais, c'ça, être borné.
" Je suis trèèèèèèèèèèèèès curieux. Je connais très vaguement les environs, de réputation et pas de vue. Si je suis ici c'est dans un premier temps pour changer d'air, et ensuite, pour voir si je ne vais pas tomber sur de singulière personne. Enfin, je cherche des shinobis pour un projet. J'ai trouvé une personne pas banale : toi, l'air a été changé mais toujours pas de shinobi à l'horizon. "
" Hey', je suis partisan de l'idée que chaque histoire est intéressante à être écouté. Alors, ça a éveillé ma curiosité. "
Elle qui semblait enfin se sentir bien dans ce bar souhaitait déjà partir : quand je vous dis que c'est une capricieuse. Un sourire en coin, je répondais à l'implicite.
" Il y a bien des choses à voir à Iwa. Encore faut-il savoir ce qui t'intéresse : c'est un pays pas encore militarisé, et les clans sont partis : il ne reste que des vestiges de tout ça. Par contre, je sais qu'il y a un endroit qu'on surnomme Las Dovas et ce serait en fait une géante ville de fête, avec tous les vices poussés au maximum. "
La curiosité est un très vilain défaut. Quelque chose d’incorrigible, qui l’poussait à poser tout un tas de questions. Cependant, l’était pas seul à chercher les rumeurs, à r’sentir l’besoin de tout savoir. Parce que j’me trouvais dans l’même sac. Envie de découvrir, de connaitre. Tout. De tout le monde. Mais justement, c’pouvait être classe, comme truc. Parce que des fois, on pouvait apprendre des choses très intéressantes, venant des gens. Des fois, on avait droit à des détails banals, mais quand ça sortait de l’ordinaire, c’tait plutôt pas mal ! Puis lui n’était pas vraiment comme les autres. Ses raisons d’être ici m’intéressaient au plus haut point. « Recherche de shinobis pour un projet », hein … Hm … C’était plutôt pas mal. Maintenant, ça m’étonnait qu’il tarde à trainer là s’il faisait des recherches. Parce que bon, fallait avoir du temps à perdre, pour rester ici sans bouger. Des recherches, des recherches … N’était-ce pas important que cela ? M’enfin, y faisait c’qu’il voulait, après tout, j’avais pas à m’en préoccuper.
C’pendant … La curiosité alla plus vite que mon esprit critique et les mots quittèrent ma bouche sans que je ne puisse les rattraper.
« — Bah, s’tu cherches des choses … T’m’expliques pourquoi tu restes là à blablater avec moi ? P’têt’ n’suis-je qu’une perte de temps, hein. »
J’souris. Ouaip, bizarrement, c’t’idée m’gênait pas. Après tout, c’tait rare qu’on veuille d’une gamine un peu trop fouine. Surtout dans des histoires de projet. Bah ouais, j’étais vraiment pas faite pour ça. Moi, dans l’genre gamine, j’pouvais gagner de vraies palmes. Insouciante, un peu inconsciente, tarée, joueuse … Incapable d’m’arrêter. Mais d’une part, c’t’esprit tête brûlée m’permettait bien des choses. M’enfin. Ici, ça m’servirait à rien. Puis son projet … Naaaaan, j’étais pas intéressée. J’voulais juste savoir d’quoi il en r’tournait. Et ça, c’tait aussi d’la curiosité, ha.
« — M’enfin, puisque toutes les histoires sont bonnes à être écoutées … Je t’écoute ? En quoi consiste ton projet ? Et que cherches-tu vraiment ? »
Je penchai la tête, extrêmement joueuse. J’m’attendais à n’pas avoir de réponse, hein. Mais bon, qui n’tente rien n’a rien. Et à rester dans un trou, on n’gagne jamais grand-chose. Alors bon … Autant tenter, quitte à m’péter lamentablement la face.
Puis, un autre sujet m’attira bien plus. Ouais, j’voulais m’barrer, j’aimais pas vraiment rester dans l’même endroit en permanence. Mais … Peut-être que ce lieu me donnerait envie de ne jamais repartir … Apparemment, il existait un coin d’Iwa où chaque vice pouvait être poussé à son extrême. Un vice. Poussé à l’extrême. Un vice … OUI ENFIN VOUS AVEZ COMPRIS ! Un truc GÉNIAL, quoi ! Un truc trop bien, que j’aime vraiment trop ! Où j’pourrais vivre durant une éternité complète sans jamais me lasser ! Enfin … Presque, parce que bon, voilà, mais quand même ! J’aimais trop ce genre d’endroits. C’type de coins qu’tu n’croises que rarement et qui, avec un simple coup d’œil, te fait le même effet qu’un coup d’foudre. Une sorte de paradis sur Terre. Un paradis pour les tarés. En gros, un truc trop bien pour ma pomme. Que dire de plus, après tout ?! Parce que bon, à part tourner en rond, je n’ferai rien de spécial !
Mes yeux se relevèrent sur lui, pétillants de milliers d’étoiles.
Une enfant. Une enfant devant des bonbons. J’ressemblais juste à ça. Mais comment calmer cette envie de tout découvrir ? Comment réprimer ce besoin de boire à n’en plus pouvoir ? De finir par devenir folle à mesure que je forçais sur mon petit corps ? Comment faire pour me débarrasser de tout ça, hein ? COMMENT ?!
Je me levai rapidement. Oh oui. Qu’il m’emmène à Las Dovas ! Que je puisse découvrir le monde dont je rêvais !!
" Parce que dans la vie, il faut savoir prendre des pauses... et que je ne cherche des gens ou pas, ce n'est pas une obligation. Si j'ai envie d'faire aut'chose, j'suis libre. "
C'est ça la vraie vie d'Errant, la liberté. Bien évidemment, je ne le serais plus bientôt, plus libre de mes choix ni de mes actions. Et il valait mieux en profiter au maxium aujourd'hui pour ne pas regretter demain. Je ne perdais pas mon temps ici, je m'amusais à voir l'entrain qu'elle avait pour tout et surtout pour rien, et je m'ennuie pas. À côté de ça, j'aurais pu me promener à côté comme un con pendant des heures sans trouver quoi que ce soit, et ça, ça aurait été une perte de temps. Alors si en plus je peux faire découvrir Las Dovas à quelqu'un... dans le désert aussi, on a notre ville contraste, et elle est la jumelle de Las Dovas. Ces villes ne sont pas autorisés dans les autres Grands Pays car la légalité n'est qu'une notion oubliée là bas, et tout est permis, tout est possible tant que vous avez de quoi payer. Même la vie d'un homme connaît des prix liés à la bourse, un jour ça peut vous revenir cher et un autre ça ne sera qu'une bouchée de pain. Elle était légendaire dans le monde des Errants et j'étais vraiment curieux de voir à quoi elle pouvait ressembler. Si ce qu'on dit est vrai, même notre imaginaire n'est pas assez grand pour poser une image réelle sur cette cité.
" Mon projet est simple, du désert de Kaze va émerger un village et avec mes compagnons, nous formerons une puissance. Le Kakumeigun, tu entendras forcément parler de nous un jour ou l'autre, et tu te souviendr'as d'moi. Je n'cherche qu'à avoir un but. C'est bizarre je sais. Mais j'ai envie d'avoir un fil directeur dans ma vie, qui me garde les pieds sur terre. Et quand nous aurons fondé le village, je trouverai un autre nindo. Ainsi va la vie, qui sait, peut-être que tu finiras par toi aussi trouver un but précis ? "
C'était certain, et pas besoin d'être l'Oracle de Delphes pour savoir. On finit tous par trouver quelque chose, à un moment ou à un autre. Je lui faisais confiance pour savoir ce qu'elle voulait en réalité. Las Dovas serait peut-être un déclic, et toutes les choses s'enchaîneraient dans son esprit. Il suffit de voir ses yeux pour voir à quel point elle est excitée à l'idée d'y aller. C'est vrai, elle vient de dévoiler une énergie propre à la jeunesse et vu son amour pour tout le proscrit, je savais très bien que ma proposition ferait mouche. De là à imaginer voir autant d'étoiles dans ses yeux qui jusqu'ici étaient aussi noirs que la nuit, il y'avait un pas que je ne franchirai pas. J'en restais un peu sur le cul mais déjà, je l'invitais à me suivre. J'étais fauché, ou tout du moins les quelques sou n'étaient pas en format papier. Je gardais l'agent bijoutier pour Las Dovas, de toutes les manières je ne l'aurai pas dilapider et il ne me sert plus à rien, autant le partager. Destination : LAS DOVAS ! KADSTA LA DOVSTA BABY !
Ce n'était qu'une indication brève et sur le chemin, je demandais à de nombreuses reprises mon chemin. Les gens se contredisaient, j'étais dans une belle merde. Il y a même un vieux qui m'a dit que je ne la trouverai pas en cherchant, mais qu'elle viendrait à moi et que sa position exacte n'était pas indiqué. Mon cul, et le satellite t'en dis quoi ? Ya que dans les déserts que sa bullshit fonctionne, avec les mirages qui débouchent sur des réalités bizarres parfois. Je pensais voir Eva Mendes à cause d'un mirage, c'était en fait Kusanagi. Un mirage bad trip. Alors les conneries de papy sénili, très peu pour moi. Non, on va faire confiance à mon sens de l'orientation hors du commun pour me tirer de cette mauvaise passe. Un chemin me semblait moins emprunté que les autres, qui se déviaient à chaque fois pour aller aut'part : un chemin roux, pour sûr. Et je marcherai sur les traces de Phoque Roux ! C'était là, par là, c'était une épreuve pour voir si on méritait d'arriver à Las Dovas !
Des bâtiments plus grands que les autres firent leur apparition une heure plus tard. Voilà l'immensité de Las Dovas, avec des feux d'artifice en plein après-midi. Nul doute que Nezumi allait me lâcher pour se rendre compte vingt secondes plus tard qu'elle n'avait pas de flouz et que j'étais le seul à pouvoir l'aider. Clope au bec, je souriais à cette idée : trop d'entrain tue l'entrain, à moins qu'elle n'aie la carte bleu d'ses vieux ? Peut-être... en tout cas, je n'allais pas la prévenir, c'était plus rigolo de la voir percuter toute seule.
" Hey, nous y voilà, j'y croyais puuuuuuuuuuuuuuuuuu... bon les sex shop sont pour moi, tu vas côté Dysney toi ! "
Prendre des pauses … Comme tous les oiseaux, en somme. Parce que chaque piaf, quel qu’il soit, avait le besoin de se poser. S’arrêter, se reposer, en attendant que le temps passe et que ses ailes soient de nouveaux prêtes pour un long voyage. Tout un cycle, une boucle infinie, qui s’répétait sans qu’on y puisse jamais rien. Aaaah … C’que c’était compliqué, tout ça … M’enfin bon, c’tait tout d’même mieux comme ça. Parce qu’un oiseau totalement niqué … c’pas trop ça, à vrai dire.
J’le regardai, avant de hocher la tête. Voui, cette idée de pause ne pouvait lui être reprochée, puisqu’au final, tout l’monde devait s’poser. Faire c’qu’il voulait … Qui étais-je pour ne pas être d’accord ? Moi qui, du début à la fin, ne voyait que par deux mots : Plaisir et Liberté. Comment pouvais-je ne pas agréer à ça ? Quelle idée étrangement paradoxale. M’enfin bon.
Et puis, d’un coup, c’me fit comme les lapins. ‘savez, quand ils sont intéressés et que leurs oreilles se dressent sur leur tête. Bah, symboliquement, j’étais comme ça. Parce que, d’un coup, y m’parlait d’son projet. L’type d’idée que tu n’croises que dans les films. Bah là, j’étais face à ça. Un projet révolutionnaire, qui se dressait pour créer un nouveau village, une nouvelle puissance. Le Kakumeigun. Intéressant … Mais c’tait pas tout. Un sourire naquit sur mes lèvres quant au fait que j’finirai par trouver un but. Certes, y avait des chances. Mais … J’pouvais pas m’en assurer. Tant que j’voyais pas un peu plus l’monde, j’pourrais jamais savoir si ma présence se résumait par un but en particulier. Et puis, tellement je-m’en-foutiste que j’étais, j’irai pas chercher un objectif à suivre. J’voulais pas vivre pour ça. J’voulais vivre hm … Vivre. Tout simplement. Voilà c’tait quoi mon véritable but. Mais bon, j’pouvais faire moins vaste. Comment, j’en savais rien, mais j’finirai par trouver, tôt ou tard, nyan ?
Et pis après … Fallait s’bouger. Partir. Aller à Las Dovas. Ooooooooooooh ouais ! Un endroit juste fait pour moi. Avec du cul, des conneries, de l’alcool, tout ça … C’était BON ! BOOOOOOOOOOOOOOOOOON !! Comme jamais. Pouvoir me sentir … Moi-même. Sans être dérangée pour autant. Hm … ~ Quelque chose de bien, de génial … Maiiiis … Un truc me titilla : Ce mec ne savait pas où il allait. Nan, sincèrement. Il ne connaissait pas la route. Et, du coup, à chaque passant croisé, la route changeait. What the fuck ? Moi, j’faisais que suivre, j’connaissais rien – mais vraiment rien – à l’endroit … Et il aidait pas. Mais alors pas du tout. Du coup, cette balade fut plus longue que j’aurais cru. L’genre de marche qui te marque toute ta vie. Maiiiiiiiis le résultat serait plus que plaisant.
***
Las Dovas. Un truc gigantesque. Avec du bruit. Des gens. Des bâtiments de partout. Et vraiment de tout. Une large palette de choix. Aaaaaaaaaaaaaaaaaah. Bonheur. Ô joie divine. Ô songes merveilleux. Ô sublime réalité. J’plongeai une main plus que malicieuse dans ma poche. Allais-je découvrir le bonheur total, ce soir ? L’apothéose de la joie ? La plus belle mélodie que mes oreilles ne pourraient jamais entendre ? Pourrais-je ? Vraiment ? Aaaah …
J’tirai une bourse gonflée que je secouai dans ma main. Beaucoup d’argent. J’relevai la tête vers Karas, un regard extrêmement joueur sur le visage. Moi ? Aller du côté Disney ? Alors que j’pouvais m’amuser dans le coin de la luxure ? Qu’il aille crever ! J’voulais m’amuser, moi ! M’a-mu-ser ! Jusqu’au bout d’la nuit ! Jusqu’à n’en plus pouvoir ! Aaaaaaaaah, bonheur ! JOIE INTEEEEENSE !
« — Bonne blague, chaton. Mais j’vais aller m’amuser à côté, hein. Tu veux qu’on s’retrouve après, hahaha ? »
Je lui tirai la langue, extrêmement joueuse. Aaah cette virée à Las Dovas s’annonçait belle, si belle … ~
Quoi ? D'où elle sort cette bourse ? Putain, quand je vois mon porte monnaie fais avec les restes des fesses de Marilyn Monroe, je suis dégouté. Comment une gamine peut avoir une bourse aussi grosse pleine ? Je lui mets une pichnette elle s'envole manger le premier mur. Nezumi n'aurait-elle pas farmer les missions de bas rangs pour obtenir tout cet argent ? C'était là une réponse plausible. Elle pouvait tout aussi bien être une voleuse, on ne se doute pas qu'une petite fille peut être aussi fourbe, on baisse sa garde et on repart les poches pleines ; comme par hasard on s'en rend compte qu'une fois rentrer chez soi. Heureusement, rien ne manque sur moi. Je pousse un petit ouf de soulagement avant de l'entendre dire que Disney, c'était pas son truc. De manière implicite. Qu'est qu'elle raconte cette petite là ? Aladin et Jasmine ça la fait pas rêver ? Et le Roi Lion, Holy Shit, c'est un Classique, qu'est qui s'passe dans son crâne ? En allant là-bas, elle risque surtout de se faire violer par un pedobear qui traîne ici ou là. Je vais devoir me mettre en mode Batman pour veiller à ce qu'aucun Pedobitch ne s'approche d'elle. Comme ça je gagnerai une médaille. Sinon j'peux aller jouer au Texas Hold'Em et ramasser des millions. Finalement, elle peut se débrouiller seule hein ?
" Se retrouver ? Te perds pas gamine. Et si t'as un problème, tu n'auras qu'à crier " BATMAN " ; il apparaîtra et foutera une raclée au méchant. "
Pourquoi Batman en particulier ? Je n'en sais rien. Il est le héros qui transpire la classe chez Marvel, alors il a droit à mes faveurs. Elle tire sa langue, qui est longue d'ailleurs. Putain, le nombre de choses qu'on peut faire avec une langue aussi longue. Auto-Baffe, non tu ne lui mettras pas de Biffle, et Kulk est définitivement enterré. Non, là c'était l'âme de joueur de Karas qui allait rentrer en action, tu vois c'que j'veux dire ? Pour faire plus simple, il va dépenser des fortunes et si il perd, il défonce tout le monde pour récupérer son fric. Et ouais, moi je suis comme ça. D'ailleurs, juste à côté d'un gigantesque hôtel portant l'inscription " First Dovas ", je vis plusieurs enseignes susceptibles d'attirer mon attention : un bar à pute, surement tenu par Reira, et un coffee shop. Le rêve de tout Kazejin, il était face à moi. Je pouvais consommer autant que je voulais ici, sans me soucier de la loi car elle n'existe pas. Je vais fondre de plaisir.
Malheureusement, une petite tête apparue juste devant moi. Encore la gamine ? Quoi, elle veut rentrer dans un Coffee Shop ? Des barres au ventre, ils l'accepteront jamais. Pas besoin de perdre son temps, c'est pas de son âge. Pis, elle sait pas boire, elle doit pas savoir fumer. Ce que je vois est donc impossible : personne ne l'empêche de rentrer, comme si c'était normal. je sais qu'ici la seule loi est de se faire de l'argent, mais un minimum d'éthique faut pas cracher dessus. Il faut que j'la sorte de là, elle ne peut pas crier Batman, j'ai bien vu qu'ils lui ont fait comprendre que si elle le faisait, ils la tuerait. Une belle bande d'enfoiré. Heureusement que je suis là, je suis toujours au bon endroit au bon moment. Enfilant ma combinaison de super-héros, je levais un poing vers le ciel, prenant une poste suggestive que tout fan de superhéros se doit de connaître. Nezumi, j'arrive !
Quand ils me laisseront rentrer. On accepte pas les gens déguisés. Et quand je retire mon masque, il me dit que je fais trop jeune. Hey enculé, tu viens de laisser rentrer une gamine et tu me dis que je suis trop jeune ? C'est une blague ? Non il est sérieux, il m'empêche vraiment de rentrer. Je vais être obligé d'utiliser un des tours de passe-passe Batmanien. Je lui dis que là-bas y'a une grosse paire de boobs : effet instantané il tourne la tête. Du con ! J'en profite pour rentrer dans l'coffee shop et chercher la gamine du regard. Si ça se trouve, ils l'ont amenés dans l'arrière boutique pour la vivisecter. Enfin, pratiquer la vivisection quoi. Je frappe le comptoir et demande au mec où ont-ils emmenés la fille du président. Quoi, il n'a que des fils ? Rien à foutre, enfoirer, joue pas sur les mots ; j'ai pas eu le temps de vérifier son sexe. C'était donc une roberto ?
" BATMAN EST LA ! LACHER LA CIBLE OU JE FAIS TOUT PETER ! "
Hahaha. Il l’avait dans l’os, celle-là, apparemment. D’vait pas avoir bité que j’pouvais être pétée d’tunes, du haut d’mes petites jambes. J’avais l’air d’une gosse, ouais, et alors ? C’voulait rien dire, c’genre de choses … Si ? … Naaaan, j’crois pas. Pis, bizarrement, sa remarque par rapport à Batman m’fit marrer. Quequ’part, y avait raison. J’me perdais souvent. MAIS ! J’retrouvais toujours mon chemin, bizarrement. Enfin bon, foutre Batman dans c’t’histoire … L’pauvre, quoi. On l’trouverait tous trop étrange … pis même, Batman, c’t’un super-héros fictif. Z’avez d’jà vu un vrai homme–chauve-souris, vous ? Moi, non. Et quand bien même ça arriverait, j’voudrais une preuve. Genre une vraie preuve. Qui montre que l’mec peut voler et tout ça, et tout ça. Genre un truc qui le rendrait vraiment classe, quoi ! Mais vous voyez l’genre, j’pense.
Je hochai tout bêtement la tête avant de scruter à droite, puis à gauche, cherchant les enseignes qui pourraient m’intéresser. Penchant doucement la tête, j’finis par r’marquer un truc plutôt classe. Un coffee shop. Quoi d’mieux pour s’faire sauter les neurones ? Quitte à finir totalement raide, autant bien l’faire, nan ? Un sourire naquit sur mes lèvres. J’allais trainer un peu, d’abord, pour faire du r’pérage, parce que bon, on peut pas prévoir c’qui va nous arriver. Après tout … On sait comment on y va, mais pas comment on en r’vient.
J’m’éclipsai, du coup, avant de regarder attentivement chaque bâtiment, chaque façade, chaque détail qui pourrait m’sauter aux yeux une fois que j’devrai rentrer. Y avait des taaaaaaaaaaaaaaas de bâtiments louches, mais tous, étrangement, émanaient d’une classe pure. C’en était bandant. Mes yeux, pétillants de conneries, finirent par revenir sur l’enseigne du coffee shop. Bon bah … Il était temps d’y aller, nan ?
D’un pas agile et un peu fou, j’traversai de nouveau la grande rue. Une fois arrivée, l’mec me r’garda avec des yeux ronds. L’était choqué, l’pauvre petit. Mais son second hocha bêtement la tête, genre que c’tait bon. Alors, y m’laissa gentiment passer. Une fois entrée, par contre … Tout se transforma. Ici, ça puait, et y avait foule de mecs complètement déchirés. J’voyais pas à quoi, mais ça semblait plutôt puissant … J’soupirai avant d’tourner la tête, pis une étraaaange situation m’sauta aux yeux. Qu’est-ce que c’étaient que tous ces mecs qui m’entouraient, hein ? L’pire, j’pense, c’qu’y étaient tous plus grands et biiiiiieeeeeeeeeeeen plus balèzes que moi. Même avec des tas de techniques, j’pense pas vraiment qu’j’aurais pu m’en sortir.
J’baissai la tête, tandis qu’un des gars vint me la patpater. J’la relevai à la hâte, lui lançant un regard furibond. C’te sale bête me tapotait encore, pourtant. D’une main peu puissante mais rapide, j’y chopai sa papatte avant de la toooooooooooordre comme pas possible. Mais ça fit rien. Y avait tellement d’merdes anesthésiantes dans son sang qu’y bitait même pas que j’le frappais. J’étais dans une belle situation, là … Enfin … Jusqu’à ce que …
« — BATMAN EST LA ! LACHER LA CIBLE OU JE FAIS TOUT PETER ! »
Un sourire naquit sur mes lèvres. Quel con, mais quel coooooooon ! Chaque mec tourna la tête, avant de le fixer bêtement. Ils se mirent à rire à gorge déployée, oubliant carrément ma présence. Du haut de mes six pêches superposées, j’mis un gros coup d’pied en plein dans les castagnettes du premier mec qui passait. L’type amena super rapidement ses mains sur ses choupettes avant d’tomber par terre, comme une merde. Un grand sourire prit place sur mon visage. L’gars tirait une sale gueule, tout en lâchant des plaintes avec sa grosse voix. J’me tournai et, avec une graaaaaaaaaaaaande force, j’passai dans l’tas pour rejoindre LE Batman.
J’me mis juste à côté, fixant chaque tête se trouvant dans l’coffee shop. Tous beurrés. Ou défoncés. Quel beau tableau, décidément. J’tapotai doucement mes poches avant d’remarquer que … J’avais plus mon porte-monnaie. Mes yeux s’écarquillèrent, alors que j’fixai la bande. Dans la main de l’un des gars, y avait une petite bourse en forme de tête de chat. Un « Graouh » servit de seule et unique réplique précédent mon assaut. Du haut de mon tout petit corps, j’sautai sur le premier tas qui venait. Le mec, en réaction, se secoua comme un dingue. J’y plantai mon ongle en pleine gorge, pour qu’y s’calme. Genre comme un chien, quand on lui ordonne de la fermer.
Puis, un grand sourire aux lèvres, j’fis apparaitre, sur ma main droite, cinq petits fils de chakra. Avec adresse, j’les envoyai s’entourer autour de la petite tête de Neko. Le mec me regarda, sans biter c’que j’faisais. Et, tout gentiment, j’me mis à tirer sur l’morceau de tissu. Sa main se raffermit autour de la bourse. Mon regard se noircit, alors que j’tirai un peu plus pour l’ramener jusqu’à moi. C’te pétasse allait pas m’prendre mon argent. Ça, c’était mort. Il lâcha pas, pourtant. Et ça, par contre … Ça m’fit tellement chier que j’bondis en l’air, rattachée à lui par mes fils, pour lui retomber dessus comme une patate. C’faisait le même truc qu’une bombe dans une piscine. C’était drôle.
L’mec, foutu à terre sans biter le pourquoi du comment, finit par lâcher mon argent. J’récupérai l’porte-monnaie, lui patpatant gentiment la tête. Quel gentil toutou. J’revins doucement vers Karas, jusqu’à ce qu’un autre connard chope ma jambe et m’foute par terre. J’tentai de me relever, mais … Son gros corps vint m’écraser dans un « Bwaf » plus que significatif.
Alors Batman, vas-tu me sauver ?
HRP:
Wouuuuuuuuuuh ! J'ai eu mon moment full of epicness. *o*. Fais tes conneries, maintenant, j'te laisse carte blanche, haha. 8D. - M'enfin ... abuse pas non plus, hein.
Elle a le don pour se foutre dans la merde. Mais elle n'a pas que celui-là, la ptite Nezumi, non, ce serait trop beau. Elle a aussi le don pour ramener les autres dans SA merde. On aurait fuit tranquillement si elle avait évité de se mettre tout le coffee Shop. la Balade à Las Dovas risque d'être plus rythmé que prévu. Surtout que je vais pas dévoiler mes talents de shinobis ici, ça risquerait de foutre le bordel et d'ameuter les gardiens de la ville. Non, décidément, elle n'est qu'un nid à problème. Je me serais bien barré, la laissant là, aux milieux de ses bourreaux dont ce gros porc qui l'écrase de toute sa masse. Si mon côté naturel n'était pas revenu au galop. Je vais devoir m'occuper d'une belle bande de Bikers défoncé à tous les vices qui puissent exister. Ces mecs-là, c'est des tatoués, y rigolent pas et si j'interviens, je serais aussi facile à broyer qu'un jambon-beurre dans leur esprit. Pas grave, je dois sauver Nezumi. Je suis Superman ! Ou Batman ! merde, qu'est que j'ai dis déjà... j'sais même plus sous quel pseudonyme je me suis présenté. Me grattant légèrement la tête, je finissais par arriver à la conclusion que je m'étais sûrement introduit (non, rien dans mon corps, c'moi qui introduit d'autres corps féminins ; là je parle d'introduire pour pas répéter présenter) sous le blaze de Superman. Grâce à l'une de mes techniques, mes cheveux prenaient désormais un blond légendaire, et s'hérissaient avec une classe... pfiouh. Pourquoi avoir fait ça ? Parce que je suis Superman, look without me et tu comprendras mieux pourquoi j'suis blond.
Grâce à ma vitesse nouvellement acquise, j'arrivais avec une vitesse impressionnante sur l'énorme mec qui s'est assis sur Nezumi. Je l'attrape par le col et le jette sur une table, renversant l'alcool en passant. Sa tête s'en va s'encastrer dans les stores sans démolir la vitre. Maintenant, ils sont tous remontés ; même le barman. Je suis pas dans une situation délicate moi. Pas grave, il est temps de s'amuser. 'Fin, jusqu'à ce que cet enfoiré de Barman joue avec Superman (ou Batman). Barman, le grand adversaire de Superman (ou batman). Avec son 357 Magnum, il vient d'éclater ma cigarette et me somme de partir. Mec, soit tu me troues le crâne soit tu la fermes. Bientôt, très bientôt, un tabouret vient le frapper au visage, avant que je casse non pas une, non pas deux, non pas trois, non pas quatre mais bel et bien 5 bouteilles de vodka sur son crâne, m'acharnant sur sa dépouille. Barman a toujours des tours de passe-passe, là faudra se relever avant de pouvoir faire quoique ce soit.
J'attrape aussitôt Nezumi, la soulève et la met à côté de moi.
" Bon ma ptite', vu comment on est dans la merde, autant s'amuser... Faut qu'après not'passage, ce coffe Shop ressemble à une salle de classe pour enfant de maternelle avec des pots de peinture rouge. "
J'attrape un Biker', Hey déconne pas Manu, J'vais pas t'tailler les veines, une gueule de perdue c'est 10 points d'soutures qui r'viennent. Pour rester soft, avec la gueule du tatoué, je fais de l'art : à la fin, on prend une photo et avec son visage, on pourrait croire que c'est là une reproduction humaine d'un tableau de Picasso. Je m'amuse à détruire le maximum le décor, sauf le jukebox qui tourne une chanson parfaitement adapté à l'ambiance Walker Texas Ranger. Je pense qu'ils ont une cachette d'drogue quelque part, faut que j'en ramène à la maison. Deux, trois coups de pied d'biche plus tard, trois, quat'coups d'bouteille plus tard, cinq si'coups d'revolver plus tard, voilà le coffee shop entièrement refait à neuf, avec de l'alcool répandu partout, des corps qui traînent ici et là ; un coup de serpillière et on en parle plus. J'attrape Nezumi avec mon bras par le cou, avant de frotter mes doigts sur son nez d'grenouille.
" T'arrêtes jamais de m'attirer des soucis toi hein ? aller, viens, faut qu'on bouge avant de se faire choper... Tiens prends un peu d'tout c'que tu veux en passant. "
Eurgh. Comment j’pouvais bouger, moi ? L’mec était lourd. Si lourd … Et son corps écrasait le mien de telle manière à c’que d’ici quelques minutes, j’manquerai d’oxygène et j’crèverai. Mais putain, pétasse, tu vas t’bouger, ouais ?! T’attends qu’on vienne te caresser la queue, comme un chien ? Pour pouvoir remuer la patte ? Raaaaaaaah … Mais quel gros porc dégoulinant de graisse !
Mes paupières se firent lourdes un instant, alors que j’tentai de remuer ne serait-ce qu’un seul de mes membres. Tristement, j’remarquai que j’pouvais rien faire. J’étais genre … vraiment bloquée. Plus coincée que jamais. C’tait quoi, cette merde ? Bordel … Mais c’dura pas longtemps. Naaan, Batman m’sauva. Genre comme un vrai super-héros. Sauf que, bizarrement, l’homme chauve-souris s’était métamorphosé … En Super Saiyen ? Attends, what the fuck ? On reprend. Un, deux, trois. Ce mec … Etait devenu blond. Et … il avait une puissance surprenante. Aaaaaah, mais putain, c’quoi ça ?!
Et puis … j’finis par être libérée d’ce … poids. Ouais, ça fonctionnait totalement comme mot. Mais vraiment, parce que l’mec, c’tait l’genre de gros balourd qui finit par te tuer juste parce qu’il est beaucoup plus gros qu’toi. Honte. J’regardai Karas avec un air soulagé. Mine de rien, c’Batman ridicule pouvait être utile. Pis y m’proposa d’transformer l’univers en classe de maternelle avec plein de pots d’peinture rouge. Sur l’coup, j’captai pas. Et quand le carnage commença, bizarrement, l’idée me parvint. Tuer tout l’monde pour faire un joli papier peint. Avec beaucoup de sang. Quelle délicieuse idée.
Toute cette magnifique scène s’fit sans aucun accroc, comme si c’tait habituel, dans c’putain de bar. M’enfin. On d’vait partir. J’me fis tirer sur l’côté, la tête écrasée entre son bras et son buste. Ses doigts vinrent se frotter contre mon nez. Pis y m’prévint qu’on d’vait s’barrer. Et que j’pouvais prendre tout c’qui m’intéressait. Aaaaaaaah, c’que c’était intéressant, comme idée … Mais non. Toutes ces choses ne m’intéressaient pas le moins du monde, au final. Nan, y avait du sang partout, des têtes défoncées et tout c’genre de trucs. Ça m’donnait sincèrement pas envie d’choper quelques affaires. Du coup, je me détachai de son emprise et haussai tout bêtement les épaules.
L’plus important, maintenant, c’tait d’me barrer. Rien de plus. J’voulais pas rester une minute de plus dans cette cité. Le rêve s’installait l’espace de quelques minutes et s’voyait chasser par la réalité. Cette pétasse, toujours à se mêler de c’qui la regarde pas. Faut croire qu’elle a pas d’notions, c’te salope. ‘finit tout l’temps par tout gâcher. Aaaaaaaaah … Décidément.
J’m’extirpai du bar gentiment, commençant à regarder les rues d’un autre œil. C’t’endroit permettait d’satisfaire tous les vices, hein ? Il en aidait aussi à naitre. Un véritable connard, qui tendait un piège énorme. Genre de gros loubards qui matent une p’tite midinette qui donne l’air d’pas savoir s’défendre. Quelle belle bande de connards. Rah, ça m’gavait, mais à un point inimaginable. J’soupirai, avant d’me retourner vers Karas.
Y connaissait d’sacrés endroits, quand même, c’mec. M’enfin, j’m’en fichai pas mal, d’ça. J’voulais maintenant … Me barrer. Ouais, c’est c’qu’y m’fallait. M’tirer. Peu importe où le vent me menait. J’devais quitter c’t’endroit au plus vite.
« — Eh, mec … J’pense qu’y faut qu’on s’sépare, maint’nant ! C’tait une belle journée, tout ça … Mais t’vois, ‘papa et maman’ m’attendent, tu vois ? J’y fis un clin d’œil complice, avant de tirer légèrement la langue. J’sais pas pourquoi, mais j’ai la très nette impression qu’on s’recroisera. Et à c’moment-là, j’aurais p’têt’ trouvé un but, qui sait ? Ah. Et. Merci, hein. »
J’le gratifiai d’un grand sourire, avant de regarder au loin. Partir. Connaitre de nouveaux lieux, assouvir ma soif de connaissances. Et de conneries. J’le reverrai. Bizarrement, j’en avais la certitude. Ouais, j’le reverrai. C’tait sûr.
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