Rendez-vous à l'Ergastule demain, à la première heure.
Vous serez chargé de remplacer un des bourreaux (parti en mission spéciale à l'étranger), et ce toute la journée. Votre rôle sera simplement d'exécuter les condamnés du jour.
Bon courage.

... Je vous assure que découvrir ça devant sa porte de bon matin ... Ca vous met en rogne. Et pour vous mettre en rogne ... Rien de tel ! L'Ergastule ... La prison de Suna. J'aurais bien refusé cette mission. Je l'aurais même fait avec plaisir. Sauf que lorsqu'une mission vous est adressé directement et que le sceau du Kazekage est apposé dessus, vous ne pouvez pas refuser. C'est strictement interdit. Sauf si vous voulez être considéré comme renégat. Autant partir dans l'heure. Il fallait avant toutes chose que je me prépare. Les exécutions ne sont pas publiques. Il faut juste tuer les gens. De ce fait, tout est permis. Ne vous inquiétez pas, je ne comptais pas faire de trucs bizarres dégueulasses. Juste les éliminais le plus vite possible. De ce fait, après m'être douché, j'ai décidais de prendre avec moi un attirail pour les éliminer rapidement: sabre court, poisons mortels, explosifs ... Que des armes pour tuer des gens rapidement. Couper une tête devant tout le monde, c'est une épreuve terrible. Empoisonner une personne, lui trancher une artère, la faire exploser ... Ce sont des missions de ninja. Sauf que quand les gens sont incapables de faire quoi que ce soit d'autres et qu'ils attendent la mort: c'est à peu près pareil. C'est une exécution sommaire.

Je me mis donc en route. Une fois sur place, tous me regardaient l'air désolé. Enfin ça c'était pour ceux travaillant dans la prison. Les autres, les prisonniers ... La plupart d'entre eux me prenant pour une fille, ils sifflèrent, tentèrent de me séduire ... Seules les femmes voyaient que je n'étais pas des leurs et, de ce fait, ne disaient rien. C'est fou quand même. La différence de réaction entre hommes et femmes à l'approche de la mort. Les premiers parlent beaucoup trop et cherchent à fuir par tous les moyens. Les secondes semblent accepter en se renfermant dans un silence de mort. Enfin peut-être était-ce là une caractéristiques des femmes de Suna. Je me dirigeais droit vers le bureau du capitaine. Une fois sur place, je remarquais qu'il s'agissait d'un homme assez impressionnant. Assez grand de taille, il portait l'uniforme des Sunajins et son bandeau se trouvait sur son poignet droit. Après une poignée de main franche, il me donna une liste de personnes. Je devais tous les exécuter,quelque soit le moyen. Il valait mieux ça que l'obligation de les tuer d'une manière bien précise. J'avais trois personnes à tuer. Une femme et deux hommes. Comment faire ? Je me souvins alors d'une règle que m'avait donné l'un des tatous: Si tu veux tuer un homme, apprends de lui pourquoi tu dois le faire ... La journée allait être longue.

Je décidais de commencer par les deux hommes. Le premier se nommait Keiji Harukai. J'allais donc le voir en lui amenant un verre d'eau empoisonné. Un poison inodore et incolore que je m'étais procurais en cas de besoin. L'homme me vit arriver. D'autres personnes étaient là pour le surveiller mais je leurs demandais de nous laisser seuls. Le temps d'une journée, j'étais bourreau: la personne la plus classée après le directeur. De ce fait, ils obtempérèrent. Une fois seuls, je lui donnais le verre et je lui demandais de boire. Puis je lui dis:

« Monsieur Keiji, puis-je vous demander quel a été votre crime ? »

Il m'avoua alors être un tueur de sang froid. Il avait rejoint l'armée du village pour cela. Il était en fait un expert en techniques Fuuton. De ce fait, lors des guerres, il était envoyé faire le ménage lorsque qu'un groupe était attaqué par les Sunajins. Il passait systématiquement derrière eux pour tuer tous le monde. Et il m'avoua franchement que cela lui faisait du bien de tuer tous ces gens. Il m'avoua lui même être un pervers de la pire espèce. Un pervers aimant voir les gens mourir. Il tuait donc sans arrêt pour calmer ses pulsions physiques. Sauf qu'un jour, la guerre s'arrêta. Et quand la guerre stoppa, les lieux à nettoyer cessèrent d'être. De ce fait, il commença à éliminer des gens pas très importants. Des clochards, des prostituées ... Histoire que cela passe inaperçu. Sauf qu'au bout de deux trois mois, les morts se multiplièrent et on commença à désigner le meurtrier "Le Gazeur". J'avais entendu parler de cette histoire. Un homme tuant les gens en leur faisant inhaler des vapeurs hautement toxiques et corrosives. Au final, il fut arrêté car il était le seul à posséder cette technique précise. Le meurtre par inhalation. Normalement indétectable à faible dose, il s'était mis à leur en faire inhaler de plus en plus, au point que les poumons étaient rongés. Quand il eut finit son histoire, je me levais pour partir. J'allais lui dire qu'il allait mourir quand il me dit simplement:

« Tu sais petit ... Pas la peine de me le dire. J'étais un expert en Sensorialité. Quand tu es entré dans cette pièce, j'ai senti l'odeur du poison. Et puis j'ai détecté que tu étais troublé. Merci petit. Ne sombre pas. »

Quand je suis sortis de la pièce, j'entendis un ultime soupir. Des larmes coulèrent sur mon visage. C'était la première fois que je tuais quelqu'un. J'espérais que ce soit plus simple. Sauf que le poids sur ma conscience était terrible. Et je devais encore faire cela deux fois ... Mine de rien, j'avais passé deux heures avec lui. Il fallait passer au suivant. L'autre homme. Lui, par contre, il y avait ses crimes sur la feuilles. Un homme terrible. Mais bien plus que l'autre. Il s'agissait d'un Kumojin capturé dans le plus grand secret. Il avait assassiné des dizaines et des dizaines de Sunajins et pas pendant la guerre. Il s'était infiltré sur notre territoire pour une mission de récupération d'un cadavre. Sauf que lors de son arrivée, il a été intercepté par un Sunajin. Au lieu de partir, il le tua et décida d'en tuer un maximum et ce indépendamment d'un quelconque ordre de ces supérieurs. Il voulait simplement tuer. Cinquante cinq. Il en avait tué cinquante cinq. Juste pour le plaisir. Et parmi eux, vingt-trois genins et dix aspirants ... Tout cela pour le plaisir. Je ne voulais pas l'écouter. Pas le moins du monde. Mais je ne voulais pas non plus le faire souffrir. Avant d'entrer, je fis signe à un garde de venir. Je lui dis alors de préparer le prisonnier pour que je l'exécute. Ils le droguèrent donc et quand je suis entré, il n'était qu'une loque complètement déphasé de la réalité. Quand il me vit arrivé avec mon sabre court, il explosa de rire. Peut-être avait il comprit. Un homme lui maintenait chaque bras et lui tenait la tête en avant. Je me mis devant lui, je baissais sa tête et, avec ma lame courte, je lui tranchais la gorge en lui tenant les cheveux. J'ai instantanément lâché la tête par terre. Plus qu'une. Lui ne me fit ni chaud ni froid. Juste un homme extrêmement dangereux et drogué.

Je me rendis à la cantine. Il fallait que je mange. Tuer deux personnes m'avait littéralement vidé de mon énergie. Je ne me sentais pas de continuer. J'aurais même abandonné. Sauf qu'au final, je ne le pouvais pas. Mon nindo me l'interdisait. Je devais poursuivre la mission jusqu'au bout. Je mangeais rapidement: un steak et des pattes. Rien de plus simple en somme. Sauf que là, il fallait du temps pour avaler. A chaque fois que je mangeais, j'avais l'impression de voir les deux hommes devant moi. C'était littéralement immonde. J'ai faillis vomir trois fois. Puis, ne me sentant plus en état, je décidais d'aller m'occuper de la troisième personne. Une femme. Sauf qu'en arrivant, je vis quelque chose de pire ... Elle était enceinte ! Que faire ? Je lui demandais à elle aussi son crime. Quand elle vit un kunaï dans ma main, elle me sauta dessus et attrapa mon kunaï pour se le planter dans la gorge. Je regardais alors devant moi. Du sang me coulait dessus. Sur le visage, sur le corps, sur les habits ... Elle s'écroula alors sur moi. Que faire ? Les hommes récupérèrent le cadavre et l'emmenèrent. Moi, je restais allongé, paralysé. Chacun de mes membres tremblaient. Elle venait de se suicider avec mon arme que j'avais en main. Au passage, elle avait tué son enfant. Comment pouvait elle faire comme ça ? Et ses yeux ... Son regard morne. Aucun sentiment. Aucune crainte. Aucune peur. Ne craignait-elle pas la mort ? Elle avait beau être une Sunajin, je ne savais pas possible de tels comportement ... Peut-être ... Peut-être qu'après avoir vu la mort d'aussi près pendant la guerre, elle ne lui faisait plus peur. Il me fallut au bas mot une heure pour me calmer et au bas mot quarante minutes supplémentaires pour me lever et partir.

Je suis donc aller faire mon rapport au près du Directeur de l'Ergastule puis auprès de la secrétaire du Kazekage. Devant le bureau de ce dernier, je me suis évanouit. A mon réveil j'étais dans ma chambre. Je me rendis alors compte d'une chose. Il ne faut pas jouer avec la mort. Car dans tout les cas elle vous transforme. Elle vous force à agir d'une certaine manière, elle vous rend fou,  elle peut même vous ôter vos sentiments ... Cette journée là fut pleine de leçons ...