Faut bien connaitre qui nous dirige [Zanshi]

Tu as quoi ?!

Bah j'ai demandé un rendez-vous avez le Kazekage... Comme ça...

La réaction de la jeune fille ne se faisait pas attendre davantage, la voici entrain d'hurler à travers le salon, de se demander ce que le jeune genin avait eu par la tête pour oser quémander un rendez-vous à la plus grande shinobi du village du haut de son piètre grade et surtout sans raison apparente. Dans ces conditions pour Eichi, il ne fallait mieux rien dire, laisser la colère de sa petite amie se déverser et ensuite récolter le fruit de sa patience. Alors il encaissait les reproches comme quoi après sa première rencontre avec la Godaime, jamais elle ne lui reparlerait et bien d'autre chose mais qu'importe, il l'avait déjà demandé.

Yuna n'en démordait pas et ce n'était pas fini. Elle lui lança même que sa carrière était terminée alors même qu'elle n'avait pas encore vraiment débutée. Le point de la conversation intervint lorsque le Wada prit les jambes à son cou, direction le bureau de la Kazekage. Il n'allait pas attendre sagement de prendre toutes les réprimandes de la terre et il décida en bonne conscience, d'aller attendre à la porte de sa supérieure. Il avança donc dans les rues qui menaient irrémédiablement vers le même point : Le palais du Conseil. Avant il s'arrêta pour acheter un petit fruit, une pêche, à dévorer pendant l'attente puis il commença à entrer dans le bâtiment, avec le bandeau de Suna bien en évidence sur son bras, bien que désormais la plupart des personnes ici présentes le connaissaient.

Lorsqu'il arriva devant la secrétaire de la Godaime, il vint placer ses mains en appui sur le bureau, fixant la demoiselle qui au passage n'avait absolument rien demandé. Et alors que tous aurait pensé qu'il allait l'agresser sans vergogne, il se redressa pour lui parler calmement et faire part de sa demande, d'un ton parfaitement posé comme à son habitude.

Bonjour, excusez moi de me présenter dans la précipitation mais j'ai fais une demande d'entrevue avec la Kazekage.

Très bien, votre nom hum ?

Euh Eichi, Wada Eichi.

Veuillez patientez ici, elle va vous recevoir.

Alors il alla se placer sur les chaises prévues face à la porte, prêt à entrer dans l'arène bien qu'il n'ai pas plus de chose que ça à dire. Après tout il ne perdait rien à faire cette démarche, c'est vrai qu'après son coup d'éclat de non respect aux portes, son nom devait être marqué en tout petit sur le registre mais qu'importe. Il avait participé à la guerre, avait brillamment remporté son affrontement avec un konohajin plus fort que lui. Puis il voulait tirer de cette entrevue des garanties, des garanties sur son avenir et surtout l'avenir du village.

Il continuait nerveusement à dévorer son aliment, avant de jeter le noyau droit dans une poubelle de l'autre côté du couloir, il s'amusait ensuite à observer les allez et venues des nombreux jeunes académiciens en poste aux archives ou encore les Jônins qui transportaient des tas de papiers sans doute très peu intéressants. Eichi se balançait sur les chaises, dans une rythme régulier lorsque celle sur laquelle il avait élu domicile se cassa, le laissant comme un idiot face à ses catastrophes. Mais que lui arrivait-il ? Il n'était pas stressé ainsi d'habitude ! Et voilà que déjà la porte s'ouvrait, que c'était à lui de parler à la grande Chef. Il souffla un bon et se releva, tendit quelques ryos à la secrétaire sans un regard.

Pour la chaise. Pas un mot à qui que ce soit.

Dernière édition par Habashi Zanshi le Lun 3 Mar 2014 - 18:40, édité 1 fois

Une nouvelle entrevue touchait à sa fin. Je raccompagnai le Chuunin à la porte en terminant une discussion sur un sujet banal. Maintenant je devais recevoir un genin, Wada Eichi récemment sorti de l'académie de Suna et que j'avais eu l'occasion de rencontrer à plusieurs reprises. Je n'avais aucune idée du pourquoi de sa venue dans les locaux du palais, alors pensais-je logiquement à la même raison que tous les autres : pour se familiariser avec leur Kage. Peut-être, je verrai bien ça.

Le temps de ranger le dossier que j'avais consulté avec le précédent ninja, j'entendis un bruit provenant du couloir, un craquement sonore que cela pouvait il bien être ? J'allais là aussi le découvrir. Je me levai, me dirigeai vers la double porte et la poussai avec précaution, ce que je vis me laissa perplexe. Une chaise cassée et un jeune homme à la chevelure grisonnante tendait un papier qui ressemblait très nettement à un billet. Je m'éclaircis la voix en toussotant, histoire de faire entendre ma présence. Lorsqu'il se retourna, et me fit face, je fronçais légèrement les sourcils et claquai des doigts. Le billet s'enflamma et fut encore plus rapidement réduit en cendre.

"On ne corrompt pas l'administration de Suna. Tu es Wada Eichi je suppose. Entre s'il te plaît, et installe toi. Une fois qu'il fut entré je jetai un regard à la ''secrétaire''. Il faudrait songer à remplacer cette chaise. Et je refermai la porte sans mot ajouter."

Je fis quelques pas vers mon bureau, et m'installai face au genin, restant cependant debout. Comme d'habitude, j'avais préparé l'entrevue et je disposais à portée de main le dossier du garçon. Un dossier très fin, très léger, montrant sa toute fraicheur dans le métier. Je pris le dossier et le soulevai devant lui, jaugeant son poids. C'était là une métaphore facilement compréhensible pour lui comme pour moi. J'esquissai un sourire en m'asseyant finalement.

J'ouvris le dossier, prenant mon temps le parcouru rapidement, je le connaissais déjà en fait. Le silence s'appesanti dans la pièce, créant, je supposais; par la même occasion une atmosphère particulière. Cette ambiance fut rapidement rompue, je pris la parole une nouvelle fois. Le genin me semblait pour une raison qui m'échappait un peu nerveux, peut-être avait il entendu des choses sur ce que j'avais pus faire, ou lui avait on dit que j'étais "méchante" ou quelque chose dans le genre.

"Détends toi, tu ne rejoindras pas l'Ergastule pour une chaise. Enfin. Tu es sorti de l'académie il y a peu de temps alors... à en juger ton dossier. Dis-je en le refermant. Mais un dossier... ça se remplit rapidement, il suffit de... prudence, de patience et de réflexion; n'est-ce pas ? Bien, qu'est ce qui t'amène dans ce bureau aujourd'hui ? Un cours d'histoire Sunajin sur les fondateurs du village ? Ou autre chose ?"

La Godaime venait d'apparaitre et encore une fois, hasard du temps ou non, au plus mauvais moment, lorsque le jeune Eichi tendait ce billet vers la secrétaire pour qu'elle puisse réparer ses dommages... Quel idiot, l'image qu'il renvoyait était désastreuse, en deux rencontre seulement il venait de ruiner son avenir. Yuna avait sans doute raison, il n'aurait jamais dû demander ce rendez-vous, mais maintenant qu'il y était... La grande porte du bureau s'ouvrit à lui, dévoilant alors l'endroit, assez sobre et parfaitement fonctionnel, il y avait cette grande chaise réservée à la dirigeante qui vint s'y asseoir accompagné du dossier du Genin. Elle enchaînait les remarques de mauvais goût sur ses mésaventures récentes, en omettant sans nul doute possible les passages bien plus mémorables.

Face à la Kazekage qui commençait à parler, le Wada reprit doucement son calme habituel, étant désormais dans de parfaites conditions de dialogue. Le changement par rapport aux quelques minutes auparavant intriguerait sans aucun doute la femme face à lui mais qu'importe. Là encore il s'agissait d'une preuve de son nouvel état bien plus posé qu'avant. Attendant la fin des paroles de la kunoichi, il s'éclaircit la voix pour la prendre à son tour et répondre aux interrogation de la Habashi. Mais pas de suite.

Écoutez, je suis navré des premières impressions que j'ai dû vous laisser, là n'était pas du tout mon but. Dès lors l'incident aux portes ressemble bien plus à une erreur d'appréciation, à une maladresse qu'à une envie de faire le gros dur. En effet je ne suis pas d'ici et bien qu'un cours sur Suna me serait constructif, je pense connaitre assez le passé pour pouvoir me tourner vers le présent et le futur. Nous sommes en période de guerre, et la venue d'un homme inconnu aux portes ne pouvait pas être prise à la légère.

Ça se tenait amplement et en plus c'était là la pure vérité. Quand il avait vu arrivé ce cortège macabre, la première idée qu'il avait eu, et celle ci avait été le déclenchement de son mauvais rapport aux choses, était la possibilité d'un Edo Tensei et d'une menace direct sur le village. Le jeune shinobi fixait dans les yeux la Godaime, non pas en manque de respect mais bien car il le fallait pour faire passer ses paroles. Là il observa de plus près son dossier et alla même jusqu'à le récupérer de sur le bureau du Kazekage afin de le peser également et de faire une grimace. La puissante Kunoichi voulait jouer aux métaphores et de manière théâtrale ? Très bien, alors Eichi allait complètement la suivre sur ce domaine.

Il se leva après avoir replacé le dossier sur la table, comment pouvait-on résumer une vie dans si peu de feuilles que ça ? Sans doute à cause des origines lointaines du garçon, et peut être que les mises à jours dues à la guerre n'avait pas encore eu lieu, alors il serait bon pour le jeune shinobi de rappeler à sa supérieure ses prouesses dans un domaine qu'aucun de sa génération n'a eu le malheur d'effleurer. Se tournant vers le bureau et s'en approchant doucement, il commença son récit, d'une voix assurée, mature.

J'ai été le seul de ma promotion de l'académie à être envoyé au front durant les derniers affrontements. À Taki no Kuni j'ai affronté un Konohajin bien meilleur que moi, à l'aide d'un camarade de la Brume. Et alors que l'Inuzuka nous mettait à mal et avait ruiné le Kirijin, je l'ai vaincu. Je suis revenu blessé, et dans ma chair, et dans mon mental et pourtant je suis ici. J'aime ce village, mais je n'ai pas l'impression qu'il me le rend. Votre dossier sur moi, ce ne sont que des papiers, l'existence d'un homme se trouve ici.

Il se tapotait le crâne, comme pour montrer que les souvenirs ne pouvaient pas être écrit sur de vulgaires papiers. Il avait réalisé bon nombre de mission pour le village, avait réussi une prouesse sur les champs de batailles alors qu'il ne s'imaginait même pas prêt à affronter un autre homme. Il avait vaincu chaque genin de sa promotion, mais ne s'en vantait pas, il voulait voir les autres progresser, Lucy en tête, Satsuki également, mais ça le dossier ne le mentionnait pas. Il se savait capable de choses plus grandes qu'il ne pouvait le faire actuellement, et c'était ces choses qu'il espérait obtenir ici.

D'ailleurs une idée folle lui venait en tête, ce genre de chose qu'on ne peut pas demander ainsi et pourtant il le désirait plus que tout. Ses yeux avaient brillé durant son discours et brillaient encore maintenant qu'il se plongeait dans le regard de la Godaime. Qu'importe les dossiers, ils ne comptaient en rien dans l'aptitude d'un shinobi à prendre des décisions cruciales pour lui et son village. C'est là qu'il reprit sa place assise, calme. Il n'espérait pas grand chose de sa future demande mais qu'importe.

Je vais faire simple Kazekage-Sama, j'ai deux choses à vous demander.

Il laissa la tension monter dans la salle puis reprit d'une voix parfaitement claire et fluide, comme si le poids qui était sur lui depuis une dizaine de minutes s'était évaporé.

Je sais que vous êtes occupée par des fonctions importantes et je ne vous demanderais pas une présence constante, loin de là, tout au plus je désire que vous balisiez ma route. Je prends la responsabilité de vous demander votre enseignement, Kazekage-Sama... Je ne vais pas vous supplier, simplement je veux faire plus, et vous être la seule capable de me donner l'enseignement moral, psychologique et technique que je désire. Apprenez moi les valeurs des grands de ce monde.

Il laissait le temps à la dirigeante de Suna de respirer et d'assimiler les paroles du jeune fou qu'elle avait sous les yeux. Eichi espérait de tout son coeur qu'elle accepte cette première requête. Il souhaitait devenir meilleur, toujours meilleur pour protéger Lucy comme il l'avait promis et également son village, et qui de mieux que la première protectrice, la plus grande shinobi qu'il avait dans son entourage pour occuper le rôle de sensei ?

Il était au fond de son fauteuil, bien droit, attendant le verdict. Quoi qu'il advienne, il allait passer ensuite à la deuxième réclamation qu'il avait en tête. Était-ce des espoirs ou de l'inconscience qui animaient ses paroles ? Il ne calculait rien et laissait libre cours à son coeur, c'était lui qui s'exprimait, et plutôt bien il fallait le concéder, mais de là à plier une Kage à une volonté de simple Genin...

Spoiler:

Je l'observais et je l'écoutais avec une certaine attention. Le jeune genin avait beaucoup de choses à raconter, à partager. Aucunes paroles contre lesquelles je pouvais m'insurger et grâce auxquelles j'aurais pu le manipuler. Cependant me parler ainsi de la guerre et du village n'était sans doute pas la meilleure chose à faire. Certes il était genin, mais il devait comprendre que personne ne pouvait attendre quoi que ce soit du village en lui même, ou tout au moins de ses hautes instances. C'était peut-être difficile à comprendre pour bon nombre de ninjas mais ô combien réel. Comment pouvais-je lui expliquer ceci ? Je verrai bien. Le genin continua sur sa lancée, et laquelle ?! Je restai calme et sereine face à ses dires, et sa demande. L'idée ne me répugnait pas mais quelques questions se posaient malgré tout. Ah, il semblait avoir fini, se pourrait il que ce fusse mon tour ?

"Procédons point par point. La guerre, tu es un ninja de Suna, tu es soumis au régime militaire; que veux-tu que le village fasse pour toi ? Il ne faut pas attendre de remerciements pour avoir fait ton travail. Néanmoins, ce que nous faisons n'est pas inutile, évidemment. Chacun sait ce que nous faisons, et nous gratifie de son soutien indéfectible. Lorsque j'ai combattu le Hokage et son bras droit il y a de cela quelques années, personne ne m'a dit merci."

Des paroles que l'on aurait pu qualifier de "dures", mais en fait elles reflétaient surtout la réalité de notre monde. On ne remercie pas le boulanger d'avoir fait du pain, on observe simple les usages, et on le paye. C'était à peu de chose prés pareil pour un ninja. Un shinobi œuvrant pour un village ne pouvait s'attendre à ce qu'on le couronne de lauriers à son retour, qu'on lui déroule le tapis rouge; il ne faisait qu'accomplir sa mission. Mais de façon générale, le shinobi savait qu'on le remerciait, secrètement, pour ses sacrifices, oui car le ninja devait rester humble et se dire "je n'ai fait que mon travail". Mais je pouvais comprendre que les plus jeunes, surtout lorsqu'ils sont exposés aux affres de la guerre, lorsqu'il s'agit de leur première expérience dans cette situation, ne comprennent pas l'ampleur de leur rôle. Enfin, je devais admettre que j'avais une vision assez particulière de la chose.

"Mais ne t'inquiète pas, que ce soit moi, ou le conseil; nous reconnaissons la valeur des Sunajin. Combattrais-tu avec plus de ferveur si je te remerciais pour ta réussite ? J'observai un court silence et repris. Si je deviens ton professeur, ne t'attends pas à être félicité pour la moindre de tes progressions. D'ailleurs, pourquoi accepterais-je de t'enseigner ? Et pourquoi voudrais que je sois ta Sensei ? Que sais-tu exactement de moi ?"

Ajoutais-je sur un ton interrogateur. En effet tant de questions en suspens, il y avait quelques autres ninjas à Suna capables d'enseigner, et certainement des personnes bien mieux connues que moi. Car je n'étais connue aujourd'hui que pour quelques raisons de la plupart des jeunes : mon poste, mes exactions récentes à l'encontre de Suna.

Voilà que la Godaime reprenait le flambeau de la conversation, de volée elle commençait à donner une belle leçon au jeune genin qui ne comprenait décidément pas grand chose à la condition de shinobi : Jamais ils n'étaient remerciés, si ce n'était implicitement par leur simple existence au sein du village, soit. Elle tentait également de rassurer le jeune Eichi en lui indiquant sa reconnaissance, sans doute ironique, sur ses actes avant d'arriver à un sujet bien plus intéressant pour lui : Sa demande d'enseignement.

Alors que ses paroles laissaient une réponse positive émerger, elle posa une question pour le moins compliquée au garçon aux cheveux blancs : Que savait-il réellement d'elle ? En réalité, et il ne le regrettait pas, il ne savait rien. Lors de cette question, il se redressa au bord du siège, pour montrer son implication dans la conversation, c'est là que calmement il prit la parole pour expliquer en quelques sortes ses motivations.

Je vais être franc Godaime-Sama, je ne sais de vous que ce que j'ai entendu à l'investiture : Votre réputation mais également votre désertion, et votre retour en grâce récent. C'est justement le fait que nous ne nous connaissons pas qui m'attire vers votre enseignement : Si vous ne savez rien de moi et moi de vous, je serais obligé de prouver ce que je vaux. Aussi votre parcours est très respectable, vous avez vécu tout ce temps avec Suna en vous, comme je veux le faire toute ma vie. Je sais également une chose, plus importante : Vous étiez là lors des débuts de Suna, vous avez vu comment ce village s'est érigé, et c'est important pour moi.

Eichi pensait avoir pas mal expliqué son point de vue. C'est vrai que la non connaissance avec son Sensei était souvent difficile à vivre néanmoins il était prêt à assumer ce choix, ce n'était qu'une question de volonté, et il l'avait. Ensuite de ce qu'il savait de cette femme, elle possédait techniquement tout ce que le jeune Taijutsuka ne possédait pas, ou très peu, d'où l'intérêt de s'entrainer avec, d'apprendre ce qu'elle sait, pour ainsi pouvoir contrer dans le futur tout ce que les adversaires similaires pourraient utiliser. Il fixait tranquillement la Kazekage, attendant sa réaction qui semblait partir du bon pied, mais se trompait-il ? Et quelle serait sa réaction en cas de réponse négative ? Sans doute perdrait-il foi en les grandes instances de ce village mais qu'importe, il croyait à sa démarche.

Eichi laissait alors son regard se perdre face à la Habashi, perdant quelques instants sa concentration. À quoi pensait-il ? Au futur sans doute, à savoir sa progression au sein du village et autre. Il se rappela des dernières questions de la femme face à lui et se souvint qu'il n'avait pas traité l'une d'entre elle à savoir pourquoi elle le prendrait comme élève, là aucune réponse ne s'imposait mais il prit tout de même courageusement la parole.

Ensuite, la question du pourquoi vous devriez m'accepter, c'est idiot mais je n'en ai pas. J'ai simplement la volonté de réussir et de devenir important. J'ai une volonté propre qui ne peut en aucun cas être corrompu. J'ai surtout l'espoir d'un enseignement de qualité et surtout de responsabilités, et quelles peuvent être les plus grandes responsabilités que d'honorer l'enseignement d'un Kage pour un ninja de mon niveau ?

Ces dernières paroles n'étaient pas très recevables ou très sûres, il prenait un risque, le jeune Eichi. Après tout il n'avait pas non plus d'épée de Damocles au dessus de la tête. Elle n'allait pas le détruire sur place si il y avait une erreur dans ses mots. En tout cas son regard ne le trahissait pas : Il était parfaitement déterminé sur son sujet, une étincelle vibrait au fond de son regard, l'étincelle de la réussite, celle qu'il voulait côtoyer au plus haut point dans ce village, gravir les échelons un à un. Et quelle meilleure façon que de recevoir l'apprentissage de celle au sommet de cette pyramide ? Alors il ne se replaçait pas, gardant ses bras fermement appuyés sur le bureau, les yeux brûlant d'envie, il attendait le verdict.

Dernière édition par Habashi Zanshi le Dim 9 Mar 2014 - 18:21, édité 1 fois

Devais-je accepter ? Le pouvais-je seulement ? Je n'avais pas entrainé de ninja depuis longtemps, et aujourd'hui tous ceux que j'avais formé étaient morts et de mes propres mains. Craignais-je de reproduire ce schéma ? Je réfléchis un instant et la réponse fut claire : non. Non, je n'avais rien à craindre sur ce sujet, à cette époque je n'agissais pas de mon plein gré et aujourd'hui plus personne ne pourrait me manipuler avec une telle facilité. Durant ma période d'errance j'eus le temps de faire le tri entre les différents sujets constituants de ce problème, réussir à me convaincre que la plupart des évènements ne fussent pas de ma faute fut une tâche plus que compliquée, presque insurmontable; mais aujourd'hui... Et quoi que je pus devenir sa professeur, sa démonstration pour me persuader n'aboutissait pas vraiment, malheureusement pour lui. Néanmoins, pourquoi devrais je refuser ? Aucune raison valable de s'opposait. Deplus, ce ninja, ce genin de Suna semblait faire preuve d'une certaine ferveur pour son village. La nouvelle génération détenait ce que je nommais la fibre du vent, cette volonté à vouloir défendre la liberté, une volonté que je chérissais aussi.

"Il arrive parfois que l'on fasse des choses dont on a pas envie, c'est ce qui m'est arrivé en quelques sortes. Bien. Je peux devenir ta senseï. J'ai reçu un enseignement que je te léguerai. La première leçon, et la plus simple : ne jamais se plaindre de la rigueur des leçons que tu reçois. La rigueur est ce qu'il y a de plus important pour un ninja, et tous n'en ont pas conscience. Ne crains rien, je ne vais pas non plus te torturer."

La rigueur était ce que m'avais permis de survivre à bien des combats mais aussi à devenir aussi forte que je pouvais l'être aujourd'hui, dans ce bureau. Mais la rigueur ne faisait pas tout, et le fait de le penser était ce qui m'avait mené à me retourner contre Suna, la force seule, l'entrainement acharné ne permettait que de se battre, pas de vivre; il fallait bien plus que cela. Certainement une chose que je lui expliquerai un jour, cela constituait une leçon assez formidable finalement. Mon regard ne lâchait pas celui du genin, et voilà que s'établissait un nouveau lien entre ce jeune et moi, plus que subordonné à supérieur, élève à professeur. Il nous restait alors une chose à faire, qui arriverait avec le temps s'écoulant : nous connaître. Car au final, il l'avait dit lui même : il ne me connaissait pas outre ce qu'il pouvait entendre dire sur la Kazekage, ou l'Ecarlate. Pas que ce qu'on puisse dire sur moi me fasse grand chose bien que je préférais ne pas symboliser une forme de peur chez les Sunajin.

"Bien, demain tu te rendras au terrain d'entrainement, et nous commencerons. Je ne sais de toi que ce qui se trouve dans ce dossier, tu devras me montrer ce que tu sais faire."

Dis-je en en m'asseyant au fond du siège.

L'avait-il convaincu ? Peu probable avec les maigres arguments avancés. La Godaime avait sans doute déjà pris sa décision et d'ailleurs elle était positive, il était officiellement l'élève de la Kazekage... Incroyable. Alors sa prise de risque avait fonctionné, que dirait donc Yuna quand elle apprendrait que son petit ami avait comme professeur cette femme. Eichi ne pu réprimer un sourire lorsqu'elle lui annonça la couleur, cependant déjà la première leçon était donnée. Pourquoi se plaindrait-il d'une chose qu'il avait lui même souhaité ? La prestance de l'Écarlate était assez écrasante dans la pièce, comme si dès qu'elle ouvrait la bouche, le village se taisait. Là le Genin vint se rasseoir dans le fauteuil derrière lui avant de laisser tomber la deuxième demande, il était déjà bien trop comblé pour demander plus.

Kazekage-Sensei, je vous remercie. Et ne vous inquiétez pas, je n'ai pas l'habitude de me plaindre, j'espère juste que vous arriverez à tenir un entrainement assez long pour moi et que vous ne serez pas fatiguée avant !

Petite boutade, il savait pertinemment que ce serait lui le premier fatigué, à moins qu'il use des portes célestes pour continuer mais il verrait ça en temps et en heure, à moins que... La Godaime annonça que le lendemain aurait lieu leur premier entrainement, de connaissance, mais entrainement tout de même. C'était là qu'il devait montrer ce dont il était capable, et il ne louperait pour rien au monde ce rendez-vous crucial. C'est d'ailleurs face au manque d'information qu'il attrapa son dossier, un crayon, et qu'il nota à côté de son affectation en genin "élève de la Godaime Kazekage", sourire aux lèvres.

Il releva la tête pour faire face à sa sensei, non pas en la défiant du regard mais en reposant simplement le dossier ouvert sous les yeux de la Habashi. Puis il rigola délicatement en pensant à ce qu'il venait de faire : Falsification des documents officiels, mais en fait pas du tout ! C'était officiel donc il pouvait le noter !

Voilà, je pense que mon dossier est plus complet désormais, en attendant de futurs et proches changements !

Il voulait vite progresser et plaçait en cet enseignement beaucoup d'espoir. En tout cas Eichi se détendait à vu d'œil maintenant qu'il avait surpassé la demande la plus délicate de sa jeune carrière, il restait tout de même bien droit face à sa supérieure, pour ne pas montrer une hypothétique flemmardise dont il aurait été le possesseur. Déjà il pensait au lendemain, au terrain d'entrainement et surtout à un probable affrontement avec la femme face à lui, pour lui prouver son abnégation et sa détermination. Ce "test" s'annonçait explosif, le caractère bien trempé du Genin allant se heurter au roc qu'était la Kazekage, sans espoir mais pas sans volonté.

L'entrevue touchait donc à sa fin, le Genin ayant eu ce qu'il voulait et la Sensei ayant donné ses premières directives. C'était fait, alors où pouvait donc mener cet entretien désormais ? Le Wada avait beaucoup de questions pour comprendre les actes de la Kazekage, pour en savoir plus sur la création de Suna, comment ils étaient. Le Kakumeigun était très attrayant simplement par ses fonctions et son histoire, et dans un coin de sa tête il conservait l'idée future de le rejoindre, néanmoins il hésitait encore. la seconde demande survint finalement dans l'esprit du jeune homme, qui se précipita de l'annoncer avant de la voir repartir loin de son esprit.

Dites, pensez-vous que je serais capable de vous accompagner dans certaines de vos tâches diplomatiques et politiques ? Dans les voyages ou autre. Apprendre à se comporter auprès des grands de ce monde est une perspective très intéressante.

La voilà qui venait d'arriver, la deuxième demande. C'était une idée magnifique de pouvoir accompagner la chef d'état dans ses pérégrinations, bien que ce soit quelque peu dangereux. Puis de ce qu'il savait de la Habashi, sa compagnie s'avérait assez dangereuse, mais le passé était le passé, il faisait désormais partie de sa vie, allait-elle vraiment le tuer ? Impossible.

A vrai dire, je me fichais pas mal de son dossier; tant qu'il m'apprenait son nom et son grade plus quelques autres info. Je ne jugeais pas les ninjas de Suna à ce qu'il pouvait y avoir dans un dossier, et fort heureusement; sinon je n'aurais pas eu besoin de lui parler en face à face. Au moins son comportement face à ce que je venais de lui dire prouvait qu'il avait bien sa place à Suna. Et bien, je supposais maintenant que notre entretien touchait à sa fin. Une entrevue loin d'être désagréable au final mais le futur me dira si j'ai bien fait ou pas, mais il n'y avait pas de raison pour que cela ne fonctionne pas. Je pris le dossier, et le rangeai dans le tiroir parmi les autres. Maintenant, le point des missions diplomatiques et politiques, c'était une question assez sensible, néanmoins pour apprendre il fallait bien commencer quelque part.

"D'ici quelques semaines se déroulera un sommet entre les Kage, tu feras partie de l'équipe. Mais la diplomatie et la politique ne sont pas des choses qui intéressent tout le monde. J'ai toujours été baignée dans ce monde, donc j'aime ça. Mais tu sais, les grands ont tous commencé bas, et puis grand.. C'est relatif... Enfin, tu verras bien; nous en reparlerons certainement d'ici là. Pour ce qui est des ''changements'', il n'appartiendra qu'à toi d'évoluer dans le bon sens. Bien, maintenant je suppose que tu peux retourner à tes occupations, ce n'est pas que je te chasse de mon bureau mais j'ai encore beaucoup à faire pour aujourd'hui. Néanmoins, si tu as d'autres questions, poses les maintenant; ça nous évitera de perdre trop de temps la prochaine fois."

Lui dis-je en le fixant. Effectivement j'avais encore beaucoup de dossier à traiter, dont le fameux rapport de la Jisetsu. Mais je n'avais contre les questions, tout au moins les moins personnelles, aucunes objections. Je supposai qu'il n'avait rien d'autre à me demander mais dans le doute je lui laissais une ouverture, une dernière fois la parole avant qu'il ne parte et que je me replonge dans mes documents. En attendant l'idée d'avoir un élève ne me déplaisait pas, mais ce n'était pas non la chose la plus radieuse qu'il aurait pu m'arriver. Enfin, il fallait bien se remettre sur les rails à un moment ou un autre. Et puis cela me permettrait de penser à autre chose...

Incroyable était sans doute le terme approprié pour décrire la situation dans laquelle était le jeune shinobi du Sable. Alors qu'il venait d'obtenir le privilège de l'enseignement de la Kazekage, il avait osé demander en plus sa présence dans l'équipe de la Godaime lors du prochain rassemblement des Kages, chose totalement folle à la vue de son maigre CV et de ses compétences limitées. Mais il fut pris de court lorsque la réponse positive intervint. Il l'espérait, là n'était pas la question, mais il ne l'avait pas vu venir.

Souriant encore de la précédente réponse, celui ci s'agrandit encore sur les lèvres du Wada. La conversation tournait à sa fin car la Sensei du jeune garçon paraissait pressée. Elle demanda dans une dernière intervention si il avait encore des questions à son propos ou autre mais rien ne lui vint à l'esprit. Alors il se leva, fier avant de faire une révérence respectueuse envers la dirigeante du Village.

Je vous remercie pour tout une nouvelle fois. Je vous souhaite une bonne journée Kazekage-Sensei.

Rapidement Eichi évacua le bureau de la Godaime, croisa une nouvelle fois le regard de la secrétaire qui semblait avoir tout entendu si on en jugeait par son large sourire et son signe de la tête envers le garçon à la chevelure blanche. Lui, il serrait son bandeau au niveau du bras, de peur qu'il tombe, et s'élançait dans la rue, heureux. Il commençait à réfléchir à comment annoncer ces nouvelles à sa petite Yuna, et rapidement il trouva une idée.

Devant sa porte d'entrée, il détacha son bandeau et le rangea dans l'une de ses poches arrières. Il prit une mine grave et entra dans la pièce. Comme prévu Yuna s'inquiéta et imagina le pire des scénarios : Il avait été démis de ses fonctions. Jouant le jeu, Eichi affirmait en silence de la tête avant de s'asseoir sur le lit, attristé comme jamais. La demoiselle n'en démordait pas, rageant contre le système et promettant qu'il se vengerait d'elle en temps et en heure. C'est là qu'Eichi se leva, sourire aux lèvres.

Je suis élève de la Kazekage ! Et je l'accompagne au prochain sommet du monde Shinobi !

Elle resta bouche-bée quelques secondes avant de sauter dans les bras du jeune homme, heureuse pour lui qu'il ait réussi à atteindre son objectif immédiat le plus délicat. Elle ne le lâchait plus et c'était mieux ainsi. Après tout dans quelques temps il devrait s'absenter pour une durée indéterminée et on ne savait jamais ce qu'une vie de service shinobi pouvait réserver le lendemain. Le reste de la journée serait dédié au repos psychologique après un début mouvementé.

Spoiler:

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