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Rang A : Ces derniers temps des groupes armés frappent de plus en plus fort à travers tout le Pays du Feu, ils semblent organisés et commencent à mettre en doute auprès de certains civils l'autorité et la suprématie du village. Nous vous demandons donc de faire en sorte que tout ceci cesse en trouvant l'origine de toutes des actions, nous ne voulons pas casser les branches de cette organisation, mais bel et bien détruire les racines de l'arbre, vous avez donc carte blanche pour que la sécurité revienne dans la région.

Ce n’était pas une convocation habituelle. On m’avait envoyé un pli m’indiquant de me présenter au Palais de l’Hokage pour m’expliquer les détails de la rencontre. C’était un beau langage que les bureaucrates de Konoha avaient appris à maîtriser en moins de deux ans. Presque une identité dans ce style d’écriture. Le seul détail qui aurait pu trahir le côté militaire de la lettre, c’était la note me demandant d’amener le nécessaire. J’ignorais de quoi ils parlaient exactement, mais puisqu’aux yeux de Konoha, je suis avant tout un Shinobi, j’imaginais c’était ainsi qu’ils voulaient me voir. J’eu quand même un peu d’agacement à cette idée, probablement plus à cause de ma méfiance envers le côté « organisation de bureau » de Konoha, que pour de vraies raisons.

C’est ainsi que je pris la direction du Palais de l’Hokage. Depuis ma première visite ici, les choses avaient changé. Dès les premiers jours, peut-être les premières heures, après les prises de contact avec les autres Villages, les silhouettes devant les fenêtres étaient devenues plus actives, les gens plus occupés. À l’arrière, dans une espèce de petit jardin public, pour les employés et les membres du gouvernement, je voyais nettement les pétales de cerisiers et je pouvais sentir l’odeur d’humus d’un sol fertile. L’Hokage, qui semblait apprécier les plantes, devaient avoir insisté pour améliorer les lieux.

Je hochais silencieusement la tête devant cette constatation avant de monter les marches du Palais et me préparer à entrer. En poussant la porte, qui grinça un peu à cause de son poids, je sentis immédiatement le changement d’atmosphère. Alors que par les fenêtres on pouvait voir ce que les Konohajins appelaient des fonctionnaires, le Hall semblait un lieu paisible. Les poutres de bois simple, qui se terminait en sculpture près des plafonds, et les tapisseries des Aburame sur les murs créaient un calme qui me semblait tout artificiel. Je fis une légère moue, avant de me diriger vers le point de convocation. C’était une porte, sans indication, à tel point que je me demandais si je ne m’étais pas trompé.

Les adresses de Konoha me mélangent parfois et celle-ci le faisait bien plus. Je m’approchais de la porte pour poser mon oreille et écouter. Baku s’était assis derrière moi et penchait la tête de côté en se demandant ce que je faisais. Aucun bruit, la salle semblait vide. Prudemment, je mis la main sur la poignée et la tourna. En entrouvrant, je n’entendis aucune protestation ou signe de surprise, alors je la poussais un peu plus, pour l’ouvrir et y entrer. J’aurais aussi bien pu y passer la tête, mais on m’avait appris à ne pas le faire à Konoha, au cas où un ennemi serait derrière. Les réflexes ont la vie dures.

En entrant, j’observais l’homme assis et hochais simplement la tête pour le saluer. Je l’observais, très rapidement et sommairement, de haut en bas, avant de me concentrer sur le décor. J’essayais de voir quelques sur l’homme, mais j’y parvenais sans succès. Le lieu semblait spartiate, très neutre, presque sans superflu. Probablement était-ce volontaire. En observant vers l’homme, je remarquais le masque bien en évidence et tout me sembla plus logique. Jusqu’à dernièrement, les membres des Forces Spéciales devaient être totalement anonymes. Il semblait que l’Hokage avait changé cette méthode, probablement pour avoir plus de visibilité. Aujourd’hui, si j’avais compris, l’uniforme d’un Seika se portait sur le derrière de la tête. Alors qu’il me faisait signe de m’asseoir, je m’approchais simplement de la chaise et y posa la main en hochant une nouvelle fois la tête pour le remercier. Baku sur mes pas venait de s’asseoir derrière moi. Je me contentais de ma cuisse contre lui.

Il parlait en posant déjà ses conditions. Je devais avouer que le fait d’ignorer son nom me dérangeait alors que lui semblait bien informé, du moins, je le suspectais, à cause des fiches. C’était les règles du jeu dans l’armée, mais j’avais toujours la détestable impression que des informations circulaient sur moi et que je ne pouvais pas le contrôler ou même les vérifier. Quand il jeta le dossier sur la table, sans plus d’hésitation, je me penchais et le saisis pour le feuilleter avec lenteur. Je prenais plus de temps à parcourir les mots que les quelques photos, mais ces dernières étaient gravées dans ma mémoire. Il y allait en passant des critiques sur les informations, un détail qui me fit relever la tête, avant de rester silencieux et de continuer à prendre conscience de la suite. Après les nombreux détails, je restais silencieux une bonne minute avant de parler.

- « Organisés à quel point ? Je veux dire, chaque action est bien prévue, chaque assaut bien calculée et préparée ? Ou c’est dans l’ensemble des attaques qu’ils semblent avoir un plan à plus ou moins longs termes ? Parce qui si c’est la première option, il y a des chances que chaque assaut soit l’œuvre de plus petits regroupements qui, même s’ils ont le même but, ne réfère pas à une plus haute « tête », non ? »

Je ne savais pas si ce que je disais était stupide. Il y avait un peu d’hésitation dans ma voie, sur un ton qui laissait sous-entendre que c’était des questions. Je devais bien avouer que je n’avais pas beaucoup d’informations, qu’il en avait probablement plus que moi, mais surtout que mon expérience sur ce genre de problèmes n’était que théorique. Je me penchais un peu en posant ma main sur la tête de mon chien pour la caresser, l’autre main s’étirant pour déposer le dossier sur sa table. Soudainement, une autre idée me frappa et je me redressais, un peu plus rapidement que d’habitude, laissant mon doigt courir dans la fourrure du chien jusqu’à ce que mes épaules reprennent la même hauteur.

-« Si c’est de petits regroupements, chacun d’eux a des organisateurs, compétents et expérimentés. On peut toujours établir une idée de leur position géographique avec le nombre uniquement sur papier. Chaque groupe doit principalement travailler dans son propre milieu ou à proximité. S’ils sont organisés de façon plus globale, avec un seul chef principal, il va falloir voir comment ils communiquent pour l’identifier rapidement… Selon moi… bien sûr. C’est des hypothèses plausibles, je crois. »

J’allais ajouté « avec le peu d’informations qu’on a », mais je me demandais si c’était acceptable face à un supérieur qui devait certainement devoir s’occuper de ce genre de problèmes et d’organisation au sein du Village. Je savais que je n’étais qu’un simple Chûnin, plus étrangers, volontairement, et que je devais m’habituer à notre milieu. Pourtant, je ne savais pas s’il me défiait de le contredire ou m’encourageait à aller dans son sens.

Déjà sa réponse commença mal… De mon point de vue. J’eu un petit plissement de nez avec un court grommellement dans ma « barbe ». Baku, assis à mes pieds, leva la tête et me fixa. Avec la même intelligence nébuleuse, il semblait comprendre ce que je faisais comme s’il avait été un humain. Je ne comprendrais pas jamais les gens qui sous-estimaient les simples bêtes. En l’entendant faire des compliments sur ce que j’avais dis, je haussais un sourcil sceptique, sans aucune gêne. Je ne savais pas vu son ton s’il se moquait de moi ou s’il était sincère. Le premier cas ne me dérangeait pas trop, mais le deuxième m’agaçait. J’aurais espéré des remarques, une critique, savoir sur quoi m’appuyer, au lieu de me faire dire que tout était « parfait ». Surtout que maintenant il me mettait au défi, en quelque sorte, de diriger et de ne pas me tromper. Au moins, je savais son vrai nom.

La situation était claire, j’étais testé, aussi sérieux que soit la mission. Mon supérieur avait du sang-froid ou ne se préoccupait pas de grand-chose, dans les deux cas, il évitait de commettre des erreurs à cause de la précipitation ou de l’urgence. C’était une qualité admirable. Quand il me désigna comme dirigeant de la mission, je hochais simplement la tête en silence. Le ton devînt nettement plus moqueur et mon supérieur, temporairement subalterne, me délivra des informations supplémentaires. Il me poussa encore un peu en me signifiant de sortir et de le guider. Je haussais les épaules en me tournant vers Baku avant de lui faire signe de me suivre et de sortir. En sortant, je m’adressais immédiatement à lui.

- « Alors, Yuuri, ils sont impossibles à repérer ? J’en doute, c’est seulement parce qu’on manque d’informations sur eux. Chaque groupe… Ça s’appel une cellule, officiellement ? Si on se base que chaque cellule agit sur son propre terrain ou milieu, il vaut mieux regarder où les attaques ont eu lieu, voir les caractéristiques communes, essayer de voir si on ne peut pas déterminer leur genre d’attaques et de stratégies de combat. En plus, il risque de s’approvisionner avec qui ils ont une certaine habitude… »

Je savais que ces informations étaient aussi hasardeuses que n’importe quelle idée. Sans aucune preuve ou fait pour le confirmer, nous travaillions dans le vide. Pourtant, il fallait commencer à quelque part. En attendant de pouvoir trouver des indices, je savais que fouiller les bois autour des points où il avait été vu pour la dernière fois serait encore plus hasardeux. En plus, il fallait agir rapidement, à cause des risques, mais aussi à cause de la nature de notre proie. Une organisation de la sorte ne pouvait pas être « détendue », elle était sur ses gardes et si nous cherchions trop vaguement, si nous ne parvenions pas à les atteindre du premier coup, il serait presque impossible de remonter leur piste.

En marchant et en pensant à la situation, je me sentais de plus en plus excité. Un sentiment bien connu, celui de guetter, d’être à l’affût, d’être si absorbé par la traque que nul fatigue ou nul douleur ne parviendrait à m’en détourner longtemps. Ce n’était même pas une question de fierté, de défi, d’orgueil, c’était comme vivre en meute pour un chien. On a les outils pour, on le fait et tout est plus simple. Il fallait nous rendre prêt de la rivière, au sud. La forêt était une région relativement tranquille, peu habitée, la plupart des autres régions étant entourées par une quelconque forme de civilisation, donc écouler les marchandises ou en acheter. Si des terroristes s’y était installés, forcément, il devait avoir des points d’échanges pour rester organisés et équipés. Soudainement, je pris conscience que je restais silencieux depuis longtemps.

- « Tu as dis que tu voulais que je décide, avec beaucoup de moqueries, probablement pour me jauger. C’est motivant… Mais franchement, j’espérais en apprendre un peu en travaillant avec toi. »

Je ne devrais peut-être pas le tutoyer, mais il y avait longtemps que j’avais pris la décision d’arrêter les ronds de jambe. Je voulais franchement parler avec lui, mais je savais qu’il ne dirait rien, qu’il préférerait continuer avec ses remarques moqueuses. J’avais l’impression de voir Law, mais sans le côté incompétent.

Il y allait en me posant des questions, maintenant. Il ne répondait pas trop aux miennes, mais je m’y attendais. Je n’avais aucune moquerie dans ma voix, je parlais tout simplement avec franchise. Si on se couvrait de trop de prudence, lorsque ce n’était pas nécessaire, on ne pouvait mesurer, pousser nos idées dans la lutte, savoir si nous chassions des chimères ou des proies véritables. Pourtant, je devais bien avouer que j’aurais voulu un peu plus de sa part, juste une moquerie, directement agressive, qui me visait. Il se contentait de rester en retrait, sûrement pour m’obliger à prendre la décision moi-même. Je hochais la tête, conscient que c’était l’occasion rêvée pour moi d’apprendre.

- « Tu as sûrement plus d’expérience que moi, je ne vais pas critiquer ta méthode, je verrai bien. Par contre, je suis effectivement plus à l’aise dans la forêt, je peux certainement trouver les emplacements des campements, mais pas nécessairement de leurs déplacements. Je préfère savoir ce que nos proies cherchent pour prévoir leurs gestes… En plus, en passant par le lieu d’attaques, on pourra avoir des informations sur les combats, ce qui va aider. »

Je savais qu’il en avait conscience. On ne parvient pas à son niveau sans un minimum… un maximum plutôt, de bon sens. Pourtant, j’étais certain que ses questions visaient surtout à mesurer à quel point j’étais sûr de mes décisions. Sans le m’arrêter plus longtemps, je me dirigeais vers le Village. L’important était de trouver les marchands qui serviraient à de telles cellules, mais je doutais que ce soit aussi simple. On peut créer des armes avec beaucoup des objets autour de nous, les citadins l’oubliaient parfois. Si les terroristes avaient simplement acheté des explosifs, un peu partout, ils auraient été remarqués.

- « J’imagine que si tu parles de chercher pour des explosifs, c’est parce qu’ils les ont utilisées avant. J’imagine qu’ils ne font pas d’assaut directe avant que leurs bombes explosent, ils profitent de la diversion et avec leur discipline parviennent à contrôler la situation. Il va falloir les prendre de face, par surprise et les isoler, puisque c’est leur cohésion de groupe qui les rend dangereux. »

Je lui parlais, mais ce n’était plus un avis que je demandais. De toute façon, il ne me l’aurait pas donné, il se serait contenté de me laisser faire à moins de commettre un erreur potentiellement fatale. En marchant des les rues, je cherchais à voir mentalement le lieu des attaques. Ils frappaient partout dans le Pays du Feu, pas nécessairement à Konoha, mais profitaient de la sécurité de son territoire pour se cacher ailleurs. S’il avait acheté des armes directement, ce dont je doutais, c’est uniquement sur les bases militaires qu’ils trouveraient de quoi faire, c’est-à-dire, les Villages Cachés. Je compris pourquoi il poussait autant vers la forêt. Après un rapide tour, des forges, des anciens shinobis retraités, il n’y avait aucun achat d’un gros lots ou de quantité dérangeante. Il fallait avouer que le Seika m’ouvrait bien des portes. Soit ils faisaient leurs armes explosives, soit ils achetaient de petites quantité un peu partout. Après un hochement de tête, je pris la décision d’aller en direction de la forêt. J’avais mon équipement pour les voyages déjà prête depuis le début de la journée.

- « Tu as eu raison, il aurait mieux valu commencer ailleurs. Néanmoins, on en a appris un peu plus sur comment ils ne procédaient pas. Rendons nous seulement sur un lieu d’attaque pour confirmer et après, on ira vers la forêt. Après tout, ils frappent partout dans le Pays du Feu, pas nécessairement autour d’ici. Le Daimyo est une cible aussi… À ses heures, j’imagine. »

Pourtant, j’avais la désagréable de faire mauvaise figure. Je comprenais un peu mieux pourquoi il me laissait commettre mes propres erreurs. Du même coup, il me confirmait que la mission ne demandait pas de précipitation excessive, juste d’agir activement et de bien comprendre avant de continuer. Non, franchement, je commençais à comprendre pour le Seika avait affirmé que le réseau d’informations de Konoha posait problème. Je commençais à voir les problèmes auxquels les Seika se retrouvaient confronté. Dès la sortie du Village, nous primes un rythme de croisière rapide, pour pouvoir enquêter sur la dernière attaque rapidement.

En moins de une heure nous étions sur les lieux. En approchant, je me rendis compte que c’était vraiment une petite bourgade, sans protection, sans grande surveillance, mais extrêmement près de Konoha. Probablement pour permettre aux troupes de venir en renfort en cas de problèmes. En voyant les lieux, je me demandais à quel point ces entrepôts étaient connus de la population. Certainement pas beaucoup, puisque la protection semblait minimale pour éviter de découvrir où elles étaient situées. Aussi étrange que cela paraisse, je ne sentis privilégier de me faire montrer les lieux. Baku lui se contenter de renifler dans les rues en nous suivant. Je venais de comprendre en quoi ces attaques étaient intéressantes. En effet, si les terroristes pouvaient être au courant, c’est qu’ils avaient des informations privilégiées, donc qu’ils connaissaient le milieu. Dans ce cas, il était presque sûr que, d’une manière ou d’une autre, ils soient proches, pas nécessairement géographique, mais au moins au cours de leur existence, du Pays du Feu. En réfléchissant, je me rendis compte que Yurri m’observait.

- « Oui, ça confirme, ce sont des gens avec des liens avec le Pays du Feu. Je suis certain qu’en découvrant leur cible véritable, on apprendra que d’une manière ou d’une autre, ils s’imaginent avoir des raisons de détester le Pays du Feu. »

Alors qu’il me regardait, je fis signe à Baku de commencer à fouiller les décombre. Chaque fois qu’il s’arrêtait, pour renifler une odeur étrange, je me penchais et regardais les alentours et déplaçais quelques objets pour vérifier d’où ça provenait. Effectivement, il n’y avait pas vraiment d’explosif, enfin, il n’y en avait plus. Si les terroristes avaient fait explosé les lieux, c’était qu’ils avaient déjà de quoi travailler. Ce genre d’attaques est aussi difficile que de faire une attaque qui fonctionne. Éviter d’avoir des victimes quand on utilise des explosifs, montre une excellente maîtrise du sujet et de la cible. Je hochais lentement la tête quand Yuuri me fit remarqué que l’attaque visait à détruire des armes. Je fis un plissement de nez, bref, pour signifier mon inquiétude.

- « Je pense que ces attaques sont graves… Je veux dire… Pour de petits groupes indépendants, détruire des armes comme ça, ça ne donne rien, surtout depuis la formation des Shinobis qui sont parfaitement capables d’être dangereux sans arme. La différence d’un homme avec ou sans des armes ordinaires n’est pas grande, mais pour une armée, ça peut faire une différence. Selon moi, ces terroristes agissent par eux-mêmes, mais leur attaque vise à affaiblir Konoha pour un groupe plus officiel, comme un autre Village, un autre Pays ou quelque chose du genre. »

Je parlais, mais cette fois j’étais moins certain. En faite, j’en étais sûr, mais j’ignorais si mes connaissances me permettaient d’en venir à ces déductions sans erreur majeure. D’ailleurs, c’était son rôle à lui de me reprendre en cas d’erreur. Il était tant d’en profiter, surtout que je misais tout sur la franchise depuis le début. Je laissais mon chien travailler encore un peu avant de lui faire un signe de la main. Je me penchais sur le sol et frotta mon doigt sur un des restes de l’entrepôt. Il y avait une étrange graisse noircie. Je lâchai un bruit sec de la langue pour mon canin. Il commença à renifler un peu partout, avant d’hésiter et de se diriger dans la bourgade, un peu partout. Rapidement, son attention se cerna autour du petit bar que mon senseï provisoire semblait avoir remarqué. Je me tournais vers lui.

- « Une des odeurs sur les lieux semblent mener au bar. Soit un intervenant, soit quelqu’un qui a à voir avec l’attaque. Peut-être un des contacts des terroristes… Dans ce cas, sans pouvoir le suivre, on pourra au moins l’observer et espérer. Sinon, on vient d’en apprendre beaucoup. »

Je pris une grande inspiration pour reprendre courage. Je n’aimais pas ce genre de lieu, trop de monde, trop exigu. J’espérais seulement que la piste ne ferait pas choux blanc, sinon, les choses deviendront plus compliqués. De toute façon, nous avions déjà beaucoup plus d’informations.

Je laissais faire. J’aurais voulu avoir une autre réaction, enfin, ce n’est pas exact. Je me figeais un instant pour lui lancer un regard glacial, surtout par surprise. J’avais espéré un signe quelconque, un démonstration, de l’amusement ou du mépris. Au lieu de cela, j’avais, l’espace d’un instant, un homme totalement dénué d’intérêt, incapable du moindre mouvement. Le souvenir de mes parents après la mort de mon frère me frappa. Inerte, incapable du moindre mouvement, comme si un poids soudain les avait frappé alors qu’il avait toujours été en évidence. Ensuite, ils faisaient comme si c’était inattendu, restaient des jours, des semaines, des mois… Pourtant en entrant dans le bar, en l’observant, mes premiers sentiments étaient passés, je me contentais de l’observer en me demandant si c’était encore un tour de passe-passe. Je le laissais boire un verre, trop curieux pour l’imiter.

Déjà, le Seika accusait des membres de Konoha. Je devais bien avouer que je n’y avais pas pensé expressément, même si l’idée m’avait effleurée. Je ne voulais pas aller trop vite et, je devais avouer, il y a de cela quelques semaines, prenais un peu trop plaisir à voir certains accidents à Konoha, comme une preuve que j’avais raison. Lui ne semblait pas avoir ce genre de doutes. Alors qu’il se levait pour attirer l’attention sur nous, j’eus un sourire en coin, satisfait, mais surtout, admiratif. Nous avions déjà l’attention, au lieu de gaspiller nos énergies à redevenir discrets, Yuuri en profitait pour en faire un avantage. Lorsqu’il parla de moi, je lui souris en hochant la tête, heureux de profiter de son autorité dut à sa position.

Au lieu de m’approcher, je fis signe à Baku de les approcher. Moi-même, je concentrais mon chakra sur mon odorat, mais ne m’avança pas. Au lieu de cela, j’observais les différentes sorties extérieures. Il n’y en avait qu’une, celle par laquelle nous étions entrées. Évidemment, il y avait les fenêtres et probablement au moins une porte arrière, mais mon « subalterne » ne m’avait pas laissé le temps de les vérifier ni donné de raison de m’y préparer. Baku passait, calmement, entre les gens, je le laissais faire en restant en retrait, au cas où, pour pouvoir rapidement rattraper un fuyard soudain. Je n’eus pas à attendre bien longtemps, Baku insista un peu trop auprès d’un homme et, après avoir renversé les breuvages de la table en direction du chien, il couru.

Baku eu un geste de recule pour éviter les ennuis. Je me serais attendu à ce que le garde court directement vers la sortie principale. L’homme avait une bonne maîtrise, il ne réagit pas stupidement. Je ne pouvais pas vraiment fermer les sorties d’un mur, surtout si je ne les voyais pas. En un instant, mes jambes s’étaient repliées et j’avais pu prendre de l’élan dans sa direction. Déjà, en tant qu’habitué du bar, il sautait le comptoir et lançait quelques bouteilles que je réussis à dévier facilement. Je me tournais vers mon compagnon.

- « Je peux le suivre facilement maintenant, je vais essayer de le coincer dehors pour éviter de blesser quelqu’un. Je ne sais pas si tu vas me suivre… YAH ! »

D’un geste, avec l’ordre d’attaque pour le chien, j’envoyais Baku par la porte avant alors que je le suivais. Je voulais éviter de suivre les traces de mon adversaire, après tout, nous ignorons son niveau exactement et quel genre d’entraînement il avait pu avoir avec sa bande. Il valait mieux ne pas le coller de trop près et attaquer subitement. Je bondis sur le toit, alors que Baku faisait le tour, juste à temps pour le voir entrer dans les bois. Je jetais un regard presque à mes pieds, espérant voir sortir Yuuri, mais je n’y perdis pas trop de temps. Je fis quelques mûdras puis je désignais la zone où mon adversaire devrait aller, s’il le faisait en ligne droite. Évidemment, il pourrait toujours contourner pour nous semer, mais aussi près de la bordure du village, c’était trop bête. Sur un peu moins de 100m carrés, j’avais damé le jeu à mon adversaire en y insérant des mines qui, sans le blesser, le ralentirait. Je savais où elles étaient, pas Yuuri, mais si je le voyais franchir la porte, je pourrais le guider.

[Si tu décides de le suivre, considère que je te suis en te disant à peu près où les mines sont.]

Je vois sortir Yuuri en dessous de moi, par la porte. Il observe quelques instants par où va le fugitif. Il me hèle rapidement. Je réponds immédiatement en me laissant retomber à côté de lui, avec un regard en direction de la forêt, au cas où notre rapprochement fasse de nous de bonnes cibles. Il me lâche un ordre, pourtant, avec la même espèce de lassitude. Je ne sais pas si c'est moi ou vrai, mais j'imagine que c'est la formulation qui va dans ce sens. Il me demande de le suivre de près... Je ne sais pas si je le pourrais aussi directement. Je devrais passer par un autre chemin, mais ça devrait aller. Ce qui me dérange plus, c'est la certitude avec laquelle Yuuri affirme que notre cible ira vers la grotte. Je lisse un peu le nez en pinçant les lèvres, mais ne dit rien. N'importe qui de moindrement préparé avec un peu d'entraînement peu cacher de quoi s'enfuir dans une forêt.

En me retournant, je vois Yuuri faire apparaître un loup. J'oublis mes réticences pendant quelques secondes, pour l'admirer. Plus que quiconque, je peux admirer la forme de l'animal, son pelage presque parfait, presque de ma grandeur, mais avec une lueur étrangement intelligente. Le chien se contente de râler un peu, d'essayer d'argumenter, mais mon compagnon n'en tient pas compte et grimpe dessus, ce dernier se laisse faire, en comprenant que la situation ne laissait pas beaucoup de temps. Je me contente de hocher la tête et, comptant sur la vitesse de l'animal, je m'élance tout de suite. Au lieu de suivre à la lettre des ordres du Seika, je me prend un peu sur la gauche pour sortir du champ de mine. Baku lui prend vers la droite et longe les mines.

Je regarde à travers les arbres pour constater que ma proie ne s'est pas prise dans mon piège. Je lève instantanément les yeux vers les airs, en lâchant un sifflement sec pour attirer l'attention de mon canin. Je lève mon bras et, d'un même geste, nous sautons de branches en branches. C'est par là que notre proie a passé, son entraînement est impressionnante, mais pas étonnante. Si sa cellule est moindrement bien organisée, donc capable de l'entraîner, il ne faut pas oublier que les gardes de Konoha aussi bénéfient d'une formation. Même si je doute qu'il se dirige directement vers la caverne, je sais qu'avec moi et Baku qui l'entoure, la réputation des Forces Spéciales, notre homme risque de se diriger en ligne droite pour mettre un maximum de distance entre nous. Il peut toujours revenir plus tard pour chercher de quoi s'enfuir.

Soudainement, profitant de la vitesse de son Kuchiyose, Yurri sorti en avant et arrêta net la course du fugitif. Je sais que les choses s'annoncent mal, je suis un traqueur, j'ai peu de moyen de le capturer sans le blesser. Alors que l'homme se retourne, je me dirige vers l'arrière de lui en décrivant les mûdras d'une technique toute simple. En passant ma main au ras du sol, un nuage du sol se soulève et fonce directement vers le visage de la proie. Baku en profite alors pour surgir attraper le faire reculer un peu plus. Quelques mûdras plus tard, un mur de pierre se lève derrière lui. Quelques secondes plus tard, je suis assez près pour l'écraser contre le muret et lui saisir le bras. Je le tire violement pour le déséquilibrer et le coucher au sol. Je tourne la tête vers Yuuri.

- "Il va falloir passer aux questions maintenant... Je me demande jusque où Konoha nous en donne le droit."

Je le fixe un instant, m'attendant à un regard désapprobateur. Je dois avouer que les interrogatoires ne sont pas mon fort, mais si nous jouons les dangereux, je crois que nous ne ferions que confirmer les principes des terroristes. En même temps, je ne sais pas comment l'Hokage tolère la nécessité de "poser des questions". Cette fois, c'est au Seika de me montrer comment faire... S'il le veut bien.