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Seulement quelques jours après avoir accompli sa première mission, Satsuki fût rappelée au bureau affilié aux missions du palais Kazekage. Peut-être lui offrait-on une nouvelle chance de faire valoir ses compétences ou avait-elle été assez coriace la première fois face aux scorpions du désert pour qu'on la rappelle ? Elle n'en savait rien. Toujours est-il qu'une nouvelle aventure s'offrait à elle.

Une chance pour elle, elle avait pu finir entre temps sa marionnette personnalisée. C'est vêtue de son apparat complet de combat que la jeune genin débarqua au palais. Premier couloir, troisième bureau : encapuchonnée jusqu'aux yeux, la mine froide et le teint sombre, et recouverte d'une longue cape beige, elle se présenta devant le chunin chargé des missions.

-Bonjour vous deux.

["Vous deux ?"] s'exclama t-elle intérieurement.

Satsuki se retourna d'un quart de tour et aperçu Wada Eichi, qui se tenait debout immobile, en retrait dans la pièce près de la porte. Elle ne l'avait pas remarquée. Le chunin poursuivit :

-Un gang nocturne sévit depuis quelques temps dans le quartier Est de Suna, pillant et saccageant les principaux magasins commerçants. Vous avez été convoqués tous les deux pour cette mission de nuit. Vous formerez donc un binôme.

-On ne se connait quasiment pas. Comment voulez-vous qu'on coopère efficacement ? lâcha t-elle froidement.

Au même moment, un junin surgit de derrière une pile de documents entassés. Il était plus âgé et paraissait plus sévère. Un voile cachait l'intégralité de son visage.

-Interromps-le encore une fois et c'est avec moi que tu feras équipe pour les vingt-quatre prochaines heures à l'Ergastule, répliqua t-il lentement.

Ces paroles firent voleter le voile devant sa bouche. Le junin n'était visiblement pas d'humeur à tergiverser avec une genin. Satsuki se força à ne pas répondre. Les choses auraient empiré le cas contraire.

-Je reprend donc, continua le chunin. L'enjeu de cette mission est clair : démanteler le réseau et arrêter les principaux fauteurs de troubles. Voilà vos notes de missions, tout y est expliqué.


Il tendit deux feuilles aux deux jeunes. Un air dépité s'esquissa sur le visage de l'apprentie kunoichi. L'ordre de mission stipulait qu'aucunes exécutions n'étaient à envisager et ne seraient tolérées.
Quittant le palais, elle ne put s'empêcher d'entamer la mission par une sérieuse conversation. Se tournant vers son nouveau coéquipier, elle protesta sèchement :

-Je te le dis tout de suite, si j'avais eu le choix, je ne t'aurai pas choisi comme équipier. Tes discours sont trop beaux pour être vrais. Si tu complotes contre le village, tu le regretteras amèrement.

Comme à son habitude, l'apprentie ninja se montra très peu chaleureuse, à l'image de son village. Son passé l'ayant traumatisé, elle ne se montrait plus aussi confiante et gentille qu'auparavant, au contraire. C'est donc tout naturellement que la jeune genin se méfiait des hommes et restait prudente à l'égard des femmes.


La soleil radieux n'était pas encore prêt à se coucher. L'agitation en ville ferait fuir plus d'un bandit à cette heure-ci. De plus, la nuit ne tomberait que d'ici deux ou trois heures. Le duo ninja avait encore le temps de vadrouiller un peu avant de passer à l'action.

Une journée magnifique sur le pays du vent, comme elles peuvent se répéter des mois durant, le chant des petits oiseaux des grandes plaines arides se combinant fabuleusement aux senteurs et aux agrumes du désert. Les correspondances fleurissaient : entendez une cigale et vous voyez de suite une oasis parfaite, vous sentez le courant de l'eau sur votre peau et ... Vous ouvrez les yeux, vous n'êtes qu'à Suna, c'est ce que se remémorait le jeune Genin en rangeant sa convocation pour une mission dans sa poche de ceinture. Il devrait sans doute faire équipe avec une tierce personne bien que cela ne lui soit en rien gênant, tout au plus étrange de devoir collaborer avec une silhouette inconnue. Bref une bonne heure plus tard et le voici, tout enjoué à l'idée de travailler, placé derrière une pile d'affaire dans le bureau des missions pour attendre son futur binôme.

Et la surprise fut bonne et de taille, tout du moins se présentait-elle ainsi. Satsuki, la jeune kunoichi déjà rencontré auparavant. Il tentait de réprimer un sourire assez difficile à cacher lorsqu'il entendit le niveau de confiance auquel il pouvait aspirer près d'elle : Aucune compassion, peut être pas non plus d'amitié mais ceci il se gardait le choix de la faire changer. Il la laissa exprimer ses craintes et ses envies de meurtres tranquillement, plongé dans l'assurance qui était la sienne et ne se préoccupant pour le moment que de mémoriser chaque trouble compulsif ou tic verbal qui pourrait le renseigner sur la demoiselle, lui le passionné de psychologie.

Lorsque les ordres de missions furent officiellement remis par les autorités compétentes, elle agressa le jeune shinobi qui vagabondait calmement en attendant les temps propices au commencement de son enquête : ainsi donc ses discours étaient trop farfelus, trop soignés et qu'elle ne les prenait pas au sérieux ? Quel dommage car elle allait en entendre longtemps, d'ailleurs cette gêne proposa chez lui une envie de lui apprendre que même dans un village comme Suna, en cherchant bien, la joie de vivre était présente, même dans les plus petits recoins des rues les plus tortueuses. S'arrêtant devant elle, il reprit, en lui attrapant la main avant de l'embrasser sans lui demander son avis.

- Je suis également tout bonnement ravi de te revoir, jeune demoiselle, bien que ce sentiment ne semble que peu partagé, que voudrais-tu pour que je puisse te prouver que mes dires ne sont pas que de la poudre aux yeux mais bien un idéal accessible à ceux qui s'en donne la peine comme j'ai pu le faire ? Après tout, de ce que je comprend, tu n'apprécies guère la compagnie, moi non plus par ailleurs ... néanmoins la valeur de ce que me donne la nature est telle que je ne puis que rester positif face aux Hommes. Je pourrais t'aider à la faire si tu veux, je te promets que ce n'est pas plus difficile qu'apprendre les techniques académiques !

Il finit alors par lâcher la main captive des siennes avec une tendresse mesurée mais sans doute pas si désagréable que cela et il se décida d'avancer lentement vers le lieu présumé des méfaits, n'attendant pas l'avancée de la jeune femme car sachant pertinemment qu'elle reviendrait. Il fallait tout de même progresser dans notre bit, il était question d'une organisation criminelle et non d'un spleen totalement insoluble qu'il se promettait d'arrêter, les bavardages devraient attendre, les rayons du soleil commençaient à accélérer leur descente alors les souris allaient sans doute sortir de leurs trous.

Il faut croire que les seuls mots de la kunoichi suffirent à enflammer Eichi à ses côtés. A peine après avoir tous deux descendus les marches du Palais du Conseil Souverain, celui-ci entreprit sans retenue et avec succès un contact rapproché avec Satsuki. La main prisonnière, elle ne put esquiver le baiser. Le contact sensuel avec la peau d'une autre personne la répugnait et cette première approche du genin confirma son dégoût. S'en suivit une tirade soporifique que n'approuvait aucunement l'apprentie ninja mais le sommeil ne la gagna pas, accaparée par les représailles fulminantes qui allaient suivre. De nouveau, il s'était évaporé dans de belles paroles, pleines de sens peut être, mais totalement futiles et illusoires.

Le voilà qui filait lentement vers le quartier Est du village, comme si de rien n'était et surtout comme si la jeune fille allait le suivre. Pourtant c'est ce qu'elle fit. Essuyant sa bouche avec sa manche, elle le rejoignit au premier carrefour, intersection entre la grande rue principale du centre-ville et l'allée conduisant au Palais.
Énervée, elle agrippa l'épaule du garçon puis le fit vaciller sur lui-même jusqu'à ce qu'il lui fasse face. Là, elle serra son poing et l'expédia dans la joue droite du garçon. Il manqua de tomber en arrière mais Satsuki l'empoigna des deux mains par le col pour le rattraper et, dans un fracas silencieux, lui décocha un énorme coup de boule frontal. Le casque en bois de la kunoichi, dissimulé sous la capuche, s'entrechoqua brutalement avec le crâne du sunajin. Cette fois-ci propulsé avec force en arrière, il tomba violemment à la renverse. Un mince filet de sang ruissela sur son crâne depuis sa tignasse de cheveux blancs, rosés par la couleur de son sang. Dans le même temps, la coiffe de poils hérissés en fût secouée et s'échappa de la tête de l'apprentie ninja, se balançant en arrière dans le vide. Sa chevelure marron se découvrit ainsi qu'un étrange casque, attelé à sa tête à l'arrière des oreilles. Seul son front et l'avant de son crâne était protégé, recouvrant presque son bandeau frontal. Un serre-tête perlé à peine visible se dégageait également quelque peu de sous ses cheveux épais.

Satsuki écarquilla les yeux lorsque sa capuche se déroba de ses cheveux. Comme percée dans son intimité, elle fût éprise d'un mal aise. Elle tira rapidement celle-ci sur sa tête avant d'imiter la grimace d'une femme pleine de rage.
Eichi, abasourdi, était assis par terre. Elle le fixa dans les yeux, le regard sévère et persécuteur avant de lui lancer :

-Et maintenant, je suis toujours une demoiselle ? Même les cheveux pourpres, tu m'es indifférent ! A l'avenir, abstiens-toi de me toucher et j'éviterai de te cogner. Rejoins-moi sur le plus haut toit du quartier. Et soignes tes plaies, je ne veux pas d'un éclopé comme partenaire.

A ces mots, elle s'évapora dans l'ombre d'une ruelle. Les premières lueurs flamboyantes s'illuminaient dans les chaumières et foyers de chacun. La population rentrait petit à petit chez elle, désertant les rues marchandes. Les derniers rayons de soleil s'abattirent lentement sur Suna au profit de fumées de cheminée fuyant dans le ciel du désert et d'une brise légère provenant du sud du pays. Suna plongeait tranquillement dans l'obscurité accompagné d'un calme paisible et reposant. On ne pouvait plus distinguer que les lumières allumées des chambres d'hôpital dans le quartier Ouest. Le sommeil gagnait pas à pas le village et rien ne pouvait prévoir une nouvelle offensive du gang.


Le crépuscule venu, la kunoichi, surnommée Acajou des Sables par son mentor, se posta sur le point culminant du quartier ciblé : l'un des rares bâtiments carrés du village, servant de demeure à un très riche entrepreneur. Ses multiples façades, ses grands balcons et ses petites poutrelles assuraient un lieu de cache idéal. De plus, sa hauteur offrait un point de vue non négligeable et un net avantage pour engager une embuscade. En contrebas, un large rue d'habitations s'étirait. A son extrémité nord se trouvaient les bains thermals et la voie menant au temple des prières tandis qu'au sud, on retrouvait l'un des embranchements majeurs menant aux commerces du quartier. Un pas léger s'engouffra par dessus un balcon, derrière une poutrelle sculptée. L'endroit y était optimal : vue sur l'extrémité sud de la rue. Recroquevillée derrière un muret, Satsuki était prête.

Il n'aurait jamais pu prévoir une action de ce genre, de dos qui plus est. La Kunoichi venait de l'enchainer puissamment au taïjutsu. Un coup de boule bien placé et le voici au sol, pourtant pendant qu'il était à terre et que comme si de rien n'était elle s'évanouissait dans la noirceur du village de nuit, il riait aux éclats, elle croyait réellement pouvoir batte si facilement un adepte du Taïjutsu sur son territoire ? Il l'avait volontairement laissé faire pour savoir, savoir enfin si il avait dégoté une moins-que rien ou une fille qui savait user de force, sa réponse il venait de l'avoir. Il saignait, ou du moins il saignouillait. Rien de bien important, à peine plus que le résultat d'un coup lors d'un de ses entrainements. Il se releva, heureux, avant de commencer à avancer vers le lieu donné par la sunajin.

Il faisait beau ce soir là, comme d'habitude. La chaleur laissait doucement place à une froideur désertique, toujours aussi étrange mais efficace. Et voici que la nuit recouvrait tout le pays du vent. Il rejoignit rapidement sa coéquipière comme un bourrin, faisant mine d'être énervé pour renforcer la demoiselle dans sa supériorité supposée. Il la retrouvait alors posée assez stratégiquement derrière un rebord d'un toit donnant sur le quartier en question, et reconnu pour une fois intérieurement la qualité de sa coéquipière.

La réaction devait alors paraitre folle mais, malgré les menaces dont il avait été victime, Eichi vint poser la main droite sur l'épaule de Satsuki en lui chuchotant quelques mots à l'oreille, peut être pour l'énerver, peut être pour la calmer, lui même ne le savait pas au moment où il fit cette action.

- Dit moi, tu frappes fort pour une demoiselle, tu comptes agir longtemps comme ça ? Ou alors on pourrait enfin être solidaire, tu pourrais enfin me faire confiance non ? Tu me penses vraiment en terroriste contre le village ? Moi un pauvre Genin ? Allons, s'il te plait sois sérieuse ...

Et il commença un massage sur les épaules de sa plus belle ennemie, il était fou ce shinobi devait se dire la jeune fille. Mis en garde par la demoiselle avec vergogne et force, il s'en contrefichait et continuait la provocation, elle allait encore le frapper, une nouvelle fois, et il allait en rire, encore... à moins que... Là en bas, le jeune garçon arrêta immédiatement son massage et sauta sur le toit en contrebas, il venait de voir du mouvement et il n'attendrait pas l'aval de sa coéquipière pour agir, de toute manière elle comprendrait bien assez vite. Il continua de courir sur deux cent mètres dans un silence religieux avant de s'arrêter sur un balcon, camouflé par de nombreuses plantes tropicales. Trois hommes, de taille et de corpulence moyenne mais vraiment silencieux, semblant rechercher quelque chose. Ils se retirèrent dans une petite ruelle où le shinobi ne pu qu'arrêter de les apercevoir, alors son comportement avait changé du tout au tout, le garçon bien élevé avait disparu au profit d'un jeune homme concentré mais très agressif.

- Bordel, elle est où l'autre folle ?! Qu'elle se grouille ou j'y vais seul ! Ça sert à quoi de frapper un gars si on est pas là quand il faut intervenir ?! Pendant que les mecs préparent leur attaque, l'autre enquête sur moi et ma volonté de terrorisme... Mais n'importe quoi !

Avant d'avoir encore pu égratigner sa collègue, il aperçu sortir de la ruelle deux hommes se séparant dans deux directions différentes. Il comprit simplement que l'un était encore dans la ruelle et alors, sans hésiter ni attendre sa coéquipière, il décida d'entrer rapidement dans l'impasse d'où provenait les deux criminels supposés. Alors qu'il pensait arriver simplement et intercepter le dernier, il entendit une discussion entre trois hommes, l'un était sûr de lui, plus que les deux autres à la vue du discours tenu :

- Tu es sérieux ? Laisses nous nous barrer, on arrête là, on a déjà assez de fric pour ne pas faire ce dernier coup, les mecs et moi on le sent pas celui là ...
- Ah oui ? Et bien vas-t-en, mais fait attention, oublie pas que lorsque l'un du groupe s'en va, les autres savent où il habite.
- Chef, il a raison, laisse nous arrêter maintenant tant qu'on le peut, je préfère avoir les thunes actuelles que finir en taule sans rien.

-Bordel, elle est où l'autre folle ?! Qu'elle se grouille ou j'y vais seul ! Ça sert à quoi de frapper un gars si on est pas là quand il faut intervenir ?! Pendant que les mecs préparent leur attaque, l'autre enquête sur moi et ma volonté de terrorisme... Mais n'importe quoi !

A ces mots, dans l'obscurité de la nuit, guidée par l'ombre sculptée de l'architecture du bâtiment, Satsuki sprinta furtivement pour apparaître aux côtés de son binôme, qu'au fond d'elle, elle ne considérait pas comme tel. Agrippée à une rambarde, elle n'eut pas le temps de souffler le moindre mot qu'Eichi se précipita en avant.

[Tu es joueur, pas moi. Une chance que ce ne soit pas mon dos que tu ais touché...] murmura t-elle intérieurement sans déployer la moindre émotion.

Si cela pouvait paraître impossible, contradictoire ou insensé, c'était pourtant vrai. Eichi n'avait pas effleurer le dos de la kunoichi. Sous sa cape épaisse, invisible, un sac à dos aux formes exiguës et à l'allure allongée se dessinait. Mais pas un sac à dos banal, quelque chose de particulier, dur, rigide et pourtant léger. Mais il était temps que leurs enfantillages cessent au profit du bon déroulement de la mission. Sans attendre ni information, ni consigne, ni recommandation, il s'engouffra tête baissée dans l'impasse ennemie. Deux hommes venaient de s'en disperser tandis que trois autres s'y tenaient encore, discutant dangereusement. Tête baissée certes mais le Wada avait tout de même réussi à s'infiltrer avec brio à quelques mètres des suspects. Toutefois, cela n'était aucunement sans risque et son excès de courage aurait pu conduire à l'échec de la mission s'il s'était fait repéré.

L'embuscade était lancée. Le genin venait d'en amorcer le début et Satsuki était forcée de suivre à présent. Sans plus tarder, elle longea le mur, sautant puis sautant à nouveau sur un balcon. Glissant le plus discrètement possible dans le noir de l'impasse, elle s'était positionnée de manière à encercler les trois individus avec son partenaire. La ruelle n'était pas bien éclairée, juste de quoi entrevoir sur le mur d'en face la silhouette du trio silencieux. La ruelle n'était pas très grande non plus, six mètre tout au plus. La formation Wada-suki demeurait dans l'ombre, Eichi à l'entrée, Satsuki au bout, permettant de surveiller sans difficultés faits et gestes de ces types, visiblement mal intentionnés.

-On est là chef ! Susurra un autre homme, petit et trapu.

La conversation n'eut pas duré trois minutes que deux autres compères se joignirent aux hommes de l'impasse depuis une porte crochetée donnant sur le magasin formant l'angle de la petite rue.

[C'est du cinq contre deux là, ca s'annonce compliqué !]

-Ok. Lego et Rajiska nous ont quitté, ils viennent de partir. Et visiblement Linku et Mego tiennent aussi à nous quitter, c'est regrettable, qu'est-ce que vous en pensez les gars ? Répondit l'homme au centre du groupe, s'adressant aux derniers venus.

-Ouais, c'est pas sympa ça les gars ! Répliqua l'un d'eux.

-On sait où vous habitez les mecs ! Ajouta l'autre.

-Euh, euh... nan c'est bon on est avec vous... tremblotèrent en chœur les deux misérables complices.

-Voilà ce que j'aime mieux entendre. Le prochain casse c'est chez Magdo, un vieil épicier qui me doit de l'argent... C'est juste en face, à vous de jouer imbéciles.

Les ordres donnés, le groupe s'avançait tranquillement en direction de l'issue de la ruelle, s'approchant d'Eichi, dissimulé dans le crépuscule.

[Merde c'est pas bon ça. N'oublie pas : pas de mort et il faut trouver le chef...] soupira t-elle, prête à agir au moindre mouvement de son binôme.

En tant que ninja le Wada avait senti le mouvement de sa coéquipière de fortune, à défaut des hommes en face qui eux n'avait rien vu venir, renforçant le sentiment selon lequel les cibles n'étaient pas, et de loin des ninjas. Tout au plus de bons bandits qui profitaient des errements shinobi flagrant de Suna pour s'accaparer les grandes richesses du village. Il suffisait, il fallait intervenir maintenant ! Mais au moment où Eichi commençait à sortir tranquillement de sa cachette, assuré de pouvoir gérer facilement un deux contre trois qui plus est en délicatesse, deux autre vinrent par une porte dérobée, obligeant le Genin à se recroqueviller dans son trou de souris. La conversation qui s'en suivie leur permit, à Satsuki et lui de savoir quel bâtiment serait attaqué et surtout que de nombreuses dissensions avaient lieu chez eux, ce qui pourrait sans aucun doute leur permettre de prendre le dessus. Les déplacements du groupe était d'ailleurs parfaits, ils avançaient vers la position d'Eichi, mais pas tous sur la même ligne. Il prit alors un caillou au sol et attendit le passage du premier larron auquel il envoya la pierre droit sur le crâne, ce qui ne lui plu pas du tout.

- Enfoiré de traître, tu m'attaques ?! Tu as pas compris ? On va aller buter ta famille !

Cette situation déclencha une violente bagarre entre les cinq membres, mais n'eu pas tout à fait l'effet escompté : les deux qui étaient parti précédemment se ruèrent dans la ruelle et entrèrent dans la dispute. Cependant le Wada comprit que cette situation était parfaite : Il sorti de sa ceinture un cordon à lancer avec à chaque extrémité des boules, fait pour attraper les jambes des fuyards, il le jeta alors violemment à ras du sol sous l'embrouille, ce qui attrapa deux personnes en les mettant au sol, c'est à ce moment ci qu'il se décida de sortir, en grand comédien qu'il était. Se relevant, souriant, créant une étincelle de Raiton constante après une friction entre ses doigts, il s'éclaira à travers l'obscurité, lui ainsi que son bandeau de shinobi.

- Bien le bonsoir messieurs, Wada Eichi, shinobi de Suna, je vous prie de bien vouloir rester calme et de coopérer, ce qui aurait comme conséquence d'être mentionner dans le rapport et peut être vous procurer une remise de peine, bien que votre hypothétique réponse me sois connu d'avance.

La bagarre s'arrêta instantanément, sauf pour les deux accrochés dont l'un s'écroula après avoir cogné sa tête dans une pierre qui dépassait d'un mur, la tête ensanglantée. Un de moins se dit alors le Wada, mais au final, plus que six à corriger sans les tuer. Bien entendu la stupeur laissa rapidement place à la confiance du nombre cependant il ne se laissa pas impressionner par ces bandits de bas étage qui pourtant commençaient à tourner tranquillement autour du ninja, confiant, qui jouait avec ses étincelles.

- Allons messieurs, vous ne pensiez tout de même pas que je serais venu seul ? vous êtes totalement encerclés !

Ils furent totalement surpris par cette annonce : Ils cherchaient des présences partout, à la lumière de la lune, mais pourtant l'un d'eux compris la supercherie et attaqua le ninja qui au moment du coup lui envoya les étincelles en plein visage, accompagné d'un cri non pas de douleur mais de malaise, il venait de se faire lamentablement avoir et avant d'avoir pu retrouver ses esprits, le Wada l'avait assommé d'un coup derrière la nuque avant lui même de se voir planter un couteau dans la jambe, pris sur son revers du droit pour bloquer un coup il s'était fait avoir et il était désormais en bien mauvaise posture, tandis qu'un semblant d'unité revenait doucement dans les rangs de l'adversaire.

Satsuki allait devoir se bouger car ça devenait réellement compliqué. Eichi pris quand même le temps d'attraper une des jambes qui allait le frapper et fit tomber son possesseur d'une balayette très bien exécutée. Il se cogna au sol mais se releva, dos au conflit car sans doute légèrement déboussolé. Si elle devait intervenir ce serait immédiatement car deux des sept bandits était à sa merci, tout du moins si elle était capable de quelque chose.

Spoiler:

Eichi se montrait en bien mauvaise posture. Alors que le gang allait passer à l'action sur une nouvelle boutique de commerçant, il se découvrit, dévoilant son identité avec le sourire. Quel crétin de s'être manifesté sans offensive furtive au préalable pensa Satsuki.
Un premier ennemi était tombé, alors inanimé au sol. Un second le suivit de près, liés par les pieds, mais restait conscient. Le combat se poursuivit par un tacle au sol d'Eichi sur un troisième bandit après s'être fait planté par un couteau à la jambe.

Allongé au sol, à demi paralysé d'une jambe, la situation était critique. Le Wada ne pouvait plus se mouvoir parfaitement, alors à la merci des saccageurs. La bagarre mutuelle touchait à son terme, le gang reprenait ses esprits. PAAAWWH! RAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAC!! Dans un fracas assourdissant et un frétillement mécanique, une tige de bois surgit frénétiquement du fond obscur de l'impasse agrippant avec force le cou de l'homme déboussolé, dos au genin.

-Putain c'est quoi ca ??! S'écria l'un des leurs.

Une main articulée en bois cliquetait au cou du bandit, serrant puissamment sa cible et reliée non pas par une tige en bois mais un bras en bois, provenant des ténèbres de la ruelle. Dans la précipitation, un de ses compères s'élança sur le membre articulé pour rompre le lien. Un second fracas retentit du fond de la petite rue et un deuxième bras de bois empoigna l'assaillant, l'étouffant à son tour. Sous la poigne de fer des tentacules de bois, les deux voleurs sombrèrent dans une léthargie temporaire, étreints par l'asphyxie pesante. Dans le même temps, l'agitation poussa un autre brigand à dégainer une dague et s'élancer sur le jeune sunajin à terre.

-Rupture du sceau ! TETSUGYOMU – Le canevas de fer !

A ces mots, l'un des avant-bras articulés s'illumina, laissant apparaître un sceau qui se rompit sans un bruit. Une fumée légère s'en dégagea et un filet géant jaillit du bras, bloquant le brigand armé et les deux hommes liés au sol, incapables de bouger sous le poids du filet.

-C'est une fille dans le noir ! C'était la voix d'une fille ! Balança encore un autre scélérat.

-Allez me la chercher !!! Ordonna un homme imposant.

Les malfaiteurs se jetèrent dans l'impasse mais les tentacules articulées se rétractèrent et une silhouette fine et agile bondit des ombres en avant. Vive, la kunoichi exécuta un saut dans les airs au dessus de la foule et déverrouilla les mains des deux cous ennemis. Les deux bras se retirèrent et se rangèrent directement dans la cape de la jeune ninja. Pieds à terre, elle atterrit à un mètre de son partenaire et s'écria :

-Kazetaka, DEPLOIEMENT !!!


Là, un manège nocturne s'offrit à chaque spectateur présent. D'un bond, l'imposante capuche hérissée de la genin se souleva. Son casque voltigea de son crâne et s'extirpa rapidement par l'arrière. Un magnifique visage se dévoila : traits fins, yeux bruns, peau matte. Une chevelure marron foncée, retenue par le bandeau frontal du village, frissonnait avec la brise de la nuit. Un serre-tête ornait également ses cheveux. Immédiatement, la cape se déroba du dos de la jeune fille. Dans un froissement agité, elle recouvra le sac, qui n'en était pas un, et qui se détacha dans son dos. A présent, au clair de lune, on pouvait apprécier la silhouette affinée d'une jeune fille belle mais enragée.

CRRRRRRRRRRKKKK!! Dans son dos, un pantin apparut, guidé par les doigts habiles de la kunoichi marionnettiste. Coiffé de manière hirsute, pourvu de quatre long bras et de deux jambes, une robe beige et une tête composée en trois parties, la marionnette gesticulait dans tous les sens. Un geste de doigt précis ordonna à la marionnette de s'interposer entre Eichi et le reste de la foule. Une ruade effrénée plus tard, le pantin animé se cambra en position d'attaque aux pieds du Wada. Les claquements redondants de sa mâchoire laissaient à penser qu'il trépignait d'impatience de se jeter au combat.

Un coup de bras violent arracha le couteau de la jambe du shinobi et le remis sur pied.

-J'espère que t'as pas mal parce que c'est pas fini. Le grand baraqué doit être le chef ! J'assure tes arrières, à toi de jouer !!

Spoiler:

Le genin se défendait aussi bien que lui permettait sa situation, les douleurs brèves semblaient se multiplier au moment où il entendit de nombreuses choses, de trop nombreuses choses qu'il ne pu discerner dans le bruit ambiant, cependant il entendait parfaitement les corps tomber et bien entendu les intitulés de techniques être hurlés à travers le silence nocturne. Sa coéquipière venait de prendre le relais. Assez rapidement d'ailleurs il se senti soulevé du sol, on lui retira la lame de couteau d'un coup assez violent, dont il ne pu réprimander une grimace... Satsuki lui demanda, ou du moins l'avait t-il compris ainsi, si il souffrait, et qu'il devait aller chercher le joli boss qui s'était tiré comme un lâche. Un sourire lui vint aux lèvres, de un il n'allait pas avoir mal longtemps, de deux il avait en sa possession la capacité parfaite alors bon le rattraper allait être assez simple finalement.

- Ça va, retiens les, je te ramène de suite le loubard. C'est parti !

Une décharge de chakra sorti brusquement du corps du shinobi, il venait d'ouvrir sa première porte, il ne sentait plus les dégâts qu'il avait reçu auparavant et se déplaçait avec une aisance importante, bien qu'encore mal maitrisée. Il s'élança alors dans la ruelle, tourna ensuite à gauche et vu au bout le gros chef de bande, entrain de demander à une porte de bien lui ouvrir, ce qui ne se produisit bien entendu pas. Le genin le rattrapa rapidement et avant d'attendre sa réaction lui pris la tête et lui cogna dans la porte avant de le plaquer au sol en lui tordant le bras dans le dos.

- Bon, je pense que c'est terminé, tu vas nous suivre gentiment okay ?

L'homme rigolait, heureux semble-t-il de la situation. La porte s'ouvrit alors, laissant trois kunai filer vers le sunajin qui pu esquiver de justesse en lâchant le prisonnier qui s'enfonça dans la demeure avant de se refermer, il en déduisit rapidement qu'il devait s'agir de leur quartier général ou du moins de ce qui leur servait d'alibi au niveau du village. Alors que Eichi réfléchissait à une stratégie, il entendit un bruit suspect à l'arrière du bâtiment, alors il enjamba le muret de ce dernier et accéléra jusqu'à voir deux hommes encapuchonnés sortir de l'arrière-cour.

- Tiens tiens ... Alors on veut s'enfuir ?

Il se précipita sur le groupe et mis au sol les deux personnages, cependant l'un d'eux n'était pas dans la cape, un pauvre sac de blé le remplaçait, tenu par son comparse. Le gros balourd lui était bien présent et rigolait aux éclats, annonçant que jamais le ninja ne pourrait rattraper l'autre ayant tout l'argent des coups car celui ci était aussi rapide que lui. Le Wada, sûr de soi ne pu réprimer un rire nerveux, ce gang voulait vraiment fatiguer le binôme et cela ne lui plaisait guère. Il mis un bon coup à la tête du chef avant de l'attacher à un poteau par les mains et il se mit en route, suivant les traces de course sur le sable. Avec sa première porte ouverte, il en vint rapidement à voir le fugitif qui en effet courait assez vite.

Lorsqu'il fut repéré par le voleur, celui ci envoya valser les quelques étals des rues pour bloquer la progression du genin, en vain, il envoya ensuite du sable pour tenter de l'aveugler et enfin posa au sol un petit parchemin explosif, ce qui stupéfia Eichi : Comment un civil pouvait-il se procurer des objets shinobi à moins que ... Il devait en être, Genin tout au plus vu la vitesse de course et la taille de son équipement, mais le voilà le terroriste, ça plairait sans aucun doute à Satsuki se dit-il, alors il commença à faire le plus de bruit possible, bien aidé par la détonation pour que la Marionnettiste le retrouve. Eichi sortit alors un kunai qu'il chargea d'électricité et le projeta au niveau de la jambe de l'homme devant, juste assez pour l'entailler et ainsi électrocuter son muscle. Le supposé shinobi tomba alors face contre le sable, la jambe prise de tremblements. Arrivé à son niveau, le Wada annula l'ouverture de la porte et retourna le criminel en enlevant sa capuche et qu'elle n'en fut pas sa surprise en découvrant que c'était l'un de ses camarades de classe qui était sous sa main.

- Toi ... Comment ?
- Oh s'il te plait Eichi, passe les détails, fous moi en taule et basta, t'façon cette vie ne vaut rien, shinobi il n'y a aucun avenir, on va tous mourir si ça continu !

Il ne savait que faire, il l'avait attaché les mains dans le dos et s'était assis sur une pierre, à penser, en attendant sa camarade qui ne devrait plus tarder.

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Eichi s'en allait, poursuivant le chef de la bande. Un dernier gredin restait là. Le patron ayant fuit, il ne savait plus quoi faire et s'était recroquevillé dans un coin pleurant à chaudes larmes. Le pantin s'en approcha et lui asséna un violent coup sur le crâne pour l'assommer sous l'impulsion de la marionnettiste. Tous les bandits étaient à terre. Elle fit un fagot de ces six scélérats en les accrochant à un poteau au moyen d'un câble puis courut pour rattraper son partenaire.

L'agitation dans la rue voisine guida Satsuki jusqu'au lieu de l'arrestation. Elle croisa en chemin l'imposant personnage ligoté, lui qui précédemment dictait les ordres dans l'impasse. Elle fonça pour retrouver son partenaire fougueux et dérapa au détour d'un second cul de sac. Après quelques foulées pressantes, elle rejoignit le Wada. La marionnette de combat se dévoila la première, sautant par dessus le petit muret. Rien n'était à signaler, elle surgit ensuite. Sur place, elle devina qu'un affrontement avait eu lieu. Eichi était assis sur une pierre, un énième ennemi à ses pieds. Voilà qui semblait clore l'embuscade et de ce fait les agissements du gang.

-Bien joué, fit-elle simplement sans un sourire.

Voyant que plus aucun ennemi n'étaient en mesure d'agir, elle remballa son pantin et regagna à son armure sur le dos. Elle enjamba le voleur ligoté sans s'en soucia pour rejoindre le genin. Là, de sous sa cape, elle serra le poing aussi fort qu'elle le put et expédia un nouveau coup au visage de son acolyte.

-Tu es fou ou quoi ? Tu joues le comédien alors qu'on est en mission pour le village. Ca t'amuse de jouer les acteurs ? La prochaine fois, ne comptes pas sur moi pour te soulager d'une blessure, tu feras avec crétin !

-Ahahahahaha !!!! Ria aux éclats le bandit saucissonné.

Elle se retourna, le visage cette fois plein de hargne et de colère et décocha un deuxième coup dans la carcasse du gredin rieur. Un bruit sourd s'échappa de sa bouche.


-Ok, on les regroupe tous et on les livre au Palais du Conseil Souverain. Une fois fait, on aura terminé la mission, enfin !

Aussitôt dit, aussitôt fait. Le binôme mixte se chargea de récupérer chaque voleur et de les attacher entre eux, les conduisant au Palais.

-C'est bien, parfait. On se charge de les conduire à l'Ergastule conclut le chunin chargé des missions.


La Lune s'était évaporée. Les étoiles n'étaient que très peu brillantes à travers l'épais manteau de nuages. Le matin allait se lever d'ici cinq heures, de quoi dormir encore un peu pour les deux genins victorieux. Quittant le bureau, Satsuki s'envola dans la nuit aussi rapidement que possible.