SYSTÈME
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Quel spectacle ironique. Ayant pourtant hésité jusqu'au bout, le Changeur aura finalement décidé de faire une entorse à ses principes actuels. Pour une fois, et alors qu’il entrait dans la phase finale de son plan d’éradication des shinobis, il n’allait pas tuer. Il n’allait pas non plus laisser mourir. Il allait, pour la première fois, sauver une vie.

Oterashi Yanosa, son dossier lui avait été récemment connu par le biais de son espion placé à Kumo. Le combat qu’il avait livré contre des Kumojins, sa capture, la torture qu’il avait pu éprouver : il avait été mis au courant de tout. Si l’hésitation de tenter une action d’envergure avait été longuement présente, c’est tout récemment que l’histoire s’était accélérée.

Le Raïkage actuel lui-même s’était déplacé pour rencontrer le captif. Sa colère ou toute autre forme de comportement qui démontrait bel et bien qu’il n’avait rien d’un vrai chef, s’eut traduit par des coups violents et sanguinaires sur cet homme sans défense. Il l’avait probablement cherché. Mais à ce moment-là et même avant, Rei pouvait-il ignorer un homme forcément opposé aux villages shinobis, alors qu’il était en phase de recrutement pour son organisation ? Bien sûr que non.

Bonjour Oterashi Yanosa.

La voix était soudainement apparue, comme celui à qui elle appartenait. Rei selon ses désirs, était apparu dans cette grotte sinistre et ce sans Anami. Son masque blanc avait peine à se voir dans l’obscurité des lieux, mais ce n’était pas important. Yanosa savait qui l’avait « sauvé ». Mais pas tout à fait.

Je suis l’Homme Masqué, et j’ai été le Yondaime Kazekage. J’ai côtoyé le système shinobi sous tous les angles, et j’ai vu à quel point il était faussé. Ce système même qui t’as donné humiliation, souffrance et qui était prêt à t’emmener à l’échafaud.

Il avait retiré son masque, et dévoilé son visage qui allait être de plus en plus connu dans le monde entier. Une notoriété qu’il allait devoir habilement utiliser. Quant au corps employé, il avait choisi le Nibai. Son corps principal était retenu ailleurs, et c’était toujours mieux de prendre le moins de risques possible pour cette première entrevue.

Ta voix, ta pensée, ta force… veux-tu les laisser déferler sur ce monde ?

ESSAI
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Le discours de Rei n’avait pas plu à son interlocuteur. Du moins, il n’avait pas réellement eu l’effet escompté. Ce n’était d’ailleurs pas surprenant que cet homme n’ait pas de suite accepté cette offre presque tombée de nulle part, tout comme l’Homme Masqué avait bondi dans la nuit pour sauver celui qui se tenait à présent devant lui. Et ce comportement démontrait un certain sang-froid de la part de Yanosa. C’était tant mieux, pensa le Changeur, qui resta de marbre face aux paroles du Nukenin. Car comme à son habitude très peu de choses pouvaient et pourraient le faire sortir de sa froideur et de son sérieux accoutumés.

Présumer ? Qu’ai-je présumé, au juste ?

Sans esquisser le moindre sourire, il se redressa encore plus qu’il n’était déjà droit. Une autre façon de montrer son assurance, moins provocatrice qu’un pas en avant par exemple. Les yeux de Rei frôlèrent le sol, avant de se reporter vers ceux de l’Oterashi.

On allait t’emmener à l’échafaud, tôt ou tard. La souffrance qu’on t’a infligée, que tu la surmontes ou non, était bien réelle. Quant à l’humiliation dont je t’ai parlée, j’espère que tu t’accorderas à dire qu’être capturé et emprisonné par un village shinobi et donc ne plus avoir ta vie entre tes mains, c’est bel et bien de l’humiliation. Car sinon, je ne te veux pas à mes côtés.

Un courte inspiration, pour reprendre son souffle discrètement.

Mais soyons courtois, comme tu l’as dis. J’aspire à la destruction totale du système shinobi tel que nous le connaissons. Que ce soit avec ou sans toi, elle arrivera.

Il rangea son masque blanc dans l’arrière de son vêtement, provoquant ainsi le silence pendant quelques instants. Ses yeux étaient alors retournés vers le sol. Oterashi Yanosa, ce n’était pas quelqu’un de banal. Il fallait faire attention, c’était une chose qui était devenue évidente.

La proposition de rejoindre mon organisation est uniquement motivée par le fait que je préfère te compter parmi mes alliés plutôt que parmi des pions vacants voire ennemis potentiels.

En pleine phase de recrutement, comment aurait-il pu passer à côté de cette opportunité de recruter un guerrier dont la réputation commençait à dépasser les frontières ? C’était tout bonnement impossible. Ce qui restait possible, cependant, c’était que l’essai n’aboutisse pas.

SOUPIR
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Les paroles qu’avait prononcées l’ancien Kazekage avaient fait un effet différent. Le résultat à obtenir pouvait donc, en tout cas c’est ce qu’il espérait, être autre. Car si Rei avait pris plaisir à voir qu’il ne s’adressait pas seulement à une brute épaisse mais à quelqu’un qui paraissait sage et doté d’une certaine logique, il ne voulait pas trop attendre la décision ou plutôt la réponse de son interlocuteur. Ce dernier alla apparemment dans ce sens, même s’il semblait vouloir résumer l’offre faite par une simple question de « survie ».

Ce n’était pas là la question, même si son choix pouvait bien influer sur son espérance de vie. En effet, Rei aspirant à l’éradication pure et simple des shinobis, le fait que l’Oterashi soit dans son organisation ou non pouvait changer les choses le concernant. Mais il n’avait pas encore idée de ce qu’il allait faire face à une réponse négative. Non pas qu’il ne voulait pas y penser, mais simplement qu’il n’avait pas de réelle idée sur comment cette entrevue allait aboutir. Il pouvait le laisser partir s’il ne s’était pas montré dangereux pour ses projets ou l’attaquer si les choses semblaient se tourner vers le sens inverse.

Je suppose que tu ne lâcheras pas l’affaire…

Il fit mine de lever les yeux au ciel et soupira sans le dissimuler, marquant clairement son désir que l’entrevue eut pu se dérouler autrement. Mais le combat semblait être cher, très cher, à l’ancien captif de Kumo. Et Rei semblait avoir compris une chose : quelles que soient les réelles positions de son interlocuteur, elles étaient fermes.

Bien. Il y a une chambre à l’arrière de la pièce. Repose-toi pour la nuit. Nous nous affronterons à l’aube. Et inutile de chercher à t’enfuir.

Sur quoi il se retourna, et s’enfonça dans l’obscurité avant de totalement disparaître. Comment avait-il fait, Yanosa ne le savait probablement pas, et ce n’était pas important.

Rei aurait très bien pu rester, mais la confiance n’étant pas encore de mise, sa présence n’aurait sans doute pas réconforté l’Oterashi dans l’idée de se reposer. Et l’Homme Masqué serait lui aussi resté sur ses gardes. En quittant la grotte, cela permettait aux deux hommes de pouvoir souffler, le temps d’une nuit.

Avait-il dormi ou pas ? Rei s’en moquait. Revenu dans la grotte, il se fit entendre de bon matin, afin de prévenir que l’heure était au combat réclamé. Il n’eut qu’à toucher le Nukenin pour que, l’instant suivant, les deux shinobis soient téléportés sur une plaine entourée de rochers. Une crevasse à vrai dire, que Rei et Anami connaissaient bien. La jeune brune qui les avait invoqués s’était d’ailleurs cachée pour ne pas être vue.

A toi Yanosa.

Trois simples mots pour l’homme qui mit son masque blanc sur son visage. Pourquoi ? Parce que Rei avait toujours agi et été connu comme l’Homme Masqué. Et jamais rien ne changerait cela.