Un jour on lui avait dit, que derrière chaque arbre, à la base il y avait une toute petite graine, mais que pour l’heure, elle n’était même pas ça.

Bien sûr, elle n’avait rien compris, dissipée comme elle était cette gamine, elle n’avait en prime écouté qu’à moitié, pour ne pas changer. Cependant aujourd’hui, le décor plaidait en sa faveur, la première fois qu’on lui faisait mettre les pieds en forêt, tous ses ombrages ou simplement la sortie en elle-même suffisait à l’envoyer dans un autre monde. Un qui n’avait de place que dans sa tête. La môme avait toujours eu trop d’imagination.

-Je fais le feu !
-Pas question.

Refreinait net la maternelle quand le père se marrait en attrapant sa princesse pour la reporter sur ses épaules. Mais sa majesté n’en avait aucune envie, ce qu’elle voulait elle, s’était courir partout !

-Un peu de calme la route est encore longue, on ne pourra pas dessiner dans le ciel si tu tombes de fatigue en chemin.

Eh oui, lui il avait toujours les mots pour faire mouche, un beau parleur, on savait d’où la brune tenait ce trait et au final, les secousses et l’envie en venait à bout, ses petits yeux dorés se fermaient d’eux même quand son menton trouver le sommet d’un crâne en oreiller. Puis quelques heures après une discussion saccadée arrivait à ses oreilles.

-Je t’avais dit qu’avec Miaë on ne traverserait pas la forêt à temps. Je refuse de camper ici.
-On placera une barrière de fuin si ça peut te rassurer, j’avais promis un camping en forêt après tout !

L’homme ria ce qui sortait davantage sa fille de ses songes, mais son côté feignant la garder en mode larve quand sa mère finissait son argumentation en vain.

-Tu monteras la garde je t’avertie, n’imagine pas dormir !
-Je n’en avais pas l’intention…

Dernier marmonnement, les autres étaient trop bas et progressivement, son sommeil lui revenait et à quelques moments, leur fille avait bien eu l’impression d’entendre leur voix et quelques rires étouffaient, puis, bruit de pas et le silence religieux…

-Juste quelques minutes…

Et tout autant de plus avant que la princesse n’ouvre les yeux qui captaient l’ombre de la danse d’un feu. Redressée si tôt et silencieuse, son petit minois observa autour un instant… Personne. Son regard vif repérait très vite les bouts de papiers sur les arbres autour d’elle, pas pour autant que sa silhouette n’avait pas dépassée ces derniers, elle s’effaçait même bientôt dans la fausse pénombre. Un jour de pleine lune et la fille n’avait pas peur du noir, elle l’adorait en fait, on y faisait les plus beaux feux d’artifices… Une autre histoire.

Dans celle-là, il était gagné d’avance que la quitter du regard n’avait pas été avisé et que se paumer, sans s’inquiétait pour autant, Miaë savait le faire. Un papillon de nuit et voilà, toute son attention captée et les pas qui s’enchainaient dans un calme religieux et le silence, on lui avait appris déjà cet art-là. Démarche de chat et même regard en en croisant un autre, pas un qu’elle connaissait. Un nuage se soufflait juste assez pour que la lueur lunaire ne dévoile un peu plus sa trouvaille. Une aux lèvres plus rouges qu’elles le devraient.

Pas de quoi l’alarmer.

Un sourire quand c’était son tour de passer sous le projecteur, pas un mot pourtant, enfant solitaire, elle ne voyait pas d’autre enfant, pas beaucoup de monde non plus était capable de l’approcher, à croire que ceux qui l’avaient fait naître avaient peur qu’elle se casse au moindre contact. C’était exagéré et dangereux. La preuve, elle était encore plus kamikaze et insouciante que la norme.

-Qu’est-ce que tu fais ?

Questionnait-elle simplement en observant ce qui ressemblait à des restes…

La nuit, le seul moment de la journée où je dévoile mon vrai visage. En douce, je sortais de ma petite maison sur la pointe des pieds. Le moindre faux pas pouvait me coûter cher. J'étais un petit garnement à l'époque. J'ignorai mes parents, car malheureusement, ils faisaient de même. Mon père ne voulait pas que je chasse avec lui pendant la journée. Par conséquent, je m'organisai mes propres traques. Pourquoi ? Parce que j'en ai besoin. Mes parents me nourrissaient sans problèmes, mais j'avais besoin de cette sensation de chasse et de meurtre. Cependant, je ne voulais pas tuer un animal pour rien. Non. Il me fallait honorer cette brave bête. À chaque fois, je découpai sa peau et mangeai sa chair directement sur l'animal, sans aucune cuisson. Je ressentais un bien fou et en même temps, une inquiétude. Combien de temps allait durer cette envie de manger des animaux ainsi. Allait-elle progresser ? Devenir plus intense ? Je ne savais pas ce que le futur, mais je savais pertinemment qu'il ne serait pas brillant.

Une fois sorti de ma maison, un monde incroyable et mystérieux s'offrait à moi. Je ressentais chaque pas que je faisais. L'herbe fraîche sous mes pieds, une légère brise dans mon cou, des nuages au-dessus de mes épaules et ce plafond d'étoiles au dessus de ma tête. La nuit était vraiment magique. Cependant, je n'étais pas dans cette nature sauvage pour la contempler, mais pour bien ôter quelques êtres vivants de celle-ci.

J'entrai dans une forêt dense qui devait regorger de proies succulentes. À cette époque, je commençais à devenir un bon chasseur. Bien entendu, j'ai dû m'exercer des nuits entières afin de comprendre, analyser, vivre comme l'animal que je traquai. Mon premier modèle était le lapin. Ce n'était pas le plus facile pour commencer, mais je m'étais dit qu'au moment où j'arriverai à attraper un lapin, je serais assez rapide pour attraper les autres animaux de cette forêt. Bien entendu, il y en a eu des lapins qui se sont enfuit. Je me suis même enfuit face à un lapin adulte. Enfin, je m'égare.

Le moment où la plupart des créatures sont faibles est la nuit. Celles-ci dorment et font confiance à leur habitat pour les protéger. Cependant, quand l'Homme rentre action, ils ne sont plus en sécurité. Avant, mes pas étaient lourds et le moindre animal pouvait les entendre à des mètres. Cependant, ce n'était plus le cas. Je me déplaçai tel un assassin. Je me cachai dans l'ombre et utilisai le décor à mon avantage.

C'est ainsi que je me retrouvai perché sur un arbre chassant un mulot qui m'avait regardé de travers. Quoi ? J'étais gamin ! Bref, je me déplaçais de branche en branche afin de tenter de surprendre ma cible. Celle-ci avançait aléatoirement dans ce bois éclairé par ce plafond de lumières. Je le distinguai clairement, mais il ne me laissait aucune ouverture.

Soudainement, mon regard sur une fille, sûrement le même âge que moi, avec une longue chevelure brune. Mon homologue naviguait aléatoirement dans les bois. Elle me faisait penser au mulot que je chassais. D'ailleurs, je viens de le perdre de vue. Maudis soit-tu enfant des ténèbres ! N'ayant plus de cibles, je décidai de tester mes compétences de furtivité sur une vraie personne. Doucement, je m'approchai d'elle tout en restant caché dans les arbres. En approximativement 0,3 sec, elle lança dans le vide un « Qu'est-ce que tu fais ? » La mission fut un échec. Il me fallait réagir vite. Je fis la première chose qui me passa par la tête.

Cri que je fais:

Bon, je l'admets, c'est de la merde. Voyant ma supercherie grotesque, je décidai de descendre et prendre la parole.

« Je chasse le mulot. »

Elle pouffa de rire un instant…

Bon ce n’était pas très poli et il aurait été bien venu de se retenir, mais c’était tellement de circonstance ! Se reprenant un peu quand même, la môme examina la zone autours d’eux avant de déclarer perplexe…

-La nuit… ça dort pas ces bêtes là le soir ?

D’elle-même sa tête se penchait sur le côté en disant cela, pour elle tout le monde dormait le soir, la preuve que non, elle n’était pas une exception dans le genre amoureux des expéditions nocturnes, cependant, même sa jujote fantaisiste se rendait compte que quelque chose clochait. Normal deux gosses au milieu de la forêt si tard le soir ? Elle se retourna si tôt pour regarder derrière elle, en théorie, elle n’était pas seule, juste elle avait égarée ses parents quelque part… Un haussement d’épaule, bah ils n’allaient pas se perdre, par contre, elle pourrait bien éviter une fessée en ne se faisant pas prendre hors du camp !

Elle réalisait soudain, son envie d’évasion mal avisée ! Sa main se refermait dans celle du jeune inconnu qui n’avait rien à voir avec l’histoire, tant pis pour lui ! Voilà qui ne l’empêchait pas de le mêler à ses affaires en le traînant avec elle au pas de course encore plus loin de son point de départ. Que voulez-vous, c’est con à cet âge-là…

-Dépêche-toi ! Faut pas qu’ils nous trouvent !

Echapper à des shinobis confirmés allait être compliqué, mais par chance ou non… Ils étaient occupés, voilà qui leur laissait un peu de temps, mais bien sûr, la Bakushô ne le savait pas, d’où sa hâte. Ce n’était qu’après avoir perdu son souffle qu’elle se décidait à s’arrêter, histoire de pouvoir retomber sur ses genoux sans se faire mal. Elle était douillette un minimum à cette époque-là. Encore une fille du moins…

-Toi aussi tu campes par ici ? Je veux dire, tu sais imiter autre chose que les moineaux ?

C’était mulot qu’il avait dit pourtant non ? M’enfin, ce cri… Non, non, elle ne se moquait pas même si elle riait malgré qu’elle peinait à reprendre son souffle, ses fesses rejoignaient le sol et un semblant de sérieux lui revenait.

-C’est quoi ton nom ?

Miaë ou l’art de ne pas passer par quatre chemins… Pour preuve.

-Sinon pourquoi tu chasses le soir ? Je peux jouer moi aussi !

Inutile de penser qu’il pourrait refuser l’offre, elle s’inviterait de toute façon et aussitôt, elle l’imita, le cri d’animal se révéla tout aussi peu réussi… Quelle fine équipe qu’on tenait là !

Un mulot ... Sérieusement ! J'étais vraiment inconscient à l'époque ! Mon objectif était de chasser le mulot. Enfin, ce n'est pas bien grave et surtout, ce n'est pas le plus étonnant. En effet, quelle est la probabilité que deux enfants se retrouvent dans une forêt aussi tard ? Franchement, c'est plus qu'improbable. De plus, cette jeune fille connaissait la raison de ma présence en ce lieu, mais la sienne était inconnue. Il me semblait logique de lui demander tôt ou tard. Cependant, ce n'était pas le bon moment.

En effet, la jeune fille aux cheveux bruns se mit à rire. C'était très court, mais assez humiliant. Enfin, rétrospectivement, c'est humiliant, mais à ce moment-là, j'avais sûrement souris aussi. Après tout, je savais pertinemment que mes actions étaient idiote, mais j'avais eu le droit à un sourire et du coup, c'est assez rentable !

Ce bout de femme me sortit de mes pensées en me demandant si les mulots ne dorment pas la nuit. En effet, cette brave bête devait sûrement dormir et j'ai dû le réveiller en passant à côté de lui. Ce qui, du coup, explique le regard de travers. Pauvre bête ! Enfin, revenons à la question. Celle-ci était un peu bête. Non, elle n'était pas bête, mais plutôt rhétorique. Elle posait la question alors qu'elle savait déjà la réponse. Sauf que bon, rhétorique à ce moment-là, faut oublier pour moi. Du coup, je m'apprêtais à répondre, mais je vis cet enfant se retourner sans cesse. On avait l'impression qu'elle avait peur d'être observé ou quelque chose dans le genre.

De nombreuses hypothèses fusaient dans ma tête et je fus brutalement ramener à la réalité. En effet, cette parfaite inconnue me prit la main et me traîna, de force, bien entendu, vers un autre endroit que celui-ci. Je n'avais même pas eu mon mot à dire que j'étais embarqué dans une aventure que je ne désirai pas vraiment. Enfin, à cet heure-ci, tout peut arriver !

D'après les dires de la jeune kidnappeuse, il ne fallait pas trainer, car sinon, des personnes allaient la retrouver. D'accord, bien, jouons le jeu alors. Je commençais à courir afin de ne pas ralentir notre petit groupe de deux. Après plusieurs minutes, nous décidions de nous arrêter, car bon, c'était fatiguant ! J'allais enfin pouvoir poser quelques questions.

« Qui sont les gens qui ne doivent pas te trouver ? »

J'aimerais quand même savoir pourquoi je cours. Ça me paraît logique non ? En tout cas, l'inconnue n'avait pas la langue dans sa poche. Elle me demandait si je vivais par ici et essayait ensuite de masque sa question par une autre question orientée sur l'humour. Bon, on se doute qu'à l'époque, je n'avais pas compris cette tirade dans ce sens. Enfin, elle avait eu le mérite de me vexer un peu et je devais donc lui répondre.

« C'était un mulot ! De toutes façons leurs cris sont pareils alors bon ... »

Oui, je n'aimais pas trop qu'on se moque de moi. Enfin, pour le coup, je l'avais bien pris.

« Oui ! Ma maison est par là-bas derrière les grands arbres ! »

Je donne toujours l'endroit exacte de ma maison à des inconnus. Toujours. Plus sérieusement, je vis la jeune fille s'asseoir sur la terre dur de cette forêt et je fis pareil pour ne pas rester le seul debout. Elle me demanda naturellement mon nom et, ça va de soi, j'allais lui donner. Après tout, je lui ai déjà donné mon adresse donc bon, on n'est plus à ça prés.

« Shinji ! Et toi ? »

La question suivante était beaucoup plus embarrassante. Pourquoi je chasse le soir. Je ne pouvais révéler la vraie raison. Après tout, si je lui expliquai que j'avais besoin de tuer et de manger des animaux comme ça, je pense qu'elle aurait décampé aussi vite qu'une mulot ! Du coup, je répondis en soit, quelque chose qui était vraie.

« J'ai toujours du mal à m'endormir le soir. Alors, je vais dehors m'amusait et je reviens pour faire dodo. Mais tu sais, la chasse c'est pas très marrant... On peut, peut-être jouer à un autre jeux ? »

-Miaë, nous on campe ici, papa a promis, mais maman ne voudrait jamais que je me promène seule dans la forêt, mais moi j’avais envie !

Envie de découvrir le monde, besoin de courir à tout va sans personne dans les pattes, la fille voulait l’indépendance, l’aventure, un brin d’adrénaline, pas consciente que c’était une chance d’être aimée et couvée, un luxe par ses temps troublés. Ainsi c’était bien connu, l’humain était un éternel insatisfait.

-Je n’ai pas peur comme elle !

Ah ça non, sa plus grande faiblesse sûrement, son inconscience ou ce refus de la réalité, même la plus flagrante. La petite fille l’écoutait avec attention, à son aise, c’était assez rare, elle n’aimait pas les autres enfants, ils pleuraient trop vite quand elle jouait avec eux ou alors ne comprenaient rien, mais alors rien de rien ! Sentie comme inspirée par son jeune camarade, elle se prenait au jeu justement.

-Quoi comme jeu ? Imiter les moineaux ?

Un petit rire taquin, dans sa nature depuis très longtemps ce trait de caractère, la preuve.

-Moi aussi j’ai du mal à dormir le soir, j’aime la nuit parce c’est calme, sans personne, parce que c’est interdit de se promener la nuit.

Défier l’autorité, elle adorait ça, son plus grand et jeu préféré même faut croire. Chasser ? Beaucoup moins, trop compliqué et souvent sans succès pour elle qui n’était pas très patiente, un problème, c’était évident.

-A quoi tu joues alors ? Cache-cache ?

Elle lui fit un sourire espiègle…

-Où alors à chat ?!

Elle laissait glisser sa fine écharpe de son cou avant de la tendre pour recouvrir les yeux de son compagnon de jeu, un rire enfantin qui se perdait dans le bruit doux de la forêt.

-C’est toi le chat !

Et la voilà qui filait entre les arbres sans s’arrêtait de rire, une façon de s’assurer qu’elle était facile à suivre, pas consciente que ce n’était là que des jeux où il fallait au moins être deux ? Si justement, pour ça qu’elle avait choisi ceux-là, elle avait observé comment il se jouait, mais jamais elle n’avait été actrice de la scène. Pourquoi ? Une question à laquelle aujourd’hui elle n’aurait su répondre et c’était avec une dextérité certaine qu’elle se faufilait au travers de leur terrain de jeu, mais la fuite tournait court, quand sa maladresse la rattrapait, un pied prit dans une branche et la suite inévitable. La chute. Un simple « Aie » et aussitôt elle relevait sa tête au menton écorchait, dans son coude et son genoux venus amortir l’impact. Elle fit une mine boudeuse, mais rien de plus, une tête dure, comme un roc.

-Il y a que l’eau quelque part par ici…

Histoire de nettoyer ça, mais dans cette pénombre, elle ne voyait presque rien…

-Shinji ?

Murmurait-elle à peine en entendant un bruit qui approchait d’elle…

Voilà ! J'avais enfin le nom de cette jeune fille. Miaë. Voilà qui est peu commun. Il est vrai que Shinji ce n'est pas très commun non plus. Enfin bon, je pouvais enfin m'adresser à elle sans utiliser le mot inconnu. Qui plus est, Miaë m'indiqua qu'elle campait ici avec ses parents. Bon, il semblerait qu'il est un petit problème de compréhension avec ses parents. Sa mère ne voulait pas que la jeune fille sorte se promener alors que le père lui, n'y voyait aucun inconvénient. Comme toujours, la mère a utilisé son autorité suprême et Miaë ne pouvait pas sortir du camp. Il faut donc croire que la jeune demoiselle avait déserter son poste de fille à maman. Il était donc fort probable que ses deux protagonistes étaient les fameux poursuivants de la précédente course poursuite. Tout s'éclairait dans mon cerveau ... Enfin, maintenant je comprends. A l'époque, j'étais juste content de voir que je n'étais pas le seul à lutter contre la volonté de mes géniteurs. Enfin bon, comme le disait cette brave fille : « Je n'ai pas peur comme elle ! »

Bien oui. Nous n'avions tous les deux pas peur de nous balader dans une forêt la nuit. On en avait dans le pantalon quand même ! Bon je n'espère pas pour elle... ou lui. Bref, pas de temps à perdre. Il fallait trouver un jeu afin de s'amuser, de passer le temps. C'est bien de rester éveillé, mais faut-il encore trouver un but. Normalement, le mien était la chasse, mais pour le coup, il était temps de revoir mes objectifs. Il nous fallait un jeu sympathique pouvant se jouer à deux et qui utilise l'espace qui est à notre disposition. Bien entendu, pour continuer dans l'hostilité humoristique, la vilaine petite fille lança tout d'abord une simple question en demandant quoi comme jeu. Mais la suite était plus cinglante. En effet, elle proposa d'imiter les moineaux.

Je ne pus me contenir et je riais avec elle sur ce petit pique. En trouvant un moment pour respire entre deux rires, je pris la parole.

« J'étais si mauvais que ça ? »

Bien entendu, je n'attendais pas vraiment de réponse, mais je me devais de rebondir sur les propos de mon homologue. Miaë m'expliqua qu'elle avait aussi du mal à dormir le soir, car elle aime le calme de la nuit et aussi, car elle n'a pas le droit de profiter de la nuit. C'est bien connu, l'Homme va toujours tenter de faire ce qu'on lui interdit de faire. Nous sommes réellement des êtres complexes. Enfin, en tant qu'enfant, j'étais d'accord avec elle et je faisais, d'ailleurs, la même chose qu'elle. Sans tarder, elle me proposa un cache-cache. C'était en effet, une bonne idée et ... Attention, je connais ce genre de sourire. La vilaine fille a une idée derrière la tête. Un chat ? Pourquoi pas. J'étais content de voir qu'une personne était aussi motivé pour jouer avec moi. C'était vraiment un bon moment. Cependant, Miaë me banda les yeux avec son écharpe. Ne sachant pas ce qu'elle faisait, je la laissai faire. Après quelques secondes, elle m'indiqua que j'étais le chat. J'entendis ensuite son rire s'éloigner de plus en plus. Me serais-je fait avoir ? La réponse était oui.

« Tu vas voir ce que tu vas voir ! »

Game on ! J'enlevai son écharpe, afin de la mettre autour de mon cou et bondit sur un arbre afin de commencer ma chasse. Ma proie, Miaë. La bougre avait arrêté de rigoler et la localisation allait être difficile. Surtout que dans cette pénombre, on n'y voit comme à travers une pelle. C'est pour vous dire ! Je tentai d'observer les branches avec des traces, suivre des odeurs particulières, faire confiance à mon instinct. Cependant, je n'avais pas eu besoin. Au loin, j'entendis un « Aie » ainsi qu'un bruit sourd. Elle était sûrement tombée d'un arbre. C'était ma chance ! Je traversai avec vitesse un bout de la forêt et arrivai pile à la position de cette ancenne inconnu. Elle semblait avoir quelques blessures mais rien de bien grave. Je descendis doucement mon arbre pour me cacher dans un buisson. Je l'entendis se demander s'il n'y avait pas de l'eau quelque part. Cependant, en écoutant ses paroles, j'avais oublié d'être discret. Elle entendit donc du bruit et murmura un Shinji dans le calme monacale. J'avais été repéré. Il me fallait agir et vite. Je bondis de mon buisson en criant comme un aliéné !

« WAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA »

Je plaquai la jeune fille par terre. Ce n'était pas très respectueux, mais j'avais tenté d'amortir la chute au maximum. Pendant ce petit moment, je la regardai dans les yeux et avec un sourire plein de fourberie, je lui répondis.

« Maintenant, c'est toi le chat ! »

Je partis en rigolant vers la pénombre. Cependant, avant de m'éloigner, je pris brièvement la parole.

« Il y a de l'eau ici ! »

Elle se releva une mine de démon, pourtant, son émotion était toute autre et vite le rire qui lui venait, elle en oubliait l’eau, peu importe, une vraie sauvageonne, car après tout : C’était elle le chat.

-Attend un peu toi !

Marmonnait-elle en le poursuivant, pas décidé à perdre, mais il était rapide le bougre et habitué ça se voyait, plus qu’elle peut-être, mais la guettait peut-être aussi qui lui faisait perdre de la vitesse, dans un virage petit accotement, le chat tentait le tout pour le tout en bondissant sur sa proie. Bien sûr, elle n’avait rien de la dextérité, ni des réflexes du noble félin… Le résultat était plus un cafouillage qui ne sait-on pas par quel miracle, les conduisait tous deux à prendre un bain. Son tour de faire un plaquage dans un magnifique « splash » neuf chances sur dix qu’un des deux est pris la tasse dans ce point d’eau pourtant ridicule, un ruisseau… On savait qui hein. D’ailleurs la brune écartait sa tignasse trempée en se relevant…

-C’est toi le chat ? Poisson-chat !

Elle riait toute seule, il en fallait peu, surtout à cet âge-là où avec de la boue la morveuse lui dessinait des moustaches avant qu’un ‘atchoum » retentisse, au loin, on avait constaté son absence, panique générale… C’est Papa qui allait prendre cher ce coup là… Loin des soucis de la Bakushô qui pataugeait dans l’eau fraiche quand même pour éclabousser celui qui était censé la poursuivre, car la règle venait de changer faut croire…

-Interdit de sortir de l’eau, les poissons, ça ne courent pas sur terre !

En parlant de terre, on ramenait la gamine sur cette dernière son nom qui perçait dans la nuit, elle se stoppait net en l’entendant. Même pas l’idée qu’elle serait punie qui la gênait, elle n’y avait pas encore pensé, juste que, ils devraient arrêter de jouer. A nouveau, elle attrapait le chat, bien que cela aurait dû être l’inverse théoriquement…

-Dis tu sais où on pourrait se cacher, là où on nous trouverait pas ? Tu vis ici après tout...

Elle le tirait dans le sens inverse d’où venait l’écho des voix de ses parents, non pas question, elle ne voulait pas rentrer, d’autant que là, ils la ramèneraient directement à la maison !

-Je veux pas rentrer, je suis grande maintenant, j’en ai marre que c’est eux qui commandent ! Cachons nous, tu n’as pas envie de partir à l’aventure toi aussi? Tous les deux, on ira conquérir le bois ! A la chasse de tous les mulots !

Et les moineaux ? C’était hors de ses pensées faut croire…

Pas de temps à perdre ! Je devais déjà courir à toute vitesse pour éviter que la jeune fille me rattrape. Je m'étais enfin extirpé de ma condition de « chat » et je peux vous dire que je n'étais pas prêt à posséder de longues moustaches ! Enfin, bon, j'aime bien le lait, donc pourquoi pas ! Ce n'était pas le moment de rêvasser. C'était à maintenant à son tour d'avoir une queue ... D'être le chat quoi ! Elle n'était pas du genre à être un animal de compagnie, non ! Elle avait qu'une seule envie, me bondir dessus afin de me passer le flambeau des grands félins de la forêt. Heureusement pour moi, je connaissais cette forêt comme ma poche. J'étais habitué à évoluer dans ce milieu et pour le coup, cette partie de chasse était clairement à mon avantage. Du moins, c'est ce que je pensais.

En regardant par-dessus mon épaule, je vis Miaë bondir sur moi. Non, cette jeune fille n'était définitivement pas un chat. Ce saut digne d'une truite remuant sur le bord de la mer arriva quand même à me toucher. Il faut l'avouer, c'était humiliant. À me concentrer sur ce saut, je perdis beaucoup de vitesse et finalement, nous tombions tous les deux dans une étendue d'eau. La même que j'avais pointée au part avant. Cela m'apprendra à vouloir me vanter de mes victoires. Mes vêtements étaient tout mouillés et qui plus est, j'avais avalait une bonne quantité de cette eau au goût un peu bizarre. Le pire dans l'histoire, c'est que j'étais revenu à la case départ. Comme le signalait mon adversaire, j'étais de nouveau le chat, non d'ailleurs le poisson-chat. Mon visage laissa apparaître un léger sourire pendant quelques secondes. Après tout, j'étais de nouveau le chat et je n'aimais pas cette situation. De plus, la petite peste me dessina des moustaches avec de la boue. Me voilà maintenant avec des moustaches ... Ce n'est pas mon jour !

Néanmoins, l'amusement s'arrêta net qu'un une personne éternua. Je ne compris pas tout de suite la signification de bruit et l'inquiètude de la jeune fille. Cependant, je me rappelai très vite qu'elle était partie de son camp et que ses parents la cherchaient. Les règles venaient de changer. Interdit de sortir de l'eau. Un léger soupir sortit de ma bouche. J'allais finir par être malade avec ses sottises. D'ailleurs, ses parents étaient en train de l'appeller par son nom. Les choses devenaient de plus en plus sérieuses. D'un coup, Miaë m'attrapa et me demanda si je connaissais un endroit où l'on pourrait se cacher, car elle ne voulait pas rentrer chez elle. Ma réponse était rapide.

« C'est vrai que moi aussi, je n'ai pas envie de rentrer ... »

J'affichai un grand sourire.

« J'ai une idée ! Suis-moi ! »

Je commençai à courir en veillant sur la jeune fille. Elle était juste derrière moi et elle suivait chacun de mes pas. Par chance, je connaissais l'endroit qu'il nous fallait. J'avais repéré il y a quelques jours une cabane dans un arbre. L'endroit idéal pour se cacher ! Après quelques minutes de courses, nous arrivions au dis endroit et nous montions dans cette dernière. Sans attendre, je lui posai une question.

« Bon, on joue à quoi maintenant ? »

Chat haut perché... Une cabane en hauteur, bonne idée, bien qu'il faisait froid ainsi trempé maintenant qu'ils avaient arrêté de bouger, à quoi jouer maintenant ? Techniquement, ils jouaient déjà à cache-cache avec ses parents... Mais bon, si la course pour les fuir avait été amusante, bien qu'il avait été difficile de suivre le gamin pour elle, l'attente de les esquiver se faisait ennuyeuse, d'ailleurs, Shinji semblait partager l'avis en demandant la suite. Bonne question...

-Je ne sais pas, en plus il fait noir ici... D'habitude, à quoi tu joues toi ?

Seul ? Elle n'avait pas osé demander, encore que, fille unique, elle s'imaginait un peu que tous étaient dans le même cas.

-Tu as des frères ou des sœurs ? Moi non.

La brunette secouait la tête négativement. Comme opposé à l'idée. Autant questionner, bien que cela n'avait pas beaucoup d'intérêt. Soudain, elle se rappelait qu'il avait parlé de chasse... Est-ce qu'il ne jouait qu'à cela. C'était un jeu ça ? Miaë n'avait pas l'air convaincue, les rares fois où elle y allait, non seulement, elle s'ennuyait, mais en plus... Jamais fichu d'attraper quoi que ce soi. Pour manger, le resto c'était bien, meilleur que la bouffe à maman en tout cas.

-Tes parents aussi vont te grondé s'ils te trouvent dehors ?

La gamine fit une moue, avant un sursaut à l'entente d'une voix familière.

-Ils doivent être inquiets oui !

Une silhouette à l'entrée et le ninja du pays de la foudre s'invitait dans la planque, plus souriant fâché. Heureusement qu'on avait pas affaire à la génitrice ! Malgré l'ombre régnant ici, il semblait tenter de distinguer des traits de visage, abandonnant vite en créant de la lumière, du feu qui dansait entres ses doigts. Il fixa sa gamine avant de soupirer, accroupi, il saluait le môme quand même, bien qu'intrigué.

-Mais qu'est-ce que vous faites là si tard vous deux? Allez vous sortez de là, vite, je vous ramène.

L'homme n'avait pas le ton autoritaire, pas son genre de toute façon, bien qu'il réprimandait le fait que sa fille se soit éloigné, le sujet se stoppait quand elle rétorquait qu'il n'y avait personne à son réveil... Elle les cherchait et c'était perdue... Oui c'était une bonne baratineuse... déjà.

-Shinji peut rester avec nous ?

Le paternel fit un énième soupire.

-Bon tu habites où jeune homme ?

La brune lançait un regard à son complice, l'idée étant de tourner en bourrique le gêneur...

J'aimais bien cette cabane. J'y allais souvent quand la chasse n'était pas fructueuse. Je pouvais contempler la vue et aussi réfléchir sur ma propre personne. Comme vous vous en douter, je n'ai pas eu une enfance facile. Du moins, normal dirais-je. Ma journée se résumer à me lever, me laver, travailler, me nourrir et dormir de nouveau. La nuit était le seul moment où je pouvais accorder un peu de temps pour ma personne. C'était assez égoïste, mais croyez moi, c'était vrai. Toute la journée, je me sentais comme mort et je revivais la nuit. Un paradoxe assez puissant qui donnait à réfléchir.

Par conséquent, quand Miaë me demanda à quoi je jouai d'habitude, je ne savais pas quoi répondre. Plus j'y réfléchissais, plus il était clair que je ne m'amusais pas souvent. C'était grave, mais je pense que cette nuit doit être ce que j'ai vécu, de plus, amusant depuis très longtemps. J'avais vraiment pris une claque ce jour-là. Heureusement que Miaë était là. J'aimerais tellement que ce soit ma sœur où quelque chose comme ça. On pourrait tout le temps s'amuser.

Cependant, cela ne pourrait pas être possible. On ne peut pas s'extirper de notre condition. Qui plus est, ce qui rend ce moment amusant, fort et incroyable, c'est parce qu'il est unique. On le sait au fond de nous qu'il ne se reproduira pas. Et du coup, on profite au maximum de chaque seconde.

Des frères ou des sœurs ? Nous sommes deux Miaê.

« Je n'ai pas l'habitude de beaucoup m'amuser, donc je n'ai pas vraiment d'idée désolé ... Je suis comme toi, un enfant unique. »

La jeune fille aimait beaucoup parler, car à peine ma réponse était terminée, elle enchaîna avec une nouvelle question.

« Sûrement. Mais bon, mes parents ne sortent pas trop de leurs terres ... Encore moins la nuit ! »

Un rire moqueur venait succéder mes paroles. Après tout, c'était à la fois vrai et amusant. J'étais bien plus courageux que mon père alors que je suis bien plus jeune que lui. C'était presque triste, mais bon, je passai outre.

D'un coup, des paroles retentirent dans la petite cabane. Ce n'était pas Miaë et ce n'était pas moi. Aie. Les embrouilles arrivent. Impossible de voir qui était cette personne et il semblait que la réciprocité était vraie. Néanmoins, une petite flamme apparut dans la main de la personne qui était un homme. Vu la réaction de ma camarade de jeux, c'était sûrement son père. L'homme me salua et il demanda pourquoi nous étions ici à une heure aussi tardive. Il voulait nous ramener chez nous, mais c'était sans compter sur Miaë.

Elle insista pour que je reste avec elle. Comme on le sait, la fille a toujours le pouvoir face au père. En soupirant, il me demande où j'habite. Victoire pour les enfants ! Je pris mon air le plus innocent et répondit à cet homme.

« Je n'habite vraiment pas très loin ! Et ne vous inquiétez pas, je suis habitué à cette forêt, je pourrai rentrer chez moi tout seul. Vous n'avez vraiment pas à vous inquiéter. »

Une explosion dans la nuit...
Un arbre qui tombait... Puis un arbre... Et tous autour en fait. Le fascié du père était assez expressif sur la situation. Il éteignait sa flamme en s'invitant dans la cabane, un réflexe... un qui lui valait le sourire moqueur de sa fille, qu'il devinait bien plus qu'il ne voyait.

-La ramène pas, ta faute je te signale ! Bougez pas de là, je reviens une fois que ta mère aura fini de tout casser...

Il marmonnait dans sa barbe, pas gâté le pauvre type niveau femme décidément. Dans tous les cas, le plan se déroulait comme prévu pour la petite brune, la même qui capturait la main de son ami pour faire l'inverse de ce qu'on lui avait demandé.

-Je ne veux pas rentrer, toi non plus pas vrai ?

Mais fuir, on ne pouvait pas le faire éternellement, mais l'enfance c'était la folie sans l'être, le pouvoir de croire encore et passer à un nouveau rêve en cas d'échec. Il n'en existait jamais vraiment.

-Tu n'as jamais quitté la forêt alors... ?

Et voilà, voilà d'où tout partait, cette idée ferme dans sa tête de quitter la couverture des arbres pour rejoindre le manteau du large, lui faire découvrir son monde à elle, comme il avait partagé le sien.

-Tu as déjà vu la mer Shinji ? Courrons jusqu'à la rejoindre, allez, allez !

Jamais inquiétée, pas de peur des conséquences, pas d'une grande réflexion, la Bakushô avait toujours était ainsi au fond. Quelque chose qu'elle avait gardé au moins.

-Il faut aller vers le nord !

Déclarait-elle, avant de poursuivre avec une connerie plus grosse qu'elle...

-Donc faut remonter le vent froid ! Logique. On piquera le bateau à mon Papy et on jouera aux pirates après les châteaux de sables. Et on rentrera que quand on en a envie, comme pour aller se coucher ! Quand on veut !

C'était de la conviction venant de la sale gosse, si si. Une chose qu'elle n'allait pas conserver malheureusement, à moins que cela ne lui revienne ?.

-Et puis de toute, si on nous attrape avant, on ira quand même, même si on doit attendre d'être grand s pour revenir se chercher.

Une secousse de la tête pour appuyer ses propres dires... Les choses pouvaient-elles être aussi simples que cela... ? En tout cas, son père l'avait facilement retrouvé...

Quelle difficulté cela avait été pour arriver là. Sa mémoire avait gardé chaque image du lieu, mais aussi parfait pouvait être son souvenir, y arrivait depuis là où le fil de la vie l'avait faite atterrir avait été tout un sport. Faute de temps et d'énergie ou simplement parce qu'elle le savait bien au fond d'elle. C'était pure folie. Le doré de ses yeux fixait longuement la cabane délabrée en cette fin d'après-midi plus ou moins de dix ans après la dernière fois qu'elle l'avait foulé. L'endroit était différent de jour, le manteau de la nuit lui avait donné plus de mystique à s'abreuver. Le jour où l'on devenait grand? C'était ce qui parmi tout, lui était resté le mieux en mémoire et précisément, aux yeux du monde, cette année en particulier signait son adhérence au monde adulte il paraît, tant mieux, car sa taille laissait encore à désirer. Mais pour elle, c'était cette date qui le ferait, bien qu'elle ne soit pas celle de sa naissance, comment son camarade aurait-il pu la connaître ? Mais peut-être qu'il avait gardé le jour, comme elle.

Peut-être pour ça qu'elle venait passer la semaine ici depuis qu'elle avait acquis une certaine indépendance. C'était reposant, mais ça ne lui avait donné ce qu’elle était venu rechercher , encore que si, quelque part. La fille jetait son sac au sol sans précaution pour escalader le tronc qui l'amenait à la cabane, elle restait au bord de l'entrée, les pieds dans le vide et les bras en arrière pour retenir son poids quand son menton relevait, elle regardait en haut, le ciel et ses nuages. Comme à chaque fois.

Je n'avais plus qu'à espérer. Après tout, le père de Miae semblait être le gentil de l'histoire. Bon après, je ne connais pas personnellement ses parents et d'ailleurs, j'apprenais à les connaître suit à une grosse explosion dans la nuit. Je jetais un bref coup d'œil hors de la cabane et je vis une succession d'arbres tomber. Croyez-moi, ce n'était pas très rassurant ! Surtout vu la tête du père de la jeune fille. Bien entendu, Miae s'empressa de se moquer de son paternel. Pourquoi ? Tout simplement, car c'était la mère de cette dernière qui effectuait ce carnage de conifères. Le père stoppa sa fille en lui disant d'arrêter et que nous devions attendre son retour ici.

Bien entendu, nous étions tous les deux pas de cet avis et c'était tant mieux. Personne ne voulait rentrer chez soit et Miaë me posa justement la question... Elle le disait qu'elle ne voulait pas rentrer et je partageais son avis.

« Bien sûr que je ne veux pas rentrer ! »

Il nous fallait donc préparer notre plan de bataille. La fuite n'allait pas être facile. Il y avait les deux parents de Miaë contre nous, deux jeunes pouces tentant de dépasser le couvre-feu. La tache n'était pas aisée, mais elle n'était pas impossible ! Nous pouvions le faire. La jeune fille me demanda si je n'avais jamais quitté la forêt et en effet, elle avait raison.

« Malheureusement, je n'ai jamais pu quitter cette forêt. Mes parents me l'interdisent ... »

L'idée était lancée. Nous avions maintenant un objectif, sortir de cette forêt. Je voulais découvrir de nouveaux horizons. Ces arbres étaient comme les barreaux d'une prison. J'avais enfin l'impression, de peut-être, toucher à une morceau de liberté. La brune me demanda si j'avais déjà vu la mer et elle me proposa de courir jusqu'à la rejoindre.

« Je ne l'ai jamais vu ... Je te suis Miaë ! »

J'écoutai les paroles de cette dernière et je repris la parole

« Remonter le vent froid vers le nord ? Ça ne me fait pas peur ! On doit le faire ! J'espère que ton papy ne va pas nous en vouloir. Enfin, c'est pour la bonne cause. On ne peut pas arrêter un pirate en pleine expédition ! »

J'étais tellement heureux. J'avais l'impression que le monde nous appartenait.

« On ne pourra pas nous empêcher de le faire que ce soit maintenant, demain, dans dix ans, dans cent ans, on le fera ! »

Alors que nous allions partir en direction du nord, le père de Miaë était déjà de retour. Il prit sa fille, me regarda quelques secondes et disparu. Le voyage était fini. Ma camarade d'évasion avait été libéré et j'étais resté dans ma cellule. Pour combien de temps encore ... Je ne sais pas. Tout d'un coup, la nuit ne semblait plus aussi belle. C'était sûrement parce qu'elle se terminer et que le soleil se levait. Il me fallait rentrer chez moi avant que mes parents se réveillent.

Un peu plus loin sur le chemin de notre héros …

Je venais de revenir de chez Han. Nous avions mangé un succulent repas que nous avions chassé ensemble. Un jeune fermier qui était seul avec ses animaux. Une cible isolée, une cible trop facile pour, mais un cible adéquate pour mon maître Han. L'âge ne lui fait pas de cadeau et il doit compter ce paramètre dans son équation du meurtre. Néanmoins, il pouvait toujours compter sur moi, son élève qui n'oublie jamais d'où il vient et ce qu'il a fait pour moi.

Je revoyais cette nuit, il y a dix ans. Lorsqu'il s'était introduit chez moi, tuer mes parents et m'avait demandé de le rejoindre. Il m'offrait la liberté, la puissance et l'ordre. Tout ce que je recherché. Bien entendu, j'avais dû faire des choses qui à l'époque, me dégoûtaient, mais maintenant, elles font partie de moi. Alors oui, j'avais mangé mes parents avec Han afin de passer dans une nouvelle ère de ma vie et ainsi, devenir un shinobi, un vrai.

En rentrant à Kumo, je passais par l'endroit que j'avais appelé « maison ». Ce temps est, bien entendu, révolu, mais une pointe de nostalgie gagnait mon esprit. Quelques souvenirs remontaient à la surface. Je retournai dans cette forêt que je connaissais par cœur. J'avais l'impression de me balader et de me revoir vagabonder dans cette forêt. Ces arbres étaient, de nombreuses fois, mon terrain de jeux, ma seconde maison, mon lit. C'était impressionnant de revenir ici. En balayant mon regard sur cette étendue d'arbre, je remarquai une vielle cabane où j'avais l'habitude d'aller. Très vite, je me dirigeai à celle-ci et je vis une personne. Au début, elle me semblait inconnue puis ...

« M … Miaë ? »

Un mot ou plutôt son prénom qu'elle reconnaissait, la fille se remettait droite pour regarder qui lui parlait, la voix ne lui était plus très familière, normal. Son regard se posait sur un brun... Il se faisait plus perçant par sécurité pour reconnaître des traits muris qu'elle avait gardé en mémoire, même si la luminosité était basse. Un court instant dans la cabane, il y avait eu la lumière et l'instant la Bakushô l'avait gravé. Après tout, c'était le capitaine de son futur navire de pirates non ? La pensée la faisait sourire.

-Shinji !

Elle le désignait toute assurée, qui d'autre pouvait être ici, la reconnaître elle, bien sûr, car son tempérament fougueux s'y portait, les années passées n'y pouvait rien, si tôt elle se redressait, c'était comme si la nuit de leur rencontre avait repris son cour. Ses bras étaient déjà autour de son cou et tout son poids sur lui ou presque, il était grand mine de rien.

-Tu m'as manqué !

Suite prévisible, rien de surprenant à sa familiarité non plus... elle était ainsi. Le fait qu'il se souvienne aussi, du moins assez pour l'appeler par son nom, assez pour revenir ici, hasard ou alors finement calculé comme elle ? La brune n'osait pas se heurter à la question, elle imaginerait ce qui allait lui plaire le plus et puis c'est tout.

-Tu n'as pas tant changé que cela, en tout cas tu es terriblement en retard....

D'au moins trois ans, si on comptait tous ses campings ici pour rien. Le dilemme était alors d'attraper sa main et rejoindre aussitôt les côtes, oui maintenant qu'elle savait que ça n'avait rien à voir avec le vent... Mais d'un autre côté, attendre le manteau de la nuit avec lui ici en prélude à l'histoire qu'on les avait empêché de poursuivre était tout aussi tentant. Le regard de la brune quittait un instant celui de son compère, bien réel après vérification, pour se relever vers le ciel qui s'assombrissait. Un visage mutin, elle se collait à lui toujours trop grand pour approcher au mieux son oreille.

-C'est toi le chat.

Qu'elle murmurait, avant de se dégager en le poussant, son petit doigt lui disait même bientôt poisson-chat, alors qu'elle prenait la direction du ruisseau en la tannant un peu... Mais avait-il conservé cet esprit joueur, son ami d'un soir... Mais le seul qu'elle avait gardé en mémoire.... ?

-Alors tu as fait des progrès ou tu es toujours aussi mauvais à chat ! Ou l'imitation du moineau...

Est-ce un mirage ? Je ne suis pourtant pas sous un soleil de plomb. Il ne fait ni trop chaud et ni trop froid, mais pourtant, j'ai l'impression d'être la marionnette de plusieurs hallucinations. Cette personne se trouvant dans la cabane ressemblait à Miaë. Cependant, le temps n'avait fait de cadeau à personne et nos visages, nos corps, nos esprits ont terriblement changé. Dix ans. Ce n'est pas rien. Cela représente un bon bout de chemin pour chacun. J'étais un enfant solitaire et perdu et je suis maintenant un haut gradé du village de Kumo ainsi que le chef de mon clan. Nous avons tous accompli des actions plus ou moins importantes en dix ans. Ces actions forgent un nouveau caractère. Je revois en face de moi la petite fille d'antan, mais est-elle restée la même ? Suis-je restai le même ? Malheureusement, je ne peux avoir de réponse pour l'instant, mais mon sens rationnel aurait envie dire que non. Il est impossible d'être la même personne qu'il y a dix ans. Nous avons cumulé de nombreuses expériences qui ont fait évoluer notre personnage.

La jeune femme était assise sur le bois vieux et raide de cette ancienne cabane qui était miraculeusement encore debout. Une voix retentit alors après mes paroles tremblantes et hésitantes. Un « Shinji » plein de joie et de surprise. D'un geste brusque et plein d'entrain, elle se redressa sur des jambes pour appuyer de tout son corps les planches grisées et détruites par le temps. Elle descendit d'un bon instinctif et me sauta dans les bras. Je fus surpris, puis heureux. Mes bras restaient, tout d'abord, collés à mon corps, puis, peu à peu, je l'ai entouré autours des épaules de la jeune fille ... Non, de la femme qu'était Miaë. J'avais un sourire en coin et c'était rare de me voir dans état comme celui-ci. Enfin, c'était mon amie d'un soir, et avec elle, je pouvais me dévoiler sans grande peur. Je n'allais pas me dévoiler entièrement non plus, mais bon, j'étais à l'aise avec elle.

Très vite, nous détachions nos bras l'un de l'autre et avec douceur, elle m'indiqua que je lui avais manqué. Elle savait sûrement que c'était réciproque, mais je me devais de lui dire.

« Toi aussi, tu m'as manqué ! »

Un sourire en coin, comme depuis le moment où je l'avais rencontré. Nos regards se croisèrent sans cesse. Nous étions en train de constater l'étendue de nos longues années sans se voir. La jeune femme avait gardé sa beauté et son charme, tout en grandissant d'une dizaine de centimètres. Elle restait, cependant, plus petite que moi. Néanmoins, quelques traits sur son visage avaient mûri avec le temps, ce qui faisait que je ne l'avais pas reconnu tout de suite. En tout cas, elle me signala que je n'avais pas tant changé que ça et par contre, j'étais terriblement en retard. Il est vrai que j'avais quelques années de retard, mais bon, à l'échelle d'une vie, ce n'est pas grand-chose. D'ailleurs, je me devais de lui répondre.

« Toi non plus tu n'as pas trop changé ! Désolé, il est vrai que je n'ai pas vu le temps passer. Enfin, comme on dit, mieux vaut tard que jamais. »

Je détestais être en retard à un endroit. J'avais pour habitude de venir à l'heure, voir en avance. Enfin, le rendez-vous n'était pas clair, mais bon, c'était mon erreur. Je regardai attentivement le ciel qui s'assombrissait au fur et à mesure que nous parlions. Il nous fallait nous hâter, car si nous voulions rattraper le temps perdu, une nuit ne nous suffira pas. Cependant, la jeune femme semblait avoir une idée. Elle s'approcha de moi tout doucement, se colla à mon torse pour atteindre mon oreille et murmurer ces quelques mots, « C'est toi le chat ».

D'un coup sec, elle me bouscula et partit dans la direction inverse. Elle avait gardé un esprit taquin et joueur. Chose que je n'avais pas forcement fait. Cependant, elle me rappelait mon enfance et mon esprit éprouvait une certaine nostalgie. J'avais envie de redevenir ce que j'étais. J'avais envie, de jouer avec elle. Cependant, attention, le jeu allait être d'un niveau bien plus élevé.

Pour me provoquer, elle me demanda si j'avais fait des progrès ou si j'étais toujours aussi mauvais à ce jeu. Sans attendre, je lui répondis.

« Des progrès ? Tu n'imagines même pas ! »

Pas le temps de rigoler, je concentrai mon chakra fûton dans mes pieds afin de charger à toute vitesse vers Miaë. J'étais arrivé en un éclair à son niveau et je lui touché l'épaule en lui murmurant dans l'oreille.

« C'est toi le chat maintenant »

Je continuai ensuite ma course pour arriver finalement vers ce fameux ruisseau. En utilisant mon chakra, je marchai quelques mètres sur l'eau et me tournai en direction de la jeune femme afin de mettre les points sur les i.

« Ce n'était pas du moineau ... Mais du mulot ! De toute façon, mon imitation a toujours été parfaite ! »

Spoiler:

Elle pouffait de rire, mais ça qu’après la surprise, qui au final n’en était pas une. Il était le meilleur des deux à ce jeu-là. Pas d’illusion là-dessus.

-Parfaitement imparfaite ouais !

Rattrapait-elle auprès de son compagnon de jeu qui y croyait encore ! Ou du moins défendait l’honneur comme il le pouvait.

-Du mulot, mais quelle idée d’imiter ça !

Sa présence à lui la frôlait, il la narguait et en rejoignant l’eau il signait son méfait, la brune quant à elle se stopper en l’observant souriante. Oh elle imaginait parfaitement ses progrès en fait, d’autant plus après la remise à niveau qu’il venait de faire, différents et identiques à la fois. Du moins tant que chacun d’eux jouait le jeu.

-Poisson chat.

Elle l’imitait pour marcher sur l’eau, quel dommage de ne pas avoir cet élément là pour le traîner sous l’eau… On ne pouvait pas tout avoir après tout.

-Alors, je vois que tu as le pied marin. Notre escapade en mer, tu es toujours partant ?

Sa main lui était tendue, ses doigts étirés pour se refermer sur les siens. Aussi simplement que cela, mais la brune ne tenait pas la position trop longtemps, elle faisait disparaitre sa main derrière son dos, capturant un parchemin qu’elle lui jetait aussitôt entre les pattes.

-Je suppose que tu es toi aussi devenu un shinobi de Kumo aux vues de ta démonstration. Amusant hasard, c’est un ordre de réquisition, falsifié… ça va de soi.

Cela la faisait rire, il n’y avait pas de quoi, comme le fait qu’il ne soit pas malin de dévoiler ceci à Shinji ou pas, dix ans qu’elle ne l’avait pas vu, un seul soir qu’elle l’avait connu, mais pourtant sa confiance était bien là. De toute façon pas dans sa nature d’être inquiète.

-Je suis patrouilleuse, un métier ennuyeux. Je suppose que tu as décroché quelque chose dans la traque… Après les moineaux… les pigeons… ?

Bon ok, elle se moquait un peu, mais c’était bon enfant, un signe de la tête pour lui proposer d’avancer vers le port ou ailleurs en fait, bien que l’idée folle de prendre le large ne l’avait pas quitté.

-Tu as quitté la forêt depuis longtemps ? Il me semblait que tu y vivais, mais je n’ai jamais retrouvé âme qui vive par ici et ce n’était pas faute d’avoir bien cherché.

Sacré Miaë, toujours le mot pour rire ! Elle avait toujours le dernier mot. Je pouvais sortir toute la puissance de mon éloquence, mais contre elle, je ne pouvais gagner. C'était frustrant de ne pas pouvoir gagner un débat contre cette jeune femme, mais bon, il faut dire que ces arguments étaient bons. Qui plus est, lors de notre dernière rencontre, je lui ai offert un plateau d'arguments qu'elle pouvait utiliser à sa guise. Pour n'en citer qu'un, mon imitation de moineau. J'étais jeune et pas brillant. Enfin, cela me faisait sourire d'évoquer ces vieux souvenirs avec elle. Mon imitation était parfaitement imparfaite comme elle s'amusait à le dire. Pour continuer dans l'amusement, elle m'indiqua que dans tous les cas, imiter un mulot n'était pas forcément la meilleure idée. Une fois de plus, que pouvais-je répondre ? Rien. Je ne pouvais que sourire bêtement.

Sans attendre, la jeune femme aux cheveux noirs me rejoint sur l'eau afin d'enclencher la deuxième partie de ce jeu : le Poisson chat. Même règles, mais dans l'eau. À l'époque, on était trempé jusqu'aux cheveux. Maintenant, on se tient debout sur l'eau. Le progrès est là ! Dans la foulée, la Bakushô me demanda si j'étais toujours partant pour notre fameuse escapade en mer. J'avais complètement oublié ce détail. Ma vie de shinobi m'a fait oublier mes plus heureux souvenirs d'enfance. Sans attendre, je lui répondis.

« Mais oui notre escapade ! Bien sûr que je suis toujours partant ! »

La main de cette jolie jeune femme se tendait devant ma personne. Elle était mon guide dans ce voyage qui nous menait vers notre enfance heureuse. Sans attendre, mes doigts se refermaient sur les siens. Son dos me faisait face et j'étais prêt à la suivre jusqu'au bout du monde. Je désirai plus que tout revivre ce havre de paix qu'était cette soirée de mon enfance. Tout en marchant, la brune me questionna sur mon appartenance au village de Kumo. Elle me précisa qu'elle était une patrouilleuse. Rien de bien passionnant. Elle supposait que j'avais décroché un boulot dans la traque où quelque chose comme ça. Ma réponse fut rapide.

« En effet, je suis Juunin de Kumo. Je n'ai pas encore eu la chance de traquer des pigeons, mais j'attends ce moment avec impatience ! Je comprends pourquoi je ne t'ai pas croisé à Kumo. Avec tes fonctions de patrouilleuse, tu ne dois pas passer beaucoup de temps au village. »

Tout se passait très bien jusqu'à la tirade de l'explosive jeune femme. Elle me questionnait sur le pourquoi de mon absence dans cette forêt. Elle voulait savoir depuis combien de temps j'avais quitté cette forêt qui était mienne fut un temps. Je ne voulais pas lui mentir, mais je ne pouvais lui dire la vérité. Comment expliquer à Miaë que mes parents se sont fait tuer par l'homme qui m'a, par la suite, pris sous son aile afin de me former et de m'ouvrir de nouveaux horizons. J'allais être contrait à utiliser le mensonge, mais cela ne faisait pas vraiment plaisir.

« Cela fait maintenant longtemps que je suis partie d'ici. Quand j'ai découvert mes capacités, j'ai tout de suite voulu intégrer Kumo. Je suis donc parti de chez moi afin de devenir un shinobi de Kumo. »

Je ne voulais pas donner plus d'explication, car après tout, j'avais menti, mais seulement par omission. Pour changer de sujet, je pris la parole.

« J'espère que tes parents ne sont pas en train de te chercher cette fois-ci ! »

C'était à mon tour d'être taquin.

« Que veux-tu faire, maintenant ? »

=):

HRP:

Alors la destination était prise et les pas lancés vers le sable chaud, ne tardait pas alors à revenir les bonnes habitudes, enfin si taquiner en était une.

-Oh tu penses que les parents s'arrêtent un jour de traquer ce que font leurs enfants ? Pas les miens en tout cas...

Roulement des yeux. Malheureusement hein ? Ou alors c'était une chance. La brune ne s'était jamais penchée sur la question, mais aujourd'hui une chose était sûre :

-Ils ne nous dérangeront pas en tout cas aujourd'hui !

Ni eux, ni personne ! Ah ça non. Quant au statut de son compère dans le village, rien de plus surprenant, elle ne relevait même pas son choix de départ, ça se tenait au final, la différence entres eux ? On lui avait mis un coup de pied aux fesses pour qu'elle suit cette voie. Peut-être que la nuance était plus importante qu'on aurait voulu le croire... ?

-Allez nous trouver un bateau quelle question, tu as bien dit être d'accord pour prendre le large non ?

Et se faire ne serait pas compliqué, elle savait déjà où trouver bon port, après quoi en faire une fois sur l'eau ? C'était une autre histoire à laquelle la brune n'avait pas pensé. Une chose à la fois ! D'autant que ce n'était pas son habitude de réfléchir sur la durée, cette créature aimait l'instant présent.

-Mais dis moi, tu es déjà monté sur un bateau au moins ? Ou alors était en mer ?

Taquine, elle se moquait un peu en le demandant, mais il était vrai que ce genre d'exercice demandait quelques petites subtilités et qu'avouons le, elle serait ravie de lui faire la misère dans sa découverte dans le cas contraire... Une peste ? Ou une grande enfant. Au choix !

-En soi ça n'a rien de compliqué, après tout dépend du temps dont nous disposons, personnellement, je n'en ai pas grand chose à faire d'être aux abonnés absentes, mais toi ça risque d'être plus compliqué. Quelle idée d'être juunin aussi !

Pouvoir faire presque tout ce qu'on veut au final ? Ça lui échappait faut croire cette information, vu que la genin était déjà dans ce cas là et comme le chemin demandait encore un bout de temps, elle poursuivait la conversation parfois taquine, parfois intéressée par la vie qu'elle avait raté du brun restait évasif au final. Rien qui ne la choquait au fond, même pas sûr qu'elle l'avait compris. L'odeur de poisson finissait par taquiner les narines et l'humidité du vent marin faisait son œuvre, au loin le son annonçant le départ de leur aventure sous un ciel qui virait à l'orange. Le jour qui allait se finir, tout bonnement parfait pour en reprendre là où ils en étaient.

-Que dis-tu de celui-là ?

Une question en tirant sur les doigts qui ne s'étaient pas encore quitté et son menton pointé un voilier de taille modeste amarré au port...