Je n'ai toujours été qu'une errante. Je ne connais pas la douleur de l'Amour, je sais que c'est pesant et que les gens se plaignent souvent de cette lourdeur. Sans réellement savoir où je vais, il m'arrive de traverser des villages dans le but de me nourrir. Les plus riches m'offrent des cochonneries mais, je ne semble pas assez importante pour exiger la parole des plus orgueilleux. Je ne parle plus qu'à Raran, il est mon seul ami. Il est toujours derrière moi, sa petite tête ronde et son air joyeux fait craquer les plus belles. Mais, c'est moi qui l'aime. Rien que moi.
Il est beau, Raran. Je l'aime fort. Je ne pense qu'à lui, jour et nuit. Que faire de plus ? Ma vie est triste au point de ne pas pouvoir imaginer l'avenir. De temps en temps, je me pose des questions stupides. Je me dis que je dois rejoindre Konoha, que le monde en société est plus simple. Mais, j'ai Raran, il me suffit. Il suffit à me faire aimer mon quotidien. En plein centre d'une ville un peu vide, des esclaves semblent bâtir des toitures. Soyons sincères, je ne veux pas devenir comme eux. Ils sont encore plus malheureux. Ici, je n'ai pas la crainte de me faire piétiner par Kiri, le lieu est trop glauque. Je suis ici car, des vendeurs se réunissent souvent pour payer des protecteurs. C'est un moyen stupide pour me faire de l'argent mais, ça fonctionne bien. L'activité est plus que lucrative pour moi. Un esclave tombe misérablement au sol, Raran est déjà sur place, courir est un réflexe évident. Je me retrouve donc devant cet être. Il semble triste. La vie ne doit pas être facile pour lui. Je pose mes mains sur sa jambe. Je le regarde de nouveau. L'état de son corps est critique. Il semble souffrir. Qui est-il ? D'un air enjoué, la parole semble finir par venir :

- « J-Je m'appelle Akasha ! T-Tu vas bien ? »

Je souhaite le connaître. J'aime sa faiblesse. J'aime connaître plus malheureux, je me sens bien. C'est méchant mais, étinceler dans le regard d'un autre est un plaisir. Ma vie est triste, oui. Mais, la tienne est pire. Je me réjouis de ta tristesse, j'aime la respirer, j'aime en vivre. Je vais rester un peu à tes côtés pour embellir mon quotidien. Car oui, nous le faisons constamment. Nous apprécions vivre du malheur des autres. C'est normal. Inutile d'en savoir honte.

- « Pourquoi vivre ici ? »

Question stupide, oui. Je veux l'entendre se plaindre. Je veux qu'il souhaite ma liberté. Je veux que tu souhaites me ressembler ! Ce n'est pas trop exigé. Ta vie est misérable, tu devrais rêver de la mienne. Oui, tu dois m'aimer. C'est la logique des choses, tu n'as pas le choix. Personne ne t'en voudra. De plus, rêver est agréable. Alors, qu'attends-tu ?

Alors qu’il travaillait encore plus dur qu’à son habitude pour son nouveau maitre, Matawa abandonnait peu à peu sa liberté. Ronger par l’incurabilité qu’était la sienne à ce défendre face à des adultes expérimentés et en plus, comme si se n’était pas assez, son nouveau maitre l’avait acheter une vraie petite fortune se qui l’obligeait à le surveiller de près afin de rembourser son investissement. En général on ne dépensait pas autant pour un simple esclave, mais pourquoi lui aurait-il été différent ?

La question était bonne, mais stupide, il avait un petit quelque chose de spécial voilà pourquoi. Depuis qu’on avait reconnu en lui l’enseignement d’une école ninja, on avait grimpé la vigilance à son égard et le prix qu’il pouvait obtenir. Heureusement, tout ça n’avait pas que des mauvais côtés, on lui laissait un peu plus de liberté quand il terminait ses tâches, mais son travail n’était pas le plus agréable. Non… On l’avait choisit lui pour punir les autres esclaves et qu’y a t’il de pire qu’un enfant à peine âgé d’une dizaine d’année qui viens vous botter le cul quand vous même vous êtes un esclave ? Vous pouvez imaginer la suite, personne ne l’aimait, ne daignait le regarder ou lui porter une petite attention.

Paria parmi les parias… Jusqu’à aujourd’hui.

Le maitre avait mis en place un moyen d’utiliser ses capacités en imposant les esclaves à se faire tatouer, ainsi une réserve d’encre était toujours disponible pour le jeune Hyô qui n’avait qu’à appliquer du chakra sur la cible pour qu’il ressente une douleur vive et l’écoute. C’est donc après s’être occupé du dernier condamner qu’ils s’étaient fait prendre en chasse par un petit groupe qui voulait s’en prendre à lui pour le poste qu’il n’avait pas choisit.

Une fois qu’il fut bien loin d’eux, Matawa ralentit la course, sa sous-alimentation et ses efforts quotidiens le maintenant dans un état d’éternel épuisement. S’accrochant le pied dans un clou mal frappé, il tomba du toit dans une roulade maladroite, déchirant au passage la loque unique qui lui servait de vêtement. Entrainait également le rire de quelques autres esclaves qui travaillait non loin, puis elle arriva.

Une femme magnifique se présenta rapidement à lui pour constater sa chute, seulement, elle n’avait pas affaire à un garçon normal. Il était… Différent. En posant ses mains chaudes sur sa jambe endolorie, il crispa le vissage et leva les mains en signe de défense, trop habituer à recevoir des châtiments disproportionnés pour ses actes.

- « J-Je m'appelle Akasha ! T-Tu va bien ? »

Sa voix lui semblait étrange… Une sensation qu’il n’avait pas ressentie depuis bien longtemps. De la compassion ? De la curiosité et un réel intérêt à son égard ? Impossible. Matawa regarda autour de lui puisqu’elle ne l’avait pas encore frappé, c’était surement une plaisanterie ou un mauvais coup de son maitre pour le tester… Assurément, mais une partie de lui souhaitait réellement qu’elle lui vienne en aide, ses yeux emplis de larme devaient effectivement le prouver. Puis, devant se regard étrange pausé sur lui, il réussit à se calmer et répondre.

- Je, euh… Matawa. Je suis Matawa et… je vais comme un esclave, j’imagine...

- « Pourquoi vivre ici ? »

Encore une fois, il ne put s’empêcher de regarder autour de lui, mais le regard empli de jalousie d’un camarade lui confirma ce qu’il espérait tant, une chance. Il se releva donc aussi vite que possible malgré sa blessure et saisie l’avant-bras de la femme avant de lui saisir la joue de l’autre main. Un regard empli d’espoir envahit son visage alors que des perles commençaient à tomber frénétiquement de son visage sali par la poussière.

- Je vous en supplie, sortez-moi d’ici ! Je suis prêt à tout, mais aider moi… Ils vont finir par me tuer…

Tout ne dépendait plus que... d’elle…

Image de Raran:

QUE !? Il me touche. Cet esclave est en train de me toucher. Je n'éprouve que de la crainte pour un homme aussi proche de moi, jamais il ne m'apportera le bonheur. Je ne veux pas devenir comme lui. Je ne veux plus être frappé. Je considère qu'une homme victimisé finit toujours par violer. Je ne veux plus l'être. Cependant, ma bonté m'empêche de le laisser. Je suis en moyen de l'aider, oui ! Je peux le faire. Je regarde encore et encore. Finalement, son regard n'est pas si désagréable. J'ai l'impression d'être si lumineuse quand sa vision se pose sur moi. Il m'aime ? Oui, sûrement? Je suis capable de l'aider, il le sait. Je ne suis pas très forte mais, je peux au moins faire ça. De l'assurance ? Oui, elle est en train de naître en moi... Je sens cette puissance, je sens cette détermination, je veux l'aider ! Un casque d'os se forme sur mon crâne. Il me protégera. Je pose ma main sur la tête du jeune esclave. Non, mes doigts ne sont pas recroquevillés. Des hommes s'approchent. De ma main droite, je concentre mon chakra (je te lâche donc). Ils ne s'attendent pas à une attaque. Ils doivent penser que je suis aussi un vulgaire chien ou bien un ami d'esclavagiste.

- « Matawa, nous sommes amis. » dis-je d'un ton parfaitement calme.

Ils s'approchent toujours et encore. Ils ne sont pas encore suffisamment proches, je dois attendre. Sont-ils ninjas ? Je n'en sais rien, je m'en fiche. Je suis meilleure ! J'utilise ainsi ma main droite pour simuler un geste violent envers mon protégé, comme si j'allais le frapper d'une vulgaire baffe. Et d'un ton assez platonique, je m'exclame :

- « Ninpô, tir de la fouine ! »

Les phalanges de ma main gauche, posée sur la tête du jeune homme, s'éjectent sur mes adversaires. Ma main droite se pose délicatement sur la joue du jeune homme. Je suis en train de sourire ? Oui, c'est bien ça. C'est bien la première fois que je ressens une fierté aussi importante en moi. Le bonheur d'aider son prochain est immensurable.

- « T-Te voilà libre. Partons. »

De ma "tentacule" gauche, je saisis le bras du type pour le forcer à se lever. Nous fuyons. Loin, toujours plus loin. Nous courons. Ils ne semblent pas nous suivre. Je ne sais pas où nous sommes mais, nous courons. Nous sommes dans une forêt assez banale, un Kunaï sort de nul part. Raran est touché. Il gémit. Mon petit chien est à l'agonie. Je lâche l'esclave pour prendre la bête dans mes bras... J'ai toujours voulu être aimé par plus important que moi, c'est assez ironique, non ? Je n'accepte pas ce vulgaire esclave comme un véritable compagnon. Raran est différent. C'est un ami, un véritable. Je ne sais pas comment l'expliquer, il sort de nul part. Je me souviens du jour où il m'apporta du pain. Je ne sais pas d'où il vient mais, jamais il n'arrêta de me suivre.
Ses petits yeux, sa petite gueule, sa petite taille, tout. J'aime terriblement ce chien. Je ne peux pas supporter le fait qu'il soit blessé. Oh non... Je ne peux pas. Je sens une haine ce développer en moi. Je sens mon chakra décupler. Je sens ma force s'agrandir. Est-ce ça la haine ? Ce monde est misérable. Jamais ce clébard n'a fait de mal ! Qui a fait ça !?

- « Ne te caches pas, enfoiré ! »

Ma voix est forte. Mes larmes coulent. Je ne peux pas le supporter. Pas toi, Raran ! Pas toi... Je ne veux pas te perdre. Ne meurs pas. Tu dois me laisser le temps de te venger. Tu dois me le laisser. Tu ne dois pas mourir comme ça, non ! Pas toi, mon ami ! Je suis agenouillée au sol. Tu es dans mes bras, je t'aime Raran, vraiment. Je t'aime.
Aidez-moi. Empêchez le de partir. Veuillez tuer cet homme. Je regrette tellement d'avoir voulu bouleverser le monde en sauvant cet être. Raran me suffit ! Ne le laissez pas partir...

Spoiler:

L’homme sortit alors de l’ombre, un sourire sadique sur son visage ravagé par une balafre effroyable. Sous ses airs de fouines, un manteau de chasseur de primes et deux sacoches d’armes plus un sac. L’homme semble être le contraire d’un ninja, une véritable pourriture qui au service des gens de la classe moyenne s’occupe de sale besogne.

La Kaguya elle intéresse de plus en plus l’esprit de Matawa, jusqu’ici son plan à lui avait fonctionné à merveille et la perte de cette boule de poil n’avait pas été prévue, ça l’attristait un peu de voir la bonne samaritaine pleurer ainsi un être cher à son cœur. C’était donc sa l’amour…

Alors qu’elle était là, accroupie sur le corps encore chaud de son compagnon, lui savait qu’il ne se relèverait pas, le Kunai était presque aussi gros que lui et tout en s’imaginant le mieux, le chien rendrait l’âme dans quelques instants. Seulement, l’homme lui n’en resterait pas là, embaucher par le maitre d’esclave qui se croyait maitre de notre jeune Hyô, sa mission était claire. Tuer les fugitifs.

- Toi la demoiselle au cabot, tu ne devrais pas brailler comme une gamine, regardes, même le mousse semble plus fort que toi.

Il éclata de rire, un rire affreux empli de hargne et de non-sens.

- Je t’aime bien malgré ton visage tout bousillé, tu me montreras ce que tu as sous ta jupe sinon… Je risque de ne pas être gentil avec toi ! Et pour toi Gamin, je vais te tuer, sous ses yeux à elle avant de la prendre et de ma faire plaisir.

Il continuait d’avancer tout en relevant déjà le haut de sa chemise, trop sur de lui, équipé d’un égaux surdimensionné, il lâchât ses sacoches d’armes et son sac tout en continuant vers la femme en pleure, seulement le gamin aux cheveux d’or s’interposa.

- Si j’étais toi, je retournerais dire à ton maitre que tu as échoué.

- Oh ! Et à qui est-ce que j’ai affaire, Votre Altesse ?

- Je n’ai jamais aimé les gens comme toi.

Surpris devant l’attitude totalement différente du gamin, il fit une pause, laissant paraitre le malaise sur son visage, il l’avait pourtant vue la supplier quelques minutes plus tôt, afin qu’elle le prenne avec lui non ?

- Tu n’as pas besoin de connaitre mon nom et le tien tombera dans l’oubli ici, à moins que tu ne retournes faire ce que je t’ai dit. Maintenant.

- Laisse-moi rire ! Je vais te frapper jusqu’à te briser les jambes et te rapporter à ton maitre sale esclave.

- Je t’aurai averti.

Dans un élan que Mata’ avait anticipé, l’homme lui sauta dessus, l’agrippant à la gorge et le soulevant de terre.

- Tu fais moins le malin hein sale esclave ?

Puis sous les yeux rougis de larme de la demoiselle, il lâchât son emprise, Matawa lui n’avait pas bronché que le brigand s’écroulait au sol tout en portant ses mains à son cou. Vaincu d’un seul coup.

Matawa épousseta ses vêtements puis se retourna vers la femme en pleure, s’en était fini.

- Je suis désolé pour ton chien, vraiment… Je suis Hyô Matawa, un ninja de la feuille en infiltration. Je sais que je ne dois pas en parler, mais je sens que je peux te faire confiance, tu m’as sauvé comme je l’avais prévue et je t’en suis reconnaissant, ainsi je pourrais éliminer mon ancien maitre et détruire un marchand d’esclaves de plus.

Dans un élan de gentillesse, il porta une fois de plus sa main au visage de la jeune fille, une Kaguya… Un clan très puissant qu’il connaissait bien, mais que de légendes, s’était la première fois qu’il en rencontrait une… il essuya sa dernière larme et lui mis l’autre main sur l’épaule en signe de respect pour son animal.

- Commençons par lui offrir une sépulture adéquate, qu’en dis-tu ?

Technique utilisé: