J'étais restée, je m'étais caché sous une couverture et j'ai attendu. Je ne me souviens plus trop de la veille, comme un affreux cauchemar que mon esprit refuse d'appréhender. Enfin soit, aujourd'hui est un autre jour. Nous sommes partis tous les deux laissant Yuki aller seule faire ce qu'elle à a faire, je n'ai pas osée lui parler avant notre départ, je ne voulais pas la faire souffrir encore. J'aurais voulu lui dire de ne pas mettre sa mission en danger pour moi, mais je n'ai pas réussi à la regarder dans les yeux alors lui parler directement. Et puis je pense qu'elle ne m'aurait pas écoutée de toute manière, je vais donc avoir le droit à un petit passage par le village, mais je n'irai pas voir les miens tout de suite. Suivant le résultat des négociations entre Yuki et Kazekage-sama, trois avenirs se portent à mon esprit : l'exil, certainement en suivant grande-soeur, être laissée ici par celle-ci avec grand-frère si elle réussit à convaincre l'ombre du pays du vent de ce qui est réellement arrivé et le futur le plus probable, la prison, Ergastule me tend les bras plus assurément que jamais. Alors que je descends de la monture et lance un regard neutre à celui qui m'accompagne, je vérifie que mon épaisse tenue de travail couvre bien tout mon corps et de toute manière en dessous j'ai effectué un Henge au cas où pour cacher la marque.

"Si ça tourne mal, je ne veux pas que vous vous créiez de nouveaux problèmes par ma faute."

Si cela ne tenait qu'a moi, je pense que je resterai dehors à attendre, mais d'un cela serait étrange et éveillerait l'attention des gardes, de deux il faudra bien que l'on prenne des provisions si je dois repartir et je risque de devoir faire un tour à la maison pour récupérer et sceller un maximum de matériel qui m'appartient. Je n'ai pas choisi d'être une sorte de hors la loi, d'être une traitresse, ce sont trois anciens qui me l'ont écrits sur mon poignet contre mon grès. Je regarde le Kakumeigun d'un visage sans vie, je n'ai pas la force de me forcer à sourire surtout depuis ce que j'ai fait la veille, je m'en veux tellement et pourtant je n'ai pas compris, pas tout. Je me place à côté de lui, pendant un instant j'ai hésité à lui tendre le bras, je l'ai fait une petite question puis je me suis rappelée de la réaction de Yuki quand j'ai était nue devant lui, je ne veux vraiment pas la mettre encore plus en colère, je ne dois plus le toucher ni rien lui montrer de moi, je leur ai déjà fait suffisamment mal.

"Je vous ai créé tant de soucis, mais bientôt tout sera fini."

Je serais dans une cellule froide, isolée dans à l'ombre, dés qu'ils sauront que j'ai la marque des Furyous ils m'arrêteront je le sais pertinemment et essayer de me mentir serait vain. Pourtant je ne fuis pas, je ne veux pas abandonner Yuki qui en ce moment o un peu plus tard va se battre pour négocier ma liberté et de toute manière, je n'ai aucune envie d'être loin d'elle. Dernièrement j'ai ressenti beaucoup de choses, mais rien de semblable à ce qui est maintenant en moi.

"L'idée de savoir que grande-soeur... Que Yuki va se battre bec et ongle pour mon bien-être après le mal que je lui ai fait me fait mal, j'ai une douleur à la poitrine comme si ont m'arracher le coeur à mains nues et qu'on le serrer avec force et sadisme."

Ma respiration saccade quand je pense à cela alors que de nouveau j'ai une fuite oculaire. Oui je sais que je pleure, mais utiliser ce genre d'expression dans mon esprit permet de mieux gérer et accepter ma différence.

Avec tout le mal que je leur ai fait à Yuki et Kibō pourquoi continues ils de m'aider comme ils le font ? Je me demande si à leurs places je l'aurais fait aussi et suite à long instant de réflexion je me dis que si ce n'était pas forcement le cas avant, cela le serait maintenant. Enfin, si je sors un jour Ergastule ce sur quoi je ne parierais pas si j'avais la moindre considération pour ce genre de pratique hasardeuse. Il ne veut pas m'abandonner, et ce malgré que je lui ai demandée de le faire, est-ce la logique des personnes qui tienne à vous-même un minimum ? Mais pourquoi alors, cela ne fait même pas une semaine que l'on s'est vue, Yuki encore il y a un lien fort entre nous puisqu'elle m'a sauvée la vie et partages mes secrets... C'est idiot, lui aussi en fait, ma logique se désagrège d'elle-même et le fait que l'on soit du même village doit jouer en ma faveur aussi. Je n'ai pas envie d'être ce genre de personne, ces froids manipulateurs, même si mentalement je suis adapté à ce type de rôle, je ne l'apprécie pas du tout. Alors que mon grand-frère de cœur fini de remplir les papiers, il revient me rassurer, le sceau ? En fait c'est d'une logique tellement évidente que cela ne percute même pas mon esprit, d'autant plus que je lui fais confiance et donc, que je sais qu'il fait cela avec d'excellentes raisons. Je le regarde un long instant, sans trop savoir quoi faire.

"Si je te remercie comme je l'ai fait avec Jisetsu Arekushi, je crois que grande-soeur va m'arracher les yeux ou la langue..."

Je réfléchie encore un peu et m'approche de lui, prête à me blottir contre lui, mais sans le faire puis le questionne du regard, peu importe s'il m'enlace ou me refuse cela, je lui dirais un merci avec une ébauche de sourire avant de conclure logiquement par cela :

"Puisque tu es résolu à aller jusqu'au bout de cette affaire, alors je ne reculerai pas Ki... Grand-frère."

Je fais venir mon petit drone à ballon via un sceau et écris rapidement une lettre, je m'étais résolu à ne pas le faire, à aller en prison sans un mot à ma famille et encore moins à mon clan, mais finalement ça serait injuste par rapport à mes deux protecteurs d'y aller perdante, même si je suis intimement persuadée au fond de moi de l'être. Une simple lettre pour rassurer mes parents et leur dirent que je vais me présenter et m'expliquer avec notre tant respectée Kazekage avant de voir la suite des choses et sort de mes affaires un tube de rouge à lettre, m'en met et met mes empreintes de lèvres dessus avant d'envoyer le tout, je sais qu'a cette distance mon messager de cuivre et de bois arrivera assurément à destination. Je me tourne vers mon accompagnateur, prise d'un doute.

"Pourquoi certaines femmes embrassent leurs lettres où mettent leurs parfums dessus ? C'est bien pour rassurer le correspondant et lui laisser une trace au cas où il faut le retrouver avec un animal ninja ?"

Dans le fond, je suppose que c'est la bonne réponse après plusieurs observations, en réalité je n'ai rien pour prouver la véracité de ma théorie. Maintenant que j'y pense, j'aurais un petit quelque chose à montrer à Habashi Zanshi pour faire patte blanches, montrer que je peux l'aider à trouver ceux qui contrairement à moi auront choisi la marque et puis le fait qu'on aille lui dire directement la vérité est un gage de respect et d'honnêteté non ? Je sors le parchemin et regarde celui qui en plus de m'avoir rassurée, a renforcé mon cœur suffisamment pour entrevoir cette alternative, aussi mince soit les chances pour qu'elle fonctionne.

"Qui ne tente rien n'a rien n'est pas ? C'est l'adage non ?"

Je me dirige alors vrai le palais de la la Godaime Kazekage, toujours en attendant son accord ou non pour, j'essayerai de lui prendre la main pour marcher, pas que j'ai besoin d'aide physiquement pour me maintenir debout, mais que je ne serais pas contre son soutien psychologique alors que mon esprit vacille encore vers le pessimisme et l'optimisme. Je lui laisse aussi le choix d'aller rapidement au but, ou d'y aller doucement.