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 Une vue sur l'incendie de Cendre: mémoires autour d'une kunoïchi fougueuse

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Akuzu Tawako
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Message(#) Sujet: Une vue sur l'incendie de Cendre: mémoires autour d'une kunoïchi fougueuse Une vue sur l'incendie de Cendre: mémoires autour d'une kunoïchi fougueuse EmptyDim 12 Jan 2014 - 0:13

HRP:


Partie 1: Mémoires autour d'une kunoïchi fougueuse



Mémoire 1: L'errance est terminée

Saibogu Tan-Li:

Herr Bar by Chris Clark on Grooveshark

L'air chaud du désert léchait les joues de Tan-Li alors qu'elle fendait le ciel, jet-pack au dos. Rares étaient les élus de la communauté Saibogu à avoir accès à ce genre de technologie à son âge, mais la mission qui lui avait été confiée justifiait le port de cet équipement. Alertée par le clignotement d'un voyant dans le coin de ses lunettes orangées, elle n'avait pas hésité à mettre les gaz pour rejoindre au plus vite l'équipier qui lui avait envoyé un signal d'alerte. « Alerte » était un bien grand mot pour signaler qu'on avait détecté une présence dans le désert.

Après quelques kilomètres de vol à haute vitesse en suivant la carte virtuelle sur son poignet, elle atteignit finalement un gigantesque canyon, au creux duquel semblait s'agiter une petite silhouette. Tan-Li ajusta le flux de chakra dans son dos de façon à descendre progressivement dans la vallée sèche ; en bas, le jeune Kalim lui faisait des grands signes. Elle le reconnut immédiatement à son chapeau noir atypique.

Une fois au sol, elle écouta ce qu'il avait à lui dire.

- Merci d'avoir fait si vite ! J'ai trouvé deux Nomades, un grand et un plus jeune avec des lunettes... mais ils ne m'ont même pas calculé, je crois.

- Ah, Kalim... si tu veux te faire entendre, il faut t'imposer, élever la voix !

- J'ai pas eu le temps, ils étaient déjà en train d'escalader le canyon comme des lézards ! Regarde plutôt...

La Saibogu leva les yeux. Sur la paroi abrupte, on distinguait effectivement deux ombres gravissant la falaise à une vitesse étonnante.

- T'inquiète, on va les rattraper. Accroche-toi !


Et sans lui laisser le temps de comprendre, elle l'empoigna solidement sous les aisselles et réactiva son jet-pack, se projetant à la verticale. Kalim eut un sursaut de panique au décollage, la sensation de voir le sol s'éloigner sous ses pieds à vitesse grand V l'angoissait au plus haut point. Son précieux chapeau était miraculeusement resté planté sur sa tête.
En volant, ils dépassèrent rapidement les deux nomades, et purent alors prendre mesure de la fluidité monstrueuse avec laquelle ils escaladaient la falaise : leurs bras et leurs jambes s'allongeaient parfois de plusieurs mètres pour atteindre des prises en principe inaccessibles. Le nom « Akuzu » revint à l'esprit de Tan-Li alors qu'elle atteignait le sommet de la falaise.

De retour sur le sol, Kalim n'eut que quelques secondes pour reprendre son souffle, car Tan-Li l'attrapa par le bras et courut droit vers le bord de la falaise d'où venait de surgir les deux nomades. Sous leurs vêtements amples et leurs turbans, on ne distinguait que les yeux du plus grand et les lunettes de la plus jeune, dont les cils épais trahissaient la féminité.
Kalim laissa son équipière Saibogu prendre les rennes cette fois-ci. Elle se présenta devant les nomades, réajusta sa lunette orange en s'inclinant respectueusement.

- Messieurs dames, je suis Saibogu Tan-Li.

- Et moi, Akuzu Natilo, répondit le plus vieux des deux nomades, et voilà ma fille, Ak...

- Akuzu Tawako, je sais. J'ai du voir passer vos fiches dans une de mes bases de données.


En retrait, Kalim éprouvait beaucoup d'admiration pour son équipière Saibogu. Elle avait 17 ans, soit 3 années de plus que lui, mais elle possédait une assurance d'adulte et se montrait efficace dans son travail. Pourtant, son regard timide allait vers la nomade aux lunettes ; il ne distinguait aucun de ses traits, mais elle possédait des yeux qui lui plaisaient.

- Qu'est-ce que vous voulez ? Demanda sèchement Natilo.

- Mon camarade et moi sommes chargés de vous délivrer un message de la part du Kakumeigun. L'errance est terminée.

Intrigué, le Nomade leva un sourcil.

- Le village caché du Sable est entré dans la phase finale de sa construction. Notre mission est d'inviter tous les nukenins du désert à s'y rendre immédiatement.

- Je n'en crois pas un mot.


- Vous n'êtes pas obligés de me croire. Après tout, vous n'avez qu'à vérifier par vous-même. Le village de Suna est...
elle consulta un instant sa lunette électronique, à 412 kilomètres d'ici au Sud-Sud-Est. Il est gigantesque, vous ne pourrez pas le rater.

- Ça n'a pas d'importance. Nous sommes du clan Akuzu, nous sommes des Nomades.

- Les trois quarts des shinobis et civils qui ont prévu de s'installer là-bas sont des nomades également !
Intervint Kalim en prenant son courage à deux mains.

L'homme regarda stérilement Kalim puis Tan-Li pendant quelques secondes, après quoi il tourna les talons comme pour continuer sa route. « Viens Tawako », fit-il à sa fille.
Tawako jeta d'abord un regard insistant à Kalim, avant d'enlever le tissus qui cachait sa bouche pour révéler le bas de son menton et lui tirer la langue. Une langue allongée d'une vingtaine de centimètres pour l'occasion. Puis elle rejoignit son père en deux bonds.

Kalim, moins perturbé par le mépris de la jeune fille que par la beauté harmonieuse de son visage, les regarda s'éloigner dans le désert avec une lueur de culpabilité dans le visage.

- Je... j'ai bien peur de l'avoir froissée, confia-t-il à Tan-Li en enlevant son chapeau.

Elle lui tapota fraternellement l'épaule, lui attrapa son chapeau en le remettant délicatement sur la tête.

-Allons. D'autres nukenins plus sages attendent la nouvelle.


Dernière édition par Akuzu Tawako le Dim 12 Jan 2014 - 2:27, édité 3 fois
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Message(#) Sujet: Re: Une vue sur l'incendie de Cendre: mémoires autour d'une kunoïchi fougueuse Une vue sur l'incendie de Cendre: mémoires autour d'une kunoïchi fougueuse EmptyDim 12 Jan 2014 - 0:20

Mémoire 2: Le syndrome du nomade


Shibito Kalim:


Frau Wav by Chris Clark on Grooveshark

Le soleil se couchait sur Suna. Au seuil de sa nouvelle demeure, assis sur le paillasson le dos contre la porte d'entrée, Kalim contemplait les lueurs orangées du soir naissant qui s'estompaient sur les murs des quartiers résidentiels. Au loin, il percevait la rumeur décroissante du centre ville où il avait passé une grande partie de son après-midi, à trouver de quoi combler le vide de son appartement neuf : lit, grands coussins, meubles orientaux en tous genres...

En s'installant dans le village, il avait l'impression d'abandonner une partie de son identité. Pour lui qui avait toujours vécu au jour le jour, d'abord seul dans Tsuchi no kuni après la disparition de son père, puis dans le Sud depuis qu'il avait croisé la route de Tan-Li et sa famille, la perspective d'habiter dans une cité remplie d'anciens nomades comme lui le rendaient aussi confiant que mélancolique.

Avait-il vraiment sa place ici, dans ce cratère urbain creusé à même le désert ? Tous les néo-Sunajins qu'il connaissait avaient une étincelle de génie, par leur appartenance à un clan spécial ou leur simple supériorité. Tan-Li et ses trois frères et sœurs savaient concevoir et manipuler des objets technologiques impressionnants, et son futur sensei Yamada Mateo semblait être un génie du taijutsu en plus de contrôler la température. Enfin, il y avait évidemment Tawako, la boule de gomme. Le fait de la savoir en ville avait éveillé en lui un regain d'énergie, comme si la présence de la demoiselle à lunettes à Suna faisait du village un lieu de vie un peu plus prometteur. Il l'avait croisée une ou deux fois depuis son arrivée, bondissant et rebondissant à travers les ruelles comme un ressort dans un escalier, mais c'était à peine si elle l'avait reconnu. Elle avait eu l'air vaguement intriguée par son chapeau entre deux acrobaties, guère plus...

Kalim, quant à lui, n'avait rien d'original. Une petite prédilection pour le dôton tout au mieux, mais rien qui ne le plaçât au niveau de ses compatriotes. C'était le péon de base, une fourmi ouvrière parmi des millions d'autres. Suna était son nouveau chez lui, mais plus il meublait son appartement et plus il le trouvait vide, car il savait qu'il n'aurait jamais que pour tout colocataires sa solitude et son complexe d'infériorité.

Une série de détonations soudaine le sortit de sa torpeur crépusculaire, à quelques centimètres de ses oreilles. Il tomba à la renverse quand il vit qu'une poignée de senbons s'était abattue brutalement contre sa porte. On voulait sa peau ?

Relevant la tête, son visage abandonna les traits d'angoisse pour retrouver ceux de sa moue habituelle lors des situations cocasses. En face de lui, à l'autre bout de la rue, se tenaient deux diablotins hauts comme trois pommes aux cheveux châtains ; l'un des deux portait un gros et sombre engin entre ses bras frêles. C'étaient les benjamins de la famille de Tan-Li, à savoir Pi-Taro et sa sœur jumelle Ko-Lin. 11 ans.

- Tremble, Kalim ! Rugit Pi-Taro avec son petit timbre aigu. Voici ma nouvelle arme secrète, la mitrailleuse à senbons !

- Si tu me la montres, elle n'est plus secrète du tout, nabot ! Répondit Kalim avec un sourire provocateur en dépoussiérant son pantalon après s'être relevé tranquillement.

Le garçon au chapeau s'était beaucoup attaché à Tan-Li et sa famille, ces deux garnements ne faisaient pas exception. Cela dit, il aurait été réducteur de les placer tous deux dans le même panier : Ko-Lin était bien plus sage que sa furie de jumeau. Eux aussi étaient prédestinés à la communauté Saibogu, il suffisait de voir les choses qu'ils étaient capables de bricoler. Alors que sa sœur vouait son don à des fins créatives, Pi-Taro avait un goût particulier pour les outils de guerre, et si ce n'était pas la première fois qu'il avait mis au point une arme mécanique, c'était bien la plus grosse de tout son arsenal. Il fallait voir sa mitrailleuse à senbons : un enchevêtrement de roues, courroies et tubes de métal, avec un gigantesque chargeur latéral servant également de poignée

Kalim s'approcha prudemment de Pi-Taro et de l'usine à gaz qu'il portait péniblement.

- C'est pas un peu lourd ?

- Si, mais il refuse de l'admettre,
intervint Ko-Lin avec un air taquin.

- Toi je t'ai rien demandé, d'abord ! Tu seras bien contente le jour où je défendrai toute la famille avec ce bijou...

- En attendant, ton bijou a fait des trous dans ma porte toute neuve ! Sale gosse, va.

Même en utilisant des mots sévères, Kalim n'arrivait pas à être crédible. Les petits l'adoraient, sûrement parce qu'ils sentaient qu'il était possible de parler avec lui sans passer pour des gosses ordinaires, qu'il était capable de juger leurs génies respectifs à leur juste valeur malgré leur jeune âge.

- On vient de la part de Tan-Li. Elle voulait juste s'assurer que tu t'étais bien installé.

Touché par cette tendre attention, Kalim eut pourtant un pincement au cœur en repensant à ce nid douillet qu'il s'était bâtit, alors que le monde entier continuait de tourner dehors, sans lui.

- Si c'est juste ça, elle peut dormir tranquille ! Répondit-il avec un demi sourire.

- Nan, c'est pas tout. Elle voulait aussi te prévenir que ton sensei Yamada Mateo vous avait donné rendez-vous tous les trois demain matin devant le palais du triumvirat. Première réunion d'équipe, champion !

- Tous les trois ? Tan-Li, moi, et... c'est qui le troisième ?

- Elle a dit que ça serait la surprise.


Kalim décela un regard complice entre les jumeaux, à croire que Tan-Li leur avait raconté quelque chose de compromettant à son sujet. Mais malgré ce pressentiment, il se sentait en harmonie avec lui-même en cet instant précis, car il avait compris qu'il était bien entouré, et que cette impression de non appartenance à la communauté Sunajin n'était rien de plus qu'une insignifiante formalité, un mauvais moment à passer.


Dernière édition par Akuzu Tawako le Lun 13 Jan 2014 - 17:04, édité 2 fois
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Message(#) Sujet: Re: Une vue sur l'incendie de Cendre: mémoires autour d'une kunoïchi fougueuse Une vue sur l'incendie de Cendre: mémoires autour d'une kunoïchi fougueuse EmptyDim 12 Jan 2014 - 0:30

Mémoire 3: La flamme

Yamada Mateo:


Holiday Brutality by Chris Clark on Grooveshark


- Toujours rien, Tan-Li ?

- Négatif, sensei. Aucune alerte de la part de Kalim.

- Et Tawako ?

- … je crois bien qu'elle a encore disparu.


Du haut de ses 26 ans, Mateo était resté chûnin sur un malentendu. Au fil des missions, ses trois élèves avaient bien eu le temps de se rendre compte qu'il avait largement le niveau d'un shinobi de rang A ; il suffisait de voir l'efficacité fracassante avec laquelle il pourfendait les obstacles et les ennemis.

La première réunion de l'équipe, la « Cobra Team », remontait à quelques semaines déjà. Dans le cadre de la naissance de Suna en tant que force shinobi, les ordres de mission tombaient à flots. Mateo et ses élèves avaient déjà quatre missions de rang B à leur actif. Ils formaient une équipe complète aux capacités complémentaires : si l'ingéniosité et les gadgets de Tan-Li permettaient de résoudre les problèmes les plus épineux, Kalim avait le flair pour sonder le terrain et trouver les indices décisifs. Enfin, Tawako était la plus intrépide et la plus physique des trois éléments, mais bien entendu Mateo avait énormément de mal à la canaliser. Elle faisait preuve d'un manque de discipline parfois très fatiguant, et fondamentalement incompatible avec le flegme de son sensei aux cheveux bleus. Elle connaissait une grande partie du désert comme sa poche, et s'octroyait la liberté d'y vagabonder seule pendant les missions sans prévenir ses équipiers, ce qui avait tendance à agacer.

Ce jour-là, l'équipe était chargée de rattraper un nukenin qui avait fait l'erreur de pénétrer clandestinement dans l'enceinte du village. Il avait réussi à prendre la fuite en dupant les gardes de la voie illusionnée, mais la Cobra Team avait immédiatement été envoyée à sa poursuite à travers le désert. L'enjeu n'était pas de taille, puisque le déserteur dont il était question ne s'était pas montré dangereux jusqu'à présent. Pourtant, il était en train de leur filer entre les doigts...

Aux côtés de son sensei, Tan-Li servait d'opératrice de communication entre les membres de l'équipe. La communauté Saibogu ne lui avait confié que trois talkies-walkies chakra-alimentés, Mateo était donc resté avec elle.

- Il a du nous mettre dix bonnes minutes d'avance. C'est foutu, Mateo-sensei, on le retrouvera pas aujourd'hui.

- Si on en croit les vigiles de la voie illusionnée, il était parti droit dans la direction de la grande Oasis. Allons là-bas, plutôt que de s'éparpiller dans le désert.

- Quoi, vous croyez qu'il s'est arrêté pour faire une pause baignade, peut-être ?

- Tu n'as pas l'air de bon poil, Tan-Li... Tu ferais mieux de dormir, plutôt que de passer tes nuits sur ton projet de fusil à Raiton.

- Eh ! C'est ma grande sœur qui vous a raconté ça ? C'est pas parce que vous sortez avec elle que vous êtes obligés de tout savoir sur mon jardin secret !

- Laisse donc Tion-Mei en dehors de ça, veux-tu ?

- *pshhhhhhhh* Vous avez fini de vous la couler douce, bande de nazes ?


La voix de Tawako venait de gronder dans le Talkie-walkie de Tan-Li. Celle-ci s'en empara avec fougue.

- Où est-ce que t'étais, abrutie ? Pourquoi tu répondais pas ? T'étais même plus sur ma carte virtuelle !

- Pas ma faute si t'es pas foutue de me suivre, chenille ! T'avais qu'à sortir ton jet-pack pourtant, mais non, ça serait tellement trop simple...

- C'est pas mon jouet Tawie, on en a déjà parlé... Bon, t'es où alors ?

- A l'Oasis. Cible en vue, ramenez vos grosses fesses. Et ça vaut aussi pour toi, Kalimero !


La Saibogu releva la tête, tombant des nues, et capta le regard de son sensei qui n'avait pas manqué un mot de l'échange téléphonique.

- Tu vois, j'te l'avais dit.


L'odeur fraîche de l'eau avait précédé l'apparition des reflets de l'Oasis à travers les dunes. Arrivés à destination, Mateo et Tan-Li ne mirent pas longtemps à retrouver Kalim qui, tout penaud, avait fait au plus vite en entendant la voix de Tawako surgir de son Talkie-walkie. Ils longèrent ensemble le bord du bassin géant, et s'arrêtèrent lorsqu'ils distinguèrent une sorte de gros poisson qui nageait droit vers eux. En regardant bien, Mateo comprit que c'était un poisson qui nageait le crawl, et qui s'appelait Tawako.

Ce n'est que quand elle sortie de l'eau qu'il remarqua l'individu qu'elle traînait derrière elle, par le col de sa veste. Elle jeta le corps devant son sensei et ses deux équipiers dans le sable. L'homme avait des cheveux gris-blanc, et semblait totalement inerte. Reprenant son souffle, Tawako regarda fièrement son équipe.

- Heureusement que y'en a qui bossent à Suna !

- … Tu l'as quand même pas butté, j'espère ?

- Relax, je l'ai juste sonné. Quand il a vu que j'étais après lui, il s'est foutu dans l'eau en croyant qu'il passerait inaperçu, mais il avait pas assez d'apnée pour cacher ses bulles d'air. Il a du flipper sa race quand il a m'a vue plonger, mais sûrement moins que quand il a compris que je nageais plus vite que lui ! Ha ha ha.


Alors que Mateo examinait le corps de la cible, Kalim s'approcha de son équipière aux lunettes, remarqua qu'elle saignait abondamment du coude.

- T'es blessée ?

- Hein ? … oh, ça. C'est rien, au moment où je l'ai rattrapé il m'a agressé avec ses espèces de trucs, là.


Et elle désigna les lames qui sortaient de ses poignets. Ou plutôt, les grosses excroissances blanches, aiguisées comme des rasoirs. Mateo crut reconnaître la consistance d'un os. Il avait entendu parler d'un clan du pays de l'eau capable d'extraire les os de leurs squelette pour s'en servir comme d'armes blanches en tous genres. Ils se démarquaient physiquement des autres par...

- Sensei, lui fit remarquer Tan-Li. Il a des symboles bizarres sur front.

Silencieux, Mateo vit son hypothèse confirmée à la vision des deux points rouges marqués sur le crâne. En revanche, ce qui l'intrigua, c'était le symbole noir qui était tatoué entre ces deux points. Cela ressemblait à une flamme oblique, un peu semblable à une plume d'oiseau.
Un inquiétant pressentiment s'empara du Yamada.

- Déjà vu ça quelque part, sensei ?

- Jamais,
mentit-il.

Le plus puissant adversaire qu'il avait carbonisé, bien avant la construction de Suna, avait précisément la même marque sur l'épaule.

- Rentrons.
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Message(#) Sujet: Re: Une vue sur l'incendie de Cendre: mémoires autour d'une kunoïchi fougueuse Une vue sur l'incendie de Cendre: mémoires autour d'une kunoïchi fougueuse EmptyDim 12 Jan 2014 - 0:39

Mémoire 4: "J'abandonne"


Saibogu Pi-Taro et Saibogu Ko-Lin:

Night Knuckles by Clark on Grooveshark

Saibogu Tan-Li
vs
Shibito Kalim


Kalim eut un frisson, et avala sa salive en lisant ces mots. Le panneau à diodes de l'arène était formel : les deux équipiers allaient devoir s'affronter s'ils tenaient à leur promotion.

Cet examen chûnin de fortune s'était organisé au sein même du village, par souci d'économie de temps et d'argent. Il fallait rééquilibrer les effectifs, et de nombreux genins avaient largement le niveau ; il s'agissait plus d'un tri qu'autre chose. Le Sen'Sen n'ayant été construit que bien plus tard, le tournoi s'était improvisé entre quatre murs dôton géants garnis de gradins, dressés sur les terrains d'entraînement.

Le panneau avait été bricolé par un Saibogu, et il semblait avoir du succès auprès des participants comme des examinateurs. Mais le plus ravi de l'assemblée, c'était le petit Pi-Taro.
Il avait pris place au bord de l'arène en compagnie de sa sœur jumelle, officiellement pour encourager Tan-Li et Kalim. A l'écart des quelques autres supporters, il parlait en chuchotant avec Ko-Lin.

- On aurait jamais du faire ça, Pi ! S'ils se rendent compte qu'on l'a bidouillé...
- Ils s'en rendront pas compte ! C'est oncle Feng qui a fait le panneau est le seul à savoir comment il fonctionne, et comme il a pas prévu de le récupérer à la fin de l'éxam il pourra pas vérifier.
- C'était quand même risqué ! Tout ça pour voir ces deux-là s'affronter...

- Arrête, ça va être rigolo !

Tan-Li s'était déjà rendue sur le terrain, elle s'échauffait. Kalim, lui, était plus anxieux, et pas vraiment ravi à l'idée de devoir affronter sa sœur spirituelle. Son sensei Mateo lui adressa un clin d’œil et une tape amicale sur le dos pour l'inciter à rejoindre le centre de l'arène.

Pendant que Tan-Li faisait craquer les os de son cou, l'arbitre jugea utile de rappeler que l'utilisation d'armes et de toute sorte de technologie était autorisée du moment que le shinobi l'avait invoqué lui-même, et que le décor et le public n'était pas mis en danger. D'une certaine manière, cela promettait à Kalim de ne pas avoir affaire à des chars d'assaut.

Lorsque l'arbitre donna le coup d'envoi, Tan-Li n'attendit pas pour activer le sceau sur son bras. Dans un petit nuage de fumée grise, elle fit alors apparaître une sorte de gigantesque canon aux reflets jaunes et métallisés entre ses bras.
Mateo eut un sursaut. Le canon raiton. « Elle l'a finalement terminé », pensa-t-il.

Effrayé par la vision même de cet engin dont il ne connaissait pas la finalité, Kalim partit lui aussi au quart de tour. Quelques mudras plus tard, son pied s'abattit sur le sol avec énergie, et trois gigantesques murs dôton aux allures de totems jaillirent du sol devant lui. L'ancien Iwajin avait joué la carte de la défense pour mieux préparer son attaque... ou plutôt par couardise.

Sans sourciller le moins du monde, Tan-Li braqua son énorme bazooka en direction de ces murs, et insuffla son chakra dans l'arme. Un gigantesque rayon électrique sortit du canon et démolit le premier mur, qui emporta le second en s'effondrant. Elle décocha un second coup de feu qui suffit à renverser le second mur, lequel s'écroula sur Kalim.

Elle posa ensuite le canon de son arme au sol, soulageant ses bras.

- Arbitre, j'ai fini.

Mateo ne put s'empêcher de soupirer alors que les eisen-nin sortaient le pauvre Kalim des décombres de sa propre technique pour l'installer sur le brancard.
Sur les gradins, les petits jumeaux avaient recommencé à chuchoter.

- C'était pas très long, fit Ko-Lin à son frère, mais c'était plutôt balèze.
- Tu vois ! Je t'avais dit que ça vaudrait le coup.

- Qu'est-ce qui valait le coup ?


Terrorisés, Pi-Taro et Ko-Lin se retournèrent vers la grande silhouette grise qui projetait son ombre sur eux. Il avait une peau d'un pâle cadavérique, mais un sourire sympathique décorait son visage lisse.

- … de venir ici ! Se rattrapa le petit homme. On ne regrette pas d'être venus encourager notre grande sœur.

- Ha ha ha. Vous avez bien raison, leur fit-il en s'asseyant. Moi, personne n'est venu m'encourager.

Ouf. Les jumeaux se rassurèrent mutuellement d'un coup d'oeil, ce type n'était qu'un participant.

- Mais... il ne reste plus que deux candidats, non ? Fit remarquer Ko-Lin.

- En effet.

- Donc ça va être votre tour ?

- J'en ai bien peur.


Pi-Taro sonda alors les gradins du regard pour trouver qui allait être l'adversaire de cet étrange individu, mais n'en eut guère le temps. L'arbitre le devança :

- Bien. J'invite les deux derniers candidats à rejoindre l'arène. Akuzu Tawako, et Sosten.

L'homme à la peau grise se leva, et adressa un nouveau sourire aux jumeaux en leur remerciant de leur compagnie, après quoi il se dirigea tranquillement vers le centre du terrain.

Tawako, quant à elle, n'avait pas bougé des gradins. Elle était toujours en compagnie de Mateo, et Tan-Li qui venait de les rejoindre.

- Euh... Tawie, c'est à toi, là, lui fit discrètement son sensei.

Elle ne bougea toujours pas, resta mains dans les poches. Mateo la regarda d'un air mi-sévère mi-blasé, il faillit lui adresser la parole quand elle se rendit finalement en bas des gradins. Cependant, elle n'alla pas plus loin.

- Arbitre, j'abandonne.

Indignation dans le jury, plus encore dans le public. L'arbitre eut un mouvement de la tête avant de lui répondre.

- Si vous abandonnez, vous serez disqualifiée, vous et votre adversaire devrez attendre le prochain examen...

- J'abandonne.

- Ça sera au mieux dans trois mois...

- J'abandonne.

Mateo et Tan-Li semblaient tous les deux compter sur l'autre pour obtenir une explication plausible à la situation. Tawako, elle d'ordinaire si fougueuse et surexcitée, semblait avoir perdu toute espèce de pugnacité, et avait répété trois fois de suite la même phrase sur un ton d'automate.
Lorsque le jury accepta finalement sa démission, Tawako tourna les talons et se dirigea vers la sortie de l'arène, sans adresser un regard à qui que ce soit.


Dernière édition par Akuzu Tawako le Dim 12 Jan 2014 - 1:41, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Une vue sur l'incendie de Cendre: mémoires autour d'une kunoïchi fougueuse Une vue sur l'incendie de Cendre: mémoires autour d'une kunoïchi fougueuse EmptyDim 12 Jan 2014 - 0:47

Mémoire 5: Dans la ruelle


Sosten:


Early Mess by Chris Clark on Grooveshark


Finalement, seuls Tan-Li et deux autres candidats avaient été promus. Le jury avait jugé que Kalim avait les compétences, mais pas la maturité nécessaire pour obtenir son grade.
Quant à Tawako et son adversaire, leurs dossiers avaient été mis de côtés dans l'attente de la saison suivante. Cela ne dérangeait pas particulièrement Sosten : le garçon s'était inscrit uniquement pour faire plaisir à sa sensei – du moins à la kunoïchi que l'on lui avait présenté comme tel. Après l'examen, les petits jumeaux étaient revenus lui parler, et il avait sympathisé par la suite avec Tan-Li, puis Kalim par la suite. Quant à Tawako, elle ne lui avait jamais adressé un mot, pas même un regard.

Personne n'avait vraiment réussi à savoir d'où il sortait ; sa couleur de peau atypique trahissait des origines géographiques plus ou moins lointaines, au delà du désert. Il n'était certainement pas nomade comme les autres, mais il semblait apprécier le pays du vent et ne rechignait jamais quand il s'agissait de partir en mission, même s'il préférait y aller seul. Il avait un goût tout particulier pour la voie illusionnée, et la vue que l'on avait sur le désert quand on s'asseyait au sommet des remparts de pierre.

- Joli belvédère, n'est-ce pas ? Lui avait un jour lancé un homme coiffé d'un turban d'où dépassaient de petites mèches bleues.

Détournant son regard des dunes, Sosten crut reconnaître le sensei de celle qui aurait dû être son adversaire. Il lui répondit d'abord avec son habituel sourire.

- Joli autant qu'utile. Personne ne viendra nous embêter avec des remparts aussi solides.

Mateo s'installa face au désert à côté de cet homme à la peau grise. On lui donnait la trentaine, mais Sosten n'avait en réalité qu'une petite vingtaine d'années.

- Désolé pour l'autre jour. Tawako est mon élève.

- Ah. Oubliez ça. Passer chûnin ne fait pas partie de mes priorités de toute façon, je pense avoir encore des progrès à faire.

- En tout cas rassure-toi, tu n'auras pas à faire à Tawako à la saison prochaine, elle n'a même pas voulu s'inscrire. J'ignore ce qui a pu passer par sa tête de mule pour qu'elle fasse un tel blocage... des fois, j'ai l'impression qu'elle est totalement incontrôlable.

- Ce n'est pas ce que m'a dit Kalim. La dernière fois il a passé une heure entière à faire son apologie, à dire qu'elle n'était pas comme ça d'habitude.

- Sacré Kalim... s'il continue de faire comprendre à tout le monde qu'il est à fond sur elle, ça ne sera plus un secret très longtemps.

Leur discussion se prolongea pendant plusieurs minutes.

En chemin vers son domicile, Sosten eut la désagréable impression d'être observé. Le soleil était loin d'être couché et les rues commerçantes étaient encore bondées de monde, pourtant il aurait juré qu'on l'épiait. Feignant l'indifférence, il se contenta de suivre cet itinéraire qu'il connaissait bien, pour finalement arriver jusqu'à la sombre ruelle de son appartement.

Ce n'est qu'au seuil de celui-ci qu'on le plaqua brusquement contre un mur en l'immobilisant. Il sentit la pointe d'un kunai se poser délicatement sur sa pomme d'adam, et un souffle à l'odeur citronnée lui caresser l'oreille droite.

- Tu crois p'têtre que j'ai pas rôdé ton manège, blanche-neige ?

Ses embryons de panique s'estompèrent quand il reconnut la voix douce et folle de Tawako.

- D'abord Tan-La-Douille, puis Kalimero, et maintenant t'essaies de t'attirer les grâces de mon sensei, hein ? C'est pas comme ça que tu vas te faire des potes ici, crois-moi.

- Si tu savais ce que tes « potes » racontent sur toi, ma grande...

Elle enfonça la tête de son otage avec davantage de vigueur contre la pierre chaude de la ruelle.

- Quand je pense que si j'avais pas été là, ces abrutis auraient été capable de te nommer chûnin ! T'as aucun droit ici, t'es rien qu'un bâtard d'étranger !!! Je pourrais te trancher la tête, l'enterrer dans le désert et jeter le reste aux coyotes que personne s'en rendrait compte.

- Peut-on vraiment être étranger dans un village de nukenins ?


Elle relâcha son emprise sur lui, baissa son arme et le dévisagea avec un air sombre, comme une tempête de sable.

- On verra bientôt lequel d'entre nous est le plus nukenin, Frankenstein. Tu tiendras pas une semaine de plus ici, c'est moi qui te le dis.

Sur ces mots, elle s'élança acrobatiquement dans la hauteur de la ruelle, rebondissant contre les parois de pierre comme une balle de flipper pour atteindre les toits du quartier.
En la voyant s'éloigner, Sosten repensa à la dernière phrase de cette xénophobe à lunettes, et c'est avec amusement qu'il constata à quel point elle avait raison.


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Message(#) Sujet: Re: Une vue sur l'incendie de Cendre: mémoires autour d'une kunoïchi fougueuse Une vue sur l'incendie de Cendre: mémoires autour d'une kunoïchi fougueuse EmptyDim 12 Jan 2014 - 0:58

Partie 2: Une vue sur l'Incendie de Cendre


Prologue: Chroniques d'une petite souris

Music Is Math by Boards of Canada on Grooveshark

Dans le sac à dos de sa mère, une petite souris voyageait, se laissant porter dans le désert à un peu plus d'un mètre au dessus du sable. C'était une petite souris toute mignonne de huit ans aux longs cheveux cendrés et aux grands yeux ronds.

Ketsueki Rossu:

Voyager dans un sac à dos offrait de nombreux avantages : on passait à côté de nombreuses courbatures et de certains coups de soleil, et il suffisait de tendre la main pour attraper à boire ou à manger. On pouvait également faire des coucous à son Papa quand il voyageait derrière, car il fallait reconnaître qu'il était un peu plus gros et lent que Maman. Mais il y avait aussi plein d'inconvénients : quand on approchait d'une destination, d'une Oasis, ou même – comme ce fameux jour – un village caché, on ne le voyait pas arriver. Tout ce qu'on voyait, c'était la route qu'on avait déjà parcourue qui s'éloignait, et s'éloignait encore.

Dans le cas d'un gros village, c'est quand on prend mesure de la taille de l'ombre projetée par les murailles que l'on comprend qu'il s'agit d'une destination particulière. Cela devient d'autant plus évident quand papa et maman sont obligés de négocier à l'entrée du village pour avoir le droit de passer (il faut dire qu'ils avaient une bonne raison, papa et maman étaient marchands d'épices !).

Par contre, une fois dans l'enceinte du village, pas besoin d'être à l'extérieur du sac à dos pour s'extasier. Les bâtiment atteignaient des hauteurs vertigineuses pour une habituée à la campagne aride. La petite souris sentait des odeurs alléchantes d'herbes aromatiques et de poisson, elle sortait inconsciemment le museau du sac pour les renifler.

- Maman, redis-moi, ça s'appelle comment déjà ?
- Suna.
- Et comment ça se fait qu'y ait autant de clients à Suna ?
- Parce que ce n'est pas un village comme les autres.


Quelques mots qui suffirent pour saupoudrer une poignée d'étoiles supplémentaires dans les grands yeux de la petite souris. Subjuguée par l'air de la ville, elle continuait de capter l'attention vagabonde des villageois curieux, et de s'émerveiller en mettant chacun des cinq sens à contribution pour s'imprégner de la magie du lieu.

C'était Papa qui s'occupait de vendre les épices, Maman les transportait en les scellant dans des parchemins. Elle suivait Papa en toutes circonstances, et la petite souris restait soudée à Maman par le sac à dos.
Pourtant, la petite souris voyait des choses que sa maman ne voyait pas. Dans son dos, des gens bizarres avec de longues capuches étaient adossés aux murs. Beaucoup de passants étaient vêtus n'importe comment ici, mais la façon dont les villageois regardaient ceux-là prouvait qu'ils n'étaient pas d'ici. Ils y en avait plusieurs, environ un par rue, elle les remarqua tous. Finalement, c'était un peu inquiétant, Suna.


Au loin, un bruit sourd, comme une explosion, aussitôt suivi d'une vaguelette d'exclamation et de murmures. Une deuxième détonation semblable, qui soulevait cette fois un mouvement de panique. C'était ce moment-là que les gens en capuche avaient choisi pour agir : la petite souris avait clairement pu distinguer l'un d'entre eux sortir une lame de sa manche et égorger vif un marchand, puis un autre, puis encore un autre. Le cœur de Maman s'était brusquement accéléré.

Elle courrait, se frayait un chemin à travers la foule, mais la panique se faisait de plus en plus violente et les explosions de moins en moins lointaines. La souris eut très peur, elle se tapit au fond du sac et ne distingua plus que les colonnes de cendre qui s'élevaient dans le ciel, comme pour en prendre possession. Les affaires se bousculaient dans le sac, les parchemins se cognaient et cognaient la tête de la souricette.

Les senteurs d'herbe et de poisson avaient cédé leur places à l'unique odeur du feu, et alors que le soleil avait disparu derrière de sombres nuages, il faisait plus chaud qu'en plein désert. Des gens agonisaient dans l'incendie de leur propre maison, tandis que d'autres, plus chanceux, avaient eu le temps de se défenestrer pour abréger leur supplice.

Les choses s'enchaînèrent à une vitesse plus folle encore lorsque Maman sortit de force la souricette du sac à dos. De l'autre main, elle ouvrit une jarre remplie de haricots rouges, fourra la petite souris dedans et posa le couvercle par dessus.

Tout devint noir, les bruits s'étaient assourdis. La souris entendit sa mère lui donner l'ordre de ne bouger sous aucun prétexte, et d'attendre le retour du silence pour sortir de là. Tétanisée, elle resta immobile quelques instants au milieu des haricots. Mais comme elle ne voulait pas rester toute seule, elle souleva délicatement le couvercle de la jarre pour revoir Maman.

Maman était déjà loin dans l'allée. Tandis que sa silhouette s'éloignait, la petite souris crut que le temps s'était mis à couler au ralenti. Elle voyait Maman courir comme elle n'avait jamais couru, enjamber les corps calcinés qui jonchaient les rues. Elle n'avait l'air plus que d'un petit point au loin lorsqu'une explosion sembla la balayer.

La petite souris se retira dans l'obscurité étouffante de la jarre, mains sur les oreilles et larmes aux yeux, en se jurant que c'était la dernière fois qu'elle désobéissait à Maman.
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Message(#) Sujet: Re: Une vue sur l'incendie de Cendre: mémoires autour d'une kunoïchi fougueuse Une vue sur l'incendie de Cendre: mémoires autour d'une kunoïchi fougueuse EmptyDim 12 Jan 2014 - 1:06

Une vue sur l'incendie de Cendre
Chapitre 1 : L'escalier


Ted by Clark on Grooveshark


Dans les profondeurs de l'Ergastule, l'Incendie de Cendre ne possédait pas l'aspect spectaculaire qu'il avait en surface. Son empreinte se limitait à une succession de grondements sourds et de longs et lointains tremblements. Les partisans ne s'étaient pas encore montrés assez habiles pour accéder à ces prisons souterraines.

Et ce n'était pas dommage, car ce réseau de couloirs abritait également quelques prisonniers qu'il aurait été fâcheux de laisser sans surveillance à un moment pareil. De nombreux Saibogus avaient été réquisitionnés pour veiller à la sécurité des cachots, même les moins expérimentés. Aussi, Tan-Li commença sérieusement à s'inquiéter quand elle vit que sa petite sœur Ko-Lin manquait à l'appel, contrairement à son frère jumeau. Non seulement le petit Pi-Taro s'était montré très ponctuel, mais il avait eu la présence d'esprit de ramener Kalim avec lui.

C'était la première expérience du genin au chapeau dans étranges couloirs dont la luminosité artificielle mettait en avant l'aspect futuriste. Il se trouvait à l'entrée d'une des artères principales de la prison, entouré d'une dizaine d'ingénieurs et de chûnins affectés à la défense du lieu. Parmi eux, il y avait Tan-Li et Sosten.

- J'arrive pas à y croire, s'exaspéra Tan-Li auprès de son petit frère, Ko-Lin et toi vous êtes fourrés ensemble toute la journée, et pile quand le village est sous pression tu arrives à la paumer !
- Elle devrait avoir son émetteur sur elle ! Je sais pas pourquoi il réagit pas, j'arrive pas à la localiser.
- J'espère qu'il ne lui est rien arrivé... s'inquiéta naïvement Kalim, alors que le son d'une explosion un peu moins lointaine que les autres résonna dans l'Ergastule.

Les chûnins retinrent leur souffle. Tan-Li se tenait prête à invoquer son canon raiton, et Kalim sentit Pi-Taro se serrer contre lui. Sosten se contenta de froncer les sourcils.

- Dis, nee-chan, on va pas crever ici hein ?
- … disons que c'est le bon moment pour sortir ta mitrailleuse à senbon.


Le jeune apprenti ingénieur s’exécuta et activa un sceau sur son bras, invoquant ainsi son arme mécanique. Il l'avait clairement amélioré depuis la dernière fois que Kalim l'avait vue, il pouvait tenir la mitrailleuse à une seule main désormais. Pourtant...

- Tiens, fit-il en tendant la mitrailleuse à Kalim.
- Euh... elle te sera plus utile qu'à moi, Pi-Taro.
- T'inquiète ! J'en ai toujours trois prêtes à l'emploi scellées au cas où !


S'inclinant face à la prévoyance de Pi-Taro, le genin chapeauté attrapa l'arme qu'il trouva incroyablement légère pour sa taille, laissant son petit camarade en invoquer une nouvelle dans chaque main.

Des bruits de pas et des hurlements se rapprochaient à un rythme inquiétante. Un des chûnins commença à paniquer, sa sensorialité ne reconnaissait pas les chakras des gens qui courraient dans l'Ergastule comme pour l'envahir. Tan-Li eut le sentiment que son petit frère était loin d'être en sécurité ici.

- Pi-Taro, va-t-en. Fonce retrouver Ko-Lin, et mettez-vous en sécurité dans la cachette secrète de tonton Feng.
- Quoi !? Tout seul ?
- Kalim, tu l'accompagnes ?
- Euh... je...


Face à l'hésitation de son camarade au chapeau, Tan-Li fit la grimace. Ce manque de self-confiance faisait d'habitude le charme du garçon, mais il avait vraiment mal choisi son jour pour faire sa chochotte.

- Je vais avec eux aussi, intervint Sosten.
- Parfait. Allez ouste, on s'occupe du reste.

Elle invoqua finalement son fusil raiton, qui semblait également avoir subi des améliorations techniques malgré sa taille impressionnante. Elle le maniait avec une habileté démesurée par rapport à sa corpulence.
Kalim, Sosten et Pi-Taro s'enfuirent tous les trois par une porte blindée qui déboucha sur un couloir étroit et mal éclairé. En fermant la porte derrière lui, Sosten crut apercevoir l'éclat d'un tir du canon de Tan-Li à travers le hublot.
Ils coururent tous les trois pendant plusieurs minutes dans ce labyrinthe, guidés par Pi-Taro qui semblait connaître ces galeries comme s'il y avait grandi. Armé de ses deux mitrailleuses, il avait l'air d'un véritable androïde derrière lequel Kalim se sentait en sécurité. Ils ne croisèrent aucune présence nuisible, et les hurlements se faisaient de plus en plus lointains derrière eux.

Un gigantesque escalier métallique en colimaçon se présenta à eux, il leur fallait l'emprunter pour remonter à la surface. Il faisait plus d'une cinquantaine de mètres de hauteur, des torches installées sur les hauts murs éclairaient péniblement ce couloir vertical. Kalim s'élança avec appréhension derrière ses camarades, escaladant les marches quatre par quatre. Arrivés à la moitié de l’ascension, ils purent distinguer le hublot d'une porte blindée en haut des marches, un hublot qui laissait passer une grande quantité de lumière. La surface...

Un instant plus tard pourtant, cette porte s'écarta brusquement dans un effroyable vacarme, littéralement défoncée par un homme aux allures de bête sauvage. Kalim et ses deux compagnons avaient fait les trois quart du parcours, mais ils s'arrêtèrent net.

L'homme massif qui venait de traverser la porte se releva et commença à descendre l'escalier à quatre pattes comme un fauve au regard de tueur... ce n'est qu'après quelques secondes qu'il aperçut les trois Sunajins sur sa route, un type au chapeau totalement tétanisé, et un môme qui braquait droit vers lui deux étranges fusils. Mais c'est à la vue du troisième homme, celui à la peau grise, qu'il fut réellement surpris.

- Sosten ?

L'intéressé ne réagit pas. Contrairement aux autres, son visage restait scandaleusement impassible.

- On t'a cherché partout, putain ! T'étais toujours avec ces abrutis ?

A ce moment-là, Kalim, une demi-douzaine de marches plus bas que ses alliés, eut un éclair de lucidité qui lui glaça le sang. Il remarqua avec effroi à quel point il était loin d'eux. Pi-Taro avait l'air confus.

- Mais qu'est-ce que t'attends, bordel ! Tue-les !

Sosten sembla hésiter un instant, puis il soupira en se retournant vers Kalim.

- Désolé, ça n'a rien de personnel.

- Éloigne-toi de Pi-Taro, Sosten...


Sosten ne répondit pas, il leva le bras au dessus de Pi-Taro.

- Si tu touches à un seul de ses..

Pi-Taro ne comprit qu'il était en grand danger que trop tard, au moment où les doigts de Sosten se plantèrent à travers son front. Ses mitrailleuses à Senbon lui tombèrent des doigts, l'une d'entre elles se fracassa en morceaux quelques marches plus bas.


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Message(#) Sujet: Re: Une vue sur l'incendie de Cendre: mémoires autour d'une kunoïchi fougueuse Une vue sur l'incendie de Cendre: mémoires autour d'une kunoïchi fougueuse EmptyDim 12 Jan 2014 - 1:09

Une vue sur l'incendie de Cendre
Chapitre 2 : La dernière rafale d'aiguilles de Saibogu Pi-Taro



Govel (Obliterated) by Chris Clark on Grooveshark

- NOOOOOOOON !!!

Le hurlement de désespoir de Kalim emplit toute la cage d'escalier. Le petit Saibogu ne saigna pas, mais une substance foncée sembla se répandre depuis son front percé à travers tout son organisme, prêtant à son épiderme une couleur d'abord pâle, puis vert olive. Il n'avait pas eu le temps de comprendre ce qui lui arrivait. Au dessus d'eux, l'homme-bête souriait, satisfait.

Kalim, mentalement ravagé, braquait son fusil à senbon en direction de Sosten, qui pencha la tête d'un air maussade, comme à moitié dégoûté par son propre acte de trahison.
A la grande surprise de Kalim, Pi-Taro se mit à bouger. Il n'était plus lui-même, c'était juste un corps d'enfant qui agissait sans la moindre espèce d'humanité. Sosten le contrôlait avec son chakra, comme une marionnette, et il lui commanda de braquer l'arme à senbon qui lui restait en direction de Kalim et de presser la détente.

Face à cette vision d'épouvante, le genin au chapeau ne trouva rien de mieux à faire que de faire volte-face et de dévaler l'escalier à toute vitesse. Il entendit les aiguilles de métal se planter dans le décor derrière lui, puis des petits bruits de pas précipités à sa poursuite. Terrorisé par la perspective d'être pourchassé par le garçon zombifié qu'il était sensé protéger quelques secondes plus tôt, il eut l'impression de vivre le pire cauchemar de son existence.


Plus haut, Sosten avait rejoint l'homme-bête, ils avaient tous deux franchi la porte défoncée pour sortir du sous-sol et se retrouver dans une ruelle.

- T'étais pas sensé nous rejoindre dés le début de l'attaque, le merdeux ?
- J'ai préféré rester infiltré le plus longtemps possible, boss. Pour attendre le bon moment.
- C'est Makka qui décide du bon moment, et le bon moment c'était dés le début de l'attaque ! On avait besoin de tes cadavres pour *gasp !*

Fatigué, Sosten venait de planter ses doigts dans la chair du dos de son supérieur. Un deuxième mort-vivant venait de s'ajouter à sa collection du jour, et il était loin d'être le dernier...


De retour dans le dédale obscure de l'Ergastule, Kalim s'était à nouveau perdu dans les couloirs tortueux. Ses pas précipités l'avaient finalement menés dans une impasse : aucune porte, aucune issue ne se présentaient à lui.
Derrière lui, au détour du couloir, un néon clignotant projetait par intermittence l'ombre de feu Pi-Taro, qui s'avançait lentement avec sa mitrailleuse à la main.
A bout de souffle, Kalim frappa le sol du pied, mais sa technique ne marcha pas. Les murs du couloir étaient de fer, impossible d'utiliser le dôton dans ces conditions. La fuite arrivait à son terme, un seul devait rester debout.

Pendant un instant, immobile, il ne put s'empêcher de se remémorer tout les moments qu'il avait passé avec les jumeaux. Des deux, Pi-Taro s'était souvent montré plus turbulent et acide que Ko-Lin, mais ensemble ils avaient toujours formés un duo parfait. Ils étaient prometteurs, une grande carrière d'ingénieurs et de shinobis les auraient attendu quelques années plus tard.
Il songea à Ko-Lin, se rappela des rares fois où il l'avait vue pleurer, quand son frère lui avait tapé sur la tête pour tester une massue télescopique de son invention, ou quand elle lui avait reproché de ne jamais la laisser finir ses inventions sans mettre son grain de sel dedans. Il repensa avec un pincement au cœur à la fois où Tan-Li les avait violemment grondés tous les deux la fois où ils avaient délibérément laissé tomber une mission de rang D pour aller bricoler à l'atelier, et de la manière touchante dont ils s'étaient excusés en lui offrant la plus belle montre mécanique qu'il aie jamais vu de sa vie.

Puis, poussé par un élan de survie dont il ne se serait jamais cru capable, il se rapprocha de l'angle droit formé par le couloir, et arma son propre fusil à senbon. Il attrapa son chapeau, le fit prudemment dépasser de sa cachette, avant de le voir sauvagement mitraillé d'aiguillettes ; le zombie de Pi-Taro avait pressé la gâchette sans réfléchir, clouant le chapeau à un mur voisin. Au moment précis où la déferlante de senbons s'arrêta, Kalim sortit de sa cachette et mitrailla à son tour en direction de Pi-Taro. Il visa sa gorge.

Des dizaines d'aiguilles se logèrent dans le cou du cadavre ; deux d'entre elles traversèrent le haut de sa colonne vertébrale. Pi-Taro lâcha son arme, son corps sembla se désarticuler totalement et s'effondrer sur lui-même. A terre, seule sa mâchoire bougeait encore. Ses yeux exorbités s'associaient à son teint verdâtre pour le rendre aussi monstrueux qu'un démon.

Kalim s'était arrêté de réfléchir, il était au delà des larmes. Il se rapprocha de la dépouille enfantine qui claquait des dents, puis récupéra son fusil avant de l'enjamber et s'en écarter au pas de course, en quête d'une issue de secours.

L'histoire du jeune, bien trop jeune Pi-Taro s'arrêtait ici.
Comment diable allait-il pouvoir annoncer cela à Tan-Li et Ko-Lin ?
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Une vue sur l'incendie de Cendre
Chapitre 3 : Une ville neuve et fragile



Saibogu Tion-Mei:


New Year Storm by Clark on Grooveshark


Les tranches des mains de Mateo s'abattaient sur les crânes des assaillants en surnombre. Il rendait ses paumes brûlantes, de sorte que chacun de ses coups faisait coaguler le sang des partisans avant qu'il n'ait le temps de gicler ; entre deux assauts, il avait à peine le temps de reprendre son souffle, les yeux baissés sur les morceaux de cervelle maculant son kimono beige. L'horreur n'avait pas sa place en son esprit, entièrement voué à l'art de la survie en ce sombre jour.

Cette attaque était loin, bien loin de tout ce que Suna avait connu jusqu'à présent, et l'omniprésence de la cendre dans les cieux prêtait à la scène des allures d'apocalypse. Dans ce chaos, certaines équipes étaient chargées de guider les civils loin de l'incendie, qui paradoxalement semblait s'être déployé absolument partout. Les shinobis à grand potentiel meurtrier et défensif comme Mateo étaient chargés d'exterminer les envahisseurs, afin de mettre un terme à l'expansion du brasier.

Une partie des terroristes étaient issus du clan Gogyou, et si leur corps n'était pas aussi fragiles que les autres, ils possédaient leurs faiblesses. Ils n'étaient souvent pas les plus entraînés, et leur confiance en leur capacités monstrueuses d'assimilation aux éléments les aveuglaient d'un sentiment de pouvoir dont ils jouissaient à outrance. Il suffisait de refermer des prisons de sable sur les êtres de Katon pour en étouffer les flammes, et les Yamada tels que Mateo n'avaient aucune misère à transformer les assimilateurs de Suiton en une vapeur aussi intangible qu'un mauvais souvenir.

Le vrai danger venait des autres, des bandits sur-entraînés à l'art du taïjutsu et aux ninjutsu de zone, les candidats idéaux cette attaque dont le but était vraisemblablement de raser ce village de la carte et d'en éliminer tous les occupants jusqu'au dernier.

L'un d'entre eux, aussi massif qu'un ogre, brandissait son Kusarigama à travers toute une rue, fauchait les pauvres êtres qui avaient le malheur de la traverser. Alors que personne n'osait l'approcher, Mateo lui fondit dessus, jouant sur la lenteur de ses mouvements pour rester dans son angle mort. Lorsqu'il l'atteignit, il plaça sa main sur l'épaule gigantesque du monstre humain pour calciner son bras, mais il ne parvint à en brûler qu'une partie ; l'ogre le frappa d'une main et l'envoya valser quelques mètres plus loin.

A moitié sonné, le jônin crut voir sa fin en apercevant ce colosse se jeter sur lui comme pour l'étouffer sous son gras ventre, mais les cieux semblaient en avoir décidé autrement : une boule de feu s'abattit sur la tête du gros homme, à une vitesse semblable à celle d'un météore. Une seconde lui carbonisa la base de la nuque, et une troisième et dernière suffit à détacher son crâne du reste de son corps, qui s'écroula en arrière sur une maisonnette, la brisant sous sa masse.

Mateo leva les yeux vers son ange gardien qui flottait dans les airs, jet-pack au dos et un blaster Katon dans chaque main, à la façon d'un esprit protecteur tout droit sortit des contes et légendes. C'était son âme sœur, Saibogu Tion-Mei, qui lui apparaissait plus magnifique que jamais dans cette situation hors du temps. Il lui devait la vie, et serait à jamais son débiteur.

- Ne me fais plus de frayeur comme ça, par pitié, lui envoya-t-elle de toute sa hauteur.

- Tu n'as rien de cassé ? Lui demanda-t-il maladroitement, encore sous le choc.

- Ne t'en fais donc pas pour moi, soucies-toi plutôt de tes élèves. Je viens de voir Tawako, au bout de l'avenue, à la poursuite d'un terroriste. Elle était en furie ; j'ai essayé de la raisonner et de la regrouper avec d'autres genins pour la mettre en sécurité, mais elle m'a ignorée...

Mateo eut soudain un affreux pressentiment. Kalim et Tan-Li, petite sœur de Tion-Mei, étaient normalement dans l'Ergastule, mais il frissonnait à l'idée d'imaginer Tawako seule dans la rue, en proie à un danger aussi gigantesque qu'omniprésent.

- De quel côté est-elle partie ?

- Suis-moi.


Mais ils eurent à peine le temps de faire volte-face qu'une armada d'hommes jaillit du carrefour le plus proche. D'autres sortirent par les fenêtres des bâtiments en feu, avec une lenteur et un calme effrayant. Tous avaient un point commun : leur peau était d'un gris-olive évoquant la mort.
Fort de ses compétences sensorielles, Mateo vit en eux des cadavres, mais leur animation n'était pas l’œuvre d'un vrai nécromancien. C'était quelque chose de plus subtil, qu'il n'avait jamais ressenti auparavant, comme si leur corps tout entier s'étaient brusquement fait envahir par une force nouvelle au plus profond de leur organisme.
Tion-Mei rejoignit son compagnon sur la terre ferme.

- Reste près de moi, lui aboya-elle, avant de tirer une salve de munitions Katon droit vers les mort-vivants avec ses armes. Mateo, de son côté, les attaquait à distance par dôton en projetant des éclats de béton et des décombres qu'il chauffait jusqu'à les faire rougeoyer. Ils se frayèrent ainsi un chemin à travers la population de zombies, et Tion-Mei en profita pour activer de nouveau son Jet-Pack et s'élancer dans les airs.
Pourtant, lorsqu'elle fut arrivée au niveau du toit des bâtiments, elle vit une ombre en sauter et s'abattre sur elle comme un aigle.
Alerté par son cri, Mateo leva les yeux. Elle flottait toujours dans les airs, mais un homme la tenait, accroché à son cou, et plaçait sa main sur son visage. Son poids altérait le fonctionnement du Jet-Pack, les faisant tous deux osciller d'un bout à l'autre de la rue sans perturber la lévitation.

- Plus un geste, Mateo-sempai.

L'horreur s'installa finalement dans l'âme du Yamada. L'homme qui tenait entre ses mains la vie de sa bien aimée n'était autre que Sosten. Il ne fallut qu'un instant à Mateo pour comprendre que c'était lui avait généré cette population de morts-vivants : son chakra les imprégnait.
Il le regardait de haut à son tour, comme un diable prêt à égorger l'ange, blasé de sa propre position de force.
Mateo restait immobile, et le fixait en retour avec tout le mépris et la frayeur que le personnage lui inspirait. La semaine précédente il parlait avec lui au sommet de la voie illusionnée, et désormais il suffisait d'un instant à cet homme pour faire de Tion-Mei un cadavre gris sous ses ordres. La Saibogu n'osait pas bouger davantage, ses yeux étaient baignés de frayeur.

- Si jamais tu oses...

- Ne t'en fais pas, j'estime avoir assez tué pour aujourd'hui, et je n'ai rien contre toi. Si tu m'écoutes, je ne lui ferai aucun mal.

Le rythme cardiaque du Yamada s'accéléra de plus belle.

- Que veux-tu ?

- Ton soutien. Cet assaut est un avertissement au monde entier. Suna ne valait pas le coup, c'était une ville neuve et fragile, sa chute témoigne d'une volonté générale de passer à une organisation politique plus propre, plus centralisée.

- Une volonté générale ?


Ou plutôt la folie d'un groupe d'illumiés. Ces mots sonnaient comme de la propagande aux oreilles de Mateo. Ce Sosten avait fait l'erreur de le prendre en sympathie, c'était l'unique raison pour laquelle il lui faisait du chantage plutôt que d'exécuter sa compagne sur le champ. La seule manière de pas prolonger le drame, c'était de rentrer dans son jeu.
Mais il n'en eut pas l'occasion. En bougeant minutieusement ses orteils dans sa botte spéciale, Tion-Mei avait armé un poignard prolongeant son talon ; il lui suffit de plier la jambe pour abattre cette lame dans la cuisse de Sosten.
Celui-ci hurla sa douleur, et libéra instantanément un gaz dans la gorge de Tion-Mei avant de la lâcher et se laisser tomber au sol. La Saibogu, en proie à une douleur interne inconcevable, perdit tout contrôle sur son Jet-Pack et voltigea droit dans un mur, s'éclata dessus et tomba au sol avec violence en régurgitant des litres de sang.


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Message(#) Sujet: Re: Une vue sur l'incendie de Cendre: mémoires autour d'une kunoïchi fougueuse Une vue sur l'incendie de Cendre: mémoires autour d'une kunoïchi fougueuse EmptyDim 12 Jan 2014 - 1:22

Une vue sur l'incendie de cendre
Chapitre 4 : L'égoïsme d'Akuzu Tawako


For Wolves Crew by Clark on Grooveshark


Kalim avait abandonné la mitrailleuse à Senbons. D'abord parce qu'elle était trop lourde et le gênait dans ses déplacements, et surtout parce qu'il avait utilisé les trois quarts des munitions, sans parler du fait qu'il avait le sentiment affreux de porter un prolongement du corps du petit Pi-Taro dont il venait de cribler le cou d'aiguilles. De couloirs en conduits d'aération, il avait fini par rejoindre la surface du village. Le spectacle de l'incendie de Cendre lui donna la nausée.

Il ne tarda pas à rejoindre une ruelle que les flammes semblaient avoir épargné pour le moment. Il y reprit son souffle.

C'était fini, Suna était en morceaux. Sa vie de nomade allait pouvoir recommencer. Jamais il n'aurait cru s'être autant attaché à ce village, qui s'était révélé être une mine à expériences et à souvenirs, un lieu de rencontres incroyables et un tremplin vers de beaux horizons en tant que shinobi. Il ne serait probablement jamais chûnin, au final, mais au fond il savait qu'aucun grade ne saurait l'arrêter dans sa progression. Si les gens auxquels il tenait survivaient à cet assaut, il ne les quitterait plus, et s'abreuverait de leur présence et leurs compétences pour devenir un shinobi exemplaire, le ninja nomade et bienveillant qu'il avait toujours rêvé d'être.

Passé ce regain d'espoir, il releva la tête. Suna, ou du moins ce qu'il en restait, avait peut-être encore besoin de lui. Tan-Li et ses compagnons avaient combattus les envahisseurs depuis l'intérieur de l'Ergastule, peut-être qu'en rejoignant l'entrée principale des cachots il pourrait leur apporter une aide précieuse de l'extérieur, et ils pourraient alors les écraser de concert.

Courant de nouveau à travers les rues flambantes, il se mit en quête de l'Ergastule. Il connaissait ce quartier comme sa poche, et savait précisément quelles rues emprunter pour avoir le moins de chance possible d'être vu. Rendu à un carrefour apparemment jonché d'ennemis occupés à faire grandir les flammes, il utilisa son dôton pour se creuser un tunnel, traverser l'avenue sans être vu et réapparaître de l'autre côté dans une traboule isolée du brasier.

Furtivement, il se rendit ainsi aux portes des prisons de Suna.
Et c'est avec soulagement qu'il constata que les assaillants avaient été repoussés avec succés. Des combats faisaient rage devant l'entrée des cachots, signe que l'intérieur était en sécurité. Du reste, c'est ce dont il réussit à se convaincre.
Kalim aperçut Tan-Li, tirant d'épais rayons Raiton avec son canon, rasant tous les ennemis qui avaient eu le malheur de se trouver dans sa ligne de mire. Mais au moment où il voulut sortir de l'ombre, une autre silhouette familière l'interpella, de l'autre côté de la place.
Allongeant successivement ses membres pour parcourir le terrain à toute vitesse, Tawako était là, fusant et rebondissant contre les obstacles, dans toute sa splendeur. Le cœur de Kalim s'emballa. Tout le monde allait bien. Il ne la quitta pas des yeux, et vit qu'elle était après quelque chose, quelqu'un. Sans la moindre hésitation, il essaya de la rattraper, et s'engouffra dans la rue oblique dans laquelle elle venait de se jeter.

Au loin, il la vit serpenter entre les flammes et les décombres brûlantes qui tombaient des toits. Devant elle, l'homme qu'elle poursuivait était armé d'une grande hallebarde, et muni d'un arc avec lequel il décochait de nombreuses flèches lumineuses qui s'apparentaient plus à des techniques Raiton qu'à de véritables projectiles. L'Akuzu esquivait chacune de ces flèches avec brio, alternant ces torsions inhumaines et ses esquives pures et simples qui stimulaient l'admiration de Kalim. Le fait de la voir pourchasser un terroriste renforçait cet image qu'il avait d'elle, celle de la femme forte qui concentrait tous ses efforts sur son unique devoir : purger le village des rats qui l'avaient envahi. Cette vision l'emplit de courage, et dans un éclair de lucidité il repéra la direction que l'archer avait empruntée. C'était une rue à sens unique : il savait où elle débouchait, et il savait également comment l'atteindre avant lui.

Alors il créa une plate-forme Dôton pour grimper sur les toits du quartier, enjamba le pâté de maison en diagonale en esquivant soigneusement les zones en feu, en cendres ou déjà à moitié effondrées. Rendu au bout de son raccourcis, il vit l'archer en contrebas, fuyant vers l'unique issue de la rue qu'il avait empruntée. Kalim saisit ce moment pour descendre d'un bond et lui barrer la route, puis enchaîna une douzaine de mudras à une vitesse folle pour matérialiser une gigantesque gueule d'alligator Dôton qui se referma sur le terroriste. Pourtant, l'alligator fut tranché dans une lumière aveuglante par la hallebarde du bandit, sans doute enchantée par une autre technique Raiton ; l'onde de choc résultante projeta Kalim contre le mur de la rue, et l'homme continua sa fuite en passant devant lui sans même le calculer.

Kalim se releva alors et voulut le suivre, mais il fut renversé par Tawako qui venait de le rattraper à toute vitesse.

- Dégage ! Lui beugla-t-elle à la figure sans arrêter sa course.

Le garçon, tout penaud, se releva et s'engagea à ses côtés dans la grande rue commerçante où le bandit s'en était allé.

- Il est à moi, j'en fais mon affaire !

- Ne dis pas de bêtises, on l'aura plus facilement à deux !

Elle se retourna alors, et lui asséna un violent coup de pied dans le torse. Kalim, heurté à la fois physiquement et psychologiquement, la dévisagea avec frustration.

- Tu me gênes, Kalimero. Retourne aider les autres.

Ces paroles scellèrent en un instant ses sentiments pour elle. Akuzu Tawako était forte, et elle savait ce qu'elle faisait, mais plus jamais il ne la quitterait.
Du moins, ce fut ce qu'il se dit jusqu'au moment où il vit une flèche raiton fuser droit dans sa direction. La tendresse et l'admiration dans son regard se muèrent brusquement en frayeur.

- Tawako, attention !!

Alertée, elle retourna la tête vers sa proie et vit la flèche, qu'elle eut tout juste le temps d'esquiver en se courbant acrobatiquement comme seuls les membres de son clan savaient le faire.
Kalim n'eut pas cette chance. Situé juste derrière elle dans la trajectoire du projectile, il n'eut que l'occasion de joindre ses mains pour ériger un mur de terre bien trop fin qui se brisa sous le passage de la flèche Raiton.
Elle perça son front, se logea dans son crâne après l'avoir intégralement traversé, puis disparut aussitôt.

Il n'eut pas le temps d'en vouloir à Tawako pour son geste, son âme s'éteignit avant.


Dernière édition par Akuzu Tawako le Dim 12 Jan 2014 - 2:37, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Une vue sur l'incendie de Cendre: mémoires autour d'une kunoïchi fougueuse Une vue sur l'incendie de Cendre: mémoires autour d'une kunoïchi fougueuse EmptyDim 12 Jan 2014 - 1:29

Une vue sur l'incendie de cendre
Chapitre 5 : La furie d'Akuzu Tawako



Insulin by Crystal Castles on Grooveshark


Au dessus des maisons, près du palais du Triumvirat, on pouvait voir une gigantesque éminence de glace qui s'était formée en une fraction de seconde.

L'archer s'était arrêté après avoir décoché sa flèche.
Au centre de la rue, Tawako s'était lentement retournée vers le corps inanimé de son camarade, puis tout aussi lentement vers l'homme qui venait de lui ôter la vie.

Pour elle, le temps s'était arrêté. La rue était improbablement déserte, mais toujours en proie à cet incendie qui, semblait-il, ne s'arrêterait jamais. En cet instant, seul le sort de ce bandit armé d'un arc et d'une hallebarde importait pour elle.
Elle l'avait choisi, aussitôt après l'avoir vu errer tout seul dans les rues à trancher les têtes des marchands avec sa hallebarde. Sans raison particulière, car il n'avait tué personne qu'elle ne connaissait. Jusqu'à maintenant. C'était le sien, à elle toute seule. Elle avait voulu sa mort par caprice, elle l'avait pourchassé à travers toute la ville par fierté. Et désormais, elle l'obtiendrait, par vengeance. Autant de prétextes qu'elle s'inventait pour fuir son triste sort de gamine psychopathe.


Une cinquantaine de mètres la séparaient du bandit, mais celui-ci put percevoir les ténèbres dans son regard. Jamais celui-ci n'avait été aussi sombre.

Alors elle lui fondit dessus, avec toute la rage qui la caractérisait en cet instant. Ses jambes s'allongèrent de plusieurs dizaines de mètres, de sorte qu'elle se retrouva à la portée du Nukenin en trois bonds à peine, sans lui laisser le temps de décocher une nouvelle flèche. Elle voulut l'égorger avec son kunaï, mais il riposta en faisant jaillir une volée d'éclairs devant son nez, la forçant à s'écarter dans une retournée acrobatique. Prenant appui sur le sol, elle lui rebondit dessus avec autant de hargne qu'à la première attaque, mais allongea cette fois-ci son bras pour contourner le corps de l'homme et l'avoir par derrière ; loin d'être dupe, l'homme attrapa son bras et l'utilisa pour la faire tournoyer et l'envoyer valser droit contre un immeuble.

Tawako ne lâchait rien ; elle échoua sur le mur en se collant à lui comme un amas de gélatine, puis se servit de son appui pour repartir de plus belle à l'horizontale, à la façon d'une fusée. Cette fois, le partisan avait eu le temps de dégainer sa hallebarde : il la brandit contre elle, mais elle s'accrocha au dos de la lame, et commença à remonter le long du manche de l'arme comme un serpent. Le guerrier lui asséna une violente gifle garnie d'une décharge électrique, qui la fit gicler sur le côté. Elle ne resta à terre qu'une demi-seconde, et releva les yeux vers lui avec la passion d'un assassin.

- Tu ne t'arrêtes donc jamais, sale hyène ? Lui hurla-t-il d'une voix empreinte de mépris. Mais que veux-tu, à la fin ?

- Ta tête, empaillée dans ma chambre.

Elle songea que sa chambre était probablement en cendre, comme la moitié des bâtiments du village. Puis elle repartit à la charge en grognant comme une chienne, kunai entre les dents.

Chaque coup qu'elle lui assénait, chaque riposte qu'elle essuyait ne faisait qu'attiser sa fougue, ne rendant tout ce jeu mortel que plus délicieux encore.

Elle était désormais totalement entortillée autour du hallebardier, tel un boa autour de sa proie. Elle était sur le point de l'égorger lorsqu'elle sentit une douleur glacée lui traverser la poitrine. Son menton trembla un instant, laissa tomber son poignard, puis elle s'écroula de toute sa longueur sur le sol brûlant de l'avenue.

Satisfait et rassuré, l'homme retira la hallebarde du corps de l'adolescente. Il la regardait, gisant au sol comme une insecte, et se réjouit du spectacle sinistre de son sang se répandant autour d'elle. Elle l'avait collée jusqu'au dernier moment.
Là-dessus, il repartit à toutes jambes, laissant Tawako pour morte.




C'est ce moment que la petite souris choisit pour sortir de la jarre de haricots.
Elle ne voulut pas regarder les nombreux corps qui jonchaient l'avenue, mais elle n'avait pas pu s'empêcher de regarder l'affrontement entre cette fille aux talents incroyables et ce hallebardier, sans vraiment réussir à comprendre qui était dans quel camp. Elle avait vu la fille se faire littéralement embrocher. Alors elle s'approcha d'elle, lentement, à travers les cadavres. Elle l'éxamina brièvement, et vit sur sa capuche l'emblème que tous les shinobis défenseurs du village semblaient porter.

En voyant son propre reflet dans la flaque de sang de la fille aux lunettes, l'enfant fut prise d'un curieux sentiment de culpabilité. Au fond d'elle, une voix lui criait qu'elle ne pouvait pas rester là les bras croisés, et que son destin était lié à celui de cette adolescente depuis qu'elle l'avait vue.

Alors, retenant ses larmes, elle commença à bouger ses bras dans l'air, et faire refluer le sang pour le ramener dans le corps de la fille.
C'était quelque chose qu'elle avait déjà fait par le passé, sur des animaux blessés, mais c'était la première fois qu'elle le faisait sur une humaine. Grâce à ses dons de Ketsueki, elle parvint à limiter l'hémorragie, et à relancer artificiellement la circulation sanguine de la fille.

Elle continua pendant quelques minutes, jusqu'à ce qu'un groupe d'homme n'apparaisse au bout de la rue. Retournant s'abriter dans le pot de haricots rouges dont le contenu était à moitié renversé sur le sol, elle les regarda approcher sans un bruit.

L'un d'eux était son père.

Elle sortit de sa cachette en l'appelant à chaude larmes, et il l'accueillit dans ses bras, remerciant ses dieux pour avoir préservé la vie de sa fille.
Par chance, les hommes qui l'accompagnaient étaient des médecins. L'enfant les supplia de s'intéresser au cas de la fille à lunette. Pendant qu'ils l'installaient sur le brancard, elle écrit discrètement un mot sur un morceau de tissus avec son sang, qu'elle glissa dans la capuche de l'adolescente, avant de l'abandonner aux soins des Eisen-nin.

La petite souris ne quitta plus son père par la suite, et ils réussirent à sortir du village sans être tués. Le père de la petite souris se jura qu'ils ne remettraient plus les pieds dans ce village de malheur avant très longtemps.


Dernière édition par Akuzu Tawako le Dim 12 Jan 2014 - 2:40, édité 2 fois
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Message(#) Sujet: Re: Une vue sur l'incendie de Cendre: mémoires autour d'une kunoïchi fougueuse Une vue sur l'incendie de Cendre: mémoires autour d'une kunoïchi fougueuse EmptyDim 12 Jan 2014 - 1:37

Épilogue: le Cauchemar de Tion-Mei

The Autumnal Crash by Clark on Grooveshark

Dans la tête de Tion-Mei, des souvenirs tournaient en boucle, comme un cauchemar rebouclé sur lui-même, sans fin, sans horizon.
Allongée sur un lit de fortune dans cette tente parmi les blessés graves, elle était partie pour un long songe comateux, et personne n'avait la garantie qu'elle se réveillerait un jour. En son âme, les souvenirs de puanteur, de cadavres, de cendre, d'armes et de feu se succédaient, sans jamais laisser place à autre chose.

A ses côtés, Mateo, serrait sa main entre les siennes.
Après que Sabakyô Sosten l'ait attaquée, il l'avait laissé s'enfuir en boîtant, focalisant toute son attention sur la santé de Tion-Mei. Le gaz qu'il lui avait fait respirer avait dangereusement abîmé ses systèmes respiratoires et digestifs et lui avait offert un voyage aux frontières de la mort, mais c'étaient le choc de sa tête contre le mur et le sol qui l'avaient plongé dans le coma.
A côté, sa sœur Tan-Li était là, assise, grave.

- Sensei, je veux plus de Tawako dans l'équipe.

- Il n'y a plus d'équipe, Tan-Li. C'est fini.


- Vous m'avez mal compris... elle est dangereuse. J'ai vu Kalim la suivre. Elle n'est pas étrangère à sa mort, j'en suis convaincue.

- Ne dis pas de bêtises, répondit Mateo, ailleurs, sans prêter vraiment attention à la conversation.

Il n'était pas animé par une quelconque volonté de vengeance, ni un réel sentiment d'impuissance. L'incendie de Cendre lui avait laissé un goût fade dans la bouche, lui avait ôté tout appétit. Il se dit qu'il ne reverrait jamais Tion-Mei sourire à nouveau. Il se dit que Sosten courrait toujours, tout comme Gogyou Makka. Il se dit qu'il aurait pu voir tout ça venir, depuis le jour où ils avaient arrêté ce Kaguya avec un symbole de flamme au milieu du front. Il se dit, enfin, que la voie d'un soldat était bien étrange, et qu'il ne lui restait plus qu'à la suivre sans tergiverser, sans faire de zèle. Sans tuteur, sans élève. Sans autre supérieur que son propre instinct qui lui avait permis de survivre dans cet enfer.

Quelques tentes plus loin, il y avait Tawako.
Elle s'était réveillée avec une douleur atroce au ventre. Les médecins lui avaient expliquée les conditions dans lesquelles ils l'avaient trouvé, mentionnant la présence de la petite fille, sans savoir qu'elle lui avait permis de survivre avant qu'ils ne la trouvent.
Sa défaite face au hallebardier la hantait, lui donnait l'impression de devenir folle, que toute cette histoire n'avait aucun sens. En sortant finalement de la tente quelque jours plus tard, elle prit mesure des dégâts que Makka et ses partisans avaient causés.
Miraculeusement, sa maison, et même sa chambre avaient été épargnés. Elle retrouva son lit et son bureau dans le même état qu'elles les avait quittés, comme si rien de tout ça ne s'était passé. Le fantôme de Kalim ne lui rendait pas visite, elle ne se sentait pas responsable de sa fin. Ou plutôt, elle se refusait d'y penser. Tan-Li et Mateo-sensei n'étaient pas venus la voir, et elle n'avait pas vraiment l'intention de les revoir non plus. Quant à ce Sosten, elle avait eu vent de sa trahison, et elle songea qu'elle aurait mieux fait de le tuer lorsqu'elle en avait l'occasion. A bien y réfléchir, même l'examen chûnin aurait fait l'affaire.

Avachie contre sa fenêtre avec la grâce d'un gros sac, elle regarda le soleil briller de mille feu dans le ciel à travers quelques nuages, alors qu'au loin s'éveillait la rumeur de la cérémonie d'hommage à cette attaque horrible. Elle n'avait pas tenu à y aller, préférant se morfondre chez elle. Éblouie par l'astre, elle enfila sa capuche et laissa sa tête tomber, regardant vers le sol quinze mètres plus bas.
C'est alors qu'elle vit un petit papier s'échapper de nul part derrière son cou, et chuter lentement dans la rue. Elle le regarda choir comme une feuille d'automne, puis garda les yeux rivés dessus pendant quelques minutes. Enfin, au moment où un passant faillit l'écraser par mégarde, elle multiplia brusquement la longueur son bras et l'allongea jusqu'au sol pour attraper le billet sous le pied de l'homme, comme si sa vie en dépendait ; le passant leva des yeux indignés vers elle.

- Pas touche, c'est à moi ! Lui hurla-t-elle avec un dédain improbable.

Puis elle claqua la fenêtre et déplia le billet pour le lire.

Citation :
Bonjour,

je sais pas qui tu es, mais j'ai tous vu de ton kombat contre ce gros pas beau, et tu été fantastiq.
Les docteurs te le diront pas, mais je t'ai trouvé avant eux et j'ai empéché ton sang de couler le tant qu'ils arrive. J'ai pensé que tu aimerais le savoire.
Si tu veux me garder en contacte y'a pas de problème, je mappel Ketsueki Rossu. Tu peux m'ecrire a cet adresse :

Ketsueki Bono
4 – rue des cerisié
Mino no satô
Kaze no kuni

C'est pas mon adresse permanent (j'en ai pas) mais on a un couzin qui habite là bas et on va le voir souven donc j'aurai ton courier pas de probleme.
Jespere que tu vas survivre, et que tout ira bien pour toi. Que tu choisisses de m'ecrire ou pas je te souhaite une belle vie et tout le bonheur de la terre.

Adieu
Rossu

Elle lui répondit.



HRP:
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