LIEN PNJ : AKU

Le temps avait passé depuis le dernier entraînement avec mon père. La dernière fois, c’est lorsqu’il m’a appris à manier le Fûinjutsu comme personne. Néanmoins, son apprentissage ne m’a jamais trop servi, que l’on se le dise. Non. L’expertise de mon père ne m’intéressait de moins en moins, d’autant plus depuis les dernières tensions. Oui, depuis mon passage à la tête du clan Hyô, mon paternel nourrit une rancœur sans pareille à mon égard. Et c’est également pour cette raison que j’ai décidé de ne plus exploiter le résultat de mon entraînement avec lui. Il était hors de question que je continue à progresser grâce à son apprentissage.

Désormais, j’étais complètement indépendant. Mes actes ne dépendraient plus que de moi, et plus de ce foutu père qui a pourri mon enfance. Lui en tout cas, dès que j’en aurais l’occasion, je n’hésiterai pas à le lui montrer qui est le chef maintenant. Je n’aime pas agir ainsi, mais avec lui, je me délecterai de ce plaisir. Sans aucune gêne. Juste par pure vengeance. Je dirais même que ce serait une justice.

Néanmoins, j’avais décidé d’une symbolique toute particulière à cela. Pour m’entraîner, mon père me faisait rompre des sceaux sans cesse, afin de les comprendre plus facilement, et de les briser avec plus d’habilité. J’ai bien retenu le sceau qu’il employait à chaque fois. Un sceau inoffensif, mais qui pouvait provoquer une détonation si celui-ci était mal manipulé. Ainsi, à chaque erreur, je me prenais une explosion en pleine face… autant dire que j’ai vite fais en sorte de réussir son exercice.

C’est d’ailleurs pourquoi j’ai choisi cette symbolique-là. La cabane dans laquelle il m’avait enfermé jusqu’à que je réussisse son exercice se trouvait devant moi. J’y entrai, et vit la table sur laquelle il apposait ses foutus sceaux. Y plaçant ma main dessus, je marquai la table d’un sceau, aux proportions bien plus grandes. C’est le même que Père utilisait, mais en plus puissant. Il pourrait s’y tester. Mais en tout cas, s’il échoue, je le saurais bien assez tôt… ce n’est pas une petite explosion anodine qui l’attend. Mais bien de quoi faire sauter sa cabane. Déjouera-t-il la mécanique complexe de mon sceau, je le saurais bien assez tôt.

En attendant, j’avais d’autres chats à fouetter.

Et maintenant… lui.

Lui. Lui ? Oui, lui. Je parle bien de l’autre môme. Il m’a demandé de le retrouver sur le quatrième terrain d’entraînement, pour apparemment m’enseigner quelque chose. Ben voyons. On a bien vu qu’il n’est pas fait pour ça… apprendre quelque chose le dépasse complètement. Il a beau maîtriser à la perfection son art, il ne sait pas l’enseigner. Alors, à quoi voulait-il m’initier cette fois ? J’allais le savoir bien assez tôt.

Sur le terrain d’entraînement… pas d’Aku en vue. Par contre, il y avait Chôko. La princesse des araignées. Depuis quelques temps, maintenant que je maîtrise ce pacte d’invocation, j’avais souvent à faire à son peuple. Mais cela n’expliquait pas sa présence en ses lieux, surtout seule.

Chôko ? Tu fais quoi là ?
J’attends le marmot. Il m’a laissé en plan après m’avoir invoqué, et m’a dit qu’il revenait dans cinq minutes.
Bon, si ce n’est que cinq minutes, ça va.
Ça fait une heure et demie que je l’attends.

Evidemment, ça ne m’étonne même plus de lui. Il est constamment en retard, on le sait tous. Tant, il nous a même oubliés. Mais de là à faire attendre une heure et demie Chôko, au lieu de cinq minutes… Il abuse. L’araignée ne semblait pas très calme en plus. Elle était bien du genre à rentrer dans des rages folles pour les raisons les plus futiles. Lorsqu’il va revenir, ça va être sa fête.

Une heure encore plus tard.

Marre... MARRE. Faut que je me défoule, prépare-toi !!

Ça, c'était prévisible...

Eh bien non, il semblerait que ça allait être la mienne de fête. Bien entendu. De toute façon, je savais que Chôko ne m’appréciait pas plus que ça. Surtout qu’elle sait que j’ai déjà rencontré Mamie Xu’, et qu’elle la hait au plus haut point. J’ai pensé à essayer de les réconcilier, mais Obake me l’a fortement déconseillé. Elles seraient capables de me tuer toutes les deux. Bah. Au moins, elles auraient coopéré… quoique. Tout compte fait, je tiens plus à ma vie qu’à leur relation, il ne faut pas exagérer non plus.

Baillant d’un air nonchalant, je n’avais pas tellement envie de me battre contre elle.

Flemme.

Non je n’avais… vraiment pas envie. Sauf que bien entendu, la bestiole s’irrita, et fonça vers moi, battant le rythme frénétique grâce à ses pattes.

Malgré moi, j’étais prêt à la riposte. Ou presque…

Bouh !

Surpris, je vis le gosse apparaître entre l’araignée et moi, et para ses deux coups de pattes avec le plat de deux de ses kunai, avant de la repousser violemment.

Hng… Bon sang, t’étais où ?
Trompé de terrain, j’étais sur le numéro sept. Quatre, sept, ça se ressemble, on va pas chipoter.
Tu te fous de ma gueule ?? Ca fait presque sept ans que t’es dans ce foutu village, et tu te perds encore ?!
Kô’, on peut considérer que les araignées ont une gueule ?

BAF. Une bonne baffe, avec un coup de patte magistralement placé, envoyant le garnement valser dans les airs. Oulah… elle était vraiment énervée. Je n’avais même pas eu le temps de réfléchir à sa question, que le gamin n’était déjà plus là. En espérant que ça l’ait un peu défoulée, je n’ai pas envie de devoir m’en mêler également.

Aieuh…

Pauvre petit qui se remet à peine de sa baffe. Je veux bien que Chôko possède une force assez conséquente, mais lorsqu’on voit Aku, on n’a vraiment pas l’impression de faire face à un Jônin de Konoha. Franchement. Sa montée de grade est une énigme complète pour moi. Surtout que cela s’est passé il y a environ cinq ans… ça me semble complètement improbable. Et pourtant, si.

Bon Aku, tu nous expliques un peu ce qu’il se passe?
Et vite. J’ai déjà perdu beaucoup trop de temps.
Ouaip. Kô’, noir ou blanc ?
Hein ?
Réponds, noir ou blanc ?
Mais c’est quoi cette question ?
Tu verras !
Euh… Blanc ?
… C’est bien aussi noir… Non ?
Haha, j’ai gagné !

Que… tu… gné… quoi ?

Ouais t’as gagné. Pff.
T’oublies pas, privé de glaces pendant cinq jours, et tu dois m’entraîner.
Je perds toujours avec toi…
Aku… qu’est-ce qui se passe, au juste ?
J’avais parié que tu dirais noir.
Et ?
Bah j’ai perdu… bon bah c’est bon, tu peux rentrer.

Mais… il se fout de moi ou quoi ? Il me fait venir pour un soi-disant entraînement, et me pose juste une question débile à cause d’un pari… c’est pour ça que j’ai attendu une heure qu’il se décide d’arriver ? Nan. Ça doit être une blague… Non ? Je crois que je vais faire un meurtre là. Oh oui. Un beau meurtre, il sera magistral.

Eh, me regarde pas comme ça, t’avais qu’à dire noir, et t’aurais eu ton entraînement !

Ma lèvre inférieure saignait, à force de la mordre. Je vais péter un câble, littéralement…

Je v...
Ouh putain, on court !

***

Ouf. J’ai réussi à le semer. J’ai bien cru qu’il allait me tuer là pour le coup. Il est pas marrant franchement, soit il est ennuyant, soit trop irritable. Quoique. Il n’était pas si impulsif que ça avant. Chôko aurait déjà déteint sur lui ? Eh ben, elle veut le garder, pour qu’il évite de fréquenter Mamie Xu’ celle-là.

La situation ? Ah bah rien de plus simple, j’ai perdu mon pari. De toute manière, moi quand je parie, je perds immédiatement. Y a rien à faire, c’est une véritable malédiction. Je me suis dit qu’en faisant un pari basique sur un choix de couleur me permettrait de gagner… mais non. Je n’ai vraiment pas de chance. En gros, si le Hyô avait choisi le noir, je l’aurais entraîné, et Obake aurait été privé d’invocation pendant cinq jours. Sauf qu’il a dit blanc, du coup je dois entraîner Obake et les autres, et je suis privé de glaces pendant cinq jours. Je me hais. Bouhouhou.

Chôko, Obake, un conseil. Si Kôhei vous invoque dans les trois semaines à venir, fuyez. Et s’il vous capture, dites-lui que je suis mort.