Musique ♫:

Cette mission, j'avais peine à y croire... Pourtant, elle portait bien le sceau de la Kazekage, ma Sensei. Il s'agissait d'un ordre spécial, ne comportant aucun rang particulier qui m'était confié à moi et moi seul dans le plus grand des secrets. Je ne comprenais pas ce que tout cela signifiait, ni pourquoi j'avais été désigné pour accomplir un tel périple. La technologie que j'avais récemment mise au point jouais sans doute en ma faveur, mais en étais-je seulement capable ? Face à l'immensité de la tache que l'on me confiait je ne pouvais que me sentir minuscule, insignifiante. Pourtant, la peur, comme l'incertitude avaient finit par laisser place au désir des plus ardents d'accomplir mon devoir. D'une certaine façon, et je le réalisai enfin, j'obtenais ce que j'avais toujours désiré du fond de mon être. La liberté, un monde sans limite ni frontière, un monde à explorer, à affronter, à aimer. Un monde remplit d'histoires à raconter... Peut-être qu'en fin de compte j'avais pris la décision de devenir une Kunoichi uniquement dans ce but là, espérant qu'un jour une opportunité surgisse pour briser les chaînes d'ors qui, jusqu'alors, entravaient mon existence.

Il y avait aussi Yami et puis, tous les autres... Certain que j'aimais, d'autre auquel je tenais. J'allais devoir m'éloigner de toutes ces personnes qui avaient contribué à enrichir ma vie. Également, je savais qu'il me fallait prendre de la distance vis-à-vis de certains d'entre eux. Non pas parce que je les méprisais, mais bien au contraire parce qu'ils étaient chers à mon cœur. Chaque jour depuis, je n'avais de cesse de me demander si j'avais fais les bons choix. A plusieurs reprises je mettais torturée l'esprit durant de longue heures, hésitant à retrouver Yami dans son manoir avant de finalement me résigner, pensant qu'elle serait plus heureuse sans moi. Je nourrissais le besoin de remettre de nombreuses choses à leur place et ce long voyage en solitaire se présentait à moi tel un exutoire.

Pourtant, je fus secouée par l'incertitude et la peur lorsque j'appris que mon père désirai s'entretenir avec moi dans son bureau. A cet instant milles questions assaillirent mes pensées telles des nués de piques que l'on enfonçait dans mon crâne ? Pourquoi voulait-il me voir ? Lui qui ne m'adressai pratiquement jamais la parole, lui qui n'avait jamais fait attention à moi.... Avait-il eut vent de la mission que l'on m'avait confié ? Voulait-il me briser les ailes avant que je n'ai le temps de m'envoler ? Pourtant, il s'était soucié de moi, durant cet instant où il m'avait rendu visite à l’hôpital. Qu'est-ce que tout ceci pouvait signifier ? Que devais-je comprendre de cet homme qui me semblait si distant, si lointain. Moi qui n'avait jamais vécue que dans son ombre, si bien que j'avais du finis par me confondre avec cette dernière au point de ne plus paraître à ses yeux...

Vêtu du somptueuse robe immaculée, je traversai, pas à pas, le long couloir menant jusqu'à la porte de son bureau. Seul résonnait dans cette immense corridor le son claquant de mes talons sur le parquet. Je marchai rapidement, plus que ce qu'une demoiselle de mon rang aurait du faire. Parvenue devant la porte en chêne massif je frappai à cette dernière aussi discrètement que possible. Bien qu'il m'eut convoqué, je craignais tout de même de le déranger. J'entendis aussitôt sa voix m'incitant à entrer. Alors, je me fis la plus discrète possible en refermant soigneusement la porte derrière moi. Il était toujours là, fidèle à lui-même, assis derrière son bureau devançant cette grande baie vitrée qui donnait une vue plongeante sur le Kenkyuujo. Tandis que j'avançais, je m'attardai un instant dans la contemplation de mon immense bibliothèque murale, me demandant s'il avait put lire tous ces livres. Il y avait temps de chose que j'ignorai à son sujet...

Lorsqu'il éleva la voix, je ne pus que baisser la tête, agissant par instinct. Les fois où il m'avait battu pour mes nombreux tort me revinrent en mémoire. Je frissonnai, brutalement saisi par la peur. Lui n'avait pas bougé de son fauteuil, je savais son regard implacable posé sur moi.

-Vous voici enfin. J'ai cru comprendre que notre Kazekage vous avait confié une mission assez particulière. Ces informations sont-elles exactes ?

Je déglutis, ravalant ma salive. Ce fut, non sans effort, que je parvins à lui répondre.

-Il... Il est vrai...
-Combien de temps serez-vous absente ?
-Sans doute pour quelques mois, peut-être plus...

Le ton de sa voix était toujours aussi autoritaire, toujours aussi froid. Je ne comprenais pas le but de toutes ces questions, mais ces dernières se bousculaient en une cohorte insaisissable dans ma tête. Il marqua une longue pause durant laquelle je n'osai pas un seul instant lever le regard dans sa direction.

-Dois-je donc en conclure que votre voyage vous mènera jusqu'au pays des neiges ?

Mes yeux s'écarquillèrent subitement tandis que je demeurai toujours prostrée, la tête basse. Jamais n'aurais-je cru l'entendre un jour évoquer ma terre natale. A plus forte raison car cela laissait sous entendre quelque chose ayant avoir avec ma mère...

-Oui...

Fis-je en manquant presque de balbutier. Un nouveau moment de silence vint soutenir la tension de l'atmosphère déjà presque tangible.

-Soit... Nous aurons une importante discussion à votre retour. Vous pouvez disposer.

Je m'inclinai puis me dirigeai directement vers la sortie. Mal à l'aise en me contentant encore une fois de réagir instinctivement à ses trois derniers mots.

-Une dernière chose...

Alors que ma main s'apprêtait à saisir la poignet, je me retournai subitement, laissant nos regards se croiser.

-Soyez prudente !
-Oui père...

Les mains jointes vers le bas, je m'inclinai respectueusement avant de quitter la pièce. Refermant la porte dans mon dos, j'allais directement m'appuyer contre un mur, incapable de réaliser toute l'ampleur des événements. Il s'inquiétait pour moi...