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| (#) Sujet: Karma Killer [Libre] Dim 23 Fév 2014 - 21:12 | |
| L'aube point. Quelques nuages épars se battent en duel alors que les cieux rougeoient. Et tu es installé là, sur le pas de la porte. Bras croisés. Silence encore vierge. Puis, déchirure. Véritable viol sonore. Et, à toute volée, s'envolent les chants des oiseaux. Tu fermes les yeux. Quel dommage que de gâcher un tel spectacle avec une telle cacophonie. Mais tu n'y peux rien. Tu ne peux rien y faire. Et tu ne pourras jamais changer ce fait. Tu n'es pas ici pour agir. Ton existence se résume en un mot. Observer. Non. Deux mots. Observer, consigner. Consigner les faits. Les actes. L'histoire. Tout simplement. Car la connaissance est l'une des armes les plus puissantes. Et tu tiens à la léguer aux générations futures. C'est un devoir. Un devoir de mémoire envers ceux qui sont morts pour leurs idéaux. Un devoir de protection envers les futurs détenteurs du pouvoir, pour qu'ils ne réitèrent pas les mêmes erreurs.
Et tu es là. Au milieu de tout ça. Ou plutôt en marge. De ce monde. De cette Histoire. Empli de désillusions. Et pourtant, tu continues. Tu aurais pu cesser. Tout arrêter. Mais tu ne l'as pas fait. Tu aurais pu perdre toute foi envers les Hommes. Mais tu continues à consigner leur Histoire. Et pourquoi tout cela ? C'est une question que tu te poses souvent. Et toujours revient la même réponse dans ton esprit. Pour continuer l'oeuvre de ton mentor. Mais dans un coin de ton esprit. De ton coeur. Il y a cette petite lueur. Que tu n'as toujours pas réussi à tuer, même après toutes ces années. Cette lueur nommée espoir. Un espoir fou. L'espoir qu'un jour, des êtres sages s'élèveront. Qu'ils comprendront. Et qu'ils pourront reprendre ce monde en main. Pour faire changer les choses. Les changer une bonne fois pour toute. Oui. Si seulement.
Mais ce ne sont que tes rêves. Que des folies. Et tu sais bien que cela n'arrivera pas. Ou du moins pas de si tôt. Et tu restes installé là, sur le pas de la porte. Tu restes là, le regard perdu vers l'horizon. Imprégnant ta rétine de cette aube flamboyante. Sans un mot. Sans un bruit. En simple observateur. Comme un vestige oublié par le temps. Comme une erreur laissée là par hasard. Comme ce que tu as été. Comme ce que tu es. Comme ce que tu seras à jamais.
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