La conversation avec Katano Yusuke – criminel hautement recherché – s'est déroulé sans encombre. Une légère douleur était perceptible au niveau de la colonne du Saibogu qui avançait tout de même sans s'en soucier. Après le départ de son interlocuteur, Jonasan se dirigeait maintenant vers le désert aride du pays du Vent où il pourrait réfléchir sur les notes qu'il avait prise dans son bloc prévu à cet effet. La sécurité du village en dépendait et il se devait d'en référer à ces supérieurs. Quoi que ? Au final, il était tout de même mal vu. Le masque qu'il portait et l’apparence lugubre et sordide qu'il reflétait ne jouait pas en sa faveur : bien au contraire, il était très souvent isolé du reste du monde : d'où la création de « La Maison de la Mort ». Il s'arrêta net devant une étendue désertique où il était seul homme présent. Le regard vitré et teinté, il observait les environs sans vaciller des sourcils tant ses verres le protégeaient des UV... Sa main se glissa dans sa poche et il sorti le bloc-note avant de l'ouvrir et d'arracher les pages sur lesquelles il avait écrit jadis. Son index et son pouce vinrent saisir les rebords et déchirèrent avec fougue l'ensemble des formules mathématiques et autres notes...
« J'ai encore toute ma tête, prendre des notes seraient compromettre ma mission... » Se dit-il à haute voix tandis que le reste des morceaux de papiers s'envolèrent avec le vent – ce même vent qui fit planer la longue blouse blanche du Saibogu...
Soudainement, une toux sévère, grasse et probablement parsemé d'hémoglobine vint prendre Jonasan qui tomba à genoux sur le sable brûlant. Ses mains se positionnèrent automatiquement au niveau de la gorge, il commençait à suffoquer et sentait l'oxygène rentrer dans ses poumons. Il tomba sur le côté et la capsule dont il avait besoin s'échappa de sa poche tandis qu'il tentait de la récupérer de ses doigts tremblants. L'action était dure à réaliser mais il réussit avec beaucoup d'essai à saisir la capsule. En appuyant sur l'un des boutons de son masque à gaz, l'ancienne recharge sautait tel une douille d'un fusil. D'un clic, il positionna la nouvelle recharge et prit une profonde inspiration tout en restant allongé sur le sable. L'air qu'il respirait à présent, constitué à 100% de chakra, était fraîche et lui faisait le plus grand bien. Ses spasmes s'estompèrent et il se relevait en meilleur forme qu'auparavant. La fin avait été proche...
De sa poche, il sorti la jauge qui l'informa du reste de chakra présent dans sa nouvelle cartouche : elle était pleine. La sécurité était primordiale, surtout lorsqu'il s'agissait de sa santé ! Il était temps de faire demi-tour, la nuit commençait à tomber et une fraîcheur hivernale s'installa dans cet immense désert...
La lune était levé à son paroxysme et elle éclairait le village du sable qui se situait à moins d'un kilomètre du mécano'. Il marchait d'un pas lourd. Ses pas ne s'étaient guère arrêtés depuis plusieurs heures, la soif était présente et son estomac criait famine. Derrière lui, on pouvait distinguer la traînée de sable. Sa respiration mécanique rendait le personnage hostile, d'autant plus que sa blouse blanche pleine de cambouis n'arrangeait pas les choses. Il ressemblait à un cyborg venu d'un autre monde dans le but de semer chaos et apocalypse. En réalité, il était qu'un simple Saibogu dont la technologie n'avait quasiment aucun secret pour lui... Et sa maladie qui le rongeait de l'intérieur lui donnait l'apparence d'un homme à qui on ne peut faire confiance... Triste réalité !
Il était temps de mettre les problèmes de côté, et de se diriger vers sa demeure où il pourrait se reposer. Mais avant ça, il voulait s'assurer d'une chose : savoir l'identité de la personne qu'il sentait l'observer depuis plusieurs minutes...
