Il y était ! C’était l’heure de vérité, le moment où il espérait pouvoir échanger face à face avec cette femme qui avait pris la régence de Kumo : Monjara Otenba. Depuis sa longue mission qui l’avait tenu éloigné de son village de cœur, le Seki s'était retrouvé quelque peu désinformé par rapport aux actions de la Régente. Mais depuis son retour, il avait eu échos de quelques décisions qui avaient été prise par la régente au nom du village. Toute décision est critiquable selon que l’on est de mauvaise foi ou que l’on se croit dans le vrai. Cependant, Zennosuke dans son amour indéfinissable pour son village ninja, n’appréciait pas forcément certaines positions de la régente. Mais en son fort intérieur, il savait qu’elle avait probablement agi en son âme et conscience. Il savait également que mener une politique, quelle qu’elle soit, exposait toujours sont auteur à des critiques pertinentes ou pas. Qu’avait donc le Seki en tête exactement à cet instant ? Tout simplement le fait que Konoha soit impliqué dans la lutte contre l’éradication du fléau constitué par le Ryodan Genei. De son point de vue, c’était une parfaite erreur de faire confiance aux shinobis du pays du feu. Les raisons ? Il les donnerait au besoin si durant son entretien avec la régente, il avait a être interrogé sur ce point. En bon shinobi, en bon soldat en somme, le Seki savait parfaitement se tenir à son rôle. Vous vous imaginez si chaque guerrier avait à donner perpétuellement son avis sur les décisions de son supérieur ? Faut pas déconner ! La hiérarchie militaire avait cela de particulier que le sommet décide et la base applique sans contestation, sans broncher. Les choses marchaient mieux ainsi. Un soldat n’est pas un civil. C’est deux mondes différents et c’est tant mieux ! Pour l’heure, les sujets qu’il aborderait seraient tout autres. Ils étaient liés à une mission de reconnaissance à laquelle il avait été affecté. Une sorte d'état des lieux concernant l’île de Nami no Kuni. Sur ce plan il avait bien des choses à raconter.
Assis sur une des chaises dans la salle d’attente en dehors du bureau des Raikages, le Seki patientait en regardant distraitement les décors environnants. Ils avaient quelque peu changé, signe qu’une femme était à présent maîtresse des lieux. Rien de trop extravagant, mais on reconnaissait la touche féminine par ci et par là. Très rapidement, le Chuunin fut replongé dans ses pensées lorsqu’il vit un Jounin se présenter à lui et lui demander de le suivre. Il allait rencontrer la Régente, cette fois-ci en tête à tête. Les images de leurs propos échangés lors de son investiture lui revinrent en tête. Peut-être avait-il était trop direct à ce moment ? Peut-être que cette femme lui en aurait tenu rigueur sans en donner l'air. Pourtant Zennosuke ne regrettait rien. Aucun des mots qu’il avait prononcé, pas même son attitude. Ces moments étaient parmi les rares où il était donné, coutumièrement, la parole aux soldats pour qu’ils disent ce qu’ils avaient en tête. Zennosuke ne s'était pas privé d'une si belle occasion. La grandeur de Kumo exigeait de passer par ces échanges qui bien souvent laissaient des marques indélébiles.
Le Chuunin pénétra, à la suite de son supérieur, dans le bureau de la Régente. Là aussi les décors semblaient avoir légèrement changé. La touche féminine était également passée par là. Tant mieux ! S’approchant doucement tout en maintenant le visuel avec la cheftaine suprême des armées de Kumo, le Seki s’inclina légèrement tout en maintenant son regard plongé dans celui de la Monjara. Puis il la salua :
« Bonjour Otenba Sama ! » Le ton était solennel. Le Seki savait les femmes capricieuses en général. Maintenant qu’il avait affaire à une femme de pouvoir, à une femme qu’il avait osé braver sur la place publique lors de son investiture, le Chuunin attendrait les premières réactions de la Régente avant de poursuivre. Il n’avait nullement envie de se faire ridiculiser ou de se faire remettre à sa place sur une infime erreur. Les femmes ont cela de cruel qu’elles peuvent exercer leur désir de vengeance ou tout simplement leur désir de faire mal dès la plus petite opportunité. Connaissant son ego plutôt fort, Zennosuke ne souhaitait pas en arriver là. Il respectait la Régente, et il espérait en retour pareille sollicitude de la part de la Monjara, envers lui. Si tout se passait bien, leur entrevue pourrait être des plus utiles. Le cas contraire ne serait que regrettable. Tout ne tenait qu’aux choix de la Régente.
