Mon mois d'entrainement était venu à son terme. Désormais je me trouvais là, dans les couloirs du palais, me dirigeant directement vers la salle d'audience de Miyu. Mon départ comme mon retour était totalement passé inaperçu. Mais lorsque certains bureaucrate et shinobis me croisèrent dans le dédale de couloir, tous, sans exceptions n'osèrent prononcer le moindre le mot.
Il me semble que certains hésitèrent même à penser qu'il s'agissait bien de moi. Vêtu de mon armure et mon Dojutsu toujours en activité. Les sabres. Tant de choses avaient changé. Jusqu'à mon air. Mon arrogance s'était estompé pour laisser place à un faciès humaniste et généreux bien quand sans joie. Mon regard était plus celui d'un démon âgée en quête de paix que celu id'un jeune guerrier en quête d'héroïsme...
Il y'avait aussi Sashiko à mes côtés. Qui désormais m'accompagnait en tout temps et toute circonstance, faisant de la prestance habituel des loups. Le pauvre restait néanmoins silencieux, découvrant ce que les hommes étaient capable de construire et un monde qui n'était jusqu’alors pas du tout le sien.
J'étais maintenant prêt a assumer l'homme que j'étais et mon coeur s'emballait rien qu'a l'idée de retrouver Miyu. Ma démarche se faisant indolente tout en demeurant très assurée.
Mon humeur se trouvait à la joie même si mon visage ne l'exprimait pas. Il y'avait en moi quelque chose de noble qui bien que n'étant capable de libérer mon âme de sa prison de douleur et de haine me permettait de retrouver un semblant d'équilibre.
Lorsque je ne me trouvais plus qu'à quelque mètre de la porte qui me conduirait à mon but. Sashiko osa enfin s'exprimer. Il fit preuve de son habituel dédain envers la race humaine en s'exprimant de sa voix aussi grave que sévère... Je lui répondis aussi naturellement que possible, préservant une neutralité à toute épreuve.

• C'est vraiment morbide chez vous les humains... Nos forêts sont plus joyeuse...
  Ici le mal tente d’imprégner même les murs Sashiko... Tu resteras devant la porte. Je veux être seul avec la personne que je vais voir.
  Comme tu voudras... Tu veux que je ne laisse personne rentrer ?
  En effet.
  Soit.

Le moment de passer la porte vint enfin. Alors que ma main tenait la poignée j'eu un moment d'hésitation. Si faible devant un si simple évènement alors que je combattais depuis l'enfance la mort et le sang. Je demeurais silencieux. Tentant d'extirper de mon esprit le moindre doute. Puis je sentis une douce chaleur sur cette main. Je relève le visage et découvre l'image fantomatique d'une jeune femme. Mes yeux s'extirpent de leurs arcades devant cette image. La folie m'avait-elle emporté ? Car j'y vois là mon premier amour perdu. Shinta... Morte elle aussi à Mizu il y' à longtemps. Alors que je ne suis sensé voir comme les hommes, je vois parfaitement sa peau et son visage. Je reste silencieux et me sens honteux. Le serment d'un amour éternel fut rompu par la mort, mais un serment est un serment... Comme si elle avait décelé ma honte et mon hésitation sur mon visage elle me sourit et hoche de la tête. Elle me donne sa bénédiction... Je lui souris à mon tour. Alors qu'en réalité je souris probablement au vide.
J'entre alors dans la pièce sans frapper. J'y pénètre avec lenteur et délicatesse pour découvrir le visage de Miyu assise. Je referme derrière moi à clef. Je l'observe et la laisse m'observer silencieusement. Le nouvel homme que je suis ne lui conviendra peut-être pas. Je me sens obligé de parler. De briser ce silence angoissant. Je la vois si belle. Sous de nouvelle couleur à cause du Jigokugan, ses formes, je les distingues à la perfection et je n'ai pas le moindre à la reconnaître. Comment le pourrais-je. Ma voix se fit tendre et douce, comme envelopper de miel et de poésie. Ma posture est fier et droite,prêt a assumer le moindre de mes mots alors que les phrases se succèdent en espérant une touche d'attention de sa part.

• Je suis revenu... Et si je sus revenu c'set plus pour toi que pour ce village Miyu... Je me devais de te le dire. Il est maintenant tant d'assumer ce qui fait le lien que j'ai avec toi.

J'approche lentement du bureau en la fixant de mes yeux écarlate. Puis je me tiens devant elle à nouveau prêt à entendre toute vérité si dur qu'elle puisse être. Noble et soumis à sa révérence à cet instant il n'y a plus que elle qui compta en mon coeur et mon âme.

Une béatitude oubliée s’immisce en mon coeur comme une lame qui transpercerait la prison qui l'entravait. Que pouvais-je faire si ce n'était de lui rendre son sourire. Mon visage se découvre à elle, sous une illumination de joie et satisfaction. Je ne demandais rien de plus à son être. Libérer du poids du mensonge, je me redressais et mes épaules devenaient plus ferme. A l'oeil nu il pouvait paraître cette nouvelle vie qui s'emparait de moi.
Son rougissement m'amuse, je m'en délecte même. Ce n'était pour moi qu'un instant de pudeur et d'amour simple. Je ne cherchais rien de plus oui...
Il fallait maintenant dire quelque chose. Je me doutais que elle ne pourrait dire quoi que ce soit... Je pris un timbre doux, comme jamais elle ne l'avait entendu de moi. Peut-être un peu aguicheur. Puis dans le même temps main vint caresser sa joue avec délicatesse, comme si je caressais une fleur en craignant de lui ôter les pétales qui faisait sa beauté.

• Je suis ce que je suis. Et je te l'offre. En retour, tu m'as déjà donné ce que je recherchais. Et je ne demande rien de plus. Le temps décidera de la suite. On ne peut faire autrement.

Je lâche alors sa joue et m'écarte d'elle, me dirigeant machinalement vers les plantes parsemant la salle. Je les apprécie comme je le peux, ne décelant que leurs formes et plus leurs couleurs. Je mets à les caresser de la même façon dont j'avais atteint sa joue.

• Il y'avait longtemps que je n'avais su déceler la beauté si simple d'une fleur. Je ne vois plus leurs couleurs, pourtant maintenant j'apprécie leurs beautés bien plus qu'avant... Étrange n'est ce pas ? Ou plutôt non... Rien d'étrange... Nous aimons par dessus tout ce qu'on ne peu avoir... C'est dans notre nature... La tristesse de l’égoïsme humain est de vouloir ce qu'il ne peut atteindre.

Cette tirade était lourde de sous-entendu. Elle comprendrait sans doute sans mal là ou je voulais en venir. Je n'avais rien à rajouter de plus. La vérité était faite et le destin faisait désormais de nous ses jouets. D'ailleurs au final, ne l'avions pas toujours été ?

• Dois-je sortir ? Ou bien veux-tu que je reste...

La jeune femme fut un peu rassurée quand Teichiro lui rendit son sourire, elle profita de la caresse sur sa joue mais ne la retient pas. Lui comme elle savait très bien que cela n’irait pas plus loin. Elle ne pouvait pas faire cela à Yue ni même à son second. La demoiselle fut d’ailleurs soulagée de percevoir que le jeune ne lui en voulait pas de ne pouvoir lui fournir plus.

Il lui refit une nouvelle déclaration mais elle ne pouvait y répondre, elle se contenta de lui offrir un nouveau sourire. Celui-ci était plus triste, plus amer mais elle n’avait pas l’habitude de laisser filtrer ses émotions. Elle faisait un effort considérable parce qu’elle pensait que c’était la meilleure chose à faire. La brune ne comptait pas le garder pour elle, s’il trouvait une autre femme, elle en serait heureuse pour lui. Cependant, elle pouvait quand même faire en sorte que leur relation ne soit pas pénible ni pour l’un ni pour l’autre. Que le Seika ne regrette pas sa déclaration ni son geste. Parce que la jeune adulte, ne regrettait rien du tout. Qu’importe si elle avait des problèmes ensuite.

Elle écouta son discours et elle ne pouvait que acquiescer face à la douloureuse réalité, quoi que la demoiselle avait voulu, elle avait toujours très difficile de l’obtenir. Et quand bien même c’était le cas, il y avait toujours beaucoup d’obstacle comme pour ne pas lui permettre de savourer ce qu’elle possédait. Elle garda un soupir dans sa gorge.

-« Non, tu peux rester. Ta présence n’a jamais été désagréable pour moi. » Lui confirma-t-elle avec un sourire et sa voix était plus tendre, un peu comme une priée que ce soit toujours le cas.

Miyu ne voulait pas que les choses changent, du moins pas si cela lui faisait perdre son second. Ne voulant pas continuer sur ce terrain glissant, elle choisi de rebondir sur sa précédente phrase.

-« Quel couleur perçois-tu ? Peut-être que si j’arrive à créer une fleur qui corresponds à ta vision, celle-ci te semblera encore plus belle. » La dirigeante se disait que celui-ci serait peut-être plus à l’aise pour parler de son pouvoir et de ses nouveaux acquis.
Même si elle avait vraiment l’intention de lui offrir une plante qu’il ne regarderait pas avec cette touche de nostalgie.

• Du bleu le plus pâle au jaune, en passant par le rouge, le orange et le violet,... Je crois que le vert je ne le reverrais jamais. J'apprécie ton geste, mais à moins que tu soit en mesure de créer une plante dont la chaleur soit nuancer de façon à ce qu'elle m'apparaisse délectable, ton entreprise sera veine. Et pour tout te dire, les choses me paraissent plus belle aujourd'hui qu'avant. Comme si leurs formes si net et la conscience de ne jamais pouvoir en voir tous les traits les rendaient plus appréciable.

Ma réponse était clair et tandis que je me retournais vers elle. Je lui présentais le creux de ma main. Il n'y avait alors rien dedans. J'inclinais la tête sur le côté en souriant bêtement. J'étais maintenant totalement à l'aise, sachant qu'un jour comme celui-ci ne représenterait sûrement jamais, je ne voulais surtout pas le gâcher par les formules et les usages habituels dû à nos rangs. Aussi de l'autre main je saisissais sa taille pour l'approcher de moi, lui annonçant par ce geste doux et lent que quelque chose allait se produire.

• Je suis moi aussi capable de créer des fleurs tu sais. Certes moins belle et gracieuse que les tiennes. Mais d'une fragilité telle qu'on oserait leur causer le moindre mal. La fragilité et la dangerosité sont les traits les plus certains de la beauté...

Avec lenteur et timidité, de ma main se forme dans une nuée de cendre plus ou moins incandescente une plante. Un lys pour être plus exact, et bien qu'il n'en avait que la forme, ne serait que le souffle de nos paroles le faisait déjà se désagréger. Ce fut pour moi comme un symbole de la fragilité de ce qui est à nous et nous entour. Mais le comprendrait-elle. Cela je ne pouvais le savoir, et me découvrir si... Si aimable et peut-être romantique m'amusait autant que m'étonnait. Jamais je ne fus ainsi en Konoha. C'était comme à cette vielle époque de l'adolescence et de l’insouciance et que la guerre et la mort n'avait pas encore souillé nos âmes.

• Peut-être pourrais-je n faire une qui soit à l'épreuve du temps un jour...