Les trainées d’ombre parcoururent une incroyable distance, jusqu’à s’orienter vers de hautes falaises. Un par un, les Furyous atterrirent. Envizib, Apeti, Zo et Raj. Puis la plus grande trainée d’ombre arriva derrière. Monwa marcha lentement et rattrapa les siens, puis les dépassa pour approcher la bordure extrême de la falaise. Raj, qui avait accumulé de l’énergie durant son voyage ici, s’approcha de sa Majesté. Cette dernière regarda vers l’horizon, et appuya sa main droite sur l’épaule de son soldat. Il ferma les yeux et soupira. Il était temps de partager sa parole au monde entier. Et cette fois, il le ferait lui-même.

Il rassembla toute son énergie et toute celle qu’il prit à Raj pour l’envoyer tout autour de lui. Invisible, imperceptible : elle parcourut tout le pays, et bientôt ses voisins pour voyager sur le monde entier. Réagissant au chakra et uniquement à ce dernier, seuls ceux qui en étaient dotés purent sentir quelque-chose les appeler. Une sorte de contact venait d’être établi. Monwa allait leur parler.

Shinobis du monde entier, c’est à vous que je m’adresse. Je suis Monwa, aussi surnommé sa Majesté.

L’énergie était telle que tous les shinobis entendraient ce qu’il a dire, et tous auraient du mal à se détacher de cette voix, qui résonnait sans cesse à chaque mot.

Vous avez combattu vaillamment. J’ai ordonné à mes forces de se retirer. Mais vos combats… sont inutiles. Vous avez défendu Gogyou Makka, celle que vous haïssiez et combattiez autrefois. Vous avez tant désiré la voir morte, et aujourd’hui, vous l’avez protégée. Nous ne voulons pas la libérer, et même si nous le faisions, ne préféreriez-vous pas l’affronter à nouveau plutôt que de nous combattre, nous ? Nous qui avons détruit un de vos villages shinobis si facilement.

Alors qu’il parlait et qu’il était poussé vers une concentration des plus importantes, il serra du poing, tant l’absurdité des shinobis l’exaspérait.

Je veux purifier ce monde des cinq anciens Furyous. Je l’ai déjà fait pour un, à l’instant. Il ne me manque plus que quatre. Deux continuent de rester cachés, mais deux sont connus de tous. Tsura, ou plutôt celui que vous surnommez comme Meteora ainsi que Gogyou Makka, dont le sceau est probablement gardé par l’un des villages cachés… Livrez-les moi, et aucun mal ne vous sera fait.

Une pause dura quelques secondes, pouvant laisser penser à certains shinobis que l’intrusion était terminée, mais il n’en était rien.

Ce n’est pas tout. Je sais que, parmi vous tous, certains continueront de vouloir me combattre. Ceux qui s’opposeront à moi mourront. Je vous laisse cependant à tous une dernière chance : celle du choix par le sang. Si vous voulez survivre, si vous pensez que les criminels comme Meteora ou Gogyou Makka qui ont fait tant de mal à votre monde doivent être supprimés et non pas protégés, si vous voulez m’aider : rejoignez-moi. Gravez dans votre peau la lettre « F » de mon armée et votre sang sera votre preuve de fidélité. Vous serez épargnés quoi qu’il arrive et vous participerez à combattre cette folie que certains shinobis ont voulu vous inculquer. N’oubliez pas à quel point la mort d’un shinobi est un terrible gâchis.

Il soupira, sur sa falaise. Son énergie était trop entamée. Il savait qu’une fois son discours terminé, il se devrait de se retirer pendant un long moment.

Regardez votre prochain, votre famille. Pleurez vos morts. Et faites leur l’honneur de ne pas les rejoindre. C’est de votre rêve qu’ils sont morts, c’est de votre opposition ridicule qu’ils ont péri de notre main. Car quoi qu’il arrive, nous supprimerons ces cinq Furyous primaires ainsi que tous ceux qui se mettront sur notre route. Simplement…

Une ultime pause. Un ultime soupir.

Mettez vous à l’écart, rejoignez notre armée ou restez comme vous êtes. Choisissez entre la vie et la mort. Nous n’épargnerons personne.

Le mal de tête que beaucoup de shinobis purent ressentir s’estompa. Petit à petit, le sentiment d’avoir vu son esprit violé disparut. Monwa en avait terminé.

Mais tous surent à l’instant qu’il reviendrait. Et que lorsque ce serait le cas, tous ceux qui seraient là pour lui barrer la route mourraient. Car il semblait encore plus puissant qu’avant.

Je n’aime pas m’occuper de la salle besogne de certains influents de ce monde. Cependant il me faut de l’argent et ce n’est pas en se tournant les pouces que l’on peut amasser des sommes faramineuses. Je suis donc partie vers le lieu de présence de ma prochaine cible, pensant encore naïvement que cela ne serait pas différent des autres fois où j’avais quitté mon nid pour m’occuper d’un contrat. Ce ne le fut pas en effet. Je m’étais rapidement retrouvé en face de ma cible, quelque part dans le désert de Suna, je lui avais montré pendant quelques secondes le corps d’un homme qui ne répond à aucune question et qui semble plus attardé qu’autre chose. Je lui avais tranché la gorge et enterré dans le sable. Ce qui nous ramène au moment présent…

J’observe le sable qui rougit sous l’effet chimique du sang de ma victime enterré en dessous. Il est curieux de constater que le sable rougit bien vite par rapport à la pierre. Pas de témoin, juste une sorte de dune rougeâtre et un rocher maculé d’un peu de sang de ma victime. Rien qui ne me relie à elle et pourtant je sens comme quelque chose d’étrange. Comme si ce que je viens de faire m’imputait des sanctions…

Soudain une voix interrompt ma prise de conscience, une voix qui résonne bien trop pour être celle d’un individu présent autour de moi. Elle ressemble fortement à celle que j’emploi lors de mes messages télépathiques. Un message. Mais de qui ? J’écoute patiemment jusqu’à la fin. Petit à petit tout s’éclaircit et je commence a comprendre. Le monde change, de nouveaux protagonistes font leur entrée et je serais sans doute obligé d’y prendre part, que je le veuille ou non. Le message est terminé et la résonnance des ondes cesse dans ma tête, me procurant un peu moins de douleur que celle que je porte constamment sur moi.

Mes yeux se rouvre et je fixe la dune ensanglantée. Quelques secondes passent, paraissent des années. Je m’inquiète, la première fois depuis longtemps. Je me rends compte que malgré moi, je me retrouve entrainé dans un combat qui n’est pas le mien. Je n’aime pas ça. J’avais déjà entendu parler des Furyous mais n’avais pas prévu de m’enroler dans ce conflit. Pour moi il ne s’agissait que d’une punition grandement méritée par Kiri et les grands villages. Mais aujourd’hui c’est toute l’humanité qui est menacée. Menacée par des êtres qui se croient être des demi-dieux. Or je n’ai pas de dieux, ni de héros. Il n’y a pas de place dans mon monde pour des êtres supérieurs autres que les hommes.

Je place instinctivement ma main sur le manche de mon Katana, serre mes doigts autour de plus en plus fort, je peux sentir le bois se plisser sous mes os. Je ne suis pas un esclave, je l’ai déjà été et m’en suis affranchi. Je n’aime pas la manière avec laquelle ces êtres s’expriment, se croyant tout permis. Je ne suis pas un pion sur un échiquier et on ne m’impose pas d’ultimatum. Je n’ai pas trahi, tuer et violer les lois pour me retrouver prisonnier d’une autre bulle imposée par des tiers.

Je regarde mon bras, il serait si simple d’y apposer un « F » et de me retrouver tranquille, libéré de tous tourments. De l’autre main je me saisis d’un kunai et le rapproche de ma peau. Je ferme alors les yeux et déchire le tissu. Un « S » a la place d’un « F ». Un « S » pour SHINOBI. Pour un être humain. Pour un type qui ne vit pas sous le joug d’un village ou d’une pseudo armée de Dieux. Je ne suis pas un homme qui plie l’échine. Si je dois mourir, je mourrais libre !

Une humiliation. C’est exactement ce que ressent actuellement Meia. Elle qui est connue pour sa puissance, son sadisme, son expérience du champ de bataille ou encore pour ses techniques de manipulation… Voilà qu’elle-même a été bernée, manipulé, telle une vulgaire marionnette. Sur ce coup, c’est comme si on avait réduit à néant toute sa dignité et au fur et à mesure qu’elle regarde ce F gravé dans sa chaire… Ce sentiment de ne fait que grandir. Trop préoccupée à sa survie, elle n’a pas vraiment eux le temps de comprendre ce qui lui est arrivé. Après le départ des Furyou, elle a tout simplement récupéré le sang noir extrait du corps des sunajin, après avoir fait bien attention à ce que personne ne cache pour cette lettre gravée. Personne ne doit le savoir, personne. Or, la Racine n’étant personne puisque inexistante, seul eux seront au courant. C’est dans cet objectif qu’elle prend sans plus attendre la direction de Konoha, ayant au préalable prévenu une unité médicale pour les sunajin blessés.

Le regard noir pointé sur l’horizon, la dame se déplace avec un air de zombie, cachant la marque de Sa Majesté avec sa main gauche. Elle ne veut plus la voir, ne plus y penser car au fond, si elle continue à se poser des questions, l’inévitable arrivera. Son bras tombera en même temps que sa dignité, coupé par ses propres soins. Or, elle préfère tout de même voir ce que signifie cette marque avant de prendre une décision hâtive… Malheureusement, elle sait mieux que quiconque à quel point elle peut être incontrôlable lorsqu’elle entre dans une colère noire. Une colère qui risque de pointer rapidement le bout de son nez au moment où une voix résonne dans sa tête. Une voix qu’elle a entendue quelques minutes plus tôt. Celle de sa putain de Majesté.

Les yeux écarquillé, la Yamanaka tombe un genou à terre, jetant un regard à ce fameux F. Une marque dont Monwa va rapidement lui donner la définition. N’écoutant que sa colère, la rousse cri de tous ses poumons, comme si cela suffirait à ce que Sa Majesté l’entende.

- UN CHOIX ?! M’A-T-ON DONNE LE CHOIX FOUTU MONSTRE ?!

Qu’importe ce que le chef des Furyou raconte, Meia ne veut pas en entendre plus. Membre de son armée ? Et en quel honneur la Dame ferait partie de son armée ? Non, elle y est forcée, comme une servante. La dominante dominée… Voilà ce qui explique bien la situation. En temps normal, si tout cela ne serait pas arrivé, la Yamanaka aurait réfléchi un peu plus sur la question, car en soi, leur but n’est pas quelque chose de néfaste pour l’humanité. Or, après avoir été soumise comme cela, elle ne désire qu’une chose : tuer Monwa et son armée de pacotille. Un jugement sur un coup de tête qui risque de rapidement changer une fois qu’elle sera redescendue sur terre.
Se relevant tant bien que mal, Meia reprend sa route en direction de Konoha. Mais avant cela, elle prend bien soin de dissimuler la lettre par des bandages, comme si elle essaye de cacher une marque de honte. Qui sait, ce bras ne sera peut-être plus d’ici peu. Vu les membres de la racine, se faire couper le bras peut aisément se faire discrètement, à l’abri des regards…

- Si tu crois me soumettre, tu peux toujours crevé !