Le rapace survolait le bâtiment en cercles concentriques et laissait planer une ombre sur le Kage de l’Eau qui l’observait plus bas. Les lunettes violettes regardaient patiemment le volatile décrire ses trajectoires presque symétriques. Son altitude diminuait progressivement pour atteindre peu à peu le niveau du Rokudaime qui tendit un bras à ce qui s’avérait être en fait une invocation de son cru. L’aigle vint se poser sur le perchoir qui lui était présenté et resserra sa prise une fois ses appuis assurées. Il fixa son maître d’un œil vide et absent. Par ce simple contact, Michiki en tira les renseignements qui l’intéressaient. Puis l’oiseau sur son bras disparut dans un nuage qui se dissipa alors que le Shinda repartait déjà dans les tréfonds de son palais.

Il descendit les marches à la volée pour se retrouver à l’étage de son bureau où il se rendit. Arrivé dans la pièce, il se rendit auprès des cartes étendues bien proprement sur son meuble de travail. Il y avait là une carte précise du village ainsi qu’une autre de l’archipel bloqué par des supports dans un coin du mobilier. Les deux feuilles ainsi présentées, il se mit à observer attentivement les configurations de chacune d’entre elles. Il opéra certains calculs, prit quelques notes, griffonna certains symboles sur le papier puis reprenait son tour d’horizon en se reculant légèrement vers la fenêtre derrière lui.

Il avait pris l’habitude de son petit manège lorsque ses sens toujours en éveil l’alertèrent. Il ne releva pas la tête, ayant reconnu la signature de chakra, il ne s’inquiéta pas outre mesure. Le jeune Sairyo apparut alors visuellement, saluant son interlocuteur de manière familière. Toujours aussi sérieux, il ne notifia pas sa prise de liberté et le laissa parler. S’il était là, c’est bien parce qu’il y avait une raison. Il se contenta de prendre des nouvelles du Shinda qui ne l’avait vu depuis quelques temps. Ce fut le premier moment où son regard croisa celui d’Hiko depuis sa brève apparition. Une légère seconde de silence avant qu’il ne daigne parler :

- Mes hommages Hiko. Ravi de voir que tu as pu te glisser jusqu’ici. Néanmoins je te saurais gré la prochaine fois d’emprunter les voies classiques pour me consulter.

Même s’il était vrai que Michiki avait dispensé ses instructions au jeune garçon pour qu’il parvienne jusque-là, il l’avait surtout fait dans le but de tester et renforcer le système de sécurité et de contrôle. Une tâche à laquelle il s’attèlerait dès cet entretien terminé. Au vu des précautions prises par le Shukajin il y avait donc peu de chances qu’il s’agisse d’une discussion de routine pour s’échanger des nouvelles après quelques mois sans se voir :

- Quant à ma nouvelle fonction elle est en effet assez chronophage. Aussi je te demanderais d’être précis et concis dans tout ce qui va suivre. Je doute que tu ne sois là que pour mes beaux yeux, ou pour venir aux nouvelles.

Prenant note de la remarque d’Hiko au sujet des deux gardes pas assez attentifs, Michiki remercia silencieusement le garçon d’un signe de tête. Il venait de sceller, sans le savoir, le destin de deux hommes qui n’avaient pourtant rien fait. C’est ce qui leur serait reproché ceci dit. Même si ce genre d’entrevues n’était pas nuisible directement pour le Shinda, il en profitait pour affiner et perfectionner les systèmes de défense et de surveillance pour le village ou sa personne. Il n’était pas spécialement embêté lui-même il faut dire grâce à sa sensorialité. Mais il ne pouvait pas surveiller jour et nuit son village car la demande en chakra serait trop grande pour son niveau. Aucun senseur ne le pouvait d’ailleurs. Il fallait au moins être plusieurs avec des relèves assurées. Ce que le Shinda ne pouvait se permettre à lui tout seul pour des raisons évidentes.

Installé dans son fauteuil maintenant, il écouta avec attention ce que lui expliquait le Sairyo. Il ne manqua pas encore une fois d’attiser son intérêt après quelques mots. Le contraste entre le physique enfantin de l’Onshi et son discours d’adulte avait toujours amusé le Shinda qui pourtant se plaisait à parler de sujets aussi sérieux avec lui. L’âge lui importait peu si la maturité et le niveau du shinobi étaient en adéquation avec tout le reste. L’idée même d’une armée d’enfants assassins avait effleuré son esprit dérangé. Avec les moyens à sa disposition maintenant, il ne serait pas impossible qu’un tel projet voit le jour d’ici peu au sein de la capitale impériale de Mizu no kuni. Mais l’heure encore une fois n’était pas à ce genre d’ambitions.

Celle qui avait mené le Sairyo à autant de précautions pour venir le trouver était tout autre. Elle ne manqua pas de faire décoller l’un des sourcils du Shinda qui ne tarda pas à étouffer un rire lorsqu’il eut vent de la nouvelle :

- Milly qui terrasse trois Shukajins ?! Vous y aviez envoyé des aspirants ou quoi ?!

La nouvelle était risible pour l’Empire. Il y avait certes une différence de niveau entre le Rokudaime et elle mais cette dernière restait une guerrière au sang chaud. Malgré tout ce que pouvait penser le Shinda de la dirigeante partagée du clan Kaguya, elle avait un niveau convenable. A vrai dire elle n’était pas si loin du niveau du jeune garçon faisant face au Mizukage. Ayant calmé son accès d’hilarité, il observa l’Onshi pour s’assurer l’espace d’une seconde que ce qu’il racontait n’était pas un vaste canular mais il semblait bien sérieux. Il reprit donc un peu du sien avant de continuer :

- Où, je ne sais pas non. Je peux seulement te confirmer sa présence ici pas plus tard qu’il y a quelques semaines. J’ignore où elle peut être aujourd’hui à vrai dire.

Mais la curiosité du Shinda était piquée au vif. Il remonta ses lunettes légèrement alors que sa voix mielleuse reprenait de plus belle :

- Elle serait donc impliquée dans ces attentats. Elle a pu être formellement identifiée par certaines de vos « recrues » ? ironisa-t-il en référence à sa précédente remarque sur le niveau des opposants de la Kaguya. Ils auront au moins été capables d’une chose ! Quels crimes lui sont imputés ?

Un bref commentaire sur le déroulement de l’affrontement entre les Shukajins et la Kaguya, profitant de l’instant pour placer également une référence au Kamui que le jeune garçon adorait tant. Michiki n’avait pas mis longtemps à déceler chez le Sairyo une certaine aversion envers le Samui et ses méthodes politiques. Un avis que le Shinda avait pris en considération sans pour autant en informer l’intéressé. Un tel secret et sa non révélation pourrait passer pour une trahison. Le Fossoyeur y voyait une autre forme de relation. Il avait une vision différente des informations et renseignements ce qui pouvait le faire passer pour un traître. Aujourd’hui, il n’était pas le plus fervent défenseur du Samui en raison de la situation de Kiri. Lorsque le moment serait venu, leur relation prendrait un tournant radicalement différent.

Affronter l’Empereur ? Peut-être pas directement. Michiki avait la fibre guerrière mais pas suicidaire. Si cela s’avèrerait nécessaire uniquement. Ou pour sa propre survie. Il avait déjà par le passé eu affaire avec des ennemis coriaces, un de plus ne risquait pas de l’empêcher de dormir. Ce qui lui rappelait le sujet de leur conversation : Milly. Elle qui lui avait conseillé de ne pas lui tourner le dos afin de ne pas se créer un ennemi de plus. Une douce menace qui n’avait guères inquiété le Shinda. En revanche son lien avec ce groupuscule que cherchait Hiko avait été confirmé par ses dires. Une petite réussite pour le Fossoyeur qui avait ainsi obtenu réponse à ses questions avant même que le Sairyo ne se présente à lui. Il n’avait d’ailleurs pas haussé un sourcil à l’annonce du lien entre Milly et les terroristes. Un détail que le garçon avait sans doute remarqué.

Ce dernier s’étendit sur les raisons les menant à croire en l’implication de la Kaguya dans toute cette affaire. Dérivant ensuite sur les objectifs du Shukajin qui semblait plus déterminé que jamais. Une flamme animait son regard et embrasait celui du Shinda qui voyait en cette émotion une puissante arme à bien orienter. Il lui rendit un même air sérieux. L’apparence enfantine de l’Onshi ne devait pas être un obstacle à sa fonction de shinobi. Michiki s’était fait avoir et il avait vite réalisé que ce garçon restait avant tout un soldat dévoué à son peuple, capable de tout. Aujourd’hui, il le prenait au sérieux et il le savait capable d’assumer de telles paroles. Il en avait appris assez à son sujet pour le savoir en mesure d’accomplir une telle quête. Même si pour le coup, il avait les yeux un peu plus gros que le ventre. Il le savait très capable mais cette mission s’avèrerait compliquée. Si la Kaguya faisait partie d’une pareille organisation, elle ne serait pas seule. Les rapports avaient fait état de plusieurs shinobis de niveaux différents mais élevés. Le Sairyo devait donc se méfier. Ou se préparer.

L’échange de regard se brisa lorsque Michiki se redressa pour observer la vue depuis la fenêtre qui se trouvait derrière lui. La vie du village suivait son cours. Les travaux avaient laissés place au commerce et à l’entraînement. Une chose à laquelle le jeune Shukajin devrait se préparer. Pivotant de nouveau vers lui, sans pour autant se rassoir, le Shinda avait pesé le pour et le contre avant de reprendre la parole.

- C’est une volonté que je peux comprendre. Je ne pourrais t’en empêcher vu la situation du Shûkai et leurs relations vis-à-vis de ce mystérieux groupuscule. Néanmoins tu dois déjà savoir que ce ne sont pas de simples aspirants qui ont fomentés ça. Il faudrait que tu sois préparé de manière adéquate. Même si ton niveau est plus qu’acceptable, face à de tels ennemis, il te faudrait bien plus encore. Tu as besoin d’un atout important. Une force surhumaine, des jutsus dévastateurs ou une escouade à ton service. Autant de solutions envisageables mais rien qui ne saurait égaler l’effet de surprise. Tu as un plan pour approcher ces gens au moins ?

Comme il pouvait s’en douter, au vu de ses connaissances sur les capacités du garçon, Hiko ne pouvait compter sur de la force brute ou des compétences destructrices extraordinaires. La force du jeune Shukajin résidait essentiellement dans sa discrétion et sa capacité à passer inaperçu aussi bien dans la vie de tous les jours que sur le champ de bataille. Un atout que le Shinda avait lui-même découvert et qu’il ne manquait pas d’utiliser de temps à autre, si ce n’est tout le temps. La sensorialité ouvrait des voies qu’aucun autre domaine ne permettait de pleinement exploiter.

Venait donc la solution la plus logique au vu de tous ses éléments : l’infiltration. Seulement le problème soulevé par le Sairyo était épineux. Un de membres de cette organisation connaissait son apparence et ses techniques. Pour passer inaperçu c’était raté. S’il se retrouvait au beau milieu de tous ces gens, il aurait tôt fait de se faire épingler et de passer un sale quart d’heure. Ou bien serait-il utiliser pour piéger l’Empire. Dans tous les cas, une couverture grillée signait la fin de la courte carrière de shinobi du garçon. Un véritable gâchis au vu de son potentiel. Un tel niveau à son âge était chose rare. Michiki souhaitait qu’il y ait plus de guerriers comme lui. De simples enfants qui pourraient passé comme inoffensifs. Le meilleur moyen de remporter des batailles avant qu’elles ne commencent.

L’idée du jeune garçon était justifiée mais peu recommandable pour le Shinda. Le fait de simplement vagabonder en espérant tomber sur leur route était un très mauvais moyen de procéder. Il pourrait prendre des années et il serait constamment en danger. L’ennemi pouvait arriver à n’importe quel moment et il était impossible pour un être de rester autant vigilant pendant un temps indéterminé. Scanner chaque recoin, chaque zone, constamment et deux fois par minute. Cette vie pouvait faire perdre l’esprit. Même si la quête du garçon était motivée par de nobles intentions, le jeu en valait-il la chandelle ? Le jeune Hiko ignorait dans quoi il s’engageait en prenant une telle décision. Il n’était pas sans lui rappeler un homme l’ayant mené jusqu’au sommet. Il regarda une nouvelle fois au dehors, les yeux voilés par les souvenirs. Restant ainsi figé, sa voix vint confirmer qu’il n’était pas resté bloqué.

- Un enfant n’attire pas l’attention dans certains cas mais pour une telle quête, tu seras remarqué. Les bambins de ton âge n’ont cure de ces problèmes et tu serais vite repéré à force de poser des questions. Si tes ennemis ont de bons informateurs, il y a fort à parier qu’ils sauront que tu es en route avant même que tu les retrouve. Soit ils t’échapperont éternellement, soit ils t’attendront et cela marquera la fin de ton voyage. Mais pas seulement.

Sur ces mots évocateurs, il ramena son attention sur le visage enfantin du garçon dont il scrutait les yeux pour qu’il saisisse tout le sérieux de la situation. Même s’il n’en doutait pas, il préférait que le Shukajin prenne pleine conscience de la folie que ce serait de se lancer dans une telle aventure sans un atout plus solide que son physique anodin.

- Ton apparence est une chose aisée à camoufler et tes jutsus ne sont pas d’une originalité flagrante. De ce que je sais tu ne possèdes pas de dons propres à un clan, par conséquent la connaissance de certaines de tes techniques n’est pas réellement un frein pour toi. En revanche, je connais un homme à qui ce détail avait posé problème autrefois. On le connaissait sous le pseudonyme de Hollow.

Un surnom peu évocateur. Ce qui faisait sourire Michiki.

- Si tu n’en as jamais entendu parler, c’est te dire à quel point il excellait dans ce domaine qu’est la sensorialité. Tu es doué en la matière je ne dis pas. Mais celui dont je te parle a transcendé la nature de cette compétence pour en faire un véritable mode de vie et une façon de faire. Je te parle tout de même d’un shinobi dont le village avait placé d’importantes responsabilités à sa charge. Il a malgré ça réussi à disparaître de la circulation lorsque la guerre éclata. Pas une trace, pas une piste. Introuvable. Ce sera le hasard qui m’aura amené à apprendre la vérité.

Il repensa à cette mission sur les terres de Yuki no kuni. Une simple missive avait mentionné la récupération d’un objet important. Mais cette mission avait pris une tournure inattendue. Ce qui s’annonçait être une compétition guerrière se changea en simples retrouvailles. Celles d’un élève et de son maître. Le Shinda était nostalgique d’ainsi ressasser un passé que le monde ignorait. Son regard n’avait pas lâché le garçon pour autant malgré les souvenirs se bousculant dans sa tête.

- Cet homme avait radicalement changé. Pas seulement d’apparence. Il n’avait plus rien à voir avec celui qu’il était avant. Et pourtant il était capable de reprendre sa forme d’origine. Il avait atteint un parfait contrôle de tout ce qui le caractérisait afin de le modeler à sa guise. Nom, chakra, odeur, apparence, sexe. Absolument tout. Sa seule faiblesse étant l’utilisation de ses jutsus trahissant sa lignée. C’était le seul détail sur lequel il aurait pu être démasqué. Mais personne n’y est jamais parvenu. C’est un secret aujourd’hui méconnu de tous. Je dois être le seul au courant de toute cette affaire.

Michiki commençait à en venir au point qu’il souhaitait aborder avec le Sairyo dès lors qu’il lui avait conseillé de se rendre là-bas avec un atout. Cet atout résidait dans ce travail exercé autrefois par Gekei Pô. S’il souhaitait frapper au plus fort cette organisation, il lui faudrait maîtriser cette capacité et rien ne lui serait impossible.

- Ce pouvoir a été utilisé à des fins pacifiques. Hollow n’a pas seulement disparu de son village natal pour se débarasser de ses obligations. Il a toujours combattu pour la Paix. Sa disparition a fait penser le contraire à beaucoup d’autres et pourtant. Il a troqué sa place de responsable dans son village pour une autre dans le village adverse. Une infiltration de grande ampleur dans le seul but d’apaiser les tensions et de mettre fin à ce conflit éternel. Cette lutte entre les deux nations était une chose qu’il souhaitait arrêter et il a tout abandonné pour cela. Cette quête lui aura permis d’acquérir une force redoutable.

Le Sairyo devait alors être perdu par rapport à l’origine de sa visite. Si c’était le cas, il ne tarderait pas à s’y retrouver alors que le Rokudaime recentrait à présent le débat sur ce qui les intéressait.

- Ces connaissances je ne pourrais pas te les enseigner malheureusement. Nous pourrions tout juste approcher à nous deux le niveau atteint par Hollow dans cette maîtrise. Mais si tu parvenais à acquérir une pareille compétence, tu saurais t’infiltrer au plus près de l’ennemi pour frapper fort. J’ai entendu dire qu’il restait encore des prisonniers au Shûkai. L’un d’eux a un profil quasi identique au tien sur le plan technique. Une bonne maîtrise du Ninjutsu, tout comme toi. Ce qui n’est pas non plus un élément déterminant pour reconnaître quelqu’un.

Le sourire machiavélique du Shinda se dévoilait au fur et à mesure. Il tenait là un moyen de s’approcher de la quintessence de celui qui lui avait tout appris. Conjointement avec ce garçon, peut être arriveraient-ils à en comprendre l’essentiel pour s’approprier ce pouvoir. Auquel cas il faudrait lancer d’actives recherches pour retrouver l’homme qui avait mérité le surnom de Sans-Visages.

Hiko n’était pas totalement emballé par l’idée de prendre la place d’un criminel. Michiki étouffa un léger soupir. Le fait de se mettre à la place d’un homme ayant commis des crimes pouvait réfréner un homme empli de valeurs. Le garçon semblait en posséder également. Et ce serait sa première faiblesse dans ce monde shinobi. S’il avait survécu jusque-là avec un tel mode de pensée, ça relevait presque du miracle. Son haut niveau ne devait pas y être pour rien. Mais Michiki avait toujours préféré garder de côté ce que beaucoup se targuait d’avoir. S’enchaîner à des principes de valeurs de courage ou de bravoure menait bien souvent à sa propre perte. L’on considérait le Shinda comme un être vil qui n’avait aucune considération pour les autres. Mais c’était aussi ce qui lui avait permis de se hisser là où il était. Son nouveau poste ne signifiait pas grand-chose à ses yeux. Il avait déjà eu l’occasion de croiser des shinobis dont le niveau surpassait ceux de leurs dirigeants. Etre à la tête d’un village ne voulait pas dire que l’on était le plus puissant de ce dernier pour autant. Une idée qu’il gardait en tête pour se surpasser constamment.

Il souhaitait pousser tout un chacun dans cette voie. Les enseignements de son senseï lui avait permis de réaliser nombre de projets et il n’avait aucun doute que ses méthodes y étaient pour quelque chose. Et pour cela il en avait bavé ! Le Gekei ne s’était pas montré tendre et ça avait porté ses fruits. C’était avec ce même esprit que le Rokudaime souhaitait relever son village. Même ce Shukajin pourrait bénéficier d’un peu de son savoir. Il avait appris à connaître l’Onshi et il voyait en lui un certain potentiel. Il possédait un esprit en accord avec sa vision du monde, même si des différences les éloignaient, notamment cette perception du bon et du mauvais dont Michiki s’était affranchi avec le temps.

Toujours est-il que même si l’idée de remplacer un des membres du groupuscule ne l’enchantait pas, l’histoire du Fossoyeur avait su captivé toute l’attention du Sairyo. Rien de plus étonnant en même temps. Ce récit pouvait faire frémir n’importe qui en entendrait les détails. Il y avait en ce monde une personne connaissant toute l’histoire de « Hollow ». Celle-là même qui souhaitait mettre le jeune Hiko sur sa piste. Mais encore une fois le gamin mettait le doigt sur un élément qui avait toute son importance. Comment retrouver celui qui n’avait jamais été découvert ? Un sourire jaillit sur son faciès alors qu’une main saisissait son menton fin, un coude sur l’accoudoir du fauteuil où il était.

- C’est ça, Hiko. C’est ça la bonne question.

Le Shinda avait beau connaître les évènements, il lui était toujours impossible d’en expliquer le pourquoi du comment du où. C’étaient là des questions dont il avait abandonné l’espoir d’avoir des réponses. Mais avec la rencontre du Sairyo, il venait de réaliser que ce savoir pouvait peut-être être à sa portée. Et qui sait pourrait-il même embrasser ce pouvoir à son tour. Dans quel but ? Il l’ignorait. Mais toujours est-il que ça resterait un élément important dans un arsenal déjà bien fourni. Il était maintenant décidé à aider Hiko dans cette quête. Mais pas seulement pour l’aider à développer ses dons. Lui aussi en profiterait par la même occasion. Même s’il laisserait dans un premier temps le soin au jeune garçon de se renseigner un peu plus. Michiki pouvait parfaitement retrouver Hollow de par leur lien. Mais ça serait du gâchis de se mâcher ainsi le travail.

- Hollow a tissé un bon nombre de mensonges et de mystères autour de sa personne. Ses méthodes restent inconnues au commun des mortels aujourd’hui. J’ignore comment il a fait, ou même où le trouver. C’est là la première épreuve. Elle décourage qui s’aventurerait dans une quête. Mais j’ai bon espoir qu’à nous deux, nous pourrions comprendre et apprendre ce savoir interdit qu’il a souhaité emmener je ne sais où. Que ce soit sa tombe ou un trône d’une contrée lointaine, Hollow reste à ce jour l’un des shinobis les plus talentueux que je connaisse. Cette quête nous mènera loin sur le continent, mais elle sera payante si nous nous y investissons comme il se doit. C’est un chemin que nous pouvons parcourir conjointement. Même si pour l’instant, je dois bien t’avouer que mes obligations personnelles me retiennent dans cette tour d’ivoire.

Le Fossoyeur s’était de nouveau levé pour admirer la vue. Ce village qu’il avait rebâti et qui le retenait en effet. Même si bientôt, il n’aurait plus à se soucier de ce problème. Il avait encore du travail avant d’étendre son emprise et ses actions sur le continent. Un temps qui serait de toute façon nécessaire au jeune Hiko pour espérer débusquer une piste.

- Je ne peux que t’indiquer quelques maigres renseignements que j’ai pu obtenir après quelques minces années de recherche. Les rumeurs porteraient à croire qu’Hollow s’est tourné vers les terres de Kaminari fut un temps. Un territoire risqué d’investigation vu les temps qui courrent. Mais si nous pouvions nous y inviter discrètement, ce serait l’occasion de débusquer quelques pistes supplémentaires. Là aussi, notre épreuve consistera « seulement » à nous introduire en pays ennemi. Le jeu en vaut-il toujours la chandelle selon toi ? ponctua-t-il d’un large sourire après avoir refait face au garçon.