Miyu regardait le spectacle macabre devant ses yeux, elle n’osait faire un pas en direction de ce qui autre fois avait été une forêt. Elle se tenait près des remparts en bois qui avait heureusement était épargné mais à perte de vue, elle pouvait voir des arbres calcinées. Son regard accrocha par delà l’horizon le temple qui se dressait fièrement mais qui n’avait pour autant été totalement épargné.
Est-ce que Kyubi avait cessé de veiller sur eux ? Est-ce que l’animal légendaire avait voulu que le pays du feu soit ravagé par les flammes ? Ses quelques questions tournaient en boucle dans la tête de la brune, le feu était sacré dans leur religion. Il était destructeur mais également purificateur, si les shinobi avaient du périr dans les flammes, chacun avait put être libéré et l’âme en paix. Cependant, pourquoi est ce que leur divinité aurait-il voulu purifier les lieux ?
Quittant sa position, finalement la demoiselle s’avança sur la terre brûlée et laissait ses pas écraser la cendre et les feuilles mortes. Sa foi ne vacillait pas mais elle se posait beaucoup de question pour autant, elle porta sa main inconsciemment à son ventre et le caressa doucement. Elle aurait tellement aimé avoir des réponses et savoir que faire dans l’état actuel des choses. Même si la colère l’animait, elle ne pouvait que rester les bras croisés tant que son second n’était pas revenu. Or, elle avait encore cinq jours à attendre. Il n’avait fallu que quelques heures pour réduire à néant une partie de leur territoire et même si les gens de son clan pourraient faire en sorte que la foret reprenne son éclat, celle-ci ne serait pour autant naturelle.
Qui était capable de réduire tout leur système de surveillance, de détruire ainsi le moral d’une nation en une poignée d’heure ? Gardant un soupir dans sa gorge, les doigts blanchâtres de la kunoichi passaient d’un arbre à l’autre dans une caresse, comme pour réconforter le végétal qui avait été malmené. La tristesse s’ajoutait à la colère qu’elle ressentait, elle n’arrivait pas à comprendre autant de cruauté. Les hommes se causaient du tord depuis aussi longtemps qu’il le pouvait, cependant, il y avait toujours eut un certain respect de la nature. Surtout que c’était grâce à celle-ci qu’ils pouvaient tous vivre, l’oxygène n’allait pas manquer pour autant mais étais-ce là, le sens du message ? Est-ce que cet individu souhaitait l’extinction de l’humanité ?
Miyu secoua légèrement la tête, fatiguée des nombreuses questions qui la torturait chaque minutes un peu plus. Elle ne pouvait pas expliquer à son village, se qu’elle ne pouvait comprendre elle-même. Elle ne s’était jamais sentie aussi impuissante que face à se désastre. Son regard fut soudain capturé par une lumière un peu singulière. Sur un des troncs noirci par les flammes se trouvait un papillon d’un bleu éclatant, il secouait doucement les ailes. Peu à peu, la demoiselle constata que ceux-ci étaient plusieurs et chacun entrelaçait un des arbres morts. Si la kunoichi avait reçu un coup de poignard, la douleur aurait été aussi vivace. Des papillons !
Ceux-ci avaient tous un symbolisme pour le clan des Hayashi, sa mère lui répétait souvent que c’était les gardiens des âmes. Pour chaque chose, il y avait une âme et pour celle-ci, un gardien. Il venait chercher ainsi l’essence de la vie afin que le voyage ne soit pas solitaire. Combien d’aller-retour ses insectes avaient-ils pu faire en cette journée ? Combien de mort dont la plupart ne pensait pas, parce que ce n’était pas des humains, pouvaient-ont compté pour cette journée funeste ?
La brune s’approcha d’un pas lent et posa sa main sur un de ses protégés, comme elle l’avait fait avec tous les autres. Cependant, elle n’avait pas vu un des messagers ailés se poser au même instant. Dans la seconde qui suivit, le corps de la dirigeante de Konoha s’écroula dans un matelas de feuilles mortes et de branchage. Tout fut rapidement sombre et elle se laissa emporter par cette obscurité.
***
Miyu cligna plusieurs fois des yeux et elle se redressa vivement, elle porta sa main par automatisme à son ventre, comme si cette simple caresse allait protéger son enfant. Son regard ivoire observa autour d’elle et elle ne reconnu pas la forêt au alentour de son village. Elle était baignée dans une étrange lumière qui lui rappelait un peu un orbe boréal.
La kunoichi porta la main vers sa tête qu’elle trouvait un peu douloureuse mais elle arrêta son geste à mi-chemin. Celle-ci venait de constater qu’elle était translucide, elle fit jouer ses doigts pendant quelques secondes pour s’assurer qu’elle ne rêvait pas. Elle observa une nouvelle fois autour d’elle mais mis à part la lumière claire, il n’y avait rien. La demoiselle était pareil à elle-même, portant sa robe à manche longue de couleur blanche, celle-ci était suffisamment chaude pour cette fin d’automne, même si elle allait bientôt devoir porter d’autre tenue. Son corps ne lui semblait pas plus léger non plus, il était juste transparent.
La dirigeante de Konoha détacha son regard de cet étrange spectacle quand elle entendu comme un froissement. Si, elle n’avait pas l’habitude d’être aussi maîtresse d’elle, ses yeux se seraient agrandi de surprise en même temps que sa bouche. Le bruit qui ressemblait à un vêtement lorsqu’on marche était en réalité un bruit d’aile. Devant ses prunelles se tenaient un papillon géant. De longues ailes d’une couleur bleu fendaient l’air avec délicatesse alors qu’un corps fin recouvert d’une armure dans les mêmes teintes lui faisait office de corps. Le visage doux et délicat appartenait pourtant à un homme. La chevelure dorée ajoutait une touche un peu mystérieuse au tableau qui était somptueux.
La brune mit quelques secondes à réfléchir à la proposition, aussi hypnotisée qu’elle était, ses instincts guerrier reprirent bientôt le dessus. Elle ne pouvait se laisser embarquer dans une zone de prédilection de la créature alors qu’elle était déjà en terre inconnue. Ici, elle était peut-être exposée mais c’était également le cas de l’insecte unicolore.
En quelques battements d’aile le papillon la rejoint et lui tendit la main, l’invitant de manière plus cordiale mais vu qu’il perçu le doute et la paranoïa propre au ninja, il saisit d’autorité le membre de la jeune femme. Sans demander son avis ni même attendre sa réaction, il la tira à lui et ne tarda pas à la soulever avec une facilité déconcertante. Même son époux qui avait l’habitude de ce petit rituel, ne semblait pas pouvoir la soulever comme si c’était une plume alors que c’était un guerrier entrainé. S’accrochant bien à l’être mystique, elle ne profita pas tellement du voyage mais heureusement celui-ci ne dura pas tellement longtemps.
Ils arrivèrent devant un immense arbre, celui-ci était tellement grand qu’il semblait infini. Des branches s’entrelaçaient, les racines également et les feuillages s’étendaient comme s’il voulait protégée ce qui se passait à ses pieds. Des fleurs de toutes sortes se trouvaient là et la senteur était délicieuse. Miyu n’avait jamais vu un jardin aussi magnifique alors qu’il était au sein même de l’arbre et tout semblait dépendre de lui seul. D’un coup sorti de nulle part, une femme surgit du tronc, elle était habillée de feuillage automnale et sa peau semblait faîtes d’écorce.
Sans attendre, la dirigeante de Konoha mit un genou sur le sol et baissant ses pupilles ivoires vers l’herbe. Sachant reconnaître qu’elle était en présence d’un des nombreux esprits auquel croyait sa nation et si celle-ci n’avait pas la foi, ce n’était pas le cas de la jeune femme. Un rire délicate et cristallin ne tarda pas à s’élever alors que du coin de l’œil, elle voyait l’être des bois caresser un immense renard blanc à plusieurs queue.
-« Relève-toi maîtresse des hommes » Déclara de sa voix chantante la demoiselle
Malgré l’ordre la jeune adulte ne pouvait se résoudre à s’exécuter tant l’émotion lui broyait l’estomac mais également plusieurs questions lui paralysait l’esprit.
-« N’aye crainte. Ceci est une erreur ! Ton heure n’est pas encore venue. Ton âme ne tardera pas à retrouver son corps. »
-« Une erreur ? » Ne put s’empêcher de demander la kunoichi d’une voix qu’elle jugea légèrement étranglée.
-« Ce papillon que tu vois ici, est chargé de récoltée les âmes en peines. Les âmes qui sont tellement attaché à leur lieux que même mortes, ils ne veulent pas quitter leur enveloppe. Malheureusement, vu que tu as touché l’être récalcitrant au moment de l’appel, ce fut ton âme qui prit le chemin de Yggdrasil »
-« Pourquoi m’avoir fait venir jusqu'à vous ? N’aurais-je pu rejoindre mon corps immédiatement ? »
-« Tu portes le poids de beaucoup d’âme, celles-ci s’entrelacent avec la tienne. Tant de destinée et de chemin qui ne vibre qu’en fonction de ton rayonnement. Une âme de cette qualité ne peut être restituée aussi facilement, sans être purifiée préalablement »
-« Pardon ? »
-« Le doute t’assaille encore et encore. Pense tu vraiment que tu es capable de porter le destin d’autant d’être humains dans cet état ? Nous sommes dans le monde spirituel, si ton âme continue ainsi à être déchirée ton corps se brisera à l’instant ou tu le regagneras. »
-« Combien de temps faut-il pour purifiée une âme ? » Demanda avec une certaine angoisse la kunoichi, elle ne pouvait pas cacher que la situation était loin de lui plaire. Elle n’avait pas pensé une seconde en effleurant l’arbre, comme si elle lui disait adieu, qu’elle prendrait sa place.
-« Un siècle dans le meilleur des cas » Laissa tombée la nymphe avec un certain ennui, laissant sous entendre que pour eux, qui était là depuis la nuit des temps, ce n’était rien.
Miyu essaya de garder son calme et de relativisé la situation, elle ne pouvait rester indéfiniment ici. Plus elle restait en dehors de son corps moins de chance elle avait de le regagner et la petite vie qui était également en train de grandir en elle, ne tarderai pas à mourir. Et elle ne pouvait laisser faire cela, elle n’avait pas préparé ses shinobi à son départ. Est-ce que Yue pourrait reprendre sa suite ? Est-ce que les gens de son village l’accepteraient seulement ? Combien de temps Konoha plierait face à Kiri ou Kumo sans aucun dirigeant ? Vu que Teichiro était en plus absent !
-« Ne puis-je vraiment regagner mon corps ou purifier mon âme de façon un peu plus active ? »
-« Cela ne dépends pas de moi » Laissa tomber l’être en bois alors qu’elle caressait l’animal à ses côtés. Miyu n’osait vraiment le regarder pour savoir si c’était un des corps de leur divinité ou un de ses enfants. Elle priait celui-ci tous les jours, pouvait-elle réellement lui demander de regagner son corps et cela immédiatement ?
-« De qui ? »
-« Moi ! » S’avança alors le papillon qui était resté muet jusque là, assis sur une des multiples branches ou racines de l’arbre. –« Pour que ton âme soit restituer tel quel, il faudrait que j’accepte de m’unir avec toi. Il n’en est évidement pas question ! » Gronda l’homme avec ferveur en foudroyant du regard les deux autres divinités.
-« N’est ce toi qui souhaitait connaître plus profondément les âmes que tu ramènes ? N’est ce pas tes larmes qui coulent à chaque fois que tu dois revenir en ses lieux ? Ton amour pour les humains ne te pousserait pas à faire ce pacte ? » Demanda d’une voix que Miyu jugea comme légèrement moqueuse alors que l’être prenait une couleur plus rouge que violette.
-« Cela ne veut pas dire que je souhaite m’unir avec humaine pendant un demi-siècle ou plus ! »
-« Qu’est ce qu’un siècle pour nous ? » Intervient d’une voix caverneuse le canidé
-« Puis tu peux très bien défaire le pacte, une fois que son âme aura retrouvé son corps ! » Ajouta la demoiselle feuillue avec une certaine désinvolture alors que le responsable de sa mésaventure ne semblait pas décidé à l’aider à regagner sa carcasse.
-« Comme si un pacte pouvait être détruit aussi facilement ! » Riposta le papillon
La dirigeante de Konoha observa l’un et puis l’autre avec l’étrange sensation qu’on n’avait pas vraiment besoin d’elle pour cette conversation. Elle n’aurait d’ailleurs jamais du être là, à la base. Cependant, elle ne comprenait pas pourquoi ont ne l’avait pas encore envoyé ailleurs alors que ceux-ci se disputaient sur son sort. D’ailleurs est-ce que sa simple existence méritait vraiment un débat.
-« Oui. » Répondit le renard faisant sursauté la kunoichi qui était perdu dans ses pensées, elle se demanda pendant quelques secondes s’il répondait vraiment à ses réflexions ou juste au papillon et la réponse ne tarda pas arriver.
–« Tu n’es pas seulement le poids de ta seule âme. Rien que l’être qui grandit en toi, est déjà dépendant de ton existence. Si nous ne trouvons le moyen de te rendre à ton enveloppe, ce ne sera pas une erreur qui aura était commise mais deux. Cette âme ne doit pas encore être rappelée parmi nous. »
-« Ce n’est quand même pas ma faute, si cet être des bois à préféré sacrifiée deux âmes que quitter son enveloppe ! » vociféra une nouvelle fois l’être ailé devant les accusations à peine voilée du renard blanc.
-« Peut-être serais tu moins empressé dans ta tâche si tu demeurais en bas ! » Riposta le mammifère
-« Et qui me remplacerai de toute façon ? » Demanda avec dédain le papillon
-« Les gardiens des âmes ne sont pas irremplaçable » Trancha d’une voix froide son vis-à-vis.
-« Pourquoi tu n’analyserai pas son âme ? Si elle te plait, tu n’auras plus de réticence et si elle ne te convient pas, elle continuera son voyage pour sa prochaine réincarnation » Laissa tomber la nymphe d’une voix fatiguée et d’une désinvolture qui effrayait réellement Miyu.
L’être bleuté du apprécier l’idée puisqu’en quelques battements d’ailes, il rejoint la kunoichi. Il saisit à nouveau sa main et tira le corps contre le sein. Son cœur battit à tout rompre mais fini par se calquer sur le rythme beaucoup plus lent que l’insecte. Une fois de plus, la demoiselle se senti plus lourde et le noir saisit son esprit. Elle ne tarda pas cependant à voir passé comme si elle contemplait un album les différentes scènes de sa vie.
Les images de sangs ainsi que de morts dansaient. Tout comme l’enfant effrayée qui attendait le retour de sa mère, le kunai au poing. Ses colères contre ses hommes alors qu’ils envoyaient la porte contre le lierre. Des paysages comme le ciel de sa salle de trône. Toute les personnes qu’elle avait un jour croisée dans sa vie et certain dont elle ne se souvenait même plus. Voir ainsi petit à petit le tableau de son existence ne la rassura pas. Il y avait tant de sentiments négatifs qui s’en échappait, de la colère, de la tristesse, la peur, le doute, la hargne, le dégout. Et le sang, celui-ci était si présent dans chacune de ses scènes tout semblait tourner autour de liquide carmin.
La dirigeante de Konoha s’apprêtait à devoir renoncer à son existence, comment aurait-elle put de toute façon continuer ? Sa vie avait été la guerre et elle s’apprêtait à retourner dans une ère où la mort allait dominer. Du moins, si ce n’était pas encore le cas, elle devait attendre le retour de Teichiro pour cela, elle savait que ce n’était qu’une question de temps. Kiri semblait décidé à vouloir reprendre le sang.
-« Alors ? » Demanda le renard tandis que le papillon la lâchait et qu’il s’éloignait rapidement.
-« Peut-être que je serai plus utile en bas » Se contenta-t-il de répondre dans regarder vers la jeune adulte ni même encore moins vers le protagoniste qui venait de parler.
-« Ne fait donc pas tant de manière Tamashizume ! » Railla la nymphe en partant ensuite dans un rire cristallin.
Elle plongea la main dans l’écorce derrière elle et en sorti un morceau de parchemin qu’elle déballa. Celui-ci semblait aussi long que l’arbre lui-même. Elle créa par la suite une sorte de plume en bois et le tendit vers le papillon qui le prit avec une certaine brusquerie.
Le blond ailé s’approcha de nouveau de la jeune humaine et lui saisit une nouvelle fois la main. Dans son autre main, il tenait une sorte de bol avec un nectar que lui avait remit la dryade et il la tendit à ninja. Il entrelaça ses doigts violets à ceux blanchâtre de la jeune femme et lui ordonna de boire. Ne voulant pas subir les foudres des esprits ressemblée puis par impatience également de récupéré son enveloppe charnel, elle bu rapidement. La douleur qui la saisit ensuite était la pire qu’elle n’avait jamais vécu. Elle avait l’impression que toutes les souffrances de son existence venaient de s’abattre sur son corps spirituel et alors qu’elle allait perdre de nouveau connaissance, elle eut le temps de voir une tâche luire.
Miyu porta sa main à sa tête alors qu’elle avait l’impression qu’un pivert essayait de lui ouvrir le crane. Elle aperçu dans sa vision floue un petit papillon qui ouvrait et fermait ses ailes. Par instinct, elle enleva sa main du tronc, alors qu’elle voulait s’appuyer contre celui-ci pour se relevée. Ce qui venait de se passer disparaissait petit à petit de son esprit et elle se demanda si elle n’avait pas rêvé. La réponse ne tarda pas quand elle ressenti une vive douleur au niveau de sa poitrine, elle serra un moment celle-ci, à bout de souffle. Ses mains tremblèrent alors qu’elle détachait les premiers boutons de sa robe et put voir avec effarement que sur sa poitrine, à l’endroit où on entendait son cœur battre un sceau était apparu. Sa main gauche attrapa naturellement le rouleau qui se trouvait à côté de son corps et elle n’avait pas besoin de regarder pour savoir que celui-ci était certainement signé. La demoiselle n’avait pas choisi à aucun instant mais elle devait se faire à l’idée, qu’elle venait de faire un pacte avec un papillon et certainement le reste de son espèce.
Le papillon
Naître avec le printemps, mourir avec les roses, Sur l'aile du zéphyr nager dans un ciel pur, Balancé sur le sein des fleurs à peine écloses, S'enivrer de parfums, de lumière et d'azur, Secouant, jeune encor, la poudre de ses ailes, S'envoler comme un souffle aux voûtes éternelles, Voilà du papillon le destin enchanté! Il ressemble au désir, qui jamais ne se pose, Et sans se satisfaire, effleurant toute chose, Retourne enfin au ciel chercher la volupté!