- Même les gens comme nous ont droit à un avenir, ma sœur.

Je remuais le fond d'une bouteille, sans trop savoir quoi dire.

- J'y crois pas trop, t'sais.

J'y croyais pas trop de base, à cette discussion. Tout sourire qu'il est venu me voir, le rouquin. Tout sourire qu'il me dit qu'il sait ce que je suis. Tout sourire qu'il est, alors que je me préparais à lui crever ses yeux rieurs. Mais voilà qu'il me montre le signe. Que son pouce devient flammes, alors qu'il le lève, avec son air chafouin. Et je sais que lui et moi sommes semblables, que je ne suis censée rien craindre. Car même lorsque l'on se retrouve entre êtres de la même engeance, la trahison n'est jamais à exclure.

Mais ça ne semblait pas à l'ordre du jour.

On avait discuté un bon moment durant, la concidence (ou pas) faisant que nous nous dirigions dans la même direction. Nos bouteilles s'étaient échangées, les récits aussi. Et finalement, il m'avait demandé où j'allais. Ce que je faisais. Et je lui avais répondu, aussi vaguement que possible, que je me cherchais des occupations. Pas faux, mais pas vrai. Une autre personne aurait reçu mon poing dans la gueule, cela dit. Mais il avait rapidement compris que j'avais aucune idée de ce que je faisais. Et voilà où on en était, alors qu'il avait réussi, difficilement, à me faire admettre que je voyais pas un avenir très radieux pour moi. Pour lui. Pour nous tous.

Et on s'était séparés, dans un silence pesant. Il m'avait souri, et m'avait dit que là où j'allais, je pourrai avoir une surprise.

Ouais, ouais. Je déteste les surprises. Elles sont toujours putain de désagréables.

Le soleil se couchait, mais finalement je voyais les Hauts Remparts de Konoha, devant moi. Quelques heures plus tard, et j'étais présente devant. Il était raisonnablement tard, alors que je m'adressais au premier garde qui m'interpellait.

- Je suis Jun, j'aimerai rentrer à Konoha pour y travailler.

Je n'avais pas précisé le genre d'emploi que je souhaitais, et c'était là la beauté de la chose. Après tout, je n'avais besoin de conter ça qu'à la bonne personne. Soit pas lui ni l'incapable en faction, autant vous le dire direct.

• Soit sereine, tu veux bien ? Évite de faire fuir les nouveaux arrivants.

Mais je suis toujours sereine, bordel ! Roh, ça va, hein ? Ce n’est clairement pas ma faute si je tombe sur des sombres crétins à quelques reprises – par quelques reprises, je veux entendre par là, bien sûr, à toutes les cinq minutes. Et puis, on n’a qu’à pas m’attitrer à un poste de garde qui pue carrément l’anus de sa grand-mère. Monter la garde aux portes du village de la Feuille. Ah ouais, carrément ! Je suis devenu une Kunoichi pour me faire chier à ce genre de poste. Croyez-le ou non, j’ai fait des efforts pour rester « zen », comme l’autre tocard dit. Des efforts herculéens, tout droit sorti des tréfonds du cul défoncé de vos mères. Maintenant que vous avez cette image en tête – de rien, ça fait me fait extrêmement plaisir – vous comprenez le « struggle » que j’ai ? Mes gentils sourires étaient crispés, ma posture toute tendue. Je faisais preuve d’un contrôle de soi jamais vu auparavant. Quoi que, pour les talents d’acteur, même Léonardo Di Caprio a plus de chance que moi d’obtenir un putain d’Oscar.

La journée arrive enfin à son terme. L’astre solaire disparaît à l’horizon, laissant sa place au crépuscule. Les ténèbres engouffreront bientôt ce bas monde. Peu importe la signification poétique que ce moment puisse avoir, pour moi, cela annonce qu’une seule chose : la fin de mon chiffre. Libération ! Alléluia. Les larbins se préparent à fermer les Hautes Portes alors que je suis étendu au sol, mon corps prenant enfin une dose de répit suite à une journée éprouvante, autant pour le corps et l’esprit. Rester dehors pendant des heures de temps, en hiver, habiller d’un simple jogging et d’une veste, c’est pas le top. Tout d’un coup, j’entends une voix s’élever. L’un des cons m’accompagnant lors de cette sale journée à oublier annonce qu’un individu s’approche des portes. Oh, hell nah !!

Nom d’une pute vierge truffée d’une tête de gland. Ce n’est pas vrai ! À cette heure-ci ? Je me relevai d’un bond et fit signe aux gardes de fermer les portes rapidos pretos, mais ils firent à leur tête et attendirent l’inconnu. Une femme, cheveux noir et, malgré la distance nous séparant, je perçu le gris de ses prunelles. Nique ta race, ma fille. Les cernes sous mes yeux parlent d’elles-mêmes. Le grand Jônin dont j’ai oublié l’identité s’avança pour placoter avec la nouvelle arrivante qui dit être venu ici pour chercher du travail. Ah, une autre, tiens. Comme le dit le rouquin, on a assez d’itinérants dans nos jardins.

Tout d’un coup, je sentis un mal de tête intense. Est-ce la faute de la fatigue accumulée ? Je me sentais… bizarre. Comme si j’étais dans l’obligation de faire une bonne action. Oui, aider cette femme ! Je sentais un besoin obligatoire de guider cette fille vers la lumière. D’un bond, j’arrivai au niveau des deux autres protagonistes et je poussai du bras le roux qui était dans mon chemin. J’affichai sur mon minois un magnifique sourire tout ouvert, laissant paraître ma dentition blanche. Le bonheur et la joie se lisait dans mes perles écarlates.

• Si tu n’as aucune expérience dans aucun domaine, ce n’est pas grave. J’vais te diriger vers des métiers faciles d’accès pour tous. Tu choisiras la suggestion que tu préfères !
  
  Tout d’abord, il y a plombier. C’est de connaissance générale que ça paye très bien. Eh ouais ma grande, ils prennent même les gens comme toi et moi, sans aucun diplôme ou autre ! Par contre, tu commences en bas de l’échelle et la compagnie ne t’offre pas la ventouse pour déboucher les toilettes. T’es donc obligé de faire ça avec tes mains. Si tu contrôles le Suiton, tant mieux. Autrement, t’es dans la merde – littéralement, haha.
  
  Ensuite, j’ai vu dans le journal dernièrement qu’un magasin de bobettes nommé « Caleçons vos goûts ? » – jeu de mot pourri, je sais très bien – cherche des employés à temps plein. Ce n’est pas le simple emploi de préposée à la caisse ou autre, mais en fait, c’est pour nettoyer les bobettes des clients. Dure vie. J’imagine que le pire doit être de s’occuper de ceux des Akimichi.
  
  Puis finalement, t’as l’industrie de la prostitution. Je ne crois pas que j’ai besoin de développer pour celui-là. Si jamais tu choisies cette voie, respect ma fille. Franchement, j’oserais pas T’as du courage !

Je finis ce long monologue qui ne fait probablement aucun sens en braquant ma senestre vers cette dénommée Jun et lui lève mon pouce en guise de félicitations.

Les gens qui gardent des trucs, c'est bien les pires.

Ils se la pètent et tout et tout, parce qu'ils ont rien d'autre à foutre de leur vie. Et sont de toute façon bien incapable de le faire, cet autre chose. Le premier, avec ses lunettes de soleil ? M'as-tu vu au possible. Genre qu'il me prend de haut, genre qu'il me prend pour une vagabonde parce que je suis un peu sapée n'importe comment parce que je suis un peu en voyage t'as vu. Il a cru qu'il pouvait me parler comme ça, lui ? J'suis sûre je suis plus importante que lui. A ma façon. Puis nan mais sérieux là ? SERIEUX ? DES PUTAINS DE LETTRES DE RECOMMANDATION ?!

Un tic anime ma joue. Je le regarde avec un air qui veut dire "Tu te prends pour qui le péquenaud ?". Et je finis par m'adresser à lui, avec un ton qui n'avait rien d'amical.

- Bankichi, c'est ça ?

Je laisse passer quelques secondes, mes yeux gris rivés sur ses lunettes de soleil.

- Et bah tes lettres de recommandation, tu peux te les-

Pas le temps de lui dire où je pensais qu'il pouvait se les foutre, son petit air de fouine et son ton déplaisant, qu'une gamine déboule devant moi, poussant sur le coté ce sinistre énergumène. Je vous le dis direct, je la sentais pas. Elle avait trop bizarre, trop enthousiaste ! Comme un bébé hérisson en manque de cocaïne, ce qui est bien flippant maintenant qu'on y pense.

Puis j'ai entendu sa diatribe. Et si au début j'aurai pu être tentée de sourire, toute l'envie, justement, de sourire, s'était envolée vers des cieux plus cléments. Soit très loin de ce coin qui était de plus en plus pourri. Je cligne des yeux, mon visage n'affichant ni tact ni affect. Je la fixe longuement, pour être sûre. Qu'elle existe, déjà. Et que ce qu'elle m'a dit était bien réel. Et ça l'était.

- Gamine. Casse-toi ou je te pète la gueule, et t'auras plus l'occasion de faire le PUTAIN DE MOINDRE JOB COMPRIS ?!

Ouais, j'avais gueulé la fin de ma phrase, rien à foutre qu'on m'entende ! Qu'on me regarde et qu'on me juge ! On se fout pas de ma gueule, putain ! Et ça ces péquenauds allaient le comprendre, de grès ou de putain de force !

- Et ça, ça s'applique à VOUS PUTAIN DE TOUS ! JE VEUX PLUS VOUS PARLER ! JE VEUX UN RESPONSABLE SINON JE PREVIENS JE CASSE TOUT ! VOUS ENTENDEZ ?! TOUUUUUT !

Là, j'étais clairement en pétard, furibonde, énervée et tout ce qui allait avec ! Mes pupilles semblaient pouvoir tuer d'un unique regard, ce qui voulait tout dire.

Mais j'aurai eu l'air plus crédible si à ce moment précis, mon ventre n'avait exprimé son envie d'un peu de bouffe. Avec une longue plainte qu'il aurait été difficile d'ignorer.

Chikin se baladait tranquillement dans la rue il avait une brochette dans chaque main parce que c’était le soir et que quand la nuit tombe cela lui donnait faim. On pouvait également apercevoir des paquets de chips dépassé de son manteau. En tout cas il était bien armé pour ce soir. Ça allait être une bonne bouffe. Soudain un petit Akimichi, vint le voir, il semblait assez essoufflé.

-Mr Chikin y a Sera qui a dit qu’on avait des gros calçons qui puent.

Halalalala il avait pourtant demandé une campagne de sensibilisation contre le racisme envers le physique des Akimichi mais visiblement il n’avait pas été entendu. Si ça continuait ainsi il devrait demander aux Akimichi de créer une manifestation en allant chier dans toutes les toilettes du palais de l’Hokage après avoir pris des laxatifs. Le chef de clan ne voulait pas en arriver là mais en dernier recours il n’aurait absolument pas d’alternatives.

Quand il arriva sur place il fût assez stupéfait de voir une fille qui était d’ailleurs plutôt jolie. Elle était visiblement assez en pétard après Sera qui devait avoir dit d’autres conneries en plus de celles sur les Akimichis. Visiblement la nouvelle arrivante voulait lui péter la gueule pour reprendre son expression, en cet instant précis Chikin hésita à créer une marre de boue pour pouvoir les faire combattre, cela aurait été marrant et excitant à voir. Mais le restaurateur pensa soudain à la réaction de sa femme enceinte si jamais elle apprenait ça. Les poils du trentenaire se hérissèrent d’un coup. La jeune femme expliqua donc enfin gueula donc qu’elle voulait un responsable. Elle menaçait le village tel une petite fille à laquelle on n’aurait pas offert sa poupée. Un gargouillement se fit ensuite entendre ce qui émut au plus haut point le gros bonhomme. L’Akimichi alla donc à la rencontre du groupe.

-Sera, le clan Akimichi se fait un plaisir de t’offrir pour mission le récurage des toilettes du clan Akimichi, on a bien besoin d’un ninja talentueux pour pouvoir faire ça.

Bon cette mission n’aurait pas forcément lieu mais cela lui permettait d’assoir un peu son autorité et si jamais l’Hayashi ne la respectait pas, il prendrait des mesures disciplinaires auprès de son clan en temps voulu.

-Bonjour je suis Chikin chef du clan Akimichi, je t’offre cette brochette pour te rassasier si tu promets de rien casser.

Il tendit la brochette à la jeune demoiselle.

-Ecoute même si cela n’est pas très plaisant nous avons besoin de savoir ce que tu viens faire ici. Konoha est une terre d’accueil pour chaque personne recherchant un nouveau foyer alors si c’est ton cas tu seras la bienvenue. Es-tu une shinobi ou exerces-tu un autre métier ? Sache que je possède plusieurs restaurants dans lesquelles tu pourras aller si tu réponds à ma question sans t’énerver.

Nah mais oh, elle se prend pour qui cette salope ? Voilà que j’offre généreusement une assistance précieuse à une parfaite inconnue en quête d’emploi. Je lui donne gratuitement des suggestions pour l’éviter d’aller vivre dans la rue et qu’est-ce je reçois en retour ? Eh ouais, bibi reçois de la merde ! Ma mine joyeuse et tout sourire disparaît au fur et à mesure que la folle devant ma Sainte Personne pète un câble. Pour une raison ou une autre, elle n’a guère aimé recevoir mon aide et me menace de me briser la tronche en mille morceaux. Je reste là, debout, droit comme un pic, n’esquissant le moindre geste alors que cette Jun déverse sa rage inexpliquée. Je la fixe longuement, mon visage désormais amorphe de sentiments. Elle refuse mon aide. Cette bonté qui n’apparaît qu’une seule fois suite à une longue attente de mille nuits, cette catin l’a jarte comme de la merde. Jamais je n’ai fait preuve d’autant d’amabilité envers quelqu’un et voilà la réaction que je me tape. Ou peut-être est-ce autre chose ? Je prends une mine désappointée et m’avance d’un pas, me faisant insistante.

• Heeeeeein ? Tu n’apprécies pas l’aide que je t’offre ? Ou peut-être est-ce les suggestions que je te propose qui t’irrites ? Bah écoute, si tu n’aimes pas la prostitution – ce qui est parfaitement compréhensible – y’a toujours danseuse de dispo. Le métier de pouffiasse est un dernier recours, certes.

Il suffit de voir les choses du bon côté, non ? Il existe toujours une alternative avant d’atteindre le pire scénario possible. Je pourrais bien sûr lui donner des tuyaux sur le marché noir de ce grand village et la vente de drogue souterraine, mais en parler ici devant des Shinobis de classe supérieure tout droit sorti du rectum de l’Hokage n’est pas spécialement la meilleure des idées existantes. Ces cons iront direct sucer le Rokudaime puis me faire subir des interrogations à la con. Jamais je ne dirai où se cache mes sacs de cocaïne ! Bon, il y a toujours l’option Yamanaka qui peut fouiller dans mon esprit et ça c’est une autre histoire, alors on va éviter de faire les cons.

J’essaie de calmer l’inconnu en lui proposant d’autres alternatives. Je suis sincère dans mes propos ! Cet élan de gentillesse n’est pas un pur foutage de gueule – le narrateur dit : à moitié – il faut savoir prendre en pitié son prochain. Je m’apprêtais à poursuivre mon monologue dans l’espoir d’apaiser l’esprit troublé de la jeune femme avec la raison que j’utilise depuis le début de cet échange alors qu’un gargantuesque boulet de graisse sauvage fait son apparition. Alors lui, je ne le connais clairement pas. En revanche, il connaît mon prénom. J’ai déjà une bonne réputation dans ce coin paumé, à ce que je vois ! Voilà qu’il me sort une remarque débile pour se venger de ma remarque de tout à l’heure, sur les caleçons des Akimichi. Bitch mode activated ! Je pose une main sur ma hanche, ferme les yeux, affiche un sourire narquois et je fais bouger ma main devant mon visage comme si je tentais de chasser gentiment une odeur qui passe par là – ouais bon, c’est plutôt son idée de merde que je chasse.

• Heureuse de voir qu’on me considère comme une Kunoichi d’exception. Néanmoins, si vous n’êtes pas apte de vous occuper de cette piètre tâche vous-mêmes, vous n’êtes pas mieux que des incapables. Quelle mauvaise image que vous donnez à vot’ clan.

Bien que ma pique passe dans le beurre, le gros lard focalise plutôt son attention sur la femme en crise de nourriture et lui offre une brochette de poulet en échange qu’elle ne s’énerve plus. Là, je laisse tomber les bras avec une mâchoire qui décroche et tombe au sol. Le pire n’est pas là : il propose à la Nukenin de lui faire visiter ses restaurants si elle calme son tampon. Je reste sans voix pendant un instant avant de lever les bras dans les airs et tourner lentement sur moi-même, déviant dans tous les sens.

• Et voilà ! C’est pour ça qu’on considère que Konoha est le village des bisounours ! « On veut paraître plus sérieux et méchant », ils disent. Et la première étape pour arriver à ça, c’est de se plier devant les exigences d’une fillette qui chie une tartine. Génial, chapeau !

Une meuf menace de tout casser. La réaction ? Lui faire plaisir ! À Kiri, ils l'auraient déjà tuer. Je m’arrête de tourner et pose mes pieds fermement au sol. Les bras croisés sur ma poitrine, je jette un regard accusateur sur les deux Jônins présent sur la scène. Que des pucelles qui l’ont dans le cul. N’importe quoi.

J'ai pas l'impression qu'on me prenne au sérieux. Déjà, la gamine revient à la charge, en mode "J'ai rien entendu LALALALA" avec des offres d'emploi tout aussi dégradante. Surtout la dernière. Pouffe, moi ?! MOI ?! J'ai une tête à être une pouffe ?! Cette gamine, carrément qu'elle l'avait ! La gueule, la démarche, la façon de parler, les PROPOS, TOUUUUT ! Alors je m'apprêtais à mettre à l'oeuvre mes menaces - et rien à foutre si ça me vaut d'aller en taule -, soit lui foutre plein de coups dans la gueule jusqu'à ce qu'on ne la reconnaisse plus, qu'un nouvel intervenant faisait son apparition.

Mais vu son gabarit, on pourrait se demander si on en avait pas deux ou trois nouveaux.

J'ai haussé un sourcil en l'apercevant, à peine impressionnée. Enfin si, je l'étais, impressionnée, et pas qu'un peu. Mais faut pas le dire, chuuuut ! Et le premier truc, c'est remettre à la place cette petite salope prépubère, ah ! Une bonne chose de fait, je vous le dis. Parce que même si c'est des paroles et pas des pains, ça m'apaise un brin. Mais le cassage de gueule n'était toujours pas à exclure.

- Enfin quelqu'un de censé dans l'coin, j'y croyais plus !

Mais la gamine se laissait pas impressionner. Inconscience ou courage ? Moi je dirai stupidité, mais ça n'engageait que ma personne. Je lui jetais un petit regard dépité, avant que mon attention se recentre sur cet immense bonhomme. Chikin que ça s'appelle ? Chef des Akimachinchouette ? Whaaat ?! Genre y'en a plus des comme lui ! J'ouvrais grand les yeux, exprimant là ma surprise. Le monde ne risquait-il pas de s'effondrer par tant de masse réunie en un seul point ? Visiblement non, ou alors les autres Akitruczinzin étaient d'un gabarit moins outrancier. En tout cas, il m'offrait une brochette si je devenais plus raisonnable.

- Ca marche !

Et je m'emparais du met, et me mettais à le dévorer en me moquant bien de la politesse et autres bonnes manières : je me porte comme une sauvage, et alors ? Un problème ?! J'ai faim, moi ! Et c'est proposé si gentiment qu'une larme pourrait limite couler sur ma joue ! Ou pas. N'abusons pas trop quand même, j'ai une réputation à conserver, moi ! Le naze aux lunettes de soleil fait une remarque, je l'ignore superbement. La gamine se met en rogne, ça me satisfait pleinement, et un magnifique sourire se loge sur mes lèvres alors que je jette la brochette par-dessus mon épaule, repue.

Maintenant ? J'écoutais avec une grande attention le petit discours de Chikin, le titan bienveillant. Konoha, terre d'accueil ? Je penchais la tête sur le coté, pas très convaincue. Certes, c'est parce que j'ai entendu parler de ça que je suis là, mais que voulez-vous ... On ne perd pas ses habitudes, ni sa méfiance. Le monde nous a bien assez déçu comme ça, oh ça oui. Puis il me demande si je suis shinobi. Je crois que ça veut dire ... guerrière, un truc comme ça ? Et que si c'était pas le cas, je pourrai travailler dans un restaurant ? J'ai connu pire comme emploi. Même, c'était plutôt sympa en fait.

... Nan en fait, j'ai été virée à chaque fois parce que j'ai pété la gueule de mecs trop entreprenants ...

Je me frotte le bras, tentant de me faire la plus grande possible (sans trop de succès), avant de répondre avec beaucoup d'assurance (avec un peu de chance ça passerait !).

- Je ne suis pas shinobi, mais je sais utiliser mes poings.

Je hochais la tête avec vigueur.

- Et je peux vous le prouver tout de suite.

Petit regard en biais à la gamine sous cocaïne.

Mais à ce moment là, monsieur tête de fouine s'adresse à nous. Comme quoi il a plus rien à faire ici, que je suis entre de bonnes mains, et que si j'avais envie d'aller le voir, que j'aille au domaine Hyûga. C'est quoi ça, le domaine Hyûga ? Ca fait aristo' ! Et ces drôles d'yeux qu'il a, tout pâles et sans pupilles ?! Ca fait un peu flipper, je vous le dis moi !

Un peu intimidée devant tant de trucs inconnus, je me contente de hocher la tête, lentement, avec ce qui pourrait ressembler à une trace de respect.

Mais c'est que quand il s'éloigne que celui-ci s'efface, que je me reprends, et que je me jure que si je vais lui rendre visite, ce sera pour lui casser la gueule. De préférence quand il portera ses lunettes de soleil.

Chikin avait visiblement apaisé une situation tendu en tout cas. Il semblait cristalliser désormais les critiques émanant de l’Hayashi espiègle, visiblement elle ne semblait pas vraiment apprécier la mission proposée par l’Akimichi. Cela pouvait se comprendre après tout. Chikin ne fit pas tout un plat des critiques sur son clan car après tout il avait toujours eu l’habitude d’une certaine discrimination mais il n’était pas irréprochable sur ce coup donc il laisserait ses remarques passées. Le jonin n’avait jamais pu résister à donner à manger quelqu’un qui a faim, il avait donc cédé aux caprices de la nouvelle arrivante. C’était sans doute pas très professionnel mais il surveillerait attentivement la gamine, si il devait la virer du village, il le ferait sans hésitation car il connaissait les priorités.

Bankichi, le Hyuuga décida qu’il était temps pour lui de partir, le trentenaire ayant la situation bien en main, il proposa tout de même à la jeune fille de passer dans les quartiers des Hyuga. Cette proposition pouvait en tout cas semblé très bizarre. L’essentiel était que la situation était débloquée et que les tensions soient apaisées entre les membres présents.

La nouvelle arrivante semblait assez perdu et ne connaissait pas le système des villages ninjas semblaient ils aussi l’Akimichi devait il se charger de lui présenter un peu l’endroit où l’on mettait les pieds.

-Bon la miss qui a faim suit moi, je t’invite au restaurant. Mais il va falloir m’écouté.

L’Akimichi commença alors son cours sur le village.

-Le village de Konoha, un village ninja, il en existe 3 autres. Nous avons la capacité de manipuler une source d’énergie intérieure qui s’appelle le chakra. Nos capacités les plus connues et les plus simples nous permettent notamment de marché sur les murs ou sur l’eau.

L’Akimichi marqua une pause.

Au sein de Konoha nous avons plusieurs personnes possédant des dons particuliers qui ne se transmettent que génétiquement, ces personnes forment des clans. Moi par exemple je suis du clan Akimichi et Bankichi que tu as vu est du clan Hyuga.

L’Akimichi s’arrêta cherchant à savoir si la demoiselle avait des questions.

Restaurant ? Le mot s'était imposé dans mon esprit dès qu'il avait été prononcé.

Certes, la brochette avait quelque peu apaisée mon estomac endolori, mais la perspective d'un bon repas était suffisante afin de me faire suivre cet inconnu assez sympathique ! Certes, certains vous diront que les friandises, les bonhommes et les camionnettes font mauvais ménage, mais bon ...

Il n'y avait pas de camionnette, donc rien à craindre.

- Je ne vais pas oublier votre promesse hein !

Donc me voilà, suivant ce Chikin alors qu'il faisait un cours, bien rôdé (ou pas) sur ce qu'était les shinobis, les clans, et sûrement ensuite m'expliquerait-il ce qu'il en était sur les villages et autres organisations regroupant tout ce beau monde. Donc après m'avoir cité le nombre de village existant, les capacités d'un shinobi, puis la définition de clan (à savoir que la sale fouine appartenait donc à un clan, je le notais quelque part dans mon psyché tordu), voilà qu'il s'arrêtait pour que je prenne la parole.

Ca me rappelait l'école, je me sentais un peu agacée. Mais j'allais quand même jouer le jeu.

- J'crois que je correspond à votre définition de shinobi, alors.

Je n'en disais pas plus, ne m'étant décidée à lui confirmer par un acte mon affirmation. Puis, une idée me vint en tête. Après tout, ça ne coûtait rien de prendre la température de façon aussi indirecte, pas vrai ?

- De là où je viens, on arrête pas de parler de Gogyou, c'est un ... clan, c'truc aussi ?

Je battais des cils, puis penchais la tête sur le coté.

- 'font bien flipper en tout cas, à ce qu'il paraît. J'aimerai pas me retrouver devant un, j'vous le dis.

Je hochais doucement la tête, un peu de bile à la gorge.