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 Un café au goût d'arsenic

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Konoha
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Message(#) Sujet: Un café au goût d'arsenic Un café au goût d'arsenic EmptyMar 23 Sep 2014 - 21:32

Une longue trainée de dix centimètres se dessina dans la poussière lorsque Natsuki passa son index sur le bureau. Le meuble n'en était peut-être pas couvert comme l'on pouvait s'y attendre dans les vieux châteaux inhabités, mais la légère couche qui le maculait trahissait un manque d'entretien. Pas seulement lui d'ailleurs, mais une bonne partie de la maison dans laquelle vivait le Nara tatoué. Avant, comme il en était quasiment le seul locataire, il s'était toujours occupé des tâches ménagères lorsqu'il ne tuait pas pour le compte du Village, mais avec – ou plutôt à cause – de sa maladie, il s'était rapidement désintéressé de la vie. Son maléfice rongeait tout ce qui en constituait l'intérêt : émotions, espoirs, aspirations, valeurs... si bien que progressivement, il en était devenu une coque vide, un trou béant dans la poitrine que seul une fureur explosive pouvait remplir. Le quotidien n'était devenu qu'une lutte permanente de pouvoir contre ses pulsions les plus primaires et les plus sauvages, un combat perdu d'avance pour retarder au plus loin sa transformation inévitable en monstre assoiffé de destruction.

La pente avait été difficile à remonter. Les premières années, il n'avait fait que sombrer, luttant avec peine pour garder la tête hors des ténèbres de son cœur qui l'engloutissaient. Sa malédiction l'avait conduit à percevoir le monde différemment, un monde dans lequel il ne pouvait pas avoir sa place en tant qu'être humain. S'affranchir de sa condition, et devenir une bête aveuglée par la haine. Quelle perspective fascinante... Les autres ne l'étaient pas beaucoup plus cela dit, le suicide restant la plus agréable d'entre toutes. Mais il l'avait refusé : la mort était la solution des lâches. Il ne pouvait se laisser abattre de la sorte, pas alors qu'il s'était tant battu dans sa vie pour ses idéaux, ce en quoi il croyait. Il ne pouvait pas entendre que tout s'éteindrait avec lui de la sorte.

Ce n'était pas de sa propre volonté qu'il avait réussi à s'en sortir, et coexister de la façon la moins néfaste possible avec sa réelle nature, mais au moins il y était parvenu. La rechute n'en avait été que plus rude. Il savait qu'il vivait en permanence sur le fil du rasoir, et que glisser pouvait lui être fatal, cela n'empêchait pas la chute d'être douloureuse. Mais il y avait survécu, et après près d'un an de convalescence, le temps était venu de remonter une nouvelle fois encore sur le piédestal qui l'avait vu tomber.

Écartant les rideaux, Natsuki laissa entrer la lumière d'un printemps nouveau qui inonda aussitôt la pièce, puis s'installa à son poussiéreux bureau. Avec une feuille blanche et un stylo en main, il rappela que pour faire une lettre, les japonais savent aussi utiliser autre chose qu'un pinceau à encre et du parchemin.


'' Cher Onpu ''.

Il raya, puis jeta la première page. C'était une lettre adressée au Musicien, pas au Hokage, aussi il était dispensé d'écrire les interminables préliminaires qui débutaient le courrier officiel, mais '' cher '' sonnait déjà faux. Les deux hommes se faisaient confiance d'une façon qui leur était propre, mais ils n'avaient pas assez de passé commun pour se prétendre être des amis, et compter l'un pour l'autre. Et même si cela avait été le cas, la malédiction du Nara lui avait fait oublier beaucoup de ce qu'était l'affection pour autrui.


'' A l'attention d'Onpu Myakudou.

Voilà un moment que nous n'avons pas eu l'occasion de nous voir. C'est compréhensible cela dit, au vu des récents événements. Nous n'avions simplement pas eu de temps à nous accorder réciproquement : vous avec votre retour au poste de Hokage, et la quantité de données qu'il y a eu à emmagasiner et traiter, et moi avec mon cancer.
''

Bien évidemment, Natsuki ne fit pas d'allusion directe à l'état de faiblesse d'Onpu, état que ce dernier s'efforçait de se débarrasser en s'entrainant à en perdre raison. Comme n'importe quel courrier, il pouvait être intercepté, aussi mieux valait qu'il ne contienne rien qui n'ait pas besoin d'être connu du grand publique.


'' En conséquence, j'aimerai vous inviter à dîner chez moi à l'occasion. Envoyez-moi une date qui vous conviendrait, et j'essaierai de la faire correspondre à mes propres disponibilités. Iji et Maïka seront les bienvenus s'ils désirent se joindre à nous. ''

Simple, et concis. Inutile de s'étaler en parlotte inutile qui ne fera que remplir la page. Ils auront déjà bien assez de choses à se dire comme cela. Bien entendu, et Onpu s'en rendra probablement compte lui-même, ce dîner ne les engagera pas qu'à profiter de la bonne cuisine Nara, mais disons que chacun pourrait faire comme si, au moins jusqu'à la fin du plat principal. Les cartes sortiront au fur et à mesure

Il ne restait maintenant plus qu'à envoyer la lettre.

Oh.


'' Ps : Je n'ai toujours pas changé ma sonnette cassée. Si Maïka vient, je lui serai reconnaissant de ne pas défoncer ma porte cette fois-ci. ''
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Message(#) Sujet: Re: Un café au goût d'arsenic Un café au goût d'arsenic EmptyLun 20 Oct 2014 - 20:04

- Heu... rappelle-toi ce qu'il a dit sur la porte...

- Déstresse, j'allais juste toquer énergiquement.

- Le 'énergiquement' est en option, tu sais...


Faisant la moue, Maïka se retourna lentement vers la porte, et leva le poing.

BOM.

Une seconde.

BOM.

Une seconde.

BOM.

- Ça va comme ça, ou c'était encore trop violent pour tes oreilles ?

- C'est pas pour mes oreilles que je m'inquiètais. Et puis le volume était pas particulièrement faible, t'as juste réduit la fréquence des coups...

- Un mot de plus et je me sers de toi comme bélier.


Derrière eux, le petit Ninigi, se désintéressait de tout ça du haut de ses quatre années et se contentait d'observer le quartier. Le soir s'était largement installé, la neige semblait prendre des teintes bleues à l'approche de la nuit.

La porte finit par s'ouvrir. Le luthier et son ex s'inclinèrent respectueusement en guise de salut. Ninigi, intrigué par l'allure de cet inconnu, le dévisageait avec innocence.

- J'ai apporté du vin de châtaigne pour l'apéro, annonça le luthier en brandissant la bouteille en question. J'ai trouvé ça quelque part dans un vieux placard de mon studio, apparemment j'aimais bien en faire à l'époque... Il est bon, pas de danger.

Onpu parlait en connaissance de cause : son appréhension l'avait conduit à demander à Maïka d'effectuer des analyses sur le vin pour vérifier sa non-toxicité. Il avait eu pour toute réponse une invitation à le goûter lui-même. « C'est du vin, bourricot, ça craint rien. » « Difficile à dire, peut-être que je gardais cette bouteille en cas de besoin pour empoisonner des invités dangereux... » « Nan, pas ton genre. T'empoisonnais personne. » « Jamais ? » « Jamais. » « Ah. »


La désertion récente de Seitô et ses partisans faisait de cette soirée un moment peu propice à la détente et aux commodités ; mais Onpu s'était engagé auprès de Natsuki, et la culpabilité l'aurait rongé s'il lui avait fait faux bond. Il espérait toutefois qu'ils n'allaient pas aborder le sujet des récents événements au cours de la soirée, mais de toute façon Natsuki lui avait déjà avoué le fond de sa pensée là-dessus dans un récent courrier. Il l'avait lu avec honte, estomaqué par la triste pertinence de sa synthèse.

- Iji nous rejoindra peut-être pour le café s'il arrive à s'arracher de l'hôpital à temps.
Je m'excuse pour mon impolitesse, mais ça te dérange si je m'assois ? J'ai passé la journée à injecter des ondes basse fréquence dans des troncs d'arbres, je suis un peu claqué...


Il s'avança dans l'appartement, repéra le canapé le plus proche, se vautra sans grâce dessus, bientôt rejoint par Ninigi qui se jeta sur ses genoux.

Pendant qu'ils semblaient jouer ensemble comme les enfants qu'ils étaient tous deux, Maïka, plus courtoise, reluquait paisiblement l'intérieur de cet appartement qu'elle connaissait bien.

- Ça va à peu près, toi ? envoya-t-elle à Natsuki avec un ton inhabituellement profond et discret, sans tourner le regard vers lui pour autant.
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Message(#) Sujet: Re: Un café au goût d'arsenic Un café au goût d'arsenic EmptyMar 21 Oct 2014 - 20:12

Natsuki venait juste de refermer la porte du four lorsque l'assaut sur sa maison fut donné et que le bombardement débuta. Un bombardement qui se révéla finalement après quelques secondes n'être que ses invités à la cogne énergique. Au moins sa porte était encore en place, constata-t-il en trainant ses pieds fatigués dans le couloir qui menait à l'entrée de son logis à peu près remis en état. Deux visages relativement familiers apparurent dans encadrement, la silhouette découpée par la lumière sur le fond d'une nuit naissante.

« Tiens, vous voilà. Bienvenus. »
salua-t-il à son tour.

Des yeux, il chercha Iji dont Onpu avait aussi mentionné la présence probable dans sa lettre de réponse, mais ne trouva en tout et pour tout qu'un petit garçon qui tenait compagnie au couple. Soit le Yamanaka avait rétréci au lavage - pour peu que davantage soit encore possible – soit il y avait là un invité surprise. Il plia alors dans les genoux pour s'accroupir à sa hauteur, et lui adressa un sourire qui se voulait aussi amical que le permettaient ses cernes.


« Tu dois être le petit Ninigi dont j'ai entendu parlé. Enchanté de te connaître, je suis Natsuki, du clan Nara. »
se présenta-t-il en tendant un doigt en guise de poignée de main.

De si petits doigts... Natsuki les avait à peine plus grand quand on lui avait fait tenir une arme pour la première fois. Quand est-ce que ce sera à ton tour d'empoigner un couteau ?


« Fais comme chez toi, sans oublier que tu es chez moi. »
répondit-il à l'adresse du Musicien en se redressant à sa hauteur et et s'écartant pour les inviter à entrer.

Il faisait meilleur dedans que dehors après tout. Les journées avaient peut-être un avant goût d'été, mais les nuits conservaient encore la fraicheur mordante de l'hiver.


« Tu n'étais pas obligé de venir si tu es sur les rotules tu sais ? Un repas, cela se décale. Et au pire, j'aurai passé la soirée en tête à tête avec Maïka. Cela aurait été... intéressant ? »
proposa-t-il faute d'un meilleur mot.

La remarque le fit néanmoins sourire en coin de lèvres. Il n'avait jamais eu d'atomes crochues avec la demoiselle, leur première rencontre pouvant se qualifier de kidnapping et le reste de leur relation de professionnelle – en plus de peu fréquente. Et puis il s'était tourné vers elle pour le couvrir à l'hôpital. Un geste qui n'avait pas beaucoup changer la nature de leurs interactions en fait... Oui, une soirée entre eux deux aurait pu être joyeuse, au moins autant qu'une pierre tombale sous la pluie.

Onpu trouva rapidement le canapé du salon pendant que Natsuki refermait la porte. Il n'y a pas si longtemps encore, se lâcher sur les coussins comme venait de le faire le luthier aurait provoqué l'envol d'un fantastique nuage de poussières denses. Mais l'hôte avait fait un effort : remonter la pente commençait par vivre dans un environnement sain. Ses intérêts et sa détermination n'étaient plus, mais il voulait au moins commencer par faire semblant. La suite aurait peut-être suivit d'elle même... Ce n'était pas encore tout à fait le cas à ce jour, mais au moins son lieu de vie était présentable.

La preuve en était : un enfant – peut-être deux ? - y jouait sans crainte ni appréhension. Spectacle bien curieux d'ailleurs, que d'observer l'Hokage actuel avec un enfant sur les genoux. Non pas qu'une loi interdisait les Porteurs du Pyjama à Chapeau Pointu d'avoir de la descendance, c'était juste que... Natsuki avait connu essentiellement le leader, un peu l'homme, mais ne lui avait jamais envisagé le rôle de père. Même si Ninigi n'était pas le sien biologiquement, il n'en assumait pas moins la responsabilité, ce qui le qualifiait tout comme. Après tout, ce qui faisait d'un père un père n'était pas le fait qu'il ai grogné cinq minutes sur maman, mais qu'il ai élevé avec amour un enfant qu'il considère comme le sien. Le Nara tatoué le comprenait bien plus que n'importe qui d'autre : lui-même n'était ni le sang de son père, ni la chair de sa mère, mais a toujours été considéré comme tel par les deux. Seul leur amour coulait en lui, un amour aujourd'hui consumé, comme tout le reste...

Ce fut Maïka qui le tira de ses pensées, entamant la discussion d'une simple question de courtoisie. Avec ses vêtements du quotidien, sombres et un peu trop amples pour lui faute de n'avoir pas encore récupéré la totalité de sa masse musculaire, il avait l'air plutôt débraillé. Avec une main dans la poche, et l'autre passant dans ses cheveux pour s'arrêter à mi-parcours de son crâne, il n'arrangeait pas beaucoup le tableau global.


« Tout dépend de la définition que tu alloues à '' ça va '' »
répondit-il avec un maigre sourire.

Il avait l'air épuisé, mais pas plus que ces deux dernières années. Pas plus que depuis l'incident qui avait tout déclenché.


« Disons que... je suis enfin sorti sur fond du trou, mais que je suis encore loin d'en atteindre le bord. A l'image de certains autres non ? »


Le singulier aurait suffit, puisqu'il n'y avait qu'une seule personne désignée par son allusion. Dans un soupir, il acheva de se frotter la nuque.


« Merci d'être avec lui et de le soutenir. Ses épaules auraient flanché depuis longtemps sinon. »


Une phrase certes prononcée avec sympathie, mais complètement '' hors du bleu '', comme l'auraient dit les anglophones. Inutile d'être discret. Elle était essentiellement destinée à Maïka, mais Natsuki savait que même s'il l'avait murmuré dans le creux de son oreille, Onpu l'aurait entendu. Les mots tombèrent donc de nulle part, et se perdirent dans le reste.


« Je te laisse prendre place là où il a bien voulu t'en laisser. »


Avec un canapé en forme de L, un pouf et fauteuil, il n'y avait que l'embarras du choix. Le tout entourait une petite table basse sur laquelle étaient disposés plusieurs assortiments d'apéritifs. Connu jadis parmi ses relations proches pour sa cuisine, l'on aurait été en droit de s'attendre de la part de l'hôte à quelques surprises dans les baldaquins et les assiettes, mais la seule remarquable fut qu'il n'y en eu pas. Ses recettes comme tout le reste étaient visiblement passées dans le fourneau infernal qu'il abritait malgré lui sous sa peau. Tout au mieux, l'on pouvait rester songeur devant des roulés de jambon fromage avec dans leur cœur des spaghettis froids. L'excentricité culinaire n'était peut-être pas tout à fait morte ici.

Au final, il manquait sur la table uniquement les boissons laissées au frais, détail que Natsuki corrigea avant de prendre place. Comme il carburait davantage à l'eau qu'à l'alcool, il fallait espérer que les jus de fruits soient capable de sauver l'apéro. Monsieur Vin de Châtaigne risquait de se sentir bien seul au milieu de tous ces packs multivitaminés... Il faisait à peu près autant tâche sur la table que les trois verres à vin que la Nara tatoué ramena en plus, pour la forme.

* Silence. *


« Je vous sers ? »


* Tintement de verres. Silence à nouveau. *

Les soirées mondaines remontaient décidément à très loin pour lui...


« Alors, comment cela se passe ta quête d'identité ? Tu as réussi à retrouver des brides de mémoires qui te faisaient défaut ? »
se lança-t-il finalement, avant d'ajouter d'un sourire un peu plat. « Tu te souviens de qui je suis au moins ? Sans que Maïka ne t'ai briefé au préalable j'entends. »

Plaisanterie ?


« Je t'aurai bien aidé un peu, mais je crains que nos beaux souvenirs communs soient très limités. Il n'y a que cette fois où tu m'as fait trainer de force dans ta lutherie aux aurores d'un samedi matin – dont la veille fut pluvieuse – et cette boite de chocolats que nous avions partagé dans ton bureau bien des mois plus tard. Pour le reste, je pense que tu conviendras que certaines oreilles sont encore un peu jeunes pour en entendre les récits. »


Inutile de traumatiser Ninigi avec un monstre, il devait déjà y en avoir bien assez sous son lit pour en ajouter un de plus. Un bien réel, cette fois-ci...
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Message(#) Sujet: Re: Un café au goût d'arsenic Un café au goût d'arsenic EmptyMar 28 Oct 2014 - 23:45

- Il se soutient tout seul, tu sais... je l'ai juste remis sur les rails.

Elle jeta un œil amusé vers le canapé en coin. Le luthier, aux prises avec son petit dans un féroce combat de pouces, recueillait passivement les mots qui échouaient par mégarde ou non dans son oreille.

- Il est pas moins attardé qu'avant en tout cas, mais c'est pas spécialement mauvais signe, je suppose, continua-t-elle alors qu'il faisait semblant de débattre sa main en laissant Ninigi gagner.

Maïka n'était pas sûre de connaître la nature des épreuves traversées par Natsuki, mais elle n'avait pas besoin de ça pour comprendre qu'elles étaient malgré tout très différentes de celles d'Onpu. Les conditions de réapprentissages du luthier avaient quelque chose de luxueux : peu de problèmes de santé notables, courbe de progression lente mais prometteuse... Leur hôte avait des soucis autrement plus préoccupants.

Elle s'enfonça dans le creux du « L » formé par le canapé, laissant Natsuki lui servir un verre du fameux vin parfumé. Ninigi semblait se régaler des roulés au jambon. Onpu, quant à lui, sirotait sobrement son jus de fruit, attentif aux mots de son collègue.

- Ze zuis pas jeune ! S'exclama une petite voix sortie de nul part entre tous ces adultes si méprisants. Z'ai comme za ! Renchérit-il le plus sérieusement du monde en montrant fièrement ses cinq doigts tendus.

On' l'attrapa et le remit sur ses genoux, frottant affectueusement son crâne blond.

- De jeunes oreilles, mais un esprit vif...

Gênée par le temps de réponse de son ex, Maïka se permit d'anticiper.

- Sa mémoire ne revient pas. Ça fait partie des choses qu'on a comprises peu après son incident : c'est pas de l'amnésie au sens médical du terme, il y a de la magie noire de Furyou là-dessous.
J'essaie de le briefer le moins possible depuis qu'on a passé les portes du village, mais j'ai été obligée de le faire réviser à mort, par précaution. Les souvenirs perdus sont perdus, point barre.


- Nan, c'est pas aussi simple que ça... il y a des zones totalement intactes, d'autres qui sont réactivées de façon intempestive – le plus souvent par des éléments extérieurs –, mais quand je ne me souviens pas de quelque chose, j'ai aucun moyen de savoir si c'est de la donnée récupérable ou pas.


Il prêta une gorgée de son jus à Ninigi, puis continua en adressant un regard compatissant à Natsuki.

- En ce qui te concerne, comme souvenir « natif », j'ai ton visage, mais ça s'arrête là. La convocation de bon mâtin, Maïka m'en a vaguement parlé, mais la boîte de chocolats c'est le trou noir.

- T'as de la chance, Natsuki. Pour moi y'avait ni mon visage ni rien du tout.


Elle eut un petit sourire discret, en songeant avec nostalgie qu'elle en parlait avec bien plus de légèreté et d'humour que le jour où elle en avait prit conscience. Le temps avait passé depuis.

- Ze peux finir ?

Pas de réponse, impassible.

- Z'il te plaît.

Un sourire approbateur à travers les cicatrices. Ninigi ne se fit pas prier et vida le verre de jus d'une traite.

En voyant qu'il s'en allait vers la cuisine, Maïka se leva et décida d'accompagner Natsuki.

- Bon, tant qu'il est pas là, cassons du sucre sur le dos de notre respo com préféré. Iji m'a dit qu'il t'avait croisé à l'hôpital. Il a réussi à t'aider?


- Hôpital ? Il est malade le monzieur ?

- Plutôt, oui.


- Il va mourir ?

- Comme nous tous.
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Message(#) Sujet: Re: Un café au goût d'arsenic Un café au goût d'arsenic EmptyVen 31 Oct 2014 - 10:20

Courroucé d'être qualifié de trop jeune, Ninigi ne tarda pas à se manifester avec détermination au milieu de ce monde d'adultes qui semblait visiblement ne pas vouloir le reconnaître à sa juste valeur. C'est vrai qu'il était grand du haut de ses cinq ans, et pourtant il n'était qu'à l'aube de sa vie. De son crépuscule peut-être aussi...

« Ho, tant que cela ? »
s'étonna Natsuki de son meilleur sourire pour entrer dans le jeu et accorder un peu d'attention au jeune garçon. « Tu en as de la chance, beaucoup n'ont pas réussi à vivre si vieux... »

Les dernières lettres de sa phrase se perdirent dans un souffle tandis qu'il réalisait ce qu'il était en train de dire. Ce n'était peut-être pas le meilleur discours à tenir à un enfant si jeune. Étouffant alors l'erreur en se rinçant la bouche à l'aide de la liqueur de châtaigne – aucun goût, mais la chaleur brûlant le trajet, elle, était présente -, il écouta la suite. Maïka le mit dans la confidence, et Onpu éclaira les points qui avaient besoin de l'être. La '' Magie Noire des Furyou ''… c'est comme ça que la jeune femme appelait les pouvoirs de ces êtres surnaturels ? Cela manquait un peu de science pour quelqu'un exerçant dans le domaine médical. Mais après tout, pourquoi pas ? Faute d'avoir une explication concrète à présenter, c'était ce qu'il y avait de plus plausible à croire.


« Et bien, tu t'en souviens un peu quand même en fait. Le trou noir, c'est exactement la façon dont tu avais vidé la boite en question. »
tenta-t-il dans un trait d'humour ni convainquant ni convaincu pour cacher un certain mal-être.

Si Onpu ne se souvenait pas de ce que Natsuki avait qualifié être un cancer, alors amener le sujet risquait d'être d'autant plus délicat. Le conseil d'Iji vis-à-vis de Maïka d'il y a six mois s'appliquait maintenant au Luthier : fallait-il l'accabler avec un problème en plus ? Il jaugea l'un du regard, puis l'autre qui avait dû en baver beaucoup elle aussi en l'aidant à traverser cette épreuve. Et Ninigi au milieu de tout cela, prit malgré lui dans des événements que Onpu devait probablement s'efforcer de lui éviter. Un enfant encore si jeune, si fragile, si facile à tuer.

La pulsion meurtrière lui échappa en un unique pic comme un gaz sous pression forçant la membrane hermétique, le genre qui dans un cadre serein passait difficilement inaperçu chez des shinobis entrainés. Il en prit conscience lui-même qu'il avait relâché sa garde un instant. Il se retrouva debout sur ses jambes plus vite qu'il ne l'aurait cru.


« Je vais voir si le repas ne grille pas dans le four. »
lança-t-il avant d'aller vers la cuisine.

Prétexte inutile, il ne leurrait personne. Accepteraient-ils de faire semblant eux aussi ? Lui qui voulait montrer qu'il avait fait des progrès, il avait un peu raté son coup pour l'occasion. Des pas. Maïka le suivait.

« Où est le four déjà ? »
pensa-t-il en cherchant des yeux son prétexte avant de poser une main sur la poignée de celui-ci.

La jeune femme était-elle venu pour des explications, ou juste le tuer ? Où était son couteau de cuisine déjà ? Il fit mine d'être absent, absorber par la contemplation de son plat dont des volutes de fumée révélèrent une composition à base de pomme de terre. Il soupira – de soulagement ou de fatigue ? - en se redressant pour prendre appuie de ses mains contre le lavabo. Il s'attendait à une autre question, mais il ne savait pas s'il préférait celle-ci ou non. Après un instant de réflexion, il regarda Maïka par dessus son épaule, et la gratifia d'un sourire fade.


« Il essaie en tout cas. »


Silence.


« C'est l'un des sujets que je comptais aborder dans la soirée, mais pas si tôt. Peut-être entre le fromage et le dessert ? L'on en bave un peu beaucoup tous en ce moment, alors j'aurai aimé que l'on puisse au moins le temps d'un repas mettre tout de côté, et profiter de l'instant présent. Mais bon, peu importe comment l'on essaie de repousser la réalité, elle finit toujours par reprendre ses droits... »


Il dévisagea Maïka encore quelques secondes, comme prit dans une nouvelle réflexion. Fallait-il poursuivre ? Son rythme cardiaque s'accéléra. Enfin, pour un cœur malade qui tournait à cent mouvements/minute, la hausse n'était plus vraiment significative...


« J'ai aussi été atteint par la '' Magie Noire des Furyou ''»
lâcha-t-il finalement, amorçant le début des révélations.[/i]«...même si dans mon cas, je préfèrerai appeler cela du venin. Sauf que contrairement à Onpu', cela n'a pas eu de conséquence sur moi : cela en a juste aggravé des déjà existantes. »

Les jointures de ses doigts étaient blanches tant la prise sur son évier était forte. Mais il était décidé. Il porta une main à ses cheveux, et les releva en arrière, révélant la naissance d'une corne près de sa tempe. Le même exemplaire existait de l'autre côté, bien entendu.

Silence pesant.

Il savait que montrer ces horreurs à Maïka n'était pas ce qui allait le plus faire dégénérer la situation. Après tout, le véritable problème était ses crises, et non leurs stigmates : il gardait le gros bébé pour plus tard.


« On' a été le premier et le seul à qui j'en ai parlé, il y a trois ans, même si j'imagine qu'il a tout oublié maintenant, ce qui ne rendra pas le sujet plus simple... Puis il m'a redirigé vers Iji, avec qui cela s'est mal passé. J'ai essayé de prendre un meilleur départ avec lui depuis. Cela va faire six mois maintenant je crois. »


Pivotant doucement pour faire face à Maïka, il prit appuie contre le bord de l'évier, ses mains dans le dos.


« L'on a jamais été vraiment très copain nous deux, non ? Notre premier contact chez moi a été houleux, et depuis, l'on ne s'est jamais laissé l'occasion de mieux se connaître. Ceci en est entre autre l'une des raisons en ce qui me concerne. »
dit-il en tapant du revers de l'index contre son appendice osseux. « Je ne parle pas de cela parce que je crains la réaction des gens. »

Elle n'imaginera à quel point que quand elle saura tout.


« Comme l'on n'était pas en très bons termes non plus, je craignais la tienne, et je ne voyais même pas l'utilité de t'en parler.»


Après tout, il était seulement à la tête de la Racine, et elle l'une des membres les plus indispensables qui la composait.


« Et par la suite... chacun avait déjà bien assez de problèmes pour que j'en ajoute un de plus. Un problème personnel qui plus est. Aujourd'hui j'aimerai prendre comme pour Iji un meilleur départ avec toi. J'aimerai te mettre toi aussi dans la confidence, et te considérer comme une amie. Au moins pour le peu de temps qu'il nous reste à vivre. »


Ami... Un mot qui avait tellement perdu de son sens pour lui depuis que sa malédiction le rongeait. Était-ce pour cela qu'il tentait malgré tout de s'y rattacher ? Sa proposition partait d'une bonne intention, mais qu'en pensera Maïka quand elle en saura plus sur son mal ? Et quand elle en saura tout ? L'ambiance devenait beaucoup trop sérieuse. Ce n'était pas cela qu'il voulait, pas maintenant.

Sa tête tomba sur le côté dans un soupir, puis elle se redressa à peine pour adresse un regard en biais à son invitée, un sourire à peine plus véridique peint sur les lèvres.


« Tu voudrais me raconter comment tu as rencontré On' ? J'avoue que l'histoire m'intrigue. »


Curiosité malsaine ? Pas vraiment. Seulement intrigué par l'histoire qui avait conduit les deux shinobis actuels à une amitié qui semblait aussi fidèle qu'indéfectible. Et ce malgré les épreuves qu'ils avaient traversé.

Natsuki pourra-t-il prétendre à autant s'ils traversaient celle-ci ?
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Message(#) Sujet: Re: Un café au goût d'arsenic Un café au goût d'arsenic EmptyDim 4 Jan 2015 - 19:34

Partagée entre sa propre curiosité malsaine et une certaine crispation, Maïka restait les bras croisées, le dos scotché contre la porte du frigo, au risque de barrer la route à la suite du menu. De fait, la corne n'était pas le plus inquiétant : le ton, la nervosité, le semblant de philosophie dans les mots de Natsuki semblaient témoigner d'un problème dont la profondeur égalait celle de l'amnésie d'Onpu.

De l'autre côté du mur, celui-ci continuait de jouer avec Ninigi tout en lui racontant des bêtises.

Fronçant un sourcil, Maïka se résigna à lui répondre.

- Rien de bien passionnant, soupira-t-elle finalement.
Il a été recruté à la Racine un peu après moi. A l'époque Hyô Misory en était à la tête, tu ne l'as probablement pas connue, ça commence à dater tout ça.
Il était mon binôme, on a fait pas mal de missions secrètes de reconnaissance, voire d'infiltration tous les deux. Mais c'est pendant l'enquête sur Ame, un peu avant l'opération aux géôles, qu'on s'est vraiment rapprochés.
On est resté ensemble pendant quelques mois. Ça s’engueulait pas mal, mais c'était bien.


Elle refusa d'aller plus loin dans le flashback. Le fait de l'avoir raconté à Onpu quelques semaines plus tôt lui avait coûté suffisamment d'énergie et de bravoure ; elle n'avait aucune envie de recommencer. C'était une étape douloureuse de son histoire.

Son attention se rabattit donc automatiquement sur le cas de Natsuki.
Elle s'approcha de lui, leva la main sur lui, frôlant sa corne de l'index.

- La partie visible de l'iceberg, je présume.

Elle le fixait, sans compassion ni mépris aucun, puis recroisa doucement les bras.

- A ton tour. Il va falloir que tu m'en dises un peu plus sur ce qui t'est arrivé. C'est une bonne chose que tu m'en parles, et tu m'en voies touchée, mais maintenant j'espère que t'es prêt à aller au bout du problème. Parce que je vais plus te lâcher avec ça.

Le plat principal pouvait bien attendre un peu, après tout.
Elle attrapa une bouteille alentours, et remplit son verre. Ils avaient tout leur temps.

- Au fait, ça risque effectivement d'être compliqué, mais tu as bien prévu de re-mettre notre amnésique national au courant sous peu ? Parce que j'espère que tu es bien conscient que même s'il est dans la pièce à côté, tout ce qu'on dit est largement à la portée de son oreille.

Une gorgée.

- Pas vrai Onpu ? Fit-elle comme s'il avait été à côté d'elle.

- Carrément, ouais ! Lui répondit-il le plus naturellement du monde, en pleine bataille de pieds avec son fils adoptif sur le canapé en coin.

Cela signifiait-il qu'il avait tout suivi et qu'il savait de quoi traitait leur conversation ? Rien n'est moins sûr.
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Konoha
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Message(#) Sujet: Re: Un café au goût d'arsenic Un café au goût d'arsenic EmptyLun 5 Jan 2015 - 23:32

« J'ignorai que vous aviez été ensemble dans ce sens là. » répondit-il sans enthousiasme ni déception dans une voix un peu effacée. « J'imagine que c'est bien d'avoir pu rester ainsi ami après une rupture. »

Portant lui-même son propre fardeau et la souffrance qui l'accompagnait, il ne lui fut pas trop difficile de comprendre aux traits de Maïka que n'importe comment, cette histoire en était aussi source pour elle. Ce n'était donc pas plus mal qu'elle change de sujet, même si c'était pour revenir sur celui du Nara qu'il aurait préféré garder pour plus tard. Mais il avait montré le bout de la queue du diable, il ne pouvait pas s'attendre à autre chose que de la curiosité désormais.


« D'un continent tout entier.. »
souffla-t-il avec un sourire fade, alors que d'un geste doux et sans force, il écarta de ses doigts glacés la main de Maïka avant qu'elle ne touche son excroissance osseuse.

Il secoua un peu la tête, et fit retomber des mèches dessus, les dissimulant à nouveau. Il avait l'air négligé avec ses cheveux beaucoup plus longs qu'à l'ordinaire, mais c'était moins douloureux de les laisser pousser que de poncer son secret qui de toute façon revenait toujours plus solide. Lui et Maïka reprirent leurs distances, physiquement, tout du moins.


« Tu penses vraiment que je t'en aurai parlé si je n'étais pas prêt à aller au bout ? Ce ne sont pas des trophées que j'exhibe à qui veut les voir. C'est juste que... »


Il lança un regard à son four par dessus son épaule, puis d'un mouvement distrait des doigts sans se retourner, il réduisit le gaz pour ralentir la cuisson.


« … j'aurai préféré attendre au moins la fin du plat principal. Il ne sera peut-être pas si bon que cela remarque : cela fait des années que je n'ai plus cuisiné... Boarf, au moins ce sera fait. Et puis ce ne sera pas si mal d'en parler ici, là où seules les oreilles concernées l'entendront. Cela m'évitera d'attendre que Ninigi s'endorme pour aborder sujet. »


Onpu se signala que effectivement, il entendait. Natsuki n'en avait jamais douté, il n'avait pas besoin du rappel de Maïka. Il croisa à son tour ses bras sur sa poitrine, et regarda dans le vague quelque part près de son épaule gauche, comme à la recherche du fil conducteur de ses idées. Il ouvrit la bouche sans bouger après quelques secondes.


« Premièrement, je n'ai pas de cancer Onpu. Pas au sens médical du terme en tout cas. Je dis cela, des fois que tu ais oublié le sujet dont nous parlons, et que tu te sois arrêté à ma lettre. Ensuite, quant à trouver le début exact de par où commencer... »


Il y avait tellement de débuts que c'était compliqué de trouver le départ le plus clair pour comprendre l'ensemble. Le plus simple était peut-être de reprendre le cheminement qu'il avait suivit lorsqu'il en avait parlé au Musicien pour la première fois : le résultat lui avait semblé acceptable. Alors il essaya, de la voix la plus neutre et la plus détachée qu'il eu jamais eu. Il lui raconta l'incident du Château Ambulant dans les montages de Kaminari lorsqu'il avait été envoyé avec beaucoup d'autres démanteler le Genei Ryôdan. Il lui parla de ce que Machi lui avait fait, et ce que cela avait réveillé chez lui. Il essaya de lui décrire l'évolution de sa personnalité que cela avait engendré, et ce jusqu'au jour où il avait basculé. Il lui fit part de ce qu'il était devenu, de ce dont il s'était soudainement rappelé, et de ce qu'il avait entreprit pour se dominer, tout comme il l'avait fait lors de son retour sans fanfare chez un Onpu à l'époque au meilleur de sa forme. Mais depuis, il y en avait eu à ajouter. L'évolution presque favorable de sa condition après qu'il en ai parlé au Musicien et à Iji, même s'ils n'avaient pas pu faire grand chose pour lui. L'espoir presque, d'arriver au bout d'une ascension pénible pour s'en sortir. Puis son infection par Envizib, et la rechute qui en suivit, entrainant un simili-coma de huit mois chez lui, achevé par son retour sur la scène en tant qu'Intendant.


« Comme tu l'imagines sans doute, c'est la véritable raison qui m'a fait quitter le poste : je n'étais pas physiquement et mentalement capable de l'assumer. Tu ne m'as pas vu après mon réveil, mais je n'étais rien de plus qu'un squelette emballé dans de la peau, et avec des besoins de violences plus exacerbés que jamais. Ce n'était pas une condition saine pour diriger un Village. Et il fallait que je me focalise sur ma propre situation, car j'avais à recommencer tout mon travail sur moi-même : à tout moment et plus que jamais, je courais le risque d'exploser. C'est d'ailleurs arrivé plus d'une fois, mais ce ne fut jamais irréparable, ni désastreux : je suis toujours parvenu à le faire loin de tout jusqu'à présent, et sans témoin. »


Il préféra ne pas aborder ce qu'il c'était parfois – comprendre '' trop souvent '' - produit au cours de ses missions et traque en solitaire des Serviteurs.


« Actuellement, je contrôle mes débordement un peu mieux, faute d'avoir trouvé une solution pour m'en débarrasser. J'imagine que dans un an ou deux, je parviendrai même à mener une vie presque décente si je continue sur cette lancée. Mais... mais je sens que je resterai toujours une menace pour mon Village. Quoi que je fasse, je sens que '' ça '' sera toujours là. Tout comme l'herpès, il y a des choses qui ne disparaissent jamais vraiment il faut croire. »


Trait sans humour, il ne fit même pas semblant d'esquisser un sourire.


« On', tu avais choisi de me faire confiance à l'époque, parce que je t'avais dit que je pouvais réussir. Ma situation a changé depuis, mais elle est redevenu peu ou prou ce qu'elle a été quand je suis entré dans ton bureau avec une tête – et un corps - de cadavre il y a deux ans. »
dit-il comme si ce dernier était présent, ce qui était virtuellement le cas. « La différence cependant est que toi aussi tu as changé. Alors je me suis dit que tu voudrais peut-être revoir ton jugement. Quant à toi Maïka... »

Il hésita quelques secondes sur ce qu'il allait dire.


« … j'ai pensé que ce serait mieux si toi aussi, tu savais. Mieux pour moi, je ne sais pas, mais mieux pour le Village, j'en suis certain. »


Ce sera plus simple pour eux en étant au courant de l'arrêter - s'ils ne le faisaient pas maintenant - si pour une raison ou pour une autre, il en venait un jour à dépasser son point de rupture.


« Je crois que mon gratin dauphinois est prêt. Voulez-vous passer à table ? »
questionna-t-il en coupant le gaz avec une voix revenue un iota plus légère.
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