Perspectives communes [Monjara Otenba, Seki Hasaki]

Dernière édition par Myakudou On' le Dim 20 Oct 2013 - 20:24, édité 1 fois

Il y avait une affaire d'équilibre, quelque chose de fragile qui méritait tout le respect du monde dans la politique. Ces courbettes qui semblaient autrefois encombrantes pour Onpu prenaient désormais tout leur sens, lui apparaissaient comme un prérequis. S'il avait déjà été plongé dans le monde de la politique avec Suguato et Daïki, c'était bien la première fois qu'il prenait cela autant au sérieux... ce n'était plus une figure supérieure qui était en charge des opérations. C'était lui, et lui seul. Et cela lui paraissait beaucoup plus délicat tout d'un coup.

Aussi, dés que Monjara Otenba lui avait fait parvenir ce billet pour lui faire savoir la situation de Kumo, il s'était muni d'un parchemin et d'une plume dans la minute, et lui avait rédigé soigneusement sa réponse pour l'expédier la demi-heure suivante.

Il était question d'une rencontre. Le pays du givre était bien sûr l'endroit le plus arrangeant pour tout le monde, puisqu'à mi chemin entre les deux capitales.

Maïka l'avait accompagné pendant son voyage – le petit Ninigi était entre les mains de Hayashi Mao pendant ce temps – mais elle refusait de participer à la réunion.

- Je ne vois pas pourquoi. Ta présence serait un plus...

- Je ne suis pas ton second, On'. Je suis une jônin de Konoha, tu te souviens ? C'est essentiel. Si on se permet tous des promotions dans les hautes sphères du pouvoir comme toi, la Racine n'aura plus d'autonomie et sera donc vouée à disparaître.

Et elle avait entièrement raison, la bougresse.
Aussi, alors qu'Onpu se rendait sur le point de rendez-vous, elle s'en était allée vagabonder autour du lieu de la rencontre, pour "sécuriser le pérmiètre" et le prévenir par télépathie en cas de pépin. Jamais trop prudent.

Le Rokudaime était là. La rencontre avait été fixée un dimanche, à la pointe d'un des grands lac du plateau central du pays. Le printemps s'était installé, mais l'eau y était encore gelée : une grande étendue blanche et partiellement fissurée s'étendait devant lui. Le ciel était bas, d'un gris sobre.
Les grands espaces lui procuraient autrefois une sensation de liberté, mais ce jour-là, il se sentit profondément seul. Seul face à ses foutues responsabilités.

L'enjeu de la rencontre était primordial. D'abord, il avait un paquet à remettre à la régente de Kumo ; un parchemin, qu'il gardait précieusement dans sa sacoche. Mais avec cette femme à la tête du pays de la foudre, l'alliance pouvait aussi prendre un nouveau tournant, pour le meilleur comme pour le pire. Fixer son allure pour les saisons à venir : tel était l'objectif principal de cet entretien.

Le calme froid se vit perturbé par deux traces sonores, quatre souliers martelant le sol gelé des plaines de Shimo no kuni. Contrairement à Onpu, Otenba n'était pas venue seule.

Sans simuler la moindre surprise, il se tourna vers eux quand leur silhouette se distingua à l'horizon, et attendit qu'ils soient tous deux suffisamment proches pour s'incliner respectueusement.
Après quoi il forma calmement un demi-mudra pour installer une barrière de silence tout autour d'eux. Aucune parole ne s'échapperait de cette réunion à ciel ouvert.

- Madame, Monsieur... Mes respects. Je suis On'.
Vous pouvez parler librement, personne d'autre que moi ne vous entendra.

Genei Ryodan, Crise, Guerre civile... Bien trop de prétextes qui permettraient à Otenba la mal-aimée de devenir ce à quoi on espérait qu'elle aspirait: Un sombre tyran dirigeant d'un clan maudit. Mais il n'en était rien, pas pour le moment. Les Kumojins n'avaient pas encore accepté l'arrivée au pouvoir de Otenba, il fallait donc faire preuve de diplomatie afin d'éviter une éventuelle révolte populaire qu'une penseuse comme la Monjara ne saurait apprécier.

-Nous nous arrêtons pour réfléchir ici.

Les chevaux s'arrêtèrent, et la Régente posa pied à terre, allumant sa longue et fine pipe. Il ne faisait pas bon voyager seule ici, et les deux Samouraïs montés leurs chevaux de fer le savaient bien. La Régente avait su comment trouver du soutien chez cette peuplade cultivée et réfléchie, bien plus que chez ces pseudo-sages du clan Dentô. En parlant de Dentô, le jeune Hasaki était là, Seki du nom. Il avait bien combattu à Suna, et apparaissait comme étant le plus doué des genins du moment, sa place aux côtés de la petite troupe diplomatique était légitime.

Les deux Samouraïs, tout deux vassaux d'un grand seigneur de l'Ouest, portaient les étendards de Kaminari et du clan Monjara, en gros, ils portaient les marques du pouvoir actuel.

-Plus je réfléchie, plus je me dis

que cet étendard n'est plus d'actualité. J'ai bien l'intention de donner sa place au peuple de Tetsu dans nos couleurs, car il est notre plus fidèle allié.

Impératrice Monjara ? Qu'en dis-tu ?

Un petit bon, et hop, voilà qu'elle était remontée sur sa monture. Ce moyen de locomotion quelque peu étrange était représentatif de la nouvelle ère qui s'ouvrait à Kumo, une ère d'alliance, de mélange de cultures diverses et variées, et puis pourquoi pas, de puissance.

***

Le jeune Seki et la Régente avaient laissé les deux cavaliers un peu en retrait et s'avançaient à présent vers la silhouette du Rokudaime. Otenba avait confié une pile de documents à son suivant, histoire qu'elle n'ait rien d'autre à faire que parler durant cette petite réunion. Ses vêtements de souveraine la confortaient dans son statut de femme de politique, femme qui ferait bientôt face à un homologue que l'on disait encore jeune dans le milieu. Un Senin maître du Son, aussi c'est pourquoi elle ne prononçait plus un mot depuis quelques minutes déjà.

Apparemment ce petit homme était éduqué. La Régente attendit qu'il se releva pour lui présenter, dans un geste plein de grâce, sa longue et fine main à baiser. La main gauche, celle qui portait la bague du clan Monjara.

-Je suis Otenba, dirigeante du clan Monjara et Régente de Kumo. Et voici Hasaki du clan Seki, mon second.

Hasaki, tu ne laisserais pas ta souveraine dans l'embarras d’accueillir l'Hokage sans même lui permettre de s'asseoir. Deux fauteuils suffiront, merci.

Je suis exténuée. Mais je vous en prie, racontez-moi !

Dernière édition par Seki Hasaki le Dim 20 Oct 2013 - 22:26, édité 1 fois

Quelle surprise, quelle inattendue proposition faite au jeune homme. Non pas une proposition quelconque proposition que l’on reçoit lorsque la nuit tombe dans certaines ruelles du village, mais une proposition de sa régente qui consisterait à l’escorter jusqu’au pays du givre pour y rencontrer quelqu’un. Ce quelqu’un, ce n’est pas une personne ordinaire, non seulement pour le monde shinobi en général mais également pour le village d’où il vient. Ce n’est pas moins que le Hokage sixième du nom. Bien entendu la réponse fut immédiate et positive.

Voyager, quelle perspective magnifique. Hasaki n’était jamais sortit du pays de la foudre, déjà parce que cela lui était interdit et qu’il y avait soi-disant trop de dangerosité en dehors des frontières. Lui permettre de visiter du pays, pas très loin certes, mais assez pour pouvoir voir autre chose que ces étendues qu’il ne connait que trop bien. Même si ce jour-là, ce ne sera pas pour une promenade de santé ou une quelconque visite de courtoisie qu’il ira dans ce pays, mais bel et bien pour une rencontre officielle diplomatique entre la régente de Kumo et l’Hokage de Konoha.

C’est à cheval que le groupe se déplaçait depuis le village de Kumo jusqu’au centre du pays du Givre. Moyen de déplacement peut commun, surtout pour des ninjas. Ces animaux si peut familier au monde ninja et pourtant si pratique, si docile, si imposant et si efficace. Pour des déplacements officiels, c’est bien normal que ce moyen de transport soit suffisant, mais pour une mission de ninja, un cheval serait facilement rattrapable et laisserait l’opportunité à tout un tas de pièges terrestre. En tout cas, c’est à un moment, lors de leur escapade que la régente marqua un arrêt, un temps de pause. Elle mit pied à terre, suivit au même instant par le ninja qui l’accompagnait. Cette personne, cette femme, était particulière et était le sujet de bons nombres de question à elle seule. Cette régente qui avait décidé de porter sa confiance à un ninja pourtant toujours Genin prouvait à quel point elle pouvait avoir un regard de perspective, aussi bien, à l’élève de l’académie jusqu’au Jonin d’exception. Cette confiance qu’elle voulait montrer au jeune homme aux longs cheveux bleus, ce dernier ferait tout pour en être digne. Elle parla à elle-même puis s’adressa au Seki avec une question des plus étranges.

« Je pense que cela vous irait à merveille, Otenba-sama. Bien entendu, cela n’est, je pense, pas le sujet du jour. »

Marque de respect, honnêteté, franchise, remettre l’attention sur le sujet du jour, tout y est. Oui, c’est notamment l’éducation du village Seki et de ses parents que Hasaki tenait avec autant de respect ses interlocuteurs, surtout quand c’était des personnes de la hiérarchie, tout en portant une attention toute particulière à chaque situation, car selon l’interlocuteur, le ton peut changer du tout au tout, car avec son tempérament, il ne se laisserait pas marcher sur les pieds, peut importe qui se tient devant lui, c’est le genre de personne qu’il est. Pour le moment, ils se remirent à cheval et continuèrent leur chemin vers leur destination gelée malgré le printemps déjà bien avancé. Ils étaient d’ailleurs accompagnés de deux samouraïs, une escorte efficace et pourtant si mystérieuse. Le jeune Seki ne connaissait que trop peut ce peuple de personnes vivant pour leur sabre, dont lui-même était porteur d’un katana.

Le pays du givre était, malgré son ciel grisonnant, magnifique, des lacs gelés à perte de vue, le printemps pourtant déjà bien entamé. Les samouraïs se stoppèrent une cinquantaine de mètres avant notre lieu présumé du rendez-vous en gardant les chevaux de la régente et du ninja accompagnateur. A leur arrivée jusqu’à la hauteur de l’Hokage présumé, l’homme, chef de Konoha paraissait aussi jeune que lui. Ce n’est sans nul doute que cet homme devait mériter son titre, et bien qu’il soit plus jeune que l’aurait imaginé le jeune Seki, il devait être quelqu’un de fort, et surement de respecté. En tout cas, cette rencontre, cet évènement était très important pour les deux villages, d’un côté un jeune homme nouvellement nommé Hokage, de l’autre, la régente actuelle de Kumo. De jeunes esprits pour décider d’un départ commun ou pas. Cela dépendra des échanges qui auront lieux en cet endroit. Lorsque les salutations furent faites, Hasaki salua l’Hokage d’un signe de hochement de tête, restant le visage très impassible. Situé à la droite d’Otenba, légèrement en retrait, les mains jointes entre elles, devant lui, au niveau de sa taille, il entendit la requête de la régente et acquiesça simplement d’un geste de la tête. Hasaki avait conscience de l’importance de cet entretien et de l’immense que de pouvoir être témoin de cette discussion. Quelques rapides signes suffirent pour créer deux confortables chaises de chakra muni de deux accoudoirs chacune situés face à face. Les mains du ninja revinrent à leur place précédente.

Dernière édition par Myakudou On' le Dim 20 Oct 2013 - 21:11, édité 1 fois

Seki Hasaki, donc.
Pour Onpu, le rôle du second était de seconder son chef, pas de mettre à l'aise ses supérieurs en générant des fauteuils au milieu de nul part. Cela dit, c'était bien la première fois qu'il voyait un Seki en action. Amusé par la couleur et la texture de son siège, il le tâta du doigt quelques instants, et haussa les sourcils, amusé. Après quoi il se vautra gracieusement dessus, en écoutant son homologue de toute son ouïe.

Son altesse n'avait-elle pas l'habitude de voyager ? On disait pourtant que les Monjara n'étaient pas sédentaires à l'origine, qu'ils étaient les derniers à avoir rejoint la grande famille Kumojin, un peu avant les Samurais. Cette Otenba avait-elle grandi dans le luxe pour être aussi capricieuse ? Ou alors le confort du pouvoir était déjà devenu une habitude pour elle... comment savoir. Ça n'allait pas vraiment changer la donne sur le plan diplomatique, de toute manière.

Un peu embarrassé par le fait que le second n'ai pas sa place parmi les personnes assise, il forma le demi-mudra du cheval et fit émerger un petit cylindre dôton de la terre, semblable à un tabouret. Il lui fit signe de s'asseoir à son tour, d'un geste amical de la main.

- S'cusez, ça me gêne de ne pas vous voir à l'aise comme nous autres, Hasaki-san.

Il prit une grande inspiration, rabattit son regard vers la présumée tisseuse de fils avec franchise et détermination dans le regard.

- Fort bien. Pour commencer, j'ai un petit paquet pour vous.

Il commença par sortir le précieux parchemin de sa sacoche. Il le déroula devant eux, exhibant ainsi les premiers sceaux qui y avaient été dessinés. Il en activa un, libérant ainsi une grosse liasse de billets. Une somme conséquente.

- Il y a à peu près trente sceaux de ce genre. Comme je vous l'ai présenté dans mon courrier, c'est un geste. Voyez-y une aide économique, de quoi boucher les trous de votre économie pendant que vous vous mettez en quatre pour la sauver. Malgré votre arrivée salvatrice, je pense qu'il est de bon ton de dire que Kumo est en crise, et en tant qu'alliés nous ne pouvions pas rester les bras croisés.

Il scella à nouveau la liasse dans le parchemin, et referma celui-ci en se levant.

- Tous les Konohajins ont participé au don, en effectuant une mission «non payée» dont les bénéfices ont été réservés pour cette cause. Ce n'est donc pas uniquement ma volonté, mais celle de tout le village qui est concentrée dans ce parchemin.
Hasaki-san, je vous le remets, prenez-en soin.

Il fit quelques pas en direction du bonhomme aux cheveux bleus, lui légua la somme, et retourna s'asseoir confortablement sur son étrange siège immatériel, avec l'impression très agréable de s'être délesté d'un poids important.

- Konoha s'en est bien tiré. Comme vous le savez, nous avons capturé un criminel de renom au pays du feu, le « chasseur de visages » désormais connu sous le pseudonyme de Meteora. Cela m'a valu ces quelques cicatrices au visage, mais le jeu en valait la chandelle... Il avait aussi été un acteur majeur de l'Embrasement vert, l'attaque des nukenins qui a renversé nos remparts il y a quelques saisons. Le symbole de son emprisonnement a permis de raviver ce que certains appellent « la volonté du feu » dans le cœur des Konohajins, de sorte que la feuille n'a jamais été animée par autant d'espoir que maintenant.
Nos travaux de reconstruction touchent à leur fin, ce n'est l'affaire que de quelques semaines. Et comme nous avons presque fini de gérer nos propres misères, nous serons bientôt plus que jamais disposés à vous tendre la main pour vous débarrasser des vôtres.

A votre tour de raconter, Otenba-sama. Je vous écoute.

Quel genre de dirigeant irait insulter son allié aussi frontalement ? Pour la Régente, le seul manque d'expérience était la cause de cet affront. Elle leva la main, la main droite, main du pouvoir, main où trônait fièrement la bague de la Régence, fidèle remplaçante de la toge et du chapeau du Raïkage. Ici encore, tout le monde ne semblait pas être au courant de son rôle et de la marche à suivre, ce serait donc à la Monjara de retrousser les manches et remettre les points sur les i.

-Je ne connais pas les nouveaux usages Konohajins, mais il a toujours été question de considérer comme déserteur qui allait à l'encontre de l'avis de son dirigeant, surtout si cela était sur l'ordre d'un dirigeant étranger. Je suis certaine que Hasaki savait cela et qu'il n'aurait jamais osé prendre place sur ce siège aimablement proposé.

Le regard déterminé du luthier vint rencontrer la profondeur de celui de la Régente. Ces deux-là ne voyaient pas la vie de la même façon, c'était certain. Le ton quelque peu familier qu'adoptait le Rokudaime laissait envisager une façon plutôt décontractée de diriger. Cet homme avait la confiance de ses hommes, et cela il le devait principalement grâce à la mentalité du village qu'il menait, peu regardant sur les origines des dirigeants. Bien-sûr, une grande part du mérite revenait à son parcours personnel.

-Je vous remercie pour l'argent, et je suis heureuse de voir que la mentalité Konohajin n'a pas bougé d'un pouce après toutes ces années. Hasaki, porte le tiers du contenu de ces sceaux à nos alliés de Tetsu, et reviens.

En plus d'une guerre civile à Kaminari, certains Seigneurs ont jugé bon de semer le trouble à Tetsu pour diverses raisons, et en tant que dirigeante, je ne peux décemment pas laisser tomber mes alliés. Tetsu et les futurs territoires Kumojins ne doivent pas se sentir délaissés par la Mère Patrie. On dit que vos anciens dirigeants ont œuvré durement pour aider Ame et Kusa, enfin, surtout Ame; j'imagine que vous comprenez mon raisonnement.

Je suis impressionnée que le Furyou ait été vaincu, vraiment. De notre côté, nous sommes encore trop faibles pour aspirer à maintenir l'ordre sur nos propres terres, mais j'ai espoir qu'une fois le désordre rétabli nous puissions redevenir ce que nous étions.

La Régente alluma de nouveau sa pipe, et, laissant le silence s'installer, attendit le retour de Hasaki.

-Hasaki possède d'importantes informations que j'ai moi-même scellé. Ces documents appartenaient aux archives personnelles de mon prédécesseur, et ne doivent être divulguées sous aucun prétexte. Un fléau touche Kaminari en ce moment même... et ni Kadoria, ni Bakushô, ni Samouraï ne semblent en être conscients. Où qu'il soit, le Sandaime fait bien de se cacher. Après une guerre civile, une armée à l'agonie et sa fuite devant... ça... je suis le seul rempart entre la honte et son nom.

Otenba savait que le Sandaime était quelqu'un d'apprécié, et c'est la seule raison, car son peuple avait besoin de légendes, qu'elle ne le laissait pas tomber dans la disgrâce.

Que d’aventures cette situation. Une certaine tension presque palpable tant à l’importance des propos dit en ce lieu précis, que par l’importance des deux figures. Lorsque le Hokage proposa un siège en Doton au jeune Hasaki, cela parut comme flagrant pour ce jeune ninja que sa décision, que tout ce qu’il déciderait dès l’instant où il a accepté d’accompagner la régente ne serait pas à prendre à la légère et bien réfléchir à ce qu’il dirait ou ferait. C’est pour cela qu’il salua l’amabilité du Hokage, geste fort aimable, mais cela voudrait dire mettre un accompagnateur, pire encore, mettre un Genin, à la hauteur de deux dirigeants de deux grandes puissances du monde actuel. En cas de danger imminent, être en position assise serait bien trop risqué, le temps de réaction serait également amoindri. Le seul résultat possible était donc de rester debout. Une parole fit alors prononcé de sa part.

« Je vous prierais de bien vouloir m’excuser, mais je vais devoir refuser votre aimable proposition, Hokage-sama. »

Il ne fallait pas en dire plus de toute façon pour se faire comprendre, ce n’était ni trop, ni pas assez, juste les mots qu’il fallait, dans l’ordre qu’il fallait. Stress étranger jusqu’alors, ressentit par le ninja. Devoir réfléchir à chacune de ses actions, être attentif à ce qui peut venir de l’extérieur, ainsi que de l’interlocuteur de la régente, pour se prémunir à toute éventualité. En même temps faire attention à ce que l’on dit et ce que l’on fait. Quelle ambiance mettant le ninja mal à l’aise, mais en même temps, lui procurant un léger frisson, prenant conscience de la situation et des paroles de chacun des dirigeants. S’en suivit une demande toute simple d’Otenba après que l’Hokage ait montré une somme exorbitante d’argents qui consistait à amener un parchemin auprès des alliés de Tetsu, en gros les Samouraïs qui les avaient accompagnés et étaient actuellement situés pas très loin de leur endroit de discussion.

Chose faite, il retourna sur ses pas, même pas le temps pour une pensée extérieur, pour un quelconque relâchement, une quelconque inattention de sa part. Au contraire, plus le temps passé, plus cela devenait potentiellement dangereux. Les probabilités en tout cas augmentés à chaque seconde. Lorsqu’il revint, il remarqua que la discussion c’était arrêté et avait reprise seulement lorsqu’il était revenue, peut-être quelques phrases c’étaient échangés en son absence, mais la situation ne laissait pas place à une telle possibilité. C’est à ce moment que la régente parla du contenu de son sac en bandoulière qu’il avait précieusement mit de telle manière qu’il soit collé à son torse, l’endroit du corps le plus sécurisant. Lorsqu’elle indiqua ce que contenaient ces parchemins, ce que Hasaki ignorait complètement, même quand elle les lui avait confiés, seulement le fait qu’ils étaient tellement précieux, que sa vie, à côté était bien minime. Il n’avait pas comprit sur le coup, maintenant tout s’éclaircissait et son sac pesa de plus en plus lourd. Un secret terrible sur le précédent Raikage, qui devait rester inconnu du reste du monde, pour la simple et bonne raison que cela pourrait provoquer un évènement chaotique sans précédents. Une profonde respiration intérieure fit effacer les pensées du jeune ninja et le remit dans le droit chemin, tout en continuant d’être aux aguets, attentif au moindre signe suspect. Pour le moment, ce qu’il entendait de la régente de Kumo lui validait l’espoir qu’il avait en elle, l’espoir qu’elle saurait prendre les choses en main, comprendre ce que devenait Kumo, chaque jour qui passait et surtout, qu’elle voulait changer ça.

Que de politesse. Eh bien qu'il reste debout alors ! On' haussa les épaules. Il se serait bien gardé d'envoyer des ordres à qui que ce soit, il voulait simplement détendre l'atmosphère. Si ça aussi c'était le genre de choses qu'il fallait éviter dans le milieu, il n'était peut-être vraiment pas fait pour ça. Cette impression d'avoir un kumojin comme esclave le mettait mal à l'aise, il se consola en se remémorant le montant de la somme qu'il venait de leur accorder. Ne jamais douter de l'efficacité de l’auto-persuasion.

Dans cette Otenba, il y avait toutefois quelque chose contradictoire. Elle avait utilisé les termes « alliés » et « territoires kumojins » quasiment dans la même phrase. Pour On', la nuance entre ces deux visions les rendaient fondamentalement incompatibles. Mais pour elle, ce n'étaient que des mots, pour désigner la même chose... des colonies ? Impossible. Ce fut son commentaire sur les Sabakyôs qui rassura On' à ce sujet.
Suguato avait tendu la main à un peuple qui en avait grandement besoin. Les Tôhatsu, en revanche, n'avaient jamais eu besoin de qui que ce soit, et c'était déjà un exploit de la part de Daïki que de les avoir convaincu de se rallier à la cause des Konohajins. Enfin, plutôt que de le lui faire remarquer, il se contenta d'acquiescer avec un sourire en coin, comme à chaque fois que l'odieux visage du Yondaime lui revenait en mémoire.

Au final, Otenba-sama jouait le même jeu que lui : celui de la franchise. En parlant d'informations classées secret défense, elle reconnaissait les termes l'alliance Kumo-Konohajin dans ce qu'elle avait de plus noble. En s'engageant à partager ces données avec On', elle donnait une nouvelle dimension à leur relation de confiance mutuelle.

Seul problème : elle ne s'y était pas engagée du tout. Hasaki-san n'avait eu ni l'ordre ni le toupet de sortir les documents en question, c'était à croire qu'il les avait portés jusqu'ici dans l'unique but de ne pas les laisser sans surveillance.

- Il n'y a pas que les hauts clans Kumojins qui ne soient pas au courant, Otenba-sama. Moi-même, c'est bien la première fois que j'entends parler d'une telle menace. Si vous espérez du soutien de notre part, il est important que j'en sache le maximum sur la question. Je comprends vos précautions, et j'imagine que j'aurais pris les mêmes à votre place, mais comme je vous l'ai dit tantôt vous pouvez tout me confier sans craindre les oreilles des murs. Les seules oreilles à craindre ici sont les miennes, et elles ne vous veulent que du bien, croyez-moi.

Il adressa un regard à Hasaki-san, se demandant si elle avait assez confiance en son « second » pour le mettre dans le secret.

- Cette "menace"... quel nom devons-nous lui donner?

La Régente voyait l'entrevue toucher à sa fin, et déjà son esprit songeait à la délicate situation dans laquelle elle se trouvait, loin d'un Kumo encore instable.

-Oui, oui, bien-sûr. Hasaki, je te prie de confier les documents au Rokudaime Hokage.

Elle se leva, rangea sa pipe, et invita Hasaki à partir le premier afin qu'elle puisse laisser quelques derniers mots aux oreilles du luthier en toute tranquillité. Hasaki était digne de confiance, mais pas encore prêt pour endurer un secret aussi lourd.

-Nous le nommons Genei Ryodan. C'est une espèce de groupuscule que deux de mes soldats découvrirent il y a peu, avant que la guerre civile ne gronde, en tout cas. Mais vous avez ici un double complet des informations que nous possédons.

Quoi qu'il en soi, maître luthier, je vous demande de me tenir au courant d'une éventuelle opération de votre part, mon village est en ce moment-même plongé dans la plus grande confusion et je tiens à contrôler toutes les informations, décisions et accords si insignifiants soient-ils dans l'optique de remodeler ce village.

Kumo est une poudrière, Maître-Hokage, je vous demande donc, si jamais notre alliance à une quelconque importance à vos yeux, de ménager vos actes, et d'agir avec mon aval. Cette situation ne durera pas longtemps, et je puis vous assurer que nos forces seront recouvrées d'ici peu.

Il est maintenant temps de vous dire au revoir. Ce fut un plaisir.

Oh et puis non, elle ne cria pas.

HRP:

Quel poids, quelle charge lourde à portée. Enfin, la possibilité d’être libéré de ces documents qui renfermés quelque chose de bien trop grand pour l’apprenti ninja qu’il était encore. C’est ainsi que la régente lui confia l’ordre express de confier ces documents au Hokage sixième du nom, seulement après qu’Otenba ai expliqué de quoi il s’agissait. Ces documents étaient bien trop importants aux dires de la régente pour que Hasaki prenne l’initiative de les délivrer de son emprise. C’est donc en détachant le sac soigneusement fixé, qu’il le confia en main propre à l’homme placé devant lui avec comme contenu un tas de parchemins enroulés.

Il n’eu pas le temps de répondre à la question de l’Hokage que sa régente prit la parole pour indiquer au jeune Seki qu’il pouvait dors et déjà se retirer et retourner auprès de leurs alliés les Samouraïs. C’est donc dans une suite logique qu’il salua respectueusement l’Hokage avant de prononcer quelques paroles.

« Enchanté de vous avoir rencontré Hokage-Sama, je vous prie d’accepter mes sincères salutations. J’espère également que nos deux villages resteront longtemps alliés. »

Danger, quelle absurdité de dire autant de mots à la suite dans une telle situation. Parler comme si ce ninja avait une quelconque importance au sein du petit comité qui était actuellement à cet endroit. Persuadé d’en avoir trop dit, il salua une dernière fois la grande figure de Konoha et s’en alla vaquer à ses occupations. Cela n’avait pas duré si longtemps qu’il ne l’aurait pensé. Une fois arrivé petit groupe, il informa les Samouraïs de leur départ quasi immédiat, le temps de détacher les chevaux et de se remettre en selle. L’attention porté particulièrement autour d’eux, Hasaki restait sans cesse aux aguets, vidant son esprit de toute interrogations ou réflexions polluantes. L’importance c’était de revenir sain et sauf, tranquillement jusqu’à l’intérieur du village, car la mission, son rôle ne serait finit qu’à ce moment-là.

C’est donc une fois que la régente arriva, qu’ils purent partir en direction du village précédemment quitté. Son passage, quoi que furtif et pour une raison professionnel, fut quelque chose de très apprécié et de très apaisant pour le corps et l’esprit du jeune Seki. Ce principe de devoir escorter une personne particulièrement importante sur une distance particulièrement longue auprès d’une autre personne particulièrement importante elle aussi, pour une raison diplomatique était quelque chose que son esprit, son corps et son expérience n’avait pas connu, malgré qu’ils n’eurent pas à se battre, ce fut quelque chose de très épuisant, que ce soit, la tension, le stress, le voyage à cheval, nous ne serions dire. Ce qui est important, c’est que cela permit à Hasaki d’avancer encore plus loin et de vivre encore plus de choses.

Fin de RP:

Pauvre bonhomme. Pour un second, il n'avait vraiment pas l'air d'avoir l'habitude ! Tant d'angoisses pour quelques mots. On' lui envoya un sourire et un signe de la main amical lorsqu'il le vit s'éclipser.

Les informations étaient désormais entre ses mains, et les paroles d'Otenba entre ses oreilles. Il était question d'un groupuscule. La suite s'annonçait musclée.

- Soyez sans crainte là-dessus. Mais veillez à inclure Konoha dans le tableau, vous ne serez pas seuls dans cette affaire.
Un plaisir pour moi également.

Un demi-mudra suffit pour dissiper le mur de silence. Laissant la régente s'éloigner avec une curieuse hésitation, il s'inclina une nouvelle fois avant de quitter les lieux à son tour. Cette femme avait le mérite de régler les formalités de façon rapide et efficace.

♪♪♪

Dossier :

En y réfléchissant bien, c'était peut-être dangereux d’éplucher un dossier top secret si près du feu de bois.
Pendant que grillaient les sardines, Maïka et On', assis sur un tronc, feuilletaient avec intérêt les informations sur ce fammeux Genei Ryôdan. Il s'agissait effectivement d'une succession de témoignages, laissés par le second Raikage lui-même, ainsi que deux Kumojins visiblement haut gradés.

- « Kokyu Ryûji »... c'est pas ce type qu'on avait croisé au festival ? Tu sais, avec le casque et sa copine Jisetsu aux cheveux roses.

- Ouaip, c'était lui. Et ce Shinji, c'était celui qui accompagnait Soroshiya quand il est venu à Konoha, en visite diplomatique justement. Par contre y'a un truc qui m'inquiète sérieusement, dans le premier rapport de mission...

- Quoi, le coup du château volant ?

- Non. Enfin si, mais pas le château en lui-même. Ils disent qu'ils l'ont détruit, mais ils ont pas précisé ce qu'ils avaient fait des ruines a posteriori. Ni ce qui est arrivé au « canon à chakra », d'ailleurs.

- Bah, dans le meilleur des cas ça a été détruit avec le château. Et dans le pire, ces types du Genei machin truc sont repassés sur les ruines, et ils ont raflé tout ce qui pouvait être réutilisable...

Voilà une perspective bien effrayante.

- Comment il a dit que le château volait, déjà ?

- Je sais plus, attends... ah voilà. Il parle d'une espèce de kinjutsu, un gros sceau style morbide, maintenu à plusieurs.

- Et ça leur est pas venu à l'idée d'essayer récupérer ce sceau après ?

- En tout cas ils en parlent pas.

Kumo avait du avoir d'autres problèmes à gérer, mais s'ils n'avaient effectivement pas sécurisé le périmètre des ruines du château volant et analysé la technologie qui l'animait, lui et le fameux canon à chakra...

- On peut aller vérifier. D'après Masamune, ça s'est passé dans ce coin-là des montagnes de Kaminari, fit-elle en pointant sur la carte.

- Impossible, j'ai promis à Otenba qu'on lui demanderai son feu vert avant d'agir.

- Ok, fit-elle en lui arrachant des mains les parchemins du dossier, ben j'irai seule alors. Après tout, je suis à la Racine, c'est à ça que je sers. T'auras qu'à rentrer à Konoha te noyer dans ta paperasse d'Hokage.

Un soupir.
Il lui reprit calmement les parchemins. Tous deux savaient que cela signifiait qu'il se joindrait à elle. Comme au bon vieux temps.

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