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 La petite vadrouille

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Message(#) Sujet: La petite vadrouille La petite vadrouille EmptyDim 4 Jan 2015 - 16:05

Certaines nouvelles volent plus vite et sifflent plus fort que d’autres. Une en particulier, qui détonne dans l’air comme une véritable bombe, réduisant un peu plus le moral du trentenaire. Son sensei avait disparu en même temps que cette foutue île maudite, au large des côtes Nord du pays. Bien qu’il n’ait jamais réellement porté Arekushi dans son cœur, de par leur approche totalement différente de ce qu’est la pédagogie, Fuusho n’en reste pas moins affecté. L’envie du Savoir et de la lecture représentent des points communs difficiles à partager mais qu’il avait pu découvrir, avec joie, en son jeune professeur.

Alors il crache, peste et maudit ce monde comme l’autre. Il expulse une rage peu familière et amorce son propre changement. L’indifférence meurt, l’oisiveté avec ; tandis que la peur, elle, n’aura jamais été aussi présente. Le fumeur se décide simplement à réorienter sa voie pour que la perte d’Arekushi comme celle de tant d’autres ne soient pas veine. Il étudie et expérimente. Il s’essaie, échoue puis recommence. Fuusho accepte le Fûin comme un art nécessitant travail et responsabilité ; à tort peut-être.

Il grandit.

Et dans sa croissance il aperçoit la possibilité d’aider. Alors il la saisit sans détour. Il grimpe les rues jusqu’au cœur militaire du Shozaichi, vers le QG de l’Armée, à la rencontre d’un survivant de l’Île. De celui qui a été pour Arekushi ce que l’Archiviste a été pour lui. Un parent, non pas affilié par le sang d’une lignée mais par celui des armes. Un phare vers lequel se tourner lorsque l’obscurité semble étouffer toute lueur d’espoir.

- « Oterashi-sama ? » L’interpelle-t-il alors qu’il l’aperçoit dans une salle ouverte, ramassant papiers et armes. « Je suis Yuuryo Fuusho, l’un des élèves d’Arekushi » la différence d’âge peut choquer, mais le trentenaire n’est pas homme facile à vexer. Et tandis qu’il distingue le paquetage de voyage que se prépare Yanosa, le but de sa venue se métamorphose. Quand bien même il ignore la nature exacte et le motif du dit voyage, quand bien même un refus serait la réponse la plus censée à fournir, il demande. Non, il s’impose. « J’veux en être. » Annonce-t-il en pointant du menton le sac de l’officier. « Permettez-moi d’en être, pour mon sensei, pour votre élève. » Pour lui-même surtout.

Fuusho bouillonne de questions, et participer à une expédition avec Yanosa serait l’occasion de les distiller tout au long du voyage.
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Message(#) Sujet: Re: La petite vadrouille La petite vadrouille EmptyMar 6 Jan 2015 - 11:28

A peine rentré que me voilà déjà sur le départ. Je ne voulais pas faire attendre la suite de mon projet, ce qui passait nécessairement par une succession de visites plus ou moins longues dans les différents pays limitrophes qui appartenaient à l'Alliance et dans les principales villes de ces pays. L'objectif était à la fois simpliste et compliqué à atteindre, puisqu'il me fallait mettre en place les bases d'un système de communication qui soit fiable, efficace, et surtout instantané. Cela passait par des contraintes matérielles évidentes mais surtout, comme j'avais pu le constater à Taki, par des embûches inattendues comme le manque de sérieux des officiers en poste ou le relâchement des troupes. Heureusement, l'autorité du Buki faisait loi même jusque dans les pays qui bordaient Tsuchi et l'autorité que m'avait confié Suoh, même si elle n'égalait pas celle d'un Bras droit, faisait des miracles.

A peine une journée après mon retour à la capitale, me voilà qui refaisais donc mon paquetage, prévoyant mon lot de parchemins préparés à l'avance, de l'encre et divers outils de protection runiques en plus de mes affaires habituelles. Mais alors que je suis en passe de finir de me préparer et de repartir aussi sec vers Kusa, en cette matinée plutôt morose, une silhouette apparaît dans ma périphérie. Une silhouette connue et pourtant pas familière. Redressant le nez de mon paquetage pour avoir l'individu en vue, je m'aperçois qu'il ne s'agit ni plus ni moins de Fuusho, l'un des hommes qu'Arekushi... qu'Arekushi avait pris sous son aile. Un bref silence s'installe, alors qu'il m'accorde une apostrophe que je ne pense pas mériter. Son doigt se pointe vers moi et mes affaires, puis sa voix s'élève de nouveau. Il veut en être ? Mais sait-il au moins ce que je vais faire ? Aurais-je été en train de fomenter un putsch qu'il aurait aussi voulu participer ? Au fond, je le comprenais... Comme il tentait de me le dire avec ses mots, pudiquement et ce malgré son âge, il avait besoin de se sortir la disparition de son sensei, de mon élève, de la tête. Et au fond, c'était peut-être, sans doute, ce que je voulais faire aussi...

Sans un mot, je terminai donc mon paquetage déjà presque bouclé et le chargeai sur mon dos, fonçant d'un pas soutenu vers Fuush en le dépassant sur le côté tout en lui accordant un bref regard, le forçant tacitement à me suivre à l'extérieur et à dévaler les escaliers vers le bas de la cité.

« Je ne savais pas que tu nourrissais autant d'ardeur à l'idée d'aller nettoyer le tout à l’égout du Shozaichi, finis-je par lui dire alors que nous sortions, laissant un silence planer ensuite.

Plus sérieusement Fuusho, je sais très bien qui tu es, et je ne peux pas t'empêcher de me suivre si tu en as envie, c'est... légitime, de vouloir s'échapper un peu... de tout ça, continuai-je alors que nous descendions. Mais, dis-moi, est-ce que tu as au moins des notions en Fuuinjutsu ? Ne le prend pas mal, mais... Arekushi ne me parlais pas beaucoup de son équipe. »

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Message(#) Sujet: Re: La petite vadrouille La petite vadrouille EmptyVen 9 Jan 2015 - 20:41

Son pied ripe sur une marche lorsqu’il entend la blague de Yanosa. Ses bras battent l’air tandis que son pas s’accélère, sautant plusieurs marches à chaque foulée, il ne parvient pas à ramener son buste dangereusement penché vers l’avant. Et l’espoir vain de d’aligner ses jambes au même niveau que le haut de son corps s’achève brutalement dès l’instant ou son visage rencontre le bas des escaliers… . « C’est bon j’ai rien ! » Tente-t-il de faire croire alors qu’il se relève, une dent oscillant dangereusement sous la pression de sa langue et le visage endolori par le choc.

- « S’échapper… » Répète-t-il tout doucement, comme un acquiescement. Car le terme employé par l’officier ne peut être plus proche de la réalité. S’échapper de cette perte. S’échapper de l’absence d’une personne fidèle à elle-même, ayant le courage d’assumer ses actes comme ses paroles. Qu’elles aient été crues, sévères, parfois blessantes, mais souvent justes. Relevant souvent les vices et faiblesses des gens. Telle une satire d’une époque troublée.

Et il l’aperçoit, ce rayon de soleil transperçant l’obscurité. Cette lueur d’espoir relayée par tous ceux qui l’ont connu. Non il n’est pas mort. Non cette île abjecte ne l’a pas aspiré. Fuusho l’imagine bien, rigolant de là-haut, ou bien d’en-dessous. Il l’imagine les railler, droit et fier, les insulter et leur dire « bande de cons ».

Mais la réalité retrouve peu à peu son chemin à travers l’errance de ses pensées. « J’ai quelques bases, oui. » Répond-il à Yanosa. Souhaitant en apporter la preuve il ouvre la main et laisse s’animer l’empreinte de cet art en son creux, pour qu’une cigarette y apparaisse. La portant à ses lèvres, il craque une allumette et tire une première bouffée.

- « Y’a pas de mal. Il ne parlait pas beaucoup plus de son sensei. » Qui sait, peut-être était-il un pudique sous ses airs de grand méchant. Curieux de savoir leur destination et afin de se rassurer définitivement quant à cette histoire de tout à l’égout, Fuusho le lui demande. « Où va-t-on au juste ? Et pourquoi cette question sur le Fûinjutsu ? »
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Message(#) Sujet: Re: La petite vadrouille La petite vadrouille EmptyDim 11 Jan 2015 - 17:29

Je constatai sans mal que Fuusho n'avait rien suite à sa péripétie avec la gravité, aussi décidai-je d'ignorer cet élan de maladresse compulsif pour ne pas l'embarrasser davantage. Ma boutade l'avait-il désarçonné à ce point ? Je m'étais jusque-là ignorer un tel talent ironique, mais il fallait croire que la peine appelait à une forme de dérision, nécessaire pour passer le pas et embrayer sur autre chose. Alors que nous continuions à descendre jusqu'au cœur vivant de la cité, son quartier résidentiel et marchand, j'observai l'élève d'Arekushi faire apparaître une cigarette au creux de sa main. C'est donc de là que venait cette odeur caractéristique, monsieur était un fumeur... Fuusho était plus âgé que moi, peut-être cela pouvait-il expliquer mon incompréhension quant à cette pratique, que j'avais pu observer à de nombreux endroits et chez de nombreuses personnes. N'en restait pas moins qu'elle était synonyme d'odeurs, de nuisances et, selon certaines théories et idées qui circulaient, de problèmes respiratoires chez les adeptes de la fumette.

Aussitôt allumée, aussitôt ladite cigarette fut donc éjectée de la bouche de son porteur d’une vive pichenette sur le côté, tandis que moi et mon compagnon de fortune nous dirigions vers les portes, ainsi que l'extérieur même du Shozaichi.

« Encore une fois, je n'ai pas envie de te manquer de respect, tu demeures après tout mon aîné, mais... J'ai entendu de sales histoires sur ces « cigarettes » que tu sembles apprécier au point de te laisser embaumer par leurs odeurs. Et même si on se connaît à peine je me vois mal te laisser fumer ça en ma compagnie, de plus.... Un minimum de tenue et d'apparat va être nécessaire si tu désires me suivre dans mon entreprise. »

Je laissai un silence se faire tout en faisant les premiers pas hors de la ville, à un rythme volontairement soutenu qui voyait mes jambes enchaîner les grandes foulées.

« Tu as effectivement des bases en Fuuin, donc tu pourras m'aider, ou à défaut en apprendre un peu plus. Je t'en dirai davantage une fois que nous serons arrivé dans le territoire de Kusa, notre destination pour le moment. Sache simplement que, malgré mon affiliation au Buki, à l'armée, j'ai un projet de la plus haute importance lié au renseignement à mener à bien dans différents pays. Il en va de la sécurité et du bon fonctionnement de l'Alliance. »

Si Fuusho me suivait toujours avec le même entrain, cela voulait naturellement dire qu'il n'éprouvait pas de réticence particulière à me suivre et à faire ce que je lui dirai de faire. Voyant le trajet comme une plage de temps à rentabiliser, je sortis alors de mon ceinturon un petit parchemin très court, pour l'instant enroulé sur lui-même, et le tendis à l'élève d'Arekushi.

« Tiens, examine le sceau qu'il y a là-dessus. Dis-moi à quoi il sert, s'il est reproductible en combat et si tu saurais le répliquer. Ça me donnera une idée de ton niveau. »



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Message(#) Sujet: Re: La petite vadrouille La petite vadrouille EmptyMar 13 Jan 2015 - 22:56

D’abord frustré de se voir retirer son petit plaisir, il esquisse un léger sourire à la remarque de Yanosa. La perte de la vigueur, le souffle court et la poix noirâtre que certains peuvent cracher… oui, il les a entendues également, toutes ces histoires crasseuses. Mais son envi, comme sa dépendance, sont ce qu’elles sont, durables, indomptables, face à un comportement que d’aucuns décrivent comme sociabilisant. La fin de sa remontrance, cependant, lui relève un sourcil. Mais il s’abstient d’énumérer les noms de quelques diplomates et Daimyōs respectables, apportant tous un grand intérêt à leur tenue et apparat et qui, pourtant, fument à la kiseru les tabacs les plus raffinés.

Non, il se tait. Fuusho se contente d’apprécier le geste de son supérieur. S’il tient à son image, ce qui est tout à fait louable, Oterashi-sama souhaite surtout mettre toutes les chances de son côté pour la mission ; et ceci l’est encore plus. Pas de cigarettes pour autant ? Le temps offrira bien quelques silences, à l’abri des regards, à l’abri de l’officiel et de la bienséance pour qu’il puisse terminer ce qu’il venait tout juste d’entamer.

- « Notre affiliation à l’une des trois sections ne devrait pas nous catégoriser ni nous limiter dans nos actes. » Lâche-t-il sèchement, avant de poursuivre, sur le même ton. « Après tout, c’est à l’Alliance que nous avons prêté serment, nos responsabilités s’orientent vers elle plus qu’aucune faction du triumvirat. » Entité tripartite, le Shûkai s’est forgé sur une idée commune, sur un rassemblement autour de celle-ci, autour de la paix par une certaine neutralité plus que par l’arbitrage pur et dur. Alors comment prétendre à cet idéal si le Buki, le Jôhô et l’Ôda divisent plutôt que ne rassemblent, cloisonnent plutôt que n’associent, sous prétexte qu’une étiquette leur est assignée ? Mais à travers ce profond militantisme contre les idées reçues, ce sont ses tripes qui parlent, d’une façon trop tranchante sûrement. Alors il se reprend. « Pardonne ma réaction. Je n’ai jamais été un foudre de guerre, un homme de l’ombre ni même d’une impartialité des plus exemplaires. Alors j’aime à me positionner, probablement poussé par l’indécision, comme un membre de l’Alliance plus qu’un adepte de l’une des branches qui la composent. »

Suivant la proposition de Yanosa, il interprète le sceau à travers quelques formes connues. « J’en utilise un qui s’en rapproche. Des runes d’absorption ? » Simple rhétorique. Mais l’ampleur de celui-ci, de par ses détails, le laissent perplexe. « Je ne doute aucunement de sa puissance, comme de la tienne. Mais sans… déversoirs sur les bords, une attaque de front trop forte pourrait le détruire. Une forme de dissipation de ce qu’il ne pourrait absorber, pour lui éviter d’imploser. » Pas d’explosion, non. Les sceaux d’absorption ont cette particularité de se recroqueviller sur eux-mêmes jusqu’à s’ingérer, purement et simplement, si l’aspiration n’est pas canalisée pour en évacuer le trop-plein.

- « Pour être franc, cela reste de la théorie. » Une lecture de plus parmi ses études du Fûin. Il rabat sa capuche alors que les premières goûtes s’annoncent d’un cliquetis crescendo dans les rues de la cité. « L’orage approche… » Se désole-t-il.
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Message(#) Sujet: Re: La petite vadrouille La petite vadrouille EmptyLun 26 Jan 2015 - 12:56

Mes pas s'enchaînaient vers l'horizon, vers le sud : vers Kusa. Et dans mon sillage, Yuuryo Fuusho, l'un des apprentis de mon propre élève disparu, bien décidé à apporter sa contribution. Malgré sa dégaine, malgré son flegme apparent et son manque superficiel d'investissement, le trentenaire démontrait un intéressement véritable à la cause de l'Alliance, ce qui m'apporta une forme de... réconfort, quoi que furtif et volatile, quant à l'avenir qui se profilait devant nous.

« Dans le fond tu as raison, bien sûr. Mais les protocoles et les politiques sont là, qu'on le veuille ou non. Je ne les laisse pas m'entraver, comme tu peux le constater, mais c'est un fait établi que le genre d'initiative que je prends de mon côté devrait, en théorie, faire l'objet de multiples rapports tous plus détaillés les uns que les autres, sans garantie que cela mène à quelque chose. Je préfère prendre les choses en main par moi-même plutôt que de tenter le diable avec l'administration... Et puis... j'ai beaucoup de choses à rattraper.

Ne t'inquiète donc pas de te positionner comme tu le dis si bien un peu en retrait, en tout cas pas en face de moi.
 »

Le barbu se mit ensuite à examiner plus en détail le parchemin que je lui avais tendu. Un sceau d'absorption y était effectivement tracé, conclusion à laquelle il parvint assez vite et qui confirma son niveau. Là où il m'épata un peu plus, c'est lorsqu'il proposa sans vraiment le faire une possible amélioration dudit sceau qui, selon lui, pouvait ne pas tenir en cas d'attaque trop directe à bout portant. Jetant un œil à mes paumes, où se dessinaient entre un certain nombre d'autres runes celles qui me servaient habituellement à absorber le Ninjutsu, je me dis que l'application de « déversoirs » comme il les appelait pourrait m'éviter de mauvaises surprise à l'avenir, surtout étant donné l'usage que je faisais de ces sceaux. Sur un parchemin, à distance, le sceau n'avait en effet pas besoin de telles mesures de protection mais j'étais pour ma part amené à contrer les attaques adverses de très près...

« Une très bonne théorie, ceci dit... Je n'avais jamais fait le distinguo entre un sceau apposé sur un parchemin et un autre gravé sur la peau... Quand on combat exclusivement au contact on ne dispose jamais de suffisamment de sécurités, je prendrai soin de modifier mes runes en conséquences. »

Quelques gouttes commencèrent à perler alors que nous rejoignions la route proprement dite qui menait droit vers le sud et le Pays de l'herbe. Je n'avais pas de capuche ni protection d'aucune sorte, mais tant pis : j'aimais, de toute façon, le contact de l'eau ruisselante sur mon mince kimono noir et mes cheveux voletant derrière moi. Seul le froid polaire de Yuki no Kuni m'avait fait renoncer, par la force, à cette forme de confort qui consistait pour moi à porter les vêtements les plus amples et les plus légers possibles. Hormis lorsqu'il s'agissait de « ces » vêtements, mais ceux-là remplissaient une toute autre fonction..

« Oui, il semble que nous allons devoir faire un peu de route les pieds dans l'eau. Hâtons-nous : je n'ai pas rendez-vous et j'aime débarquer à l'improviste. »
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Message(#) Sujet: Re: La petite vadrouille La petite vadrouille EmptyMar 27 Jan 2015 - 23:15

Spoiler:

Comme une lente complainte, la nature s’abat sur eux depuis plusieurs heures déjà. Sur leurs corps pleuvent les lamentations d’un ciel capricieux, noirci par les nuages, à l’image de l’humeur qui étreint l’esprit du trentenaire. Il n’a plus abordé le sujet depuis leur départ du quartier général de l’armée, à la capitale, et l’envie le tiraille depuis cet instant. Se faisant un peu plus forte, un peu plus lourde, à chaque nouvelle heure qui s’écoule, à l’instar de sa fatigue grandissante.

Ses lèvres se délient une première fois, mais l’intention s’achève dès la première inspiration. Une hésitation. La peur de blesser en ranimant des souvenirs voués à l’oubli. Pour Yanosa comme pour lui d’ailleurs. Mais l’hésitation s’estompe. Puis s’efface.

- « Arekushi. Tu l’as toujours connu… grognon ? Voire… violent ? Parce que je n’ai jamais vraiment trouvé en lui une once de pédagogie en tant que sensei. » À savoir s’il prenait exemple sur son propre sensei, le guerrier rouge, dans l’enseignement qu’il a prodigué à ses trois élèves.

Pour autant, Fuusho ne lui en tient aucunement rigueur. Les temps sont ce qu’ils sont, ils forgent l’esprit des plus jeunes trop rapidement, pour les plonger au plus tôt dans l’âge adulte, leur ôtant leur enfance et tout ce qu’elle apporte. Les plus touchés étant naturellement les membres des grands clans, comme Arekushi.

- « Je n’ai pris les armes qu’à trente ans. Pour courir après une illusion(1) et me découvrir un tout autre objectif. Mais cet engagement tardif n’a été possible que grâce à des jeunes comme Arekushi ; comme toi aussi, surement. » Après tout, il n’est pas beaucoup plus vieux que le Jisetsu. « Vous avez sacrifiez votre enfance pour que d’autres vivent la leur. » N’est-ce pas la pire des injustices ? Comment peut-on laisser pareil offrande aux flammes du mépris ? « Parlons aux parents, parlons aux politiciens. Profitons de ce répit fugace pour laisser aux jeunes générations d’aujourd’hui leur enfance, avec ses joies, ses peines, ses erreurs et ses découvertes. Une enfance pleine et entière. » Une bien belle idée. Folle utopie. Car dans les faits, la guerre tranche chaque nouvelle accalmie, de façon plus violente et plus dévastatrice que la précédente.

Le vent gonfle leurs habits tandis qu’ils approchent enfin du campement.
- « Halte ! Déclinez votre identité ! » La voix tonne à travers la pluie.
- « C’est raté pour le côté improviste… je suppose. »

_____
(1) Pour les curieux, l’illusion en question est sa sœur qu’il pensait vivante mais… non ! Cf. Présentation + « Une cigale dans la fourmilières » Acte I dans le Carnet de Bord (les deux derniers posts pour les curieux-fainéants).
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Message(#) Sujet: Re: La petite vadrouille La petite vadrouille EmptyJeu 29 Jan 2015 - 23:34

Le voyage se déroula à mon rythme, sur de petites routes peu fréquentées et sans escale quelle qu'elle soit dans un commerce ou une quelconque auberge : nous devions aller à l'efficacité et éviter d'éveiller le moindre soupçon quant à notre arrivée prochaine à la base militaire qui avait été annexée le long du Shoutai, le fleuve qui trouvait sa source dans le lac Towada. C'était un emplacement stratégique très important, quoi que pour l'heure relativement tranquille étant donnés les bons rapports établis entre l'Alliance et le Pays du Feu, mais les criminels de tout poil ne se privaient pas de traverser des territoires au sein desquels il étaient recherchés et un avant-poste aux aguets avec une garnison solide demeurait d'une importance capitale.

Le silence fut long entre moi et Fuusho, et pour autant, en ce qui me concernait, ne fut jamais réellement gênant. Nous savions à quoi nous en tenir et même si un deuil planait au dessus de nos têtes, nous savions tout deux de quel genre de devoir nous devions nous acquitter. Pourtant, alors que nous approchions de la base, le barbu se décida soudainement à rompre ce silence reposant, s'interrogeant au sujet d'Arekushi comme si... comme si il n'avait cessé de penser à lui tout au long du trajet. Avait-il... refoulé ce questionnement, tout du long ?

« Ça... ne m'étonne pas forcément, ceci dit... il faut bien des gens pour former la relève. Et puis il me faut l'admettre, peut-être qu'il a pu hériter de quelques méthodes à moi lorsque nous formions encore une équipe active. J'ai... cultivé chez lui un certain... sens de l'extrême. », dis-je en repensant à ce combat mémorable dans la vallée de l'est.

La suite du discours de Fuusho m'arracha un bref frisson, tandis que des images saccadées me venaient à l'esprit en repensant à « mon » enfance, celle que je partageais avec « lui » de façon unilatérale. Sacrifier mon enfance... Était-ce bien ce que j'avais fait ? J'avais joué des poings depuis que j'étais adolescent, d'abord pour éviter à mes parents de pâtir des groupes de brigands qui cherchaient à piller les fortunes montantes de Kaminari, j’avais appris la douleur par le sang... Et puis, sans m'en rendre compte... Là... à Kumo, puis sur Hai... mes souvenirs venaient, presque naturellement, sans plus vraiment m'appartenir. Mon autre avait choisi de s'émanciper de la vertu et de la morale, de vouer sa vie à un Dieu destructeur et je n'avais alors plus existé... que dans des songes sans rêveur.

« Je... Je ne suis pour rien dans une quelconque tranquillité qui aurait pu être apportée à ce monde, je le crains... Ou si peu. Il n'y a en fait que depuis que je suis arrivé au sein de l'Alliance que j'ai commencé à faire quelque chose de bien de ma vie, avant ça... Enfin, si Arekushi ne t'a rien raconté cela ne vaut peut-être pas la peine d'épiloguer là-dessus : nous allons avoir l'occasion de palabrer avec du gradé sous peu. »

Nous étions en effet quasiment arrivés, et le moins que l'on puisse dire c'était que contrairement à la base implantée à Taki que j'avais visité sur le retour de Yuki no Kuni, une discipline de fer était apparemment à l’œuvre ici. Un bon point.

« Yanosa Oterashi, lieutenant du Buki en poste au Shozaichi. Voici Fuusho Yuuryo, l'une de nos recrues encore en rodage. Nous sommes ici pour nous entretenir avec les responsables de cette installation. »

J'avais marqué un temps d'arrêt le temps d'apporter ces informations élémentaires à l'unique garde qui demeurait en poste à l'extérieur, mais me remis ensuite aussitôt en route vers l'intérieur de la base. Celle-ci était constituée d'un matériau de synthèse intéressant et aux apparences tout à fait naturelles, de sorte à ce qu'elle puisse se fondre dans le paysage tout en restant robuste et apte à accueillir de nombreux soldats.

« Des officiels, hein. Très bien je vois l'genre. Shunku et Aramosu doivent se trouver dans leur bureau, ou aux messes, c'est selon... Mais je vois que vous n'avez probablement pas besoin de mon aide, donc...

- Ne vous offusquez pas, dis-je en me retournant vers le garde tout en continuant vers la base, nous sommes juste un tantinet pressés. Merci. »

Il était toujours un poil délicat de parler à des subordonnés, du moins pour moi. Je ne savais jamais vraiment comment me comporter et quel vocabulaire adopter. Aurions-nous été en situation de combat que là, j'aurais exactement su quoi dire et quoi faire : un champ de bataille n'avait en effet aucune place pour les politesses et le protocole. Aussi invitai-je Fuusho à me suivre vers le plus grand bâtiment, où devaient se trouver ce fameux Shunku et son acolyte Aramosu. Je pris alors un instant pour briefer Fuusho.

« Bien, écoute. Nous sommes ici pour mettre en place la composante d'un réseau d'informations Fuuinjutsu instantané. Ça n'a l'air de rien comme ça mais même au sein de nos propres troupes, c'est une responsabilités qu'on ne peut confier qu'à des éléments fiables à 200%. Une seule défaillance, et tout est fichu et bon pour la poubelle. Notre mission principale ce n'est donc pas de simplement déposer le matériel puis de nous en aller : c'est d'identifier les éléments en question. Allez, entrons en scène. »

Un pas devant l'autre, et nous voilà qui entrions dans le bâtiment.
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Message(#) Sujet: Re: La petite vadrouille La petite vadrouille EmptyMar 3 Fév 2015 - 22:13

Opinant du chef, Fuusho acquiesce aux explications de Yanosa. Le plan, si l’on peut l’appeler ainsi, consiste donc à ressortir quelques gaziers de confiances parmi tous ces guerriers baignés par les doctrines militaires. Ô joie… . Ils passent finalement les portes du bâtiment principal pour se diriger dans la salle où le bruit se fait le plus intense.

Le mess s’offre à eux. Officier et sous-officiers bavardent derrière leurs plats, sur de longues tablés d’une quinzaine de personnes chacune. « Chacun son groupe. » Lâche-t-il à son supérieur, tandis qu’il se rend vers la première table ayant une place de libre, imposant un silence d’étonnement à chaque pas fait en direction du petit groupe. Sans s’y faire inviter, il s’installe à leur côté et les salue d’un petit mouvement de main sur le côté de la tête.

- « T’es qui le barbu ? »
- « Celui qui doit vérifier vos classiques, le chauve. » Mais avant qu’aucun ne proteste, Fuusho étale ses coudes sur la table et s’abaisse jusqu’à la frôler du menton. Et d’un murmure, entonne les premières paroles de ce que beaucoup ici devraient connaître. « Amiiiis, il faut faire une pauuuuse. J’aperçois l’ombre d’un bouchon, buvons à l’aimable Fanchon… » Son murmure se fait encore plus bas, comme une confidence réservé à sa table, « ah que son entretien est doux, qu’il a de mérite et de gloiiire… elle aiiime à rire elle aime à boiiiireuuh. Elle aiiiime à chanter cooomme nouuus. » Puis en cœur, l’ensemble du petit groupe reprend, arrachant le silence de ce lieu.
- « Elle aiiiiime à rire elle aiiime à boiiiiireuuuh. Elle aiiime à chanter comme nous. Oui commeuh nous, oui cooooommeuuuuuh nouuus. Oui comme nous ! » L’ensemble raisonne à ses oreilles comme une petite victoire, une façon de s’intégrer et de faciliter le dialogue.

* * *
* * * *

Sorti prendre l’air avec quelques-uns d’entre eux. Il profite de ce répit pour s’allumer une cigarette, tandis que Yanosa s’entretient très certainement avec les deux gradés Shunku et Aramosa.
- « Elles consistent en quoi vos journées ici ? »
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