Et je signe ~ Freya

De toute sa vie, combien même elle avait pu faire des millions et des millions de pas, c'était bien la première fois qui la portaient aussi loin. La femme s'amusait du nouveau décor qui s'offrait à sa vue, pourtant un rien lui rappelait son berceau natal. Le mal du pays ? Pas vraiment, c'était une habitude de chercher des repères en fait. Un sourire en coin, un qu'elle partageait volontiers avec les passants variés qu'elle croisait, elle n'était personne ici. Comme ailleurs en fait. Mais ce sentiment avait meilleur goût maintenant ! Le soleil se couchait bientôt, l'aura orangée envahissait déjà le monde, du moins la partie qui l'abritait, la brune semblait de plus en plus ravie au fur et à mesure que l'acte se faisait. Après tout, la nuit avait toujours été son terrain de jeu favori. Rien de plus normal.

Le temps était frais et il lui fallait un temps considérable pour arriver à destination, enfin du moins, choisir son trône pour la soirée. Le haut d'une colline déserte non loin de là où régner la vie humaine lui semblait l'endroit parfait. Dans le noir dense et au milieu d'une brume vagabonde, la kunoichi s'arrêtait enfin de marcher, son regard, comme sa tête se relevait vers les cieux dégageait, une observation des douces étoiles, comme une enfant elle étirait son bras pour en capturer une. Sa main se refermait dans le vide, mais un sourire joyeux naissait, un bon compromis, l'autre fut de poser une bouteille au sol après s'être assise. Elle guettait au loin les lumières des chaumières encore éveillées. Ils n'avaient pas grand intérêt pour elle, mais malgré tout, qu'il puisse observer son art, ça serait mieux que rien.

Elle soufflait une bulle de sa bouche et entres ses doigts bientôt l'argile devenait une nuée de papillons blancs qui prenaient de la hauteur sous son attention. Lentement, mais sûrement, dans un ballet calme et harmonieux qui ne pouvait pas laisser deviner la suite si on ne la connaissait pas, c'est à dire, un océan de lumière. Le premier bruit sourd qui mettait en aboie tous les canins et après le son caractéristique d'un feu d'artifice, le rideau d'étincelle perçait à travers la nuit, même la plus sombre. Réaction en chaîne, un spectacle d'à peine une minute avant que le calme ne revienne et que ne reste au ciel, que le faux nuage de fumée.

La Bakushô étirait un peu plus son sourire, elle s'amusait seule ? Peut-être bien. Maintenant qu'elle était presque sûre que beaucoup avaient pu sortir, elle remettait ça, avec plus de conviction, plus de charge, quelque chose de plus grand, plus impressionnant. Le tout ne tenait toujours qu'à son claquement de doigt. Elle s'amusait de sa surprise, tout en la poursuivant, pas inquiète, mais à un moment, enfin, la femme se décidait à ouvrir sa bouteille.

=| J'ai failli attendre.

Annonçait-elle à son comité d’accueil en se relevant tout sourire.

=| Halte là !

Amusante réplique, la sienne il n'y avait pas si longtemps. On lui sommait de ne plus bouger, mais bien évidemment, cela n'avait pas grand effet, déjà dans ses mains de nouveaux jouets, moins bonne enfant par contre. La femme avait le sourire mesquin quand elle les jetait à ses côtés, les choses en explosant enflammaient le sol, comment ? Tour de magie et la colline était marqué d'un motif en visible de loin, très loin. Sa signature. Morte de rire, ni plus ni moins en reprenant une gorgée. Des autres ? Elle ne faisait pas grand cas.

Obscurité.

Tapis dans l'ombre elle patientait. En amont d'un massacre à venir, elle attendait. Sa langue effectuant des retours incessants sur ses lèvres, elle ne bougeait pas. Quelque chose arrivait, un groupe de soldats en patrouille. Des cibles faciles et aisément maitrisables, elle siffla et le temps s'arrêta. Sa lame brilla alors que la lune renvoyait son reflet et son ombre sur les arbres du sentier. Si un des miliciens avait sentit quelque chose il n'eut jamais le temps de dire quoi que ce soit. Elle avait bondit hors de son terrier, et son sabre s'était gorgée une fois de plus du sang des hommes. Oui uniquement ceux du sexe masculin tandis que les rares femmes du groupe avaient en revanche droit à un traitement particulier. Un sort pire, dont la mort était préférable mais qui était le moyen d'apaiser une soirée le mal qui rongeait de l'intérieur la créature.

Nymphe de la mort inspiratrice des fléaux, elle dansait sur les braises de la vie tandis que son propre fils du destin menaçait de céder à chaque instant. Qu'importe c'était prioritaire sur leurs vies. Après tout c'était si facile d'y croire, ça sera elle demain qui sait? Prise prisonnière d'une détraquée plus forte qu'elle?

Mais la colline trembla et le regard de la créature dans l'obscurité reconnu une signature peu commune. Impossible? Elle, ici? Elle planta ses ongles dans les nuques des idiotes et ne prenant le temps que d'attraper son sabre elle mit à coeur sa vitesse et ses jambes. Elle se changea également, jamais horrifiée celle qui l'avait sauvée il y a si longtemps de la boisson. Ne jamais lui montrer qui elle était devenue, ne jamais s'avouer vaincue par le temps ou par une île maudite.

Et elle arriva en ancienne tenue, sa chevelure faussement rousse étincelante parmi ce qui explosait et craquait de tous les côtés. Des fuyards, des gueulards et elle trônant comme une suzeraine au milieu du chaos naturel. Une souveraine de la boisson qui ne détournait en aucun cas son regard de son œuvre magnifique. Une beauté à l'esprit ô combien semblable à ce qu'elle était autrefois.

Et en esquissant un large sourire prédateur et carnassier la nouvelle créature rangea son sabre avant d'attraper au milieu des explosions la bouteille. Visiblement la boisson était l'élement de leurs rencontres qui déclenchait tout le reste. Et d'une voix aussi neutre que possible, amusée et camouflant un rire nerveux la rousse plongea son regard de braise dans celui de la brunette.

Oui c'était le seul élement qui la trahirait mais après tout Miae ne remarquerait rien. Comme à son habitude, elle ne dérangerait rien de leurs relations. Si jamais son secret était découvert c'était une tout autre façade de la nouvelle Kaguya qui se dévoilerait.

-Alors on est bien loin de son village natale? Finalement tu m'as écoutée?

Et elle s'alluma une clope en crachant sur un cadavre à ses pieds. Leurs retrouvailles changeaient les femmes, à chaque fois l'une d'entre elles évoluait. Aujourd'hui seraient-elles en symbiose parfaite pour une soirée de destruction furieuse?

-Raconte moi tout.

Pas grand cas, car elle savait que elle, elle serait là.

-Tu m'as manqué vieille peau.

Puis elle s'avançait vers elle, sans se soucier du carnage fait, prévisible au fond, une bête sauvage, avant une bête blessée, peut-être que maintenant la rousse était un peu des deux, en équation avec la brune alors qui lui souriait en glissant son regard dans le sien. Quelque chose la perturbait aussitôt...

-Toi aussi ?!

S'étonnait-elle en voyant la teinte de son regard différent d'avant, ou alors s'était son imagination. Peu de chance, la femme se focalisait tellement sur les regards. A sa portée néanmoins pour taper les bouteilles l'une contre l'autre, elle s'exécutait, toujours fixée dans les yeux de sa camarade. La Bakushô avait toujours eu le regard perçant, mais la rousse avait toujours eu dans ce dialogue sans mot, du répondant. C'était ce qui lui plaisait le plus. Une démonstration valait mieux que n'importe quelle discussion, alors aussitôt, elle penchait la tête pour avaler rapidement avec excès le liquide qui enflammait sa gorge et réchauffait tout son corps. Elle redressait sa tête en toussant un peu à cause de son abus, mais très vite le rire.

-Tu ne sais toujours pas faire dans la dentelle ma chère. Oui on est loin, peut-être que j'ai appris de toi oui.

Elle essuyait ses lèvres imbibées d'alcool.

-Rien, un jour j'ai vu l'horizon je l'ai suivi et parfois le monde s'arrête pour moi et quand je me réveille, en fait, il a continué, mais sans moi. Et toi raconte moi...

Une moue en disant ça, c'était que ça devenait embêtant et elle continuait à boire et patienter, déjà elle sentait cette caresse dans son dos, cette chaleur dans son corps, pire encore face à une kirijins quand elle se décidait à la toucher, en fait mieux. Elle se glissait dans ses bras et le libre qu'il lui restait, de sa main libre aussi, elle l'amenait à sa taille, sans le lâcher, gardant sa propre main dans son dos, tenant une familière. Avait-elle peur ?... calme en apparence, sa tête sur ce torse familier, la femme écoutait la respiration de son amie, comme avant quand elles dormaient ensemble. Rassurant, mais aussi hypnotisant. Son visage se relevait, un regard plus perçant que jamais, une iris azur, une dorée. De ça qu'elle parlait, mais la rousse ne pouvait deviner.

-Tu sens bon, terriblement bon...

Marmonnait un ton différent de l'ordinaire, la voix de la Bakushô, un petit truc en plus. L'odeur était infect en vrai, celle de la mort, mais pas que.

-Tu aurais dû convier tes amies vilaine fille.

Elle ricana un peu et l'effet de l'alcool pas assez fort la ramenait à elle, quand un ultime groupe d'emmerdeurs arrivait. Le regard doublement doré qui revenait...

-Filons maintenant et racontes moi où tu étais passé, c'était ainsi que c'était convenu non ?

Toujours fidèle.

La même, elle n'avait pas changée, c'était même mieux. Mieux car elle était plus libre, en adéquation avec son envie du moment. Le besoin presque névrotique de la Bakusho de tout faire péter. Une logique après tout pour la brune avec qui les relations envers la sabreur ne faisaient que d'amplifier l’écho et la résonance de leurs corps. Dans une certaine mesure les deux se complétaient et nul doute que la fusion charnelle des deux était aussi bien une pulsion qu'un besoin désormais nécessaire à l'évolution des deux femmes libres.

La suite augmenta de façon folle la transe à moitié sexuelle et guerrière de la mutilée qui derrière une technique aussi facile que détectable cachait son vrai corps. C'était peut être mieux et en soupirant elle attrapa une bouteille et en vidant son contenu pensa à ce qui se passait ultérieurement. L'odeur des hormones des membres de l'escouade de patrouilleurs avait disparu, ce n'était après tout qu'un encas. Ce monde à sa manière était un gigantesque diner, un festin aussi gratuit que grotesque qui ne servirait qu'à satisfaire le besoin animal, carnassier de celle qui désormais arpentait les sentiers aussi naturellement qu'avec une peur qui s'instaurait dans le cœur de tous. Une nouvelle forme, pour une vie meilleur? Loin des règles et des institutions du monde, la vérité était plus simple. Libéré et sans chaines retenant son envie de sang elle n'était rien de plus qu'une monstre cherchant à se nourrir à n'importe quel prix. Elle avait les moyens désormais et après tout elle ne s'en priverait pas, n'était-elle pas ici pour cela après tout? Elle se détachait comme pouvait le faire une femme de son espèce des idiots et des faibles.

Son sang ne fit qu'un tour lorsque la chaleur du visage de la mignonne réchauffa son enveloppe éphémère et illusoire. Elle mentait à son amie, elle cachait la vérité mais c'était mieux et pour preuve visiblement elle allait poursuivre leurs débats jusqu'à finir l'une avec l'autre. Ou dans l'autre selon comment la quantité d'alcool arriverait plus ou moins rapidement dans le corps de la déserteur. Car visiblement c'était ce qui qualifiait le mieux et justement la sauvage dont les rencontres avec la monstruosité ne faisaient que de briller, à la manière de ce que déployait chacune des deux femmes, le monde. Ensemble elles seraient invincibles et leurs réputations seraient craints par tous. En combinant leurs forces et leurs envies elles réussiraient à tout faire, à braver l'impossible et à défier les puissances encore debout dans le monde. Et pour cela, même si cela déplaisait à Miae la Freya n'avait pas besoin de sa troupe. Avec une dextérité légendaire relevant sa pratique des arts charnelles elle passa ses doigts sous le menton de son amie intime avant de le rapprocher et laisser sa salive se mélanger à la sienne. Des bisous aussi enfantins que précoces mais après tout ce soir elles s'amusaient.

-Comme tu le vois, je suis toujours la même. Je reste fidèle à mes principes et j'entreprends rapidement mes projets.

Et comme pour souligner la dernière phrase de l'ancienne guerrière de la foudre elle souleva les bouteilles et leurs liquides et avec son bras fit basculer le corps sensuel de l'ex genin. Tout ceci dans l'objectif d'en faire un sac à patate et de filer en riant avec les bouteilles sous son autre bras. Que cela déplaise à sa comparse qu'importe c'était du pareil au même et elle vida deux bouteilles avant de laisser choir le corps vacillant de Miae sur l'herbe de la foret avoisinante. Et s'y posant avant que ses deux jambes ne bloquent les bras et les moindres mouvement qu'entreprendrait l'autre elle lui fit boire une bouteille entière. Oui bourrée elles rigoleraient toute deux mieux, son regard s'illumina et en relâchant son attention elle laissa l'espace d'un instant comme un cauchemar son image fantomatique de son vrai corps apparaitre à celle qui devait surement prendre cela pour l'illusion de la boisson. Et en passant sa main droite dans la chevelure douce de Miae elle reprit la conversation.

-J'ai déjà remporter de nombreux trophées et des rencontres aussi bien inattendue que surprenantes se sont déroulés mais tout cela n'est rien.

Son autre bras sur la cuisse droite de la jouvencelle avant qu'une griffe puissante ne déchire son pantalon. Qui a dit qu'elle ferait dans la dentelle? C'était bien mal la connaitre et elle ne doutait pas que Miae trouverait une réaction appropriée et inattendue qui la surprendrait. Un rire gras et pourtant léger alors que son sourire se fit plus sincère et proche, elle se laissa enfin tomber sur le corps lourd et endolorit qu'elle avait. Sa tête sur la poitrine de sa compagne, ensemble elle y pensait. Leurs relations et ententes les mèneraient ou? Elle espérait encore découvrir avec cette folle des horizons inconnues et que leurs noms restent dans le marbre. Forger une légende, celle de deux femmes aussi cosmopolites que surprenantes, singulières personnes qui avaient choqués le monde. Elles n'étaient pas dans les normes et en vérité elles réussiraient à forger les leurs.

-Tout cela n'est rien en comparaison de toi, ma douce.

Et dans son dos ses os sortirent lui arrachant un léger cri de surprise et de plaisir. Ah oui c'est vrai ce léger détail qu'était son passé lui était désormais connu, comment réagirait l'autre? Elle ne semblait plus la même aussi, comme si en son intérieur quelqu'un d'autre existait. Freya avait raison les deux étaient hors des normes et aussi originales que l'assemblage du cochon et du loup. La truie était bien sur la kumojin qui désormais dans l'herbe ne pouvait qu'observer ce spectacle soit horrifiant ou joueur et incitant à plus.

-Maman bobo, je crois que quelque chose pique dans mon dos.

Et d'éclater de nouveau de rire en embrassant avec envie l'autre. Leurs retrouvailles étaient réellement magnifique.

(#) Sujet: Re: Et je signe ~ Freya Jeu 1 Jan 2015 - 22:57

L'alcool avait toujours eu ce drôle d'effet, celui qui fait qu'on ne sait plus sur quel pied en danse, pire encore quand c'était déjà un bordel de chaos dans sa tête d'ordinaire, imaginez maintenant, maintenant qu'on se battait dans son fort intérieur, maintenant qu'iris dorées et azurées se succédaient, sans désignait le vainqueur de l'échange, probablement parce qu'il ne pouvait pas en avoir encore. Une migraine s'installait et on martelait sa tête, probablement une mauvaise idée d'avoir bu autant. Elle se laissait manipuler quelque peu, jusqu'à finir coincée sous la rousse, certes au début, ça l'amusait, mais c'était bien avant qu'on réalise. Quelque chose qui ne tourne plus très rond, ni chez elle, ni chez l'autre, la brune se dégageait sur le coup pour se redresser, une pointe dans sa poitrine la titillait, comme souvent maintenant certes, c'était douloureux, mais il n'y avait rien à faire à par attendre. Ceci dit, son regard se perdait sur le côté, là où se tenait son amie. Quelque chose qui attirait son attention, une malsaine attraction. Ça lui rappelait quelque chose, son corps se réchauffait, une pulsion ? Son humeur se contrariait, sans savoir pourquoi.

-Qu'est ce que c'est que ça, des os ?...

La brune se surprenait à les toucher, effectivement, bien des os, mais comment la rousse était capable de pareil prodige ? Elle ne semblait, ni souffrante, ni blessée en tout cas. Kaguya.... Un nom qui semblait souffler du fond de son âme, la kumojins avait entendu le son, cette voix, mais elle semblait bien être la seule, en tout cas, aucune réaction venant de Freya. Un clan de la brume... Donc rien d'étonnant ? En fait, ce qui la surprenait le plus, c'était le fait que la rousse ne l'ait jamais mentionné, encore que, elle se souvenait l'intervention d'une Kaguya après son passage à Kumo. Oui dans la forêt avec Goren. Ses sourcils se fronçaient un peu, peut-être autant par son incompréhension que son mal de tête.

-Quelle genre de rencontre as-tu faite ? Quel genre de projet tu mènes ? Tu parles de façon vague ma chère amie en comparaison à notre rencontre où l'on s'est presque dévoilé nos vies.

Et tous leur travers. Mais la brune enchaînait, elle lui tendait son avant bras, celui avec la marque.

-C'est avec ça que je t'ai retrouvé, mais j'ai comme l'impression que cette chose n'est pas qu'un symbole, elle donne, elle donne, mais quel est le prix à ça ? Tu le sais ?

Car les murmures incessants lui avaient bien servi certes et ses absences aussi, cependant, la fille avait du mal à croire que rien ne serait dû en recours. Peut-être de l'inquiétude ou alors un pressentiment, après tout, depuis peu, elle ressentait le monde et les gens comme jamais. Un don étrange et insoupçonné. C'était le pouvoir de la marque, celui de révéler les vraies natures des gens ? Ou alors, elle était manipulée.

-Je sais que tu en as une aussi Freya. Nous sommes tous reliés par elle, pour que nous sachions tendre l'oreille à ses conseils avisés. Pourquoi l'as tu gravé sur ta peau ?

(#) Sujet: Re: Et je signe ~ Freya Ven 2 Jan 2015 - 0:17

La bougresse se rebellait.

Elle restait vague, c'était avec intention ne voulant guère dévoiler toutes ses cartes à celle qui faisait assurément trop preuve d'une arrogance et d'une fierté ne lui ressemblant pas. Alors dans un craquement sinistre ses jambes se plièrent et une pluie d'os se dispersant dans l'air formèrent un cercle en se reliant les uns aux autres. Une barrière pour continuer le discours éloquent et les informations louches de la Kumojin. Un rictus mauvais déformant une fois de plus le visage pour l'instant angélique de la rousse. Pourquoi fallait-il toujours que Miae se montre trop fouineuse? Ne pouvait-elle se contenter des informations que lui donnait avec parcimonie la sabreur. D'ailleurs Irelya se faisait calme, écoutant avec mesure et respect la suite de la discussion. Cette nuit visiblement marquerait des paroles ô combien précieuses entre les deux.

Une serviteur? Une putain de marque handicapant, et alors la créature songea avec peine à la sienne. Dévoilé sa vie? Plus maintenant, l'ancienne ingénu Freya était morte ce jour là sur l'île. Désormais il était plus question d'avancer en serrant les dents et en oblitérant toute dissidence de la part de ses potentiels adversaires. Son corps se recouvrit d'une chitine étrange et l'illusion de sa beauté d'antan disparue laissant place à la véritable monstre qu'elle était. Sa langue claquant sur son palais alors qu'elle détournait le regard et que d'un geste rageur elle ne frappe sa propre création lui faisant cracher un couinement de douleur. Elle ne savait pas pourquoi mais en face de la brune, un délire étrange elle perdait ses moyens et la folie ravageur qui la guidait habituellement disparaissait. Pareil pour la haine viscérale envers les guignoles qui se cachaient derrière leurs remparts. Des rencontres en effet elle devait en parler.

-Mon corps n'offre pas plus exacte réponse à toute tes demandes, observe ô toi dont le corps semble être épargné les ravages et la douleur qu’octroie un semblant de puissance.

L'île inconnue, qui en y repensant s'avérait être plutôt bénéfique pour la nouvelle Kaguya Tout ceci était encore flou, ce clan de la brume ses propres origines. La création du monstre, le péché originel et l'union de parents souhaitant visiblement une arme destructrice. La seule Kaguya de son entourage manquait à l'appel ce soir. Maugréant Freya posa ses prunelles de braise sur le visage angélique de la Bakushô. Comme une envie de la mutilée également pour répondre à son image que son corps renvoyait. Un monstre qui s'assumait contrairement à la brunette? Impossible encore à savoir mais la discussion si elle s'orientait sur l'avenir plairait énormément à Miae.

-Crois tu que j'ai besoin de cette marque actuellement? Non. Si je pouvais la retirer je le ferais avec plaisir mais le problème étant que je ne peux le faire elle est trop profondément gravée pour que d'un coup de couteau elle parte. Et tant bien même elle serait retirée le mal est fait.

Un rire sanglant alors que la foret tremblait tandis que son corps se vidait une nouvelle fois des os. Ils formaient désormais une création ressemblant à s'y méprendre à un énorme démon, tenant faiblement alors que Freya ne maitrisait son pouvoir bien étrange. La dite construction s'effondra alors que l'ancienne rousse posa une nouvelle fois son regard sérieux sur son amie de l'instant.

-Cette marque n'est qu'un handicap, comme le fut autre fois la filiation avec les partisans de Makka. Si les furyous perdent qui crois tu que les villages traqueront? Et même les meilleurs techniques d'illusions ne marcheront plus. Alors quand on est marqué la seule option reste la victoire de ces monstres et le gain de puissance. L'avantage est la dette que cela produit, sur cette île j'ai rencontré mon destin...et Goren. Mais j'ai surtout cimprit que mon ancienne vision était dépassée.

Elle ouvrit la bouche et s'enfila une nouvelle bouteille.

-Et que les légendes ne sont pas foncièrement gentilles? N'est ce pas l'explosive? Oh et si tu sais combien ce pouvoir osseux est galère à manier. Tu connais aucun Kaguya toi bien sur?

Et ses os déchirèrent les lambeaux de vêtements de Miae, tandis qu'ils entretisseraient. Au moins servaient-ils dans ces conditions. Et Freya sourit sans retour, éclatant d'un rire gras annonciateur d'une soirée sous le signe de l'alcool.

-Je contrôle rien je te dit!

(#) Sujet: Re: Et je signe ~ Freya Mer 7 Jan 2015 - 6:47

C’était assez troublée et fascinée que la brune observait la valse des ossements maîtrisés par sa rousse préférée. La Bakushô était amusée par le côté boudeur de son amie, c’était juste parce qu’elle n’avait pas encore compris, mais le voile tombait bientôt et ses regards s’agrandissait. La sabreuse était identique et totalement différente à la fois, l’une détournait le regard et l’autre le gardait insistant malgré elle. Du bout des doigts elle frôlait cette nouvelle surface de sa joue.

-Mais qu’est-ce qui t’es arrivée ?

La réponse venait et la théorie de la rousse se tenait, mais comment lui dire…

-Gagner ou perdre ce n’est pas très important, je veux juste profiter et si pour ça je dois être traquée et éradiquée en cas d’échec… Et bien qu’il en soit ainsi. Toujours mieux qu’errer derrière des remparts et l’attendre dans l’ennui cette vilaine mort…

Elle rigolait en glissant son regard dans celui de son amie qui lui refaisait face, peu importe ce qu’elle faisait, ce à quoi à ressembler, c’était la lueur dans ses yeux qui comptait le plus. Le reflet de l’âme il parait. La sienne ce soir paraissait tourmenter. Enfin ses os tourmentaient surtout ses vêtements là tout de suite, elle la fixait en relevant un sourcil… Aucun contrôle hein. Et si son argile explosait en glissant de ses doigts, ça se valait non comme excuse ? Elle remontait ce qu’elle pouvait du vêtement. Ah bah bravo quoi. Elle soupirait un peu…

-Non, je ne sais pas, mais je suppose que comme tout don, il faut de la patience. Connaitre est un bien grand mot, mais le nom d’un fantôme que je pourrais te citer ouais. Un pas content si elle savait qui j’ai eu dans mes bras. Si ils sont tous comme toi, des bêtes possessives de toute.

Elle bousculait la rousse pour la taquiner un peu avant de reprendre sa bouteille pour ravir sa gorge.

-Cela fait un moment que je n’ai plus vu le Goret, il était sur l’île comme toi de ce que je comprends. Qu’est ce qu’il s’est passé là-bas et pourquoi vous y avez été vous aussi. Tu parles de destin, ça tombe bien, car la boisson, c’était justement pour te montrer quelque chose dirons-nous, d’embêtant….

Une traite pour finir ça. Histoire d’accélérer le processus bien lancé pourtant, elle s’étonnait de ne trouver aucun écho… alors que son sommeil se faisait gâcher facilement d’ordinaire. Quelque chose d’étrange qui se passait, elle lançait un regard à sa compère… ça venait d’elle ?

-Qu’est ce que tu manigances Freya au juste, peut-être que je peux participer moi aussi. Partage vilaine fille, à part tout faire exploser, aucun projet en vue pour ma part. C’est embêtant, puis près toi, ça semble se taire... Cette vilaine voix...

Elle se stoppait là pour porter sa main sur un front toujours aussi chaud, elle n'était malade pourtant, une certitude sur ce point. Puis elle percutait soudain...

-Tu dis bien que c'est l'île qui t'a changé...? Un rapport avec la marque?

(#) Sujet: Re: Et je signe ~ Freya Mar 13 Jan 2015 - 23:32

-J'ai découvert la vérité.

Elle avait simplement ouvert ses prunelles étincelantes sur ce vaste monde et ainsi sa philosophie avait changé. Dans un premier temps sa bestialité avait ressurgit en vrac, mais les rencontres amenaient les rencontres et forgeaient un destin à l'ancienne rousse qui arpentait désormais le monde sous une nouvelle forme. Sa dernière? Son pouvoir la tuait et elle passa sa main sur ses lèvres avant de se retourner, un filet carmin coulant de sa bouche. Un sang, le sien que personne n'avait réussit à faire couler de cette manière. Longtemps auparavant lorsqu'on l'avait prise pour la première fois elle avait saignée aussi, la prise de sa pudeur et de sa virginité faisant échos à son triste sort. On lui avait prit ce qui lui restait, son physique et son apparence ensorcelante ne restait désormais qu'une coque dénuée de sentiments et prêt à tout pour agir. Prête à tout pour vaincre et triompher avec ou sans gloire de toute cela ne changeait rien au final. Et elle se mit à sourire alors que de nouveau elle puisait dans sa réserve d'essance vitale pour former un trône d'os, elle aimait la création que lui permettait son propre corps tandis que celle de la manieuse d'argile avait tendance à tout détruire;

-Je n'étais plus là ce jour là. Je suis morte sur l'île et suis revenue d'entre les enfers pour toi. Pour toi ma douce parce que la mort ne saurait me prendre un être chère.

Une larme coulant sur son visage et sa peau rugueuse avant qu'en se mordant les lèvres elle ne s'éloigne de son amie. Elle avait voulu la prendre mais plus maintenant. Plus jamais elle ne toucherait une femme avec autant d'intimité et de facilité, de franchise et de rapprochement. Elle se contenterait de sa propre vie à sa manière. Une sabreur errante de plus dans ce monde. Elle souffla et trépigna avant de se retourner de nouveau vers sa camarade.

-Mes projets? Aussi simple que les tient, et pourtant pour le moment impossible à accomplir. Je ne cache plus mon intention de détruire la représentation des villages au sein de leurs misérables alliances j'étais venu à Kumo pour mettre en garde ton ancien Kage.

Et le résultat était sa présence aujourd'hui, quand à la marque elle servirait bientôt elle en était certaine aussi certaine qu'elle avait découvert la présence de la brunette dans le village. Aussi certaine que la mort serait la dernière amante de l'ancienne rousse, aussi certaine que ce putain de monde devait s'embraser.

-Donne tes informations et je conterais bien plus, je t'emmenerais toucher l'horizon et nous deviendrons ce que tu voudras. Je n'ai plus rien Miae. Je n'ai jamais rien eu, aucuns amies, aucune famille et pas non plus de proches. Je n'ai rien eu et l'île à découvert ma faiblesse, je ne suis pas sociable.

Ses lèvres se fermant pour former un rictus de dégout et de tristesse, la deuxième fois qu'elle montrait une faiblesse en compagnie de la brune. Chacune avait ses problèmes certes mais une intuition donnait la certitude à Freya que bientôt tout serait réglé.

-La marque tu dis? Un mal pour un bien, ma propre maladie sanguinaire disparait en ta compagnie. Après tout peut être n'est finalement pas si mal. Si cela me permet de te revoir même dans la mort alors je suis prête à tout.

Elle lui donna des habits d'os, tout ce qu'elle avait à lui offrir pour l'instant tandis qu'elle se laissait tomber contre la terre.

-Car je n'ai jamais rien eu d'autre que toi et si tu disparaissais je ne serais plus rien. Tu es la seule chose qui me donne la force de continuer, nous avons évolué et pourtant notre première rencontre n'est pas si loin. Le temps passe si vite et nous aurons sans doute jamais la possibilité de nous dire une fois pour toute nos pensées.

Elle ouvrit les bras dans une posture de possédée et au fond de son regard une étincelle comme si l'argile avait exploser tandis que des ailes osseuses poussaient dans son dos.

-Alors je te dit merci Miae ancienne Kumojin. Merci d'avoir sortit l'idiote que j'étais de la boisson, merci de m'avoir donner une ligne conductrice dans la vie, et malgré mon apparence et mes choix merci de m'accepter comme je suis.

Elle se livrait, la boisson ou une nostalgie? Un sentiment de tout perdre très prochainement et de plus la revoir sauf impératifs du destin? Aucune idée mais ce soir elle se livrait.

-Merci pour tout et surtout pour ce que tu continueras à faire, je te dois tant et pourtant je n'ai rien fait. Mais il ne sera pas dit que la créature violente et arrogante que je suis ne laisse impunie une telle dette.

Et ses os criblèrent les arbres encore debouts, ils formèrent un apanage de construction avant de s'incruster à même le bois solide et ancien. Cet endroit se souviendrait, tout le continent se souviendrait. Que jamais elles n'oublient leurs relations si spécial. Et les os devinrent des lettres formant comme une relation adolescente de deux jeunes amoureuses l'union de leurs deux noms. F.M, c'était si simple et pourtant dérisoire car le temps ne porterait nul part leurs ancienne escapade à moins que.

-La mort nous pouvons la tromper? Nous pouvons faire résonner la légende nos propres actions pour les générations futurs? J'ai beau être proche de la mort pour autant je la trompe toujours autant tu sais je n'ai jamais été très fidèle.

Un rire pour tenter d'apaiser la tension sentimentale et lourde sur un sujet aussi lourd.

-Sauf avec toi, mais ce n'est pas la même chose et cela ne sera jamais remplaçable.

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