Zennosuke venait de quitter le quatuor formé des anciens frères kirijins dont il ne savait toujours pas le nom, et du guerrier rouge, bien connu par lui. Il était tout de suite après, revenu vers le bateau qui l’avait transporté, lui et les deux autres kumojins sur ce pays désolé qu’était devenu Mizu no Kuni. A son arrivée, il ne trouva que son compère Seki. Le Kadoria s’était vraisemblablement dirigé vers Kiri attiré par l’apparition d’une kunoichi bien connue de Kumo. Une longue histoire liait le Kadoria et la Samui. Une histoire pesante pour tous les deux, une histoire à laquelle il faudrait mettre un point final un jour ou l’autre, dans le sang. Était-ce le moment idéal ? Seul l’avenir pouvait le dire. En l’état Zennosuke avait bien compris que le Kadoria était parti vers son destin et qu’il était tout bonnement inutile d’aller l’appuyer. De toutes manières, il ne pouvait que gagner contre la kirijin si combat il devait y avoir, car après toute, la gamine, c’en était une, n’était pas ce qu’on pouvait considérer comme une terreur au combat. Un constat bien simple que le Seki pouvait tirer de l’unique affrontement qu’il avait eu contre elle.

Après un bref échange avec Hasaki, ce dernier exprima l’idée que le duo se sépare pour permettre d’accroître les chances pour Kumo de faire le plein d’informations. Était-ce une bonne stratégie ? Seul l’avenir pouvait permettre d’apporter une réponse exacte. En tout état de cause, le trio risquait gros dès l’instant qu’il avait mis les pieds sur ces terres hostiles. Dès lors, pourquoi ne pas aller jusqu’au bout de la logique ? Soit. Zennosuke prit donc un chemin opposé à celui du Kadoria et de l’autre Seki. Lui, chercherait dans le coin et s’il pouvait trouver la quelconque trace de vie il l’interrogerait en priant que l’extraction d’informations soit plus aisée qu’avec le quatuor qu’il venait de rencontrer.

Pour première option, le Seki choisi de longer les rivages. Dans son idée, il croyait pouvoir trouver plus facilement des gens avec qui échanger car suite au désastre qui s’était abattu sur l’archipel, beaucoup devaient songer au départ. Quitter ces rivages maudits était probablement la seule option pour enfin vivre une vie plus reposante… Car après l’attaque du Samidare, les Kirijins venaient de subir un nouvel assaut des plus destructeurs. Evidemment, Zennosuke pensait que c’était les Furyous qui en étaient la cause. Seulement, il fallait en avoir le cœur net. Après à peine quelques minutes de marche, au sommet d’une petite colline qui surplombait la plaine environnante, le Seki put remarquer des camps de réfugiés non loin de lui. Une aubaine pour lui. Ses pas, un peu plus pressants, le menèrent rapidement sur les lieux.

Une fois sur place, le Seki put mesurer l’étendue du désastre rien qu’en voyant la mine atterrée de la plupart des gens qu’ils rencontraient. Attristés, apeurés, déboussolés, certains faisaient peine à voir. Quoique membre d’une communauté que le Seki ne portait pas en son cœur, Zennosuke fut pris d’empathie pour ces gens. Et s’il avait s’agit des populations kumojins ? Le Seki se secoua énergiquement la tête comme pour évacuer cette pensée somme toute humaine qui venait lui hanter l’esprit. Non, il ne devait pas laisser la porte ouverte à du sentimentalisme. Son rôle à lui était de savoir. Et il fallait trouver les moyens d’arriver à ses objectifs.

Les premières personnes à qui s’adressait Zennosuke semblaient bien trop déboussolées pour répondre avec clarté sur leurs malheurs. D’ailleurs elles avaient peur du Seki. Lui qui ne semblait pas avoir vécu leur malheur et qui, peut-être maladroitement, entretenait des discussions qui accroissait leur peurs et ravivaient des souvenir récents et trop douloureux. Il ne tirait rien de ses premiers échanges rien mis à part le fait que trois étrangers avaient ravagé Kiri la grande en un clin d’œil. Des Furyous, ce ne pouvait être que cela. Qui d’autre possédait la puissance nécessaire pour combattre les forces kirijins de la sorte. S’il avait s’agit d’une attaque d’ampleur visant tout le visage, Zennosuke aurait encore pu douter de la nature des agresseurs du peuple du pays de l’Eau. Mais la méthode de combat excluait que ce soit un humain, un ninja normal car la dépense en chakra serait bien trop importante pour que cet humain puisse survivre aux ravages qu’il causait. L’image de son propre combat avec l’un des Furyous lui revint en tête. La capacité de ce dernier à user ce qui semblait être des jutsus, le tout à un très haut niveau d’énergie et à un rythme très soutenu aurait fait frissonner plus d’un.

C’est alors que Zennosuke remarqua un gamin qui jouait à un curieux jeu. Ce gamin possédait une épée de bois et s’amuser à la planter au sol avec des airs victorieux. Comme s’il mimait quelqu’un, qu’il reproduisait quelque chose qu’il avait vu faire par les grands. Le gosse devait avoir 10 ans. A peine… à cet âge là, l’imagination est fertile et on a rapidement tendance a extrapoler à partir de chose qu’on aurait vu, vécu ou entendu. Malgré le récent échec que le Seki avait subit avec le le quatuor de ce qu’on pouvait considérer comme nukenin, Zennosuke décida de tenter sa chance avec ce gosse. Il s’approcha donc de lui et lui demanda, tout simplement, à quoi diable il était bien en train de jouer. D’abord surpris qu’un adulte s’intéresse à lui, par ces temps troublés, le gamin reprit rapidement du poil de la bête et répondit d’un faux air supérieur : "Je suis sa majesté !"

Zennosuke hocha la tête à cette nouvelle. Dans son esprit, le lien se fit rapidement entre les propos du Furyou que lui avait affronté, et sa majesté… Curieux, Zennosuke tenta d’en savoir plus sur « sa majesté ». Le Jônin demanda s’il l’avait déjà rencontré en vrai et comment il était. On peut estimer que la chance lui avait souri, car le gamin avait assisté à la scène initiale : celle où le Furyou aux airs supérieurs affrontait le Mizukage et un ninja d’élite du clan Samui. Le gosse avait vu le palais du Mizukage s’effondrer sur lui-même à cause d’un seul et unique coup d’épée au sol. Et c’est ce coup d’épée qu’il reproduisait ainsi, se prenant pour le Furyou, être qu’il assimilait dans son esprit, à une sorte de super héros. Les enfants sont ainsi faits. Ils vivent dans un monde parallèle, différent de celui des adultes.

Malheureusement pour lui, le gamin répondait des trucs tout de suite moins logique quand Zennosuke lui demandait de plus expliquer comment s’est déroule le combat entre le Furyou et le Mizukage. Rapidement, le Jônin comprit qu’en réalité, l’enfant n’avait rien vu de la scène, probablement qu’il avait été évacué à ce moment là, ce qui lui valait la chance d’être encore en vie. Alors qu’il s’apprêtait à remercier le gosse et à le laisser à ses occupations, sa mère s’approcha. Sur la défensive, l’air méfiant. Zennosuke la rassura du mieux qu’il put, puis il tenta d’échanger avec elle sur ce qui s’était passé, suite à ce que lui avait dit le gamin. Au départ peu encline à parler, le Jônin comprit qu’il n’aurait absolument aucune information s’il ne mettait pas la main à la poche. Venant d’une adulte, l’accord lui paraissait tout de suite plus crédible qu’avec le gamin qu’il avait approché en premier lieu en venant à Mizu no Kuni. Il fallut quelques ryos pour convaincre la jeune femme à lâcher le peu d’information qu’elle avait en sa possession. La plupart des ninjas et habitants de Kiri ayant survécu étaient parti vers le nord ouest pour Yuki no kuni. Ceux qui était là, sur les côtes sud de l’île principale de l’archipel souhaitaient rompre avec la vie difficile d’habitant du pays de l’eau. C’étaient des immigrants…

L’ayant remercié une nouvelle fois, le Jônin prit alors la direction de Yuki no Kuni. Sur sa route il aurait à voir la désolation qui avait frappé ces terres craintes et le village de la brume sanglante, ou ce qui en restait…