Une Bakushô, celle de qui je parle toujours en prime, au milieu de la rue, semblant se balader dans la nuit. Que faisait-elle?...
Dans le mille ! Encore en patrouille. Oui bon je sais, quand même répétif, c’était lassant, bah imaginez vous ce que ça faisait à cette pauvre victime de la société, genin depuis plus de dix ans qui se coltinait ce train-train depuis aussi longtemps!? Sales petits égoïtes va!
Hum. Pour en revenir ainsi à notre protagoniste, qui ne faisait jusqu’à lors rien d’intéressant -c’bon on a compris hein-, la providence, compatissante -elle!-, s’était décidé à pimenter sa soirée. Pour une fois, personne n’allait s’en plaindre, sauf peut-être la principale concernée justement.

-Qu’est-ce que c’est que ça?...

La brune aurait pu parier qu’il s’agissait d’un enfant, même si c’était agile et plutôt rapide comme ombre, quoi qu’il en soit, à cette heure, elle se devait malheureusement d’aller checker cela et si d’un marmot il s’agissait l’escorter chez lui... ça la gonflait déjà. Sans faire trop d’éffort pour rattraper sa «proie» la gardienne des rues en cette soirée entamait sa course vers l’élément perturbateur, même si course était un bien grand mot entre nous.

-Bouh !

Air malicieux pour accompagner son salut peu habituel, un simple coup d’oeil suffisait pour deviner que la brune faisait partie de la garde, tenue réglementaire oblige. Bien qu’à demi-penchée comme elle se tenait et avec ce sourrire, on ne pouvait pas lui accorder beaucoup de crédit à notre Bakushô. Pour ce qu’elle en avait à faire vous me direz.

-N’était-il pas un peu tard pour la balade de notre jeune Princesse des nuages? Sans escorte en prime. Le roi me fera couper la tête si je ne te raccompagne pas my Lady.

Un petit rire, ce n’était effectivement qu’une enfant, une qui semblait toute seule, mais pas dépaysée pour autant, une casse-cou, pour ça qu’elle devait bien lui plaire, une Miaë quinze ans plus tôt quoi... Puis bon, avouons qu’elle était si... craquante ! Une révérence pour jouer le jeu jusqu’au bout, étrange méthode pour quelqu’un en charge de l’autorité hein? C’était Miaë et pour courroner le tout, la voilà qui surenchérissait.

-Oh mais, peut-être que c’est le jour de votre feu d’artifice Hime-sama ?!

Faux air étonné, avant d’afficher à nouveau ce sourire malicieux, elle avait l’air adulte pourtant, mais si ça se trouvait, c’était la plus gamine des deux et toujours inclinée, elle lui tendait un bras où s’accrochait. Cette fille franchement...

Vous connaissez la légende de la Fleur Dorée de Kumo ? Non ? En tout cas, notre princesse ne la connait que trop bien. La légende raconte qu’il y aurait une fleur magique, qui ne s’épanouirait que lors de la cinquième pleine lune de chaque année. On raconte même que celui qui respire son doux parfum se verra devenir la personne la plus riche au monde. Personne n’y croit. Personne, sauf une petite fille. Oui, c’est bien de celle-ci que je parle. Aoko y croit dur comme fer, et compte bien s’accaparer de cette merveilleuse fleur… et surtout de la richesse promise.

La nuit était donc tombée sur Kumo, tandis que la petite fille aux cheveux bleus s’était échappée de chez elle, passant par la fenêtre de sa chambre. Oui, c’était bien ce soir-là. La lune était pleine, pour la cinquième fois de l’année. C’est cette nuit que la fleur allait s’épanouir, dans un sublime éclat doré. Cela faisait des jours et des jours qu’elle se préparait à cette nuit. Elle avait noté dans un coin de sa tête tous les endroits fleuris de Kumo, et s’était forcée à dormir toute la journée pour être en forme pour cette nuit.

Il n’y avait qu’une seule menace : la patrouille. Oui, seuls eux pouvaient dès à présent contrecarrer ses plans. Elle avait prévu de se faire très discrète, pour ne pas perdre cette occasion inespérée, qui ne se répètera que l’an prochain.

Seulement, c’est ce qu’elle pensait. Elle n’avait pas prévu ça… pas qu’un gros chien vienne lui chercher des noises. Oui, un chien assez moche et gros errait dans un parc, où elle espérait trouver ladite fleur.

Euh… Coucou.

Un mince sourire vint orner son village, bien que celui-ci trahissait sa peur. Ce chien ne lui inspirait pas du tout confiance. Il était au pied d’un arbre, assis sur ses pattes arrières, et la fixait sans relâche.

* C’est peut-être un gardien de la légende… Peut-être que la fleur se trouve ici… *

Un chien, qui garderait une fleur ? Qui serait assez fêlé pour croire à de telles sottises ? Encore une fois, toujours la même. Sur la pointe des pieds, elle s’avança, observant la moindre réaction du chien. Et, à un moment donné, il se redressa, et s’approcha. La réaction fut immédiate.

IIIIIIIIIIIIIHHHHH

La gamine partit à toute allure, pour sortir de ce parc. Le chien, lui resta sur place.

Affolée, notre princesse courut dans tous les sens, cherchant un endroit pour se cacher, et n’ayant même pas remarqué que cet affreux chien ne l’avait même pas suivi. Il lui avait fallu quelques minutes pour commencer à reprendre son calme. Ou presque.

Bouh !
IIIIIIIIIHH

Un cri plus court, mais plus spontané. Son cœur battait la chamade, alors qu’elle ne dit plus un mot, comprenant bien vite dans quelle galère elle s’était fourrée. La patrouille de nuit… à cause de ce gros chien tout gros tout moche, elle avait carrément oublié de qui elle devait se méfier à la base.

Elle se tourna les pouces, et regarda ses mains agir, écoutant la madame parler. En effet, Aoko n’était pas en droit de sortir la nuit.

Mais, je…

Que dire ? Lui parler de la légende ? Elle s’empresserait probablement de la ramener à la maison, afin de chercher cette fleur à son tour. Non, ce ne serait pas malin. Seulement, celle sur qui elle était tombée semblait plus amusée qu’autre chose de la situation.

Désolée…

La dame lui fit une révérence, alors que notre princesse venait de relever la tête pour l’observer. Là, elle était plutôt intriguée. Surtout avec les paroles qui suivirent, qui attisèrent subitement la curiosité, mais surtout l’excitation de la petite fille.

Un feu d’artifice ? Où ça ?!

Avec ça, elle en avait presque oublié cette histoire de fleur. Presque, je dis bien. Un sourire enfantin venait d’apparaître sur son faciès, et ses yeux brillaient comme des étoiles. Elle s’agrippa au bras tendu de la femme qu’elle venait à peine de rencontrer. Comme si le fait d’avoir évoqué un feu d’artifice avait captivé toute son attention, en oubliant même la position délicate dans laquelle elle se trouvait.

Mieux encore. Elle avait décidé de grimper sur les épaules de la patrouilleuse. Au moins là-haut, elle était protégée du vilain chien, si celui-ci avait envie de revenir.

La Princesse a choisi son escorte ! On peut aller voir ce feu d’artifice maintenant ?

Aoko l’avait bien compris. Elle avait l’air d’être tombée sur une personne d’assez joueuse. Et puis, de cette place, elle pourrait plus facilement contempler le feu d’artifice. Pour ce qui est de la Fleur Dorée… elle avait mis de côté cette idée, pour éventuellement y revenir plus tard. Qui sait, elle pourrait peut-être se faire aider finalement. Le problème viendrait cependant lors du partage de la récompense… Il fallait qu’elle y réfléchisse sérieusement. Et quoi de mieux que de s’amuser un peu pour avoir les idées claires ?

Au moins, la môme n’avait rien de farouche et sans surprise l’idée un peu folle de son escorte lui plaisait, qu’à cela ne tienne, Kumo serait réveillé s’il le fallait pour le plaisir de sa gracieuse princesse qui donnait du charme finalement au métier de notre folle artiste. Avant tout, malgré le faible poids de la précieuse créature, la Bakushô se devait d’assurer sa prise de cette dernière sur ses épaules qui étrangement acceuillaient pour la première fois une chérubine. Amusant au fond.

-Bien, bien, alors allons y, Kumohime a-t-elle une préférence pour le théme de son spectacle?

Combien même la maîtresse de la future cérémonie avait posé la question, elle réfléchissait déjà à ce qu’elle pourrait lui sortir et pour un regard aussi émerveillé que celui qu’elle lui avait offert, sans nul doute, elle méritait le meilleur de ses efforts. C’était quand même rare quand la pro de l’artifice illuminait le ciel pour un tiers, surtout gratuitement comme ça. Peut-être qu’elle le faisait pour elle aussi dans le fond et pour l’heure, la patrouilleuse laissait de côté les questions, pour peu, on aurait pu croire qu’elle savait y faire...

-Alors comment est la vue avec des centimètres en plus?!

Ton taquin, mais non elle ne se moquait pas de la petite taille, elle-même n’était au fond pas si grande que cela et puisque le parc était tout près, il était tout désigné pour acceuillir sa royale majesté et son festival de couleurs aérien. En route, une des mains de la Bakushô avait quitté la petite pour récupérer de sa bouche une bille, qui très vite entres ses doigts prenait la forme d’une papillon. Ce genre de skin devait plaire à une petite fille, pour sûr ! La brune le lui tendait et ce n’était qu’une fois qu’elle avait eu l’occasion de contempler la créature argileuse qui agitait ses ailes que cette dernière l’abandonnait pour prendre son envol.Un lent tout d’abord puis subbitement elle filait vers les nuage ne laissant qu’un trait derrière elle. Sourire espiègle de sa créatrice alors et avant de reprendre son emprise sur la gamine, un geste vif lançait plusieurs petites billes suivant la même direction. Il ne fallait pas qu’elle tombe en ayant peur...

- Tu en as déjà vu un?...

Des yeux rivés vers le cieux sombre, un qui ne le restait pas longtemps, première détonation, une cercle rouge pétillant et très vite le reste des artifices qui faisaient leur travail. Une fleur de lys dorée dominait le ciel. Bon elle n’avait pas été cherché l’idée loin hein... Petite fille, princesse, fleur de lys... Inutile de vous faire un dessin. Puis comme si elle était capable de s’arrêter là... Le vrai feux d’artifice commençait après cette intro clin d’oeil dans un brouah pas possible évidemment. Bon, là encore elle était la coupable désignée d’avance, mais à vrai dire Miaë s’en fichait, de temps à autre, elle guettait depuis en bas le fascié de sa princesse, il n’y avait vraiment que les enfants pour rendre les efforts des artistes incompris juste... magique. La Bakushô ne demandait pas plus que ça.

-Encore un peu et il nous faudra courrir ok?

Pourquoi? Pas sûr que ce genre de bouquin soit autorité si tard et sans demande préalable, sûr même, la Bakushô n’en était pas à son coup d’essai, raison de plus pourquoi elle savait qu’il leur faudrait courrir !

Jouer. Une toute nouvelle préoccupation de la soirée. Ou plutôt, de la nuit. La petite princesse bleue n’avait plus du tout l’envie de retrouver cette fleur légendaire. Enfin, si, elle y pensait toujours, mais cette idée-là était passée au second plan dès à présent. Pourquoi ça ? Bah déjà, parce qu’elle n’avait plus réellement le choix. Mais aussi car elle avait là l’occasion de s’amuser. Et pas de n’importe quelle façon ! Son rêve étant de devenir une véritable princesse, elle avait l’impression de vivre ce rêve grâce à la rencontre fortuite qu’elle venait de faire. Néanmoins, elle ne pouvait pas s’empêcher de se poser des questions à son sujet. Elle n’était pas de patrouille finalement ? Ou bien, avait-elle décidé de n’en faire qu’à sa tête ? À moins qu’elle essayait de l’amadouer pour mieux la ramener à la maison. Elle n’en savait trop rien. Mais tout ce qu’elle savait, c’est que jouer le rôle d’une princesse la tentait énormément. Comment résister à la tentation lorsque l’on touche à son point faible ? C’est dur, très dur.

Sa curiosité la titilla à sa première question. Elle pouvait même choisir le thème de son spectacle ? Mais qui était-elle ? Peut-être était-ce un ange tombé du ciel pour accomplir tous ses désirs. C’est peut-être ça, en effet.

Je veux que ça fasse BOUM, et encore BOUM ! Le plus grand feu d’artifice de tous les temps ! Et BOUM !

À chaque BOUM, ses petits bras bougeaient afin de mimer tant bien que mal l’explosion. Elle prenait néanmoins garde à ne pas tomber des épaules de son escorte à force de trop bouger. Aoko en demandait peut-être trop, mais elle avait comme l’impression que cette femme pouvait réaliser tous ses rêves. Curieuse impression, alors qu’elle ne la connaissait absolument pas. Notre princesse avait réellement tout d’une gamine. Ce qui n’avait pas l’air de gêner sa partenaire pour le coup.

Hihi, c’est super marrant… J’ai l’impression d’être la plus grande fille de l’univers tout entier ! Tu ne crois pas ?

La voilà même à la tutoyer. À croire que son statut de princesse lui est un peu trop monté à la tête. Si vite. En même temps, elle était fermement convaincue d’être faite pour ça.

Elle regardait donc l’ange faire, et ils rentrèrent dans le parc. Oui, ce parc. Celui de tout à l’heure. Elle regarda brièvement, et le méchant chien n’avait plus l’air d’être ici. La voilà rassurée, lâchant un soupir de soulagement. Une fois là-bas, son escorte fit quelque chose de… magique ? Oui, c’est le mot. Je dirais même que c’est féerique ! Elle venait de modeler un papillon, avec une matière bizarre, mais qui ne levait cependant pas le charme de la créature ainsi créée. Il semblerait même que le papillon soit vivant ! Ses ailes s’agitaient gracieusement, sous le petit nez d’Aoko, et sous son regard fasciné.

Wooh… !

La créature s’envola, haut dans le ciel. Des billes suivirent son trajet, toujours constituée de cette mystérieuse matière.

Que dans les livres… Je n’en ai jamais vu en vrai !

À peine avait-elle finit de lui répondre, que la première explosion de couleur détonna. La lueur rouge produite se refléta dans les yeux émerveillés de la petite fille, et il en fut de même pour la suite du spectacle. Une fleur se forma dans le ciel, une fleur dorée, de lys plus précisément, rappelant ainsi la légende à la princesse. Celle-ci tendit les bras vers le ciel à son apparition, en vain. Elle était fascinée par ce qui était en train de se passer. C’était merveilleux, et elle profitait de chaque seconde de cet éblouissant moment. Elle en avait même des frissons, sur tout son petit corps.

C’était splendide. Il n’y avait pas de mots pour décrire l’émerveillement dont elle a été sujet. Néanmoins, elle ne comprit pas tout de suite la remarque de son ange gardien. Courir ?

Pourquoi… ?

Quelques magnifiques détonations eurent encore lieu, jusqu’à qu’une silhouette franchement pas commode se formait dans l’obscurité, rapidement éclairée à chaque nouvelle explosion de couleur. Une deuxième était derrière également, et peut-être une troisième, et… ils courent !

D’accord on court !!!

Enfin… « On »… Voilà quoi. La gamine s’était agrippée solidement aux épaules de la jeune femme, par peur de tomber. Et surtout par peur de ce qui arrivait. Elle ne savait pas du tout qui ils étaient, et elle n’avait franchement pas envie de le savoir. Il était hors de question que ces gens transforment son rêve en cauchemar. Une course effrénée s’ensuivit. Décidément, cette nuit n’était pas de tout repos, c’est le cas de le dire. Et malgré la peur, la petite fillette s’amusait comme une folle. Décidément, elle avait bien fait de fuguer. La nuit était pleine d’opportunités pour qu’elle puisse faire la folle.

Elle tourna la tête, et pu voir plus précisément la tête de l’un d’entre eux. Il était franchement moche. Et heureusement pour elles, ça ne semblait que des civils éveillés par le bruit assourdissant du feu d’artifice. Espérons que les ninjas ne finissent pas par débarquer à leur tour… ça ne saurait tarder. Aoko se saisit d’un shuriken marqué d’un sceau, et relié à un fil., et le jeta au sol, devant le groupe qui les suivait.

Dégage gros moche !

Le sceau s’activa, et un champ de répulsion issu du shuriken les envoya tous dans le décor, tandis qu’elle tira sur le fil pour ramener son shuriken, leur laissant le temps de prendre la fuite. La gamine riait, elle s’amusait comme une petite folle. La peur s’était même atténuée. En tout cas, elles étaient débarrassées de leur poursuivant pour un petit moment, leur laissant largement le temps de prendre une avance considérable, et de se mettre à l’abri de tout ennui.

Tout finit par rentrer dans l’ordre. Pour combien de temps ? Impossible à savoir. En tout cas, elles étaient tirées d’affaire pour un moment, en espérant que personne ne les retrouve. Elles étaient montées en altitude, pour semer définitivement leurs poursuivants.

Hihi, c’est trop bien ! C’était magique… j’t’adore déjà toi ! Merci !

Le pensait-elle vraiment ? Eh vous savez, dans la tête d’Aoko, ce n’est pas toujours simple. Du moment qu’elle est satisfaite, j’imagine que oui. C’est qu’elle est de ce genre-là, oui. La gamine l’enlaça au niveau de son cou, heureuse.

Moi j’veux rester avec toi toute la nuit, j’veux pas rentrer ! Je peux ? Hein, je peux ? Comme ça, tu pourras m'apprendre à faire BOUM BOUM comme toi !

Sa voix était toute aigüe, innocente, et un sourire plus qu’amusée se dessinait sur son visage. Oui, notre princesse nageait en plein bonheur, et ne voulait plus s’arrêter.

La vraie magie, c’était la gamine et sa joie qui se transmettait comme une contagion irresistible après laquelle la brune avait toujours courru. Oui elle riait souvent, oui elle s’amusait, mais il avait toujours manqué ce petit brin, ce petit plus pour qu’elle puisse toucher du bout des doigts son rêve comme le faisait peut-être sa princesse en ce moment même. Etait-ce un rêve vécu par procuration?

Quelque part, ce genre de chose, Miaë en avait rêvé, d’un jour où le bon sens n’aurait plus sa place, du jour où, on la ferait rêver, c’était peut-être aussi ce qu’elle aimait le plus alors, faire rêver les autres. Dommage qu’ils soient si rarement aussi réceptif. Qu’à cela ne tienne, si Kumohime le demandait, c’était un ordre pour la grande enfant qui s’était elle aussi prise au jeu. L’histoire hors du temps ne s’évaporerait qu’au levé du jour, même si comme prévu, très vite elle devait s’accorder une pause pour sauver la princesse des assaillants. C’était amusant de le voir comme ça, bien que rapidement, notre altesse démontrait qu’elle était tout aussi apte que la Bakushô à les débarraser des gêneurs. Voilà qui ne faisait qu’accentuer la folie de son aînée, qui en riant, aurait bien pu perdre son souffle neccesaire à la course tout d’abord, puis à l’escalade de plusieurs bonds vers la prochaine étape.

-C’est vous ma princesse qui êtes magique... Ravie que ça te plaise... Mais ça ne fait que commençait...

Se glissait entre deux éssouflements, car son manque d’énergie n’était pas dû à son exercice improvisé, mais plutôt à sa concentration pour la chose la plus folle qu’elle ferait au sein de cette citée. Grande chance de morfler demain quand la rêverie virerait cauchemar, mais même en étant parfaitement consciente, le tout lui semblait valoir le coup. En chemin elle avait dispercé plusieurs clones, chose qui n’aurait pu échapper à notre graine de Shinobi en herbe, ce point-là aussi ne faisait plus aucun doute d’ailleurs, ça rendait au final la rencontre qu’encore plus intérressante. Cette fois elle déposait la princesse au sommet d’un toit, pas n’importe lequel, celui de la tour Kage, c’était ici, le bâtiment qui de loin surplombait au mieux le village, qui plus est, il avait une autre particularité. Son atypique finition. Un sommet qui formait un chapeau en pierre d’un demi-cercle, avec un peu d’imagination et surtout dans cette pénombre, on pouvait l’appeler trône. C’était exactement ainsi que la Bakushô le présentait d’ailleurs en déposant sa belle au dessus.

- Jusqu’au bout de la nuit alors hein?

Alors si c’était ça, même pour un instant avant qu’elles soient interrompues, la Bakushô ferait le jour se levait, un soleil artificiel, un qui que de quelques secondes, mais qui à jamais, n’aurait appartenue qu’à l’imagination de celles qui lui avait donné naissance. Une révérence et avant que ses mains se rejoignent pour y aspirer toute sa concentration, la part de sagesse de la gardienne de Kumohime pointait son nez.

-Par contre, il y a une règle avec ce genre de magie ! Elle ne doit exister que la nuit ! Tu devras être endormie et dans ton lit avant que le jour ne se lève ! Ok?

Suggérait-elle de renouveler l’opération... fallait-il déjà qu’on prenne bien son élan de «création», car c’était un tout autre niveau de bêtise qui s’éxécutait aujourd’hui, ses doubles avaient fait un détour chez elle, pour y récupérer son stock... Tout son stock. Inutile de dire de quoi il s’agissait.

-Alors tu devras m’indiquer ta maison et je te raménerai inconito là-bas, ça restera notre secret...

Un clin d’oeil de cette créature espiégle, son iris doré n’avait pas son pareil la nuit, où c’était sa réalisation à venir qui les faisait briller ainsi. Qui aurait cru que ce serait le hasard et une parfaite incconue qui lui offrait pareille cadeau. Un dernier regard pour l’enfant aux tons bleutés, encore plus craquante ainsi placé à la lueur de la lune timide en cette soirée. Beaucoups ne pourraient jamais comprendre, peut-être même la princesse ne le pourrait plus un jour, mais ce soir, en tout cas, ce n’était pas le cas. La Bakushô fermaient ses yeux, concentration intense dans cette synchronisation parfaite de son et lumière. Le comble serait que pour cette perfection éffleurée, elle ne verrait même pas sa création, celle pour laquelle au final, elle oeuvrait toute sa vie. ce n’était peut-être pas l’émerveillement dans la magie des feux qu’elle cherchait, mais le pétillant d’un regard qui les avait observé. Un long frisson parcourait son corps dès le premier mudra.

Une lumière vive et dorée, mais rien en comparaison de ce qui suivait, on entendit le son des fusées, mais rien un long moment, pour dire si ses assistantes les avaient haut perché dans les cieux, puis le relachement de la maîtresse de cérémonie, elle la plus haute placée aussi. Une pulsion de chakra dans une toute petite traînée la quittait, encore un instant et les premières fusées artisanales éclataient toutes en même temps, illuminant légèrement la ville toute entière, il fallait espérer qu’un instant la petite princesse avait pensée à baisser le menton pour redécouvrir Kumo...

Puis la dernière explosion se voulait pour ce soir du moins, la dernière création de celle qui n’avait pas volé son surnom, surplombant tout le reste, à nouveau le lys, en une seule fois, immense, un flash si intense que non seulement, on avait pu le voir de loin, mais qu’en prime, pari réussi, un instant, on aurait juré qu’il faisait jour, même mieux encore... La Bakushô ne profitait qu’un tout petit instant à son tour du visage enchanteur de sa princesse, mais tous ses efforts valaient de loin ce tout court moment, un qu’elle n’oublirait jamais. Un rire sur cette mine enfantine et heureuse ou émue, difficile à dire, ce qui était sûr, c’était la rapidité et la dextérité avec laquelle elle attrapait la douce poupée pour s’échapper tant que l’effet du «flash» lui offrait l’occasion.

-C’est maintenant où jamais que tu me donnes ton adresse, le soleil est pressé d’arriver comme tu as vu !!

Elle riait et par soleil, elle pensait à la garde ou pire encore. Pas d'inquiétude pour l'enfant, elle trouverait bien un moyen de couvrir sa fuite, au pire elle ne risquait pas grand chose.
Irrécupérable, on espérait qu’elle ne change jamais ça dans des moments comme celui-là. Miaë, elle préférait résumer ses efforts de kunoichi ainsi, dans un regard unique.

Jamais notre princesse n’aurait imaginé un tel scénario se produire. Elle était là, en pleine nuit avec une parfaite inconnue, à troubler le sommeil de chaque Kumojin. C’était plus que magique, c’était irréaliste. La jeune fille était aux anges, tandis que sa partenaire illuminait le ciel nocturne avec ses feux d’artifices. Et d’autant plus que maintenant, la vue était incroyable. Un sentiment de supériorité nourrissait Aoko alors qu’elle siégeait sur le toit même du bâtiment du Raikage. Elle était la reine du monde.

D’accord… C’est promis !

Une magie de nuit uniquement. Il fallait que la petite fille soit chez elle avant le lever du jour. Ça se vaut. Néanmoins, elle aurait sacrément du mal à se réveiller le lendemain. Boarf. Peu importe. Elle ne s’en souciait guère.

Elle accepta donc ses conditions, et lui promis de lui donner l’adresse de sa maison. Un secret. Elle pouvait compter sur elle ! De plus que le prochain spectacle promettait d’être encore meilleur que le précédent, au vu des copies de cette femme, qui revenaient avec un stock conséquent de matériel… Y a tout qui va péter, pour le plus grand plaisir de notre princesse des nuages.

Elle se tenait debout, à côté de sa partenaire de jeu. Celle-ci se concentrait. Et le spectacle commença.

Les fusées s’envolèrent vers le ciel. Haut dans le ciel. La tension était insoutenable pour Aoko, qui se languissait que le tout éclate, alors que de nouvelles s’élançaient dans les cieux.

Boum.

Un grand sourire apparut sur le visage de notre princesse, alors que celle-ci riait aux éclats, stupéfaite par le spectacle. Le feu d’artifice illuminait complètement le ciel sombre, de multiples couleurs, illuminant même tout le village en l’espace d’une seconde, jusqu’au retour de la fleur de lys. Elle était même encore mieux réussie que la précédente ! Ou alors, c’était juste que la vue de là où elles étaient fût encore plus prenante. Elle n’en savait trop rien, mais ne chercha pas plus que ça à comprendre. Le simple fait de voir ce magnifique spectacle lui suffisait amplement !

Je n’ai jamais vu quelque chose d’aussi beauuuuuu ! J’veux faire pareil !

Doux rêves. En tout cas, les yeux de la gamine étaient illuminées d’étoiles, tellement qu’elle était ravie de cette soirée, et de cette rencontre. Elle en avait même oublié la légende qui aurait pu la rendre riche, si ce n’est dire !

Mais maintenant, elles devraient une nouvelle fois courir. Et puis… lui donner son adresse. Euh… Oui. Mais… C’est quoi ?

Euh… euh… euh… bah…

Elle se gratta la tête, y réfléchissant.

Dans le quartier des Kadoria, mais c’est… vers le fond, à droite… non à gauche ! Euh…

Elle ne savait plus trop…

Je suis où là… je sais plus… mais je te guiderai… !

Elles devaient partir, mais Aoko n’était pas très efficace pour le coup, incapable de lui dire où elle habitait. Si elles se font poursuivre, elles devront être rapide… ce n’est pas gagné. Le problème pour l’instant, c’est qu’elle ne se souvenait plus où le Palais du Raikage se trouvait par rapport à chez elle. Oui c’est un boulet, je vous autorise à le dire.

Une nouvelle course poursuite s’ensuivit donc. Aucun répit n’était laissé aux deux kunoichi. N’avaient-elles pas le droit de s’amuser comme bon leur semblait ? C’est injuste. Notre princesse ne comprenait vraiment pas où était le problème. Si les gens veulent dormir, ils ont qu’à dormir le jour ! Voilà tout !

Ah, je reconnais, à droite !

Une lueur d’espoir anima les yeux de la Kadoria. Mais cet espoir fut de courte durée…

Ah non, c’était peut-être à gauche… Oups… Désolée…

Une impasse. Et derrière elles, deux gardes les avaient enfin rattrapées.

Héhé, vous nous échapperez plus maintenant… on vous tient. Rendez-vous !

Maman j'ai peur.

Faire pareil ? Voilà qui pourrait être compliqué, mais le bon sens n’allait pas arrêter la Bakushô en lui rappelant qu’en même que c’était en grande partie grâce à son argile qu’elle arrivait à de tels résultats…

-Faut voir, peut-être je pourrais t’expliquer les bases des artifices un de ces quatres…

Mais pour l’heure, c’était plus l’art de la fuite et du repli général que la brune serait chargée de lui apprendre, sauf que, premier problème…

-Droite ?!! Droite ou gauche !?!

Et avant d’avoir le temps de faire « ouf » l’impasse et plus de chakra. Ah bravo, rien à redire, vous pensez qu’elle s’inquiétait ? Que Neni. Un regard étonné pour la petite plutôt, c’était une Kadoria alors ?! Le seul point qui lui semblait important là tout de suite il faut croire. Des gardes ? Ton grade qui va sauter, pour le peu qu’il existait… ? Non ?... non ?...

-Re-bonsoir messieurs. Qu’est-ce que vous faites ?

Dans un culot sans faille, la Bakushô déposa l’enfant à côté d’elle avant de s’avancer vers la lumière, sa tenue de garde de patrouille toujours sur le dos. Les mains dans le dos, elle faisait signe à sa Kumo-hime de s’éloigner, tant qu’elle le pouvait encore… Le plus ancien des gardes ce mettait d’emblée à grogner, c’était que malheureusement on avait l’habitude des frasques de la Bakushô qui n’avait pas hérité de son surnom au hasard…

-Y EN A MARRE DE TON BOUCAN MIAE ! Combien de fois je te l’ai dit ?! TU DEPASSES LES BORNES DES LIMITES !

Et pour le coup, il n’était pas très avisé pour la genin de faire remarquer à son supérieur que ses cris étaient quand même bien plus « bruyants et sans charmes» contrairement à son art… Il n’en finissait subitement plus d’hurler… Mais le tout faisait que la Bakushô avait toute son attention, mais aussi celle de son collègue ne sachant plus tellement sous quel pied danser… La brune prenait bien soin d’extraire un trousseau de clefs avec une décoration d’argile des plus originales. Quand elle le jetait au sol, le soldat blanc se réceptionnait sans un bruit avant d’entamer son chemin en passant devant la gamine. Une que les gardes auraient presque pu oublier avec tout ça, mais pas par Miaë qui lui soufflait quelques mots du moins, si bas qu’elle n’était pas sûre qu’elle saurait les entendre…

-Lui il connait son chemin pour rentrer… Et toi tu devrais te presser vers le tien…

Création d’un atout majeur pour quand la Bakushô avait passé des soirées trop arrosées… OU simplement oublier sa tête dans un coin de l’univers, quoi qu’il en soit l’action n’avait rien d’un hasard, c’était un bon moyen pour la gamine de retrouver son artiste avec laquelle toute conversation pour ce soir s’avérait compromise… Partie remise se disait son aînée en écoutant les remontrances sans preuve de son supérieur….

-Bien bien ! C’bon j’ai compris !

Lui répondait-elle à peine en lançant un regard derrière son épaule… Le garde du corps de Kumo-hime avait failli il semblerait le tout était de savoir à quel point… La logique aurait voulu qu’elle ne laisse pas une gamine filait seule dans la nuit, mais quelque part, ne l’avait-elle pas vu s’exerçait au lancer de Shuriken ? Mon petit doigt me disait que Miaë aurait mieux fait de s’inquiéter pour elle, là tout de suite…

La petite fille observa la scène se dérouler, avec peur. Cachée dans l’ombre, elle vit sa chevalière servante s’éloigner avec les deux vilains méchants pas beaux. Il était hors de question pour elle que cette situation dure davantage… quitte à s’attirer quelques problèmes en plus… mais bon, pas grave.

Aoko n’avait que faire de rentrer chez elle. Elle voulait profiter des quelques instants qui restaient avec le lever du soleil, et surtout, profiter de sa nouvelle partenaire de jeu. Il n’était pas question qu’elle lui échappe. Elle ne se presserait vers son chemin pour rien au monde, même si cela revenait à désobéir à la Bakushô. Pour elle, elle était prête à tout. Elle lui avait beaucoup offert durant cette soirée, et en voulait encore plus ! Serait-elle en train de s'attacher à une personne... ? Oui, mais non... mais si... mais... BREF.

Et là, une petite idée germait déjà dans son esprit… une idée risquée certes, mais tellement amusante. Cette chipie n’y manquerait pour rien au monde. Un murmure.

Désolée, c’est de ma faute…
…
Je vais me rattraper…

Elle fit un mudra, et un nuage de fumée l’entoura… l’heure de sa bêtise de l’année avait sonnée. Elle ne devait pas oublier de se cacher le lendemain, juste au cas ou.

Que faites-vous ? Relâchez-la tout de suite.

Les deux gardes, ainsi que la Bakushô se retournèrent vers elle… ou plutôt lui. Oui, la Kadoria s’était métamorphosée, grâce à une technique académique que tout le monde connaît. Vous me direz, quel est l’intérêt de s’être transformé en quelqu’un d’autre ? Vous voulez votre réponse ? Très bien. Je vais laisser le soin aux deux gardes de vous l’expliquer.

R-Raikage-sama ?!

Eh oui. Notre petite princesse n’avait pas hésité à prendre la forme de leur Raikage pour atteindre son objectif, qui était de libérer sa déesse.

Que dites-vous ? Que c’est improbable que le Raïkage se trouve dans une ruelle, en pleine nuit, et juste devant eux ? Mais mêlez-vous de vos affaires ! Vous allez voir que notre peste pouvait être très crédible… ou au contraire, absolument pas. Mais dans l’extrême, elle peut les berner. Démonstration.

Regard sévère. Bras croisés au niveau de la taille. Mine renfrognée. Et… déséquilibre, qui fit tanguer son corps en avant, puis en arrière. Ouais, elle n’est pas très à l’aise dans un corps étranger, il faut le dire. D’ailleurs, le visage du Raikage était totalement imparfait. Avec attention, on pourrait y voir des boutons et même une verrue. Vive l’obscurité qui cache le tout. Sa petite gaffe au niveau de l’équilibre lui donna une idée.

Je vous ai demandé de la relâcher !
Mais… sans vouloir vous offenser, elle a causé bien des ennuis, et…
Elle a failli à sa mission.
Failli... comment ça ?
Je lui avais demandé de me faire cinq feux d’artifices pour fêter l’anniversaire de mon arrière-petite-fille, portée disparue depuis cinquante-six ans. Il en manque trois. À cause de vous. Hips.

L’incompréhension demeurait sur leurs visages. La princesse improvisait… et disait absolument n’importe quoi. Et c’est ça qui est drôle !

Maître Raikage… vous vous sentez bien… ?

Un regard vide.

J’ai bu.
…
PARTEZ OU JE VOUS FAIS CROUPIR DANS LES CACHOTS JUSQU’À LA FIN DE VOS JOURS. COMPRIS ?!

Pris de panique, les deux lascars lâchèrent sa chevalière explosive, et s’enfuirent à toute allure, se fondant en excuses. Une fois loin, la Kadoria annula sa technique, et retrouva son apparence d’origine, qui lui convenait bien mieux.

Tout sourire, la jeune fille aux cheveux bleus s’approchait de la Bakushô, et enroula ses bras au niveau de sa taille, pour la serrer contre elle.

Hm... J’espère que cette histoire n’arrivera pas jusqu’aux oreilles du Raïkage… Désolée de t’avoir désobéi, mais j’ai… j’ai eu peur qu’ils te fassent de mal à cause de moi… désolée…

Spoiler:

Raikage-sama… ? La brune leva un sourcil très haut, dans le même temps ses jambes se sentaient faillir, elles se tâtaient quant à l’idée de leur capacité de fuir… La kunoichi ravala sa salive en jetant un regard, alors lui, là… Aucune chance de s’en tirer à bon compte. Bon ok, elle l’avait déjà croisé dans un endroit sombre tard le soir, faut dire avec le boucan qu’elle faisait encore, la fille était facilement repérable, mais alors son charabia subitement… La première réaction de la Bakushô fut de plaquer sa main sur son front… Pitié pas ça ! Elle allait bien ruser histoire de laisser encore une chance à la gamine de fuir, mais bizarrement, cette dernière se reprenait plutôt bien… Drôlement bien et la brune fut dépité en observant son manège fonctionnait…

Les Gus fuyaient, la brune se retenait de rire…

Sacrée môme ! Elle lui plaisait de plus en plus ma parole ! Une elle, en bien mieux, rien d’étonnant, que la Bakushô lui frotte le haut du crâne au lieu de la gronder, car malgré le risque inconsidéré et la bêtise monumentale, elle n’avait retenu qu’une chose. Le courage et l’audace de sa consœur. Une folle, une artiste bonne en comédie pour le coup, une gamine plein de ressources, ça promettait tout ça, à commencer par…

-Lala, cet henge que tu lui as fait !

Difficile de rester sérieuse en regardant cette copie là…

-Enfin, il est mieux que ça… Regarde, plus comme ça !

Un nuage de fumée et l’aînée imitait la connerie de la petite, difficile de dire en toute impartialité si le résultat était bon, mais qu’importe, ce n’étaient que quelques détails qui gênaient après tout et elle lui suggéra de recommencer en chemin alors qu’elles les éloignaient de là. Puis quelques mètres et un photomaton sur leur route tombait comme un cadeau de la providence de mère connerie. Un signe. La Brune attrapa la gamine pour entrer là-dedans, une idée bien précise en tête, immortalisé le moment. Elle glissa des ryos pour enclencher la machine, elle avait le droit à six clichés, six poses donc, pourquoi ne pas pimenter le tout ?

-Bon la première pour toi !

La gamine blottie contre elle, la brune présenta son plus beau sourire quand le flash frappa….

-La seconde pour moi !

Même combat, mais pour la troisième, un blanc si tôt le flash de la seconde, de la fumée un henge d’une Shinobi célèbre à Kumo que la brune avait ausculté y a pas longtemps… Zenno !

-Allez vite ! Fais un henge toi aussi, celle-là pour le fun ! Refais-nous le Kage !

Elle pouffa de rire, donnant un air des plus ridicules à son henge, collé/serré affectueuse à un henge à la verrue de Tsumei… Alala… La suite n’était pas mieux, quant au deuxième cliché la Bakushô faisait un « V » avec ses doigts… A la Quatrième et vu son fou rire, l’henge sautait et morte de rire, elle se faisait immortaliser deux fois encore… Du joli tout ça, quand elle avait repris son souffle, la brune se décida à aller découvrir le résultat, impatiente devant la sortie des photos… Ce temps lui servi à créer un oiseau d’argile qui goba une des photos du Kage aussitôt sa maitresse la lui confia…

-Disons, trois pour toi, deux pour moi et une pour notre sauveur !

Mauvais plan Miaë !!!! L’oiseau parti le déposer sur le bureau de l’ombre de Kumo, il va de soi que cette bête-là était faite pour exploser si on tentait de lui voler son contenu… Sauf si il vous était adressé… La création une fois sa besogne faite n’aurait qu’à prendre de la hauteur pour disparaître en un joli rideau de lumière coloré…. La brune emporta d’ailleurs sur ses épaules sa princesse comme promis, jusqu’au levé du jour hein…

-Maintenant on a plutôt intérêt à se planquer, un plan Princesse ?

Chiche ma Quiche:

Elle ne me grondait pas. Rassurée, je la serrai un peu plus contre moi, alors que je sentis sa main sur mon crâne. Elle semblait même plutôt contente, et fière de moi. C’est vrai ? J’suis contente alors !

D’ailleurs, elle se transforma en Raïkage à son tour, en le réussissant bien mieux que moi ! Ouah. J’suis limite jalouse. Moi aussi je veux en faire des parfaits comme ça. Je n’ai pas réussi à le faire sans une énorme verrue sur le pif. Bouh.

Pas mal ! Mais sa verrue lui donne un certain charme… tu ne trouves pas ?

Oui, je me cherche des excuses, pour justifier mon incompétence. Nan mais sérieux… depuis quand je me justifie de la sorte moi ? Ayii. Je ne vais pas bien… je crois que je fatigue. Normalement, j’ai raison, et un point c’est tout… Faut croire que je me suis réellement attaché à elle. C’est vrai, quoi. Je ne prends jamais de risque pour personne, je me contente juste de leur faire les poches dès qu’ils ne font pas attention. Et elle, j’ai eu bon nombre d’occasion de lui soutirer son argent… et pourtant, je n’ai rien fait. Je crois que je suis malade. Beaucoup. Gravement. J’aime personne moi. Nyeeeee.

Soudain, sa main se saisit de la mienne, alors qu’elle me traina jusqu’à une cabine, où elle y inséra de l’argent. Non… ? C’est bien ce que je pense ?

PHOOOOTOOOOOOO

Passant rapidement mes mains dans mes cheveux, je me fis la plus belle possible, pour de meilleures prises.

Mes yeux s’illuminaient, alors qu’on se préparait pour la première photo. J’étais assise contre elle, toute souriante. Oui, un sourire entièrement sincère, contre ma chevalière servante, toute aussi souriante. La deuxième photo suivit le même schéma.

Néanmoins, pour la troisième… OW !

C’parti !

Le flash partit, immortalisant ce moment où nous étions toutes les deux sous henge. J’avais repris la forme du Raikage, tandis qu’elle s’était métamorphosée en un gradé de Kumo, que je ne connaissais pas. En tout cas, le Raikage qui n’était autre que moi était contre lui, dans ses bras. C’est chou. J’aime.

Pour la suivante, doigts en « V », et un baiser sur la joue du shinobi inconnu, sous la forme du Raikage. Ca c’est de la photo ! La suite se continua de la même manière, sauf que la transformation de la Bakushô avait cédé, la laissant seul avec le Raikage pour une cinquième photo, alors que j’annulais à mon tour ma transformation pour une photo finale… en grimace !

Cette séance photo n’avait duré que quelques secondes, voire une minute au grand maximum… et ce fut un moment juste exquis. Je crois que je n’ai jamais autant ri de ma vie. Surtout lorsque l’on voit la fourberie de ma partenaire de nuit, qui avait envoyé une photo du Raikage et de son gradé, dans son bureau directement. Quelle folie ! Mais j’adore l’idée !

Merci beaucoup ! J’t’adore toi, j’vais prendre soin de ces photos ! Hihi !

Ah ça, oui. Ces photos pourraient même devenir un bien inestimable à mes yeux… un amour que je n’ai pas vraiment depuis toute petite…

Elle me porta sur ses épaules, disant qu’il vaudrait mieux se planquer. En effet, c’est pas plus mal… M’agrippant à elle, je posai le profil de ma tête sur le sommet de son crâne

Un plan… euh… euuh…

Un bâillement, tandis que mes paupières commençaient à devenir lourdes. Le ciel commençait un peu à s’éclaircir… j’ai tenu jusqu’au jour ? Je suis grande maintenant… !

J’ai… j’ai un peu sommeil… et…

Et jamais je n’ai eu l’occasion de terminer cette phrase, le sommeil m’ayant emporté dans le monde des rêves. Un monde qui ne sera néanmoins jamais aussi magique que cette nuit passée avec elle. Rien au monde ne pourra être mieux que cette nuit-là.