Le lancement du bal était proche donnait par le roi le signal était clair demain, chacun partirait de son côté dans quelques heures à la nuit tombée, je venais enfreindre les règles... Impunément comme ça, il fallait s'en douter en nous ayant divisé par lot et objectif. Sans trop de mal je retrouvais une pièce limite maintenant familière avec la même silhouette trônant au même endroit, décidément. Entre temps un détour et je faisais mon train-train comme chez moi pour servir le thé, deux tasses fumantes bientôt au rebord de la fenêtre dont j'ouvrais les rideaux pour laisser passer le jouer.
~ Allons, allons tir-au-flanc ! Tu sais qu'on part dans quelques heures... Qui plus est tu m'as échappé durant tout ce temps, tu n'avais pas la naïveté de croire que ça serait éternel ? ! Il y a plusieurs choses que j'aimerais voir avec toi, ne nous leurrons pas, tu es le plus puissant de cette poignée, ça veut qu'il est évident qu'il faudra porter un peu le lourd du combat. Mais ce n'est pas tout ! Je tiens beaucoup à Chaton tu comprends. Pour finir.
Oui je n'en finissais jamais de parler une vraie pipellette alors que je m'asseyais enfin sur le lit avec sa tasse prête en guise de bonjour...
~ Pas question de jouer les Kamikazes, je refuse que tu sois blessé tu entends ? D'ailleurs, parlant de ça, ça me rappelle qu'on a pas fini notre conversation la dernière fois, c'était vilain de me planter comme ça. Je ne sais même pas pourquoi ! Allons explique moi ?!
Et toute enjouée et de bon poil que j'étais j'arrachais ce coussin qui le protégeait du jour...
~ Eh eh bien, les habitudes ont la vie dures mon petit Chh...
Mains dans le dos toute fringante je m'étais penchée pour saluer mon confrère de mon plus beau sourire, un vite terni par ma vision. Ses traits doux anéantis sous l'assaut de quoi au juste... ? Un doigt se posait sur la cicatrice de l’œil alors que mon fascié s'était fait sévère.
~ Qu'est-ce qui t'es arrivé ? Tu n'étais pas si blessé après le Samidare...
Définitivement pas autant, à ne rien y comprendre, ce tordu d'Hattan avait probablement dû l'envoyer comme moi en mission quasi infaisable par « test » ou un truc du genre. J'avais du mal à croire qu'on ait pu faire tomber Shio comme ça, le monstre de Kaguya... Mon regard se faisait soudainement plus perçant alors que mes doigts de substitutions craquaient... J'avais fendue la tasse... Zut. Plus je regardais plus je voyais des coups de lame en souvenir...
~ S'est passé quoi... Tu es en état pour une mission vraiment?
« Lorsque les mots perdent leur sens, les gens perdent leur liberté. »
C'était dans un noir total que commençait ce perpétuel petit rituel. Ce moment où tout se déconnecte, où votre cerveau vous plonge dans des songes durant des heures, vous savez cette sensation étrange ... Serait-ce le goût amer de la défaite, ou cette honte qui me tourmentait ? Qui étais-je vraiment ? Ne suis-je pas ni plus ni moins qu'une arme pour ce village, ai-je le droit d'agir comme bon me semble ? Suis-je allé trop loin avec Hattan ou ce n'était pas dans le fond juste ma propre voie qui sortait d'elle même ? Peut-être je n'aurai pas du y aller, mais il y avait ce petit souffle au fond, ce petit truc qui vous gène même quand vous respirer. C'était de la gerbe, du vomis d'une misérable existence passée dans une prison dorée, n'ayant jamais connu le monde et ces alentours et je n'étais rien d'autre que lors petit chiot exécutant toutes leurs missions ? Qu'est-ce qui se passe ? Je gagnerai donc ma vie à la perdre, ô sauver des vies ne me déplait pas, mais qui risquait sa peau pour la mienne ?
Perdus dans les tourmentes de cette nuit, je ne cessais de penser et de repenser. Une remise en question sur moi-même qui m'empêchait de trouver le soleil, dans le fond je ne possédais aucun ami, si ce n'est des personnes avec qui j'avais croisé le fer, hormis Yuki. Suis-je donc à ce point pitoyable ? Qui viendra me voir le jour où je finirai entre quatre planches et six pieds sous terre. Qui viendra me pleurer et encore mieux, me regretter ? J'ai tellement désirée réussir que je me suis perdus en chemin, cela fait-il combien de temps que je ne suis plus moi même.Et si j'étais né comme ça ? Essayant d'être parfait au point de faire des faux pas qui m'ont couté cher, dont un oeil. Pourquoi j'éprouvais tant une envie de me battre pour ce village. Quelles étaient mes réelles convictions ? Mon passé n'était-il dans le fond qu'une grossière erreur, devais-je apprendre à vivre ?
Mes pensées furent alors brusquement interrompu, je venais d'être coupé de ma bulle, complètement nu face à un monde hostile. Et une ombre devant moi, le vant es yeux peu à peu, des jambes fines, un corps zvelte et ces yeux. Aoji', pourquoi apparais-tu à ce moment précis ? Et que viens-tu donc chercher dans ma demeure, cela fait bien longtemps que nous ne sommes pas vus et comment devrai-je t'accueillir ? Toi qui connait si bien les Mizukages, je suis étonné qu'il ne t'en fit pas part sous l'oreiller. Mais je n'allais pas t'avouer tout cela, car tu le sais très bien, je ne dirai rien. Comme le dit ce vieux proverbe qui nous a tous été cité un jour "Le silence est d'or et la parole est d'argent". Dans le fond il faisait maintenant plus rire que réfléchir, je voyais déjà les critiques d'une telle pensée "Ô il utilise de vieux dictons classique". Vous me faîtes rire.
✘ Ah ça ? Il semblerait que celui que tu côtoies est la main lourde et sait faire des dégâts. Mais ce n'est rien, je vais bien ne t'en fait pas. Après tout je vais toujours bien hein ?
Lorsque sa main passa alors sur ma plaie je ne pus que me sentir honteux, cette femme me voyait dans la pire nuit de toute mon existence. Si tu savais comme j'aurai aimé que tu sois le repos de mes nuits. Mais la vie est ainsi et je savais que l'on ne pouvait obtenir toujours ce qu'on voulait. Ainsi soit-il. Observant la jeune femme je voyais de la peur dans ses yeux, dans le fond tu ne les reconnais pas ces blessures. Elles sont tellement nettes et précises et il n'y qu'un seul homme capable d'un tel exploit à Kiri. Hattan est le seul ennemi que je redoute, il a fait de moi ce que je suis désormais, il m'a brisé les ailes. Moi l'oiseau en cage, oui il a détruit ma vie. J'étais déjà emprisonné et il m'a coupé ce qu'il me permettrait de m'échapper, tu m'as abattus en plein vol.
✘ Ne me dis pas que tu ne connais pas de telles plaies. Seul un homme est capable de faire de telles écorchures avec une précision phénoménale. Ton homme. Devrai-je m'estimer heureux d'avoir encore un oeil ? Ou aurait-il du me crever l'autre aussi pour ne plus jamais voir. Il a détruit tout mon monde ... Tout mes RÊVES !!!!
Je venais de crier le mot rêve avec une telle force que j'avais l'impression de mettre moi-même rendu sourd, il y eut une perle salée qui coula long de ma joue finissant sa vie dans le creux de mes joues ...
Celui que je côtoie... ? Il y en avait tellement, qu'il fallait attendre la suite pour comprendre qu'il visait Hattan et je grimaçais à sa façon de le désigner, mon cœur se serrait pas fait à cette idée et celle qu'il m'exposait aussi. Hattan n'aurait pas osé... Bien sûr que si. Et mes mains quittaient son visage pour rejoindre le mien et frotter mes tempes pour une tête devenue douloureuse. Ma mâchoire se crispait. J'aurais tué pour une seconde de calme, mais le Kaguya en décidait autrement en crachant sa rage ou était-ce de la peine... ?
~ Allons, allons calmes-toi.
J'avais belle mine de dire ça, je devais être au moins maintenant la plus énervée des deux, pourtant d'un long souffle je gardais mon calme en affichant un sourire doux puis tendant des bras pour apaiser tout ça.
~ Viens par là... Allez. Et calme toi.
Les priorités, je ne savais pas très bien où elles étaient, mais une chose était sûre, je n’appréciais de le voir mal comme ça, je le tirais contre moi, joue contre joue je pouvais sentir l'humidité de cette perle qui habitait maintenant ma peau. Ce qu'il s'était passé... Je ne le savais pas, néanmoins, rien ne pouvait justifier ça, mais j'avais besoin de comprendre.
~ Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Expliques moi, comment en êtes-vous arriver là ?
Après tout, il avait bien pris mes doigts à moi sa « femme » si on considérait les termes de Shio, pas pour autant qu'il me détestait, mais 'javais beau cherché, lui trouvé des excuses étaient difficile quand il ne s'agissait pas de moi. Je pouvais pardonner les coups de Saïtan sur mon corps tant qu'ils épargnaient le corps des miens. Shio faisait partie de ceux là. La rage était difficile à ne pas écouter, mes doigts se resserraient sous la colère, pourtant je savais, qu'il y avait un temps pour chaque chose, ça ne se passerait pas aussi simplement que ça. Le Kentaro avait enfreind les règles du contrat et c'était bien gardé de me le dire, pouvait-il prétendre ne pas savoir mon lien avec le Kaguya ? Ou invoquait le fait de ne pas y avoir pensé à me le dire... ? Amusant que ça serait de la part d'un homme rejoignant chaque soir mes draps, son accueil serait moins soumis ce soir à ne pas en douter... Pourtant très vite je quittais cette pensée sombre, me rappelant des priorités, la mienne là tout de suite n'était pas Hattan.
~ Tes rêves ? Allons Shio, comment quelques blessures peuvent casser des rêves au pire il t'a pris quelques parties de toi et un morceau de ton orgueil, rien que tu ne puisses reconstruire crois moi. Partage donc cette vilaine haine histoire que l'on en apaise la douleur.
« Et lorsque que les plumes des oiseaux muent, il y a toujours quelques gouttes de sang ...»
Il y eut d'abord un cri, un froid glacial dans la pièce, d'un coup le silence venait d'être trancher, mais très vite il reprenait sa place. Tandis qu'une chaleur vint alors l'adoucir, Aoji venait de poser sa joue contre la mienne. N'as-tu plus tout simplement de larmes pour pleurer ou veux-tu pleurer avec moi ? Quelle serait la meilleure des réponses ? Observant ainsi la jeune femme je ne trouvais pas mes mots, perdu dans les siens je ne savais même pas quoi lui répondre. Pourquoi il fallait que tu viennes ce soir là Aoji', pourquoi maintenant ? Pourquoi toi ? Pourquoi je suis si mal, ai-je le mal être, suis-je trop emprisonné, serait-il temps que je déploie mes ailes ? Dis moi, quelle est la solution pour que je retrouve mon sourire, qu'est-ce qui cloche chez moi ? Je ne me reconnais même plus dans tout ça. C'est bien triste ...
✘ Je suis allé trop loin dans son bureau, j'étais énervé contre lui, je ne supportais pas le fait qu'il ne soit pas intervenu plus tôt dans ce combat. Et par la même occasion je voulais voir ce qu'il avait de plus que moi ...
C'était peut-être ça dans le fond non ? Savoir ce qu'un autre avait de plus que vous, lui qui est si meilleur que vous; cela ne peut que provoquer une curiosité grandissante. Un vilain vice qui m'avait fait devenir borgne, mais les sentiments que j'avais eu envers Aoji' avaient tout de même persister. Même si dans le fond en ce moment même je m'en foutais, ce n'était pas ça le problème. Elle ne comprenait pas ce que je voulais dire, elle ne pouvait le deviner, j'allais lui faire comprendre comme je le pouvais, en espérant que celle-ci ne soit pas trop stupide. Mais bon, elle ne pouvait rien y faire, elle ne pouvait plus rien y faire ...
✘ Il a détruit ma chance de pouvoir traquer, je suis borgne désormais. Je dois tout réapprendre, les distances, tout cela sera long.
Soupirant et me faisant tomber dans le lit je cherchais un moyen de lui dire tout ce que j'avais sur le coeur. Bien que dans le fond ce ne soit pas dès plus sentimentale, mais je savais très bien que la jeune femme allait le prendre comme ça. Je la connaissais bien et je ne voulais absolument pas envie qu'elle me prenne en pitié je détestais cela, j'en avais horreur même. Je détestais cette sensation de n'être qu'un moins que rien si bien que vous en provoquer des pleures autour de vous.
✘ Et il a détruit tout ce que j'espérai entre toi et moi ...
Il n'y eut rien après cette phrase, si ce n'est que le silence, je me contentais de regarder le plafond comme je l'avais fais par le passé. Je regardais Aoji', observait-elle mon visage et chacune de mes plaies. L'espace de quelques instants même je me demandais si elle ressentait du dégoût pour ce qu'elle avait sous les yeux. Mais bon elle devait avoir vu bien pire durant sa vie, elle avait acquit tout de même une sacré expérience. J'essayais de reprendre doucement mon calme, mais ce n'était pas facile, mon cœur battait la chamade, je ne pouvais pus l'arrêter, la nuit s'annonçait longue ...
Trop loin ? Je soupirais amusée, voilà un trait commun, ne pas connaître les limites, quatre doigts pour moi, un œil pour lui. N'empêche que la pilule passait moins bien cette fois. Et l'espace d'un instant, j'aurais pu m'amuser de ce qu'il venait de dire, une sensation de déjà vu, il m'avait semblé pourtant lui avoir déjà ça...
~ Allons, nous n'avons pas eu besoin de lui non ? Tu n'as pas eu la bêtise d'y aller en me plantant là-bas ?
Mon petit doigt me disait que si justement, finalement, j'aurais mieux fait de le rattraper et l'enquiquiner davantage, mais avec des si on refaisait le monde, c'était trop tard pour y penser, ça ne changeait rien au fait que j'aurais dû m'en douter... De la même manière, je faisais confiance... Un peu trop peut-être. Quelques mises au point allaient devoir se faire, encore une fois chaque chose en son temps, je sentais bien la cassure dans son être à travers de simples mots, rageant, surtout quand on restait impuissante. Et il se laissait tomber, j'en aurais bien fait de même pour m'endormir histoire d'échapper à un nouveau conflit, mais la vie n'était pas si simple n'est-ce pas ?
~ On peut reconstruire ce qui est détruit, ce n'est jamais qu'un détail ce que tu as perdu. Yoru était borgne, mais il était le plus grand de Kiri.
A ne pas en douter. Jamais personne ne l'égalerait, j'en restais persuadée, une raison de plus pour s'en inspirer.
~ Te souviens-tu de ce Mizukage là ? Ou l'as-tu zappé toi aussi, comme tous ces chiens qui remuent la queue à leur nouveau maître. Pour moi il restera le vrai à tout jamais, celui qui fait que je respecte cette Kiri que je déteste, pour laquelle pourtant je suis prête à tout. Je ne doute pas une seconde que ta peine a été un jour la sienne, de la même façon, que si tu veux finir grand Shio, tu le finiras.
Quelle maigre consolation n'est-ce pas ? D'autant vu la suite vers laquelle il nous tournait après un long soupir et soit, j'aurais pu faire mine de ne pas comprendre, cette fois c'est moi qui soupirait gênée par la conversation qui avait le mérite d'être claire. Encore une fois, il fallait remettre les choses à leur place il me semblait...
~ Je ne pense pas que ça soit Hattan qui est détruit tout ça, mais plutôt moi, non ? Alors pourquoi es-tu fâché après lui qui ne sait même pas tout ça... ? Je suis navrée que les choses en soient arrivées là. La preuve qu'au fond je suis d'une mauvaise aura... Et qu'a-t-il bien pu détruire entre nous dis moi, je suis toujours là non ?
Pas comme si je n'avais pas compris encore une fois, voilà pourquoi j’enchaînais sur un ton joyeux pour casser le sérieux de la conversation.
~ Théoriquement, je pourrais me diviser en six, mais pas sûre que ça plaise à tout le monde ! Bien que je serais gagnante au final. Ou pas.
Et bien que je ricanais amusée, c'était un rire noir qui s'entendait. Je me rendais compte avec dépit de la véracité de mes propos, où était la vraie coupable de tout ça malheureusement. La vie s'était décidé à me rendre les choses compliquées, à ne pas en douter.
~ Je ne pense pas que ça soit le bon moment pour parler de ça toi et moi, faisons le plutôt à notre retour, une raison de plus pour rentrer non ? Je te promet une conversation sérieuse, de la même façon que je te garanti que ton avenir n'est pas fini sous le courroux de Saïtan. Regardes, elle a bien pris mes doigts. On ne détruit pas si simplement un Kaguya, c'est notre force, à toi, à moi. Indestructible, tu verras ! Tu apprendras, j'ai parfois l'impression que tu quittes à peine ton cocon, c'est un peu vrai non ? Ne va pas t'y refermé dedans pour quelques détails, si on sortait ? Une balade ça te dit... ?
A nouveau ce sourire carnassier alors que je le tirais déjà hors de son lit, ne jamais laisser le temps de réfléchir la base.
« Être fort trop longtemps nous amène forcément à craquer un moment où l'autre ...»
Et par sa présence elle ne faisait que compliquer les choses. J'avais envie de lui dire de partir, de lui crier une fois de plus en plein visage. Cependant il y avait cette voix au fond de moi, ce petit truc qui me rendait impuissant, était-ce un brin d'affection ? Mais pourquoi t'attaches-tu autant Shio ? Qu'est-ce que cette femme a-elle pu te faire ? Après tout tu n'as jamais connu l'amour. Alors pourquoi maintenant ? Pourquoi elle ? Pourquoi tant de haines, tant de colère. Mon regard était vide et ma tête baissée, mes cheveux tombaient légèrement en cascade sur mon visage. La noirceur de la pièce me rassurait, Aoji aussi malgré tout. Je me sentais moins seul bien que je ne voulais le reconnaître. Serait-ce être hypocrite ? De toute façon c'était cela ton vice, on ne pouvait te refuser quelque chose et bien que tu ne sois qu'une Jonin, aux yeux de tous tu es la reine. Et tu as bien choisis ton roi.
✘ Un grand ninja certes, mais où est-il désormais ? Il a rejoint les étoiles, comme chacun de nous, dans le fond il n'a fait que repousser sa mort. C'est donc ça se battre ? On se maintient en vie ? Aoji' je n'y crois plus, en ce village, en ce monde, je veux juste être ce que j'ai toujours été, un inconnu ...
Il y eut une nouvelle perle salée, tandis que je faisais tout pour ne plus pleurer. Et c'est dans un tel moment que je me rends compte qu'aucun Homme ne peut maîtriser pleinement ses émotions, en tout cas ce n'est pas humain. Moi qui d'habitude était si calme, paraissant si ailleurs, j'en venais à m'émouvoir de la sorte. Mais pourquoi ne te bats-tu pas ? Hein Shio, pourquoi ne vois-tu pas cela comme une nouvelle chance de prouver ta valeur, pourquoi ne pas encore faire l'arme, comme tu l'as toujours fais. Et si dans le fond cela ne m'intéressait plus, avais-je découvert les plaisirs de la vie. Ces choses qui faisais que je ne voulais plus mettre ma vie en péril à chaque instants. La Kunoichi me proposa alors de quitter les lieux et de prendre l'air, j'avouerai que l'espace d'un instant j'avais envie de la tuer. Ce n'était absolument pas le bon moment, mais dans le fond c'était surement la meilleure, néanmoins il y avait une condition :
✘ Alors allons voir la lune, s'il te plaît emmène moi voir l'astre blanc. C'est au plus proche d'elle que je trouve le repos.
Tentant de quitter subitement mon lit, mon pied glissa sur sol en fait mes forces m'avaient quitté. J'étais totalement faible suite à l’affrontement contre Hattan et autant dire que je n'aimais pas une telle situation. Je me retrouvais sur ce sol froid, l'air d'un minable, en quittant les draps je laissais apercevoir à Aoji les séquelles de la bataille. Des plaies de toute part. Je m'étais pris une belle rouste et j'en payais le prix. Je ne regardais pas la Kaguya, je ne le voulais pas, tandis qu'un petit grognement se fit percevoir de ma bouche je me mordais le pouce. L'espace d'un instant, il y eut un nuage de fumée et Kaïos apparut. Il allait avoir un rôle précis et oui. Même faible je ne voulais pas que cette dernière me porte, il en était hors de question :
✘ Tu ne pensais tout de même pas que je te laisserai me porter ?
Mes paroles étaient pour la jeune femme, il fallait tout de même que je garde un minimum de fierté. Mon regard se posa alors sur le lion, celui-ci comprit tout de suite et s'approcha de moi. Se baissant au maximum, je me glissais péniblement sur lui, toujours d'une manière autonome. Si je devais subir la douleur c'est que je la méritais et dans le fond c'était le meilleur moyen de me rappeler de cette défaite. Et par la même occasion me préparer pour une futur revanche. Mais pour l'instant silence. A présent sur le dos de l'animal j'attrapais quelques affaires dans ma chambre ainsi que mon chapeau et fit signe à Aoji' :
✘ Crois-tu vraiment comprendre ma douleur ? Dans le fond, je pense que tu la perçois. Toi qui voulais tant mourir avant, la situation a l'air de s'inverser ... Plus rien ne me fait envie Aoji', même la lune devient peu visible avec cette brume ... Mais bon allons y ...
Repousser l'échéance ? J'avouais qu'il m'avait étiré un sourire dépité en disant ça, voilà dix ans qu'on avait fait couler déjà les grains de sable de la mienne d'existence. Des illusions je n'en avais plus à ce sujet et alors qu'il montait sur son invocation, je ne pouvais que repenser à la tournure que prenait le monde. Yoru était chanceux, comme tous les autres, le plus dur était pour ceux qui restaient, il disait vrai, souvent j'aurais préféré partir et stoïque j'assistais à la scène lui qui ne voulait pas mon assistance.
~ Orgueilleux va. Je te le rendrais le jour où j'aurais besoin de tes bras.
J'avais dit ça amusée, mais possible que je l'applique vraiment me connaissant et c'était assez intriguée que je frôlais le pelage de l'animal, étrange bête peu commune ici, un gros chat... Un à qui je ne demandais pas son avis une fois dehors pour m’asseoir à l'arrière de son dos, histoire qu'il comprenne qu'il fallait s'arrêter. Qui plus est ça m'offrait un dos à dos des plus confortable avec Shio, c'était bon là ? Il n'avait pas l'impression d'être trop materné... ? Idiot.
~ Tu veux savoir où est Yoru ? Une partie contre ton dos, la plus grande dans notre rencontre. A peine arrivée ici y a maintenant plus de trois ans, dès le premier jour, je n'avais qu'une aspiration... m'enfuir. Je ne voulais pas de ce village, ni être shinobi, ça ne change rien que maintenant que je le suis je ne pourrais pas devenir autre chose. Et toi Shio, tu pourrais ?
Je soupirais en appuyant l'arrière de mon crâne sur son épaule, plus confortable aussi pour regarder l'astre qu'il voulait voir, dommage, les cieux en avaient décidé autrement en la couvrant par le manteau de la citée.
~ Tu n'as rien à protéger ici ? Alors bien triste est ta vie, pas pour autant qu'elle n'est figée à ce stade là, puis que tu le veuilles ou non, moi je te protégerais toi. Bon je te l'accorde mes compétences de garde du corps sont foireuses, je crois même que je fais l'effet inverse...
Et la boutade me faisait rire, pas totalement fausse en prime. Comme là, je l'avais fait bouger, alors qu'il n'aurait pas dû sortir. Le problème justement...
~ Tu es d'un laxisme alarment, il faut savoir dire non, je t'apprendrais ça aussi à force de dévorer ton bras, tu te lasseras comme là tu t'es lassé de te battre.
Qu'il ne comprenne pas tout de suite n'était pas très grave, je lui montrerais de toute façon qu'il avait les moyens de s'imposer à travers cette masse. Car relativisons...
~ Très sincèrement, tu as perdu un combat, un contre un Kage et tu veux que ça soit la fin de ton monde ? J'ai perdue aussi tu sais, mais si ça n'était pas le cas, ça serait toi ou moi sous ce chapeau maudit... Crois moi, il est le plus perdant de l'histoire au fond, tu n'imagines même pas à quel point. Vois ça différemment, comme le début d'une autre histoire, celle où le but et de balafrer à ton tour son minois, à moi, il me doit cinq doigts... Il a été trop dur avec toi cependant, mais là encore j'en suis la responsable, il savait qu'il pouvait, il avait vu avec moi...
Un vrai chat noir...
~ Bon ! Puisque visiblement tu dis que nous avons inversés les rôles, pourquoi c'est encore moi qui a choisi... ça ne devrait pas être toi qui fait des caprices de Prince ? On t'écoute altesse.
« Être fort trop longtemps nous amène forcément à craquer un moment où l'autre ...»
T'as le don d'être la cryptonite de l'un et l'essence de l'autre. Chapeau. Moi ? J'ai le don d'être borgne et seul, tu vois pas la différence ? Chacun fait sa vie et avance selon sa propre voie, ça fait bien longtemps que je me suis perdus. Égaré au bout du tunnel, aveugle je n'y vois pas la lumière. Me tiendras-tu la main lors du jour dernier ? Seras-tu là quant la maladie me prendra. Toi qui en est victime, comment fais-tu ? Vivre au jour le jour comme tu dis et pour ceux qui vivent la nuit ? Qui sont seuls ? On profite comment ? Je me fou d'avoir du vécu, de l'expérience, tu sais mon rêve le plus cher c'est de vivre. Mais de nos jour je trouve ça complexe, en fait je me bats pour vivre et pour mourir. Putain c'est sacrément nul tu trouves pas ? On est là, on se laisse emporter, glissés, viens on se réveil ? Quoi que toi t'es déjà debout. Laisse moi dormir.
T'as pas compris. Si je suis aussi candide, c'est peut-être que je m'en fou. J'ai pas de père, pas de mère, de femme. Moi j'ai pas d'attache et toi ? Ah je sais, tu vas me dire que j'ai le sourire des gens du village. Ose tiens, qui n'est pas plus honteux que celui qui fait rire les autres, mais pas soi-même. Ouais, la légende du clown qui pleure, tiens tu là devant toi. Je te jalouse peut-être un peu trop dans le fond, mais j'aimerai juste me laisser emporter, guider par les flots. Tu me feras sourire toi ? Même si t'y arrive déjà, pas avec les lèvres, mais avec le coeur. Il dit non avec la tête, mais oui avec le cœur. Dos contre dos, tu protèges mes arrières, je protège les tiens, nous contre le monde ? Dommage ça aurait put être cool tu sais.
✘ Moi je voulais juste être tranquille. J'suis un peu le genre de bombes qui explose pas sur le moment, mais qui du jour au lendemain peut te péter en pleine face. On est tous comme ça dans le fond hein ?
Que tu comprennes ou non m'importe peu. La destination ? Je ne dirai rien, laisse juste le lion nous emmener. Je ne te garantie pas la plus belle des vue, mais au moins tu comprendras. Pourquoi un tel amour pour un tel astre, une telle envie de toucher le ciel, caresser les étoiles. Oh que ça peut paraître niais, cependant qui n'en n'as jamais rêver. Aller arrête un peu, prends une pause. Lève la tête, regarde ils sont plus que nous au dessus de nous. Ah on se sent petit d'un coup hein ? Bref, nous arrivons sur place, merci le lion. Je vais me placer doucement sous un arbre, faisant signe à Aoji de me suivre. Devant nous une immense étendue d'eau avec cette lune se reflétant sur celle-ci. Elle paraît immense, j'ai envie de la serrer dans mes bras. C'est surement celle qui fut le plus présente pour moi.
✘ Tu crois qu'on peut être heureux ici ? Parce qu'en fait, il suffit de voir les visages des déserteurs affaiblis pour comprendre. Que même seul, le bonheur nous fuis.
Le lion s'allonge sur le côté, le temps s'arrête, un silence se créer. Même lui semble perdu ...
Une bombe qui attendait que ce qui la retenait périme pour accomplir son acte de destruction, effectivement, on était tous comme ça, mais certain n'auraient jamais le loisir d'en arriver jusque là, quoi que, parfois, je m'en posais la question. Et si la pression de la mienne arrivait à saturation, je ne répondait pas à ça simplement en laissant ma tête se reposait sur cette épaule, la vue était belle et les lendemains seraient fait de jours malheurs, je le savais d'avance, c'était écrit, inévitable. Le moins qu'on puisse dire, il connaissait de beaux endroits mon homologue Kaguya, étrange d’ailleurs, car....
~ Tu m’impressionnes, je pensais que tu ne sortais jamais, prisonnier de ta bulle entre quatre murs qui te contentaient. Je me suis peut-être trompée sur toi mon petit Shio.
Comme sur beaucoup de chose, mais regretter ne servait à rien et sous cet arbre je m'installais aussi pour profiter de la danse lunaire sur le miroir aquatique, chaque courant d'air la déformait, une illusion si parfaite du sentiment de réconfort. Ma mère m'avait abandonnée ces jours-ci, sa vision ne m'offrait plus le même réconfort, plus le même sentiment d'évasion. Comme il choisissait bien son sujet alors que je parlais de ça.
~ Hum... Une vie d'errance, tu crois que ça change quoi au juste ? Je suis malheureuse seule, même quelques minutes, si je n'ai rien à protéger, rien à garder, rien à conserver, rien qui me soit cher, alors il n'y a plus rien pour avancer. Ma vie tient sur des fils fragiles, je préfère mourir que n'avoir plus rien et c'est souvent ceux à quoi se condamnent ces hommes au prix d'une liberté illusoire.
Ma tête cette fois prenait place sur les genoux de mon cousin, je ne voulais plus voir la traîtresse rappelant un passé qui ne ferait pas de cadeau, je préférais le néant d'une ombre noir dans le feuillage se mouvant.
~ J'ai toujours cru que ce que je voulais c'était la liberté, à peine ninja, dès le premier jour, je n'avais songé qu'au jour où je pourrais me défendre, partir d'ici, loin, libre, ironie que de se dire, que aujourd'hui, ce sont ces maudites chaînes qui m'étranglaient qui me gardent sur pieds. Peut-être que, si j'étais parti, le destin de tant de personne aurait été différent, un vrai chat noir si tu savais...
Long soupir, car la vérité était toute autre que ce que je voulais prétendre.
~ Kiri n'est qu'un prétexte pour moi de vivre, même mille fois accompagnée je suis seule au final, car il y a des choses que je ne sais pas dire à ceux que j'aime, parce si je dis que je suis triste, ils auront pitié, me blesseront encore plus ou seront malheureux alors que je veux les rendre heureux. Un cercle vicieux, mais tu connais hein. Être trop lucide sur le monde, c'est en subir son poids, n'y pense simplement pas. Fais comme moi, un projet ! Un jour, je ferais le tour de ce monde, j'ai commencé déjà, pas besoin d'être nukenin, juste de bien se placer.
Clin d'oeil, c'était à bon entendre à son taun de mon arrivée... Vilain va.
« Être fort trop longtemps nous amène forcément à craquer un moment où l'autre ...»
Chacun son jardin secret, le lieu d'apaisement. Il y à bien une raison à un tel lieu, ce fut depuis toujours le seul lieu où je pouvais être seul. Tu sais loin de tout, d'eux, de toi. Peut-être parce que dans le fond je ne suis qu'un solitaire, je n'aime pas marcher en bande, trop de bruits. Je n'aime pas les rires, trop de joies. Je n'aime pas non plus les pleures, trop de peines. Tu comprends ? Je ne m'attache pas pour ne pas partager la douleur des autres, j'ai déjà la mienne je ne veux pas m'en rajouter. Je m'en fou de leur rire, moi je ne rie jamais, quoi que si je me souviens tu as déjà réussis à m'en faire décocher un. Tu te souviens, la tête contre le sol, ce froid s'emparant de nous, j'aime tellement cette sensation. Pour être franc, j'ai toujours l'habitude de m'écrouler après chaque affrontement, paf contre la terre. Ca me remet les idées en place, me rappelant que dans le fond je ne suis qu'un Homme, rien de plus. Pourquoi tu tiens à les protéger, penses-tu pouvoir tous les sauver ? Les pertes sont là malheureusement, peu importe ton implication, la vie n'est qu'une boucle. Je vais mourir tu sais, toi aussi, eux aussi. Aimes-tu à ce point la vie ? Je suis sur que tu la détestes, tu sauves des vies pour rappeler que tu ne peux sauver la tienne. Quoi que ... Si tu ne peux pas, je le ferai peut-être.
Moi j'ai compris bien vite que je ne pouvais compter que sur moi-même. Non je ne crois plus aux beaux discours tout préparer, me rappelant que je ne suis pas seul et que le village est derrière moi. Et dans la tombe ils seront là ? Me dis pas que certains viendront me sauver, j'ai déjà un pied dedans. De toute façon je ne veux pas d'aide tu sais, sinon ça serait reconnaitre ma faiblesse, je veux pas qu'on puisse m'atteindre. J'ai toujours cherché à être le meilleur au sein de mon clan, comme ça je n'avais pas besoin de compter sur quelqu'un. Mais, avec le temps, je me demande si je ne me suis pas façonner une image. En fait, ton arrivée à tout bouleverser. Toi et ton sens de la vie, tes phrases, tes motivations, jamais je n'en n'avais vus de telles. C'est peut-être toi la bombe dans le fond, ou plutôt le détonateur, si on se trompe de file tout explose. Je crois que tu l'as fais valsé, tu sais, cette bulle dont tu parles tant. Avant je n'avais pas d'intérêt à visiter le monde extérieur, maintenant j'en ai un. Toi. C'est pas beau ? Mais pour combien de temps ?
✘ C'est drôle, tu sauves les autres, en sachant que tu ne peux t'aider toi même, t'es quelqu'un de bien Aoji' j'aurai aimé être comme toi ... Chacun son chemin hein ...
Un projet ? Je n'en n'ai jamais eu, tu sais j'ai pas choisi d'être ninja, on me l'a ordonné. Je n'ai pas choisi ma vie, alors comment décider de mon futur ? C'est trop complexe, j'ai l'impression de n'être pas maître de ma vie, ça t'es déjà arrivé toi ? Tu me parles de tes chaînes au village, j'aimerai bien qu'elle m'agrippe moi, quelles me serrent très fort, comme tes bras. Histoire que je me sentes moi en chute libre, je sais même pas de quoi sera fait demain. Et puis demain c'est loin. Pour le moment je profite de ce moment, ils seront plus rares à l'avenir, ta petite tête sur mes genoux. J'oublie tout l'espace d'un instant, je me sens si proche et si loin de toi à la fois. C'est si étrange. Ma main passe entre tes cheveux, j'aime bien cette sensation, ça en devient même relaxant. Observe, la lune est jalouse.
✘ Je n'ai pas vraiment de projets, je n'ai jamais décidé seul. Peut-être voyager tout comme toi ou ... J'aimerai devenir le meilleur dans mon domaine, le Taïjutsu. Il y à bien des opposants que j'aimerai recroisé. Comme ce Teïchiro ... Il s'est laissé faire, je l'ai sentis. Il reste encore beaucoup de chemins entre lui et moi. Et puis si j'y arrive pas, je mourrai et là je pourrai rejoindre la lune au milieu des étoiles. Tu pourras me voir briller comme ça, à part si t'es pas la tête en l'air.
La nuit est longue et le temps passe, mais à tes côtés tout paraît si calme et paisible. Restes encore un peu, je ne veux pas partir, comme tu dis si bien j'apprécie cette liberté illusoire. Pourquoi ? Car elle n'est pas réelle.
Sauver ? Mon sourcil s'arquait, ah ouais, peut-être devrais-je lui faire la liste de morts autour de moi, celles dont j'en étais la cause, c'était peut-être même exactement ce qu'il faudrait faire, quelqu'un de bien ? Quelle blague, je n'avais jamais rien fait de bien, pourquoi les gens se leuraient-ils tous sur moi comme ça ? Mais avant, il ne fallait pas qu'il se leurre lui, ma main attrapait son menton pour faire pencher sa tête, histoire qu'il profite bien du sérieux de mes dires retranscris sur mon faciès.
~ Interdiction de mourir avant moi, sinon tu aurais menti quand tu disais que tu conserverais ma vie.
Sourire de carnassier, l'art de mêler le sérieux et dérisoire, de dire les choses comme si je plaisantais, mais au fond, c'était loin d'être le cas quand d'une petite tape sur la joue en guise de rappel à l'ordre signait la fin de son menton captif. Je croisais les bras avec une moue contrariée.
~ Hum... Le Samidare... Je crois que cet homme voulait mourir en un sens, j'ai senti à travers les barreaux de sa cellule la même lassitude que moi. Garder pied parce qu'il faut. Lui c'était pour la haine, se venger, moi parce que je vous aime et je refuse de vous abandonner, vous blessez. Mais je t'avoue Shio, que des fois, je me demande si mon existence ne fait pas que tout compliquer.
Mon regard se relevait à nouveau pour trouver le sien, le sourire en coin, l'air déterminé quand j'affirmais convaincu...
~ Tu seras le meilleur Shio, car tu désires l'être et que toi tu es bien parti pour, ce qui te manque, c'est un peu de motivation pour ne pas être que le patin shinobi de cette cité. Allons, allons que diable un peu de nerf, il n'est pas dans la nature Kaguya d'être si las. De quelle branche sommes-nous tombés toi et moi ?
Et bien sûr que ça me faisait rire, nous étions loin de nos ancêtres nerveux et sanguinaire, enfin moi j'avais une excuse, un sang coupé, mais lui ? Une âme brisée. Mon regard déviait sur la lune qu'il semblait tant aimer et puis les quelques étoiles que la brume ne voulait pas cacher ce soir, pour une fois.
~ Une étoile hein ? Faudra que je monte au ciel pour installer ma tête sur tes genoux alors ? Quel homme contrariant ! Vous l'êtes tous. D'ailleurs, j'en connais un qui a le même rêve que toi, tu te souviens de Tei' ? Ou tu étais trop soul pour avoir gardé le moindre souvenir du jour où je t'ai invité chez moi....
À nouveau le ricanement, avant d'ôter son chapeau qui faisait de l'ombre à ma vue, Hattan ou plutôt Saïtan avait fait un ravage sur ce visage qui était autrefois si doux. Étranglement, je préférais et je signais même alors que j'aurais dû me taire peut-être, mais la délicatesse et moi...
~ Tu as plus l'air d'un loup combatif que d'un chiot maintenant, comment tu as fait pour ne jamais être abimé en tant que Kaguya ? Combattant même. Tenzö avait des marques partout, quelques une de moi d'ailleurs... Je t'en ferais aussi, tu verras.
Limite de la promesse, fallait-il déjà que je le touche et nos échanges avaient prouvés une chose, ce n'était pas gagné...
« Être fort trop longtemps nous amène forcément à craquer un moment où l'autre ...»
On se laisse guider par l'autre, on oubli tout, sauf l'instant présent. Le temps semble peu à peu s'arrêter, lui aussi ne souhaite pas vouloir troubler l'a scène. On est deux. L'air est frais, je le sens pénétrer dans mes poumons, la rosée du matin s'installe peu à peu dans le doux lit de la nuit. Maline celle là. Mourir avant toi ? Pour le coup, je ne sais pas quoi te répondre. Peut-être que oui, peut-être que non, la vie ne nous réserve que des surprises, tu l'as bien vus. Toi qui dis avoir tant côtoyée la mort, es-tu certaine de partir avant moi ? Je ne le pense pas. Mais, pourquoi devrai-je te contredire, il n'y pas plus beau que de se battre pour survivre, comme nous savons le faire. Si je dois quitter ce monde, ce sera surement après mon plus bel affrontement, pied de nez à la vie. Comment le Samidare pouvait-il vouloir se laisser mourir ? Lui avait du tant voyagé et voir tant de choses, la vie n'est-elle donc pas si belle ? Que c'est-il passé ? J'aurai aimé avoir toutes ces réponses et le seul capable de me les apporter était lui. Son silence lors de mes questions signifiait forcément quelque chose, voir par soit-même ? Peut-être. Une mise en garde ou un défi à relevé, voilà pourquoi le silence est la plus forte des armes. Tu avais bien remporté ce duel, une vraie légende. Ahaha, tu marques un point pour ce qui est d'être un pantin. Mais, le clan je m'en fou. N'oublie pas que je les déteste dans le fond.
C'est drôle ce que tu me dis là, tandis que ta main caresse mon chapeau pour rapidement me le retirer. Que ressens-tu face à un tel visage balafré ? Tu veux savoir pourquoi c'est là seul, pourquoi je semble si doux, si net ? Parce que Hattan est le seul qui a réussi à me toucher, les autres ne m'ont jamais blessé physiquement ou pas assez fort pour qu'il me reste de grosses balafres. C'est pour ça que je le déteste tant, il m'a remit en question, désormais il était mon rival. Il ne le savait pas encore, mais une telle balafre ne pouvait qu'être vengée, j'espère que tu seras bien entraîné mon petit Mizukage. Car bientôt grondera le lion qui est en moi, il ne demande qu'à rugir ! Mon sang bouillit l'espace d'un instant, néanmoins les caresses de la Kaguya viennent m'apaiser, c'est donc ça le pouvoir d'une femme ? La paix serait-elle cachée derrière le sexe féminin ? Bon, avec l'exemple d'Aoji', cela ne marchait pas. Mais, c'est un cas à part. Mon visage se rapproche alors doucement du tiens, ma tête se baisse, me recroquevillant sur moi-même pour t'attendre. Tu parais si loin et si proche à la fois ... Tu me comprends ? Tu peux le lire dans ce regard vide et triste, qui ne demande qu'à sourire ? Plonge tes yeux dans le moi, voyage à travers eux, rencontreras-tu l'âme qui s'y cache ? Laisse moi te chuchoter ces murmures ...
✘ Si je semble si peu marqué, c'est qu'aucun d'entre eux n'a réussit à me toucher. Sauf lui, Hattan ... Et si tu viens y apporter ta griffe alors commence maintenant et par mes lèvres ... Que j'ai une bonne raison de me les mordre ...
Ôseras-tu Aoji', tandis que ma tête reste proche de la tienne. Il n'y a que nous, si ce n'est la jalousie de la lune, triste spectatrice de cette scène. Incapable de venir perturber cet instant, rien ne pouvait nous déranger. Alors petite tête, si tu veux me griffer, il faudra m'approcher. Comment comptes-tu t'y prendre désormais ? Surprends-moi comme tu as toujours réussis à le faire, i faut quelque chose qui me réveille, fais moi sourire, donne moi l'envie. Mon regard replonge dans le sien, nos visages sont proches et quelques mots sortent une fois de plus, quelques sons lâchés pour crever le silence, le faire fuir une bonne fois pour toutes :
✘ Tu as peur ??
Les secondes qui allaient suivre seront déterminantes, il y à tant de choses qui se passent en même temps. Mon cœur s'emballe, mes sens sont tous à leur paroxysme, l'impression que le temps semble s'être arrêté.
Ne pas jouez à ces jeux-là, je n'avais jamais été dernière, mais aussi rarement celle à en pleurer, contrairement à d'autres, je m'exécutais sous la demande, un sourire en coin se formait et l'air espiègle reprenait ses droits. Il fallait que je commence par ses lèvres ? Ma main se relevait et d'un doigt délicat je les parcourais ses fameuses lèvres, ça lui donnait envie de se les mordre... ? Je ne sais pas, mais j'avais pris mon temps, un qui devait se faire long puisqu'on me demandait si j'étais effrayé, mais par quoi ?
~ Une épée à dent qui domine les enfants maîtres des os, tu y crois toi ?
Mon doigt finissait son premier chemin et se retournait pour faire le chemin inverse, mais cette fois au milieu, mon ongle se faisait tranchant et une goutte de sang tombait sur mon nez, sourire de carnassier caractéristique. Pris au mot. Il s'y attendait à ça ? Sûrement, voilà ma marque et un petit ricanement pour prouver que j'étais fière de ma bêtise. Belle tentative, mais je n'avais oublié, non ce petit vent méchant qu'il m'avait mis il n'y avait pas si longtemps, j'étais rancunière... Ma main longeait sa joue en laissant le soin au maître des lèvres de se les mordre pour les empêcher de perdre son sang.
~ Tu vas te faire mal courber comme ça. Vous les mâles vous êtes incorrigibles, à croire que vous aimez ça, souffrir.
Et jouer comme ça, c'était à la limite de l'infidélité, Tenzö... Il l'aurait coupée en deux... Bien qu'il soit le moins coupable de nous deux... Hattan ? Ça ne me semblait pas lui ressembler, plus tempérer ou bien simplement moins possessif ou je-m'en-foutiste. Encore que la possessivité était un trait typique d'un Kaguya, la preuve moi, la première, mais celui en face de moi était d'un calme et d'une patience à me faire pleurer de nerf. C'était ce que j'aimais bien chez lui en le poussant pour qu'il se redresse avant d'être faire autant, pas pour autant que nous n'étions plus tête à tête.
~ Je sais pourquoi je ne t'avais jamais croisé avant. Tenzö avait une sainte horreur des autres Kaguya... Maintenant je sais pourquoi.
Une histoire d'Alpha et oméga... Un jeu de domination cher à notre clan, un dont Shio ne se souciait pas, pourtant il serait au sommet, mon sourcil s'arquait, j'avais toujours cru que la puissance rendait les gens mauvais, car il pouvait tout avoir, qu'il fallait les craindre comme on m'avait appris. La logique s'effritait et je restais perplexe.
~ Tu cherches le bâton pour te faire battre, tu as été le premier, mais aussi le plus lent. Ça te coûte ta victoire, maintenant sois toujours le plus rapide, tu vois, être las et pas assez attentif à la vie à son prix. Mon tour de te dire de te réveiller on dirait, mais au fond tu y gagnes...
Il n'avait aucune idée dans quoi il aurait mis les pieds.
~ Quand nous aurons récupéré Yuki, j'irais à Konoha de là je serais veuve de mes mains, mais avant une femme infidèle, une traitresse, un monstre à la façade attractive. Je ne suis pas quelqu'un de bien et je ne le serais jamais, mais ça m'est égal, toi tu l'es, reste le. Néanmoins, l'effort mérite la récompense, prend garde à ne pas regretter d'avoir goûter ce que tu n'auras pas au final. Seulement cette fois et plus jamais, tu prends?
Mon nez avait rejoins le sien pour le narguer, à porter, acte à bien méditer, non, lui je ne le détruirais pas comme les autres, trop blanc pour accueillir autant de noirceur, trop injuste...
