Bourgeons de printemps

En ce début de printemps, une forte odeur de sueur macérait dans l'air, dans les environs des terrains d'entrainement. La saison froide terminée, et les dernières neiges subsistante ayant presque totalement fondu, le soleil se décidait enfin à réchauffer les coeurs comme les corps. Aussi, à croire qu'ils s'étaient passés le mot, les genins de Konoha s'étaient presque tous retrouvés sur place, afin de profiter de quelques exercices sous un ciel plus clément que celui qu'offrait l'hiver. Malgré la place immense des lieux, chacun voulait bien évidement profiter des terrains les plus proches du Village, si bien qu'à terme, une fois qu'une partie se décida à s'exercer ailleurs, il restait toujours une vingtaine de jeunes shinobis et kunoïchis qui ne démordaient pas. C'est alors que commença plus ou moins naturellement ce que les générations futurs appelleront '' le tournois annuel des genins de Konoha '' .

Natsuki Nara, jeune adolescent âgé de seize ans à cette époque là, était comme aujourd'hui pas vraiment du genre à se prendre la tête pour des broutilles telles que la monopolisation d'un terrain d'entrainement. Mais derrière son calme et son attitude détachée se cachait un grand passionné de combat. Les affrontements, il les classait selon deux catégories. La première consistait à la lutte pour la survie : je tue pour ne pas être tué, je tue pour le bien de ma mission. Tout se résumait ici, il n'y avait pas grand chose à en dire de plus. Il n'était pas question ici de test ou autre. C'était une application directe, une mise en œuvre de tout ce que le ninja avait apprit au cours de sa formation et de sa vie, pour que celle-ci perdure, face à un ennemi animé des mêmes attentions. La seconde catégorie était constituée par les combats amicaux. Il n'était pas ici question de meurtre, ni même de victoire ou de défaite. C'était un entrainement, où chacun aidait l'Autre à progresser, en le confrontant directement à la réalité de ses capacités. Permettre à soi-même comme à l'Autre de découvrir ses limites, ses forces comme ses axes à améliorer, au travers d'un affrontement sain, autant pour la beauté du sport que dans le respect de son opposant.

Il était ici question de compétitivité, mais l'héritier Nara ne voyait pas la situation sous cet angle, puisqu'il n'était en rien dérangé par l'idée de s'exercer ailleurs. Au contraire, pour ce qu'il voulait faire, une grotte au calme était ce qu'il y avait de mieux pour lui. Mais il ne pouvait résister à l'appel du combat, qui étirait un sourire confiant sur ses lèvres. L'entrainement occupait une bonne partie de son temps libre, mais rien n'était plus efficace pour progresser que les affrontements, du moins en ce qui le concernait. '' Une minute de combat vaut mieux qu'une semaine de pratique '' expliquait-il parfois. Et c'était un fait avéré : il s'épanouissait au combat à une vitesse fulgurante. Le tournois pour le terrain était donc une occasion rêvée, même si en elle-même, son utilité était limitée : après le premier tour, où la moitié des participants sera éliminée, il y aura bien assez de place pour que dizaine de genin restante puisse s'entrainer sans risquer de blesser les autres. Cependant, esprit de compétition oblige, ce qui était entamé se devait d'être conclu.

Répartie en deux divisions au hasard, chacune alla dans son coin disputer les affrontements sous le regard des autres éloignés d'une vingtaine de pieds. La certaine promiscuité avec les spectateurs interdisait implicitement l'usage d'un éventail de techniques à champs d'action très large, afin de ne blesser personne, tout comme les projectiles. Précautions qui tenaient plus du bon sens que de la nécessité, puisque sous le vent d'énergie qu'apportait le printemps, les jeunes ninjas la dépensait surtout en se frappant dessus. Activité saine et défoulante, tant qu'elle restait loin des graines corruptrices de la colère et de la rancœur. Être bon joueur, c'est aussi savoir être bon perdant.

A son premier tour, Natsuki tomba sur une jeune femme dont la chevelure couleur blé était attachée en tresse derrière elle. D'un geste ninja de la main pour se saluer comme il se devait avant le combat, les deux adversaires commencèrent aussitôt les hostilités, usant l'un comme l'autre uniquement de techniques de combat à mains nues. L'héritier Nara était souvent vu en train de se battre ou de s'entrainer avec ses tonfas, mais ses armes ne constituaient pas sa ligne de survie : il était un redoutable adversaire en taijutsu, peut-être même davantage qu'en kenjutsu. Souple et agile, il misait sur sa vitesse bien plus que sur sa force pour se faufiler entre les défenses de son adversaire et y porter des coups précis : avoir la puissance d'un ouragan ne servait à rien, si ce n'était que le vent qui était frappé. La jeune femme semblait animé de la même logique, si bien que le combat des deux adversaires dura une bonne dizaine de minutes avant de se solder sur la victoire du Nara, qui gagna autant le droit de participer au second tour que plusieurs ecchymoses sur le corps, dont une juste sur l'œil droit.

Remerciant alors son opposante de ne pas l'avoir ménagé, il regagna avec elle le cercle, et observa le combat suivant. Le but de ce tournois improvisé était de dégrossir le nombre de shinobis présents, mais forcé de constater que le résultat était peu efficace : désireux de voir ce que valait les autres, les éliminés restaient eux aussi assister à la suite de la compétition, oubliant leur propre volonté du matin de s'entrainer – ou trop lessivé par leur âpre affrontement pour encore y songer.

Et voilà, le Printemps était enfin arrivé au village caché de la Feuille. Le Printemps était ma saison préférée tout d'abord car il faisait un temps splendide et ensuite parce que le Printemps arrivait juste après l'Hiver et pour être tout à fait franc avec vous, il n'y avait rien de mieux que de passer d'un temps glacial a à un temps magnifique. Enfin si, il y avait quelque chose de mieux que ce passe saisonnier absolument parfait, je voulais bien évidemment parler de la reprise de l'entraînement ! Oui, en hiver il était plutôt déconseillé d'aller s'entraîner par ce temps, mais maintenant que l'hiver était passé, plus ne nous empêcha à nous, jeunes génération de ninjas d'aller améliorer ses capacités. Et rien de mieux que de fêter dignement le retour des entraînement par un Tournoi entre les genins de Konoha !

C'était un tournoi un peu spécial qui se déroulait une fois tout les ans. En début de Printemps aussi pour plus de participants, mais ce Tournoi n'accueillait que les ninjas les plus acharnés parmis les genins de Konoha. Comment les sélectionnait on ? D'une manière assez simple pour vous dire toute la vérité, mais assez ingénieux. Tout d'abord, pendant la journée, les ninjas de Konoha s'entraînaient comme à leur habitude, puis lorsque les ninjas quittaient le Terrain d'entraînement, nous attendiont qu'ils n'en reste qu'une vingtaine à peu près puis c'était à ce moment là que le tournoi pouvait débuter. Ensuite il fallait s'organiser pour s'occuper des genins restants pour que le Tournoi se passe au mieux. Donc pour cela, le groupe de genins étaient répartis en deux groupes qui après répartition allaient oú ils le souhaitaient pour aller se battre. Il y avait aussi UNE règle très importante qu'il fallait prendre en compte, il était absolument de se servir de techniques ninjas qui s'étendaient sur un large rayon. Il était aussi interdit de se servir de projectiles.

Pourquoi ces précautions ? Tout d'abord car ça gâcherai tout simplement la beauté du sport, après tout on organisait ce tournoi pour s'amuser et se dégourdir les membres après toute une saison passé au chaud chez-soi, pas pour essayer d'exploser son adversaire à tout prix. On prenait ces précautions aussi car il ne fallait pas blesser les spectateurs qui se tenaient relativement proche des combattants et ils n'étaient pas protégés. Car oui, malgré tout ces tournois ne bénéficiaient pas de l'appui du village, c'était ce qu'on pouvait appeler des tournois clandestins. Mais que ce soit clandestins ne signifiaient pas pour autant que c'était illégale, ça signifiait juste que le village tolérait ce genre de tournois, tant qu'il n'y avait pas de bléssés bien entendu, mais qu'il ne fallait pas trop compter sur lui pour apporter ue quelconque aide morale ou financière.

Bon maintenant que vous êtes approximativement au courant de ce qui se passait, intéressons nous à moi, participant du " Tournoi annuel des genins de Konoha " ! Donc je m'étais levé à l'aube ce matin, enthousiaste à l'idée de pouvoir participer à ce grand tournoi. Après m'être douché, habillé, avoir pris un rapidepetit-déjeuner, je me rendis à la hâte au Terrain d'entraînement oú je passa la moitié de ma journée à m'entraîner sans relâche, en prenant parfois quelques pauses. Le moment du Tournoi venu, nous nous séparâmes donc en deux groupes partant ensuite se battre chacun de son côté. Le premier combat de mon groupe opposait un garçon contre une fille. Ce combat dura une bonne dizaines de minutes avant de se terminer par la victoire du jeune garçon. C'était au deuxième tour que j'entra en scène, lançant un regard furtif vers le jeune garçon, je passa une main dans mes cheveux roux, un léger sourire dessiné au bord des lèvres, je me posta ensuite face à mon adversaire.

C'était un colosse aussi large que haut qui me dépassait d'au moins trois têtes, son visage grave guettait le moindre de mes mouvements. Il avait un sens de l'observation très développé, car juste au moment oú je retira ma main de mes cheveux, il se jeta sur moi telle un tigre sautant sur sa proie. Surpris, je tenta de me baisser pour esquiver qui fonçait vers moi tel une fusée, mais c'était trop tard. Le colosse enchaîna sur un coup de pied bien placé qui m'envoya valdinguer quelques mètres plus loin. Je me releva assez difficilement en crachant un filet de sang, il m'avait fendu la lèvre infèrieure. J'avais baissé ma garde mais ça ne se reproduirait plus. Fonçant comme flèche vers le géant, je sauta en l'air lui plaçant aiu passage un coup de pied en pleine tête qu'il para avec ses deux bras. Réatterissant par terre, j'enchaîna sur un enchaînement rapide de coups de poings à l'abdomen malheureusement tous parés par ses bras immenses suivi d'un mawashigeri qui le fit reculer d'un bon mètre. Pestant, il fonça alors sur moi en levant ses bras voulant m'asséner d'un coup fatal, grave erreur. Lorsqu'il fut assez proche de moi, je concentra toutes mes forces dans mon poings droit, puis lui porta un ultime coup à l'estomac. Après ce coup, le colosse resta quelques secondes sans bouger, les bras toujours en l'air, puis il s'effondra à terre comme une masse, faisant de moi le grand vainqueur. Malgré cette victoire, j'avais la lèvre infèrieure fendu ainsi qu'une main cassée à causse du dernier coups de poings, ce qui faisait qu'à mon prochain tour, je devrai me battre a à une main...

Les combats s'enchainèrent les uns après les autres, sans réel temps de pause entre deux. C'était inutile de toute façon, puisque le but initial de ce premier tournois improvisé était de dégrossir les rangs des jeunes ninjas désireux de s'entrainer sur le terrain légèrement trop petit pour accueillir la vague humaine qui y avait déferlé. Chacun avait tout le loisir de se reposer une fois éliminé, ou dans l'attente de son prochain passage. Natsuki s'en était sorti de son combat sans blessure sérieuse, quelques hématomes qui ne seront plus d'ici une semaine, mais tout le monde n'avait pas eu cette chance. Les combats étaient aussi amicaux que pouvaient l'être des affrontements – sportifs et violents, mais dans le respect de l'autre – néanmoins les accidents étaient inévitables. Quelques uns des candidats, à peine sortit de la léthargie de l'hiver, se voyaient forcés de se morfondre dans celle de la convalescence pour fractures ou profondes entailles. Triste pour eux, surtout que cela arrive dans ces conditions, mais comme à chaque sport il y avait son lot de risques. Et si cela se produisait ici, dans des combats où l'adversaire est '' ménagé '', il était essentiel d'en tirer au moins enseignement, en s'interrogeant sur ce qui se serait passé dans la réalité du terrain, et surtout comment l'éviter à l'avenir. Dans la victoire comme dans la défaite, l'entrainement avait l'avantage de faire progresser, à condition de rester humble dans le premier cas, et de rebondir dans le deuxième. Dans le quotidien du shinobi, ces deux notions n'existaient pas. La défaite portait le nom de la mort, et la victoire, quant à elle, n'avait pas de sens : l'opposé de perdre était survivre, survivre signifiant de continuer la lutte pour prolonger encore un peu son existence.

Le dernier combat auquel Natsuki assista en tant que spectateur ne joua pas en la faveur du vainqueur, un tout jeune ninja encore à la chevelure orangé. C'était une véritable force de la nature qu'il avait dû affronter, le genre dépassant largement les standards d'un adolescent de son âge, mais le monde était ainsi. Et même si la force brute ne fait pas tout, elle avantage quand même beaucoup dans ce genre d'affrontement plus physique que technique. Si le roux avait pu triompher malgré tout, il lui en avait couté sa main, dont les os s'étaient brisés en un horrible crac qui sembla résonner de longues secondes au milieu du silence des observateurs stupéfaits de la tournure des événements. Et pire encore, pour lui en tout cas, la disposition de la série suivante de combat lui '' imposa '' d'enchainer tout de suite sur l'affrontement suivant, face au genin tatoué. Ce dernier d'ailleurs ne pensait même pas que le roux songerait à se présenter, pas avec une blessure pareil. Le voir devant lui au centre du cercle formé par les jeunes ninjas lui démontra le contraire.

« Ce n'est peut-être pas une bonne idée de nous affronter avec la blessure que tu portes. » expliqua l'héritier Nara, les mains sur les hanches. « Je t'ai observé te battre, et tu l'as fait avec talent, sans faiblir. Personne ne se moquera de toi si tu décides de partir maintenant. C'est déjà dommage de devoir passer une partie du printemps dans le plâtre, inutile de tenter le diable et risquer de prolonger cela jusqu'à l'été, tu ne crois pas ? »

Le ton de Natsuki n'avait rien de présomptueux ou condescendant. Il se souciait sincèrement de son opposant, surtout ici, où le jeune ninja n'avait pas grand chose à gagner, mais beaucoup à perdre. Si le manipulateur des ombres aimait se battre, il n'aurait aucun plaisir à le faire de la sorte. Non pas par pitié de son adversaire – ce qui serait sans doute pire que de l'insulter -, mais parce que le ménager serait aussi lui manquer de respect. Et en le combattant à fond, il risquait très fortement d'aggraver bien plus la blessure. Dans un cas comme dans l'autre, il n'arrivera rien d'agréable au jeune roux, pas même le frisson grisant d'un affrontement où l'on peut laisser tout son potentiel s'exprimer.

« Si tu t'arrêtas là, j'accepte d'abandonner aussi. »

Les mains toujours sur les hanches, mais les genoux imperceptiblement fléchis et le poids sur la jambe droite – position lui permettant de réagir rapidement face à un assaut – Natsuki attendit la réaction de son potentiel opposant.

Mon tour à présent terminé, j'examina mon bras blessé me demandant comment j'allais pouvoir me débrouiller maintenant. Je n'avais pas beaucoup de temps avant mon prochain combat, ou en tout cas pas assez. De plus, je doutais très fortement mon adversaire me laisse une chance, il profiterai sûrement de ma blessure actuelle pour s'assurer la victoire. Un sourire très léger vînt se nicher aux coins de mes lèvres, de toute façon, quelle que soit ma blessure je m'étais engagé dans ce tournoi pour mettre mes capacités à l'épreuve, je ne serai qu'un lâche si j'abandonnais à cause d'un vulgaire bras cassé. Je vis alors mon prochain adversaire avancer vers moi, il possédait des sortes de tatouages sur lui, intéressant peut-être me donnerait-il du plaisir à combattre cette fois-ci. Sauf que le tatoué se montra réticent à se battre, sous prétexte que j'avais déjà une grave blessure et qu'il était inutile de l'aggraver.

Sa remarque me fît fronçer les sourcils. il ne devait vraiment pas me connaître pour oser e dire ça en face. Ne savait-il dont pas que l'objectif de tout ninja était de devenir fort et respecté ? C'était pourtant une notion de base, si un ninja ne donnait pas son maximum dans un combat juste parce qu'il était blessé, à quoi bon devenir ninja ? Évidemment si la blessure en question était mortelle, il y avait effectivement moyen de se retirer d'un combat si on nous en donnait le choix. Mais un simple bras cassé ne devait pas nous empêchrr de donner le meilleur de nous-même, jamais. Jetant un coup d'oeil à mon bras valide, je poussa alors un profond soupir puis reportant mon attention sur le ninja aux tatouages, je tenta de lui répondre convenablement :

- Écoute-moi. Il est vrai que ma blessure est plutôt grave, mais cela ne m'empêche aucunement d'utiliser le reste de mon corps. Et même, sache que si je n'avais plus de bras, j'utiliserai mes pied, si je n'avais plus de pieds, je te tuerai d'un regard et si je n'avais plus de yeux, je te maudirait ! Alors arrête tes conneries et bats toi comme un vrai ninja le ferai !

Justee après avoir achevé mon bref discours, je leva mon pied gauche pour lui porter un violent coup au visage. Tout de suite après je recula d'un saut, évitant ainsi une éventuelle contre-attaque du tatoué. Éxaminant une nouvelle fois mon bras cassé, je devais à tout prix le protéger et éviter les mouvements trops brusques afin de le préserver du mieux que je le pourrai. Je releva alors la tête, plaçant mon côté droit en avant et mon côté gauche fragilisé. Puis je fléchis les genoux, afin de mieux esquiver ses coups, mes chaces de gagner ce combat était infimes, mais si je pouvais mettre toutes mes forces dans la bataille, je pourrai me reposer en paix.

Le sourire sympathique de Natsuki s'effaça aussitôt : il n'aimait clairement pas le ton ni les propos employés par son adversaire. Il était connu pour savoir garder la tête froide en toute circonstance, et c'était très précisément les mots du rouquin qui le menèrent à agir de la sorte : appliquer une logique froide, et sans sentiment. S'il s'en était encore tenu à la première phrase, le genin tatoué aurait simplement hoché la tête, et accepté le combat, bien qu'il le trouvait stupide et dangereux en considération de l'état de son adversaire, mais ce dernier avait prononcé des mots en trop. Son visage se ferma alors en une expression neutre, d'où ne se reflétait ni colère, ni compassion, ni haine. Comme si un masque de marbre complet venait de lui être appliqué, il n'y avait désormais plus rien à lire en lui, pas même en ses yeux, dont la lumière s'était éteinte, à l'image d'une bougie soufflée derrière une vitre. Le regarder désormais s'apparentait à contempler le néant, un état dans lequel il ne se plongeait que lorsqu'il s'engageait dans des combats réels. Plus aucune pensée parasite ne venait troubler sa réflexion désormais, plus aucun sentiment pour guider ou dévier sa main. Seule une idée prévalait sur toute : éliminer l'autre. L'héritier Nara allait livrer un combat dont il ne tirera aucun plaisir. Comment pouvait-il en tirer satisfaction d'ailleurs, alors qu'il n'en était pas de même pour son opposant, qui n'avait l'air d'être là que pour assouvir une soif de violence ?

Son adversaire le chargea, et frappa de son pied à hauteur de visage. Attaque certes rapide mais grossière, Natsuki l'évita en se baissant, et balaya d'une frappe circulaire la jambe tendue devant lui, le seul point d'appui dont disposait le roux. Ce dernier se montra prudent, et, comme s'il avait exactement compté sur cette contre-attaque, se jeta en arrière d'un bond, bond qui lui permit de passer au-dessus de la jambe qui le menaçait.

« Me tuer ? » répéta Natsuki d'une voix froide, rappelant ainsi que la menace proférée n'était pas tombée dans l'oreille d'un sourd.

Même si elle n'était pas fondée, et lancée sur le coup de l'émotion du moment, il y avait des fondamentaux à ne pas oublier dans ce genre de combat. Le respect en faisait partie, et la colère n'avait pas sa place ici. Désireux alors d'en finir avec cet affrontement qui n'avait aucun sens le plus rapidement possible, Natsuki profita du recule de son adversaire pour composer rapidement les mudra célèbres de son clan, tant qu'il y avait encore de la distance entre eux. Il fourra aussitôt sa main dans la poche de ceinture qui pendait au-dessus de sa fesse droite, et lança le sac contenant une poignée de tetsubishi devant lui. Les étoiles à larges pics – étudiées pour qu'une pointe soit toujours verticale une fois jetées - se rependirent au hasard, tandis que le lanceur recula à son tour d'un bond.

Si la tactique avait pour but en apparence d'empêcher une attaque frontale du roux, il s'agissait là bien sûr d'un bluff pour le berner quant à la réalité : par ses mudras, c'est une toute autre technique que Natsuki avait préparé. D'abord immobile, mais non moins active, son ombre attendait simplement les directives, maintenant que l'héritier Nara en avait prit le contrôle. Mais s'il pouvait l'allonger ou la modeler à sa guise, il se contenta de la laisser telle quelle. En effet, son objectif n'était pas de capturer son adversaire avec, mais au contraire, que ce dernier se jette de lui-même dessus en l'attaquant. Le rouquin n'avait de prime abord aucun moyen de savoir ce qui l'attendait : le combat s'était décidé pour lui dès lors qu'il avait choisit d'y participer avec sa blessure – laquelle risquait fort de s'aggraver si la tactique de Natsuki payait.

Aussi le genin tatoué attendit, impassible.

Spoiler:

(#) Sujet: Re: Bourgeons de printemps Lun 7 Oct 2013 - 17:26

Mon adversaire était vraiment un personnage des plus singuliers. En un instant, son visage était passé de l'émotionnel à l'état de simple masque rigide et inexpressif. Rien que cela me suffisait à me déconcentrer. Était-ce une manœuvre afin de me déstabiliser ou alors avait-il réellement changé d'expression pour le reste du combat. Si c'était le cas, ça ne me faciliterait vraiment pas la tâche, car le visage était un bon moyen pour prédire les gestes de son adversaire,mais comment faire si maintenant, votre adversaire se renfermait totalement ? Pestant intérieurement, je regarda l'action du tatoué. Il balança un sac se trouvant derrière lui et des tetsubichi se répandirent sur le terrain, enfin de ma position, ça semblait être des tetsubichi. Le tatoué fit un bond en arrière agrandissant ainsi l'espace entre nous deux. Peut-être que quelque chose que j'avais fait l'avait rendu ainsi ? Peut-être mon refus d'abandonner lui avait rappelé un évènement douloureux, ou alors juste qu'il espérait sincèrement que j'abandonne et il avait raison de le penser. Combien de personnes aurait continuer le combat avec une blessure comme la mienne ? Pas beaucoup en effet.

Toujours aussi impassible, mon opposant ne semblait pas vouloir esquisser le moindre geste d'attaque. Il était posté à bonne distance et avait placé des tetsubichi partout autour de nous, il était évident qu'il la jouait sur la défensive et qu'il attendait une action de ma part. Mais si je l'attaquais frontalement, il aurait tout le loisir de choisir comment parer et contre attaquer. Mais même si je la jouait distant, il pourrait esquiver mes projectiles aisément. Et puis il avait l'air très agile de ce que j'avais pus en voir. Je n'avais pas trente-six solutions. Dégainant un kunai de ma poche arrière, je m'élança en direction du tatoué, esquivant les tetschubichi répandu un peu partout entre nous. Je n'avais pas la moindre chance si je l'attaquait à distance, étant donné ma faible précision, il y avait de fortes chances que je le rate et que mon projectile atteigne le public, ma seule option restait l'attaque frontale. Bien que je me doutait qu'il préparait quelque chose, je ne pouvais pas deviner quoi et il m'était donc impossible de savoir ce qu'il cherchait à faire en étant ainsi. Arrivé à bonne distance, à peu près cinq pas entre lui et moi, je m'élança en l'air puis lança mon kunai sur lui de sorte à ce que, même s'il l'esquive, le kunai se planterait dans le sol et ne blesserait donc personne. Après avoir lancé le kunai, je ré atterri sur le sol puis, m'appuyant au sol, brandit mon poing afin de l'attraper au bras gauche et pouvoir le projeter le plus loin possible.

Maintenant, mon adversaire avait un kunai et une main qui fonçait sur lui, même s'il décidait d'esquiver le kunai, il se ferait attraper par mon bras et subirait tout de même des dégâts, et il savait tout aussi bien que moi ce qu'il se passerait s'il esquivait mon bras, ou même s'il tentait de l'agripper. Il restait encore un risque pour moi, mon adversaire pouvait m’attraper par le bras puis se servir de moi comme bouclier humain et ainsi ce serait moi qui me prendrait le kunai, seulement pour cela il faudrait être doté d'une incroyable rapidité et de toute façon, j'avais déjà prévu cette éventualité. Juste après avoir brandit mon bras vers lui, j'avais placé mon autre main derrière moi au niveau de ma poche contenant tout mes outils ninja, s'il essayait de m'attraper, je n'aurai qu'à brandir un autre kunai de ma poche avec mon autre main. J'avais tout de même quelques doutes sur mon plan, ce doute était ma vitesse d'action. Je n'étais pas l'être le plus rapide au monde, aurai-je vraiment le temps de faire tout cela en une fraction de secondes ? Ça ne jouait pas vraiment à mon avantage, ça c'était le moins que l'on puisse dire. Mais mon objectif principale n'était pas de vaincre mon adversaire, ou en tout cas ça ne l'était plus, ce que je voulais maintenant, c'était savoir pourquoi avait-il décidé de se renfermer sur lui-même juste après lui avoir dit que je n'abandonnerai pas le combat. J'avais refusé sous le coup de la colère, mais cette colère ne se dirigeait que vers moi. Je m'en voulais terriblement de m'être blessé lamentablement lors de mon premier combat, et du coup j'avais dû dire des choses que je ne pensais pas. Mais maintenant le mal était fait et on ne pouvait plus revenir en arrière, il ne me restait plus qu'à battre ce ninja afin de me prouver à moi-même que je n'avais pas totalement échoué....

Spoiler:

(#) Sujet: Re: Bourgeons de printemps Jeu 10 Oct 2013 - 19:50

Natsuki perçu l'hésitation dans le regard de son adversaire, et étudia tous les doutes qui perturbèrent son comportement. Katsu s'était rendu compte qu'il avait déclenché quelque chose chez l'héritier Nara, même s'il ne savait pas encore quoi. Mieux valait pour lui qu'il soit aussi doué au combat au corps-à-corps malgré sa blessure qu'il était grande bouche, car son opposant s'était débarrassé de toute bride. Puisqu'il voulait du sang plutôt que de la distraction, le Céruléen allait lui en donner. Il comprit immédiatement où son adversaire voulait en venir avec sa stratégie en deux temps, et se jeta alors à sa rencontre. Le projectile siffla au-dessus de sa tête, alors que Katsu tenta une prise plutôt qu'une frappe, ce qui ne le fit courir que plus vite à sa perte. Il serra sa poigne sur le bras du Nara, et ce fut terminé : au moment où il l'avait touché, leurs deux ombres s'étaient rencontrées. Ils restèrent tous deux immobiles quelques secondes, puis Natsuki se redressa, son adversaire forcé d'imiter son mouvement. Face à face, leur visage respectif n'était pas séparé de plus d'une trentaine de centimètres. Le Céruléen le toisa de ses yeux vides de vie de longues secondes, puis bougea finalement les lèvres.

« Que se passera-t-il maintenant, si je te frappe ou si je me laisse tomber en arrière ? »

Sa voix froide sonnait comme une menace, et ce n'était pas à tort. D'un coup de poing, Natsuki pouvait faire s'entrechoquer avec force leurs bras, sauf que lui n'avait aucun os brisé. En se laissant tomber sur le dos, lui ne trouvera pas de tetsubishi à sa réception dans l'herbe piétinée. Il avait le choix, mais il ne fit rien.
« Je ne connais que deux combats. Celui pour s'amuser et progresser, et celui pour tuer. Alors vas'y, toi qui a annoncé ce que représentait ce duel à tes yeux, montre comment un '' vrai ninja '' se repaît du sang de ses frères de la Feuille. »

Ni colère, ni accusation ne transpirait de sa voix, comme s'il ne faisait qu'un simple constat d'une situation.

« Être déterminé à tuer n'est pas un mal, mais tu n'es pas au bon endroit pour assouvir ta pulsion »

Loin d'être cruel, Natsuki resta immobile, évitant ainsi à Katsu de faire remuer les os de son bras cassé. Après tout, il se doutait que les paroles de son adversaire avait été prononcées sur le coup de l'émotion. Mais elles avaient été prononcées tout de même.

« Tu as gâchée par ton comportement cette journée et manqué d'aggraver ta blessure au risque de mettre fin à ta carrière. Félicitation. Cela valait-il le coup ? »

La lueur dans ses yeux ramena une impression de vie en lui, mais pas son sourire, pas plus qu'elle ne l'incita à relâcher sa prise des ombres. Puis finalement, il secoua la tête, et dans un soupire acheva de briser son masque de mort.

«Restons-en là. » lâcha-t-il en annulant sa technique. « Et fais attention à toi. »

Là encore, aucune menace, mais une émotion animait enfin sa paroles, celle de la préoccupation sincère pour l'Autre. Pas forcément pour un ami, mais au moins pour un être humain. Il n'était pas venu pour écraser les autres de sa supériorité, ni subir l'inverse, mais au contraire pour prendre plaisir à mesurer sa force à celle de l'Autre, et progresser ainsi ensemble. Il avait son adversaire à sa merci, mais quel aurait été l'intérêt d'enfoncer plus loin le couteau, si ce n'était pour créer un mal aussi inutile que malvenue ?

« Restons-en là. » répéta-t-il encore, en tendant la main gauche à Katsu en signe de paix.

(#) Sujet: Re: Bourgeons de printemps Jeu 17 Oct 2013 - 13:58

Pourquoi ? Quelques fois je ne me comprenais pas moi-même, il y avait des choses que je faisais mais qui ne me ressemblait pas. C'est ironique hein ? Ce tournoi était pour moi un grand jour où je pourrai montrer ma valeur au combat, je m'étais trompé sur toute la ligne. Depuis ma naissance, depuis le moment où j'avais rejoint Konoha, j'avais vécu avec l'idée que le combat était la raison d'être de chaque ninja. Mon rêve était de devenir le ninja le plus puissant d'entre tous, mais maintenant les choses étaient différentes. Le tatoué esquiva mon projectile assez facilement, ce qui me déstabilisa quelques secondes ce qui fût peut-être la raison de ma perte. Au moment où je l'agrippa pour le jeter, je fus immobiliser. Comment ? Je mis quelques instants à comprendre, j'étais sous l'emprise du prétendu Nara. Seul les Nara pouvait vous manipuler de cette manière. Mon regard se dirigea presque instinctivement vers mon ombre. Mon adversaire se redressa et je fis de même malgré moi. A quelques centimètres de son visage, je pus regarder son expression totalement neutre. Il me toisait mais ne semblait pas éprouver une quelconque émotion à mon égard. L'ambiance était très lourde sur le terrain, Aucun de nous ne semblait vouloir esquisser le moindre geste.

Le tatoué décida enfin de m'adresser la parole. Il me demanda ce qui se passerait s'il me frappait où s'il tombait en arrière, évidemment c'était une question rhétorique. Derrière était éparpillé des tetsubichi et j'avais un membre cassé, autant vous dire que j'en menais pas large. Le regard ancré en lui, je ne fis rien, je ne dis rien. Il n'y avait rien à dire, je m'étais rendu compte de ma bêtise. Le Nara continua sur sa lancée. Jamais, à aucun moment dans mon esprit je n'avais souhaité la mort de quelqu'un mais l'esprit disait quelque chose et la bouche en disait une autre malheureusement. Je n'avais pas pesé mes mots et j'en subissais les conséquences. Bizarrement, le tatoué me réprimandait sans montrer le moindre signe de ressentiment ou de mécontentement. Il me donnait l'impression qu'il ne faisait que réciter un texte qu'il connaissait par cœur. Mais je me doutais bien que ce n'était pas le cas, pas dans cette situation.

Continuant de me reprocher ma conduite, sans pour autant changer d'expression, je le regardais avec une grande intensité, restant attentif à chacune de ces paroles et scotché à son visage. C'était fou à quel point de simples mots pouvaient changer un homme, des mots qui pesaient lourd. Mon adversaire ne bougeait pas ce qui évitait de faire remuer mes membres, et mon bras invalide plus particulièrement. Je l'en remerciait pour cela. C'est alors que je vis quelque chose dans les yeux du tatoué. Une impression que quelque chose s'animait enfin dans ses yeux, juste au moment où il me demandait si tout cela en avait valu la peine. Non, bien sûr que non, je regrettais amèrement de m'être cassé le bras et d'avoir prononcé les mauvaises paroles à mon adversaire. Mais les choses étaient ainsi je n'y pouvais plus rien. Une infinité de secondes plus tard, le Nara secoua la tête et annula sa prise en retirant aussi son visage neutre, qui je devais l'avouer me faisait froid dans le dos.

Il me proposa alors d'en rester là, il me dit même de faire attention à moi. Il semblait réellement se préoccuper de mon état.Un être vraiment singulier, à sa place j'aurai réagi... Différemment. Toujours aussi renfermé, je ne voulais pas prononcé le moindre mot, je fixais le sol tout en me disant que sans doute, avais-je gâché ma vie entière à vouloir devenir plus fort alors que par la suite, je serai rejeté. Ma vision du ninja, ma vision du monde avait changé en quelques minutes. J'avais besoin de me remettre en question, de rester seul pendant un moment. Le Nara me tendit alors sa main en signe de paix, relevant la tête, je le regardai sans rien dire. Je devais avoir la mine déconfite, je ne savais pas quoi dire. Même après ce que j'avais dis, il restais amical et même s'il me considérait pas comme un ami, au moins ne me rabaissait-il pas au rang de moins que rien, bien que j'en sois un. Prenant une grande inspiration, je serra sa main avec mon bras valide puis je lui lança timidement :

- Je... Je ne sais pas quoi te dire... Je viens de me rendre compte que ma vie, toutes ses heures à m'entraîner avec acharnement seul dans mon coin, tout ça n'avait servi à rien. Je voudrai te dire que je suis désolé, mais je me doute que tu acceptes mes excuses. J'aurai mérité que tu me brises le bras définitivement... Je ne mérite même pas de te serrer la main après ce que j'ai fais...

Et je ramena ma main vers moi, interrompant notre contact. Je ne m'étais jamais senti aussi faible et inutile qu'aujourd'hui. J'avais toujours vécu dans la solitude, sans ami sans famille, rien que moi. Pourtant je vivais bien, car je me répétais sans cesse qu'un jour, je serai le plus fort. Mais si ça n'avait servi à rien, si même être fort ne servait à rien, qu'est ce qu'il me restait ?

- Je vais m'en aller, je suppose que tu n'aura plus envie de me revoir. Ne t'en fais pas, je vais m'en aller et tu n'aura plus jamais affaire à moi. Au faite, je m'appelle Katsu, Kodokuna Katsu.. Mon nom, c'est bien la seule chose qui me reste maintenant....

Je ponctua ma phrase d'un léger sourire. Après avoir dit cela, je tourna le dos au Nara et commença à m'en aller. Ma vie n'était qu'un fiasco total. Je n'avais plus aucun rêve.... Il ne me restait plus qu'à aller me coucher....

(#) Sujet: Re: Bourgeons de printemps Sam 26 Oct 2013 - 18:27

Natsuki ne put que arquer un sourcil en réponse aux propos du prénommé Katsu. Non pas qu'il le prenait au dépourvu avec, mais l'héritier Nara ne voyait pas du tout la cohérence du dialogue. Souvent cependant, pour y voir un peu plus clair, et trouver des réponses, il suffit de poser des questions simples :

« Par les Neufs Enfers, mais de quoi parles-tu ? » lâcha-t-il alors avec une pointe d'exaspération, avant de se reprendre. « Comment ça, '' tes heures d'entrainements ne t'ont servit à rien ? '' Elles seront effectivement complétement inutiles si tu résonnes dans ton quotidien comme tu viens de le faire ici. Là c'était de l'entrainement, mais dans en vrai ? Les circonstances ne sont pas les mêmes, d'accord, mais si le jeu n'en vaut pas la chandelle ? Tu irais à la mort juste par fierté personnelle ? »

Natsuki posa les mains sur les hanches, et dans un soupir, pencha la tête sur le côté pour suivre le regard de Katsu.

« Non, tu ne mérites pas que je broies définitivement le bras, mais plutôt que je t'explique un point de vue qui n'engage que moi. Si tu places tellement de valeur en ce qui concerne être un vrai ninja, alors permet-moi de te rappeler que la fierté n'a pas sa place dans notre profession. La seule chose qui compte est d'accomplir le devoir qui nous est confié. Notre vie est à mettre en jeu dans ces moments là, et pas dans des chamailleries sans importance. Surtout celle-ci. Ce n'est pas parce que nous sommes tous les feuilles de l'Arbre de Konoha que nous n'avons aucune valeur individuelle, et encore moins que l'on est juste remplaçable. Nous avons tous quelque chose à apporter à l'édifice, et donc aucune raison de disparaître juste par vanité. Alors ne vient pas me dire maintenant que tu as perdu tout ce en quoi tu croyais juste à cause d'une échauffourée. Oui, tu aurais pu tout perdre si tu t'étais lancé là-dedans contre quelqu'un décidé à tuer. Mais ici c'est l'entrainement, et c'est là pour te permettre d'apprendre. Et surtout à tenir ta bouche dans le cas présent. Nous sommes tous des frères ici, liés par notre patrie. Alors ne parle pas de tuer quelqu'un à la légère, surtout nous. Tu es impétueux, c'est peut-être une bonne chose, mais tu dois, je pense, apprendre à te tempérer et à mesurer les risques. La sagesse à postériori n'a aucune valeur. »

Katsu semblait aller de moins en moins bien, aussi Natsuki lui posa une main réconfortante sur l'épaule quand le rouquin fit mine de s'en aller. Il avait le regard à faire une bêtise irréparable si on le laissait s'en aller dans cet état.

« Hé. Va pas te miner le moral pour ça. Les erreurs, ça arrivent. Et si tu peux te permettre de les faire quelque part, c'est bien ici. C'est parmi les tiens que l'essai/erreur t'avancera vraiment, car nous sommes là pour nous entraider les uns les autres. Alors fais-moi plaisir, et va soigner ton bras maintenant avant que ça ne s'aggrave. On se reverra dans quelques mois, que tu me montres ce que tu vaux vraiment au mieux de tes capacités et au plus clair de ton esprit. »

D'un sourire, Natsuki relâcha son épaule, et s'en retourna à sa propre occupation : il avait ses propres capacités à tester encore, le tournois improvisé pour bénéficier du droit d'utiliser le terrain plus si bondé que ça n'était pas encore fini.

(#) Sujet: Re: Bourgeons de printemps Lun 11 Nov 2013 - 11:34

Il avait raison. Ouais, il avait complètement et définitivement raison. Un très léger sourire flottait sur mes lèvres, je n'avais pas quitté Natsuki des yeux une seule seconde. Je comprenais parfaitement son exaspération, si seulement il savait... Moi-même j'avais du mal à comprendre ce que je disais, et c'était ainsi depuis ma plus tendre enfance. Ce sentiment cuisant d'échec de total, de se sentir tellement faible qu'on ne pouvait plus supporter la vie, c'était un mal qui me rongeait depuis fort longtemps. Alors que j'amorçais mon départ, de sombres pensées en têtes, Natsuki me retînt. Il tenta de me consoler du mieux qu'il put. Encore une fois, il avait raison. Me retournant de nouveau vers lui, je réfléchis quelques instants à ce qu'il me dit. Les miens ? Entraide ? C'était des notions que je connaissais mal. Moi qui avait toujours vécu reclus du monde, et cela même avant mon entrée à Konoha, je connaissais ces termes-là, mais j'avais du mal à les interpréter. Il me conseilla ensuite d'aller vite aller faire soigner mon bras, il m'invita même à revenir dans quelques mois l'affronter au mieux de mes capacités. Cette fois-ci, c'était un vrai sourire joyeux qui apparu au coins de mes lèvres. Ce n'était pas parce que j'étais heureux de revoir Natsuki, bien que je l'étais, c'était surtout et avant tout le fait qu'il me dit clairement qu'il voulait me revoir au mieux de mes capacités... Pour moi ça signifiait bien plus que ce qu'il me dit. Je compris dans son message que je pouvais faire bien mieux qu'aujourd'hui, ou en tout cas il le pensait et ça croyez-moi, ça me touchait vraiment qu'il dise ça. Voyant que le ninja s'en allait, je l'interpella une dernière fois.

- Je... Oui t'as raison. Enfin je ne suis pas habitué à travailler en équipe... Oh oui je sais bien que c'est important et que ça me permettrait de progresser, seulement j'ai tellement peur... De décevoir. Et si, mes coéquipiers échouait leur mission à cause de moi ? Je ne pourrai jamais m'en remettre. Tu dois peut-être te demander pourquoi est-ce que je me rabaisse autant ? Bah en faite je n'en sais rien moi-même, c'est comme un réflexe.... Ou plutôt une maladie. Oui, une maladie qui me ronge de l'intérieur depuis mon arrivée à Konoha. Crois-moi, j'aimerai bien vaincre ce mal, mais il est bien plus fort que moi...

Comprendrait-il mon problème ? Peut-être, je n'étais pas très doué pour lire à l'intérieur des personnes que je rencontrais, j'espérai juste qu'il ne me laisse pas en plan. Je remarqua que derrière Natsuki, les personnes encore présentes se rassemblaient, un nouveau combat allait débuter. Poussant un nouveau soupir, j'étais triste de ne plus pouvoir participer au tournoi, mais n'était-ce pas mieux ainsi ? Au moins, je pouvais maintenant allez soigner mon bras qui me faisait toujours autant souffrir, et pouvoir me reposer un peu, parce que c'était pas le tout, mais j'étais affreusement fatigué. Reportant mon attention sur Natsuki, je le rassura sur ma santé :

- Écoute, je vais bien. J'ai juste besoin d'une bonne journée de repos et de soin. T'en fais pas, le moment venu, je serai prêt à t'affronter de nouveau... Comme un vrai Konohajins.

Et, d'un soupir, je me tourna une nouvelle fois puis m'en alla, laissant le Nara continuer le tournoi annuel des genins de Konoha. Ce qui était sûr, c'est que je reverrais Natsuki, j'en étais convaincu. J'espérai juste le revoir au meilleur de ma forme... Ça c'était moins sûr...

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