À ma droite se trouve Kitase Shinichi deuxième du nom, quand j'y pense il a bien changé depuis le jour où nous nous sommes rencontrés. Il est fatigué c'est pourquoi nous arrêtons l'entraînement. Nous reprendrons sûrement demain. Encore que … Il est peut-être temps de rentrer maintenant. Le gosse a largement dépassé le niveau d'un simple genin. Au cours de la soirée, j'explique à celui que j'ai encore du mal à appeler « mon fils » que nous rentrerons bientôt au village de la brume. Cette petite pause au pays des salamandres s'achève pour nous deux. Dans la foulée je rédige une lettre et l'envoie au Ryuzoji. Dans ce billet je lui dis rentrer très prochainement et espère être bien accueilli – comprenez par là que j'attends qu'on me serve un lait de qualité à mon retour. Bon je suppose que le gonz répondra pas à ma lettre vu que de toute façon, il ne donne jamais suite aux mots que je lui envoie mais je m'en carre. Tant qu'il lit le billet en question et accède à ma demande, je suis content.
***
Une bonne semaine s'est écoulée et le voyage en bateau s'est déroulée dans de bonnes conditions. Le temps a été clément et me voici de retour au bercail et le moins que je puisse dire c'est que rien à changer ici. Ça fait bien deux ans que je n'ai plus mis les pieds au pays de l'eau ceci dit je me sens toujours comme chez moi. Nous descendons du bateau, rejoignons les longs tunnels et remarque que peu de gens – voire quasi personne – m'attendent. Certains sont même surpris de me voir ici. J'entends même un gosse demander à son père si : « Je suis bien le vrai ». Serait-il possible qu'on m'ait oublié ? Bah ! Non. Impossible. Personne peut m'oublier. Je dis bien personne ! Même dieu tout puissant s'il le voulait ne pourrait pas m'oublier ! Quoiqu'il en soit je continue d'avancer, accompagné de mon fils et ne tarde pas à me retrouver nez à nez avec un gonz au physique atypique. Je le connais, il s'agit de Rei, un garçon à qui j'ai enseigné un jutsu une fois et avec qui je suis parti en mission. Bon, certes, c'est une connaissance mais je suis un peu déçu là ! J'ai prévenu Yoru de mon retour et quoi ? Il m'envoie ce Samui ? Shord, Aoji, Kyoji et compagnie étaient tous indisponibles ? À moins que ces gueux aient refusés de m'accueillir. Ça m'étonnerait pas de ce chacal de Shord. Mais Aoji … Non. Elle, elle m'aime trop voyons ! Pour sûr qu'elle aurait accouru dès lors qu'on l'aurait prévenu ! Mais alors cela veut dire que le Ryuzoji a mal fait son travail. J'espère au moins que ce Rei a amené une bouteille de lait, et une bonne ! On ne me la fait pas à moi, je veux de la qualité, du demi écrémé et tout et tout ! Bon. Avant de réclamer quoi que ce soit, tentons dans un premier temps de ne pas foirer notre entrée. Attention mesdames et messieurs, voici venir le grand Kitase Shinichi.
« Oyé oyé peuples et peuplades de ce royaume. Je vous salue. »
J'aurais pu faire mieux mais c'est pas grave. Je fixe le Samui et remarque qu'il n'a rien entre les mains. Ceci étant j'demande donc :
« T'as une bouteille de lait cachée dans le fut ou comment ça se passe ? »
Ouai, comment on fait hein ? Pitié quoi. Ça fait deux ans que j'ai pas pu goûter à un vrai lait, celui du pays des salamandres est dégueulasse alors me fais pas ça. Tout ça c'est la faute du Ryuzoji. Ce vieux mec a pas lu ma lettre, j'en suis sûr. J'espère qu'il a une bonne excuse, qu'il est en mission, s'est fait kidnapper par une horde d'extra terrestres ou même qu'il s'est fait buter par un koala-mammouth géant ou sinon ça va mal se passer !
« J'peux savoir où est Yoru ? Non parce que là j'suis pas d'accord. Mais alors pas d'accord du tout ! De mon temps, jadis, on s'occupait mieux que ça des shinobis qui rentrent au pays ! »
À côté de moi Shinichi Jr plaque sa main contre sa figure. Le garçon est dépité. Il faut croire que je lui fais honte, ah ah.