Voilà peu de jours que la brune s'était décidé à retourner à Kumo, à la base parce que trop de choses ne tournaient plus rond et qu'une gamine dans les bras (en otage), même aussi adorable qu'Aoko lui demandait quand même sacrément d'énergie. Une qui semblait la quitter de jour en jour, un mal qu'elle ne s'expliquait pas, souvent passager, mais qui frappait sans prévenir. Le tout avait l'ombre menaçante d'une folie, mais si elle en était consciente, son esprit était-il vraiment malade ?

Un soupire et son regard se détournait vers sa droite, en tout cas, depuis la présence d'Osore, les séance d'horreur semblaient s'être calmées. Pour le moment, il fallait dire que sa coéquipière la tenait sacrément occupée, pas le temps de se perdre dans ses pensées ou de penser tout court en fait, une vraie pile électrique. Elle avait suivie Miaë aveuglément et sans discuter, en se pliant volontiers à toutes ses suggestions, à croire qu'elle était encore plus je m'en foutiste que la Bakushô, un exploit, croyez moi.

=| Tu sais, j'y pense, nous ne sommes que de simples genins certes, mais notre mentor n'en reste pas moins un haut conseillé de Kumo, imagine qu'on s’aperçoit notre fuite, il ne voudra pas perdre la face après ce qui est arrivé à Kureji. Prépare toi à être traquée Osore, le mieux serait de se faire petite... Ou alors...

La femme dévoilait un papier, le même qui justifiait leur présence ici et pas ailleurs, jusque là, elle ne s'en était pas franchement préoccupée pour être franche. Elle avait laissé Aoko dans une auberge propre de là, en proclamant qu'il y avait un trésor caché entres ses murs et que sa « mission » était de mettre la main dessus... Du bidon ? On ne pouvait pas le savoir sans l'avoir vérifié !

=| Il faut savoir où trouver un replis si ça se passe mal ma jolie. J'ai croisé un fou il n'y a pas longtemps, allons tâter jusqu'où va sa folie et par la même occasion, trouvons un tatoueur pour dissimuler nos « appartenances ». Si tu vois ce que je veux dire.

Elle lui fit un sourire timide en réajustant son col, malgré la chaleur ambiante, l'humidité présente s'infiltrait à travers les vêtements, quelque part elle adorait cette sensation qui lui semblait « retrouvée », d'un autre, elle l'avait en effrois. Impossible d'expliquer cela. De toute, elle n'avait aucune envie d'en parler.

=| Alors, t'es premiers jours de liberté, comment les sens-tu Osore ?

Ses pas étaient confiants, elle savait où aller une évidence, car la brune s'était rendue compte qu'il était facile de « ressentir » sa nouvelle famille... Enfin, ceux qui étaient marqués comme elle ou la Seki. C'était ainsi qu'elles s'invitaient dans une maison au milieu d'un quartier paumé d'une ville portuaire de Yu no kuni... La Bakushô saluait d'un mouvement de la tête une autre femme assise au milieu de la pièce principale, des outils et des flacons autour d'elle. L'invitée lui montrait simplement son avant-bras scarifié et leur hôte servait le thé.

=| Quel genre de motif ?
=| Peu importe tant que nous avons le même. Choisis !

Le dernier mot s'adressait à Osore. Après ça, on pourrait s'amuser un peu !

La brune esquissait un sourire, tandis qu'elle fut la première à subir l'assaut de l'aiguille trempée d'encre. Douillette de nature, elle ne pouvait s'empêcher de grimacer, alors, on échangeait son thé pour quelque chose de plus fort. Bientôt, ça allait beaucoup mieux et le sujet le plus préoccupant, n'en était pas vraiment un en fait...

=| Oui enfin, il n'y a pas qu'à Kumo qu'il y a des gens qualifiés tu sais. D'autant qu'on nous demandera des justifications et que je te le rappelle, je l'ai kidnappée la Kadoria, même si la petite ne voit pas les choses comme cela. Je refuse qu'elle soit leur instrument.

Non, elle voulait qu'elle ne soit encore, qu'une enfant. Un rêve fou et quelque peu impossible, peut-être que c'était sa faute à elle de l'avoir fait vagabonder comme ça partout et que ça avait été imprudent de la laisser seule même un jour quand elle avait croisé Osore. M'enfin, elle ne faisait que dormir, la Bakushô doutait même qu'elle se soit réveillée une seule fois. De toute, tout cela avait pour source Seito. Alors autant allait lui demander à lui plutôt qu'à Kumo ce qu'il avait fabriqué, mais elles n'en étaient pas là.

=| C'est vrai que tu adores ça la chasse toi.

Ce n'était pas le cas de Miaë, ah ça non, déjà traquer, ça la fatiguer, si en plus il fallait jouer à cache cache pour manger ! Ah non alors, pourquoi avoir inventé les frigos alors hein ? D'ailleurs, son ventre la rappelait à l'ordre, tout comme leur hôte.

=| Cacher la marque ne suffira pas, combien même mon encre noire se mariera à merveille avec elle. N'attirez pas l'attention et essayer de vous défaire des habitudes qui pourraient se retourner contre vous.

La Bakushô se montrait septique, vivre planquée ? Non, ce n'était pas tout à fait ce qu'elle avait prévu.

=| C'est difficile et ridicule, les feux d'artifices qui ne se voient pas.

Au fond, c'était depuis toujours sa principale aspiration, s'amuser. Elle n'avait pas peur faut croire des rencontres d'infortune, de toute, elle n'avait pas quitté le trou où elle se terrait planquée, pour en rejoindre un autre. Une époque révolue. D'ailleurs ça lui faisait penser à une chose.

=| Et toi Osore, à quoi aspires-tu pour la suite ?

La femme qui dessinait enrouler le dessin d'un bandage, avant de passer à la suivante.

=| Pourquoi avez-vous accepté la marque... ? Rien ne vient sans sacrifice vous savez.

Questionnait-elle finalement, étrangement, les sourcils de la brune se fronçaient, elle aurait du mal à dire ce qui l'avait motivé, ça c'était fait... tout seul. Possible ça ? Mais parfois, elle n'était plus vraiment maîtresse de sa propre volonté, bien avant la marque, alors cette dernière ne pouvait pas en être responsable... ? La femme entamait le dessins sur la Seki, tout en affirmant comme si elle avait lu dans l'esprit de la Bakushô, qu'elle connaissait quelqu'un qui saurait l'aider.

=| Une Mamoru va bientôt se présenter ici. Peut-être devrais-tu l'attendre.

La kunoichi relevait un sourcil, elle avait connu quelqu'un de ce clan...
Elle n'avait pas aimé, ni ce qu'il lui avait dit, ni ce qu'elle en avait appris. Son regard se jetait dans celui d'Osore. Alors ?

La brune restait perplexe, d'une part d'un côté parce qu'elle pouvait sentir l'animosité qui animait Osore et de l'autre le message caché que leur « sœur » venait de lui lancer en pleine face. La femme grognait un peu en se redressant quand sa coéquipière parlait de repos. Le sien se faisait compliquer, difficile à obtenir, elle n'était pas pressée d'arriver à ce moment compliqué. Pourtant, un sourire s'étirait malgré tout et on se passait de se confier sur ce dernier point, la Seki semblait avoir quant à déjà ses propres démons. C'était bien assez comme ça.

=| C'est du défoulement que tu veux Osore. Alors tu l'auras.

Pas tant que la Bakushô était experte dans ce domaine là, encore que, mais une flamme s'était éveillée au fond d'elle à l'écoute de la femme blessée. Miaë n'avait pas connu ça, de mémoire du moins, pourtant, la frustration de sa coéquipière arrivait à la toucher, c'était comme si ce sentiment, elle le connaissait. Ses sourcils se fronçaient un doux frisson parcourait son dos comme une caresse qui lui demandait de s'abandonner à ses bras, comme une force inconnue qui lui quémandait de la laisser faire. La Kumojins secouait la tête une fois et l'effet tardait à se dissiper, mais un instant, son cœur avait accéléré à la faire souffrir et l'écho dans ses oreilles s'était fait si fort, qu'elles n'arrivaient plus à percevoir quoi que soit d'autre. Une perle de sueur sur l'une de ses tempes et le regard de l'hôte croisait le sien.

=| Tu n'es au fond, que malchanceuse peut-être.

Les derniers mots de la tatoueuse alors qu'elle passait un pas de porte pour suivre Osore. La kunoichi se stoppait pour l'observer, mais le visage de son interlocutrice restait impassible.

=| Cette marque n'est pas la tienne. Tu ne peux rien contre ça, trop tard pour toi.

Un dédain certain quand la même hôte l'abandonnait pour disparaître dans un autre couloir. La brune rejoignait leur chambre une mine contrariée, pas longtemps après Osore au final, la même à côté qui elle s'installait ses bras entourant des genoux qu'elle serrait contre sa poitrine. Le regard de la Bakushô se faisait vide en se perdant dans le coin sombre de la pièce, ce frisson qui revenait dans tout son corps, cette chaleur et son crâne si chaud, son cœur prenait un rythme lent bientôt, elle se sentait absente, pourtant elle était bien présente. Un état second ?

=| Il t'a brisé le cœur c'ça ? Tu te sens... Trahie, fourbée, abandonnée... ?

Ses doigts se crispaient en serrant fort ses propres membres, de la colère ? Pourtant son regard pétillait, mais un sourire mesquin sur son visage.

=| Ne t’inquiète pas, tout à un prix. Tout se paye. Tout. Qu'il t'ait abandonné pour ses convictions, par lâcheté ou simplement car il n'était au final qu'un menteur ou faible. C'est toi qui décidera du forfait de sa rédemption. Tous les mêmes.

Sa posture changeait pour glisser ses doigts entres ceux d'Osore, tandis qu'elle venait se coller contre elle sa joue sur épaule pour s'endormir. Être seule, elle avait horreur de ça.

=| Demain, on annoncera la couleur au monde, comme un appel pour ceux qui nous subiront leur tour venu.