¤ Le Retour [Jisetsu Arekushi]

La missive était arrivée de Kanazawa il y avait de cela quelques minutes à peine. Rôdant dans les couloirs de l'installation temporaire dédiée à tout ce qui était auparavant contenu dans le palais, désormais en plein reconstruction, le guerrier rouge s'affairait à remplir ses nombreux devoirs -officiels comme officieux- lorsque tout à coup une fine silhouette se détacha au bout de la coursive étroite et mal éclairée. Le jeune homme se mit alors à courir vers le jashiniste, mais ralentit alors qu'il s'en rapprocha, signifiant d'un signe de tête équivoque que ses intentions le menaient au delà du corps imposant -et en l'occurrence encombrant- du gradé du Buki. Ce dernier, toutefois, ne l'entendit pas de cette oreille.

« Qu'y a-t-il, officier ?

- Un message classé urgent, en provenance de la côte, je dois le-

- Vous devez me le remettre, oui.

- Mais, c'est que-

- Mais ? Vous voulez vraiment essayer de désobéir à un supérieur ? Pas très futé, du moins, si l'on veut espérer le moindre avancement...

- Ok, ok, très bien, voici le câble qui nous a été transmis : veillez bien à ce qu'il soit remis au Capitaine ensuite !

- J'y veillerai, sans problème. »

Le jeune homme remit le mince morceau de papier à Yanosa, tournant ensuite les talons aussi vite qu'il était venu, sans doute chargé d'une liste de choses à faire longue qu'une défense d'éléphant. Sans tarder, le guerrier descella la missive d'un bref cisaillement de chakra du bout du doigt et en prit connaissance.

* Hm, intéressant... Qui eut cru que ce jeune fou ait pu survivre.. *

Ni une ni deux, une nouvelle tâche prioritaire venait de se présenter d'elle-même à Yanosa : il s'empressa alors de retourner aux baraquements pour prendre quelques affaires et passer le haut de son kimono, qui facilitait le passage à bien des endroits grâce au grade qui y était associé. Il partit ensuite de la capitale, en cette fin d'après-midi, et se rendit directement à Kanazawa, au nord-est. Les loupiotes éclairaient faiblement la ville dans la profonde nuit lorsqu'il y arriva enfin, une brume sinistre courant au dessus de l'eau de l'océan qui s'étendait tout le long de cette cité portuaire. Il était, en quelque sorte, déjà venu ici à maintes reprises, même si ce n'était pas en son nom propre, aussi n'eut-il aucun mal à retrouver l'auberge qui abritait, selon la missive, le jeune Jisetsu Arekushi.

Au Harpon Rouillé, c'était son nom, le calme était maître. Le silence sembla pour autant s'intensifier, si cela était même possible, lorsque Yanosa entra dans l'établissement, avançant directement vers le tenancier pour lui parler d'une voix posée et étouffée.

« Bonsoir... Je suis Yanosa Oterashi, du Shôzaichi. Vous avez un soldat à nous, à ce qu'il paraît.

- Aah... Oui... Le bougre n'a fait presque que dormir depuis qu'on nous l'a amené, on dirait qu'il a frôlé la mort ou j'sais pas quoi. Un truc dur... On lui a laissé la chambre à l'étage, au bout du couloir, pour pas que ça dérange, voyez...

- Bien... »

D'un bref jet de chakra en direction de l'étage, Yanosa en eut la confirmation : oui, c'était bien Arekushi sans l'ombre d'un doute, même si son aura semblait encore affaiblie. Le guerrier écarlate glissa alors la main vers sa ceinture et en préleva un peu de ce minerai précieux et mis en forme, des Ryos sonnants et trébuchants, qu'il déposa en quantité dans la main du tenancier après lui avoir pris la mains pour le forcer à la tendre devant lui.

« Pour le dérangement. Et le silence... »

Après un regard entendu échangé avec le tenancier, Yanosa se dirigea vers l'étage et entra sans une seule semonce dans la chambre de celui qui avait réchappé à l'île et à ses dangers.

« Arekushi... Il est l'heure pour toi, mon garçon, de rentrer au bercail. Et dire qu'on te croyait mort... On peut dire que tu sais comment remonter la pente, toi. »

Dans l'obscurité, difficile de l'affirmer, mais le Jisetsu semblait avoir gagné en capillarité... Étrange, mais pas nécessairement plus que le ton étouffé et monocorde de la voix de Yanosa, qui s'appuya promptement contre l'encadrement de la porte en observant « son » élève.

J'avais pu atterrir dans une auberge où j'avais demandé une chambre et envoyé un mot rapide en direction du Shukai pour signaler ma position. Je donnais les instructions à l'aubergiste en lui faisant bien comprendre que sa vie en dépendait et qu'il ne fallait pas me déranger sauf si un membre du Shukai se manifestait. Je m'étalais alors dans ma chambre et je m'écroulais de fatigue, j'avais l'impression d'avoir combattu sans cesse pendant de longs jours alors que je n'avais pas fait grand-chose. Je me laissais alors porter par mon sommeil... J'en avais besoin et je devais récupérer au plus vite ma force afin de me préparer à une éventuelle confrontation. Je ne me rendais pas du tout compte du temps qui passe. Je ressentais juste à un moment une aura familière qui me sortait de mon sommeil, preuve que j'avais déjà pu récupérer et quand j'entendais ce son, il me semblait reconnaître Yanosa... mais quelques choses semblaient différentes.

Je n'y prenais pas attention, c'était peut être dû à la fatigue. J'écoutais sa phrase qui ne me faisait en rien sourire, chose que j'aurai pu faire d'habitude. Je me redressais de la pénombre pour sortir de mon lit et me dresser face à celui qui était mon sensei. Je m'avançais alors de quelques pas et je mettais ma tignasse à l'arrière... Mon regard doré était toujours de mise et je pouvais voir Yanosa... Le ton qu'il émettait, était différent de l'habitude... Je m'en rendais bien compte... Je me dégourdissais un peu, pour ne dire qu'une chose.

« Combien de temps s'est écoulé depuis ce qui s'est produit sur l'île ? »

Il était clair pour moi que je ne savais plus du tout me situer sur une échelle chronologique à court terme. Il y avait eu tellement de chose qui s'était produite... Je me demandais si il allait me questionner, ce que j'allais répondre. Dire la vérité ou non, j'en étais le libre maître et il n'y avait presque personne pour contredire mon histoire. Je m'approchais alors tout prêt de lui afin de mieux le voir.

« Quelque chose ne va pas ? Qu 'en est-il des personnes qui étaient sur l'île ? »

Je me sentais encore fort courbaturé, il me faudrait sûrement encore quelques jours pour récupérer totalement, je regardais la marque qui était toujours sur mon bras...Si c'était réellement la fin des furyou, pourquoi cette marque était toujours là ? J'aurais tout le loisir de penser à cela une fois rentrée au Shukai.

« On fait quoi alors ? Je suppose que tu es là pour me ramener au Shukai ? »

Dans un silence de mort, à peine les froissements du textile sur les vêtements d'Arekushi se firent entendre lorsqu'il se releva de sa couche. Aucune marque apparente de blessure, mais la fatigue se lisait dans son langage corporel et, même dans cette semi pénombre, le jashiniste avait peine à reconnaître le visage de celui qui était entré sous le tutorat de son alter ego. Ces cheveux, ces traits tirés et marqués... Le jeune homme devait en avoir vu de belle. Pour un peu, on aurait pu croire un trentenaire bien tassé. Sans bouger de sa position, en regardant Arekushi se débarbouille comme il le pouvait en tirant ses cheveux en arrière, le guerrier rouge l'inspectait.

« Cela fait plus d'un mois, maintenant. Si on avait su... Crois bien que nous nous serions précipité à ton secours, toi qui as voulu te sacrifier pour nous. »

Les images revenaient en mémoire au jashiniste. Non, ce n'était pas lui qui avait vécu tout ça, mais cela ne changeait rien : même coincé en dedans, il avait tout vu, tout perçu et n'avait pas manqué une miette du spectacle qui s'était offert à lui. Tantôt brave, tantôt pitoyable, ce dernier était la source de bien des malaises chez Yanosa, qui aurait tellement aimé pouvoir mener tout cela en personne.

« Et bien... Kakeshuou et Setsuna sont en bonne forme, grâce à toi. Ta quête de pouvoir... nous aura permis de les sauver, au final. Hmm... Quant à tout ceux qui étaient sur l'île ensuite et bien, que dire... ils s'en sont sans doute sortis, puisque... la destruction de ce monceau de terre n'a finalement pas eu lieu. Ce qui m'amène naturellement à te demander ce qui s'est passé, pendant tout ce temps. Pourquoi ne rentrer que maintenant ? Tu as été retenu, d'une façon ou d'une autre, ou bien as-tu voulu tenter de monter ta bicoque en bord de mer, loin de tout ? Ça pourrait se comprendre, après tout, mais... »

Yanosa se tourna d'un quart, cessant de s'appuyer contre l'ouverture de la porte et ressortant dans le couloir pour initier le mouvement qui mènerait les deux hommes à l'extérieur, dans la nuit noire de la ville portuaire. Le jashiniste reprit, tout en marchant dans le couloir boisé, le ton de sa voix atténué pour rester un tantinet discret.

« … Il faut, en effet, et comme je te l'ai dit, rentrer au bercail maintenant, d'autant que... Nous n'avons pas été en reste, pendant ton petit congé sabbatique. Le Shôzaichi a été attaqué, par une horde de Serviteurs accompagnés par un Furyou. L'attaque était... un peu trop bien préparée et efficace, nous avons subi de lourds dégâts et de nombreuses pertes humaines. Nous en sommes malgré tout sortis victorieux, mais depuis... Quelque chose ne tourne plus rond, à la capitale.

Écoute, je vais être franc, dit-il en se retournant vers Arekushi, avant d'atteindre les escaliers qui les mèneraient au rez-de-chaussée, personne à part moi ne sait que tu es en vie. Et pour l'instant... je crois que c'est pour le mieux. Des yeux et des oreilles épient un peu partout, dans le berceau de l'Alliance, et moi-même, je ne peux pas être sûr de qui tire ces ficelles. Je vais donc, effectivement, te ramener à la capitale... mais dans la discrétion la plus absolue. Personne, au moins pour un temps, ne doit savoir que tu es en vie, tu comprends ? Nous avons pu vaincre un Furyou ce qui, paradoxalement, nous place dans une position fort déplaisante... Nous allons donc devoir te trouver une cachette, un endroit où personne ne pourra te dénicher.

Y a-t-il des gens, là-bas, à qui tu voues une confiance sans faille ? Des gens qui pourraient, éventuellement, être mis au courant ? »

Sa sœur ? Il s'agirait sans nul doute d'un très bon premier choix...

Il m'annonçait que cela faisait un mois que j'avais disparu... J'avais l'étrange sensation comme s'il s'agissait que de quelques jours, mais je pouvais le croire vu que j'avais perdu toute notion du temps. Il continuait à répondre à mes questions en me disant que le vieux Samui et la traînée du Shukai étaient sain et sauf... une bien bonne chose et sans doute pour tous les autres de l'île vu que celle-ci ne s'est pas détruite pour finir. Je fixais alors Yanosa qui me demandait ce que j'avais faits pendant tout ce temps, pourquoi je n'étais pas rentré plus tôt, que je voulais peut-être en profiter pour rester sur place ou alors partir et faire ma vie en gros... Il n'y avait rien de tout cela, dans ses paroles il n'y avait qu'ignorance, mais je ne pouvais pas lui en vouloir, aucun intérêt de toute façon, ce n'était que des questions mineures qui étaient pourtant assez pertinentes. Je le laissais poursuivre son monologue en affichant toujours rien sur mon visage... Il avait dû cependant repérer ma faiblesse, un détail.

Yanosa m'invitait alors à le suivre, je le faisais toujours en silence en continuant de l'écouter. Il me disait que nous devions rentrer au Shukai et que pendant mon absence nos terres avaient été attaqué par les serviteurs, ils disaient que l'attaque était un peu trop bien préparée, qu'il y avait eu pas mal de pertes mais que le Shukai avait vaincus... Je restais toujours impassible alors que l'on descendait les marches afin de se diriger vers la sortie. Il voulait me parler franchement... comme quoi il valait mieux pour moi me cacher, vu ce qui s'était passé et il me demandait si j'avais une personne de confiance pour dire de me tenir à l'écart pendant quelque temps. Je sortais alors de l'auberge et j’entraînais Yanosa à l'arrière de celle-ci... Ce que j'allais lui révéler, changerait surement sa façon de voir les choses et grandement.

« Je n'ai pas besoin de me cacher. »

Je le fixais alors d'un regard sombre.

« L'attaque est en partie de ma faute, mon chakra à permis cette attaque coordonnée des serviteurs... Mais ce n'était qu'une suite logique de vouloir détruire la nation du danger que j'étais devenu aux yeux de Monwa. »

Je souriais intérieurement, ce mensonge ou cette vérité n'était que mienne.

« Je me suis retrouvé face à Monwa, avec deux autres shinobis... Miko et Yami, nous étions des potentiels furyous... Mais ce n'était pas le cas... Les deux shinobis se sont évanouis rapidement, pendant ce temps là, je possédais toujours le pouvoir de la créatrice de l'île... Shoka, une furyou primaire. »

Je lui laissais bien tout le temps d'absorber mes paroles.

« S'en ai suivit une lutte acharnée envers celui qui se disait immortel et d'une puissance inégalable, ce qui était faux, il n'était qu'une création... une expérience raté, un furyou de seconde zone. Sa folie, son ambition, sa quête l'avait rendu plus faible qui ne le croyait... Le combat a éclaté alors entre nous deux. »

Je n'exprimais toujours rien et je parlais calmement et lentement. J'y croyais tellement que tout cela me semblait bien réel.

« Le pouvoir de Shoka lié à mon pouvoir de manipulation du temps m'a permis de vaincre Monwa, de nous débarrasser une bonne fois pour toute de ce monstre...La menace n'est plus, il était aussi mortel que toi et moi. J'ai retrouvé un plaisir immense de tuer un être aussi puissant, mais comme tu vois, j'en porte aussi des séquelles irréversibles... Je pense que j'ai dépassé des frontières auxquels je n'aurais pas du mettre un pied. »

Je m'avançais de nouveau, comme pour partir.

« Je n'ai donc aucune raison de me cacher et le serviteurs sont maintenant inoffensifs. »

Yanosa allait devoir marcher sur des œufs, s'il espérait pouvoir amener les choses, et à plus forte raison les personnes, là où il voulait qu'elles soient et surtout au bon moment. Il ne pouvait pas se permettre de rétablir le contact entre Arekushi et sa sœur, pas plus qu'il ne pouvait permettre à son élève aux yeux dorés d'entrer en contact avec n'importe qui. Le jashiniste n'était pas dupe, et la survie du Jisetsu ainsi que les changements physiques qu'il avait subi malgré lui laissaient supposer une succession d'événements plutôt incongrus sur l'île, cette même île que son alter ego avait fui la queue entre les jambes en pensant qu'elle était réellement en train de disparaître. Yanosa se doutait bien qu'Arekushi n'avait pas simplement passé du bon temps là-bas, aussi sa question était parfaitement rhétorique, mais il espérait bien que le Jisetsu en vienne assez rapidement à lui expliquer ce qu'il en était. Ce qu'il fit, une fois les deux hommes arrivés à l'extérieur, dans le froid de la nuit.

Ainsi vinrent les explications, un tantinet confuse mais cohérentes : Arekushi raconta au guerrier rouge comment il avait été fait captif par Monwa, en la compagnie de deux autres shinobis dont le nom était totalement inconnu au jashiniste, puis comment il avait utilisé le pouvoir filtré dans son sang, et qui descendait directement d'un Furyou primaire. Ainsi, c'était donc ça.. ? Le pacte que le jeune homme avait passé devait l'avoir lié à cette créature, Shoka, qui qu'elle ait pu être, et lui avait permis de tenir tête et même de vaincre le chef, le prince, celui qui avait tourmenté le monde shinobi depuis de nombreux mois. A l'écoute de ce récit, le guerrier rouge ne put s'empêcher d'éprouver un léger malaise... Était-ce parce qu'il remettait en question la véracité des propos que l'on venait de lui servir ? En partie... Ses sens étaient en effet affûtés comme le rasoir et parvenir à outrepasser cet instinct demandait une pratique du mensonge sans doute plus poussée que celle du Jisetsu. Mais, Yanosa garda ces soupçons pour lui, prêt à boire les paroles de son « élève » tant qu'il pouvait en retirer quoi que ce soit.

« Comme je te comprends, Arekushi, comme je te comprends, dit-il en passant fermement sa main sur l'épaule du Jisetsu pour lui montrer son amitié. Vaincre un tel adversaire a du être absolument délectable. J'ai moi aussi eu droit à ce plaisir à la capitale, même s'il ne s'agissait sans doute que d'un laquais. »

Avançant vers l'extérieur de la ville endormie au côté d'Arekushi, le jashiniste inspectait silencieusement les environs pour s'assurer que personne ne les surveillait ou ne les suivait. Bientôt, les deux hommes rejoignirent la route qui les mènerait à la capitale.

« Je ne sais pas trop quoi dire, c'est... formidable, que tu ais pu accéder à un tel niveau de pouvoir, vraiment. Je crois qu'avec ça en toi... tu pourrais même espérer me battre, si tu le voulais. Ha... Mais ne te méprend pas, mon avertissement tient malgré tout, et plus encore d'ailleurs que si tu avais simplement survécu sans rentrer au bercail avec ce fait d'arme exceptionnel. Je te l'ai dit, on ne peut se fier réellement qu'à très peu de personnes, là-bas... voire à aucune, en réalité. Et pour autant, nous devons bel et bien y retourner, justement pour pouvoir tirer ça au clair. Je déteste les conspirations, mais il arrive un moment... où il faut les prendre à bras le corps. »

Yanosa réfléchit un instant. Une idée, qui pour un peu aurait pu être qualifiée de lumineuse, lui vint alors.

« Arekushi... Tu as bien dit que ton pouvoir avait servi à canaliser l'attaque contre nous, c'est exact ? Nous avons capturé... plusieurs Serviteurs, au terme de la bataille. Je pense qu'il serait intéressant de voir ce qu'on pourrait faire de ça. Je t'amènerai au geôles... Peut-être cela nous mènera-t-il quelque part... »

Un plan pour débusquer des traîtres qui n'existaient peut-être même pas ? Pourquoi pas, après tout.

« Mais quoi qu'il arrive je t'en supplie, méfie-toi : il ne faut pas que ton retour soit appris par qui que ce soit. L'élément de surprise sera indispensable. Te trouver une planque au terrain d’entraînement sera peut-être la meilleure solution... Personne n'y va plus depuis quelques temps, ça limiterait les risques...

Allez, rentrons vite, il faut arriver avant l'aube pour ne prendre aucun risque. »

J'avais finis de raconter mon histoire, il n'y avait pas de réel réaction, je savais que ce n'était pas facile à croire. Je savais que Yanosa était difficile à duper, mais j'étais l'un des seuls à savoir la vérité et même si il doutait, il ne pouvait pas nier ce que je disais. Je le voyais alors tenir mon épaule en me disant qu'il me comprenait, je n'y croyais pas un instant, il avait changé... d'une manière que je ne pouvais vraiment expliquer. Il disait qu'il avait du combattre aussi quelqu'un, un furyou ou un serviteur sans doute.

« Tout les furyous sont puissants, sauf que certains ne savent pas utiliser leurs potentiels. »

On s'avançait vers l'extérieur de la ville, j'étais a mon aise alors que Yanosa semblait regarder si on ne nous suivait pas et on rejoignait la route qui menait vers la capitale. On continuait notre discussion, il me parlait de conspiration, qu'on ne pouvait avoir confiance en personne, il s'était passé quoi au Shukai depuis mon absence ? Il disait pourtant qu'il fallait rentrer pour mettre tout cela au clair et qu'il fallait, en quelque sorte, combattre tout cela. Je restais alors impassible, cela ne m'intéressait pas beaucoup en fait, je réfléchissais plus à ce que j'allais faire er devenir que de me préoccuper d'une quelconque conspiration. Il pensait alors à une chose, ils avaient capturés plusieurs serviteurs et ils seraient alors intéressant pour moi de les rencontrer, je n'y voyais pas de réel intérêt, mais pourquoi pas, je découvrirais peut être pourquoi je possédais encore la marque.

« Pourquoi pas, ça passera le temps. »

Il me suppliait alors de me méfier, j'étais toujours méfiant, mais mon esprit était plus paisible qu'avant. Il fallait que mon retour soit une surprise, dans mon état je me demandais si on pouvait encore me reconnaître de toute façon et il me conseillait le terrain d’entraînement pour m'y poser quelque temps. Il finissait par dire de se dépêcher pour vite rentrer. La nuit était pleine et nous serions là avant l'aube sans trop de soucis.

« Le meilleur serait de m'emmener directement dans les geôles, personnes ne pensera me trouver là-bas... Je verrais ce que ces types ont à dire... »

On continuait alors notre route vers la capitale dans un silence de mort. Je n'avais plus rien à dire, j'avais eu pas mal de réponse à mes questions et j'allais découvrir de moi-même ce qui s'était produit au Shukai, j'allais donc me montrer patient sans demander des nouvelles de qui que ce soit.

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