C'était étrange le calme serein des gens qui se mêlait avec perfection au brouha de cette cité, je restais admirative et étonnée en marchant au grès du hasard dans les ruelles les observant sous cette capuche qui protégeait ma peau pâle. Mes pieds se réchauffaient sur les dalles de terre cuite et un sourire niais m'habitait sans que je sache pourquoi, cet endroit attisait ma sérénité, je ne savais pas pourquoi, le soleil peut-être ?

Qu'importe, je profitais du souffle chaud sur mon visage en m'étonnant que la bavarde que j'étais ne c'était pas encore arrêtée à un stand pour marchander ou à un bar pour découvrir la mentalité locale. Mes pas m'avaient conduit devant un lieu qui me rappelait tout sauf des bons souvenirs, l'académie ninja et je grimaçais. Je n'avais foulé ce lieu qu'une fois à Kiri... Juste après j'avais fait les deuils de mes jumeaux. La curiosité qui me poussait peut-être à vérifier si le monde était aussi fou ici que là-bas, je poussais le portail pour rejoindre la cour déserte à cette heure, des mannequins de bois et quelques shurikens plantés, pas très soigneux ces jeunes...

~ Tss, ils ont pas dû apprendre encore que ces petites choses ridicules mal soignées pourraient leur côté la vie...

Et d'une main lasse, j'en détachais le premier avant de sortir une fine feuille ponçante de ma sacoche et un chiffon. Rapidement, en quelques mouvements seulement, le voilà nettoyer avant que les mêmes gestes experts ne lui rendent son tranchant d'antan. Combien de temps que je ne m'étais plus servi de ça ? Longtemps, mais c'était avec eux pourtant que j'avais débuté, comme tous les ninjas je pense. L'action se répétait sur tous les délaissés par les enfants et quelques pas alors m'offraient une belle distance avec le mannequin, une envie comme ça de vérifier si j'arrivais encore et depuis l'autre bout de la cour je lançais le shuriken qui se trahissait en fusant sous l'éclat du soleil se reflétant sur son métal...

Et ce soleil éblouissant ne me laissait pas de répit quand je voulais voir le résultat, il fallait alors m'avancer à nouveau et là, un bonus, je découvrais quelqu'un sortant de l'établissement, j'aurais pu le prendre pour un apprenti tant il était jeune... Mais il avait ce petit air en lui, un qui disait que les joies de l'enfance étaient finies...

~ Ohayo. J'ai emprunté les shurikens, ça ne dérange pas, jeune sunajins ?

Le sourire était carnassier et maintenant que je n'avais plus cette foutue capuche qui aurait caché ma vue pour mon lancer, on pouvait voir que j'étais une enfant de Kiri, une pas farouche...

~ Eh eh, les gamins de Suna savent faire aussi bien ?!

Mon doigt pointait la tête du mannequin, entre les deux yeux... Pas rouillée et lui doué ? Sociable ou un farouche, réponse bientôt.

Sortant de l’académie du Village caché du Sable, le nez plongé dans un bouquin, Neo rentrait à présent chez lui. Tandis que les autres enfants profitaient de ce beau soleil pour jouer dehors et s’aérer l’esprit, notre jeune protagoniste préférait le calme de la bibliothèque de l’académie. A cette heure-ci, il n’y avait quasiment personne… un endroit idéal pour se reposer loin du tumulte de la ville.

Alors qu’il marchait tranquillement, il perçut un bruit… un son semblable à celui que faisaient les projectiles de l’académie lorsqu’ils se plantaient dans ces fameux mannequins de bois dans la cour. Intrigué il leva la tête après avoir noté du regard où avait cessé sa lecture et observa devant lui.
A quelques mètres devant lui se tenait une personne… à cette distance, impossible de dire s’il s’agissait d’un garçon ou d’une fille, cependant Neo constata cette longue chevelure blanchâtre qui fit pencher la balance vers le sexe féminin. Il resta quelques secondes immobiles, l’observant sans dire un seul mot, puis sursauta légèrement lorsque l’inconnue s’adressa à lui, demandant si le fait de s’entraîner au lancer de shurikens ne gênait pas.

Le jeune garçon prit quelques secondes pour réfléchir. Après tout, personne ne viendrait les brimer s’ils se servaient de vieux projectiles restés là, dans les mannequins… Il hocha lentement la tête de gauche à droite avant de fixer le sourire de son interlocutrice… Il était à la fois intimidant et drôle de voir ces deux belles rangées de dents. Neo se retint de sourire à son tour, par peur de donner l’impression de se moquer.

« Hm… on dirait qu’elle va te manger, Neo.
- Pas d’bol pour elle, je suis indigeste… répondit notre protagoniste sans prêter une quelconque attention aux paroles de son interlocuteur mental. »

Soudain, l’inconnue se tourna vers le jeune ninja du Sable avant de lui lancer une sorte de défi, accompagné de paroles légèrement provocatrices.
Comment ? Si les académiciens de Suna peuvent tirer correctement sur ces mannequins ? Neo, qui se sentit quelque peu vexé par les paroles de cette étrangère, accepta de relever le challenge. De la main gauche il ferma son livre, le rangea dans la sacoche qu’il portait sur le dos avant de la poser contre les marches qui menaient à l’académie. Puis il se dirigea vers le mannequin et retira du bois deux shurikens, avant de venir se placer à bonne distance de sa cible, aux côtés de l’inconnue.

Le soleil gênait sa vue… et ses lunettes qui reflétaient les rayons n’aidaient en rien le tir… Une légère brise soufflait continuellement, perturbée par de rares rafales.
Neo plaça le premier projectile entre son pouce et son index gauche, visa quelques secondes avant de décocher un vif tir. Le shuriken vint alors se planter au niveau de l’abdomen du mannequin… Touché, mais cette attaque n’était pas mortelle. Mais ce premier lancer n’était qu’un essai, un test…
Ses nombreuses lectures lui permirent de cibler un vieux bouquin qu’il lisait alors qu’il était à l’académie. Il parlait de forces de frottement exercées par le vent, de la pesanteur terrestre… Mais aussi d’angle de tir… Toutes ces petites informations qui, à première vue, ne semblaient guère intéressantes, notre héros avait pris soin de les conserver dans son esprit, espérant pouvoir les utiliser un jour.

Et nous y voilà à ce fameux jour ! Ni une ni deux, Neo répéta les mêmes gestes que pour son premier tir, mais cette fois, il décala légèrement le bras vers la droite après avoir rapidement estimé le sens dans lequel soufflait le vent. Enfin, il décocha son second shuriken qui vint se ficher à quelques millimètres du cou du mannequin.

Un sourire se dessina sur ses lèvres, satisfait de voir que ses connaissances théoriques lui avaient permis de réussir son deuxième lancer. Il se tourna alors vers l’inconnue, lui adressa ce même sourire et annonça :

« Avec deux shurikens… mais j’ai réussi !
- Bien joué Neo félicita Yami. »

Après ce tir, notre jeune héros se dirigea vers les portes de l’académie pour récupérer son sac, avant de revenir auprès de son interlocutrice. Curieux et intrigué par cette personne qu’il n’avait jamais vue par le passé, il se permit de poser une subtile question qui l’amènerait à continuer la conversation :

« Vous n’êtes pas de Suna, non ? Je m’appelle Neo Kawaguchi Sakyū. Mais Neo sera plus simple. »

Il se tut alors, laissant ainsi l’occasion à la jeune fille de répondre. Qui était-elle ?

Défi relevé et j'observais avec amusement le jeune homme prendre place, si sérieux, si concentré, amusant finalement, ce n'était qu'un lancé de shuriken tout simple, mais je sentais bien cette volonté de bien faire. Une question de petite fiérté pour sa Suna sûrement, comme je le comprenais, même si au fond, je n'avais jamais partagé ce sentiment pour Kiri personnellement... A mes débuts de Shinobi, ma seule concentration se résumait à collectionner les bêtises en tout genre, toujours tester de plus en plus en loin les limites en le repoussant. Ça me semblait loin tout ça, je me sentais un peu vieillir tout à coup, mais pas forcément plus sage alors que le deuxième lancé de mon talentueux rival du moment faisait mouche.

~ Félicitation, si jeune déjà une telle précision...

Il s'éloignait, probablement satisfait de lui et il pouvait en fait, à son âge ; bien que je ne connaissais pas ce dernier, je pouvais être certaine qu'au mieux je ne me serais pas coupé un doigt avec le shuriken. S'en venait alors la question élémentaire, la base à toute rencontre, le qui êtes-vous.

~ Enchantée Neo, Ao' ou Aoji' pour faire simple dans mon cas, le nom complet donnera Aojikawamanashi, Kaguya. Je suis kirijins, en visite pour le conseil, accompagnatrice de mon Mizukage, mais mes services ne semblent pas nécessaires dans ce village.

Voilà qui anticiperait la prochaine question, du que faites-vous là. Encore que je n'y répondais qu'à moitié en fait, ça ne justifier par ma présence sur le terrain de cette académie, encore que la suite l'aiderait à comprendre, même à le rendre utile.

~ Cette cité est un vrai labyrinthe pour moi, je me suis lassée de faire du tourisme, j'aurais voulu m'entrainer un peu, je ne suis que peu habituée à rester au calme si longtemps... Suna a des terrains d'entrainement je suppose ?

Dans la même logique, je me disais que ça ne dérangerait personne que je les use un peu, encore que, certains kirijins grogneraient que ça serait montré nos compétences à l'ennemi, bien que Suna soit notre allié... Ne cherchez pas à comprendre. J'avais compris ça depuis longtemps.

~ Ou... un dojo peut-être ? J'ai entendu parler du plus grand marché du monde aussi!Oh, mais, je m'accapare un peu ton temps là ! Je ne te dérange pas au moins ?

Mon regard se déportait sur son sac, il me semblait l'avoir vu avec un livre, un môme intelligent sûrement, un perdu dans les bouquins, un petit brin de Rei mon frère dans son regard. Définitivement un air trop sage.

~ Cela serait abusé que de demander ton aide pour me retrouver dans Suna ?

Une façade... Je la ferais tomber. Nouveau jeu.

Neo observait son interlocutrice sans dire un seul mot, lui laissant l’opportunité de répondre à sa question. L’inconnue ne se fit pas attendre plus longtemps et dévoila son identité. Elle commença par présenter un diminutif de son prénom, Ao’ ou Aoji’… diminutif que notre protagoniste nota d’employer lorsqu’il s’adressa à elle, préférant éviter de prononcer la totalité de son prénom… « Aojikawamanashi », tel était le nom que ses parents décidèrent de lui donner.

Elle donna également au jeune ninja des informations concernant ses origines et la raison de sa venue à Sunagakure no Sato. Une kunoichi du Village caché du Brouillard qui accompagnait le Mizukage actuel en vue d’une réunion au sommet. Sur ces mots, Neo hocha la tête faisant ainsi le rapprochement avec toute l’agitation qui se tramait au sein de son village quelques jours plus tôt… Lorsque les plus grands de ce monde venaient à se rencontrer et s’entretenir, un branle-bas de combat était mis en place : les autorités géraient la sécurité, planifiaient des jours à l’avance comment allait se dérouler l’entrevue et surtout quels moyens seraient mobilisés pour que tout se passe comme prévu… et surtout sans accroc.

Notre jeune ninja enregistra tout ce que venait de lui dire son interlocutrice avant de penser à une question qui attisa sa curiosité. Pour quelle raison une Kirijin, en visite officielle à Suna, perdait son temps à errer non loin de l’académie de Suna ? Neo pensa alors à une sorte d’espionnage, mais il chassa immédiatement cette hypothèse de son esprit. Après tout, le Brouillard et le Sable étaient alliés et venir observer l’académie n’apporterait pas la moindre information…
Mais alors qu’il allait poser la question, Aoji’ continua son petit discours et expliqua au jeune Sunajin que le tourisme ne faisait pas partie de ses plus grandes passions… Elle qui avait pour habitude de bouger et d’être active, se voir arpenter les rues du Village caché du Sable à la recherche d’une occupation l’avait énervé.
Elle finit donc par demander à notre héros si celui-ci pouvait lui faire visiter la cité avec, si possible au programme, un lieu qui serait en mesure d’éveiller ses sens et surtout lui procurer un peu d’action.

Soudain, elle réalisa le temps que prendrait une telle promenade. Après avoir achevé l’éventuel parcours touristique, Aoji’ s’excusa auprès de Neo avant de savoir s’il n’avait peut-être pas autre chose à faire… autre chose de plus intéressant.
L’intéressé réfléchit quelques instants, visualisant par la même occasion le planning de sa journée… Sa mère l’attendait sans doute à la maison, mais aucun horaire n’avait été fixé. Du moment qu’il passait le pas de la porte avant la tombée de la nuit, il pouvait bien profiter du beau temps et se promener dans le village.
Il répondit alors par la négative, avant d’entendre son interlocutrice lui demander son aide pour découvrir le Village caché du Sable.

Neo remonta alors son sac qui glissait lentement de son épaule avant de contourner la Kirijin. Ouvrant ainsi la voie, il fit quelques pas en direction de la rue, s’arrêta quelques secondes le temps de se retourner vers Aoji’, l’invitant à le suivre. Ni une ni deux, les deux ninjas quittèrent l’académie en direction du centre-ville.

Tandis qu’ils marchaient, Neo présentaient les lieux et bâtiments qui les entouraient tandis que l’originaire de Kiri observait et écoutait. Échoppes, bazars et boutiques en tout genre se trouvaient de part et d’autre de la rue. Des restaurants où l’on servait de succulents repas et des bars dans lesquels étaient vendus de nombreuses variétés d’alcools… du moins d’après les cousins de notre héros qui avaient pour habitude, après une dure mission, d’aller boire un coup pour fêter leur réussite. Mais Neo ne semblait guère attiré par ces lieux, pas plus par la boisson que l’on pouvait trouver… mais bon, il est encore jeune, peut-être que ses goûts changeront en grandissant.

Un peu plus loin se trouvait la bibliothèque de Sunagakure no Sato. Notre héros connaissait bien cet endroit, il y venait régulièrement pour emprunter quelques livres. D’ailleurs, alors qu’il décrivait le bâtiment tout en scrutant l’enseigne, il se souvint d’une chose importante qu’il avait à faire :

« Je dois passer à la bibliothèque pour rendre un livre. Si vous voulez vous pouvez venir avec moi et visiter… si cela vous intéresse bien sûr… je ne connais que peu de monde qui aime les livres vous savez.
- Ceux qui ne lisent pas ont tort… les livres regorgent de savoir et de connaissances qui, si bien utilisés, permettent de façonner le monde.
- Tu m’impressionnes de jour en jour Yami ! »

Et, tandis qu’il attendait la réponse d’Aoji’, Neo en profita pour ouvrir son sac et chercher le fameux bouquin qu’il devait rendre.
Qui sait, peut-être trouverait-il un autre livre à emprunter… un livre tout aussi original que celui-ci !

La bibliothèque... ? Un sourire incontrôlable s'étirait sur mon visage à la vue du livre et de sa proposition, fut un temps où j'aurais crisé, prétextant qu'il n'était pas nécessaire d’abattre des arbres pour partager son savoir... J'avais toujours préféré les échanges, les sons de voix, écouter les longues ou courtes histoires, intéressantes ou pas. En fait mon problème n'avait pas été la mort des arbres, juste ce besoin de contact humain. Je l'avais trouvé maintenant.

~ Oh... Pourquoi pas. J'ai appris tout ce que je sais du fuinjutsu à partir d'un vieux livre de la bibliothèque de Kiri... A première vue, il ne donnait rien d'autre que les bases pour l'utiliser... Mais si on ne comprend pas les bases...

On ne peut pas comprendre la suite, logique. J'étais redevable au créateur de cet ouvrage pas signé. Qu'importe, une autre histoire qui ne l'intéresserait sûrement pas de toute façon, aussi je le suivais à nouveau, mon petit guide malicieux, le tout en lorgnant sur la couverture de son ouvrage, quel genre de lecture appréciait-il ? Et moi... ?

~ J'ai toujours été friande de la découverte du monde, curieuse sur tout en fait... Et toi, quel genre de lecture tu préfères, à ton age ont doit sûrement lire pour apprendre... Moi pour grandir.

Étrange hein ? Mais après tout, les livres ne donnaient-ils pas des exemples de vie, des leçons ou même des idées, combien de jutsu étaient nés d'eux ? M'enfin je m'égarais, au sens propre comme au sens figuré alors que je m'étais perdue au milieu des colonnes de livre pas assez patiente pour l'attendre alors qu'il rendait le sien. Une couverture verte, de ma couleur préférée retenait mon attention, sans même lire le titre ou en cherchait le contenu, je sortais le bouquin de là pour l'ouvrir aussitôt. Une question d'instinct, d'envie auxquelles j'aimais céder sans réfléchir. La force du vent... Voilà son sujet et je m'amusais seule... Mon affinité primaire était le futon.

~ La force du vent hein ? La recette pour créer enfin une tornade qui sait ! Depuis le temps que j'essaie en vain...

Bon je parlais un peu pour moi-même pour le coup, enfin cela avant d'entendre des pas légers qui s'était stoppé.

~ J'aimerais le feuilleter, je pourrais au pire peut-être te le confier après pour le rapporter, ah moins que tu es vraiment du temps à perdre et peut-être tu pourrais m'aider... Une amie m'a demandé de trouver des informations sur l'immortalité... tu as vu un truc du genre ici ? Je cherche aussi des ouvrage parlant d'entité capable de se matérialiser... Enfin... C'est compliqué. Le mot Furyou te parle ?

N'est-ce pas après ça que Yuki courrait... ? Je ne savais rien de ce danger auquel je l'avais exposé...

Après avoir tiré de son sac le livre qu’il devait rendre à la bibliothèque, notre jeune protagoniste écouta, avec un sourire en coin de lèvres, la réponse positive de son interlocutrice. Ni une ni deux, Aoji’ et Neo se dirigèrent vers ce lieu de connaissance avant de pénétrer dans l’enceinte silencieuse…

Il n’y avait pas un seul bruit... c’était à peine si on entendait une mouche voler. Le jeune Genin du Sable approcha alors de la documentaliste, toujours le nez plongé dans un livre éclairé par une lampe de bureau, puis la salua avant de présenter le bouquin qu’il avait emprunté. La femme leva la tête, retira les lunettes posées sur son nez et examina rapidement l’état du livre après avoir pris connaissance du titre. Elle le prit dans sa main, l’observa une nouvelle fois sous tous ses angles et le posa sur son bureau. De l’autre main elle sortit d’un tiroir une fiche sur laquelle étaient inscrits plusieurs noms et des titres de livre. Neo connaissait ce rituel par cœur : sans demander quoi que ce soit, il attrapa le stylo posé non loin de lui et se prépara à noter son nom et à signer la feuille.

Une fois cette petite formalité terminée, notre Genin revint auprès de la Kirijin qui avait commencé à regarder quelques étagères. Arrivé à portée d’elle, Aoji’ tourna la tête en direction de son guide et lui demanda alors quel genre de livres il aimait. Neo prit quelques secondes pour réfléchir avant de répondre :

« Je n’ai pas de style particulier… tant qu’il y a des choses à apprendre, je peux tout lire. Mais en ce moment je suis tourné sur les écrits et livres du passé. L’histoire de notre monde et plus particulièrement l’histoire du Pays du Vent ainsi que celle de mon clan.
- Tant de choses à apprendre en effet... et tu penses pouvoir tout conserver dans ta petite tête ? Hin hin hin ! répondit Yami qui aimait bien titiller son hôte.

Sur ces mots, il observa les étagères et chercha du regard celles qui correspondraient à ses attentes. Ici, les livres d’histoire étaient rangés dans le fond de la bibliothèque, non loin des tables et des fauteuils. Il s’éloigna alors de la kunoichi de Kiri, la laissant découvrir seule ce repaire de lecteurs et de littéraires, et s’attela à la recherche d’un livre intéressant.

Frôlant les étagères, ses doigts effleuraient la tranche des bouquins, soulevant ainsi un peu la poussière qui s’était déposée avec le temps sur les pages et la reliure. Il longea une étagère, puis deux, avant de passer à une nouvelle section de la bibliothèque… sans succès…
Les livres qu’il trouvait parlaient des différents pays du Monde Shinobi… de simples manuels de géographie en somme… Certes, quelques dates étaient inscrites dedans, mais rien de bien folichon…

Mais alors qu’il perdait espoir, ses doigts se posèrent sur un livre légèrement tiré de l’étagère. Intrigué il s’en empara, le tourna de telle sorte à ce que la première de couverture lui fasse face puis lut mentalement le titre.

« Mythes du Pays du Vent… Le clan Kawaguchi… »

Ses yeux se mirent alors à briller, comme s’il venait de découvrir un trésor. Il serra contre lui le bouquin, comme s’il voulait empêcher une autre personne de le prendre, puis se dirigea une nouvelle fois vers la documentaliste afin de l’emprunter.

Après avoir rangé le livre dans son sac, Neo retourna auprès de la Kirijin qui tenait entre ses mains un livre à la couverture verte. Il pencha la tête sur le côté afin d’examiner le titre avant que son interlocutrice ne l’annonce à haute voix. « La force du vent »… Notre ninja leva la tête et nota l’étagère où Aoji’ avait trouvé ce livre. Sans doute un bouquin qui enseignait l’art de manipuler le vent et les techniques Fuuton.
Lorsqu’elle aperçut son guide, la ninja de Kiri s’adressa à lui et lui demanda s’il était possible de rester un peu pour pouvoir lire le contenu de ce livre. Par la suite elle sollicita l’aide de son jeune ami qui semblait féru de connaissances et surtout qui semblait être un grand lecteur.
Elle évoqua une amie qui recherchait des informations sur l’immortalité avant de parler d’entités qui possédaient la faculté de se matérialiser, les… Furyous.

Le genin du Sable se frotta le menton quelques instants… l’immortalité… il y a de cela quelques semaines, Neo avait eu l’occasion de tomber sur un livre qui parlait d’un culte un peu particulier, une religion dont les membres vénéraient la divinité Jashin. Une entité immatérielle qui conférait à ses adorateurs le don d’immortalité… en échange de quelques sacrifices humains que le cultiste devait lui donner sous forme d’offrandes. Le partisan de Jashin, le Jashiniste, a pour obligation de tuer et de répandre le chaos afin de plaire à son dieu. S’il échoue dans sa tâche, il est contraint de le prier afin de lui demander pardon… mais toutes ces histoires de culte et de religion étaient floues pour notre héros.
Il avait également trouvé un autre bouquin qui évoquait l’immortalité mais obtenue grâce à des pratiques médicales. Les sujets avaient la possibilité de régénérer leurs cellules par un moyen particulier, mais Neo n’avait pas pris le temps d’étudier avec davantage de profondeur le sujet…
Après son temps de réflexion, il prit la parole :

« Pour ce qui est de l’immortalité, je connais un livre sur un dieu : Jashin. Les cultistes prônent le chaos et la destruction en l’honneur de leur divinité qui leur confère l’immortalité… je ne sais pas si c’est ce que tu cherches mais je peux te ramener le livre si tu le souhaites. En revanche je ne sais rien des Furyous. Tu m’as parlé d’entités… peux-tu m’en dire plus ? »

Curieux et surtout intrigué par ces Fuyrous, Neo souhaitait en apprendre davantage si bien qu’il finit par inviter son interlocutrice à parler de cela. Pourvu qu’elle accepte et que cela ne soit pas… un sujet sensible ou difficile à aborder !

Mais alors qu'il attendait une réponse, notre héros constata quelque chose d'inhabituel... Yami ne parlait plus... s'était-il endormi ?

Un petit curieux, c'était le moins que l'on puisse dire, mais puisqu'il jouait le jeu, ma foi, je ne pouvais qu'en faire de même lorsqu'il posait des questions à son tour. Je notais dans un coin de ma tête le nom de la divinité qu'il venait de me donner, non pas sans l'avoir un peu avant observer agrippé un trésor en papier, un coin de la couverture désignait il me semble le nom de son clan...

~ Les Furyous ? Je ne sais pas grand chose dessus, mis à part qu'il s'agirait d'entités capable de posséder des sortes « d'hôtes » et fusionner avec elles, certains disent qu'ils deviennent un tout, un fusion, d'autre que les furyou la domine... Dans tous les cas, on parle d'immortalité, de puissance en dehors de toute logique.

Je parlais sous un ton proche du murmure, probablement le sujet ou le lieu qui me faisait cet effet, mais qu'importe, très vite je ne tenais plus en place et c'était avec un signe de la main que je faisais signe au jeune homme de me rejoindre vers une table. A peine assise, quelques mundras et voilà deux tasses de thé au citron à la fumée encore dansante qui se posait en face de nous. Un peu jeune peut-être pour du thé ? Qu'importe, je n'aimais pas le boire toute seule...

~ Tu aimes le thé j'espère ? Il n'est pas trop fort de toute, ne t’inquiète pas. Jashin tu as dit ? Il m'avait semblé déjà entendre ce nom, mais impossible de me rappeler où et pourquoi... Un culte tu dis ? Oui j'aimerais bien pouvoir lire ce livre si tu veux bien !

Accessoirement le faire disparaître dans ma main... Ni vu, ni connu, direction Konoha pour la demoiselle intéressée... Mais passons, ce n'était pas le thème du sujet.

~ Pour les Furyous, je ne sais pas grand chose non plus, à part un nom qui ressort parfois, Metéora et quelques victimes présumées à Konoha de ses mains. Si le sujet te plait tant, je te tiendrais au courant de mes trouvailles. Revenons en plutôt à des sujets que nous maîtrisons... Kawaguchi… C'est ton clan ? C'est quoi votre particularité au juste ?

Et c'était là où tout l'art de la négociation prenait son sens, savoir donné pour recevoir, ma main s'ouvrait et d'elle un lame osseuse s'échappait, pointu tranchante, modulable à souhait, un sourire de carnassier alors pour m'expliquer...

~ Le mien détient la maîtrise de la croissance des os. Le seul bémol, plus on l'utilise, plus on raccourci notre espérance de vie, après tout, on ne peut pas tout avoir pas vrai !

Le ton était plaisantin, bien que les dires étaient loin de l'être, mais ce n'était là qu'une vérité sur laquelle je n'avais aucun pouvoir, alors à quoi bon... Je m'en fichais, je préférais de loin l'accumulation des belles histoires.

~ Tu sembles calé sur l'histoire du pays du vent, tu voudrais bien me la contait ? Du moins, t'es moments préférés, je te conterais celle de Mizu no kuni si tu veux...

La fumée se faisait fébrile, le liquide alors tiède quand je pouvais enfin y plongeait mes lèvres captiver par le jeune sunajins et ce qu'il aurait à dire...

Tous deux face à face, Aoji’ et Neo se tenaient là, entre deux rayons de la bibliothèque. Attendant la réponse à sa question, notre jeune ninja essayait en parallèle de voir ce que pouvait bien faire son interlocuteur mental… voilà plusieurs minutes qu’il n’avait pas ouvert la bouche pour donner son avis sur la situation.
Mais alors qu’il sondait son esprit à la recherche de Yami, la kunoichi de Kiri finit par satisfaire sa curiosité concernant les Furyous.

Des entités regorgeant de chakra. Des créatures dotées d’un pouvoir que notre héros qualifia d’invasif lorsqu’il comprit qu’elles étaient capables de fusionner avec un hôte et surtout ne former qu’une seule et même chose. Difficile d’imaginer qu’un simple humain pouvait, par sa force et sa volonté, contrôler de tels êtres. Ils finissaient, sans doute, entièrement possédés et sous le contrôle le plus total de ces entités. Bien sûr, toute cette alchimie résultait en une déferlante de puissance et, comme le spécifié Aoji’, l’acquisition de l’immortalité… voilà qui faisait froid dans le dos.

Tandis qu’elle s’exprimait, la ninja de Kiri se dirigea vers une table non loin de leur position, après avoir invité son interlocuteur de la suivre. Neo ne se fit pas prier et s’approcha d’une chaise avant de se poser tranquillement dans un soupir. Quel soulagement de s’asseoir, non ?
A peine assise, Aoji’ composa quelques mudras avant de faire apparaître sur la table deux tasses de thé. La délicieuse fumée s’éleva et finit par gagner les narines de notre héros. Du citron… quel doux parfum !

Elle invita alors le jeune genin à prendre une tasse, après s’être assurée que son interlocuteur aimait le thé. Neo hocha la tête de haut en bas avant de se saisir de la tasse devant lui et de boire une petite gorgée. Sans perdre le fil de la conversation, la Kirijin poursuivit la discussion et rebondit sur les explications de notre protagoniste.
Après quelques instants, elle finit par clore ce sujet et profita d’une baisse d’attention du Sunajin pour faire disparaître le bouquin sur Jashin… Très maligne.
Puis, pour ne pas paraître suspecte, elle continua sur le sujet lancé par notre héros : les Furyous. Malheureusement, elle ne savait que très peu d’informations sur tout cela… néanmoins, elle évoqua un nom qui attira l’attention de Neo : Météora… Difficile d’imaginer quoi que ce soit avec un simple nom, néanmoins le Kawaguchi le nota dans un coin de son esprit, le confiant à l’entité qui entretemps avait fini par s’éveiller.

« Furyous ? Météora ? Hm… cela ne me dit rien non plus à moi…
- Normal… je te rappelle que tes souvenirs sont liés aux miens… si je ne connais pas ces choses toi non plus… rappela Neo à son interlocuteur mental. »

Aoji’ conclut alors sur ce sujet et décida une fois de plus de passer à autre chose… Le genin du Sable avait remarqué son regard qui lorgnait sur le livre qu’il tenait tout à l’heure. Il avait vu juste : la Kirijin aborda la question du clan Kawaguchi.
Cette situation le déstabilisa… A quoi tout cela rimait ? Un interrogatoire ? Voulait-elle lui soutirer des informations qui seront notées dans un petit carnet et réutilisées dans l’avenir ?
Yami, plutôt alerte en ce qui concerne les émotions et les paroles des personnes qui entouraient son hôte, préféra l’avertir et lui conseilla de ne rien dire… les mystères et secrets d’un clan ne devaient en aucun cas filtrer à l’extérieur…

Mais alors qu’il allait répondre par la négative, Aoji’ présenta sa main au Kawaguchi. En un instant, celle-ci s’ouvrit avant de laisser paraître une… lame blanche comme l’os ? Intrigué, il plissa les yeux, voulant s’assurer qu’il ne s’agissait pas d’une illusion ou d’un rêve, puis il se retira brusquement, manquant de trébucher de sa chaise. Cette fille… elle avait le pouvoir de manipuler son squelette à sa guise ? Quel pouvoir étrange ! Étrange mais aussi… glauque !

Accompagnant son geste du même sourire que tout à l’heure à l’académie, elle finit par expliquer le Kekkai Genkai du clan Kaguya. Une fois de plus, Neo avait vu juste.
Cependant, la Kirijin refroidit aussitôt l’atmosphère en dévoilant le contrecoup de ce pouvoir : plus il était utilisé, plus l’espérance de vie de son utilisateur diminuait… et Aoji’ avait raison : on ne peut pas tout avoir.
Neo resta sombre, malgré le ton employé par son interlocutrice… il savait que derrière ce petit rire se cachait une bien triste vérité, une épée de Damoclès qui lévitait au-dessus de sa tête et qui menaçait de tomber un jour ou l’autre.

Il prit alors quelques instants avant de parler… la kunoichi avait dévoilé les secrets de son clan, et à présent il se devait de faire de même. Après une discrète inspiration, le Sunajin finit par s’exprimer :

« Le clan Kawaguchi est le plus vieux du Pays du Vent… certains racontent que nos ancêtres ont connu cette terre alors qu’elle n’était qu’un nouveau-né. Nous avons la faculté de manipuler le vent et la terre jusqu’à les faire fusionner en une seule affinité : le Sunaton ou le contrôle du sable. Il regarda autour de lui, esquissa un sourire, et termina Je ne peux te faire de démonstration ici… quand nous repartirons tout à l’heure si tu le souhaites. »

Une fois son interlocutrice satisfaite de ses dires, Neo approcha la tasse de ses lèvres et but une nouvelle gorgée de thé.
Quant à Aoji’, sa soif de connaissances était visiblement insatiable, si bien qu’elle questionna le genin sur l’histoire du Pays du Vent. Voilà une question qui gêna beaucoup notre héros : malgré tout ce qu’il avait pu lire dans les livres, il n’avait jamais pris le temps de découvrir l’histoire de sa terre natale.
Il manqua de rougir et, pour cacher sa honte, il sortit de son sac un livre emprunté une semaine plus tôt à la bibliothèque. Son titre : « Kaze no Kuni – Chronologie ».

« Je comptais explorer le passé du Pays du Vent mais je n’ai pas encore eu le temps de lire ce livre… je suis désolé… »

Il resta quelques instants le nez plongé dans sa tasse, ne voulant pas croiser le regard de son interlocutrice… sans doute serait-elle déçue de ne pas entendre l’histoire du Pays du Vent…

Comment réagirait-elle ?

Petit rire amusé quand finalement ses mots me rappelaient une évidence, le temps... Il n'avait pas eu de temps à perdre à se concentrer sur le passé de son pays, sourire niais, pas si mal, après tout, étions-nous obligé de tout savoir ? Moi-même plus vieille pourtant je n'avais que des brides de l'histoire de Mizu no kuni. Connaitre nos propres histoires et celles de ceux qui nous étaient proches était déjà bien assez non ? Pensée que je ne partageai pas pourtant, ma soif de savoir et de curiosité s'éveillait trop souvent pour que je lui suggère de ne pas perdre son temps dans les livres. Chacun trouvait les sources de son apprentissage différemment...

Il me rappelait mon frère Rei par moment, studieux, terre à terre, toujours talentueux, impossible à égaler, mais en même temps facilement dépassable sur d'autres niveaux. Il manquait de folie pour savoir s'amuser. Les mains sur le menton pour soutenir ma tête j'écoutais sa proposition pour l'accepter d'un hochement de tête, peut-être qu'à l'extérieur, moi aussi je pourrais lui montrer un peu plus mon art, sait-on jamais qu'il est un jour affaire aux animaux de mon clan...

~Le mien est le plus ancien du monde Shinobi... Il se murmure que nous avons été les tout premiers, ces racines les mieux traçable remontent à Mizu no kuni, mais nombre d'entre nous se sont dispersé dans le monde, très peu sont revenus quand Kiri est née. Moi-même je ne l'ai rejoins que vers quinze ans...

Et je m'en serais passé, pas un choix, peut-être que mon sourire contraint le dévoilait d'ailleurs, mais peu importe, car comme j'allais le dire si bien...

~ T'es tout jeune, tu auras bien le temps de l'apprendre et pourquoi ne pas demander à tes aînés de te l'apprendre plutôt qu'un livre ? Il y a des mots des visages et des histoires qui vaudront toujours tous les écrits du monde tu sais. J'ai grandi entre vos frontières et celles du pays du feu, ma tante tenait un bar, auberge, j'y ai croisé mille voyageurs et masse d'eux seuls au milieu de nulle part, « libre » dans cette illusion au début du moins... Eh bien nombreux étaient capables de me conter leurs histoires pendant des heures, parfois, j'ai eu l'impression de revivre leur vie lors de mes expériences.

Un brin de nostalgie en y repensant peut-être ce qui m'avait rendu si bavarde et partageuse...

~ Il y a environ douze ans je crois, Suna n'était qu'un amas de pierre, on m'a compté qu'il avait fallu longtemps à un groupe pour rassembler tous les clans du désert et former ce village bien après les grands autre. Un Triumvirat à la base il me semble, puis des kages, comme dans tous les villages, créatures provisoires, éphémères, utiliser et rapidement user, puis abandonner à leur sort. Leur seule récompense, parfois un peu de gloire, mais ils sont vites effacés par le nouveau qui leur succède, tu as déjà été à un spectacle de marionnettes ? Tous les villages sont ainsi, toutes les histoires des grands pays au final les mêmes... Une affaire de fils invisibles dirigeant des tiers. L'important ce n'est pas avoir un titre qui te conduira à la mort gamin si tu veux être grand, mais c'est bien d'attraper ces fils... Autant que tu peux, la clef des grandes choses.

Une vérité absolue bien qu'il soit jeune, qui sait un jour il pourrait comprendre et ma tasse finie, je la déposais sur la table tout en lui faisant signe de se rapprocher, voir Kiri sans bouger d'ici c'était possible, il suffisait de me laisser un contact avec son front et le voilà dans un gen au milieu de Mizu no kuni...

Neo gardait le nez plongé dans sa tasse de thé… Il en savait des choses mais malheureusement l’histoire de son propre pays lui était quasiment inconnue… Que connaissait-il ? Le clan Kawaguchi était vieux certes, vieux comme Kaze no Kuni… il avait déjà entendu son père parler du passé, avant la fondation du village caché du Sable, avant l’instauration du tout premier Kazekage… mais les paroles de son père ne l’intéressaient guère, pas plus que la personne en elle-même. Pouvait-il encore l’appeler ou le considérer comme son père après tout ce temps loin de lui ? Pfff… tout ceci n’avait aucun sens pour lui.
Il releva alors la tête, croisa le regard de son interlocutrice qui l’observait sans mot dire, un sourire en coin de lèvres et le menton bien ancré entre ses mains. Elle finit par bouger la tête avant de prendre une légère inspiration pour conter son histoire.

Le clan Kaguya… lui aussi était considéré comme le plus ancien du Pays de l’Eau. Neo se mit à sourire, appréciant cette ressemblance avec sa propre famille. Puis elle poursuivit, expliquant son enfance, sa vie auprès de sa tante à la frontière entre le Pays du Feu et celui du Vent. Mais au fur et à mesure qu’elle s’exprimait, ses mots finirent par toucher le jeune garçon. Ses paroles étaient empreintes de philosophie et notre protagoniste les écoutait sans en perdre une seule syllabe. Elle disait vrai quant à la réalité du monde Shinobi : tout ceci n’était qu’un spectacle de pantins et marionnettes, une scène de théâtre où chacun avait un rôle à jouer avant que l’on ne baisse le rideau.
« Attraper les fils plutôt que d’être manipulé par eux… »… La sagesse de cette adolescente sidérait notre héros qui comprit aussitôt qu’il n’était encore qu’un enfant.

Étrangement il se sentit frissonner… touché en plein cœur par les mots de son interlocutrice. Ses paroles résonnaient dans son esprit. Il les associa alors à ses propres idées, ses propres objectifs. Le pouvoir ne résidait pas dans la force ou les techniques non… le véritable pouvoir n’existait que grâce au savoir et à la connaissance. Quiconque détient de lourds secrets possède le monde entre ses mains.
Voilà un enseignement qui méritait méditation…

Après avoir terminé son discours et sa tasse de thé accessoirement, la Kirijin invita le jeune genin à approcher.
Curieux, Neo posa à son tour sa tasse, fit glisser la chaise sur le sol de la bibliothèque et finit par s’avancer auprès d’Aoji.
Que comptait-elle faire ?