TROUBLÉE
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La mission de recherche de Raiu no Kenji avait été donnée la veille. Yamada Kioshi, Ao Kuroi et Tokashi Oro étaient donc partis vers Hai no Kuni. Quelles réponses allaient-ils trouver là-bas ? Kyoshi Rei s’en moquait, il ne courrait aucun risque. Bien entendu le mieux serait d’avoir la preuve que le Sandaime avait déserté sa patrie sans raison, ce qui s’était sûrement passé, mais le Yondaime n’en espérait pas autant. Non, c’était presque impossible que son trio d’hommes en arrive à cette conclusion, surtout avec le membre du Kakumeigun qui s’était bien opposé au nouveau chef.

En parlant du Kakumeigun, l’Homme Masqué s’était intéressé à Habashi Zanshi, l’ancienne chef de cette unité. Cette dernière était « portée disparue », mais en réalité elle avait juste quitté le village pour s’isoler. Selon les dernières informations, elle se trouverait dans les déserts arides. Voilà la deuxième urgence du chef du Reidan : il devait la retrouver. Il informa les shinobis du palais qu’il allait la chercher lui-même. Bien entendu, il aurait pu envoyer une équipe sur place, ou encore utiliser l’Artefact pour retrouver précisément sa position. Mais non, Rei allait se laisser guider par les quelques informations et son instinct.

Et ce ne fut pas chose facile, une bonne heure passée dans une chaleur dont le Kazekage devrait rapidement s’habituer avant de repérer une silhouette assise au bord d’un oasis. Doucement, il s’approcha. Mais son but n’était pas de ne pas se faire repérer, au contraire. Il n’était pas venu avec de mauvaises intentions.

─ Et sûrement pas celui que tu voulais voir.

Le Yondaime esquissa un sourire, puis s’assit à côté de la jeune femme. Bien entendu, il n’y avait plus de sceau du zéro sur son front qui était, de fait, devenu vierge. Seuls ses cheveux blancs s’y baignaient, comme le reflet d’Habashi Zanshi dans l’eau.

─ On m’a raconté que mon prédécesseur et toi étiez proches. Plus qu’un bras-droit, tu étais son amie. Tu connais donc le Sandaime mieux que moi, sûrement mieux que quiconque.

Rei n’était qu’un ami d’enfance pour Kenji, un souvenir. Mais la chef du Kakumeigun était bien plus que ça pour celui que l’on surnommait parfois Meteora. En plus d’un atout essentiel pour le village, Habashi Zanshi représentait une arme de vérité… qui pourrait éclaircir les secrets qui entouraient son ancien Kazekage.

─ J’ai envoyé trois hommes faire des recherches sur Hai no Kuni, afin d’en savoir plus sur Kenji. L’un d’eux est Yamada Kioshi.

Et il s’arrêta de parler. Il n’avait pas envie d’en dire plus. Il fallait que son interlocutrice entende, réfléchisse, décide. Car elle ne pouvait être que troublée par la situation.

TEMPS
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« Qui que ce soit », voilà des mots bien compréhensibles. Malgré cette tension et cette tristesse bien présente chez la jeune femme, Kyoshi Rei n’oubliait pas qui il était : l’ennemi du monde shinobi, le Changeur. C’est pourquoi il fut intéressé par ce qu’Habashi Zanshi dit : elle croyait bien connaître Raiu no Kenji, mais elle s’était à première vue fourvoyée. Savait-elle quelque-chose ? Voilà un détail important qui ne changea pas le visage du Kazekage, toujours calme et compréhensif. Mais rapidement, la kunoïchi s’énerva naturellement mais surtout rapidement. « S’assurer qu’il était mort », Zanshi était bien loin du compte, mais elle ne le savait pas. Elle n’avait probablement plus toute sa raison, et elle hurlait ce qu’elle redoutait plus que tout.

─ Tu te trompes. Au fond de moi-même, je suis persuadé qu’il est toujours en vie.

Et ce n’était pas un mensonge. L’ami d’enfance de Rei n’avait pas été Kazekage pour rien, il n’avait pas battu Gogyou Makka sans avoir une grande force. Et plus que de la puissance, il était intelligent. C’est pourquoi le Kyoshi était presque persuadé que son prédécesseur n’était pas mort, et le trio qu’il avait envoyé au Pays de la Cendre allait peut-être confirmer son hypothèse.

─ Je veux la vérité, tout comme toi. Je veux connaître Raiu no Kenji comme tu le veux. Toi tout comme moi devons savoir ce qu’il lui est arrivé. Je te dois cette réponse comme aux autres Sunajins.

Le chef du Sable s’arrêta de parler un instant. Il réfléchit rapidement à ses futurs mots, puis reprit.

─ Je suis venu pour t’informer que le village ne reste pas les bras croisés en ce qui concerne son ancien chef. Et si jamais Kenji est toujours en vie, j’aimerais compter sur toi pour le retrouver.

Dans un grand jeu de comédien dont il avait toujours eut le secret, le Changeur leva la tête vers le ciel, s’appuyant sur ses deux bras.

─ A vrai dire, j’étais venu te demander de revenir à Suna le plus vite possible… Mais en me mettant à ta place, je préfère te laisser encore du temps. Tu te rends compte que tu ne connaissais pas bien ton ancien ami et chef, alors ce n’est pas maintenant que tu vas faire confiance au nouveau.

Kyoshi Rei se tourna vers la chef du Kakumeigun, et esquissa un sourire amical. Elle pouvait prendre du temps si elle le souhaitait, ça ne changerait rien pour lui. Du moins en ce qui concernait le futur proche.